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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci Newborn [LIBRE] 2742709183
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 Newborn [LIBRE]

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Newborn [LIBRE] Vide
MessageSujet: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyDim 29 Sep - 17:05






Introduction


Époque du sujet : Actuelle
Date du sujet : Septembre
Ordre de passage des participants : Mara & ?



Depuis combien de temps était-elle là ? Cela faisait-il longtemps qu’elle se laissait bercer par la chant aléatoires des quelques oiseaux qui vivaient encore dans cette partie du monde des contes ? Mais de quelle partie s’agissait-il ? Il y avait bien moins d’arbres que dans son souvenir. Les réminiscences d’une autre vie lui apportaient l’image d’une chaumière paisible et chaleureuse. Elle avait vécu dans les alentours, même si elle était incapable de préciser les modalités de cette vie. Les bornes temporelles de différentes vies se heurtaient et se mélangeaient dans son crâne. Elle ne savait plus quelle part d’elle-même avait habité la demeure qui lui apparaissait en songes. Ses souvenirs étaient confus, et l’effort pour les ordonner était tel qu’elle ne pouvait se résoudre à le produire. Elle se sentait extrêmement fatiguée. Fatiguée et lasse. Un rossignol chanta sous les frondaisons clairsemées des arbres, happant par là même son attention. Le chant lui rappela le bruissement d’une robe sur un sol de marbre. D’autres oiseaux firent bientôt écho au rossignol, entonnant une mélopée décousue, qui tissa pourtant les fils de la mémoire de Modestie. Le bal de ses vingt et un ans lui revint en mémoire. Elle se laissa porter par le chant des oiseaux, transformé dans son esprit en une mélodie gracieuse. Sans y prendre garde, ses pieds avaient commencé à bouger, et voilà que tout son être se retrouvait mu par la mélodie qui n’appartenait qu’à elle. Elle revit l’éclat des robes de ses amies, l’allure impeccable des nobles qui les faisaient valser. Les visages ne se dessinaient pas dans ses pensées. Tous ces êtres étaient noyés dans le flou de sa mémoire, et leur identité était résolument masquée. Son propre cavalier n’y échappait pas. L’homme au pas assuré qui faisait danser son cœur n’avait pas de visage, pas de nom, seulement une fragrance agréable, qui enfonçait davantage Modestie dans le flou de ses souvenirs, et la candeur de son passé.

Le temps n’avait plus d’emprise sur elle. Passé, présent et futur n’étaient que des mots, vides de sens, sur lesquels Modestie avait fait le choix de ne pas se pencher. Pourquoi réfléchir à des choses qui lui feraient mal au crâne ? Pourquoi se poser des questions alors qu’elle pouvait simplement survoler la vie, errer dans ce monde comme dans sa conscience ? Elle connaissait au moins son nom ; même si un autre venait parfois se greffait à lui : Mara. Elle savait que Mara lui correspondait aussi, mais d’une certaine manière, elle comprenait que cette identité n’était qu’un écran de fumée. Pourtant ce prénom lui plaisait. Il sonnait agréablement à ses oreilles. Modestie était un vieux nom, funeste, empreint de douleur et de peine. Mara lui inspirait bien plus de douceur. Pour autant, elle n’était pas décidée à creuser davantage ces pistes. Les souvenirs malheureux ne l’inspiraient pas. Elle ne voulait plus souffrir, jamais. Elle n’aspirait qu’à danser, se laissant porter par le vent, l’oreille guidée par une musique de bal qu’elle était seule à percevoir. Un sourire indolent s’était immiscé sur les lèvres de la belle. Mais ses sourcils se froncèrent subitement, et ses pas se suspendirent. Un craquement au loin lui indiquait une présence. A l’affut, Mara tendit l’oreille, un instant, avant de courir se dissimuler derrière un arbre. Elle posa les paumes sur l’écorce noircie. Le vieux chêne semblait avoir vécu quelques heures difficiles. Ses doigts sillonnèrent le bois, suivant les maigres ornières de l’écorce. Le chêne avait souffert, attaqué par le feu, rongé par les flammes. Çà et là, de la sève avait coulé, mais le feu avait eu raison d’elle, arrêtant l’écoulement qu’il avait lui-même déclenché. Un pli soucieux rapprocha les sourcils de Mara. Que diable s’était-il passé ici ? La princesse serra la mâchoire. Il fallait être complètement fou, idiot ou stupide et cruel pour mettre ainsi à mal l’illustre forêt enchantée. Voilà où elle se trouvait, dans le quart est de cette majestueuse forêt. Et alors qu’elle réfléchissait à ce qui avait bien pu s’abattre sur ces lieux et faire suinter les géants de bois, le bruit qui l’avait incitée à se mettre à couvert lui sortit de l’esprit. Elle s’éloigna alors de l’arbre, scrutant la cime des arbres encore debout. Modestie se souvenait d’un ciel moins dégagé. Nombre de colosse avaient été mis à terre. Le regard de la belle se reporta sur le sol. Il n’y avait aucun tronc, mais les stries qui parcouraient la terre étaient autant d’indices sur ce qu’il s’était passé.

Où était-elle lorsque ces arbres avaient été débités et emmenés ailleurs ? Son regard se perdit dans le vague, et les nouveaux bruits qui indiquaient une présence à proximité ne furent pas suffisant à capter à nouveau son attention.
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyMer 2 Oct - 14:04


Rhett avait été un des premiers à franchir les portails, dès que les haricots avaient été murs et prêt à ouvrir une voie vers le monde des contes. Il avait tout laissé de cette ancienne vie que lui avait fabriquée la reine. Parce qu’elle ne lui appartenait pas. Hunting avait été un homme vide de but, ne cherchant qu’à faire souffrir son entourage, à le torturer, l’annihiler. Rhett, lui, avait une raison de vivre, même deux. S’il s’acharnait à tout détruire autour de lui, c’était pour obtenir des réponses à ses questions. Où sont-ils ? Où est son enfant, où est sa femme. Modestie n’était pas revenue avec le petit groupe, du monde des contes. Il aurait arraché la carotide du shérif, enfonçant ses doigts dans la gorge de la blonde détestable et tirant pour en sortir son larynx. Mais étant donné qu’elle n’aurait plus été apte à donner des réponses et à guider tous ces incapables de Storybrooke, il s’était contenté de malmené sa propre personne en travaillant un peu plus sa patience, qui était constamment mise à rude épreuve quand il songeait à sa famille de laquelle il avait été séparé. Cela n’avait que trop duré et une fois que tout était enfin prêt – il n’avait jamais vu des nains aussi peu efficaces à la tache – Rhett s’était équipé de vêtements efficaces et de quelques vivres. Pour lui, c’était un allé simple. Storybrooke n’était pas son monde, il n’y avait pas de place pour la violence qui incarnait son être. Il retournait dans le monde des contes, l’univers qui lui appartenait et là où se retrouvait son sang.

Il avait erré à l’aveugle, dans un premier temps, ne sachant pas où chercher. D’autant plus qu’il doutait de l’état de Modestie. Si sa mémoire était revenue, tout comme pour lui, il craignait que la folie ne l’aie reprise. Quand bien même il l’aimait d’autant plus dans cet état fragile, Modestie n’en devenait que plus dure à traquée. Il avait suivi les informations que lui avaient partagées Belle et Snow, lors de la dernière fois qu’elles avaient vues Modestie. Sa femme ne pouvait guère être allée très loin, tout du moins, c’était ce qu’il espérait. Rhett avait déjà observé des êtres frappés par la folie auparavant et pouvait prévoir, dans les grandes lignes, comment ils se comportaient. Aussi loin que son épouse était allée, il espérait seulement qu’elle n’avait pas tentée de mettre fin à ses jours. Il ne lui pardonnerait pas, si tel était le cas. Il avait donc remonté sa piste, traqué la moindre de ses traces. Il sentait qu’il se rapprochait d’elle, ils avaient toujours été liés, même si Modestie l’avait ignoré une grande partie de sa vie. Oui, elle était sa sœur, oui, ils étaient issus de la même union. Oui, il l’aimait. Qu’importe que certains voient ceci d’un mauvais œil, Rhett n’était pas là pour plaire aux autres, mais pour faire à sa convenance. C’était Modestie qu’il voulait, c’était Modestie qu’il avait eu. C’était Modestie qu’il avait égaré, et ce serait elle qu’il retrouverait.

Il avait ainsi parcouru le monde des contes pendant plusieurs jours, volant un cheval pour se déplacer plus vite, couvrir une plus large distance, constater les dégâts des ogres. Il avait joué au pillard, comme à la douce époque de son adolescence, s’emparant d’une épée qu’il avait aiguisée, de vêtements de rechanges et plus appropriés à ce monde – bien qu’il avait gardé les chaussures de marche, beaucoup plus confortables que toutes les semelles qu’on pourrait lui fabriquer ici. Il avait tranché la gorge de quelques bandits qui avaient tenté de l’assassiner pendant son sommeil. Rhett préférait voyager de nuit, il y était plus habitué et il y avait moins de gens pour le déranger. Cependant, les traces étaient plus faciles à suivre à la lumière du soleil et les gens à interroger, le peu qu’il restait, vivaient aussi de jour. Au bout de sa première semaine, Rhett avait retrouvé son maquillage habituel, le visage recouvert d’un peu de boue et de sang, également. C’était ainsi qu’il évoluait le mieux et de toute vraisemblance, les lieux un tantinet propres avaient été détruits, soit par le temps, ou par d’autres entités que Rhett ne désirait pas rencontrer.

Finalement, alors qu’il commençait à s’inquiéter un peu trop, il reconnut la silhouette agar de Modestie. Il abandonna sa monture au loin, pour ne pas effrayer sa femme, avant de s’approcher à pas de loup. Il n’avait plus rien à craindre et il dut reconnaitre que son cœur battait plus vite qu’il nécessaire. Cela faisait plusieurs mois qu’il ne l’avait pas vue, sa Modestie. Il avait craint qu’elle ne se soit retrouvée morte face à la première mauvaise bête croisée. Elle avait eu de la chance, constata-t-il, le regarde froid fixé sur le dos de Modestie. Elle ne bougeait pas, ou tout du moins, elle ne fit pas mine de l’entendre, quand bien même il trouva produire une quantité phénoménale de bruit. Les oiseaux chantaient, le vent souffle. Il tendit le bras et encercla la taille de Modestie, l’attirant jusqu’à son buste, contre lequel il la colla. Il enserra par la suit son bras libre sur ceux de sa femme, évitant des gestes brusques. Tout ceci c’était produit relativement vite et le serpent se glissa jusqu’à l’oreille de la fille égarée. « Shhh. Shhh. Modestie. C’est moi. » C’est moi, Rhett, ton pire cauchemar, me reconnais-tu ?
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyMer 2 Oct - 18:35


La forêt alentour avait disparu de sa conscience, alors même qu'elle s'inquiétait, l'instant précédent, de la morosité de son nouveau visage. L'esprit de Modestie n'était plus aussi rigide qu'il avait pu l'être dans le passé, mais si elle s'égarait chaque jour un peu plus, sa situation ne s'apparentait pas encore à celle de ses jours les plus sombres. Elle se sauvait en se détachant des réalités, en refusant de se souvenir. Elle ne le faisait pas consciemment, c'était un instinct de survie. Un instinct qui la laissait de plus en plus indolente et inepte. Ce qui la maintenait encore en vie était la lucidité étonnante qu'elle conservait vis à vis des notions les plus primaires, à savoir la faim, la soif et le froid. Elle agissait de manière automatique et conservatrice, sans se poser de question sur le lendemain. Elle avait souvenir d'un temps où il n'en avait pas été ainsi, mais il pouvait aussi bien être proche qu'éloigné, cet aspect lui échappait complètement.

Ce fut hébétée qu'elle sentit un bras s'enrouler autour de sa taille. Un gémissement  traversa sa gorge pour se matérialiser en un petit cri surpris, ce qui n'empêcha pas un second bras de venir bloquer les siens, ménageant ainsi un instant à son propriétaire, pendant lequel Modestie resta sans réagir. « Shhh. Shhh. Modestie. C’est moi. » La jeune femme ferma les yeux, une fraction de seconde, bercée par la voix rauque à son oreille. Un sourire se glissa sur ses lèvres, alors que des souvenirs heureux lui revenaient en tête. Elle se souvenait des caresses, des baisers, de l'amour... Puis l'instinct de survie reprit les reines, tirant vigoureusement sur le mord pour rappeler à Modestie qui était l'homme derrière elle. Sans crier gare, elle attrapa le bras qui la bloquait, et le releva tout en penchant la tête. Ses canines se plantèrent dans la peau, et elle mordit aussi sèchement que violemment. Elle profita alors de l'instant inattention qui suivit pour se dégager de l'emprise de l'homme. Elle fit quelques brefs pas en avant, avant de se retourner, l’œil sauvage. Elle ne se perdit pas en analyse inutile et fastidieuse de celui qui lui faisait désormais face. Elle ne nota que ce qui avait une importance imminente : son regard, le sang sur le visage, sa carrure, Rhett. Elle frissonna, les vestiges de sa conscience commençant à affoler son esprit.

« Toi. » Il y avait nombre d'émotions dans le regard qu'elle rivait sur lui, mais aucune ne semblait décidée à prendre l'ascendant. De cet imbroglio ressortait seulement une intense détresse, formalisée sous sa forme la plus agressive, par l'expression acide qui inondait le visage de Modestie. Elle le haïssait. Elle ne savait plus pourquoi, et ne voulait pas le savoir. Tous ses sens étaient en alerte, la mettant en garde contre l'ignoble personnage auquel elle avait à faire. Elle crispa la mâchoire, faisant disparaître définitivement l'innocente beauté qui trônait un instant auparavant sur son visage. Modestie n'avait pas besoin d'être belle, pas devant lui, pas plus qu'il ne méritait sa douceur. Pourquoi ? La question court-circuitait la raison animale qui poussait la jeune femme à se méfier. « Rhett. » Elle énonçait davantage le nom pour elle même que pour son propriétaire, tâchant de comprendre les sentiments qu'il lui inspirait. Elle leva lentement la main, le bras tendu, la paume vers celui qui centralisait toute sa perplexité. Elle haussa alors subitement un sourcil, et son regard sombre glissa dans la confusion. « Que m'as-tu fait ? » La question la plus juste aurait sans doute été « que fais-tu là ? », mais il aurait fallu à Modestie davantage de bon sens et de clairvoyance pour s'en prévaloir. Ça ne l'intéressait absolument pas de savoir ce que cet homme familier faisait à l'instant t en un point p, c'était une information dont elle ne pourrait pas se servir en l'état actuel des choses, et qui ne frôla donc pas le moins du monde sa conscience. Comprendre au contraire pourquoi il lui faisait ressentir toutes ces émotions contradictoires qui lui donnaient le tournis, voilà qui était digne d'intérêt.

Son bras commençait à faiblir, et l'interdiction tacite que Modestie faisait à Rhett d'approcher parut perdre sa force. Il lui était difficile de démêler ses pensées tout en apportant de la ténacité à ses gestes. Et elle n'utilisa sa vivacité qu'à questionner : « Pourquoi ça fait mal? » Sa voix monta dans les aigus sur ce dernier mot, et elle laissa de côté la volonté d'empêcher Rhett d'approcher, portant ses paumes à ses tempes, tout en fermant les yeux. Son visage s'apaisa subtilement lorsqu'elle n'eut plus la vision de Rhett, mais une autre souffrance prit le relais, lui faisant froncer les sourcils. Des images voilées lui apparurent. Elle ne discerna pas clairement le visage de l'homme, mais le devina sans l'ombre d'un doute. Il était penché au dessus d'elle, son corps maintenant solidement le sien contre un matelas qui avait perdu tout son moelleux en pareille situation. Un sentiment intense de rage et d'impuissance la submergea. Elle rouvrit les yeux, et fondit sur Rhett, portant habilement ses doigts à la gorge de l'homme. Elle serra sa prise, appliquant plus profondément ses pouces contre le larynx de son ancien tortionnaire. Ses pupilles dilatées détaillaient sans clémence sa proie. Elle n'avait pas pris la peine de mettre davantage d'atout de son côté. Elle avait simplement envie de l'asphyxier, besoin de lui couper le souffle. Qu'il se débatte n'entrait pas en ligne de compte. Il devait payer, tout simplement.
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyMer 2 Oct - 20:59


Ce fut une morsure qui accompagna ses retrouvailles avec son unique amour. Il fut tenté de la tenir plus contre lui – ce n’était pas une morsure qui lui ferait du mal. Mais il la relâcha, obéissant ce que lui dictait son instinct d’animal prédateur. Il ouvrit donc ses bras, laissant l’occasion à Modestie de faire quelques pas en avant. De toute évidence, elle le fuyait. D’abord, il eut peur, une peur si atroce qu’elle lui noua la gorge et l’empêcha de respirer. Il avait peur qu’elle ne se souvienne plus de lui. Puis, lui vint la confirmation qu’il s’était trompé. Modestie se souvenait encore de lui. Il poussa un profond soupir, tandis qu’il s’approchait, faisant peu cas du faible saignement de son bras gauche. Rhett avait longtemps douté sur l’état dans lequel il retrouverait Modestie. Quand il l’avait quitté, peu avant que la malédiction ne les frappe, il savait qu’elle n’était plus tout à fait la même. L’obscurité de sa personne aurait-elle eu raison de la lumière qui pulsait dans le cœur de Modeste ? Il semblerait. Tout de moins, c’était ce dont était témoin Rhett, aujourd’hui, alors qu’il l’observait, plus sauvage que jamais, sur la défensive de l’homme qu’elle aimait. Si elle l’aimait toujours ? Il n’aurait su le dire. Mais s’il avait volé son cœur une première fois, il pourrait le refaire. Il lui rendrait sa santé qui semblait s’être fait la malle et ils retrouveraient leur fils ensemble.

Rhett hésita à s’approcher. Elle pouvait très bien fuir, même si ça n’aurait nullement été un défi de la rattraper. Mais il ne voulait pas l’effrayer. Le petit jeu qu’il y avait eu entre Mara et Hunting n’était plus. Il n’avait nullement l’intention de la tuer. Il voulait seulement l’aimer et qu’ils retournent dans leur maison. Le chasseur fronça les sourcils quand elle l’interrogea. « Je ne t’ai rien fait. » Pour lui, c’était aussi simple que ça. Il l’aimait, comment aurait-il pu la faire souffrir ? Certes, il y avait tout ce qui s’était passé à Storybrooke, mais il n’était pas le Rhett qu’il avait toujours été. Et quand même, en songeant à cette fausse période de sa vie, il ne pouvait qu’être pleinement satisfait de ce qu’il avait fait subir à Mara. Modestie était perdue. Il le sentait, il le voyait. Elle n’allait pas bien. Elle était perdue, il ne savait trop comment, mais elle était égarée, loin de la femme qu’elle avait un jour été. Il tenta de s’approche d’elle, malgré l’interdiction qu’elle lui témoignait. Il ne fit qu’un pas, quand elle porta ses mains à sa tête. Rhett combla la distance en un temps record, posant ses mains sur les épaules de sa sœur. « Qu’est-ce que tu as ? » Il y avait de l’affolement dans sa voix. Il s’inquiétait, parce qu’elle souffrait d’un mal dont il n’était pas témoin et il ne possédait pas de remède miracle dans l’immédiat.

Le serpent n’obtint aucune réponse et il ne put s’inquiéter plus longtemps, qu’elle lui sauta à la gorge. Dans une autre situation, il aurait été excité par un tel comportement, mais il n’y avait rien de sensuel dans les gestes de Modestie, car ce n’était pas des gestes qu’elle faisait. Non, l’étranglement qu’elle tenta de lui faire subir, tandis qu’il basculait en arrière, surpris par les intentions de sa femme, c’était de son répertoire. Et tout en tombant, il prit soin d’amortir sa chute, tombant dans les cendres des arbres brulés. Immédiatement, il se retourna, se retrouvant au-dessus de Modestie. Il se saisit des doigts qui tentaient de l’étrangler – qui provoquaient une simple gêne tout au plus – et les plaqua par-dessus la tête de Modestie. Il ne lui vint nullement en mémoire que ceci pouvait rappeler une soirée passée. La colère passa dans les prunelles glaciales du prédateur, détaillant ce qu’était devenue son épouse. Puis, se rendant compte de ce qu’il avait fait avec naturel, il la relâcha, portant une de ses mains au visage de Modestie, étudiant ses yeux, son comportement nerveux. Il resta silencieux de longues secondes, laissant libre soin à sa femme de se calmer si le cœur lui disait. Il l’observa, étendue sur le sol noir.

Noir… Modestie n’était plus blanche. Elle avait sombré. Il se doutait que cela devait à voir avec lui. Il ne s’apitoya, ni ne culpabilisa. Le tueur qu’il était ne pouvait vivre ce genre de sentiments. Il ferma les yeux un peu, pas longtemps, à peine dix secondes. Il était furieux. Furieux contre le sort qui s’acharnait sur sa femme, elle qui ne méritait rien de ces malheurs si ce n’était pas lui qui en était à l’origine. « Ne recommence jamais ça ! » hurla-t-il. Il pourrait la tuer par simple réflexe et là, il aurait une raison de s’en vouloir. Il chercha à regagner son sang froid, mais il était toujours assez agité - tout du moins, mentalement. « Inspire à grands coups. Tu ne voudrais pas que je t’assomme. » Le ton était ferme. Lui faire perdre connaissance ne serait qu’une solution facile et ne soignerait en rien l’état de Modestie. Il pesta dans sa bouche. Il ne savait pas soigner ce genre de mal, il le produisait, implantait la graine dans l’esprit des gens et attendait qu’elle éclose à la suite d’une longue maltraitance. « Maintenant, dis-moi qui je suis. » Avec qui pensais-tu avoir à faire, Modestie ? Qui voyais-tu, quand tu te perdais dans le regard de ton époux ?
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyJeu 3 Oct - 19:12


L'esprit de Modestie ne parvenait pas à lever le voile sur les émotions que lui inspirait Rhett. Comment pouvait-elle avoir le ventre noué et la gorge serrée par la peur et le doute, tout en ressentant une haine intense et un amour encore plus fort ?  « Je ne t’ai rien fait. » Une part d'elle se sentit insultée. « Tu mens ! » Elle était catégorique. Il n'existait aucun monde, aucune vie où la réponse de Rhett pouvait trouver du sens. Du plus profond de ses entrailles, Modestie sentait que cet homme était dangereux, que cet homme était nocif, et qu'elle lui devait plus que sa part de malheurs. Comment le savait-elle ? C'était une fois de plus une question à laquelle elle ne souhaitait pas trouver de réponse. D'ailleurs, sa tête lui faisait mal, lui intimant la conviction qu'il ne fallait pas s'appesantir sur le sujet. Les mots glissèrent de ses lèvres et ses paumes se retrouvèrent sur ses tempes. Mais rien de cela n'étonna Modestie. Elle sentait que ses pensées lui jouaient des tours, que des questions flottaient dans l'air, à proximité de réponses qu'elles ne devraient jamais rejoindre.

Rhett s'était approché d'elle suite à sa plainte, mais ce fut à peine si elle sentit sa présence, ou les mains qu'il posa sur ses épaules. « Qu’est-ce que tu as ? » L'interrogation sembla lointaine, et ce fut à peine si Modestie la comprit. Plutôt que de l'affolement, elle ne perçut que le timbre glacial de son vis-à-vis. Sans doute était-ce en lien avec le souvenir qui resurgissait d'une autre vie. Fut-ce Mara ou Modestie qui se jeta à la gorge du criminel ? Sans doute les deux personnalités de la jeune femme réagissaient-elles en même temps à cet instant qu'elle revivait, sans que sa réaction ne puisse s'apparenter à la douceur de l'une ou de l'autre. La jeune femme qui se jetait sur Rhett avec l'intention formelle de lui faire mal ne pouvait guère lui rappeler le moindre souvenir. Il n'avait plus à faire qu'à l'instinct sauvage et primaire de Modestie. Et il lui intimait de mettre un terme à la respiration de son époux. Ils basculèrent tous deux, sous la vivacité agressive de Modestie, qui ne songea pas un instant au dos de Rhett lorsqu'il s'abattit sur le sol ferme et poussiéreux de la forêt. Il ne se laissa cependant pas faire sans réagir, faisant rouler la jeune femme, se retrouvant habilement en position de supériorité, tandis qu'elle ne lâchait pas une seconde sa prise. Ce ne fut cependant qu'une formalité, pour Rhett, de venir à bout de sa ridicule emprise. Modestie montra les dents alors qu'il ramenait ses mains au dessus de son crâne, dans une position qui ne faisait qu'accentuer la rage qui irradiait chaque parcelle de son être. Et le regard dur que rivait l'homme sur elle n'avait pas le don de la détendre. Elle se mordit la lèvre inférieure lorsqu'il osa glisser une main contre son visage.  Elle frissonna à son contact, mais resta étonnamment passive, tel un animal soupçonneux qui se permettait un instant d'analyse, pour mieux bondir ensuite. Lorsqu'il ferma les yeux, elle en profita pour l'observer froidement. Un nœud dans son estomac lui apportait la conviction qu'elle devait venir à bout de cet homme.

« Ne recommence jamais ça ! » Le ton était clair, ne laissant planer aucun doute dans l'esprit de Modestie, qui serra les lèvres et se mordit la langue, plissant légèrement les yeux sous le reproche. Un tel hurlement faisait passer l'envie à Mara de se révolter. Modestie, en revanche, voyait des idées retorses traverser son esprit embrumé. « Inspire à grands coups. Tu ne voudrais pas que je t’assomme. » Modestie avala péniblement sa salive, ses pensées se stoppant nettes, alors que son regard s'étrécissait encore un peu plus sous l'effet de l'irritation. « Maintenant, dis-moi qui je suis. » Un éclat de rire lui échappa, sans qu'elle ne puisse en déterminer la raison réelle. Une pression dans sa poitrine avait simplement eu besoin d'être relâchée. Et cet homme était tellement drôle. Attrapant son poignet, elle tira pour le déséquilibrer et le fit basculer sur le flanc. Elle se redressa alors à demi, ne prenant pas la peine de se relever. Elle ne chercha pas non plus à épousseter ses vêtements ou à libérer ses cheveux en bataille de la cendre qui les saturait. Elle se tourna simplement vers Rhett, et un sourire doux se ficha sur ses lèvres, en parfaite contradiction avec la rage qui l'avait mue un instant plus tôt. « Tu es un fou, un tueur et un violeur. » Le sourire qui trônait sur ses traits ne se retrouva pas chassé par le cru de ses mots, et Modestie n'était pour autant pas en train de s'essayer au cynisme. Ce fut à son tour de porter une main au visage de Rhett, se pencha légèrement au dessus de lui pour ce faire. Elle caressa sa joue d'un index distrait, avant de longer sa mâchoire. Elle laissa son ongle cheminer contre le menton et la gorge du criminel tout en murmurant : « Pourquoi est-ce que je te trouve si séduisant ? » Elle plissa les yeux, l'air rieur, alors que la commissure de ses lèvres se soulevait davantage. Elle délaissa finalement la peau de l'homme pour venir planter sa main dans les cendres à proximité de son visage. Elle eut alors tout le loisir de se pencher sur lui. Lorsque son visage arriva à distance réduite de celui de Rhett, elle inspira profondément, suivant ses directives tout en commentant : « J'inspire à grands coups... » Elle avait désormais fermé les yeux, et ses bras se plièrent un peu plus, lui laissant la possibilité d'amener ses lèvres à quelques millimètres à peine de celles du criminel. L'odeur de ce dernier faisait danser la conscience de Modestie, lui donnant l'opportunité d'accrocher quelques souvenirs. Elle se pencha encore, et leurs lèvres se touchèrent. La jeune femme rouvrit alors subitement les yeux.  « Tu es mon frère. » Elle se recula alors subitement, sans pour autant changer de position, détaillant désormais Rhett d'un œil perplexe et confus.
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Newborn [LIBRE] Vide
MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyJeu 3 Oct - 20:36


Rhett avait une présence, seule, qui suffisait à se faire obéir. C’était dans la nature des autres de se sentir intimidé par sa présence, car il n’y avait que le mal impitoyable que circulait dans ses veines. Cependant, Modestie ne faisait pas partie de ces esprits faibles qui se laissaient aussi facilement dictés par la présence du tueur. D’autant plus que, maintenant, elle était différente, rendue sauvage par les maltraitances que son frère lui avait faites subir tout au long des années. Aurait-il eu raison d’elle ? Il était trop pris dans l’instant présent pour se pencher sur cette question, mais cette interrogation lui briserait son cœur, ou ce qui lui servait de centrale aux sentiments un tantinet humains. C’était pour cela qu’il avait crié, lui qui ne perdait jamais son sang-froid de reptile. Cela en imposa un peu et Modestie se calma, pour le plus grand soulagement de l’enfant noir.  La dernière question de Rhett, néanmoins, la fit rire et il relâcha sa prise, lui laissant la possibilité de s’échapper. Elle s’extirpa de sa prise et il l’observa se lever, faisant de même, mais restant aussi au sol. Il n’avait pas besoin de jouer l’intimidation avec Modestie, il avait ce sentiment qu’elle ne jouait plus dans les mêmes catégories que les êtres sains. Il voyait juste.

Le serpent resta silencieux, gardant ses distances, pour le pauvre mètre que sa femme avait instauré entre eux. Une fois encore, il analysa ses mouvements, l’esprit un peu plus vif que précédemment, préférant qu’elle ne lui saute pas à la gorge une seconde fois. Il avait beau avoir été clair là-dessus, il ne savait pas combien de temps l’information resterait dans l’esprit de Modestie. Elle se para d’une fausse candeur, d’un faux sourire, qui équivalait à peine à ce qu’elle pouvait faire réagir à l’intérieur de Rhett, avant que tout ceci n’arrive, avant que leur fils ne soit kidnappé, quand il y avait encore de la lumière dans la douceur de son regard. Elle énonça ce qu’il était. Bien. Il avait Mara en face de lui. Ce qui expliquait les gestes fous dont elle était capable. Ce qui expliqua cette main qui se trouva bientôt sur son visage, laissant les doigts de son épouse courir sur sa peau, longeant son menton. S’il avait été parfaitement humain, Rhett aurait eu un sourire à la question rhétorique de la chirurgienne. Au lieu de cela, il resta de marbre, attendant qu’elle termine ses élucubrations étrange. Il n’avait rien à répondre, à part qu’ils étaient attirés l’un vers l’autre, comme ça l’avait toujours été. Il doutait que cette réponse plaise à Modestie/Mara. Et il ne voulait pas être traité de menteur une seconde fois.

Modestie était perdue dans les méandres de ses pensées troublées et il songea vraiment à l’assommer quand elle s’approcha pour l’embrasser. Bien entendu, il ne réchignerait pas à ce contact, alors qu’il avait été séparé d’elle, la seule femme qui comptait pour lui, si longtemps. Trop longtemps. Il l’avait laissée seule, alors qu’elle s’égarait dans une folie qui avait été retenue par une malédiction. Il planta ses mains dans les cendres pour ne pas attraper les cheveux de sa sœur et approfondir le contact. Dans cette situation, ça aurait été comme mettre du sel sur une plaie. Et bien qu’il adorait les cris de douleurs de ses victimes quand il pratiquait cela, Modestie jouissait d’un traitement de faveur. Il eut raison, car la révélation tomba bien vite. Le regard de glace du tueur s’assombrit, ses yeux n’étant plus que des eaux noires, dévoilant le dernier pan, parfait, uniquement ébène de Rhett. La dernière couche de son mensonge, celui qu’il devait être le seul à connaitre. Il avait longtemps douté, si Modestie était au courant de leur lien. A présent, il avait sa réponse. A présent, autre chose se jouait. « Oui. » Sa voix grave laissa place à un léger silence, tandis qu’il se redressait, toujours en restant assis, son attention de prédateur braquée sur sa femme. « Nous avons été séparés à la naissance. Nous partageons le même sang. » Cela laissait une question en suspens : depuis combien de temps était-il au courant ? Rhett l’était depuis le début. Ça avait été sa seule motivation pour trouver sa sœur. Il avait voulu la tuer. Il avait voulu la détruire. Il avait échoué, et était tombé sous son charme.

Il passa une main sur sa joue, laissant une trainée de cendre rejoindre le reste de la crasse qu’il accumulait. Il n’y avait plus les parures de faux prince qu’il avait réussi à accumuler, voilà bien des années. Rhett n’était plus que le simple gamin qui rampait dans les ordures, probablement à la recherche de son cœur perdu et pourri. « Je suis ton frère. Ton mari. Le père de ton enfant. Celui que tu as un jour aimé, bien que tu sembles l’avoir oublié aujourd’hui. » Il se pencha légèrement vers elle, appuyant chaque syllabe. « Nous sommes liés, Modestie. Et cela va au-delà de notre sang. » Rhett n’avait rien à perdre, car à chaque seconde, Modestie s’éloignait un peu plus de lui. Il avait besoin de la récupérer, qu’importent les moyens. Pour une fois, il choisirait la vérité. « Tu es celle qui m’a rendu humain. Tu es celle qui m’a éloigné des ténèbres dans lesquelles j’ai grandi. Tu es celle qui m’a donné un fils. » Il tendit sa main vers Modestie, effleurant son bras. « Et je ferai tout pour te garder. Que tu sois folle ou non. Que tu me haïsses ou non. » Voilà, c’était dit. Rhett se moquait bien de ce que pouvait penser Modestie, il en avait constamment été ainsi. Modestie n’avait jamais voulu de lui – tout du moins, au début – c’était sûrement grâce à son instinct. Malheureusement, elle était tombée sous le charme de l’assassin. Malheureusement, il était tombé sous son charme aussi. Ils étaient liés, jusqu’à ce que la mort les sépare, jusqu’à ce que les enfers aient raison de lui.
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyMar 8 Oct - 23:35


L'évidence était tombée, froide et lucide. Mais la vérité glissait dans les méandres de l'esprit de la brune, comme un ruisseau prêt à se fondre dans la mer de désolation que figurait son inconscience. S'accrocher à l'information était inutile, sans fondement, inepte, vide de tout sens. Modestie ne pouvait pas lutter contre le torrent qui innondait son esprit. Elle n'avait ni la volonté, ni le cœur nécessaire à rattraper cette vérité et à se la cheviller au corps pour conserver ne serait-ce qu'un pied dans la réalité. Pourquoi aurait-elle fait cet effort ? Garder à l'esprit que cet homme était son frère, c'était remuer trop de noirceur, de tromperie et d'effroi. Modestie n'avait pas le cœur à se remémorer les pans sombres qui suintaient derrière cette révélation. Elle ne savait pas pourquoi elle appréhendait autant ce qui risquait de remonter à la surface, mais force était de constater que la terreur qui la saisissait parvenait, dans le même temps, à lui arracher toute curiosité et toute soif de connaissance. Voilà pourtant des notions qui lui parlaient et la faisait avancer, quelques temps auparavant. Modestie se souvenait d'avoir été mue par ces concepts qui lui semblaient aujourd'hui évanescents et sans substance. Cette impression lui nouait l'estomac alors que ses iris se perdaient dans les eaux profondes du regard de Rhett. Elle ne savait l'expliquer, mais ce regard la captivait et provoquait dans son cerveau de drôles de connexions.

« Oui. » Le timbre grave de Rhett charma davantage Modestie, qui n'eut qu'un mouvement de recul bien dérisoire lorsqu'il se redressa, ne les laissant guère éloignés l'un de l'autre.  « Nous avons été séparés à la naissance. Nous partageons le même sang. » La réalité se rappela à Modestie, dont les lèvres se crispèrent légèrement, faisant planer sur son visage une expression parfaitement déconcertée. De douloureux souvenirs retrouvaient le chemin de son esprit. Elle tenta de les chasser, s'agitant légèrement, mais en vain. L'idée d'un lien de parenté qui l'unissait à Rhett la dérangeait, pour une raison qui lui paraissait encore obscure, mais qu'elle osait relier aux sentiments contradictoires qu'elle savait ressentir pour lui. La trace noire qu'il laissa alors sur sa joue, en y passant négligemment la main, capta l'intérêt de Modestie, et parvint habilement à détourner son attention des questions qui ne tarderaient pas à resurgir. L'allure que lui donnait cette marque supplémentaire de crasse faisait étrangement bondir le cœur de Modestie. Elle sentait un flot de compassion et d'amour inonder son être, mais avant qu'elle n'ait le temps de la laisser guider ses gestes, Rhett la coupa nettte : « Je suis ton frère. Ton mari. Le père de ton enfant. Celui que tu as un jour aimé, bien que tu sembles l’avoir oublié aujourd’hui. » Les mots avaient du mal à s'assembler en un tout cohérent dans l'esprit de la brune, bien qu'une part d'elle même, profondément enfouie, semblait vibrer à leur écoute. « Nous sommes liés, Modestie. Et cela va au-delà de notre sang. » Il s'était sensiblement rapproché, ne laissant que peu d'espace à Modestie pour respirer, pour comprendre ou même pour assimiler. Elle se sentait désagréablement acculée, et les mots dont chaque syllabe lui paraissait scandée ne faisaient qu’accroître sa sensation d'être prise au piège.

« Tu es celle qui m’a rendu humain.» Les mots touchèrent une parcelle de son âme qu'elle imaginait perdue. « Tu es celle qui m’a éloigné des ténèbres dans lesquelles j’ai grandi. Tu es celle qui m’a donné un fils. » Modestie frissonna lorsqu'il effleura son bras. Les informations affluaient trop rapidement, et elle devait faire un effort monstre pour tenir la digue qui retenait ses souffrances en l'état. « Et je ferai tout pour te garder. Que tu sois folle ou non. Que tu me haïsses ou non. » Il ne comprenait pas ce qu'il était en train de provoquer. Modestie le savait-elle ? Certainement pas, mais elle sentait les ténèbres l'encercler, elle sentait son esprit perdre le cap, des images lui revenir d'un passé révolu et douloureux. Et ce qu'elle savait, en revanche, c'était qu'elle ne voulait pas revivre cette douleur. Elle ne voulait pas voir ses larmes se tarir par la force du temps, parce qu'elle n'aurait plus la moindre larme à verser, et qu'il ne lui resterait plus qu'une intense résignation, et une peine qu'aucun mot n'était en mesure de décrire. Ces choses, elle les avait vécues. Ca l'avait bouleversée, détruite. Et aujourd'hui elle n'était plus que le résultat aléatoire et chaotique de cette douleur. Comment pouvait-elle en passer par là à nouveau ? Modestie n'était plus suffisamment forte et structurée pour passer cette épreuve. Modestie n'était plus grande chose à présent.

Son visage avait suivi le cheminement de sa pensée, passant de l'incertitude à un teint bien sombre. Les parcelles de Modestie se remettaient doucement en place, sans qu'elle ne les laisse pour autant faire impunément. Il n'était pas question de sombrer à nouveau dans cette réalité qui n’entraînait que le mal. Elle souffla consciencieusement, donnant alors presque l'impression d'avoir retrouvé sa contenance habituelle. Mais ce ne fut que de courte durée, puisque l'instant suivant, ses mains étaient plaquées sur les joues de Rhett, se souciant peu de la saleté qui les souillait. « Tais toi ! » Et elle lui vola à nouveau un baiser, moins tendre cependant, tout en précipitation et en ardeur, avant de se redresser et de retirer ses paumes des joues de son frère, pour mieux pouvoir le gifler la seconde suivante. « Tu m'empoisonnes avec tes mots, comment oses-tu ? » Elle se redressa, les joues rosies par la fureur qui avait subitement saisi son être, et qui rendaient ses prunelles brunes hystériques. « Garde ton poison, et sers t'en sur d'autres personnes. » Elle se releva enfin complètement, laissant Rhett au sol, allant même jusqu'à le maintenir, un pied calé dans le creux de ses côtes. Elle ne mettait pas de force dans sa posture, elle devait encore savoir, dans sa folie, qu'il était inutile d'imaginer contraindre cet homme physiquement. En revanche, il y avait de la force à revendre dans son regard, et dans la crispation de chacune des fibres de son visage. En cet instant, elle haïssait Rhett, du plus profond de ses entrailles, et elle ne voulait pas autant lui faire mal que s'en débarrasser, purement et simplement. « Ne me parle pas de ce que j'ai fais pour toi, ou avec toi. Tout ça m'est égal. Je ne suis pas celle que tu as connu, et tu ne la retrouveras pas. » Modestie ne pouvait pas s'exprimer avec lucidité, mais ses paroles en l'air pouvaient bien semer le doute dans l'esprit du criminel. C'était tout ce dont elle avait besoin : un peu de doute et beaucoup d'amertume. Et voilà que revenait l'envie de le faire souffrir ; comme pour se venger des souffrances qu'elle devinait, et qui ne pouvaient être que de son fait, volontaire et maléfique. Car l'homme qu'elle avait sous les yeux était maléfique, et il avait fait d'elle une personne tout aussi maléfique.

« Ne sois pas fou, ou stupide. Vas t'en. Laisse moi. Tout ce que tu m'inspires n'est que dégoût et rage. Je te tuerais si tu ne me laisse pas le choix. Je te tuerais, et je ferais en sorte que tu souffres ... » Son regard avait pris une lueur folle à mesure qu'elle s'exprimait et, sur ces derniers mots, un sourire fendit ses lèvres, imprimant des couleurs malsaines sur le visage de la belle : « Et les parcelles de ce que tu étais se disloqueront dans un torrent de grâce et de beauté. » Elle fixa encore un instant Rhett dans le blanc des yeux, un sourire béat solidement accroché aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyMer 9 Oct - 14:34


Rhett l’avait perdue, il s’en rendait compte, alors qu’il ne reconnaissait aucune des expressions de son épouse. Ou tout du moins, les fantômes des expressions de Modestie ne restaient jamais assez longtemps pour vendre l’illusion qu’il restait encore un semblant entier de la femme qu’il avait aimée. Mais ce n’était pas grave, car il l’aimait aussi, il l’aimait toujours, saine d’esprit ou folle. Il l’avait dit, après tout. Et il ne changerait pas d’avis. Modestie était son véritable amour et quand bien même elle sombrerait dans un état d’esprit maladif, il ne pourrait jamais se détacher d’elle. Jamais. Le lien qui les unissait était abject et allait contre nature ? Ce n’était pas un problème pour Rhett, ça ne l’avait jamais été. A présent, il pourrait faire en sorte que cela soit aussi le cas pour Modestie, elle qui se perdait dans les méandres brisés de sa personnalité. L’assassin restait calme, froid, parce qu’il ne voyait pas d’autre manière de gérer la situation. Ce n’était pas un médecin de l’esprit, lui qui était né pour le détruire. Et il semblerait qu’il ait réussi avec celle qu’il ne désirait plus détruire. Il ravala ce début de sentiment, car déjà elle l’embrassait. Sa main se détacha du sol, se logeant dans le haut du dos de sa femme, répondant au baiser, qui fut vite coupé, quand elle se reculait. La gifle lui brula la peau et l’ardeur qui s’était soudainement allumée dans les yeux du tueur s’intensifia, dans une parfaite contradiction, amplifiant le mal de son regard. Il avait du mal à suivre Modestie, car elle n’obéissait plus à aucune règle de conduite…

Modestie, en quelque sorte, commençait à agir comme son frère, sans logique, sautant d’une émotion à une autre. Le trouble était évident. Il ne ferait pas fuir Rhett. Il ne pouvait pas la fuir. Il la voulait et il ne se séparerait pas d’elle. Car, folle, elle ne saurait vivre seule. Il craignait même, quelque part, au fond de lui, qu’elle ne chercha à mettre fin à ses jours si elle n’avait plus un avatar sur lequel détourner sa douleur. Etre l’objet de la rancune, de la haine, Rhett l’avait toujours été. Etre celui de Modestie présentait quelque chose de gratifiant, qui lui arracha un sourire, quand elle le qualifia de poison. Oui. Rhett était un serpent et semait la mort autour de lui. Ce n’était pas une nouvelle. Que sa femme prenne le temps de le rappeler réconfortait l’enfant noir. Il se laissa faire quand elle se releva et qu’elle le garda sur le sol, aidée de son pied. Celui-ci n’était là que pour donner une indication. Si Rhett ne voulait pas la suivre, il aurait été si simple pour lui de se redresser et de la faire choir. Cependant, à cet instant, il se plaisait au sol, attrapant la cheville nue de Modestie et l’appliquant un peu plus contre ses propres côtes. Elle avait beau être différente de celle qu’il avait aimé, cela ne lui posait pas de problème. Il était seulement capable de l’aimer elle, sa sœur. Qu’importe l’état de sa santé mentale, qu’elle veuille de lui, ou non. Lors de leur première rencontre, Modestie, déjà, ne l’appréciait pas. Et il savait que le dégoût qu’il pouvait inspirer à sa moitié ne serait jamais assez fort pour la faire plier dans la direction des sentiments qu’il voulait lui faire ressentir. Modestie avait beau être forte – et présentement folle – il était plus fort – et plus fou. Il n’y avait rien que le temps et sa patience ne lui permettait pas d’atteindre.

Une Modestie blessée était si belle à observer. Il l’aurait espionné des heures, s’il n’avait pas la chance d’être dans l’œil de la tempête, au centre de son attention, au centre de sa folie, de son dédain, de sa rancune, de ses menaces. Elle pouvait le menacer, il ne partirait pas. Qu’elle le tue, qu’elle le blesse, qu’elle le renverse. Rhett n’aurait de cesse de lui tourner autour, tel le vautour qu’il pouvait être. Modestie lui appartenait et rien de tout ceci ne changerait. Elle se perdit dans une phrase que le meurtrier ne comprit pas, mais qui fut l’élément déclencheur à la réplique de Rhett. Il fut animé d’un rire sombre, un rire que Modestie ne lui connaissait pas, puisque c’était la première fois qu’il riait de cette manière. C’était la noirceur pure, malfaisante, qui se déchainait dans l’air. D’un mouvement fluide, il fit glisser le pied qui le maintenant au sol, se défaisant de l’emprise de son épouse. Il s’aida de son bras libre pour se redresser le plus rapidement possible. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il se tenait parfaitement droit, une main sur logeant dans la chevelure de Modestie, s’y nouant, tandis qu’il tirait sa tête en arrière et qu’il se penchait sur son épouse. Il respira son parfum. « Penses-tu y arriver ? J’ai réussi à faire de toi ce que je voulais, Modestie. J’ai réussi à t’arracher la seule chose que me rendait aveugle : ta lumière. » Il relâcha un peu sa prise sur le cuir chevelu de la princesse déchue, approchant son visage au plus près. « Je t’ai brisé, Modestie. Je t’ai pris tout ce que tu avais. Tu te retrouves dans le même état que je l’étais à ma naissance. » La bête avait beau être tombée amoureuse, il n’avait pas perdu de vue son objectif. Même s’il ne le désirait plus, les faits étaient là. Il était arrivé aux fins de son but premier.

« Je t’ai volé, toi qui pensait que je ne pourrais jamais te changer. » Rhett, à présent, murmurait. « Te voilà maintenant désireuse de me tuer. C’est la plus belle réussite de ma vie. Tu es l’achèvement final de tant d’année, que j’ai passé à te haïr, puis à t’aimer. » Ses yeux lui piquaient et le tueur ne se rendait pas compte qu’il avait commencé à pleurer, puisqu’il n’avait jamais pleuré auparavant, pas depuis qu’il portait le nom de Rhett. Il ne remarqua pas les larmes qui tombaient sur la joue de Modestie, pas plus qu’il ne remarqua la douleur qui lui assaillait la cage thoracique. S’il avait réussi son but, pourquoi est-ce que ça lui faisait si mal ? « Mais ne t’inquiète pas. Je t’aimais Lumière, je t’aimerai Ténèbres. » Ca n’avait été que quelques larmes, qui déjà, cessaient de couler. Car Modestie était toujours présente et que même si elle le désirait « tu ne pourras pas te débarrasser de moi. Je suis sous ta peau, comme tu es sous la mienne. » Sa main caressa le bras de son épouse, remontant jusqu’à son épaule. « Je te sens, au moindre battement de cœur. Tu auras beau tenté de fuir, je te retrouverai, comme il en a toujours été le cas. » & il l’embrassa de force et de douceur.
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyJeu 10 Oct - 18:40


Les prunelles bleutées du tueur lui donnaient un florilège d'envies malsaines. Les idées se bousculaient dans son esprit, et il lui était difficile de les agencer. Elle voulait les mettre à execution toutes à la fois. Pourquoi prendre la peine d'organiser les mesures ? La souffrance lente et insidieuse n'était pas celle que préférait Modestie. Elle voulait voir Rhett souffrir, certes, mais elle voulait que ça aille vite, trancher dans le vif. Modestie n'avait plus de patience. Rhett devait souffrir immédiatement, ou ce serait elle qui souffrirait de l'absence de résultats à court terme. Son jumeau dut le sentir, car son rire noir et caverneux répondit admirablement bien à l'agacement qui courait dans ses veines à l'idée qu'il puisse bénéficier d'un seul instant de répit. La brune fronça les sourcils, mais n'eut pas le temps pour d'autre réaction. D'un mouvement vit et habile, Rhett était de nouveau sur pied, et Modestie avait perçu, avant de les sentir, les doigts de l'homme s'emmêler dans ses cheveux déjà passablement emmêlés. Elle entrouvrit légèrement les lèvres lorsque Rhett tira sa tête en arrière, les yeux plissés face à l'approche de son visage. La domination qu'il déployait ainsi sur elle fit réagir une part de Modestie qui avait déjà eu à se manifester de nombreuses fois par le passé, lorsque son esprit était encore sain. Cette part s'élevait contre les pressions de toutes natures, et détestait qu'un homme puisse lui dicter sa conduite, et prétendre lui assigner une place à laquelle son tempérament ne pouvait la résigner. En tant que princesse, Modestie avait sans doute été moins malmenée que la plupart des femmes, mais tout écart à sa vision des choses, et à ce à quoi son père l'avait habituée lui paraissait proprement insupportable. Cet aspect là de la princesse qu'elle était n'avait pas disparu, et refaisait surface, ramenant avec lui son lot de souvenirs. Appliqué à la déchéance que subissait Modestie, cette aspect de sa personnalité assombrissait son regard, et resserrait ses traits. La belle sauvage était à deux doigts de perdre son sang froid lorsque le criminel osa s'exprimer.

« Penses-tu y arriver ? J’ai réussi à faire de toi ce que je voulais, Modestie. J’ai réussi à t’arracher la seule chose que me rendait aveugle : ta lumière. » Si Rhett ne l'avait pas tenue à distance raisonnable, Modestie aurait mordu le moindre morceau de chair à sa portée. Il trouva cependant bon de relâcher sensiblement sa prise, et de l'approcher davantage. Modestie avala alors péniblement sa salive, serrant les dents, ruminant ses pensées. Rhett devait souffrir, maintenant. « Je t’ai brisé, Modestie. Je t’ai pris tout ce que tu avais. Tu te retrouves dans le même état que je l’étais à ma naissance. » Cette fois-ci, elle sentit sa gorge se nouer, et une pique acérée lui sembla avoir perforé sa poitrine. Modestie avait presque du mal à respirer. Elle ne comprenait pas pourquoi ces mots la faisait réagir ainsi. Elle se sentait soudain terriblement triste, alors que les attaques de son frère n'auraient pas dues avoir d'autre effet que celui d'affirmer sa colère, et sa volonté de le tuer.

Dans un murmure, la créature abjecte ajouta : « Je t’ai volé, toi qui pensais que je ne pourrais jamais te changer. » Son cœur était pris dans un étau et, à mesure que la réalité s’abattait sur elle, Modestie se sentait flancher. L'ancienne princesse, qui n'avait plus rien des attraits qui lui appartenait jadis, ne voulait pas se souvenir, elle ne pouvait pas s'avouer ce que Rhett affirmait sans détour. Elle ne pouvait pas reconnaître n'avoir été qu'un pion. « Te voilà maintenant désireuse de me tuer. C’est la plus belle réussite de ma vie. Tu es l’achèvement final de tant d’année, que j’ai passé à te haïr, puis à t’aimer. » L'éclat d'une larme attira le regard de la brune, et elle la vit rouler sur la joue de son alter ego maléfique, avant de venir s'écraser sur sa peau recouverte d'un voile de poussière. La larme dévoila un instant la pureté de la peau de Modestie, avant d'accentuer la saleté de son visage lorsqu'elle alla mourir à la commissure de ses lèvres, laissant une traînée sordide rappeler son existence. D'autres la suivirent, venant souiller la peau de la brune, qui regardait, impuissante, le manège de son frère. Modestie peinait à assimiler ses propos. Elle retenait bien qu'il l'avait manipulé, la menant exactement au point de départ qui avait été le sien, se vengeant pour un acte que Modestie avait cependant encore du mal à discerner. Et la logique aurait voulu qu'elle le déteste pour cela, qu'elle veuille encore davantage sa mort. Pourtant, un sentiment ambigu retenait ses gestes, et comprimait ses poumons lorsqu'elle tentait de s'exprimer.

« Mais ne t’inquiète pas. Je t’aimais Lumière, je t’aimerai Ténèbres. » Modestie n'avait pas cessé de le fixer, et pourtant ce fut avec une autre intensité qu'elle accueillit ces mots. Elle arqua un sourcil, les prunelles sensibles, un étrange flottement aux lèvres. « tu ne pourras pas te débarrasser de moi. Je suis sous ta peau, comme tu es sous la mienne.  » Cette fois-ci, Modestie ne ressentit aucun frisson au contact de son jumeau, qui réussit cependant à alimenter l'incertitude dans laquelle elle se retrouvait plongée. « Je te sens, au moindre battement de cœur. Tu auras beau tenté de fuir, je te retrouverai, comme il en a toujours été le cas. » Le baiser plein de fermeté qui s'en suivit scella les révélations de Rhett. Et alors qu'il l'embrassait, Modestie sentit la tendresse qu'il avait pour elle. Se laissant bercer un instant par les illusions, elle se laissa faire sans réagir, répondant presque à l'échange. Puis, lentement, elle porta une main à celle de Rhett qui tenait son épaule, et l'en détacha tout en reculant son visage du sien. Les doigts dans ses cheveux n'étaient plus guère contraignants, mais Modestie ne chercha pas à fuir pour autant. Elle ne se recula que de la distance qui lui paraissait nécessaire à reprendre son souffle. Et lorsqu'elle l'eut acquis, elle plongea ses iris perdus dans le bleu océan des yeux de jumeau. « Alors tu as eu ce que tu désirais. » Les propos de la brune étaient étonnement posés aux vues de ses éclats précédents, et il était désormais difficile de lire dans son regard ou même dans son attitude. Son ton s'apparentait à celui d'une femme mûre en parfaite possession de ses moyens mentaux.


« Laisse moi me venger à mon tour. » Elle eut un sourire entre tendresse et malice, et elle lâcha finalement la main de son frère qu'elle continuait à tenir machinalement, pour venir apposer ses doigts sur la joue de ce dernier. Elle détruisit l'espace qu'elle avait créé entre leurs visages pour appuyer son front contre le sien et, distraitement, murmura : « J'ai peine à imaginer tout ce que tu m'as fait endurer. » Elle soupira, puis cligna plusieurs fois des yeux, avant de reprendre en fixant plus ardemment son âme sœur : « Les souvenirs sont quelque part, et ils veulent revenir, mais je ne peux pas les laisser faire. » Sa main glissa dans la nuque de Rhett, et elle rompit le contact entre leurs fronts pour mieux pouvoir le regarder. « J'ai envie de te tuer, et de te faire souffrir, mais je ne sais pas vraiment pourquoi. » Le silence plana quelques secondes, durant lesquelles Modestie dévora littéralement du regard celui qui lui avait fait tant de mal. « Depuis le début, tu as menti, triché et volé. » Elle baissa les yeux, et ses joues s'empourprèrent légèrement, comme si ce qu'elle s'apprêtait à énoncer la gênait. « Je devrais te faire souffrir lentement pour ces torts. » Elle releva les yeux, et la gêne avait complètement disparue, pour faire place à une expression très dure. « Mais je ne le ferais pas. Car je ne me sens pas blessée par ça. » Ses doigts se délogèrent de la nuque de Rhett, pour glisser contre sa gorge, et descendre contre son torse, s'arrêtant à mi-chemin. « Je ne me sens pas blessée du tout, à vrai dire. » Ses prunelles brunes brillèrent de manière inquiétante, alors qu'elle ne lâchait plus Rhett du regard. « Mais tu dois payer. » Elle n'imaginait pas que sa logique pouvait paraître décousue à son frère, aussi continua t'elle avec entrain. « Et je ne te tournerais pas autour, je n'attendrais pas patiemment jusqu'à ce que tu obtiennes ton châtiment. » Sa seconde main, jusque là inerte, attrapa sèchement la nuque de Rhett, tandis que sa main droite remontait légèrement son torse, pour s'appliquer solidement à l'endroit où devait se situer son cœur. « Tu me laisseras faire. Parce que c'est la seule chose à faire. Maintenant que ton rêve est accompli, la vie n'a plus rien à t'apporter. Ne crois pas que je resterais avec toi si tu ne me donnes pas cette chose que je veux … ta vie. C'est un dédommagement comme un autre. » Elle approcha insidieusement ses lèvres de celles de son frère, concluant dans un murmure arrogant : « Il n'y a rien que nous puissions partager d'autre. »
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MessageSujet: Re: Newborn [LIBRE]   Newborn [LIBRE] EmptyVen 11 Oct - 11:51


Rhett eut l’impression de la retrouver, ne serait-ce que quelques instants, quelques secondes volées, dans un monde qui ne daignait plus exister. Puis, Modestie brisa le contact, une fois encore, reculant, sans pour autant se défaire de la prise de l’assassin. Elle aurait reculé plus, il l’aurait laissé partir. Mais cette fois-ci, sa femme ne cherchait pas à le fuir. Rhett ne saurait jamais décrire la relation qui les unissait. Oui, il était attiré à elle, plus qu’aucune attraction qui avait un jour été. C’était si banal, et en même temps, si particulier, unique. Ce lien qui l’attirait toujours à elle, que si Rhett avait été un semblant humain, il en aurait souffert mille fois. Ne pas avoir de cœur – juste un charbon noir au milieu de la poitrine – présentait des avantages, quand on possédait une sœur nommée Modestie. Le regard de Rhett était toujours aussi brut et sombre. Et l’ancienne princesse lui renvoyait parfaitement ces sentiments sombres qui couraient dans l’être du tueur. Il fronça un peu les sourcils, détaillant le changement total de nature de Modestie. C’eut été presque dommage qu’il ait si bien réussi à lui arracher sa lumière et qu’il la jeta dans l’oubli. Sa femme était à présent comme lui, partageant sensiblement la même aura.

Il appuya son front contre celui de Modestie, ne prêtant pas attention à ses désirs de vengeances, aux raisons qu’elle pouvait avancer. Il n’eut qu’un mince sourire de serpent, alors qu’il l’écoutait s’étendre sur la souffrance que Rhett lui avait fait subir. Oui, il avait été un bourreau avec elle, la punissant d’un acte dont elle n’avait nullement connaissance. Et bien que la nature de leur relation fût révélée, le leitmotiv échappait toujours à la folie Modestie. Parce qu’elle ne pourrait jamais comprendre, combien se perdait-elle dans un univers brisé. Rhett évoluait dans un monde où les références n’étaient pas les mêmes que les autres. C’était un système singulier et terriblement cruel, qui avait fait de lui l’être tortueux qu’il était. Modestie n’était qu’une mauvaise copie de cette nature. Quand bien même le noir lui allait très bien au cœur, elle n’arriverait jamais au niveau de Rhett. Lui, pour le moment, était à moitié concentré sur les mots de son épouse, à moitié concentré sur les mimiques de son visage, tentant de trouver une ligne conductrice dans les émotions qu’elle dévoilait, sans ne trouver que le désordre d’un esprit embrumé. Modestie était difficile à suivre. Pas impossible. Et quand bien même Rhett tombait sur des expressions qu’il ne comprenait pas, il abandonnait la tentative de donner un sens à la conduite de Modestie. Elle voulait le tuer. Très bien. Qu’elle subisse cette soif de sang, comme lui l’avait subie, depuis bien des années. Elle voulait sa mort. Il ne la lui offrirait pas. Sur aucun plateau, pour aucune pitié.

S’il devait payer ? Aux yeux de beaucoup, c’était le cas. Il faudrait seulement que le serpent reconnaisse ses torts, ce qui n’était pas le cas. Ses doigts se retirèrent de la chevelure brune de Modestie, glissant sa main dans le bas du dos de sa femme, ne manquant pas d’effleurer sa peau au passage, retrouvant une électricité familière dans le bout de ses doigts. Tu me laisseras faire. C'est un dédommagement comme un autre. Il constata la suffisance de Modestie, les ténèbres dans son regard de glace évaporées, ne laissant plus qu’une lueur vide, preuve de son détachement à la cause que Modestie tentait de faire mienne. Se moquait-elle de lui ? Pensait-elle vraiment que cela serait si simple, de se voir offrir la mort d’une personne, qui plus est de son mari tant aimé. Il jugea un instant à l’embrasser, avant de reculer, se détachant de Modestie et faisant un pas en arrière. Il passa une main dans sa nuque, faisant craquer ses os, détaillant sa femme, ou ce qu’il restait d’elle. Brièvement, de l’amusement plana dans ses rétines, avant de disparaitre, laissant place à une indifférence placide. « Non. » C’était aussi simple que ça. Il aurait très bien pu se contenter d’une réponse aussi pauvre. Lui faisant comprendre son rejet pur et simple de la demande de Modestie. Heureusement que Rhett était plus bavard que Hunting… Heureusement…  

Il recula encore d’un pas, posant sa main sur la garde de son épée, retrouvant un simili de son étoffe royale, puisque vraisemblablement, il avait aussi ça dans le sang. Il ressentait du dédain pour elle, pour ce qu’elle lui demandait. Il ressentait de l’amusement pour elle, pour ce qu’elle voulait faire de lui. Et il ressentait de l’amour, pour ce qu’elle était, tout simplement. « La folie a beau t’avoir prise, il te reste encore ces vilaines manies de princesse gâtée. » Ça sonnait comme une critique. « Je ne te dois rien. » Il faisait preuve d’une arrogance sans égale. « Tu le saurais, si tu avais encore toute ta tête, tous tes souvenirs. » A nouveau, il combla la distance, s’arrêtant à quelques millimètres du visage de sa femme, se penchant presque pour être à sa hauteur. « Je ne t’ai jamais donné ce que tu voulais, Modestie. Ni la paix quand tu étais jeune, ni les joies de belles épousailles avec ton autre prétendant, ni une vie heureuse. Je ne t’offrirai pas ma tête sur un plateau. » Sa main retrouva le chemin de la gorge de sa femme, lui redressant la tête, pour pouvoir la regarder pleinement dans les yeux. Il ne la serrait pas. Il ne voulait pas lui faire du mal… pas trop. « Si tu veux vraiment ma mort, je t’en prie, essaie. » Elle ne serait pas la première à vouloir le tuer, ni la dernière, ça, il en était persuadé. « Mais je ne me laisserai pas faire. Je suis né pour me battre. Je suis né pour survivre. » Sinon, l’enfant qu’il avait été n’aurait jamais fêté ses dix ans. S’il avait pu survivre à sa première décennie, il n’en était que plus fort maintenant, plus impitoyable. Il la lâcha brusquement, lui jetant la tête en arrière. « Mais s’il-te-plait, presse-toi, j’ai un fils à retrouver. » Au cas où elle l’aurait oublié, dans son esprit malade.
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