Isidore Naël Hastings... Ce drôle d'oiseau est difficile à cerner. Pas évident de déterminer s'il plane à dix mille lieues, s'il est en fait absolument fêlé ou s'il vous provoque et se fiche ouvertement de vous... Probablement un peu les trois. Il répondra à vos questions par des énigmes sans queues ni têtes, mettant bout à bout des mots inventés, pour le simple plaisir des sons et de votre air ahuri...!

Le jeune homme se dit machinalement orphelin, puisqu'il vit seul et ne se connait pas de famille. Qu'il s'agisse ou non de la vérité n'a absolument aucune importance aux yeux d'Isidore : en réalité, l'abus de substances plus ou moins licites lui a suffisamment grillé les synapses pour justifier son étonnante amnésie et que le réel soit bien moins passionnant que ce qui se passe sous son crâne.

Ne vous méprenez toutefois pas... Isidore n'est pas stupide. Loin de là. Un peu ébréché, c'est certain... Mais il vous répondra que le monde est fou, dans un grand sourire ironique.

En quelques mots, Isidore est : attachant, surdoué, loyal, mais aussi égoïste, drogué et lunatique. Souple comme un chat au regard magnétique et dérangeant, indépendant et filou mais également doté parfois de paroles étonnamment justes. S'il peut sembler déconnecté de la réalité, le brun n'en est pas moins perspicace et attentif à ceux qui l'entourent. Quant aux histoires de coeur... Que nenni, au grand dam de ces demoiselles qui soupirent souvent après ce jeune homme étrange mais non dénué de charmes.



Isidore est arrivé un beau jour à Storybrooke du fait de la malédiction de Régina Mills. Frappé d'amnésie comme les autres personnages de contes, il ne s'intéresse nullement à son passé : sa consommation d'herbes et autres poudres a, selon les médecins, "causé d'irréparables dégats au niveau neuronal". Comment expliquer autrement les bizarreries de ce jeune énergumène à la tignasse en bataille, son discours à contre-courant et son incapacité à raconter ne serait-ce que son enfance ? Le plus surprenant étant peut-être le fait qu'il ne semble y attacher aucune importance !

A présent, Isidore vit en centre-ville de Storybrooke, dans un grenier sous les toits plus ou moins déclaré. Seul, avec pour unique compagnie un chat vagabond baptisé Le Fêlé, à cause de son oreille amoché... et de son tempérament imprévisible. Le garçon et lui se sont trouvés et tout deux vivent en bonne harmonie dans leurs 15m². C'est un souk inimaginable : un bric à brac de livres poussiéreux, d'aquarelles surréalistes inachevées, de vieux vinyles en tous genres et de coussins à demi-éventrés échoués à même le sol. Cette même pièce tient lieu tout à la fois de chambre, de salon, de cuisine, et de bureau. Car il faut bien s'occuper, le jeune homme a arraché un poste comme journaliste stagiaire dans la gazette du coin. Sa facilité à manier les mots lui est un grand atout, mais sa promptitude à former des phrases dénuées de sens a tendance à exaspérer son patron... Lui s'en contrefout et en rajoute avec une insolence presque innocente.

Naguère, il était le Chat du Cheshire, régnant en maître très contesté et tout relatif dans les forêts emmêlées de Wonderland... Un philosophe rayé nihiliste au sourire distendu qui disparaissait au gré de ses caprices et embrouillait joyeusement l'esprit de ses interlocuteurs.

A présent, il n'est qu'Isidore, un jeune homme à l'allure féline perdu dans un monde qui ne lui correspond pas, et dont il tire son épingle du jeu en s'administrant des doses de n'importe quoi, en écrivant des articles cyniques et fantaisistes, et en racontant des énigmes abracadabrantes auxquelles personne n'a la réponse.