Introduction Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : 9 novembre Ordre de passage des participants : Harley & Graham

Prendre l’air était une occasion en or pour réfléchir et poser ses pensées concernant les derniers évènements. Beaucoup de choses avaient changées, et il ne s’agissait pas uniquement de l’actualité de Storybrooke. Sans être déconnectée des nouveautés qui avaient frappé de plein fouet Storybrooke et ses habitants, Harley avait ses propres démons à exorciser. Voilà pourquoi elle avait saisi l’opportunité d’aller faire un tour lorsque l’ex madame Watson lui avait dit avoir quelques courses à faire. Harley n’avait jamais rien eu de la fille modèle, pourtant sa mère d’adoption n’avait pas soulevé d’objection lorsque la rouquine s’était portée volontaire pour le faire. Il faut dire que la femme avait également bien d’autres chats à fouetter, et qu’il était parfois difficile de se plonger dans les tâches communes du quotidien. La malédiction prenant fin, les rancœurs qui unissaient les Watson avaient fondues comme neige au soleil. Et une bonne amnésie sélective aidant, les époux factices s’étaient découverts sous un jour plus favorable. Peu de familles crées par la malédiction devaient se retrouver dans une telle situation. Mais Harley n’allait pas s’en plaindre. Pour la première fois sans doute, elle n’avait rien à reprocher à ses faux parents, et elle appréciait bénéficier d’un minimum de stabilité malgré les chamboulements qu’avait entrainé la levée de la malédiction. Chaque Watson semblait finalement trouver son compte dans cet arrangement tacite.

Toute à ses pensées, l’ancienne Trémaine, qui avait finalement adopté le nom que lui avait offert la Reine, dériva de son chemin originel. Les courses pouvaient bien attendre un peu, car ce n’était au fond qu’un prétexte. Plutôt que de se rendre directement de la riche demeure des Watson jusqu’au centre-ville, la rouquine fit un crochet par le port. Ca n’avait rien d’un raccourci, mais l’air du grand large ne pouvait que lui être favorable. Un instant, Harley s’arrêta, et son regard s’égara vers la mer. Elle inspira profondément, et se rapprocha du bord de la jetée. Elle jeta un œil en contrebât, avant de regarder vers l’horizon. Une rafale de vent l’obligea à fermer les yeux, et lorsqu’elle les rouvrit, elle perçut une présence à ses côtés. Elle pivota rapidement, et fut étonnée du visage qu’elle découvrit. « Graham ! » Son ton marquait son étonnement, autant que le plaisir qu’elle avait à voir un visage familier. Durant de nombreuses années, qu’elle savait désormais être uniquement le fruit de la malédiction, elle avait vu Graham comme un empêcheur de tourner en rond. Il avait eu à ramener de nombreuses fois la jeune peste rebelle chez ses parents, et elle l’avait un temps détesté pour le rôle que les Watson l’obligeait à jouer. Puis, après l’arrivée d’Emma Swann, Harley avait commencé à voir d’un meilleur œil le Sheriff. Il semblait soudain faire preuve d’un peu de compassion à son égard et, sans doute parce qu’elle était un peu plus âgée, il la laissait davantage commettre ses propres erreurs, et venait seulement ensuite à sa rescousse. Puis il avait disparu complètement de la vie de la rouquine. Harley avait imaginé qu’il avait d’autres soucis à traiter. Et maintenant qu’elle remettait les choses dans leur contexte, elle songeait qu’il avait sans doute eu à subir le courroux de Regina lorsqu’il était venu en aide à Swann. Harley crispa légèrement la bouche. Désormais, les souvenirs lui revenaient, limpides, des quelques fois où elle avait croisé Graham dans le château de Regina alors qu’elle s’y était installée provisoirement. Graham avait toujours été fidèle à lui-même, et Harley ne pouvait que réaliser tout ce qu’elle lui devait.

L’œil brillant, et sans attendre plus de salutations, la jeune de Trémaine fondit dans ses bras. Elle ferma les yeux et serra davantage son étreinte. « Merci pour tout ! » Il était étonnant de sentir soudain tous ces souvenirs lointains ressurgir. C’était presque comme redécouvrir Graham. Certes, il avait veillé sur elle à Storybrooke, parce que ses fonctions faisaient de lui l’ange gardien de nombre d’habitants, mais Harley réalisait maintenant qu’elle lui devait tout autant avant la malédiction. Et comment se faisait-il qu’elle ne l’avait pas revu depuis une éternité ? Elle se sentait soudain un peu honteuse, car Emma l’avait remplacé au poste de Shérif, et elle réalisait qu’elle ne s’était pas inquiétée plus que cela du devenir de son prédécesseur. Maintenant qu’elle réalisait la place qu’il avait toujours eu dans sa vie, elle se sentait bien égoïste de n’avoir pas pensé à lui tout ce temps. Elle éloigna légèrement son visage, ses bras glissant du cou de Graham, et elle s’enquit enfin : « Mais où étais-tu passé ?! » La Harley qui demandait des comptes avec la délicatesse d’un morse était de retour. Fronçant les sourcils, elle peignit une moue affligée sur ses traits, avant de conclure : « J’ai fait un paquet de mauvais choix depuis que tu as arrêté de veiller sur moi. »

La matinée était douce et le réveil brutal. Oui, je n'ai quasiment pas fermé l'oeil de la nuit. Pourquoi ? Aucune idée. Depuis quelques nuits déjà, le sommeil se fait rare. Mon esprit commence à être torturé par ce manque de repos. Il se trouve que je vois des loups dans mes songes les plus sombres. Et il se trouve que je fais régulièrement des songes tortueux. A force de ne pas dormir, je risque d'avoir de plus en plus de visions involontaires. Et depuis quelques nuits, je repense à ma douce Harley que je n'ai pas vu depuis bien trop longtemps. Mais que très vaguement. A croire que mon esprit aime me torturer. C'est pourquoi, j'ai décidé de partir en promenade ce matin, car rester dans mon lit les yeux grands ouverts à contempler le plafond m'ennuyait sérieusement. Je voulais que ça bouge un peu ! Il est vrai que j'aurai pu décider d'enfiler un short et des tennis pour aller faire un jogging histoire de me fatiguer davantage mais la motivation me manquait grandement. Et pas uniquement pour aller courir. A vrai dire, je n'avais envie de rien hormis trouver un peu de réconfort humain. Alors oui, je pourrais aller chez Granny's pour discuter avec Ruby mais je me sentais lassé de cette discussion d'avance. Non pas que je n'apprécie pas Ruby mais je voulais trouver quelqu'un d'autre pour parler et échanger. Depuis que Regina m'a demandé de quitter mon poste de Sheriff et de garder mes distance avec Emma, je sens comme vide. Je n'ai plus le goût de rien. Oh, je sais, je devrais aller voir Dr Hopper ! Et pourquoi pas lui emprunter son chien... Voilà que je me mettais à raconter n'importe quoi. C'est sur ces dernières paroles que je sauta hors de mon lit.

Une fois debout, j'attrape un jean et un polo que j'enfile tranquillement. Quel jour sommes nous ? me demandais-je à moi même. Aucune idée mais cela n'avait pas d'importance. J'en perd même la notion du temps. Je jette un coup d'oeil à l'horloge de la cuisine : 8h28. J'espère au moins qu'on est pas dimanche. Mais au final, ça ne change rien. Après avoir attrapé un morceau de pain qui trainait sur la table, je pris mes chaussures et passa la porte. L'air était frais et la nuit à peine partie. Je marchais sans savoir où aller. Je savais simplement que je marchais. Je n'avais pas envie de rencontrer quelqu'un en particulier, je cherchais même à les éviter - les habitants de Storybrooke. Eux qui sont si contents que cette malédiction soit levée et qu'ils aient tous retrouvé la mémoire et ceux qu'ils aiment ! Et moi, qu'est que je deviens hein ? J'essayer d'éviter de m'énerver car ça me colle un de ses mal de crâne ensuite... Je décida donc de me diriger vers le port. J'apprécie particulièrement la vue dégagée sur la mer. Cela me donne des envies d'évasions. De croire qu'ailleurs un monde meilleur existe. Oui, je le sais et un jour je partirai d'ici. Une fois arrivé au port, je remonte le col de mon manteau car le vent souffle. Cette agréable brise termine de me réveiller correctement. Et voilà que je pars dans des pensées que je veux négatives afin de ne pas perdre complètement pied. Je ferma les yeux un instant, tâchant de me concentrer sur l'instant et de ne plus penser à rien.

C'est alors, en ouvrant les yeux, balayant les alentours, que je vis une silhouette. D'abord floue puis je cru voir un corps de femme se dessiner. Une silhouette fine avec une belle taille, des jambes élancées,... Elle était dos à moi, regardant le large à l'opposé de moi. Puis mon regard remonta jusqu'à sa chevelure, qui était couleur feu. Oh ! Mon regard se stoppa net et mes pensées partaient là où elles ne devaient plus jamais aller. Je ne pouvais m'empêcher de penser à Harley. Ma douce Harley... Mais non, je me força à arrêter de penser à elle. Je ne devais faire remonter mes anciens démons. Avant de faire quoi que se soit, je devais vérifier l'identité de cette charmante créature. Je m'approcha furtivement de la belle. Mon coeur battait à 100 à l'heure. Je distinguais ses yeux clos, je pouvais donc m'approcher sans craindre qu'elle ne me voit. Et c'est alors que le choc fut encore brutal que prévu. Harley. A quelques centimètres de moi. Je me rapprocha encore pour pouvoir sentir son odeur, moi qui croyais ne plus jamais pouvoir le faire, ne sachant où elle était et ce qu'elle était devenue. Puis elle ouvrit les yeux. Ses yeux d'un bleu azur me transperça le coeur. Comme la foudre s'abat sur le sol de la terre. Nous étions autant surpris l'un que l'autre. Elle parla la première, disant mon prénom. J'avais oublié à quel point sa voix est douce et combien cela fait du bien de l'entendre prononcer mon nom. Sans attendre plus longtemps, elle se jeta dans mes bras. " Harley... " soufflais je dans le creux de son oreille. Elle me serra davantage et je respirais son parfum, si doux et si passionnant. Je la serra encore plus, ne croyant pas que ça soit vraiment elle. Harley se dégagea de mon étreinte, à mon plus grand regret, laissant glisser ses mains le long de mon cou, me demandant où j'étais passé. Me confiant par la suite qu'elle avait fait pas mal de mauvais choix depuis que j'ai arrêté de la surveiller. Je la contemplais un moment. Ne croyant pas ce que je voyais. Je dégagea une mèche de son délicat visage : " Tu sais bien que j'ai toujours été avec toi. Même si je n'étais pas là physiquement. Il n'y a pas eu un jour sans que je pense à toi Harley. " Cette confession m'a fait beaucoup de mal. Je devais absolument me concentrer pour ne pas verser de larmes. Pas devant Harley en tout cas. Je marqua une pause et enchaîna : " Et toi, où étais tu ? Comment vas tu ? Que t'es-t-il arrivé pendant tout ce temps ? " On avait tellement de temps à rattraper. Autant commencer le plus tôt possible ! Ma journée allait être moins ennuyante que prévue !

Pouvoir poser de nouveau les yeux sur Graham était rafraichissant. Harley ne s’expliquait pas la réjouissance qu’elle ressentait, mais comprenait bien que la présence de l’ancien shérif, qui avait fait de son quotidien un enfer durant de longues années, lui avait manqué. Il n’y avait rien de prémédité dans sa réaction, lorsqu’elle s’agrippa à son cou dans une étreinte réconfortante. « Harley... » La rouquine s’attendait à ce que Graham la repousse, pas nécessairement violemment, mais ne serait-ce que pour faire renaître une distance de rigueur entre eux. Puis elle supposait qu’il allait la gronder gentiment, pour ses questions trop curieuses et son aveu concernant les bêtises qu’elle avait faites. Mais au lieu de ça, elle sentit une chaleur sensible dans le timbre du chasseur. Son regard se plissa légèrement lorsqu’il remit en place une mèche de cheveux rousse derrière son oreille. Elle trouvait Graham étrangement conciliant pour une fois. Certes, ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps, mais Harley n’expliquait pas la tendresse de son aîné. Au fil des années, et surtout dans le laps de temps qui avait séparé l’arrivée d’Emma et la destitution de son poste de Graham, ils étaient devenus plus complices. Mais, jusque-là, Harley n’avait jamais surpris de tels gestes de la part de son protecteur. Ou y faisait-elle plus attention pour avoir perdu une large part de son innocence depuis leur dernière rencontre ? Ce ne pouvait pas être simplement cela, car l’innocence avait toujours été très mal à Harley et même avant, avec les souvenirs que lui avait créés Regina, la rouquine n’avait jamais eu vocation à avoir un esprit sain et vertueux.

« Tu sais bien que j'ai toujours été avec toi. Même si je n'étais pas là physiquement. Il n'y a pas eu un jour sans que je pense à toi Harley. » L’émoi du brun était frappant. Harley demeura interdite, sa bouche se crispant légèrement, mais elle ne fit aucun commentaire. Voir Graham faire preuve d’une telle franchise était stupéfiant, car il ne l’avait jamais réellement habituée à exposer ses émotions. A ses yeux, Graham était l’ange gardien irréductible et imperturbable qu’il avait toujours été. Depuis quand avait-il donc … un cœur ?

« Et toi, où étais tu ? Comment vas-tu ? Que t'es-t-il arrivé pendant tout ce temps ? » Harley cessa d’afficher une mine contrite, pour finalement laisser un sourire amusé fleurir sur ses lèvres. Par où commencer ? La curiosité de Graham avait au moins le mérite de la détourner de la pente savonneuse des sentiments, sur laquelle elle n’avait aucune envie de se risquer. Les choses devaient rester simples avec Graham, comme elles l’avaient toujours été. Pourtant, Harley n’avait pas toujours pu se confier à lui sans peur qu’il n’aille rapporter formellement la moindre parole à ses géniteurs. Il avait fallu beaucoup de générosité et de patience pour qu’elle se permette de lui faire confiance. Aujourd’hui, elle savait qu’elle pouvait tout lui dire, sans risquer le moindre revers, ou jugement infamant. « Eh bien, la malédiction n’a pas été levée assez tôt pour m’empêcher de faire vivre un enfer aux Watson ! Je me suis rapprochée d’un homme bien plus âgé que moi, sans cesser de draguer tout ce qui bouge, tu me connais » Un clin d’œil malin ponctua la concession de la jeune de Trémaine. « Ensuite, j’ai failli avoir un bébé sur les bras, mais par chance, un chauffard m'a reversé et j'ai atterri tout droit à l’hôpital, j’ai pu économiser les frais d’avortement. » Harley n’avait pas peur d’être crue. Ce moment qui fut un temps douloureux ne la faisait plus souffrir, mais elle était encore trop fière pour en parler autrement qu’avec une pointe de cynisme. « Quand j’ai dû faire de la rééducation, un camarade de lycée m’a aidé, et il s’est révélé être celui que je pensais être mon grand amour, avant que la malédiction de s’abatte sur nous. Sauf que, je te l’ai dit, j’ai fait beaucoup de mauvais choix. Quand j'ai réalisé que je ne ressentais pas le même genre de sentiment pour lui qu’il n’en ressentait pour moi, j’ai été lâche, et je lui ai faussé compagnie au dernier instant, juste avant la saut vers le monde des contes que nous avions planifié depuis des mois. » Sa voix se brisa sensiblement sur ces derniers mots. Le tableau qu’elle dépeignait à Graham était loin d’être idyllique. La vie sentimentale d’Harley était un chaos monumental. « Je ne suis pas fière de la façon dont j’ai abandonné Drake … » Elle baissa les yeux, et prit un instant pour réfléchir à ses erreurs, laissant l’opportunité à Graham de réagir sur ses révélations. Lorsqu’elle releva le regard, il était plus vif que l’éclair. Il ne fallait pas croire que la rouquine laisser éluder la moindre de ses questions. « Mais toi, Graham, que faisais-tu ? » L’air sombre, elle ajouta. « Tu as peut-être pensé à moi, mais tes pensées n’ont pas été suffisamment fortes. Si tu avais été là, peut-être que tu m’aurais ramené à la raison. » Une moue confuse au visage, elle ajouta à demi-mots : « J’ai blessé beaucoup de gens que j’aimais. Sans doute t’aurais-je blessé aussi, si tu avais été dans les parages. »

C'est un flot interrompu d'émotion qui me submergeait. Revoir Harley me faisait un choc et me faisait réaliser que beaucoup de choses se sont passées sans que je puisse vraiment les voir défiler. J'ai un peu l'impression que le temps est passé et que moi je le regardait sans en être acteur. Avoir l'impression que tu ne contrôle plus rien dans ta vie, c'est assez horrible. Mais je devais me ressaisir et faire preuve de clarté. Harley était là devant moi et je devais me concentrer sur l'instant présent. Ecouter ce qu'elle pouvait me raconter, en espérant que sa vie a été plus agréable que la mienne pendant tout ce temps. Car être torturé par des visions de loup sans savoir ce qu'il vous veux, c'est assez étrange. Avant que Harley ne commence à parler, j'ai pu remarquer que mon attitude l'a étonnée. Peut être me suis je montré trop entreprenant ou trop tendre alors que je n'ai pas pour habitude de l'être. Cependant, il me semble important de montrer aux gens qu'on aime, qu'on tient à eux. Après tout ce temps, sans savoir ce qu'elle était devenue, je ne pouvais que m'inquiéter... Elle n'est pas habituée à ce genre d'attitude venant de moi. Il fallait donc que je me ressaisisse afin de ne plus me laisser déborder par mes émotions à ce point. Je marqua donc à nouveau cette distance qu'elle cherchait malgré le fait que j'avais du mal à contenir ma joie.

Elle commença donc son récit, que j'espérais meilleur que le mien : « Eh bien, la malédiction n’a pas été levée assez tôt pour m’empêcher de faire vivre un enfer aux Watson ! Je me suis rapprochée d’un homme bien plus âgé que moi, sans cesser de draguer tout ce qui bouge, tu me connais » Ah Harley ! Tes agissements ne m'étonnes même pas ! Je la regarda en fronçant les sourcils ce qui me permit de voir un fin sourire se dessiner sur son doux visage. Puis elle enchaîna : « Ensuite, j’ai failli avoir un bébé sur les bras, mais par chance, un chauffard m'a reversé et j'ai atterri tout droit à l’hôpital, j’ai pu économiser les frais d’avortement. » Là, je tomba des nues. Un bébé ? Harley ? Non mais quelle mouche a bien pu la piquer ? Je voulais intervenir mais elle continua son récit :« Quand j’ai dû faire de la rééducation, un camarade de lycée m’a aidé, et il s’est révélé être celui que je pensais être mon grand amour, avant que la malédiction de s’abatte sur nous. Sauf que, je te l’ai dit, j’ai fait beaucoup de mauvais choix. Quand j'ai réalisé que je ne ressentais pas le même genre de sentiment pour lui qu’il n’en ressentait pour moi, j’ai été lâche, et je lui ai faussé compagnie au dernier instant, juste avant la saut vers le monde des contes que nous avions planifié depuis des mois. » Ah oui, je retrouvais là ma Harley, fidèle à elle même. Son débit de parole ralentissait significativement. Je pouvais apercevoir les regrets qui la hante à ce moment même. Je voulais la prendre dans mes bras pour la réconforter mais non, je me retenais. « Je ne suis pas fière de la façon dont j’ai abandonné Drake … » Un court silence s'est installé entre nous à ce moment là. « Mais toi, Graham, que faisais-tu ? » Mon prénom ma rappela à la réalité alors que je divaguais. Moi ? Ah si tu savais Harley... « Tu as peut-être pensé à moi, mais tes pensées n’ont pas été suffisamment fortes. Si tu avais été là, peut-être que tu m’aurais ramené à la raison. » Cette phrase me poignarda en plein coeur. Comment est ce qu'elle pouvait me balancer ça comme ça ? Elle n'avait aucune idée de ce que j'avais pu traversé et comment j'ai pu réagir et m'en vouloir ainsi... Elle ne mesure pas ses paroles, je le sais bien mais là, elle a fait fort. « J’ai blessé beaucoup de gens que j’aimais. Sans doute t’aurais-je blessé aussi, si tu avais été dans les parages. » Non, je ne crois pas que tu aurais pu chère Harley. Je me suis fais assez de mal tout seul, ne t'inquiète pas.

Après ce long récit plein de rebondissements, je resta un moment figé, à réaliser tout ce qu'elle m'a raconté. Je tourna le regard vers l'horizon. Pour essayer de faire un peu le vide dans ma tête et me demander ce que j'allais bien pouvoir lui répondre. Malgré le fait qu'elle soit assez crue dans ce qu'elle dit, elle est juste. Après tout, j'aurai du être là pour elle. Je suis en quelque sorte son protecteur et je ne me pardonnerai jamais de l'avoir laissé seule sans défense... Je lui proposa sans parler de marcher un peu, le long de la berge et pris une grande inspiration avant de parler : " Avant tout Harley, ce n'est pas de ma faute si nous avons été séparé. Je comprend ta rancœur envers moi. Mais ne me blâme pas ainsi. Tu sais, on ne fait pas toujours ce que l'on veut. " Je regarda mes pieds pour ne pas croiser son perçant regard et enchaîna : " Et as tu pensé à moi toi ? Si tu l'as fais, ce n'était surement aussi pas assez fort pour m'éviter les rudes épreuves que j'ai traversées. " Je ne voulais pas la blâmer mais elle n'a que la monnaie de sa pièce. Surement que cela aurait été différent si jamais nous avions gardé contact, je ne sais pas. Mais ne vivons pas dans le passé, cela ne le changera pas. " Pour ma part, j'ai été confronté à mon ancien moi, le Chasseur. J'avais eu pour mission de tuer Blanche Neige et de rapporter son coeur à Regina. Mais je n'ai pas pu. Et Régina à fait de moi son jouet. " Cette situation ne me plaisait pas à raconter mais elle fait parti de mon histoire. " Puis à Storybrooke, Regina m'a demandé de ne pas côtoyer Emma et de quitter mon poste de Sheriff. Sans trop réfléchir, je me suis exécuté." C'est à ce moment que je réalisa l'absurdité de mes actions. " Entre temps, j'ai parlé avec Henry qui m'a aidé à me souvenir. Et puis tu es sorti de ma vie. " Ma voix s'étouffa lorsuqe je dis ça et je plongea ma tête dans mon écharpe. Je n'osa toujours pas regarder Harley, de peur qu'elle ne me fasse encore une réflexion trop dure à entendre. " Ensuite, je suis devenu pompier et j'essaye de me reconstruire du mieux que je peux. " Je pense Harley comprendra que je ne lui dis pas tout. Mais actuellement, je n'ai pas envie de me confier davantage.