Tu es Scarlett, Scarlett Juliet Ferguson. Alléluia. Tu es une habitante comme les autres. Tu te noies dans cette masse. Tu n'es rien ni personne. Tu n'es la fille de personne. Tu te sens vide de l'intérieur. Tu te sens rongée par un manque. Un manque de quoi? Tu ne sais pas. Ce n'est qu'une insupportable douleur qui pèse contre ton cœur. Alors, tu te contentes de vivre. Vivre l'instant présent en te réfugiant dans les méandres idylliques de ton pauvre esprit. Incroyable fabulatrice, tu mélanges rêves et réalités. Tu n'es qu'une parmi tant d'autre. Différente et pourtant, incroyablement banale. Tu erres comme un fantôme dans les rues de storybrook. Tu papillonnes un peu partout. Tu es l'amie de tout le monde, mais au fond, l'amie de personne. Tu as toujours le sentiment d'être seule, même lorsque tu es entourée. Embarquée dans une vie qui n'a pas vraiment de sens. Dans un passé flou et sans importance. Tu vis. Enchaînée à la femme que tu devrais être, sans parvenir à l'être réellement.

Puis la sauveuse est arrivée. Elle a brisé la malédiction et par la même occasion, elle t'a brisée toi. La vérité t'a éclaté en plein visage. Ton cœur s'est empli d'une tristesse et d 'une détresse oubliées depuis bien longtemps. L'absence et le manque. De quoi? Pas de quoi, mais plutôt de qui. De lui. Mais ça, mes jeunes amis, c'est une toute autre histoire. Il n'empêche que la colère revient s'emparer de ton être, détruisant tout sur son passage. Le goût de la vengeance revient titiller tes papilles. Neverland. Peu importe comment tu vas t'y rendre. C'est là que tu DOIS être.




Tu es Scarlett. Juste Scarlett. Tu n'es rien ni personne. Les fées ne se sont pas penchées sur ton berceau lorsque tu as laissé échappé ton premier éclat de rire. Il y avait sans doute une princesse à protéger d'une quelconque maléfice lancé à son égard. Dans cette guerre du bien contre le mal, tu es celle qui subit. Pas assez merveilleuse pour mériter une protection. Pas assez maléfique pour que l'on ne veille t'arrêter. Tu fais partie de ceux dont on ne se soucie pas. Ceux qui pataugent dans la boue et dans la misère, espérant de ne pas subir un nouvel échec des méchants comme des gentils. Tu es désillusionnée. Tu n'y crois plus. Tu as bien trop perdu.

Oh tu n'as pas toujours été ainsi. Il fut un temps ou tu transpirais l'innocence. Tu rêvais qu'un Prince Charmant vienne te sauver de cette vie miséreuse. La promesse d'un amour sincère et véritable te comblait le cœur d'une joie infinie. Il fut un temps où tu l'avais lui. Il n'était pas parfait, mais tout ce qui importait, c'est qu'il était parfait pour toi. Tu l'aimais comme jamais tu n'avais aimé. Les adultes aiment prétendre que lorsque l'on est enfant, on ne connaît rien de l'amour. Ces adultes là, on oublier les battements irréguliers d'un cœur d'enfant qui aime pour la toute première fois. Il était ta première fois. Tu l'aimais d'un amour que tu osais à peine effleurer. Elle ne pensait même pas qu'il puisse en être autrement pour lui. Tu l'aimais et il t'aimait en retourne. Il n'en avait simplement pas conscience. Naïve petite créature que tu étais.

Il a suffit d'un seul garçon pour brisé tout tes rêves. Un seul garçon. Pan. Peter Pan. Il lui a suffit de jouer de sa flûte pour gagner le cœur de ton beau prince. Tu l'as vu partir pour Neverland, là où tu ne pouvais pas le suivre, là où aucune fille ne pouvait le suivre. Il te l'a pris. Il te l'as enlevé. Il te l'as arraché. Aussi brusquement que brutalement. Tu as dû rester en arrière. Tu l'as vu devenir ce petit point lointain dans la nuit. Ce vulgaire point. Tu as voyagé à travers les mondes pour le retrouver. Tu t'es écorché l'âme. Le cœur brisé, l'âme en peine, tu as arpenté ces mondes sans relâche. Tout pour le récupérer. Tout pour qu'il te revienne. Tout pour les faire payer.