Jude. Un prénom que le jeune homme aurait tant voulu pouvoir effacer, au profit de William ; William, son second prénom, tellement plus … Noble. Oui, c’était bien de cela qu’il s’agissait ; de noblesse d’âme, de noblesse d’esprit. Jude Hobb n’est pas un nom qui lui convient. William Hobb aurait été le nom idéal. Ce complexe est quelque chose qui a toujours hanté Jude : comme si, en lui enlevant le droit d’être William, on l’empêchait d’être lui-même. Jude est né le 17 février 1983, à ce qui lui semble être Storybrook.

S’il y a bien quelque chose à savoir, au propos de Jude, est qu’il s’agit d’une personne … Particulière. Son point de vue peut déstabiliser, faire rire, attirer le mépris : mais l’indifférence, non. Oh ça, non… L’indifférence. La dernière chose que Jude veut recevoir de la part d’autrui. Lui, il a le droit d’être indifférent à l’égard des autres ; mais seulement lui. Pas les autres.

Jude passe la majorité de son temps à jouer du violon : il y passe toutes ses nuits, chacun de ses moments libres ; le violon résume sa vie. Dans la vie, il fait quoi … ? Il est professeur de musique, depuis de très longues années, il lui semble. Professeur de musique pour de la vermine sans talent ! Leur seule présence dans son cours est une insulte à la musique … Voilà la pensée qui hante Jude à chaque fois qu’il met les pieds dans cette salle, cette salle de torture, avec des gens qui n’y connaissent rien à la musique. Ca le rendrait fou ; mais … Non. Il ne peut pas. Il se doit de continuer ce travail, encore et encore.

Malgré un côté hautain, et supérieur, Jude sait se montrer agréable. Il a toujours eu cette faculté de se faire passer pour une personne distinguée, sans vraiment savoir pourquoi. Toujours tiré à quatre épingles, bien coiffé, bien habillé, propre sur lui… Il n’y a jamais rien qui va de travers, chez Jude. On dirait presque qu’il est aseptisé. C’est quelque chose qui peut mettre mal à l’aise, car loin d’être naturelle. A la vérité, sous cette façade blanche et froide, Jude est une personne passionnée par une seule chose : le violon, la musique qu’il peut en tirer. Composer, créer, inventer. Voilà le centre névralgique de sa vie : son violon. Le brun est une personne violente, et impulsive, derrière son voile de perfection toute en papier glacé. Jude n’a jamais fait partie de ces personnes bonnes, qui ont des scrupules, qui culpabilisent … Pour lui, chacune de ses actions est tout à fait légitime et justifiée ; il est dans son bon droit de les faire, et jamais ne sourcillera si cela blesse quelqu’un. Ses murs sont très épais : il est très difficile voire impossible de l’atteindre, d’autant plus que Jude est égocentrique au possible. La musique est à la fois le centre de sa vie, et la chose qui le détruit peu à peu, lentement ; le jeune musicien est une personne intelligente, et talentueuse, mais qui laisse son mépris des autres, le fait qu’il se pense mieux que lui, le desservir totalement.

Jude est homosexuel, bien qu'il l'ai enfouit tout au fond de lui-même. A l'aube de ses trente ans, le jeune homme ne s'est toujours pas confronté à ses propres penchants : il préfère cacher le tout, ne plus y penser, laisser le mal-être se répandre peu à peu. Cette façon de fuir ce qu'il ne peut contrôler chez lui rappelle son côté inconstant, et irresponsable : dans une situation difficile, Jude fera tout pour s'échapper, sans demander son reste. Il essaye de se concentrer sur sa musique, se focalisant encore plus dessus, pour oublier tout le reste. Et jusqu'à aujourd'hui, ça a plutôt bien marché.


En réalité, Jude s’était toujours fait appeler William Hobb. Jude n’était pas un nom qui lui plaisait ; c’était le prénom de traîne misère que ses fermiers de parents lui avaient donné à sa naissance. Mais cette vie de garçon de ferme de la Forêt Enchantée n’était pas faite pour lui : oh non, loin de là ! Dès son plus jeune âge, là où les autres pensaient aux choses primaires de la vie, Jude rêvait. Il rêvait d’aventure, de beautés lyriques, de … Musique. Ce mot le faisait frissonner : ce mot avait la consonance de « trésor » à ses yeux, tandis qu’il n’était que sottises à ceux de sa famille.

Le jeune homme a toujours été infiniment méprisant à l’égard de sa famille, ne se considérant absolument pas comme un bouseux de leur espèce. Il a toujours tout fait pour ne pas leur être associer, et a toujours souffert d’être traité de « traîne-misère ». Il s’est enfuit de chez lui à ses treize ans, pour apprendre la musique auprès d’un itinérant qui jouait de la lyre à bras (ancêtre du violon). Jude, toujours aussi méprisant, abandonna cet itinérant dès lors qu’il eut appris tout ce qu’il voulait, et devint élève d’un véritable musicien. A Storybrook, il a dû prendre cette place de professeur, cimetière de l’ambition comme il l’appelait, de musique.