Cette petite blonde au regard sure d'elle, et bien, elle s'appelle Kay Andersen. C'est une jeune étudiante de seulement 21 ans, qui a comme passe temps principale de partager sa vie entre sa petite maison à Storybrook (celle de ses parents plus précisément) et Boston, là où se trouve son université. On aurait pu lui trouver des centaines de défauts, comme on aurait pu lui trouver des qualités, mais on qualifie plus facilement Kay d'une jeune fille froide et sèche. Parfois timide, et pas vraiment adroite de ce qu'elle fait (avec des inconnus comme avec ses mains ou tout ce qu'on peut lui demander) elle est plus le genre de fille qui cache ses sentiments au lieu de les réveler à tout se qui l'entourent. Pour ne pas être blesser, ou blesser les autres d'après elle. Certains se demandent si elle n'aurait pas un cœur de pierre, ou de glace, ou si elle ne serait pas un peu folle à préférer rester de longues heures seules dans sa chambre, enfermée, que d'être avec des amis et de vagues connaissances. Mais non, elle n'aimait pas sortir. Kay avait toujours été comme ça, du moins du plus loin qu'elle s'en souvienne. Pour elle, être seule est un moyen de réfléchir, de se sentir libre de faire ce que l'on veut sans être jugé ou épié par le monde qui nous entoure. Un monde qui parait parfois si cruel. Surtout dans une si petite ville ou tout passe très vite de maison en maison, ici, à Storybrook.

Mais si Kay reste si dure quand on lui parle, c'est surtout que son enfance l'a énormément marqué. C'est souvent cette partie-là qui forge la personne que l'on devient. Et elle, ce qui l'a forgé, c'est son père. Celui-ci travaille dans une grande entreprise très connue qui marche plutôt bien et qui risque surement de rester en hausse longtemps. Et comme la jeune femme fut l'aînée de ses parents, c'était à elle qui devait reprendre le travail qu'il faisait. Même si elle n'a pas vraiment voulu au début, son père est un homme fort et puissant qui l'a tout de suite convaincu. Pas vraiment convaincu, plus forcé à accepter la réalité du futur qu'il voulait pour elle. Il lui a toujours brisé ses rêves d'enfant et n'a pas hésité à lui montrer ce qu'était la vraie vie, avec ses moments de jois ainsi que ses malheurs, surtout. Il l'a presque "dressée", si on pouvait employer ce mot pour des êtres humains. Il voulait une petite fille parfaite, une fille modèle. Qui réussirait parfaitement à gérer l'entreprise et à la faire atteindre son apogée sans jamais se détourner de ce qui était écrit. C'était presque comme si son grand père aurait fait de même avec son fils, et que Kay devrait elle aussi le faire subir à son aîné. C'est en grandissant que la jeune femme devint arrogante et froide. Elle se referma vite sur elle-même, suivant chaque jour ce qu'elle devait faire, comme le voulait son père.

Lorsqu'elle atteint enfin l'âge d'avoir un appartement et qu'elle put enfin faire les études que son père voulait tant qu'elle fasse, sa coquille de glace se craquela légèrement. Légèrement, mais c'était toujours ça. Elle se sentait enfin moins écrasée, elle avait une part de liberté, une part de liberté qui la faisait se sentir grande, puissante, une part de liberté qui lui disait qu'elle pouvait enfin tout changer, faire ce qu'elle voulait, une part de liberté qui la laissa enfin réfléchir, de ce qu'elle aurait voulu faire et de ce qu'elle devait tout de même devenir. Mais elle gardait cette emprise que son père avait sur elle malgré tout, malgré les efforts et les rêves. Mais elle ne voulait surement pas que sa sœur subisse la même chose. Sa sœur et elle d'ailleurs ne se parlaient presque jamais. Elles passaient si peu de temps ensemble, rare était les fois où elles avaient passé un peu une soirée ou même une matinée à s'amuser et parler sans se soucier de tout et en s'entendant à merveille. C'était un peu à cause de ça en faîte. Du fait qu'elle était devenue si froide et si distante. Une petite fille hautaine, se croyant plus forte que tout. Gerda, elle, était tout son contraire. Elle n'avait pas eu cette pression, et était une petite fille pleine de joie et pleins d'espoirs, au bonheur de ceux qui la rencontraient. Elle était devenue ce qu'elle voulait devenir, une jeune fille très optimiste ! Mais malgré ça, Kay resté l'aînée, elle gardait se pouvoir et cette envie, ce sentiment de protection envers elle. C'était comme ça, comme un deuxième devoir, écrit dans ses veines. Kay avait grandi comme ça, la jeune femme ne pouvait surement pas changer du jour au lendemain. Mais il restait toujours au fond d'elle la petite fille calme et joyeuse qu'elle avait été, la bout d'humain, le bout heureux et plein de vie dont sa sœur avait hérité, la petite fille douce et souriante. Ce bout si précieux qui se faisait dévorer peu à peu par la fille sans sentiment qu'elle était devenue avec le temps. De toute évidence, Kay ne devait décevoir personne. Tel était écrit son destin, et fut sa raison d'être. Elle devait réussir comme le voulait son père.

Etre seule, c'était un des meilleurs moments de sa journée, un moment où elle se sentait libre. C'était un moment reposant, ou elle n'avait plus cette horrible pression, ou elle ne décevrait personne, et ou elle laissait sa créativité s'élancer et envahir rapidement son corps svelte. L'imagination, elle en avait tellement que ça aurait pu déborder un jour, Kay adorait l'art, et tout ce qui était artistique. Sculpter, peindre, coller, elle était d'une telle patience, et d'un tel touché, un don. Et, comme beaucoup d'artiste, la jeune femme avait d'étranges préférences, préférant peindre de nombreux paysages enneigés et bleu que d'autres choses comme une nature morte. C'était une saison et une couleur qui la passionnaient. Et la deuxième chose qui la rendait vraiment heureuse sans le regard des autres était le chocolat, elle adorait le chocolat ! Elle se rappelait souvent dans sa chambre en mangeant en cachette.

C'était une des seules choses, ou presque, qui pouvait la faire sourire pendant un temps indéterminé, et qui lui faisait aussitôt oublier la fille parfaite qu'elle devait être. Un de ses seuls souvenirs d'enfance qu'elle aimait apprécier et se remémorer.

"Je suis Elsa. Elsa reine d'Arendelle"

Elsa n'a jamais été normale. Enfant, elle est née avec un pouvoir puissant. Un pouvoir de glace. Et on ne sut jamais comment. Elsa fut une petite fille pleine de joie, passionnée par cette magie, qui lui semblait normale et étrange, un peu comme lorsqu'un enfant découvre une nouvelle chose de lui, un petit truc qui l'émerveillait durant des heures. Ce fut une petite blonde heureuse, au sourire constant. Elle eut alors à l'age de deux ans une petite sœur du nom d'Anna. Et comme toutes sœurs, elles se disputaient un peu parfois, mais elles s'aimaient tellement, elles étaient les meilleures amies que l'on n'avait jamais vues. Un soir, alors que la petite fille n'arrivait pas à fermer l'œil, elle réussit à convaincre son aînée à venir avec elle et tester encore une fois ses "Tours de magie". Elsa fut presque tout de suite persuader de l'idée et elles se précipitèrent dans la salle principale aussi excitées que des puces devant un chien rempli de sang. Elles avaient crée des bonhommes de neige et des toboggans, la salle de bal était toute blanche et gelée. C'était pourtant une belle soirée qui s'annonçait, de beaux souvenirs qui auraient pu être gravés à jamais dans leurs têtes, et elles y auraient repensé plus vieilles, en souriant que c'étaient de bons moments, mais non. Car, malheureusement, ça dérapa, et Elsa, essayant de sauver sa petite sœur d'une chute mortelle, la toucha malencontreusement à la tête d'un jet de son don, faisant tomber la plus jeune à terre. Pleurant en appelant du plus fort qu'elle pouvait ses parents, elle se sentait coupable de tout ça. Elle avait peur, elle voulait juste le bonheur de sa sœur, elle ne voulait pas être coupable d'un tel acte. Le rôle de protection d'une aînée. Heureusement, il y avait peut être une solution. Ils allèrent chez les trolls, pour peut être trouver un moyen de la sauver. Et ils le trouvèrent. Mais avec ça, Anna dut oublier tout souvenir de magie, et garder seulement "le plaisir". Mais qu'est ce le plaisir si elle ne connaissait pas la vérité ? Si elle ne savait pas pourquoi après tant de sentiments et d'amitié Elsa était partie ? Croyant qu'elle l'avait abandonné par ses propres choix ? Mais elle ne pourrait jamais savoir, Elsa était maintenant condamnée, enfermée dans sa chambre jusqu'à la fin de ses jours. Et ce fut seulement après ce tragique accident qu'elle comprit à qu'elle point une sœur pouvait compter pour elle et à qu'elle point elle l'aimait, à quel point elle se sentait mal et souffrait de la voir de l'autre côté de la porte. À qu'elle point c'était dur de se dire qu'elle ne pourrait jamais avoir une enfance heureuse, jamais l'enlacer et partager les meilleurs moments de sa vie avec, et qu'elle, elle non plus ne pourrait jamais. Mais sa vie comptait tout de même plus, c'est ce qu'elle cessait de se répétait. Pourtant, elle ne semblait jamais y croire.

À vrai dire, Elsa était seulement terrifiée de re faire du mal, de se louper, ou de ne pas contrôler tout ça. Elle avait peur aussi du jour ou elle devrait ouvrir les portes et enfin devenir reine. Mais en ce temps-là, elle se disait qu'elle avait encore ses parents pour l'aider. Plus le temps passait plus ses pouvoirs grandissaient. Plus elle avait peur. Elle osait sortir de moins en moins de sa chambre, de moins en moins toucher des choses ou des personnes, même ses parents. Lorsqu'elle pleurait, une fine pluie de flocons tomber dans sa chambre, congelant les alentours, ses émotions prenaient le contrôle de son pouvoir facilement. Pour elle, Elsa était faible. Elle continuait d'avoir peur, jour après jour. Elle désespérait tellement. Toujours adossée contre sa porte de bois. Anna, elle, ne perdait jamais espoir. Elle était si gentille et positive, et elle se demandait toujours pourquoi elle avait été rejetée par sa seule amie, sa sœur. Elle venait chaque matin et chaque soir, elle toquait, comme un rituel quotidien, et elle demandait simplement à la seconde princesse d'Arendelle si elle voulait faire un bonhomme de neige, si elle voulait enfin sortir, enfin venir s'amuser avec elle. Mais elle ne pouvait pas, et elle ne pourrait jamais... Alors elle tendait une oreille, les yeux remplis de larmes, la bouche crispée, et elle écoutait sa petite sœur qui chercher quoi faire, ou l'entendre tout simplement se demander pourquoi Elsa la détestait tellement. Ca la tuer d'entendre ça, surtout qu'elle ne pouvait pas lui dire que , non, elle n'avait jamais voulu ça, qu'elle voulait son bien, seulement son bien. Parfois, son père et sa mère consoler Anna en lui disant ce qu'aurait voulu lui dire Elsa, la rassurer. Mais comment ? Elle ne devait surement pas les croire. Et parfois encore, elle se demandait comme sa sœur pouvait continuer à insister pour qu'elle lui ouvre, pour faire un bonhomme de neige, après tant de mal...

Un jour, ses parents durent partir loin, prenant le bateau le plus solide, promettant alors à Elsa et à sa petite sœur de revenir le plus vite possible. Mais les semaines passèrent, et ils se rendirent très vite compte qu'ils avaient dû avoir un accident mortel. Ce jour-là, Elsa n'avait même plus la force de sortir, de bouger, de parler. Elle se sentait brisée, elle n'avait plus personne. Il ne lui restait plus qu'Anna. Et jamais elle n'aurait osé sortir de sa chambre, au risque de la blesser. Car oui, il ne restait plus qu'elle. Son monde s'était écroulé, ou du moins, le peu qu'elle avait construit aux files des années. Elle était perdue. La princesse passait ses journées enfermée, déprimant. Elle ne faisait que pleurer et pleurer, elle ne voulait pas penser, que lors de ses vingt ans, elle devrait enfin prendre le pouvoir. Elle espérait que tôt ou tard, ses parents puissent revenir. Qu'ils auraient enfin découvèrent comment l'aider. Qui l'enlaceraient sans que son pouvoir ne les empêche. Ou qu'elle trouverait un moyen de ne plus blesser personne. Mais ce ne fut jamais le cas. Et trois longues années passèrent.

Après trois années à tenter de faire son deuil, elle devait s'y résoudre : Elle deviendrait reine. Elsa paniquait encore, elle ne maîtrisait rien, elle avait peur de tout louper, d'un seul faux pas. Mais le début de la journée se passa bien. Contrairement à ce qu'elle aurait pu imaginer. Même le bal, qui fut un véritable moment de joie, pour la première fois de sa vie. Elle s'était amusée, et elle avait pu parler avec Anna. Peu de temps. Mais elle avait pu. Jusqu'au moment ou, celle-ci revint vers elle, un étranger aux bras, et qu'elle voulut sa bénédiction. Elle venait se fiancer avec un homme, qu'elle venait de rencontrer il y a seulement quelques heures. Une chose totalement insensée, qui aurait pu être une simple dispute de sœur, mais qui dégénéra au moment ou Anna reprit comme argument qu'elle l'avait abandonné, qu'elle l'avait laissé seule même lorsqu'elle eut vraiment besoin d'elle, lors de la mort de leur parent, et qu'elle ne devait surement pas l'aimer. Trop de paroles méchantes. Comme un poignard transperçant son cœur. Elle qui avait toujours voulu la protéger, toujours voulue le meilleur pour sa sœur, voilà comment elle la remerciait ? En se mariant avec un étranger et en lui disant les pires phrases qu'elle n'aurait jamais voulu entendre... Elle ne put garder en elle son grand pouvoir, et pleine de rage et tristesse, elle fit jaillir un jet de glace qui faillit, encore une fois, blesser des habitants d'Arendelle et des alentours, et faillit aussi blesser sa sœur. Prise de panique, elle préféra partir au loin, dans les montagnes, là ou elle ne ferait plus de mal à personne et ou elle pourrait être elle-même. Laissant son royaume de côté, Elsa se mit alors à courir sur le Fjord, le glaçant à chaque pas qu'elle effectuait sur l'eau, et transformant le mois de Juin en un mois de décembre en congelant son empire tout entier.