Certains peuvent se demander ouvertement ce qu’il se passe de temps en temps dans ma tête, aimant me montrer imprévisible, surprendre ou simplement saisir l’occasion pour laisser parler l’improvisation et mes idées soudaines. Ce matin en me levant j’avais bien eut des idées en tête et pourtant aucune de celles la allaient guider ma journée, non aujourd’hui je voulais juste laisser parler l’instinct, laisser mes actes se faire guider par mes envies soudaines et irréfléchies. Douche, habillage, thé, choix du foulard, à nouveau thé, un instant devant le miroir, encore une fois thé et c’était parti, quittant mon manoir que je trouve de plus en plus grand et imposant, qui me donne cette sensation d’être de plus en plus seul. C’est une part triste de mon histoire, de ma personne, malgré la fin de la malédiction je me sens toujours maudit, différent, à part et seul, alors que pourtant mon seul tord avait été celui de la lucidité dans un monde d’amnésique. Au début de ma sortie dans Storybrooke, chose qui se fait de plus en plus rare, je m’étais décidé d’aller voir ma fille pour la sortir de l’école et profiter de sa présence encore une fois, mais alors que mes pas me guidaient vers elle, j’avais soudainement cette peine, cette douleur, celle de l’imaginer s’amuser la bas avec les autres… Je devrai être heureux pour elle, oui je le sais, mais non je suis jaloux car avant j’étais le centre du monde de ma fille, j’étais tout pour elle alors que maintenant je suis juste une personne dans sa vie parmi tant d’autres, une personne qui n’est plus le centre de son monde mais se trouve en bordure. Après comment voulez vous que je puisse un jour pardonner à Regina alors que chaque jour la peine vient me rappeler ce qu’elle m’a fait et me fait encore subir. D’un coup alors j’avais cessé ma route pour réfléchir à que faire tout en marchant, totalement perdu dans mes pensées, errant telle une âme en peine ne connaissant point sa route, totalement ailleurs en cherchant une idée, une occupation, peut-être un miracle, regrettant juste que mon chapeau si précieux ait été perdu quand la Sauveuse et sa mère ont voyagé dans la Foret Enchanté pour chasser le spectre qui devait tuer la Méchante, Méchante, Très Méchante Reine.

Soudain alors que je marchais sans faire attention, je percute quelque chose en lâchant un petit cri de surprise et de douleur, mon pied venant de frapper le comptoir de chez Granny… Bon sang de bon soir, nom d’un loir mais comment suis je arrivé ici ? Ai je marché autant pour presque traversé la ville, entrer dans ses lieux sans même m’en rendre compte. Mon regard du coup étudie un peu les lieux, regardant quelques clients surpris par mon entrée particulière et mon cri surpris tel un aveugle qui n’aurait point vu l’obstacle devant lui. Je devrais surement avoir honte mais il n’en est rien, après tout cela doit arriver à tout le monde d’être dans les nuages non ? Totalement absorbé par les pensées au point de ne pas se rendre compte de ce qu’on fait… Non ? Pas à ce point ? Bon pas grave, de toute façon je ne suis pas tout le monde, je ne l’ai jamais été et cela me convient très bien même si les êtres se méfient plus de moi qu’ils ne m’apprécient. Je toussote un peu ouvertement, posant le poing fermé devant ma bouche avant d’afficher un large sourire en saluant tout le monde d’une petite révérence en tirant mon chapeau… Chapeau qui n’est point présent en dehors du geste mimant cela, mais ce n’est pas important après tout c’est l’intention qui compte. C’est la que je remarque la présence de celle qui travaille en ces lieux, de celle que certains nomment aujourd’hui Ruby mais qui pour moi reste Red, la petite louve trop adorable avec qui j’ai connu bien des aventures et qui partage d’ailleurs avec moi le désir d’abandonner définitivement Storybrooke, cette ville maudite qui ne me permettrait surement jamais de me sentir chez moi.

« Messieurs, mesdames, mesdemoiselles, et mes autres… » Oui ne soyons point Xénophobe, après tout il y a peut-être d’anciens animaux dans le groupe, de fées, de créatures, de nains, de machins trucs muches et j’en passe… « Pardonnez moi de ne point montrer d’intérêt à vos personnes mais je préfère directement concentrer mon attention à celle qui attise mon intérêt, sur ceux bonne matinée, bon café ou thé, amusez vous bien et ne faites pas de bêtises. » Un petit discours totalement inutile pour l’assemblée avant de me diriger vers Red, ignorant les réactions possibles, agissant en digne Chapelier Fou pour venir soudainement oublier de dire bonjour à ma chère Louve, mais passant une main dans son dos, me penchant pour passer l’autre bras sous ses genoux et hop la porter telle une princesse qu’un chevalier viendrait enlever. La portant ainsi pour me diriger vers la sortie en libérant quelques paroles pour Granny. « Je vous vole ma chère, mais parole de Chapelier, je vous la ramènerai… un jour… » Autant rester vague sur le quand, au moins je ne risque pas de ne point tenir parole alors que mon pied pousse la porte du Granny’s Dinner pour embarquer la petite Louve avec moi dans cette forme de kidnapping.