[Halloween] Your hair looks like pumpkin, and your freckles like glitters - Anna d'Arendelle

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Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent
Date du rp : 31 Octobre 2014
Souhaites-tu que l'intrigue Jumanji vienne pimenter ton rp : [] oui [x] non
Météo (approximative) : Nuit clair, peu brumeuse, fraîche, bref un temps
Matin, après-midi, soir : Soir
Statut du sujet : [x] libre [] privé
Statut du rp : [x] en cours [] terminé

Elsa soupira, ouvrant délicatement ses paupières pour observer chaque particule de son visage pâle, bien trop pâle dans le miroire géant qu'il y avait sur un mur blanc de sa chambre. Peut-être était-ce fait exprès. Oui, ça l'était. Evidemment. C'était halloween. Maquillage, et déguisement. Sortilèges, et bonbons. Fêtes, et fantômes. Et même si cette fête est surtout consacrée aux morts et aux enfants, gourmands de confiseries, Anna l'avait supplié pour enfiler des tenues loufoques (au départ la petite rousse avait trouvé une offre de déguisement de chèvre à deux sur internet, ce qu'avait, pourtant, refusé la blonde, et allez lui demander pourquoi) et elle n'avait pas pu lui dire encore une fois non, son sourire d'ange -diabolique- mis en oeuvre pour la convaincre. Elle avait ses yeux céladon qui brillaient atrocement trop, ses cheveux qui viraient presque au citrouille, ses deux joues élancées, et ses petites pigmentations qui recouvraient son visage, comme son corps. Son magnifique corps de Princesse... Et son smiley avait trop torturant pour qu'elle ne puisse pas ne pas l’accompagner à la soirée prévue au Granny's (La princesse d'Arendelle aimait vraiment profiter de la vie, oui).

C'était pourquoi elle était là, à se préparer, pendant qu'Anna était elle-même en train de sûrement galérer en entrer dans sa robe noire. Ca faisait une sorte de ying yang d'après elle, quelque chose d'important qui unissait deux forces opposées. Un amour fusionnel et indescriptible, et surtout, indestructible. Et puis du sang de partout aussi, pour le côté horreur d'halloween, à s'en éclabousser sur le visage et à courser des pauvres enfants avec des dents de vampire pour récolter des bonbons (mais ça, Elsa l'en avait dissuadé). Mais oui. Anna avait cette folie et cette passion de mettre tout et n'importe quoi ensemble, et de toujours faire un bon résultat, quoique, des fois, un peu douteux. Elle était unique cette fille. Un peu bizarre, mais unique. C'était sans compter sa maladresse habituelle, qui pourtant, arrivait à faire fondre doucement le coeur de son aînée. Anna était parfaite en tout. Et même si la perfection n'existait pas, pour Elsa, sa soeur en était l'image incarnée qu'elle avait toujours cherché. Elle était la sienne. Sa petite soeur sous sa protection, et son seul devoir, la protéger. Elle attrapa alors de la main gauche son pot de poudre et son gros pinceau pour s'en couvrir sa face claire rapidement, frôlant du bout des doigts sa fausse blessure de silicone qui semblait si réelle à la fois, le sang sec granuleux ornant sa joue rosie. Elle eut presque un sourire, scrutant l'intérieur de ses iris bleus iceberg qui paraissaient dévoiler la douleur et les questionnements que son cerveau arrivait à créer. Et du creux des oreilles, elle entendait la rousse tentait de trouver je ne sais quoi pour parfaire son costume. Elsa eut un rire sur le bout des lèvres, étalant un coup de rouge à lèvre sur sa bouche assez écarlate. Une mimique peu bruyante des lèvres. Elle attrapa sur son lit froid le diadème bon marché qu'elle avait acheté il y a peu, et le plaça sur son chignon rapide, avant de se lever et de se diriger vers la chambre de sa soeur, à quelques pas de la sienne. Elle traversa le couloir, et s'arrêta devant la porte pour toquer, délicatement. Elsa attendit une seconde, et n'entendant aucune réponse, et puis bon, étant sa soeur, elle se permis d'ouvrir l'entrée pour aller lui demander si elle était prête pour partir.

Et à peine que ses yeux rencontrèrent et s’entrechoquèrent sur sa fine silhouette, la reine ne pu que trébucher sur sa phrase. " Anna... Tu es... Tu es magnifique. " Elsa se tut, la gorge serrée, et tout ce qu'elle sentit malgré la douceur de la chose, fut ses joues rougir à un point inexplicable, et la chaleur traversé son cerveau pour l'étouffer en épaisse brume. Une première depuis quelques temps qu'elle ne s'était pas sentit aussi brûlante que maintenant. Et ce fut à peine si elle ne fit pas un commentaire sur le chauffage de la pièce ou qu'elle secoua sa main vers son visage. Au lieu de ça, elle inspira encore, et elle s'avança vers la rousse qui était presque prête. Ou même prête d'ailleurs. Elsa attendit alors quelques secondes pour la dévorer du regard, et finalement, elle élança son bras vers le haut pour se rapprocher doucement de son corps et de son visage. Elle passa faiblement ses doigts gelés sur la peau tiède d'Anna, plus précisément sur sa joue droite, son regard enfermé dans le sien, amusé par la forme de ses blessures fictives qu'elle avait du pas mal travaillé, et de la jolie fleur qui ornait sa chevelure de feu. Douceur du geste. Douceur d'un amour puissant. Elle sourit. Elle ne put que sourire. Elle était magnifique en ce soir, malgré l'horreur qu'elle essayait de paraître sur son visage si elle avait tenté de l'effrayer. Mais elle était simplement belle. Quoiqu'elle fasse. Quoiqu'elle dise. Quoiqu'elle mette sur son sourire. Anna était Anna. Et Anna était magnifique.

Anna aimait Halloween. Elle se souvenait de cette fête spéciale dans ce monde en tant que Gerda. Gerda qui avait toujours aimé cette ambiance à la fois obscure et effrayante, enfantine et familiale. Manger des bonbons au coin du feu, pendant que les créatures de la nuit traînaient en liberté à l'extérieur. Anna se souvenait de cette fausse enfance, à quémander des sucreries à toutes les portes de la ville, déguisée en coccinelle, en bonne vieille citrouille, fée, princesse, sorcière, petit diable. Chaque année, elle avait parcouru les rues la nuit, croisant d'autres habitants dans des costumes toujours plus complexes et réels. C'étaient de bons souvenirs. D'excellents, même. Malgré les événements qui avaient chamboulés la petite bourgade de Storybrooke, les habitants avaient choisi de conserver la tradition. Red, ou le petit chaperon rouge aux poils de loup, avait eu l'idée d'organiser une fête pour l'occasion et l'insistance d'Anna lui avait permis de se faire accompagner de sa sœur aînée, Elsa. Pour leurs déguisements, elle avait d'abord pensé à des costumes idiots de chèvres, à commander sur la toile, au doux prix de cinquante dollars. Anna s'était écroulée de rire devant la proposition étrange de l'ordinateur et s'était empressée d'en informer sa sœur qui avait tout simplement brisé son rêve : non, elles n'iraient pas à la fête déguisées en animal de ferme. La rousse s'était alors rabattue sur des robes de bals, blanches et noires, pour se glisser sous la peau de mariées mortes-vivantes. Anna avait même imaginé toute une histoire derrière ces costumes, l'aînée devait s'unir à un magnifique prince, amant de la seconde. La cadette avait revêtit une robe noire, signe de deuil, du désespoir, de la perte. La perte de deux amours pour l'alliance de deux royaumes. Parce que cette princesse aimait le prince mais surtout sa sœur. Le soir, elle avait tué sa précieuse aînée avant de la rejoindre dans l'au-delà. Elle ne partageait pas, un point c'est tout. Le Yin et le Yang. Deux contraires attirés par leurs différences. Anna ne savait pas pourquoi cette histoire horrible lui était venue en tête, mais cela semblait rajouter une vie derrière les déguisements pour la soirée. Une nouvelle fausse identité.

La robe d'Anna lui arrivait en bas des chevilles, jupe moulant presque parfaitement sa taille et ses hanches, haut à corset surmontant sa petite poitrine. Pareil à une robe de mariée. Ses petits talons vernis noirs lui sciaient à merveille et la grandissaient un peu plus. Avant de s'occuper de son maquillage, elle finalisa sa coiffure, chignon complexe relevé sur le haut de son crâne, une jolie rose noire perdue dans sa chevelure de flammes. Son reflet dans la glace lui sourit et la jeune fille s'empara de sa trousse où pinceaux, fards à paupières, mascaras et autres produits pour réaliser quelques blessures sur son visage étaient rangés. Pour commencer, elle appliqua un fond de teint blanchâtre, cachant ses petites tâches de rousseur tout autour de son nez. Sur ses yeux, elle traça un trait assez épais d'un crayon noir, relevant ensuite ses cils d'un mascara assorti. Un peu de poudre obscure pour imiter de grandes cernes et du faux sang un peu partout sur sa tenue et son cou, maquillé d'une fausse coupure de poignard tranchant. Pour finir, elle peignit ses lèvres d'un rouge bordeaux, renforçant le roux de ses cheveux. Elle vérifia son costume sous toutes les coutures, souhaitant que tout soit parfait. Kristoff serait-il présent ? Elle se le demandait. Il ne l'avait pas vraiment prévenu.

Il ne lui manquait, à présent, que son voile sombre, censé se rattacher à sa rose dans les cheveux. Prise de panique, Anna commença à fouiller ses tiroirs de fond en comble, dépliant tous ses vêtements de la commode et de l'armoire. T-shirts, paires de jeans et sous-vêtements se mirent à voler sur le lit. « Entre ! » lança-t-elle à la personne derrière la porte. Cela devait sans doute être Elsa. Quand celle-ci entra, Anna se stoppa en plein geste pour tourner la tête vers son aînée. « Anna... Tu es... Tu es magnifique. » Anna eut un sourire timide, nerveux. Elle ne savait jamais où se mettre quand on la complimentait. Détournant les yeux, elle sentit le regard insistant d'Elsa, dévisageant sa silhouette, brûlant sa peau. Anna se concentra de nouveau sur elle, les joues rouges sous sa blancheur. Elle aussi était magnifique, encore plus qu'elle. Sa jolie robe de mariée moulait son corps de façon séduisante, et Anna se sentit chavirer. C'était mal, elle le savait, de regarder sa sœur, son sang de cette façon mais elle était incapable de s'en empêcher. Elsa était belle, douce et parfaite. Son sourire, ses caresses, ses yeux bleus glacés semblable au ciel découvert, à l'océan turquoise sous le soleil d'été. Oui, parfaite. La princesse avança d'un pas, sous le charme nouveau de sa sœur, et murmura. « Tu l'es encore plus. » Dans un élan impulsif et irréfléchi, elle attira Elsa à elle, une main sous son coude nue. Ses lèvres se rapprochèrent dangereusement des siennes, et son cœur battait à la chamade dans sa poitrine. Un peu trop brusque, brisant presque ses os. C'était interdit. Interdit, interdit, interdit.

Anna secoua vivement la tête, rien n'avait bougé. Elsa la fixait toujours, et elle, n'avait pas fait un geste. Pourquoi ses pensées dérivaient-elles de cette manière ? Anna ferma les paupières et le visage de Kristoff apparut soudainement, et son cœur, pulsant aussi fort que dans ses rêves, retrouva son rythme normal. Il avait le don de la calmer. Prenant son courage à deux mains, elle adressa un sourire désolé à sa sœur et repris ses recherches. « Je n'ai plus qu'à retrouver mon voile et on peut y aller ! » s'exclama-t-elle. Pourvu qu'Elsa n'ait rien remarqué.

Halloween, fête festive, citrouilles décoratives, et gâteaux en forme d’araignées et de cercueils par centaine. Douce soirée, quoique, un peu glauque, et sans s'en cacher, terrifiante. Elsa, elle, n'était pas, tel un lapin, excitée pour aller à cet événement, elle l'était juste au faîte qu'elle allait y aller avec sa petite princesse au visage tacheté; Anna. Après tout, elle avait passé sa vie a se questionner sur une quelconque raison de vivre, aujourd'hui, elle l'avait. Bien sûr, elle avait reconstruit une vie, avait des amis. Mais la personne qui restait la plus importante, celle qui lui donnait à proprement dit une définition d'elle-même, c'était simplement son rayon de soleil, celle qui arrivait d'un simple câlin, à faire fondre même Olaf le petit bonhomme de neige. Et elle ne pouvait presque rien lui refuser, pour son bonheur, car il créait le sien. Quoique, cela dépendait des demandes, car parfois, il était vrai que la jeune femme ne contrôlait pas tout ce qu'elle pouvait dire, ou vouloir. Mais tel était son charme, et on l'appréciait pour ça.

C'était alors que la blonde avait changé de pièce discrètement, une moue heureuse des lèvres, les yeux écarquillés, qu'elle l'avait retrouvé, presque prête dans son costume. Elsa avait déposé le bout de ses doigts de glace contre sa joue, et Anna avait suivit la cadence, déposant une de ses mains vers le coude de sa soeur, l'approchant toujours de quelques millimètres, regard posé et surtout perdu dans le sien. La jeune femme vêtue de noire était juste tout simplement sublime, la couleur caressant ses formes, se permettant de la décalquer, l'enveloppant dans le tissu comme pour l'enfermer et la garder à lui, et ses talons, d'une faible brillance, étaient prêts à la pousser des centimètres qui lui firent presque égaler à la taille que sa soeur faisait -or elle avait mis des talons, elle aussi. Elsa inspira un soupire intérieur, en déchiffrant les mèches miel de son chignon haut, son air marqué désintéressé, ses yeux qui auraient dû sembler vide, mais ne l'étaient pas. C'était l'histoire d'une jalousie et d'un amour profond que se reflétait, ou était censé se refléter. Quelque chose de fort, de compliqué, tout un vieux et long récit qu'avait crée la plus jeune, en seulement quelques minutes. Un truc dont la blonde prêtait peut d'attention. Et tout ça, tout ça derrière deux robes aux couleurs contraire, et quelques accessoires facultatifs. Un jeu d'acteur en plus, et la rousse se sentait déjà dans la peau du personnage, prête à l'incarner sûrement toute la soirée, avec dans le buste, le sentiment d'avoir toujours vécu dans la peau de cette personne. Comme lorsqu'elles avaient été à Storbrook, au fond. Enfin, c'est ce qu'en présumait Elsa, innocemment, elle, pas très sûre de se donner à fond dans le jeu. Même si, pour sa petite soeur, l'adorable aux joues rebondies, elle se disait que de lui faire plaisir réchaufferait son petit coeur serré de son fin sourire de marié ténébreuse. Car Anna avait toujours été inspirée, il suffisait de voir qu'elle lui avait chanté chaque jour un nouveau couplet de chanson à Arendelle, et se sentir quelqu'un d'autre, oh que oui elle aimait ça, et Elsa pouvait le comprendre. Elle s'était sentie un peu comme la roue de secoure, enfin peut-être avait-elle cru ne pas être assez bien pour fréquenter la blonde, que ça soit dans les deux mondes ? Elsa savait que ça n'avait pas été facile, elle l'avait en sorte rejeté, avec ce sentiment crasseux d'être coupable, et elle, elle se torturait l'esprit. Car la reine d'Arendelle, elle aussi, eut de nombreuses fois, cette envie de changement, de libération, d'être la personne qu'elle souhaitait être, pas celle qu'on lui forçait à subir et à devenir, d'échanger et de ne plus être la petite fille parfaite, obligée de suivre le cours de la vie. De voir le côté du miroir inverse, de tester un nouveau monde.

Alors, elle se rendit compte de l'étrange proximité qu'elles avaient soudainement, et Elsa coupa sa respiration. Oui, bon, ce n'était pas la première fois qu'elles osaient se mettre si près, qu'elles osaient se toucher, sentir la présence de l'une de l'autre pour se dire qu'elles étaient en vie, et surtout, principalement ensemble. Mais là, ça semblait différent, les pupilles dilatés d'Anna ne mentaient pas, elles étaient ancrées dans celles de la reine de glaces, après les avoir quitté, nerveusement. Et Elsa, elle se sentait encore trembloter, et son cerveau frôler la feu et la fumée. Ses veines firulaient dans sa chaire, et elle avait les paupières bloquées, la scrutant d'une seconde à l'autre. En plus de sentir son coeur, lacérant à coups de griffes son buste, lui tapant, et se mettant à grossir dans un nuage de bonheur ou de peur, voir de honte, elle n'arrivait pas à décrocher son demi sourire crispé. Tout ça alors qu'elle se faisait des films. Elle était paralysés dans la chaleur et l'aura que faisait flotter le corps de sa petite soeur. Et si elle avait écouté ses instincts, elle se serait surement jetée à ses lèvres fines et cendrés dans le bordeaux, couverte d'une pâtée maquilleuse, comme elle l'avait déjà fait, pour la sauver, quelques mois plus tôt. Mais là, elle devait juste se ressaisir, arrêter de dire n'importe quoi. Elsa. Sa voix dans sa tête voulait la résonner, la rattraper de la falaise d'ou elle allait tomber. Celle falaise ou le retour était impossible, si on ne la ramenait pas à terre avant qu'elle ne touche le sol, or elle se rapprochait bien trop vite du début du gouffre. Trop trop. Puis ce fut au tour de sa seule famille, de laisser de l'ambiguïté, et de jouer avec son cerveau pervers. La reine osait même se questionner. Rêvait-elle ? La rousse était vraiment proche de sa propre bouche. Elle sentait son souffle contre sa peau froide, son souffle chaud et apaisant. Pourquoi ? Pourquoi lui faisait-on vivre un tel supplice ? Comme si c'était drôle de voir si elle pouvait tenir, si elle pouvait ne pas sentir ses nerfs picoter, et lâcher. Ce qu'elle développait pour sa soeur était mauvais, malsain, mais c'était comme si chaque seconde de sa vie lui était passé à la tenter. Ce n'était même pas comme si elle avait un self contrôle total, comme si elle pouvait scotcher son organe vital contre le fond de son organisme, et se laisser morte d'intérieur au coeur de glace. Mais malheureusement, elle supportait le froid, et c'était à peine si elle se sentait indifférente, car il suffisait d'un frôlement de sa part pour qu'il refonde à nouveau; elle chavirait chaque fois que ses doux yeux clairs entraient en valse soutenue avec les siens, leurs iris tel des points amèrement noirs, et elle tombait dans ses drôles de filets de pêches, à chaque instant ou sa voix innocente pénétrait le creux de ses ouïes.

" Tu l'es encore plus. " Elsa s'était sentie tomber de la falaise à l'instant même. Comme si elle avait fait le pas de trop, le pas interdit. Un peu plus, et son âme se serait fait asphyxiée par les pensées dérangées, et heureusement pour elle, Anna reprit, se décalant d'un côté en secouant son visage pâle de mort. Elle semblait si saine, si neutre. Alors que elle, malgré ses airs calmes, fondait tel un glaçon au soleil. Le temps en devenait même une torture, et sa vue, sa vue la rassurait, et la poussait aussi dans la tombe. Elle sourit, son respiration reprenant un rythme un peu près normal, tandis qu'Anna respira un coup, en reposant une seconde ses yeux, et en souriant, comme si elle avait une pointe navrée sur sa lippe, avant de s'exclamer de sa voix qui avait repris de l'assaut depuis son dernier murmure. " Je n'ai plus qu'à retrouver mon voile et on peut y aller ! " La blonde re forma un smiley acceptable, et plissa ses yeux, fronçant les sourcils au passage. " Ca ne serait pas ça, derrière toi ? " Elle se baissa légèrement pour attraper sous une jupe et une culotte quelque chose d'un peu près semblable à un voile sombre, et, ça l'était. Son rire fusa de sa bouche, bougeant son visage amusée. Elle se replaça à la hauteur de la princesse, et plaça doucement le bout de tissu au dessus de sa tête, d'un clip. Les filaments retombant sur sa peau claire, elle le repoussa d'un geste de main. " Tu sais ce que l'on dit ? Ca porte malheur de voir la mariée avant le mariage. " Plaisanta-t-elle, la fixant à nouveau, cette fois-ci, étrangement rassurée. Elle déposa un baiser sur sa joue, elle aussi maquillée, et attrapa doucement sa main, commençant à repartir vers le porte en la traînant. Elle s'arrêta, inspira le regard plongé contre le sol. " Et, hum... Je ne t'ai pas dis, mais Kristoff voulait absolument venir, et comme je sais que tu l'apprécie bien, j'ai accepté. Il nous attend au bout de la rue avant le Granny. " Et finalement, elle se tut, attendant juste une simple réaction, avant de s'en aller à la fête.

Il ne lui manquait plus que son voile pour quitter la pièce pleine de tension qui n'avait rien à faire là. Malheureusement, Anna ne le trouvait plus. Elle se rappelait l'avoir rangé dans sa commode, bien plié et emballé dans un petit papier de soie blanc pour éviter qu'il ne se froisse. Peut-être l'avait-elle déplacé dans un endroit différent, un jour, et qu'elle n'en avait plus aucun souvenir. La rousse se savait étourdie depuis toujours, mais quelques fois, elle continuait à s'exaspérer elle-même. Commencer à tout noter dans un calepin s'avérait être une idée attirante, seulement Anna restait convaincue qu'elle serait capable de le perdre, lui aussi. « Ça ne serait pas ça, derrière toi ? » demanda Elsa, alors que la princesse s'était remise à fouiller dans ses affaires. Elle se retourna et aperçut sa sœur aînée penchée sur le tas de vêtements à terre, repoussant une jupe, puis un sous-vêtement pour atteindre ce qui ressemblait à son voile. Anna ramassa sa culotte en rougissant, et la fourra dans le tiroir grand ouvert. Elsa lâcha un rire avant d'attacher le tissu noir sur la tête de la cadette. Elle se laissa faire, les yeux rivés sur le visage pâle de sa sœur aînée, envoûtée par chacun de ses traits doux et fins. Le voile glissait jusqu'au niveau de ses épaules nues, caressant sa peau parsemée de quelques tâches de rousseurs. La rouquine la remercia d'un hochement de tête. « Tu sais ce que l'on dit ? Ça porte malheur de voir la mariée avant le mariage. » Anna esquissa un sourire amusée et gesticula ses doigt devant son visage, imitant les tentacules d'un monstre. « Mais je suis déjà morte, Elsa ! Un simple fantôme, ouuuh ! » La princesse ria avant de laisser ses bras retomber lourdement de chaque côté de sa fine silhouette. Elsa l'embrassa sur la joue et lui prit la main, l'entraînant sans attendre hors de la chambre, encore en bazar. Peu importe, Anna rangerait plus tard. Cependant, sa sœur s'arrêta en plein élan, et baissa les yeux. La rouquine buta presque contre elle. « Et, hum...Je ne l'ai pas dit, mais Kristoff voulait absolument venir, et comme je sais que tu l'apprécie bien, j'ai accepté. Il nous attend au bout de la rue avant le Granny. »

Anna se figea. Tous les souvenirs de l'année passée étaient revenus comme une vague brutale quand la malédiction de Zelena fut brisée par Regina. Elle se rappelait encore la douleur mentale de cette gifle invisible. L'image d'Elsa et Kristoff ensemble était revenue la hanter. ‘‘Comme tu l'apprécies bien..’’ Anna ne releva pas, mimant un sourire qu'elle voulait rassurant. Néanmoins, il s’évanouit bien vite. Elle en était complètement amoureuse, de son bel inconnu beau et grand. Bien qu’elle leur avait pardonné à tous les deux entre temps, il avait été difficile de se souvenir de tout ce qu’elle avait appris une année auparavant, après quelques mois passé dans une nouvelle ignorance. Et pourquoi, par Arendelle, n’avait-il posé la question qu’à Elsa ? « D’accord, merci. » répondit Anna un peu trop sèchement que prévu. Elle se mordit la lèvre avant de descendre les escaliers jusqu’au salon, là où elle avait posé son châle prévu pour se couvrir le temps de marcher jusqu’au lieu de la fête. Ses talons claquaient brutalement sur le vieux parquet, écrasés par le corps d’une princesse un peu trop en colère contre elle-même. Elle récupéra le vêtement et l’enroula autour de ses épaules. « Si t’es prête, on peut y aller, Elsa. Ne le faisons pas attendre plus longtemps. »