Encore le même rêve. Lentement je m'éveilles, les yeux rivés sur le plafond, des suées sur tout le corps. On m'appelle, je les entends ses nombreuses voix intérieures, elles se bousculent les unes aux autres avant de se taire brusquement. La porte grince, laissant apparaître la silhouette gracile et délicate de cette femme qui m'a mise au monde, elle m'embrasse chaleureusement sur le front et je sens son souffle chaud sur mon visage. Sa main dans mon épaisse crinière ébouriffée m'apaise, je ferme à nouveau les yeux en me laissant lentement bercer par ses paroles. Je les aimes ses matins et ne les échangeraient pour rien au monde. Un petit quelque chose de la vie qui emplissait mon cœur d'une joie intense du réveil au coucher. Elle me regarde, je la regarde, on se sourit mutuellement avant que je ne lui saute au cou pour me blottir contre elle. Il paraît qu'une mère et dieu dans les yeux de son enfant, et c'était le cas et ce n'était pas Calcifer qui me dirait le contraire. Calcifer, c'est une des créatures de mes innombrables rêves, un démon uni à un magicien à tout jamais. Pour une fois depuis longtemps, je voulus profiter de ce tendre moment avec celle que j'aimais , agrippant le haut de sa robe fermement pour me perdre un peu plus dans ses bras bien que tout cela n'était qu'illusion. Elle n'était plus auprès de moi depuis bien longtemps, et tout cela était uniquement de ma faute. Je n'arrivais pas à tenir en place paraît-il. Les ménages chez "La sorcière" m'ennuyaient plus qu'autre chose , tout comme sa mauvaise humeur légendaire, je soufflais à chaque fois que j'en avais l'occasion, les mains de chaque côté du visage, assise sur l'une des pierres d'un mont rocheux ou la vue était à couper le souffle. Ce village ressemblait énormément au monde que je m'étais créé mentalement, à l'exception que celui ci n'était pas magique, il était ennuyant et beaucoup moins attrayant que je ne l'imaginais. A Isluga , j'étais Sophie Grey, la modiste par excellence ou toutes les coquettes demoiselles du village se tournaient pour obtenir les plus beaux chapeaux, mais aussi la mythomane qu'ils maudissaient tous. Mes histoires les ennuyaient profondément, ils n'aimaient pas les rêves et la magie fictive, préférant vivre de leur réalité, ils repoussaient mes songes et mes avis, préférant que je reste assise sur mon banc à coudre encore et encore, mais un monde sans magie c'est effroyable et ennuyeux. Oui, je rêvais souvent d'un énorme palace ambulant, d'un magicien terriblement séduisant dont je me serais éprise, de ce démon flamboyant et de cet épouvantail mouvant qui me suivrait à la lettre. Dans mon monde, "La sorcière" en est une. Elle n'avait pas supporté le fait que Hauru tombe amoureux de moi et m'aurait lancé ce sort qui rongeait mes os. Dans monde monde, j'étais devenue une vieille dame aigrie aux cheveux blancs qui chercherait un moyen de s'en sortir indemne. Dans mon monde, il m'avait accompagné, protégé et même aider à redevenir celle que j'étais. Dans mon monde, j'ai pus vivre une fin heureuse. Mais tout cela ne fait parti que de "mon monde". Je soupirais en posant ma lourde tête sur mes genoux, en plissant les yeux, comme j'aimerais que tout cela soit réel. La maladie était la elle et face à cela je ne pouvais rien y faire. Une perle roulait le long de ma joue, puis une deuxième avant de venir s'abattre sur l'herbe fraîche. Depuis des années, je cherchais une solution pour guérir de ce vieillissement soudain de mes cellules vitales, détournant la chose de manière plus fantastique et irréel, contrairement à eux qui n'hésitaient pas à me balancer la vérité en plein visage. Tôt ou tard de toute manière tu vas mourir ! Il serait temps que tu t'y face Sophie ! Le cœur serré, je levais les mains sur mes deux oreilles pour ne plus les entendre, préférant écouter les voix de Calcifer et Hauru. Intérieurement, j'étais persuadé qu'il existait quelque part dans ce monde ce magicien qui m'étais cher, celui qui m'aiderais à guérir et ça, même ma mère n'aurait pas pût m'en faire douter. Tu es complètement folle ! Je divaguais d'après eux, la maladie commençait à me pourrir les neurones, à les détruire et tôt ou tard , je terminerais dans un asile psychiatrique ou les personnes les plus dangereuses se trouve. Mes divagations l'inquiétait énormément : Elle. Elle ne pouvait se résoudre à me laisser dans un tel état et c'est à contre cœur qu'elle m'envoyait faire un petit tour jusqu'à Boston pour que je puisses me faire soigner "Comme il se doit" et lui revenir indemne et guérie. Foutaise. Elle savait que je ne reviendrais jamais, que j'allais mourir, elle n'avait juste pas eu le courage de me le dire clairement , préférant digérer la chose en se convainquant elle même que la bas je serais soignée. Je n'étais pas dupe, bien que je pris ce petit "voyage" comme une aubaine pour moi de prendre mon indépendance, de pouvoir voyager comme une aventurière, sac sur le dos. Le voyage fut long et périlleux mais c'est indemne que j'étais arrivé à Boston, m'extasiant devant cette ville et ses buildings impressionnant. Je jetais un œil sur la monnaie offerte par ma mère en haussant les épaules, elle ne me serait pas suffisante pour vivre ici, il fallait vite que je trouve quelque chose, une chambre d'hôtel et un petit boulot quelconque pour pouvoir vivre correctement.

Je me présentais à divers endroits, en passant de café à restaurant mais aucun d'entre eux n'avaient daigné m'offrir une réponse claire et précise, si ce n'était que des refus prononcés sèchement. Si d'habitude je savais me montrer persuasive et courageuse, mes premiers "non" furent bien dur à avaler. Je déambulais les ruelles, cherchant les commerces dont je n'avais pas encore tenter ma chance et c'est la que je la vis, cette belle boutique , ce fleuriste à l'enseigne coloré et aux fleurs aussi belle qu'à mon village. Je pénétrais en un sourire avançant jusqu'au propriétaire des lieux pour lui proposer mon expérience en la matière mais une fois de plus , j'eus le droit à un refus. Je baissais les yeux désespérément en tournant les talons pour prendre la sortie avant d'être interpeller par l'homme troublé par le chapeau au dessus de ma tête. Oh. Ce modèle il est unique. Introuvable dans toutes les boutiques. Ce chapeau était une de mes créations propre et ce ne fût que lorsque je l'avais révélé à l'homme qu'il s'extasiait devant cette création mienne. Par chance, son épouse était modiste et aurait bien besoin d'une employée supplémentaire pour combler toutes ses commandes et c'est ainsi que je me laissais embarquer de nouveau dans une carrière de modiste à Boston. Cette nouvelle vie était plutôt agréable, et la propriétaire de la boutique également, douce et attentive, la patronne rêvée. J'en vins même à pardonner à ma mère de m'avoir emmener jusqu'ici , grâce j'eus l'immense opportunité d'avoir un second souffle de vie et de prendre mon indépendance bien plus vite que je ne l'aurais imaginé. J'aurais pus m'accoutumer à cette vie encore longtemps mais la rencontre de deux individus mystérieux étaient venus tout remettre en cause.

Je les avaient rencontrés tout deux dans un café. J'étais assise contre leur banquette à siroter un bon chocolat chaud juste avant que le mot "Magie" ne sort de leurs bouches à tout deux. Je laissais tomber ma cuillère maladroitement au sol en écarquillant les yeux, les lèvres tremblantes, un frisson vint parcourir mon échine et l'excitation me gagnait à nouveau. Automatiquement, je souriais en sentant ce cœur battre un peu plus vite au creux de ma poitrine. C'était à la fois agréable et effrayant. Pour une fois , j'avais la chance de faire la connaissance de deux êtres qui semblaient croire en une magie fictive, et d'un endroit ou les habitants savaient la manier à la perfection. Peut-être aurais-je la chance de rencontrer Calcifer et Hauru. Je secouais la tête en fermant les yeux. Non, ils fesaient tout deux partis de mon imagination propre, à moins que cet imagination ne soit réel. Peut-être suis-je même connecté à cet univers parallèle dont je rêves depuis que je suis enfant. Diverses questions me vinrent à l'esprit avant que les deux individus ne se lèvent de leur table pour s'en aller. Si ses deux personnes avaient trouvés ce monde merveilleux, alors j'irais avec eux juste pour m'assurer que mes rêves sont infondés. Je toussais, laissant un filet de sang couler dans le coin gauche de mes lèvres. Est-ce que tout va bien mademoiselle? S'inquiéta le serveur venu réclamer son dû. Oui. Tout allait bien, je n'attendis pas plus d'une seconde avant de régler mon chocolat chaud et de me précipiter à l'extérieur pour avoir la chance de retrouver ses deux personnes. J'eus peu de mal à les trouver, ils se trouvaient juste la, sous mes yeux , avançant auprès d'un véhicule. Je plissais les yeux pour le distinguer , appelant rapidement un taxi pour qu'il le prenne en chasse. Je fus surprise de constater que seul l'homme était monté dans la voiturette qui prit la route à toute vitesse. J'ordonnais au taxi driver de le suivre en fronçant les sourcils, ne quittant pas l'homme du regard qui jetais de temps à autre un œil à son rétroviseur. La poursuite dura de longues heures juste avant que nôtre taxi ne heurte un animal sorti d'une épaisse foret, l'homme était hors de nôtre champ de vision mais ce qui est sûr c'est que cet accident grave allait bouleverser ma vie du tout au tout. L'homme était mort sur le cou et son taxi était bon pour la casse , quand à moi après quelques minutes à grimacer suite au tintement strident remuant ma pauvre tête endoloris, mes yeux s'étaient fermés, je sombrais dans l'inconscience pour me réveiller en lieu inconnu. Dans une ville appelée Storybrook...