Declan eut le droit à une nouvelle information concernant cette ville appelée Storybrooke : elle faisait partie d'un royaume appelé le Maine. C'était bon à savoir, même si apparemment, la vie là bas ne semblait pas des plus distrayante. Le sorcier releva le menton pour acquiescer les paroles du rêveur mais fronça les sourcils lorsque ce dernier hésita sur ses propres dires. En fait, la ville n'était plus aussi tranquille depuis l'arrivée d'une certaine miss Swan. Puis, le rêveur parlait d'un tout autre lieu, Wisteria Lane. Declan ne s'en soucia pas plus, pensant qu'il devait s'agir d'un royaume ou d'une ville voisine. Il se força donc à sourire lorsque le rêveur sembla enjoué de sa propre réplique. Le sorcier devait faire en sorte d'être crédible. Il devait faire semblant de comprendre ce que l'autre disait et devait suivre ses avis. « Je vois. » Il retint néanmoins que des évènements étranges se produisaient depuis l'arrivée d'une femme dans la ville et comptait bien interroger le rêveur à ce sujet, plus tard. C'est alors que le jeune homme se mit à parler de règlement de compte entre l'inconnue et Regina. Là, Declan fut un peu plus attentif. Si la méchante reine du monde des contes était prête à se battre avec quelqu'un, c'est que cette personne devait sûrement vouloir aller contre ses plans.

Le sorcier s'était levé du ponton, suivant le rêveur qui se dirigeait vers un tout autre lieu. Celui-ci voulait prendre un verre et c'est tout naturellement qu'ils se retrouvèrent dans un bar. Declan ne connaissait pas la modernité de ce type d'établissement mais savait très bien de quoi il s'agissait. Après tout, il avait été un client très régulier de la taverne dans la forêt enchantée. Le sorcier prit donc place sur un tabouret et attendit qu'un verre lui soit amené. Même si tout n'étaient qu'illusions, Declan avait la sensation de sentir le goût de l'alcool et sa gorge semblait lui brûler. Son psychisme faisait appel à des souvenirs pour reconstituer la scène comme si celle-ci était réelle. Mais comme toujours, le sorcier faisait très bien la différence entre rêve et réalité - encore heureux, sinon il aurait fini totalement déséquilibré. « Quels évènements étranges se sont produits depuis l'arrivée de cette miss Swan ? » Declan observait les personnes qui entraient dans le bar. Sûrement des habitants de Storybrooke que le rêveur connaissait. « J'imagine que si Regina s'en prend à elle, c'est qu'il y a une bonne raison. » Le sorcier regardait son verre, de nouveau rempli, comme par magie. Puis, lorsqu'il leva les yeux, il fut surpris de voir que le serveur avait le visage de son frère, Berach. Il se concentra rapidement pour chasser cette illusion afin de ne pas mêler son propre psychisme à celui du rêveur. Declan n'était pas entièrement maître de son don et il arrivait parfois que ses propres souvenirs se mêlent aux rêves de ses sujets. Et lorsque ce type d'évènements se produisait, le sorcier pouvait être sûr que ce n'était que le commencement de ses propres manifestations.

Non, Storybrooke comme bon nombre d'autres villes dans le Maine ne pouvait pas être considérée comme une ville distrayante, loin de là même. Avant l'arrivée du nouveau sheriff, à vrai dire, il ne s'y passait même rien du tout, rien de bien juteux ou palpitant quoi. Il y avait toujours des ragots ça et là, ça n'importe où dans le monde, vous trouveriez toujours quelqu'un pour véhiculer des rumeurs à un moment ou à un autre mais à part ça, non rien de fantastiquement et radicalement excitant. C'était sans doute aussi grâce à ça que des endroits comme le Rabbiit Hole ne désemplissait pas... L'alcool était un bon moyen d'oublier la trépidante vie que tous vivaient ici. Mais bien sûr, tout ceci échappait à Declan et la référence à laquelle Finn riait lui-même aussi, ce dernier ignorant tout de ce monde en réalité. Mais au moins oui, la présence d'Emma en ville avait le don de mettre un peu d'ambiance, surtout ses fréquentes rencontres avec Regina qui tournaient presque toujours à l'affrontement en fin de compte. Il fallait en effet une sacré personnalité face à Madame la Maire pour que cette dernière sorte les griffes aussi facilement car elle ne craignait pas grand monde par ici -voir personne, si ce n'est peut-être Gold mais on ne pouvait pas le lui reprocher, ce bonhomme fichait la trouille à tout le monde en vérité, même si Finn restait persuadé que ça n'était qu'un masque qu'il se donnait-. Comme dit, qui ici n'en avait pas déjà porté un ou le faisait encore ? Lui compris.

Mais maintenant qu'il ne pensait plus à ce fichu bateau en feu, Finn avait envie d'un verre. Chose qu'il faisait toujours après s'être réveillé en nage de ce même rêve. Il prenait un verre et soit le sommeil finissait par reprendre le dessus, soit il se mettait devant la télé en se laissant somnoler à moitié devant après avoir pris un verre. Car après tout, qu'il prenne des pilules ou un verre, ça revenait au même en finalité, non ? Alors autant savoir ce qu'il avalait. Ils arrivèrent donc en moins de deux au Rabbit Hole et il s'était installé au bar, sirotant déjà la première gorgée de son verre quand Declan reprit la parole en lui demandant ce qui c'était passé comme choses étranges depuis l'arrivée d'Emma en ville. « L'horloge qui s'est remise à fonctionner toute seule, les accidents qu'ont les habitants, on a des inconnus qui débarquent en ville et posent des questions... Ce genre de trucs quoi. » La phrase suivante de son compagnon de rêve le fit rire. Oh ça oui Emma donnait du fil à retordre à Regina et elle qui n'avait pas l'habitude qu'on lui tienne tête, elle devait apprendre à faire avec à présent. « Oui, elle lui tient tête. Elle n'a pas peur d'elle et elle lui montre. Tout ce que peut craindre quelqu'un comme elle qui a toujours eut le dessus et le dernier mot avec tout le monde. En plus, elles se disputent le petit, ça n'aide pas non plus. Un bon gamin le petit Henry. » dit-il avant de finir son verre d'une traite et de tendre ce dernier pour le voir remplit presque aussitôt.

Une certaine horloge s'était mise à fonctionner toute seule à nouveau. Quelle horloge ? Declan en avait aucune idée. Les informations qu'il recevait n'étaient plus qu'un grand fouillis qu'autre chose. C'était souvent comme ça de toute façon. Des éléments sans queue ni tête que le sorcier devait comprendre par lui-même. Il savait au moins le nom de la ville, du royaume. Il savait aussi qu'une miss Swan semblait semer le trouble dans la vie de Regina Mills, la méchante reine. Il y avait également des étrangers qui venaient en ville, mais ce détail ne troubla pas Declan le moins du monde, puisqu'il n'avait aucune idée des règles de Storybrooke : personne n'entre, personne ne sort.

Declan s'était lancé sur le sujet Regina Mills pour obtenir une dernière information avant de quitter le rêve. Ses forces s'épuisaient rapidement et il commençait à voir sa soeur, Mallory, passer près d'une fenêtre du bar. Ce n'était jamais bon signe lorsque ses illusions s'invitaient à la fête. Généralement, ce type de manifestations tournaient vite au cauchemar. Declan se concentra donc sur les nouvelles paroles du rêveur, tenant un verre dans une de ces mains alors que celui-ci était toujours posé sur le comptoir. La nouvelle venue dans la vie de Regina lui tenait tête. Était-ce la jolie blanche-neige ? Qui sait, puisque beaucoup abordaient une nouvelle identité dans ce monde, la jeune femme abordait peut-être le nom de Swan. Les cygnes étaient blanc. C'est tout ce que Declan trouva comme logique. Par contre, l'enfant dont le rêveur parlait... aucune idée. Le sorcier savait blanche-neige enceinte avant la malédiction, alors, peut-être était-ce son enfant. Ce qui expliquerait pourquoi Regina souhaitait se battre pour l'enfant, afin que blanche-neige n'ait pas sa fin heureuse. Bref, tout était confus et Declan ne réalisait pas qu'il avait faux sur toute la ligne.

Voyant une ombre se dessiner au mur, le sorcier reconnut une personne de son passé qu'il ne préférait ne pas voir dans son rêve. Alors, il se leva d'un seul bond et tapa l'épaule du rêveur. « Merci mon vieux. Je dois filer maintenant... j'ai le shérif aux trousses. » C'est tout ce qu'il trouva à dire pour prendre la porte, sans se tourner, pour ne pas voir l'illusion qui se tenait derrière lui.