deep down in the cold water, do ya' fell the chill? ▬ Charlie

Introduction

Époque du sujet : acutelle
Date du sujet : 25 mars
Ordre de passage des participants : shell - charlie

Rachelle s’ennuyait. Les paroles d’Archie tournaient dans sa tête et les bruits se faisaient presque trop calmes aujourd’hui. Il n’y avait pas assez d’activité sous son cuir chevelu pour la désespérer à tourner en rond, pour lui donner une bonne raison de croquer ses médicaments dans une quantité astronomique. Elle était juste là, assise dans son canapé, la tête à l’envers, matant son plafond, laissant le flux de ses neurones se heurter avec sa psychose adoucie. Les minutes passaient, laissant la fumée de son encens se rependre dans son appartement. Elle ne fumait pas, parce qu’elle n’avait pas le cœur à fumer. Finn n’était pas dans son appartement – surement parti prendre quelques photos, ce lâcheur – du coup, son moyen de distraction premier manquait à l’appel, emportant avec lui le peu de motivation que pouvait avoir la brune. Elle échappa un long soupir, alors qu’elle attrapait son téléphone, dans la poche arrière de son jeans, cherchant la victime qui serait son occupation du soir. Charlie. Oh oui, Charlie. Si même à présent, elle faisait l’unanimité dans sa tête, Rachelle n’aurait plus qu’à contacter la petite blonde –bien qu’elle était plus grande que la criminelle-. Elle tapa son message à une vitesse raisonnable, alors que les indications se perdaient dans les méandres des ondes, pour atterrir dans un autre téléphone, dans un coin de Storybrooke. ‘baie d’amarrage dans 20 minutes’ Saqarh n’avait même pas remarqué que la nuit était tombée et qu’il y avait des chances qu’elle réveille l’étudiante. C’était bien le dernier des soucis de Rachelle. Dans son égoïsme cuisant, tout le monde obéissait à ses caprices, même ses amis.

Rachelle s’habilla, enfilant un gros pull et sa veste en cuir. Elle chercha une écharpe dans le foutoir de son appartement, se saisit de ses biens de bases – clés, portefeuille, cigarette, médoc, couteau, crochets…- et claqua la porte de son appartement, sans le fermé. Elle se dit que se balader si tard n’était pas une si bonne idée quand le vent fouetta son visage, la gelant sur place. Bref, là n’était pas le plus important. Elle se mit à courir, pour ne pas finir comme un petit glaçon ambulant au bout de dix minutes. Elle n’avait pas de voiture, elle n’avait pas de permis. Apparemment, elle manquait d’attention dans un véhicule motorisé. C’était pas de sa faute si les bruits trouvaient toujours le pire moment pour faire leur apparition. Rachelle était donc limitée au monde des piétons. Heureusement qu’à Storybrooke, rien n’était loin de tout. Heureusement qu’à cette heure-ci, il y avait peu de gens, ça la ferait moins chier. Elle enfila les kilomètres, sans se plaindre d’un point de côté. Les avantages de n’avoir rien à faire de la journée, c’était que le sport devenait bien vite une occupation qui prenait son temps et qui vidait l’esprit un tant soit peu de la psychotique.

Le port fut bientôt en vue et elle s’arrêta devant les bateaux, observant les silhouettes voguant sur les flots. Elle arrive. Rachelle, au taquet, ne se questionnant plus que la justesse de ses bruits et comment ils faisaient pour pouvoir lire les traits du futur, se planqua sur un petit navire, derrière le poste de contrôle. Les bruits de pas se firent bientôt entendre et elle se tendit, prête à bondir. Maintenant ! Rachelle surgit de l’ombre, sautant sur Charlie, l’attrapant par le ventre, échappant un cri à faire peur, trainant Charlie sur plusieurs mètres avant de la lâcher, riant, riant à n’en plus finir. Charlie était une brave fille, qui malgré toutes les rumeurs qui circulaient sur l’oracle, n’avait pas hésité à l’approcher. C’était pour ça qu’elle avait réussi à se faire amie de la criminelle et que, dans des moments d’ennui, quand la brune allait presque bien, elle n’hésitait pas à faire appel à la blonde pour s’occuper. Une fois remise de son fou rire, ne faisant pas attention aux regards noirs que pouvait bien lui adresser Charlie pour la mauvaise surprise, elle passa une main sur sa tempe. « Prête pour l’aventure ? » Que pouvait-elle bien avoir derrière la tête pour afficher un sourire qui n’annonçait rien de bon ?

Que faire, que faire ? Charlie tordait sa bouche, fouillant au plus profond de son esprit pour trouver une activité en cette soirée qui s'annonçait ennuyeuse à mourir. Sortir en ville ? Oui, mais avec qui ? Charlie ne pouvait pas téléphoner à n'importe qui en plein milieu de la nuit. Et elle se voyait mal débarquer chez Archie pour faire une partie de cartes ou une soirée télé - bon, en fait non, mauvaise excuse. La jeune fille ne se gênait jamais pour débarquer chez le docteur Hopper quand bon lui semblait. Mais ce soir, elle avait envie de le laisser tranquille. Il pouvait donc dormir sur ses deux oreilles, il était sain et sauf. Emily Puck ? Non, Charlie ne pouvait pas se permettre de l'appeler si tard. Evelyn Westley ? Elle avait eu un accident récemment et devait certainement se reposer. Allez, cherche. Soudain, son téléphone se mit à sonner, diffusant le thème de la série Doctor Who qu'elle chantonna aussitôt. Elle prit son portable en main et observa alors le logo animé sur son écran tactile. Une boîte bleu tournait, tournait, tournait jusqu'à s'ouvrir. Le docteur sortait alors et tendait un message. Qu'est-ce qu'il était trognon ce petit bonhomme virtuel avec sa petite lettre. Bref ! Charlie aurait pu mettre un terme à cette animation qu'elle connaissait par coeur, mais c'était toujours amusant et adorable à voir. Le message provenait de Rachelle, une amie. 'baie d’amarrage dans 20 minutes' Charlie arqua ses sourcils. Elle avait l'impression d'être mise en relation avec un dealeur de drogues, ou mieux encore, être un agent du MI6 que l'on contactait pour une mission. La jeune fille laissa donc échapper un petit rire tout en sautant sur sa veste qui traînait par là.

Vingt minutes ? Bon, elle n'avait pas de moyen de transport mais le chemin entre la forêt et le port n'était pas bien long. Elle était d'ailleurs presque en avance, de quelques minutes. Peut-être un peu trop ? Il n'y avait pas l'ombre de Rachelle où que ce soit. Charlie resserra alors sa veste contre elle et marchait, observant chacun des bateaux qui bougeaient lentement au rythme des vagues. L'ambiance était assez pesante. Bon nombre de films d'horreurs se passaient sur un port de pêche, alors... Bon, Charlie n'était pas du genre à avoir peur, mais avec toutes les histoires qui circulaient dans la ville, elle pouvait s'accorder un peu de paranoïa de temps en temps. Surtout que certains types traînaient pas ici. Et ils l'observaient. Charlie leva les yeux vers eux lorsque tout à coup, elle fut attraper par le ventre et traînée à bonne distance avant d'être relâchée. La jeune fille n'avait pu réprimé un cri de terreur, persuadée qu'elle finirait dans l'eau une fois son corps sans vie. Quelle fut sa surprise de voir Rachelle, qui riait, fière de son petit effet. Charlie tenta de se calmer, son coeur menaçant de la lâcher à tout moment si elle ne respirait pas convenablement. Puis, retrouvant ses esprits, la jeune femme attendit que Rachelle parle pour lui taper le bras - gentiment. « Tu m'as fait peur ! » Les types devaient les prendre pour deux folles. Ce qu'elles étaient... non ?

Charlie remit correctement son foulard autour de son cou et souleva ses cheveux qui s'étaient pris à l'intérieur. « Tu sais bien que je suis toujours prête pour l'aventure. Qu'est-ce que tu as en tête ? » La jeune fille tira sur les extrémités de sa veste pour s'arranger un peu, attendant patiemment de connaître les détails sur cette petite sortie nocturne improvisée.

Et elle rit, Rachelle, comme quoi, elle n’a pas oublié comment faire. Ce soir, elle serait presque une fille normale. Malheureusement, il y avait toujours ce bruit de fond, qu’elle était la seule à entendre, et qui lui rappelait constamment qu’elle ne pourrait que rêver de la normalité de son être, sans jamais la connaitre. Elle était de bonne humeur, aujourd’hui. Ça ne l’incommodait pas plus. Elle s’était résignée, en soi. Si un jour sa vie devait s’arrêter brusquement à cause d’une connerie qu’elle aurait volontairement provoquée, tout serait plus facile. En attendant, elle n’avait pas envie de chercher le désespoir près d’elle, puisqu’aujourd’hui, aujourd’hui seulement, il lui offrait des vacances. C’est pour cela qu’elle était aussi joyeuse, entendant le cri d’effroi qu’elle avait réussi à arracher à Charlie, l’écartant de ce groupe d’hommes qui n’avaient en rien à se mêler d’elle. Elle ne s’inquiéta pas des gestes que fit la jeune fille pour se dégager, la trainant sur quelques mètres comme si elle ne pesait rien. Rachelle se fit trappé légèrement, lui rappelant que sa conduite n’était pas ce qu’il y avait de plus saine pour les personnes normalement constituées – ça tombait bien, elle doutait que Charlie soit au niveau de vie de ces inférieurs qui se complaisaient dans cette malédiction. « Tu m'as fait peur ! » Elle eut un sourire, tout en passant ses mains dans ses cheveux. « C’était l’effet recherché darling, contente de voir que mes efforts ont portés leurs fruits. » Son regard s’égare sur les types, de l’autre côté du port, alors que les bruits commençaient à déverser les pires secrets de ses individus.

Rachelle fronça les sourcils, jouant avec ses bagues. « Tu sais bien que je suis toujours prête pour l'aventure. Qu'est-ce que tu as en tête ? » Et elle arrêta de s’intéresser aux inconnus, se tournant vers Charlie, passant un bras sur ses épaules, l’attirant à elle. « C’est bien, c’est l’esprit qu’il faut avoir. » Rachelle préparait un mauvais coup, parce tout ce qu’elle avait en tête défiait le sens commun. Elle n’aimait pas les lois, elle n’aimait pas faire ce qu’on attendait d’elle non plus. Elle fit quelque pas, s’arrêtant devant un bateau au hasard, lisant le nom de l’embarcation ‘Posédion’ avant de se tourner vers sa douce occupation de la soirée. « On va faire une balade. » Autant dire qu’il était trop tard pour une telle activité, dommage que l’heure n’ait jamais intéressé la psychotique. Autant dire qu’il était trop tard pour Charlie pour repartir. Puisqu’elle avait lu le message de la brune et qu’elle était venue en connaissance de cause, pour Rachelle, il était évident que Charlie la suivrait, jusqu’au bout, jusqu’au pire – qui n’arriverait pas aujourd’hui.

Rachelle se détacha de la blonde, montant sur l’embarcation, faisant fi du mouvement du bateau qu’elle provoqua par ses mouvements brusques. Elle fourra ses doigts gelés dans ses poches, effleurant leur contenu. « Toi, moi et Poséidon ici présent. » elle tapa du pied sur l’embarcation « on décolle. J’espère que tu sais piloter un de ces trucs. » Il n’était pas nécessaire de préciser que l’oracle n’avait aucune idée de comment faire fonctionner ce genre d’engin. Oh, avec l’aide de ce qui ne tournait pas rond dans sa tête, elle y serait arrivée, mais il aurait fallu plus d’un bateau pour survivre à ses essais, qui auraient été catastrophiques. Rachelle tandis sa main vers Charlie, attendant que celle-ci la saisisse. « On embarque moussaillon. Tiens-toi prête. » Oh, et elle espérait que la blonde avait le pied marin, aussi, parce qu’il était hors de question qu’elle joue les gardes malades.

De nombreuses rumeurs couraient sur Rachelle. Des rumeurs dont Charlie ne se souciait pas. Elle qui commençait à s'inquiéter des histoires louches qui naissaient dans la ville n'avait pas une once de crainte envers son amie, aucune. Ce n'était pas faute d'entendre quelques détails sordides la concernant. Mais Charlie s'en fichait totalement. Elle voulait passer du temps avec Rachelle et s'amuser, en oubliant tout le reste. Après tout, elle ne l'avait pas agressé, elle ne s'en prenait pas personnellement à elle, où était le mal ? Charlie se laissa donc embarquer dans une drôle d'aventure, guidée par une Rachelle mystérieuse qui ne disait toujours rien sur ses intentions. Elle avait simplement son bras autour des épaules de son aînée et la traîna jusqu'à une petite embarcation qui portait le nom de Poséidon. Rachelle, avait-elle acheté un bateau récemment ? Charlie en doutait, et c'était ce qui l'amusait. La jeune fille n'était pas du genre à se montrer outrée de défier les règles établies. Une petite balade en bateau ? Parfait ! Elle rêvait d'en faire une depuis bien trop longtemps. Un petit sourire malicieux se nicha aux coins de ses lèvres et ses yeux ne quittèrent pas Rachelle qui était montée à bord.

Dans le passé, Charlie était montée à bord d'un plus grand bateau. Un navire pirates, qui plus est. Bien qu'elle n'ait pas beaucoup eu l'occasion de naviguer - parce que les membres de l'équipage étaient des parfaits flemmards -, la jeune femme ressentait aujourd'hui une certaine attirance envers cette activité qu'elle ne pensait pas connaître. Alors, lorsque Rachelle l'invita à monter sur l'embarcation, Charlie n'hésita pas un seul instant à prendre sa main. Le bateau bougeait beaucoup et elle dut accrocher son autre main quelque part pour ne pas tomber. C'était assez étrange et excitant à la fois. Elle n'avait absolument pas peur et espérait ne pas avoir le mal de mer en cours de route. « J'en reviens pas... » Charlie observa absolument tout autour d'elle, animée par un désir d'aventure qui promettait d'être des plus amusant de la soirée. Rachelle, savait-elle au moins naviguer ? « Tu sais conduire cet engin ? » La jeune fille se laissa tomber où elle put, le dos collé à une barre. « Il appartient à qui se bateau ? Pas à toi j'imagine. » Curieuse, Charlie fouilla un peu le contenu de l'embarcation. Il devait bien y avoir quelques boissons quelque part. Non pas qu'elle voulait se saouler, mais sa gorge commençait à être sèche et une petite bière en passant ne ferait pas de mal. Même un jus de fruit, à la limite...

Rachelle tira Charlie jusque dans l’embarcation, s’accrochant à un pilier quand le bateau tanga à un peu plus. Bon, elle ne savait pas personnellement si elle avait le pied marin, il ne restait plus qu’à supposer que c’était le cas. Tu ne te souviens pas de notre bon vieux crochet ? Dommage, il était si bon au lit. Rachelle fronça les sourcils à ce que son cerveau lui racontait, se disant que, pour une fois, rien de tout ceci n’avait de sens. Elle se tourna vers l’horizon, scrutant les eaux sombres qui appelaient la psychotique depuis qu’elle avait enfin trouvé une occupation potable pour ce soir. Elle ne frissonna pas à l’air marin qui se leva, bien au chaud dans ses vêtements. Un éclat de satisfaction passa dans son regard quand l’iode lui prit le nez, lui donnant envie de mettre les voiles le plus vite possible et de creuser la distance avec Storybrooke. « J'en reviens pas... » Elle eut un mince sourire. C’était tellement facile pour Charlie de s’émerveiller de tout, alors que pour la brune, cela relevait du défi, puisque généralement, tout ce qui pouvait la surprendre, les bruits vendaient la mèche avant que ça ne soit le cas. Rachelle plongea ses mains dans ses poches, se prenant une cigarette qu’elle alluma rapidement, protégeant la flamme de son briquet avec ses mains, contre le vent léger de cette nuit. « Tu sais conduire cet engin ? » Elle regarda la blonde, secoua négativement la tête. Elle s’approcha du poste de commande, l’étudiant un instant. « Je comptais sur toi là-dessus. Je suis sure que tu saurais le faire. Enfin, ça sera toujours moins risqué que moi. » Elle eut un mince rire, tirant une taffe sur sa cigarette avant de laisser la fumée s’échapper par son nez.

Elle observa Charlie s’asseoir alors qu’elle se saisissait de son couteau. « Il appartient à qui se bateau ? Pas à toi j'imagine. » Rachelle lui adressa un coup d’œil sceptique. « J’ai la gueule d’un propriétaire de bateau ? » Parce que si elle l’avait, elle s’empresserait d’acheter une réplique du Titanic, offrir une croisière à tous les habitants de la ville et elle les ferait tous couler, sauf ceux qu’elle aimait bien – pas beaucoup en soi. Skylar n’aurait qu’à se débrouiller, puisque c’était une saloperie de sirène. Elle donnerait un anneau de sauvetage à Finn et à Charlie. Après, elle savait pas encore. Elle mettrait surement un boulet au pied de Swan… Bonne idée. Mais là Rachelle s’égara. Elle battit des paupières à plusieurs reprises avant d’enfoncer sa lame dans la serrure destinée aux clés, normalement. Elle tourna plusieurs fois avant que les bruits du moteur ne se déclenchent. Elle eut un sourire parfait sur les lèvres, ne comprenant toujours pas comment ça pouvait être aussi facile. Soit. « Y a à boire dans le coffre là. » Autant ne pas demander à Rachelle comment elle savait ça, Charlie ne comprendrait pas, personne ne comprendrait. Elle se rendit sur le bord du bateau, détachant les attaches que retenait l’embarcation au port. Elle observa le résultat de son travail, l’œil hagard une seconde.

Le bateau s’écarta du ponton, emporté par le mouvement des vagues. Elle se retourna vers sa compagnie d’aventure. « Tu prends les commandes Cha’, j’ai confiance en toi. Et si jamais on coule, j’espère que tu sais nager. » Rachelle lui adressa un clin d’œil taquin avant d’aller se planter sur un des bords du bateau pour observer la mer noire sur laquelle elles vogueraient bientôt.

Bon, Charlie n'avait jamais conduit de bateau mais elle sentait qu'elle pouvait y arriver. Après tout, il suffisait juste de tourner le volant, non ? La jeune fille resta cependant assise après l'annonce de son amie, le temps que celle-ci réussisse à faire démarrer le moteur. Avec un couteau. En effet, ce n'était absolument pas l'embarcation de Rachelle mais celle d'un habitant lambda de Storybrooke. Il aurait une sacrée surprise en se réveillant, le lendemain matin. Bref, Charlie ne s'en souciait pas plus que ça. Tant qu'elle ne faisait pas couler le petit bateau au milieu de l'océan, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Rachelle devait même avoir une sacrée confiance en elle pour avoir le courage de lui demander de s'occuper des commandes. Charlie commençait même à se demander si elle n'allait pas quitter le large et se perdre en pleine mer. Après tout, elle n'avait pas de cartes, ni de boussole ou quoi que ce soit d'autres. Bon, intérieurement, elle s'ordonna de ne pas trop s'éloigner des lumières de la ville. Au pire, elle essayerait de trouver un petit coin sympathique sur le littoral, qui soit inaccessible par les terres. Il devait bien y avoir une petite plage ou un lieu semblable derrière toute la masse de rochers.

Après avoir dégoté une bière - sans demander à Rachelle comment elle savait où les boissons se trouvaient, habituée à être surprise par les déductions de son amie - Charlie se leva pour prendre les commandes. Elle coinça alors la bouteille d'alcool entre ses genoux et posa ses deux mains sur la barre de la petite embarcation pour l'éloigner du port. Et pour un début, c'était assez prometteur ! « Oh ! génial ! C'est pas si compliqué en fait ! » Charlie était toute contente, alors que le bateau filait à toute vitesse. Elle faisait pourtant une ligne droite, pas de quoi être fière. Le plus dur serait de contourner le littoral sans abimer l'embarcation contre les rochers. Elle tourna alors doucement, ce qui ne lui demanda pas un gros effort. En réalité, Charlie semblait avoir fait naviguer des bateaux toute sa vie. « Désormais, appelle-moi capitaine ! » La jeune fille bomba le torse, faisant mine d'être très importante et très charismatique aux commandes de ce petit bateau qui contournait la petite ville. Et lorsque Charlie fut plus à l'aise, elle ne laissa qu'une main à la barre, buvant sa bière à l'aide de l'autre. « Qu'est-ce qui t'a donné envie de faire une sortie nocturne en bateau ? Surtout en m'enrôlant comme guide touristique, sans même savoir si je pouvais conduire cet engin ? » Elle était curieuse la jeune fille. Son regard en coin se posa sur Rachelle et elle espérait ne pas la débarquer en faisant un virage trop forcé. Les rochers étaient à bonne distance et les phares du bateau l'aidait à se situer et surtout à ne pas s'écraser contre quelconque obstacle.

« Tu crois qu'il y a des requins ? » Cette soudaine question traversa l'esprit de Charlie qui commençait déjà à observer la mer noire. « Je sais qu'ils aiment bien sortir la nuit. Mais il fait trop froid ici non ? » Que savait-elle des requins après tout ? Elle n'en avait pas spécialement peur - même avec ce fichu film et les documentaires sur le sujet - mais sa curiosité la poussait à poser ce genre de questions. Une petite détective en elle aimait faire des théories et des recherches, elle n'y pouvait rien.

Le bateau partit, sagement, sous la direction de Charlie. Rachelle eut un sourire, alors qu’elle se penchait vers le bord de l’embarcation, laissant ses doigts plongés dans l’eau glacée de la mer. « Oh ! génial ! C'est pas si compliqué en fait ! » Elle tourna la tête vers Charlie, captant son air enjoué. Bien évidemment qu’elle savait s’en charger, l’oracle l’avait prédit, d’une certaine manière… Le moteur ronfla, s’éloignant de plus en plus du port, de plus en plus de cette ville que la brune ne portait pas dans son cœur. L’impression de liberté l’attendait déjà, une fois qu’elle ne percevait plus l’oppressante présence de Storybrooke et de ce qui se tramait, de ce qui rendait sa tête encore plus malade que ce qu’elle ne pouvait l’être, loin de Swan et de ses mauvaises ondes. « Désormais, appelle-moi capitaine ! » Rachelle eut un sourire sardonique, se détournant de la blonde pour perdre son regard sur le large. Jusqu’à quand serait cette limite qu’elles ne pouvaient pas dépassé ? Est-ce que le bateau tomberait en panne une fois trop proche de cette liberté édulcorée ? Elle ne devait pas savoir, elle ne pouvait pas savoir. C’était la raison pour laquelle les bruits n’abordaient pas ce sujet, claquant de manière éparse dans le temps, sur des sujets différents, pas toujours évidents à déterminer. « Rêve toujours, je t’appellerai pas comme ça. » Le ton était joueur, alors qu’elle extrayait sa main gelée de l’eau, cherchant elle aussi après une boisson qui ne serait pas de la bière. Elle se prit une cannette de soldat, se fichant sur le nez du bateau, jouant avec les phares de l’appareil, les faisant suivre des points invisibles à la surface.

« Qu'est-ce qui t'a donné envie de faire une sortie nocturne en bateau ? Surtout en m'enrôlant comme guide touristique, sans même savoir si je pouvais conduire cet engin ? » Rachelle ne se retourna pas, pas plus qu’elle ne répondit dans l’immédiat. Elle n’avait pas vraiment entendu les questions de Charlie, parce que pour elle, elles ne méritaient pas de réponse. Fallait-il toujours donner une raison au comportement de la psychotique ? Ce serait ennuyeux d’essayer cela. Et elle ne pouvait certainement pas dire que ses voix lui avaient conseillé d’aller se perdre sur l’eau, Charlie la regarderait bizarrement. Et le coup du petit doigt, elle l’avait abandonné depuis longtemps. « Une envie, comme ça. Puis je savais que tu voulais me voir. » Il ne fallait pas la prendre au sérieux là desssus. Elle n’avait juste pas de raison précise à lui apporter, autre le fait que sa joueuse voulait faire un rp avec Charlie, ce qui en soit, ne serait pas dans le domaine de compréhension des deux jeunes filles. « Tu crois qu'il y a des requins ? » La question effleura la conscience de Rachelle, qui jeta son regard sombre sur les eaux noires. Des requins, ce serait si amusant. Elle haussa néanmoins les épaules, ne possédant pas de réponses dans l’immédiat. Elle n’était pas assez calée en biologie marine. « Je sais qu'ils aiment bien sortir la nuit. Mais il fait trop froid ici non ? » La température n’avait pas vraiment d’importance, mais ça aussi, la criminelle l’ignorait. L’idée l’amusait, et tandis qu’elle buvait une grande gorgée de son soda. « Dommage qu’on a pas de canne à pêche, on aurait pu essayer d’en attraper un. » Autant dire que l’image de Rachelle en professionnelle de la pêche n’était pas des plus ravissantes. Elle ne supporterait pas ça, elle n’avait pas la patience nécessaire.

Rachelle déposa sa cannette sur le sol de l’embarcation, se tournant vers Charlie, le regard pétillant d’une autre mauvaise idée. « J’imagine qu’il n’y a qu’un seul moyen de vérifier s’il y en a en dessous de nous. » Oh oui, une très, très mauvaise idée, avec une hypothermie assurée. D’autant qu’elle ne risquait pas vraiment de voir ce qu’il y avait dans les eaux avec une nuit pareille. La Lune n’était pas assez remplie, elle n’éclaircirait pas assez les fonds. Et les phares ne seraient pas d’un grand secours nous plus. Mais Rachelle se moquait bien de tous ces éléments persuasifs. Elle se rapprocha du poste de commande, coupant le contact malgré que Charlie dirige encore l’embarcation. Il ne fallut pas longtemps au silence nocturne pour tomber, le navire se faisait secoue légèrement par les vagues. « On plonge. » Et Rachelle commençait déjà à enlever sa veste et son écharpe.

Bon, Rachelle le n'appellerait pas Capitaine. Au moins, Charlie aurait essayé. Elle haussa les épaules et afficha une moue boudeuse, faussement vexée. En réalité, elle n'en voulait pas du tout à son amie. Ce serait bête d'être vexée pour ça non ? Charlie n'était pas du tout ce type de fille là. Elle essayait toujours de s'amuser, d'être le moins sérieuse possible. Soit on entrait dans ses délires, soit on la prenait pour une folle. Et elle se fichait bien de ce qu'on pensait d'elle au final. Ce qui importait à Charlie, c'était de pouvoir se changer les idées, d'éloigner tous les problèmes, de faire comme s'ils n'existaient pas. Ironique alors, de traîner avec une fille qui ne faisait que s'attirer les ennuis - selon les rumeurs. Pourtant, Charlie appréciait énormément la compagnie de Rachelle et n'écoutait pas ce qu'on pouvait dire à son sujet. Au moins, en défiant certaines règles, la jeune fille pouvait s'amuser avec elle. Comme elle ne cessait de se le dire à elle-même, tant qu'elle ne faisait pas de mal à autrui, pourquoi s'empêcher de vivre ?

Une question restait tout de même dans l'esprit de la petite blonde qui se demandait pourquoi Rachelle l'avait traînée jusqu'ici, dans ce bateau qui n'appartenait ni à l'une, ni à l'autre. Et la réponse ne se fit pas attendre. Une envie, comme ça. Charlie eut un petit sourire, peu étonnée. Après tout, il n'y avait pas à se poser de questions avec Rachelle. Il fallait suivre, observer, ne pas être étonné par son attitude. Une fois toutes ces combinaisons rassemblées, on passait un bon moment avec elle. Charlie changea donc rapidement de sujet, pour faire la discussion. Aussi, elle était curieuse de savoir ce qui se trouvait au fond de l'eau à cette heure-ci et évoqua des requins. Pour plaisanter, Rachelle parla d'une canne à pêche, qu'elles auraient dû avoir pour tenter d'en attraper un. Pas sûr que le squale soit le bienvenu à bord. « Une canne à pêche pour un requin ? On aurait vite fini à l'eau... » Cette phrase, elle l'avait dit sans même savoir que c'était ce qui l'attendait.

Finir à l'eau. Quelle drôle d'idée à cette heure-ci et pourtant... Rachelle coupa rapidement le moteur du bateau qui s'arrêta. Puis, elle retira sa veste et son écharpe. Charlie, devait-elle la suivre ? Il y avait sûrement des serviettes quelque part dans ce bateau et puis, si elle ne plongeait pas avec tous ses vêtements, elle aurait de quoi se réchauffer. Alors, sans réfléchir plus longtemps, elle retira sa propre veste, sa propre écharpe et d'autres vêtements. Elle garda cependant ses sous-vêtements sur le dos, car le naturisme ne faisait pas encore partie de ses lubies. Et puis, elle n'allait pas non plus faire un remake des dents de la mer. « On plonge ! » Sans hésitation et sans peur, la jeune fille plongea à l'eau. Elle savait nageait et n'était pas assez paranoïaque pour penser qu'un requin l'attendait la gueule ouverte. « Oh-mon-dieu ! Elle est gelée ! » Charlie riait quand même, telle une enfant qui désobéissait à ses parents. Mais elle avait eu l'habitude de pire, par le passé, entourée de deux grands gamins qu'elle avait aujourd'hui oublié. « C'est bon, je crois que j'ai encore besoin de voir Archie pour des consultations. »

Rachelle pensait chaque mot qu’elle disait, son regard bleu se posant sur les eaux sombres. Les requins n’avaient pas d’importance, le potentiel danger qu’il y en ait ne représentait rien. Il n’y avait que ce frisson de faire une chose insoupçonnée, de perdre son corps dans les eaux froides, comme pour chasser tout ce qui s’était accroché à sa peau. Un bain purificateur, en quelque sorte, qui lui donnerait très certainement un bon rhume. Les conséquences de sa soudaine envie de piquer une tête n’effrayaient pas l’oracle, ni Charlie, qui vraisemblablement ne prit pas beaucoup de temps pour considérer les paroles de la brune, pour déjà les accepter, suivant le mouvement que Rachelle avait initié, en se déshabillant aussi. La psychotique enleva son haut, écrasant par la même occasion le bout de sa cigarette sur la rambarde du bateau. Elle claqua des dents au vent froid qui lui fouetta la peau, ne s’arrêtant tout de même pas pour se frotter les bras. Cette nuit serait glaciale. Elle se gèlerait le sang, recouvrirait ses lèvres d’un bleu mortifère. « On plonge ! » Charlie fut plus rapide qu’elle, sautant déjà à l’eau. Rachelle se débarrassa de son jeans, envoyant volé ses chaussures de manière éparse. « Oh-mon-dieu ! Elle est gelée ! » Elle ne prit pas l’avertissement en compte, braquant les phrases où la blonde avait plongé, pour la rejoindre dans un saut qui manquait cruellement de grâce, plus dans une tentative de bombe humaine qu’autre chose.

L’eau la submergea, le froid lui mordit de toute part, dans son dos, sur ses jambes, sa poitrine, ses bras. Les quelques secondes qu’elle passa en apnée, les yeux fermées, les bruits s’arrêtèrent, offrant le répit tant recherché. Puis la réalité revint, crispant ses muscles, serrant douloureusement son abdomen. « C'est bon, je crois que j'ai encore besoin de voir Archie pour des consultations. » Rachelle fronça les sourcils à l’énonciation de son ancien psy. Même quand il n’était pas là à lui proposer sa pseudo-aide qui ne lui apporterait rien, il la poursuivait via les autres. Elle battit des jambes, se maintenant à la surface, ne ressentant plus le frais de l’air, s’activant pour faire couler un semblant de chaleur sous sa peau. « C’est plutôt lui qui devrait profiter d’un bain de minuit. » Ce serait plus facile pour elle de le faire couler s’il était déjà dans l’eau. Bon, il faudrait trouver un moyen pour l’attirer jusque au bord de l’eau. Après, il lui suffirait de le pousser un peu, pour qu’il tomber… Elle claqua un peu plus des dents, jetant son regard sous elle. « Bon, les requins. » Oui, parce que ces demoiselles avaient une enquête à mener sur la faune nautique. Le semblant de sourire de Rachelle l’accompagna dans sa grande inspiration, avant qu’elle ne plonge, ouvrant les yeux à la recherche d’un signe de vie. La lumière artificielle n’éclairait pas assez profondément, ses yeux ne se posant bientôt plus que sur le noir inquiétant des eaux marines. Il y avait très certainement de la vie là-dessous, mais à part quelques poissons curieux, il n’y avait aucune trace d’un squale. Quand ses poumons commencèrent à lui faire mal, elle jugea bon de revenir à la surface, ne manquant pas de tirer sur le pied de Charlie pour la faire couler, un peu.

Elle expira, inspira profondément, le dos crispé par le froid, sans qu’elle n’y prete son attention une seconde. On murmurait à son oreille, elle les écoutait, à moitié concentrée sur la réalité, à moitié concentrée sur son monde. « Je vois rien. » La déception perceptible traduisait bien sa tristesse. Pas de requin ce soir, elle n’aurait aucune chance d’en dresser un avant que le soleil ne se lève. Ce n’était pas pour autant ce qui lui bouterait son plaisir. Elle avait encore un peu de temps avec qu’une hypothermie ne la frappe de plein fouet. Rachelle devait en profiter avant qu’il ne soit trop tard. Avec de rapides gestes, elle se rapprocha de Charlie, l’aspergeant volontairement au passage. « Celle qui retient sa respiration le plus longtemps ? » Tu ne te souciais plus de rien, juste de l’ambiance enfantine qu’il y avait entre vous, celle qui tu appréciais tant, qui te faisait oublier que tu avais passé 20 ans, que tu avais des responsabilités, des malheurs. Ici, tu n’es pas Rachelle, tu n’es plus une criminelle. Tu es juste une petite fille qui chercher à s’amuser. Une petite fille perdue qui cherche, cherche encore.

Charlie avait déjà entendu dire que certaines personnes à travers le monde prenaient des bains glacés, en hiver. D'après eux, c'était excellent pour la santé - pas sûr que Jack, le personnage du film Titanic, soit d'accord avec ce dernier point mais passons. Charlie était déjà dans l'eau et essayait de ne pas se figer, battant des bras et des jambes pour se réchauffer comme elle pouvait. Rachelle ne tarda pas à la rejoindre et plongea dans l'eau gelée, éclaboussant son amie au passage. Elles avaient l'air de deux grandes gamines qui ne se souciaient absolument de rien. Ni du rhume qu'elles risquaient d'attraper, ni de l'interdiction de se baigner aussi tardivement. Et ce fut très libérateur. Charlie aimait bien repousser ses limites, lorsqu'elle restait raisonnable, pour ne plus penser à rien. Les soucis s'envolaient rapidement, et croyez-le ou pas, la jeune fille en avait. Elle n'en parlait pas, voilà pourquoi personne ne se doutait de rien. Voir Charlie souriante faisait partie du quotidien des habitants de la ville de Storybrooke. Ils ne voyaient que le coté foufou de la jeune femme, celui qu'elle n'hésitait pas à montrer. Charlie n'était pas vraiment du genre à laisser son état refléter sur son visage. À ce compte-là, elle ne s'habillerait plus, ne se coifferait plus et grognerait pour s'exprimer.

La jeune fille pensa tout de même à consulter Archie dès qu'elle en aurait l'occasion et fit part de son idée à Rachelle. Cette dernière ne tarda pas à répliquer, ce qui n'étonna pas Charlie. D'ailleurs, elle imaginait mal le docteur Hopper faire un plongeon avec elles, en plein milieu de la nuit, dans les eaux froides de la petite ville. Archie aurait plutôt été du genre à les sommer de remonter dans le bateau en chuchotant, de peur de réveiller quelques poissons. Bon, c'était une image. En réalité, Charlie ne pouvait pas deviner les réactions de son ami s'il aurait été ici. « Je l'imagine plutôt faire des bains de minuit en été, comme tout le monde. Et encore... » Cette petite réflexion resta en suspend, alors que Rachelle plongeait sous l'eau, après avoir vaguement parlé de requins. Des requins ? Où ça !? « Rachelle !!? »

Charlie n'aurait pas dû penser à son ami Archie les yeux rivés vers le ciel. Tout ce qu'elle avait vu de Rachelle était sa silhouette s'enfonçant dans les eaux profondes de la mer noire. Où était-elle passée ? La jeune fille n'avait même pas fait attention à sa petite phrase sur les requins. Tout ce qu'elle avait entendu était le nom du squale. Avait-il happé Rachelle avec sa grande mâchoires pleine de dents ? Charlie n'était plus du tout rassurée. Elle aimait se faire peur, mais lorsque les événements tournaient mal, elle était la première à paniquer. « Rachelle !?? » Allait-elle le dire encore une fois ? pensait-elle que son amie allait finir par lui répondre à l'aide de télépathie ? L'instinct de Charlie la poussait à appeler Rachelle, c'était dans la nature humaine et dans leurs habitudes. Comme lorsque vous entrez dans une pièce que vous savez vide et que vous ne pouvez pas vous empêcher de demander s'il y a quelqu'un. Charlie allait se trouver ridicule quand elle repenserait à cette soirée - si elle ne se faisait pas manger par un requin sanguinaire avant.

Soudain, quelque chose tira sur le pied de la jeune fille qui eut un hoquet de surprise, persuadée qu'un requin était en train de jouer avec. C'était la fin pour Charlie, elle savait déjà qu'elle ne pourrait rien contre un squale du nom de... « Rachelle !! » Et elle ne manqua pas de lui balancer de l'eau à la figure au passage. Plus de peur que de mal, la jeune fille poussa un soupir de soulagement et tenta de regagner son calme. Rachelle disait n'avoir rien vu. Bon, tant mieux pour elle. Charlie était encore un peu troublé par sa peur irrationnelle récente et se demandait bien ce que son amie avait pu faire sous l'eau. Puis, soudain, elle comprit. Rachelle était allée voir s'il y avait des requins. Quelle imbécile cette Charlie parfois. « Tant mieux s'il n'y a rien. Je ne veux pas faire la une du Daily Mirror en petite tenue avec un morceau en moins. » Non, sans façon.

Rachelle approcha rapidement de la jeune fille, non sans l'éclabousser au passage, et lui proposa un nouveau petit jeu. Celle qui retient sa respiration le plus longtemps ? Charlie ne répondit pas non et, une fois de plus, se laissa tenter par ces idées enfantines qui animaient la soirée. Elle plongea alors sous l'eau mais ne vit absolument rien. Alors, elle ferma les yeux et se concentra sur le temps. Les secondes passèrent lentement et, au bout de trente seconde, elle remonta à la surface, incapable de tenir plus. Et elle avait froid. Vraiment. « J'espère qu'il y a des serviettes sur le bateau, je suis frigorifiée. » Sans attendre une seconde de plus, Charlie remonta à bord de l'embarcation, toute tremblante. Elle chercha alors les serviettes et finit par tomber sur une couverture, ce qui ferait parfaitement l'affaire. Elle s’enveloppa à l'intérieur et poussa un grognement. « Et maintenant je vais me plaindre d'être totalement gelée. »