Burn them up ▬ Aspen

Sujet: Burn them up ▬ Aspen Jeu 11 Avr - 17:41

Introduction

Époque du sujet : actuelle
Date du sujet : huit avril
Ordre de passage des participants : shell - aspen

Rachelle s’était levée, avec une mauvaise envie. En soi, comme tous les jours, à chaque fois qu’elle ouvrait les yeux sur son haut plafond et qu’une pensée normale lui traversait l’esprit, elle était d’office de mauvais augure pour quelqu’un, ne serait-ce que pour elle. Aujourd’hui n’échappait pas à la règle, ses neurones foutant le bordel. Ici, sa pensée fut particulière, plus douloureuse que ce dont elle pouvait songer. Elle avait pensé à ce type, qu’elle avait tué, voilà quatre ans. C’était un anniversaire bien lugubre, qui l’encouragea et rouler dans son lit jusqu’à buter sur sa boite de médicaments et d’en avaler trois comme petit-déjeuner. Elle ne voulait plus songer à cette erreur, qui lui avait valu un tour en prison. Elle ne voulait plus revoir ce visage, marqué par l’étonnement et la douleur. Elle voulait tout oublier de cette culpabilité. Rachelle voulait beaucoup de choses, mais n’en obtenait que très peu. Elle resta là, en étoile de mer, le temps nécessaire à ce que ses médicaments fassent effets et la plonge dans une léthargie douce et familière, qui lui évitait de chercher à s’en vouloir de trop. Et ça aurait été magnifique que la journée passe comme ça, elle allongée, ne réfléchissant à rien, la tête vide de ses réflexions et de sa maladie. Bien entendu, les bruits n’obéirent pas et tournèrent, tels des vipères affamées, sur le point faible de Saqarh. Rageuse, elle se leva de son lit, si dirigeant vers la douche pour se rafraîchir sous l’eau froide et se préparer à sortir. Il fallait qu’elle se change les idées, d’une manière ou d’une autre. Charlie avait chopé un rhume depuis leur sortie nocturne et du coup, elle était hors-jeu. Elle n’avait pas envie de voir Skylar, parce que tout serait bien pire avec elle. Elle avait envie d’être seul, un peu plus que l’accoutumée.

Elle sortit de son appartement en claquant la porte, plus fort que jamais, s’aventurant à l’extérieur, s’allumant une clope avant de quitter le bâtiment et s’enfonçant dans le temps un peu plus chaud du printemps fleurissant. Elle avait abandonné son écharpe, mais gardait encore sa fidèle veste en cuir. Il lui aurait été difficile de s’en séparer, même en été. Rachelle passa de longues minutes à voguer dans les rues, ne voyant pas le regard des habitants, réussissant même à éviter Emma Swan – quelque part, ça rendait sa journée meilleure, l’oracle n’aurait pas supporté être confronté à l’explosion de ses bruits dans sa tête. Et puis, soudainement, elle s’arrêta, se faisant rentrer dedans par un type qui la suivait et qui n’étais pas conscient qu’elle pouvait s’arrêter à tout moment. Elle l’insulta, il lui rendit la pareille et partit. Rachelle observa la boutique de fleurs devant laquelle elle s’était arrêtée, observant les compositions florales qui décoraient la vitrine. Elle se dit, rapidement, qu’il y avait beaucoup trop de fleuristes pour une aussi petite ville. Mais elle n’était pas là pour faire une étude de marché, elle n’en avait rien à faire de ça. Des fleurs. C’était inutile et particulièrement moche. Ca puait, en plus. C’était tout ce que Rachelle n’aimait pas. C’était ce qu’elle déposerait sur la tombe de ce type. Ca ne serait qu’une excuse pour passer voir la dernière preuve de la plus grosse connerie de sa vie.

Rachelle écrasa sa cigarette sur le trottoir et pénétra à l’intérieur de la boutique, ne se laissant pas apaisée par le parfum ambiant, ni par la trop grosse quantité de vert. La vendeuse arriva bien vite. C’est là que la psychotique se demandait ce qu’elle foutait dans un tel magasin. Elle était un peu embarrassée, parce qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle foutait ici, ni de ce qu’elle voulait comme arrangement floral. Ça lui avait paru être une bonne idée sur le moment. Elle commença à jouer avec ses piercings, l’autre main fourrée dans sa poche. « Hum. Je voudrais des fleurs… » Oui, c’est pour ça qu’on entre chez un fleuriste généralement. Elle ferma les yeux, péniblement, face à cette pensée, se reprenant. « Pour une tombe. » T’es pas lugubre comme fille, pas du tout. Elle pressa sa tempe. Blanc. « Des fleurs blanches. » Oui, encore un peu, et on croirait que tu sais communique normalement avec les gens.

Sujet: Re: Burn them up ▬ Aspen Ven 12 Avr - 1:15

" Burn them up "

Rachelle & Aspen

Comme chaque matin, tu es debout à sept heures. Là, tu attrapes ton café et le boit cul sec pour éviter de trop sentir le goût. Lorsque c'est terminé, tu te diriges vers la salle de bain où t'attend tes vêtements et tes chaussures. Tu les enfiles et retourne dans ta chambre, regardant un peu partout et la trouvant vide. Tu essaies de ne pas pleurer pour son absence mais, c'est plus fort que toi. Tu lâches des larmes pleines de frissons. Il te manque, son sourire te manque. Ses baiser aussi. Regardant l'heure, tu te ressaisis et te dirige vers la sortie. Enfin dehors, tu respires un grand bol d'air et tu marches en direction de ta boutique. Tu te sens bien, en vie. Lorsque tu aperçois ton bâtiment, tu sautilles sur place et cour dans sa direction. Tu ouvres la porte et tourne le panneau pour annoncer : we're open ! Tu respires le parfum des fleurs fraîches. Ton sourire se forme de plus en plus. Tu te places derrière le comptoir, allume ton ordinateur et ouvre tes mails.
Mais, tu ne restes pas longtemps dessus, car ton premier client arrive. Il veut commander des fleurs pour son mariage. Formidable. Tu lui souris, prépare son ticket de commande et lui tend. Là il hésite. Il ne le prend pas. Tu le réconfortes, lui donne ton point de vue. Tu lui assures que ce n'est pas une erreur. Que c'est la femme de sa vie. Mais rien y fait, il ne sait pas quoi faire. Tu lui ranges son ticket dans la poche de sa chemise en lui disant : au cas où ce serait bel et bien la femme de votre vie, gardez le ticket. Il te sourit, te remercie et s'en va. Comme un voleur. Tu retournes derrière ton comptoir et consulte ton premier mail.

C'est un mail vraiment important. Celui de ton fournisseur de fleur. Il t'annonce une rupture de rose violette. Tu es déçus et essaie de trouver une solution. Le second mail parle d'une publicité pour chaussure. Supprimé. Les cinq suivant disent tous la même chose. Des publicités encore et encore. Tu t'ennuies et regarde le bouquet placé devant toi. Il est plutôt beau vu de près. Tu vas dans la pièce d'à côté pour chercher un pot de fleurs quand tu entends la sonnette de l'entrée retentir. Un ou Une cliente. C'est vraiment génial. Tu prends le premier pot qui est devant toi et revient de l'autre côté. Là, une fille. Assez grande et brune, tu sens l'odeur d'une cigarette pénétrer en même temps qu'elle dans la boutique. L'horreur. Tu essaies de ne pas t'en occuper mais, ça te dérange vraiment cette odeur.

Tu passes au-dessus, tu souries et te dirige vers elle. Tu sais quoi dire et faire. Alors, tu ouvres la bouche, toujours en tripotant encore le pot que tu tiens dans les mains. « Bonjour, je suis Aspen, la vendeuse et la propriétaire de ce magasin, je peux vous aider ? » Là, tu aperçois sont visage, elle était plutôt jolie quand on regardait bien. Non pas qu'à première vue, c'était une mégère ridée et pleine de cellulites. Tu admires sa fraîcheur puis aspire un peu d'oxygène. Et merde. Encore cette odeur de cigarette. « Hum. Je voudrais des fleurs... » Elle se taisait avant de reprendre. « Pour une tombe. » Oh mon dieu. Elle était là pour acheter des fleurs d'ornements. Tu continues de sourires mais, un peu moins fort. Elle te faisait un peu de peine. Elle parlait peu et vite. Comme-ci elle voulait se débarrasser vite fait de toi et de ta boutique. « Des fleurs blanches. » Tu te tournes vers ton comptoir et tu tapes la référence qui te vient le plus rapidement. Des roses. Mais si elle n'en voulait pas ? Mince. Tu devais lui demander. « Heu, vous voulez qu'elle type de fleurs ? J'ai des roses, des lys, des pâquerettes, ainsi que plein d'autres fleurs. »

Sujet: Re: Burn them up ▬ Aspen Ven 12 Avr - 10:13

Rachelle n’aimait pas être dans cette boutique, se sentant oppressée par cette odeur. Était-ce humainement possible de rester dans un lieu pareil pour plusieurs heures ? Elle avait l’impression qu’on lui avait foutu le nez dans une fleur géante. Heureusement qu’elle n’était pas allergique au pollen, sinon, elle ne serait définitivement pas venue dans cette boutique. Mais puisqu’elle avait franchi le pas, elle resterait. Elle commanderait ces putains de fleurs et irait se taper sur cette fichue tombe. Avec un peu de chance – oui, parce qu’elle y croyait encore – ça diminuerait le poids des remords. Elle avait de l’espoir, la gamine. Comme si quelques pétales et des morceaux de verdures changeraient grand-chose. Dans deux jours, si pas avant, le bouquet sera ramasser par le fossoyeur et balancée aux ordures. Et de son passage, il ne resterait plus rien qu’un souvenir amer. Pourquoi tu l’avais tué déjà ? Rachelle serra les dents, se tapa la tempe, juste à temps pour se faire interrompre par la vendeuse, qui, si elle entendit son prénom, ne le retint pas. Elle lui expliqua d’une manière un peu gauche ce qu’elle voulait, la psychotique. Elle n’a pas envie d’être ici, ni dans cette ville. Elle rêva de sa prison et de sa cellule, là où elle avait la paix, là où purger sa peine ressemblait plus à se purger d’elle-même. Elle secoua la tête, fixa son regard sur une fleur rouge, glissa sur une fleur bleue – c’était mieux, ça.

C’est à peine si Rachelle remarqua l’éloignement de la vendeuse. Elle n’en avait rien à faire, à vrai dire. Et la voix s’éleva, la sortant de ses songes. « Heu » au moins la criminelle n’était pas la seule à hésiter ici « vous voulez qu'elle type de fleurs ? J'ai des roses, des lys, des pâquerettes, ainsi que plein d'autres fleurs. » Rachelle se mit à jouer avec ses bagues, cette fois. Elle pouvait pas simplement demander un bouquet, l’avoir et repartir en moins de deux minutes ? Ah, que c’était compliqué d’avoir une composition florale. Elle avait été un peu idiote de penser qu’il suffirait de mettre le billet, d’appuyer sur un bouton et de repartir, avec le moins d’interaction sociale que possible. Comme quoi, une composition florale bien faite demandait de la patience, ce dont la brune manquait cruellement ces derniers jours. Elle faisait encore tourner les bagues autour de ses doigts, se mordant la lèvres dans sa réflexion. Tu pues la cigarette. Oh ta gu- « J’espère bien que vous avez autre chose. » C’est pour ça qu’elle n’aimait pas parler, toujours trop sèche avec ses mots, trop mordante avec le ton de sa voix. Aussitôt qu’elle se rendit compte de ce qu’elle venait de dire, elle passa une main sur ses yeux, échappant un « pardon » agacée envers elle-même. Pas foutue d’être polie plus de trente secondes, félicitation cerveau. Et avant de ressortir une autre connerie qui lui vaudrait encore les foudres de la société – en l’occurrence, les foudres de la vendeuse – elle parla, moins vindicative, toujours aussi éloignée. « Pas de roses. » Elle avait horreur des roses. Elle n’en avait jamais reçu, mais tout le romantisme que les gens brodaient autour de cette fleur l’horripilait au plus haut point. Et elle se voyait mal offrir ça à une tombe. Elle risquerait de fondre en larme assez rapidement, le cas contraire. Il lui fallait quelque chose d’impersonnel, duquel elle puisse se détacher le plus rapidement. Si elle avait assez de courage, il lui suffirait de déposer le bouquet au cimetière et de repartir au pas de course, avant que les fantômes de son passé ne resurgissent.

Rachelle continua sur son semblant de lancée. « Les lys, c’est bien. » Elle avait à peine regardé la fleuriste, ses yeux passant de fleurs en fleurs, de toutes teintes. Elle ne lui donnerait pas plus d’indication, puisqu’elle n’y connaissait rien. Ce qu’elle savait, c’était que, vu sa tendance destructrice, il valait mieux qu’elle ne s’y occupe pas. C’était trop délicat pour elle, trop fragile. Elle ne serait même pas étonnée que les fleurs en pâtissent avant de se retrouver au pied de la stèle. « Pour la suite, faites comme bon vous semble. » Eh bien, comme quoi, elle arrivait à sortir des phrases complètes, sans paraitre complètement paumée. On applaudit.

Sujet: Re: Burn them up ▬ Aspen Sam 13 Avr - 3:29

" Burn them up "

Rachelle & Aspen

Tu penses bien faire et tu es à fond dans ton travail. Mais quand tu regardes cette cliente, tu te décourages. Elle n'a pas l'air de vraiment aimer ton magasin. Elle ne veut pas faire d'effort mais, tu prends sur toi pour ne pas oser lui demander qu'elle est son problème. Elle est louche, beaucoup trop à ton goût. « J'espère bien que vous avez autre chose. » Non. Elle vient d'oser mal te parler. Tu ne le prends pas et te vexe. Elle n'est pas commode. Tu plisses ton front et te demande si tu dois lui demander de partir, ou simplement la servir et empocher l'argent. Elle est mal élevée. Elle est pressée, un peu trop. « pardon » Des excuses ? Sérieusement. C'était un grand pas pour elle si on se basait sur les premières impressions. Mais, ses excuses te touches profondément. Tu perds toutes les mauvaises pensées et retourne dans tes bonnes ondes. Tu es tout sourire. Tu continues de regarder ton écran en posant parfois des regards sur elle. Tu essaies de découvrir ses goûts. Pas facile, elle est très réservée.

« Pas de roses. » D'accord, ce n'était pas une grande romantique. Elle n'avait jamais dû en recevoir de ses amoureux. Mais, ce n'était pas bien grave. Elle était devenue gentille d'un seul coup. Enfin, elle était plus agréable avec ses excuses. Oh oui, bien plus agréable. Tu enlèves les roses de la liste des fleurs possibles. Tu regardes le reste, en imaginant déjà quelle composition floral tu pourrais faire. Mais, tu te souviens que ces fleurs seraient pour une tombe. Tout de suite, tu t'interroges sur qui elle pouvait bien aller voir. « Les lys, c'est bien. » Ah oui. Tu souries. Elle avait les mêmes goûts que toi. Des Lys. Les plus belles fleurs qui soient à tes yeux. Elles étaient pures et douces, tu adores son choix. Tant qu'elle ne te regarde pas, tu en profites pour danser sur toi-même. Une danse de la victoire ? Peut-être. « Pour la suite, faites comme bon vous semble. » Oh non. Tu n'allais pas la laisser sans sortir comme ça. Elle allait mettre la main à la pâte. C'est sûr et certain. Tu fais un petit plan dans ta tête et tu te diriges vers elle, un sourire enjôleur.

Enfin près d'elle, tu lui tapotes l'épaule. Tu lui tends un noeud, violet. Toute guillerette. « Suivez-moi, je vais vous montrer quelque chose qui pourrait vous plaire ou non. » Tu te diriges vers les dos de la boutique, en l'emmenant avec toi. La tenant par la main, tu la lâches pour aller allumer la lumière. Là, tu lui montres les nombreux pot ainsi que toutes les sortes de fleurs blanches que tu possèdes. Une fleur de Lys dans la main, tu sais quoi faire et tu espères qu'elle a de l'imagination et de la joie de vivre à revendre. « Donc, si je vous ai emmené ici, c'est pour que vous fassiez vous-même votre bouquet. J'ai bien vu que vous n'étiez pas très joyeuse. Mais, je n'ai pas envie de vous faire un bouquet qui ne voudra rien dire à vos yeux. J'ai envie que vous l'aimiez. » Tu souries, on dirait que tu ne sais faire que ça. C'est bizarre quand même.

Sujet: Re: Burn them up ▬ Aspen Dim 14 Avr - 1:23

C’était vraiment une mauvaise idée, les fleurs, Rachelle. C’est ce qu’elle se dit, alors qu’elle sent le regard de la fleuriste sur son épaule. Elle, elle se contente de regarder les fleurs, sans une étincelle dans le regard. Pour elle, du vert, ça sert à rien, même pas à faire joli ou à égayer une pièce. C’est juste… inutile. Comme quoi, l’espèce humaine arrivait à se complaire dans des tâches sans but. La psychotique manquait cruellement de romantisme et de tout ce qui pouvait s’approcher d’une notion esthétique partagée par le sens commun. C’était la guerre dans sa tête, incapable d’être en accord avec elle-même, puisqu’elle n’était pas seule, là-haut. Dans ce cas, il était impossible pour Rachelle d’apprécier les plaisirs simples de la vie, sa vie n’étant pas simple. La gaité de la fleuriste lui était inconnue. Pire, elle la rendrait presque malade. Et ce n’était pas ses médicaments qu’elle avait pris qui l’empêcherait de faire des conneries aujourd’hui. Ce n’était pas sa journée et il fallait croire qu’elle avait choisi la plus mauvaise boutique de fleurs de Storybrooke. Une chance sur trois. Fallait croire qu’elle avait une mauvaise pioche, pour une fois. Tu frémis, un frisson désagréable remontant ta nuque. Un contact, qui n’était pas la bienvenue. Son regard noir se posa sur cette fleuriste idéaliste, qui ne se doutait pas de l’erreur qu’elle venait de faire. Décidemment, la vendeuse était trop familière. Rachelle devrait lui apprendre le respect et la notion d’espace personnel. D’autant plus qu’elle se faisait attirer, une main se logeant dans la sienne, vers l’arrière-boutique. « Suivez-moi, je vais vous montrer quelque chose qui pourrait vous plaire ou non. » Elle pensa à un piège, à un règlement de compte en bonne et due forme (la fleuriste, par un quelconque moyen, avait dû apprendre qui était Rachelle. Le type pour qui elle commandait ces fleurs devait être un ami, et de fait, ça serait une vengance) mais les bruits, s’ils débattaient sur un sujet, ne s’intéressaient pas aux idées farfelues de leur hôte.

L’odeur des fleurs était plus forte et Rachelle plissa le nez. Elle n’aimait pas ce qui se profilait. Trop de fleurs. A quand les poneys et les arc-en-ciel ? Sa psychose ria, pas elle, tandis que le bleu de son regard se posa sur les différents modèles de végétaux, imperméable à la beauté des plantes – non, décidemment, c’était bien une notion qui lui échappait. Saqarh aimait la destruction, le feu, le carnage. Elle avait foutu les pieds dans un lieu qui ne lui réussissait absolument pas. Et son visage restait neutre à cette indifférence cuisante qu’elle ressentait. Une partie de sa conscience se détachait, fuyant cette réalité misérable pour s’intéresser aux méandres de son esprit dysfonctionnel. « Donc, si je vous ai emmené ici, c'est pour que vous fassiez vous-même votre bouquet. J'ai bien vu que vous n'étiez pas très joyeuse. Mais, je n'ai pas envie de vous faire un bouquet qui ne voudra rien dire à vos yeux. J'ai envie que vous l'aimiez. » C’est à peine si Rachelle l’entendit, le regard perdu dans les vagues, ne voyant plus rien de ce calvaire qui l’attendait. Néanmoins, ça ne l’empêcha pas de froncer les sourcils aux propos de la fleuriste. Elle foutait son nez dans ce qui ne la regardait pas. Et l’oracle, à cause de ça, avait une furieuse envie de casser ce petit nez, justement. Ça serait amusant, oui, et ça mettrait un peu de couleur sur ces pétales trop blancs. Elle serrait déjà son poing. Ca va faire mal. Rachelle s’approcha de la vendeuse, garda une distance de sécurité minime, la foudre dans son regard, faisant éclater autre chose qu’une tristesse morose. « Avant de te faire d’autre faux-espoirs, je vais pas faire ton boulot. Je savais pas que je signais pour une thérapie en entrant dans ta boutique. » Félicitaitons Rachelle, presque deux minutes d'un comportement presque civique, elle battait tous ses records...

Rachelle gagnait sa mauvaise humeur. Malgré ce bouquant dans son oreille, malgré son amertume de ce jour bien triste, malgré qu’elle était partie d’une bonne volonté. Elle ne voulait qu’un peu de paix, et se retrouvait avec une fleuriste trop curieuse et idiote. La psychotique était incapable d’aimer, puisqu’elle ne s’aimait pas elle-même. C’est pour ça qu’elle s’envoyait en l’air avec Skylar, c’était plus facile. Elle ne réfléchissait pas trop et se laissait porter par le courant de ses émotions merdique. Ici, si elle devait suivre ce que ses émotions lui dictaient, la brune de merde serait déjà éclatée au sol. Ce n’était pas sans compter sur ses bruits, qui lui disaient de ne pas faire ça. Ça serait dommage, d’abimer un si joli visage, et c’était vrai, que ça serait dommage. Mais les chirurgiens plastiques devaient vivre de quelque chose. Enfin, soit, puisque le débat était toujours en cours dans une partie de son esprit, elle se contenta d’arroser la pauvre vendeuse d’autres intentions vénales. « Ce bouquet ne veut rien dire. Le type dans sa tombe ne reviendra pas des morts pour faire la fête avec les bons vivants. Ce bouquet pourrira, comme tous les autres, et ça ne me donnera même pas bonne conscience puisque » Puisqu’il n’a jamais existé. Rachelle s’arrêta subitement, tournant la tête alors que toute son attention et son venin s’évaporait. Si, si, il avait existé, elle l’avait tué, elle se souvenait encore de la chaleur de son sang sur ses mains, comme si elle venait de le ramasser. Soudain, elle se sentit extrêmement sale. Elle avait ce sang, poisseux, sur les mains et elle se souvenait du gout de ses larmes, des regards, des regrets. Rachelle avait besoin de fuir et surtout, elle avait besoin d’air frais. Le parfum des fleurs la rendait mal à l’aise, son passé la rendait malade. Alors, brusquement, elle rebroussa chemin, se moquant d’être suivie – dans son esprit, la fleuriste n’existait plus – pour arriver jusqu’à l’entrée, claquant la porte dans son sillage et se penchant sur ses genoux, respirant cet air dont elle mourrait.

Sujet: Re: Burn them up ▬ Aspen