Encore un matin [PV Ilyia]

Sujet: Encore un matin [PV Ilyia] Mar 14 Mai - 1:19

Introduction

Époque du sujet : Actuelle
Date du sujet : 14 Mai.
Ordre de passage des participants : Evan - Ilyia.

Evan se sentait étrange, ce matin-là. Il reconnaissait déjà les symptômes : ce serait une de ces journées où il oscillerait entre la bonne et la mauvaise humeur sans savoir quand l’une ou l’autre allait frapper, traîtreusement, comme un couteau planté entre les omoplates. Il détestait ce genre de début de journée où il ne savait pas sur quel pied danser, ayant encore plus l’impression d’être un funambule en équilibre ou une bombe à retardement déréglée capable d’exploser sans prévenir à n’importe quel moment. Une ride soucieuse creusée entre les sourcils, il n’avait même pas eu assez de motivation ni assez d’appétit pour se préparer un petit déjeuner convenable et s’était contenté d’avaler un bol de café avant de revêtir un jean et un vieux t-shirt pour travailler. Peindre lui permettrait de se vider la tête, et avec un peu de chance, d’y voir un peu plus clair pour la journée.

Montant à son atelier, il ouvrit un peu les volets histoire d’avoir un minimum de lumière sans en être inondé, et alla vérifier ses tableaux peints la veille et l’avancée du séchage. Les observant tous attentivement d’un œil critique, il en repéra trois qui pourraient convenir pour sa prochaine exposition, un qui n’était pas assez bon et qu’il décida de jeter plus tard, et un autre dont il ne savait trop que faire pour le moment. S’en détournant après avoir noté tout ça mentalement, il alla s’asseoir à sa table de travail et y accrocha une grande feuille blanche, son instinct le portant vers le crayon pour une nouvelle étude. Un livre de croquis de Léonard de Vinci, trouvé par hasard chez le libraire, était déjà ouvert sur le pan de travail et le jeune homme s’était passionné pour les esquisses que l’anatomiste avait réalisées du corps humain. Les mains surtout, avaient attiré son attention. Curieux et surtout désireux de s’approprier l’exactitude scientifique de Léonard, Evan avait décidé de s’y essayer. Rien de tel qu’un exercice pointu pour se concentrer pleinement et retrouver cet équilibre étrange qu’il était obligé d’aller chercher au fin fond de sa conscience.

Un crayon bien aiguisé en main, il s’absorba dans son travail. Suivant des yeux le tracé de la main, il la reproduisit sur le papier avec la minutie d’un horloger, prenant son temps pour crayonner chaque pli de peau, chaque ombre sur la paume. Ce travail de fourmi l’apaisait. Il s’oubliait dans ses crayonnés, et surtout oubliait le bordel infernal que sa tête pouvait être par moments.

Il travaillait depuis deux bonnes heures lorsque le grincement de la porte le tira de sa concentration. Sourcils légèrement froncés, il tourna la tête pour identifier l’intrus mais se détendit légèrement en reconnaissant la chevelure rousse qui se tenait dans l’encadrement. D’un geste de la main, il lui fit signe d’entrer et se pencha de nouveau sur son croquis, qu’il avait pratiquement achevé. Il resta silencieux quelques minutes encore, puis se redressa et posa son crayon. Puis il se rejeta sur le dossier de sa chaise et la fit pivoter vers Ilyia, avec une moue moitié contrite, moitié ironique :

« Désolé, je sais que ce n’est pas très poli de ne pas dire bonjour mais j’étais… absorbé, comme tu vois. » dit-il en désignant d’un geste vague les multiples croquis sur l’établis. « Quelle heure est-il, au fait ? J’ai oublié de regarder l’heure en me levant et je n’ai pas de pendule dans cet atelier… »

Se levant de sa chaise, il déploya sa longue silhouette pour s’étirer, puis laissa échapper un soupir avant de reporter son regard sur son amie –l’une des seules.

« Qu’est-ce qui t’amène donc par ici ? Ma compagnie irremplaçable te manquait déjà, depuis mercredi ? » interrogea-t-il avec ce qui semblait être une ébauche de sourire.

Sujet: Re: Encore un matin [PV Ilyia] Mar 14 Mai - 18:24

Me réveillant très tôt ce matin, ne pouvant plus dormir je décidais de terminer les dossiers que j'avais ramenés à la maison, après avoir pris un bon déjeuner et une bonne douche, sachant que j'allais travailler cette après-midi, j'avais enfilé une chemise blanche et une jupe noire. Depuis quelques jours je dormais peu et plutôt mal, je ne savais pas vraiment de quoi ça pouvait venir.

Je passais deux bonnes heures plonger dans les dossiers, et seule la sonnerie de mon téléphone m'arrêta. Il y aurait bientôt une exposition en ville, et j'avais pris les devants en déclarant qu'Evan aurait des toiles à exposer, seulement connaissant la réputation du peintre l'organisatrice préférée passer par moi, me harcelant de message et d'appels au passage...

Je savais ce qu'il me restait à faire si je voulais avoir un semblant de paix, rendre visite au peintre croisant les doigts pour qu'il soit de bonne humeur, je me dirigeais vers la cuisine, j'avais faits des muffins la veille connaissant Evan, il n'aurait rien avalé pour le petit déjeuner, je glissais donc deux muffins dans une poche en papier avant d'attraper mon sac, ma veste et mes clés de voiture.

A force je finissais par connaître le chemin par coeur, j'adorais l'atelier du peintre, je pouvais passer des heures dans cette pièce à regarder les coups de crayon du jeune homme prendre forme. J'admirais sa capacité de créer, à le voir ça semblait si simple, il rendait ça presque facile, et quand il s'adonnait à la peinture il était très calme, quand on savait de quoi il était capable, ou que l'on avait vu une de ces crises on avait du mal à y croire.

Je me garai rapidement dans l'allée, je fouillais dans mon trousseau de clés pour trouver le double qui me permettrait d'entrer chez le peintre, une fois passé la porte d'entrée je manquais de glisser sur des lettres qu'Evan n'avait apparemment pas lus, j'aurais dû mettre des ballerines à la place des talons aiguilles pour lui rendre visite, la prochaine fois je ne me ferais pas avoir, je les ramassais avant de me diriger vers l'escalier qui me conduirait vers son atelier.

J'ouvris la porte qui ne manqua pas de grincer, chose qui me fit légèrement grimacer, je jetais un coup d'oeil au jeune homme, qui était visiblement en pleine création, il me fit un geste m'indiquant que je pouvais entrer, je m'avançais vers son bureau, les lettres dans une main et les muffins dans l'autre, après quelques minutes il décrocha de son dessin, pivota vers moi et prit la parole.

- Désolé, je sais que ce n’est pas très poli de ne pas dire bonjour mais j’étais… absorbé, comme tu vois. Quelle heure est-il, au fait ? J’ai oublié de regarder l’heure en me levant et je n’ai pas de pendule dans cet atelier…

- Ne t'en fais pas, j'aurais dû prévenir... Oui je vois ça, et bien il est ... 9 h 30.

Je pris le temps de vérifier mes propos en regardant ma montre, puis le jeune homme se leva et poussé par ma curiosité, je fis le tour de la table pour admirer les croquis d'Evan de plus près, pendant que le jeune homme s'étirer, puis soupira avant de rendre à nouveau la parole.

- Qu’est-ce qui t’amène donc par ici ? Ma compagnie irremplaçable te manquait déjà, depuis mercredi ?

- Ce qui m’amène ? Un petit déjeuner, ton courrier et l'organisatrice de l'exposition qui a passé le week-end à me harceler afin de savoir si tu avais des tableaux de prêt, histoire qu'elle sache à quoi s'attendre.

Je posais les lettres sur un coin de son bureau espérant qu'ici il y prête un peu plus d'attention et je lui tendis la poche contenant les muffins, dans ces mauvais jours il pouvait aller jusqu'à arrêter de manger, vous pouviez lui préparer n'importe quoi, rien ne semblait pouvoir passer... Il me semblait assez calme ce matin, je préférais quand même m'en assurer.

- Tu n'as pas déjeuner n'est ce pas ? Et oui figure-toi tu m'as manqué... Comment tu te sens aujourd'hui ?

Sujet: Re: Encore un matin [PV Ilyia] Jeu 16 Mai - 15:38

La venue d’Ilyia n’était peut-être pas une si mauvaise chose au final. L’instabilité de son humeur ce matin-là le poussait à être sur ses gardes face à lui-même, et sans intervention extérieure, il resterait sans savoir quoi faire face à cette espèce de dualité, incapable de se décider à aller vers son docteur Jekyll ou son Mr Hyde intérieur. Il avait besoin d’une poussée dans le dos pour aller vers l’un ou vers l’autre, et mieux valait que ce soit vers le premier. Laissé seul face à ses humeurs changeantes, Evan pouvait sombrer dans des tréfonds qui pouvaient s’avérer pire que les jours où il était de mauvaise humeur. La prudence aurait recommandé de le laisser seul pour épargner son entourage ; mais il savait aussi pertinemment que c’était le meilleur moyen pour qu’il ne s’en sorte pas. Lucide sur sa situation, Evan répugnait à demander de l’aide mais savait qu’Ilyia était l’une des seules personnes à connaître son fonctionnement et dont la présence avait un effet, aussi minime soit-il, sur ses humeurs. Il ignorait si c’était un processus inconscient ou si c’était parce qu’il faisait l’effort d’être meilleur en sa présence, mais incontestablement, elle seule –avec la petite Rose Caffrey peut-être- avait la capacité de le pousser dans la bonne direction.

- Ce qui m’amène ? Un petit déjeuner, ton courrier et l'organisatrice de l'exposition qui a passé le week-end à me harceler afin de savoir si tu avais des tableaux de prêt, histoire qu'elle sache à quoi s'attendre. Répondit Ilyia à sa dernière question en lui tendant un sachet de papier et en déposant le courrier –accumulé depuis trois jours au pied de sa porte- sur le bureau. Evan s’en empara sans la remercier autrement que d’un hochement de tête, et alla jusqu’à la fenêtre pour ouvrir en grand ses volets, laissant enfin entrer la lumière du jour qui était désormais bien avancé. S’asseyant sur le rebord pour profiter du soleil tout en petit-déjeunant, il invita Ilyia à le rejoindre d’un signe du menton. Le bord de la fenêtre du premier étage était côté plein sud, donnant directement le port ; en d’autres termes un endroit plutôt agréable en une matinée ensoleillée, bien que fraîche, comme celle-ci. Peut-être que la journée allait aller en s’améliorant, finalement.

- Tu n'as pas déjeuner n'est ce pas ? Et oui figure-toi tu m'as manqué... Comment tu te sens aujourd'hui ?

Evan haussa les épaules. Si seulement il le savait lui-même, ça lui faciliterait grandement la vie.

« Couçi-couça. » se contenta-t-il de répondre en tendant l’autre muffin à Ilyia. « On va dire que c’est bon signe. Merci pour les muffins, c’est toi qui les as faits, je suppose… ? »

Incapable de tenir en place plus de trois minutes lorsqu’il ne dessinait pas, Evan se leva et alla jusqu’aux tableaux en train de sécher de l’autre côté du mur. Décrochant le drap qui les protégeait de la lumière du soleil, il les révéla à la lumière du jour, permettant à Ilyia de les voir et à lui-même de les inspecter d’un œil critique.

« Des tableaux pour une exposition, ce n’est pas ça qui manque… Il y a le choix : des études au fusain, des paysages de la ville, des réinterprétations d’autres tableaux… J’ai quelques portraits dans le coin là-bas aussi. Quelques aquarelles en réserve… Ca dépend de ce que l’organisatrice veut comme ligne directrice. Au pire je peux compléter en en faisant d’autres pour étoffer. » réfléchissait-il à voix haute, se parlant autant à lui-même qu’il parlait à Ilyia. Effleurant un des tableaux du bout des doigts, il constata qu’il était sec et le décrocha de son support pour aller le poser avec les autres. Il y avait de tout dans ce fatras, des paysages réalistes, des caricatures, d’autres dessins sortis tout droit de son imagination, des œuvres épurées, d’autres sombres et indéchiffrables… Evan était peut-être un névrosé, mais ça avait au moins le mérite de lui garantir une production aussi diverse que variée. Il fallait bien voir un côté positif à tout.

« Et si on allait en discuter au café, ou sur le port ? Je m’en voudrais de te garder enfermée dans cet atelier alors que tu te donnes du mal pour me rendre service. Tu as l’air pâlotte en plus, un peu d’air frais et de soleil te fera du bien. Deal ? »

Sujet: Re: Encore un matin [PV Ilyia] Ven 17 Mai - 18:17

Juste après lui avoir remis les muffins Evan se dirigea vers la fenêtre ouvrant les volets laissant entrer la lumière et une vague de fraîcheur, il s'assit sur le rebord avant de me faire signe de le rejoindre, chose que je ne tardais pas à faire, il avait une vue magnifique sur le port.

Quand je demandais au peintre s'il avait déjeuner et comment il se sentait, il se contenta d'hausser les épaules, le jeune homme semblait d'humeur assez neutre, je l'avais déjà vu passer d'un calme le plus total à une rage noire en quelques secondes. C'était plutôt impressionnant... Je tenais quand même à lui demander comment il se sentait, je n'allais pas le traiter différemment des autres personnes juste à cause de ses humeurs changeantes.

- Couçi-couça. On va dire que c’est bon signe. Merci pour les muffins, c’est toi qui les as faits, je suppose…

J'attrapais le muffin qu'il me tendait, le remerciant mais avant que je n'eu le temps de reprendre la parole il était déjà parti de la fenêtre où je prenais appui. Je n'avais jamais vu Evan tenir en place très longtemps sauf quand il dessiner.

- Oui, j'ai voulu tenter quelque chose de différent.

Le peintre retira le drap protégeant ces peintures me permettant d'y jeter un coup d’œil. Comme hypnotisée je ne tardais pas à mon tour à m'approcher des toiles, il avait ce don-là de faire passer des tas de choses dans ses toiles. De faire passer des sentiments ou de faire remonter certains souvenirs à la surface...

- Des tableaux pour une exposition, ce n’est pas ça qui manque… Il y a le choix : des études au fusain, des paysages de la ville, des réinterprétations d’autres tableaux… J’ai quelques portraits dans le coin là-bas aussi. Quelques aquarelles en réserve… Ca dépend de ce que l’organisatrice veut comme ligne directrice. Au pire je peux compléter en en faisant d’autres pour étoffer.

- D'après ce que j'ai compris le thème serait de l'ombre à la lumière.

Je regardais faire le jeune homme, attendant sa réaction, j'avais passé le week-end à la rassurer l'organisatrice qu'elle aurait bien des tableaux d'Evan à exposer, et d'après ce que j'avais pu voir c'était bel et bien le cas.

- Et si on allait en discuter au café, ou sur le port ? Je m’en voudrais de te garder enfermée dans cet atelier alors que tu te donnes du mal pour me rendre service. Tu as l’air pâlotte en plus, un peu d’air frais et de soleil te fera du bien. Deal ?

En l'entendant me dire que j'étais pâlotte je posais mes mains sur mes joues, je dormais mal, ça devait surement venir de là. Mais j'étais contente que le jeune homme propose une sortie, j'appréciais le voir ailleurs que dans son atelier.

- Deal.

Je souris avant de me diriger l'escalier par lequel j'étais arrivé un peu plus tôt, une fois près de la porte d'entrée je ne tardais pas à me tourner vers le jeune homme, le sourire aux lèvres avant de reprendre la parole.

- N'oublie pas de prendre une veste, il fait frais dehors.

Sujet: Re: Encore un matin [PV Ilyia] Mer 29 Mai - 12:15

Sortir n’était pas une mauvaise idée après tout, et surtout, était indicateur de la tendance d’humeur du jeune homme. Les jours où ça n’allait pas, il évitait carrément de mettre un pied dehors, autant pour éviter de faire du mal à son entourage sans le vouloir que par envie de rester cloîtré chez lui. Le monde extérieur était hostile, sombre, un trou noir prêt à l’aspirer et le mettre en pièces. Autant rester enfermé, dans sa bulle, où il maîtrisait encore un peu ces névroses qui le bouffaient petit à petit en attendant qu’une main salvatrice ne vienne le tirer de ce bourbier. Chose qui arrivait rarement. Seulement quand Ilyia passait à l’atelier. Autrement, il ne pouvait compter que sur la force de ses bras et surtout de sa volonté, qu’il sentait faiblir de jour en jour. Parfois, il s’apercevait avec un effroi mêlé de résignation qu’il avait de moins en moins la force de lutter contre la mélancolie ou l’inconstance.
Heureusement Ilyia avait pointé le bout de son nez. Avec sa jolie frimousse de rouquine, elle amenait un peu de couleurs dans cet atelier qui n’en était pourtant pas dépourvu mais paraissait souvent trop gris ou mort aux yeux d’Evan. Avec elle, le monde paraissait presque… vivable. Un exploit pour cet asocial notoire. Alors oui, un jour comme celui-là où ça n’allait pas trop mal, il pouvait bien faire l’effort de l’emmener se promener. C’était bien le moins qu’il pouvait faire.

- Deal. Rétorqua-t-elle d’ailleurs. Evan acquiesça, et ouvrit la porte de l’atelier avant de s’effacer pour laisser passer Ilyia en première. Il referma la porte à clés derrière lui non sans avoir refermé les volets, un vieux réflexe presque maniaque, comme si quelqu’un pouvait grimper sur la façade pour jeter un œil à ses créations sans sa permission. Evan était extrêmement pointilleux sur le choix des œuvres qui pouvaient être vues et celles qui ne devaient pas l’être, et sur qui le pouvait et qui ne le pouvait pas, avec un côté paranoïaque. Mais c'était la seule manière qu’il avait de préserver ce monde à peu près cohérent qu’il s’était construit. Descendant l’escalier derrière la jeune femme, il ne s’arrêta que lorsqu’elle se retourna vers lui près de la porte d’entrée avec ce sourire dont elle avait le secret, un de ceux que Fitzgerald avait si bien su décrire… Comment était-ce déjà ? Un sourire de quelqu’un ‘qui vous comprenait dans la mesure exacte où vous souhaitiez être compris. Qui croyait en vous comme vous auriez voulu croire en vous-même’.

- N'oublie pas de prendre une veste, il fait frais dehors.

Evan esquissa à son tour un sourire et attrapa sa vieille veste en cuir sur le porte-manteau avant de l’enfiler.

« Voilà, maman. On peut y aller maintenant ? » ironisa-t-il gentiment en lui ouvrant la porte pour à nouveau la laisser passer. La bizarrerie du genre humain l’avait gratifié d’un bon nombre de problèmes d’humeurs et de manies, mais curieusement, il avait toujours été un gentleman, à sa façon. Il était peut-être un sacré névrosé, mais il avait quand même conservé ses bonnes manières.

Drôle de duo qui sortit dans la rue qui longeait le port, la petite rouquine aux airs de gentille petite fille, et le grand brun taciturne avec une dégaine de marginal. Evan se demandait souvent pourquoi Ilyia continuait à passer du temps avec lui, alors qu’elle devait sûrement avoir d’autres amis plus intéressants et moins compliqués que lui. En un sens il sentait bien qu’elle serait parfois mieux sans lui, mais de l’autre, il était hors de question d’imaginer son quotidien sans elle. Il s’était habitué à sa présence et la considérait maintenant comme acquise dans sa vie de tous les jours. Qu’elle en sorte avait quelque chose d’inadmissible. Et le pire, c’était qu’il était sûr qu’elle s’en doutait. Elle avait déjà eu affaire à sa possessivité par le passé, la pauvre.

« Voilà, on est mieux ici. Tu as l’air fatiguée Ilyia, tu as beaucoup de boulot en ce moment ? » Il marqua une courte pause, avant d’ajouter : « Je sais que je suis loin d’être le confident le plus agréable de la ville, mais tu sais que si tu as des problèmes, tu peux m’en parler… ? »

Sujet: Re: Encore un matin [PV Ilyia] Lun 3 Juin - 14:01

Evan qui proposait de sortir, je n'allais pas refuser, au contraire j'avais bien l'intention d'en profiter, malgré ces humeurs changeantes, j'appréciais sa compagnie, ces sautes d'humeurs faisaient partie de lui, je les acceptai, le peintre m'acceptait même avec mes défauts, certes moins handicapant que les siens mais ce n'était pas une raison pour le laisser se renfermer davantage.

En passant devant l'entrée je lui conseillais fortement de prendre une veste. C'était comme un réflexe, je prenais soin des gens que j'aimais, et je voulais à tout prix leurs éviter d'être blessé ou bien malade. Je me connaissais, s'il attrapait froid lors d'une sortie qu'il avait proposé, je m'en voudrais, et je passerais mon temps à l'appeler ou à lui envoyer des messages pour savoir comment il se portait. Je chassais rapidement cette pensée en entendant la voix du jeune homme.

- Voilà, maman. On peut y aller maintenant ?

Je souris me retenant au passage de lui ajuster sa veste mon regard rivé sur lui, le jeune homme venait de m'ouvrir la porte. Je l'avais toujours vu se conduire comme ça, en parfait gentleman, même dans ses moments les plus sombres, il avait toujours ce petit truc, des petits réflexes de ce genre-là, j'ignorais même s'il en était conscient.

Je ne prêtais pas vraiment attention au regard des gens, bien que certaines fois ces regards étaient gênants, j'étais plus gêné pour Evan que pour moi, je ne manquais donc pas de foudroyer du regard tous ceux qui osez nous lancer un drôle de regard. Ne voulant pas attirer encore plus l'attention, en général cette technique fonctionner bien, c'était ma manière détournée pour le protéger.

Je profitais de la vue du port et de l'air frais, j'avais beau voir ce port tous les jours il avait toujours eu quelque chose qui me passionnée, je pouvais y rester pendant des heures sans m'en rendre compte, la présence du jeune homme avait comme un effet apaisant, j'étais plus tranquille après l'avoir vu, j'avais du mal à passer plusieurs jours sans vérifier qu'il aille bien, voulant être là dans les bons comme dans les mauvais jours. Il faisait partie de ma vie comme je faisais partie de la sienne, si je me mettais en colère contre lui ça ne durer jamais longtemps, c'était étrange, mais j'avais l'impression que sans lui je finirais vite par m'ennuyer...

- Voilà, on est mieux ici. Tu as l’air fatiguée Ilyia, tu as beaucoup de boulot en ce moment ? Je sais que je suis loin d’être le confident le plus agréable de la ville, mais tu sais que si tu as des problèmes, tu peux m’en parler… ?

Certaines fois il me donnait l'impression d'être un livre ouvert, ça avait quelque chose d'inquiétant et sécurisant à la fois, je souris à nouveau posant ma main sur son bras. Mon but n'était pas de l'inquiéter mais s' il sentait que j'allais mal et que je ne lui disais rien... Je ne voulais pas qu'il se fasse du souci pour rien.

- Je ne t'échangerai pour personne, je me fiche que tu sois le meilleur ou non tant que tu restes toi. Et je sais que je peux t'en parler, ce n'est rien de grave à proprement parler, je dors mal en ce moment, du coup j'utilise ce temps pour m'avancer dans mon boulot. Tu vois ce n'est rien.

Je tentais de lui offrir un sourire réconfortant. Je n'aurais qu'à prendre des vitamines et le tour serait joué. Je n'étais pas du genre à me plaindre, loin de là, ce n'était qu'un mauvais moment à passer. J'appellerais l'organisatrice de l'exposition, elle finirait par me laisser respirer un peu.

- Ne t'en fais pas, une fois ces dossiers bouclés, et l'exposition passée tout ira mieux. Et pour toi tout va bien j'ai l'impression que tu as encore perdu du poids ?

J'espérais sincèrement me tromper, seulement je connaissais la fâcheuse habitude qu'il avait d' "oublier" de se nourrir, on faisait une belle équipe, un qui mangeait à peine, et l'autre qui dormait peu...

Sujet: Re: Encore un matin [PV Ilyia]