Iris n'a aucune identité à Storybrooke puisqu'elle n'a jamais quitté le royaume des contes, étant épargnée de la malédiction grâce au sortilège de protection de Cora Mills. Même si elle a bien l'intention de s'y rendre pour aller chercher Joshua et Lucile.




Iris est une fée appartenant au monde des contes, et à l'apparence d'une belle jeune femme ingénue aux cheveux brun-roux ayant à peine vingt ans. Or, elle est bien plus âgée qu'il n'y paraît puisqu'elle veille sur la famille Beaudelaire depuis la naissance du premier garçon, et qu'elle existait déjà avant cela, en tant que simple fée parmi tant d'autres, en tant que petite demoiselle aux ailes scintillantes et à la volonté de fer. Son âge réel? Elle n'en a pas la moindre idée. Mais de toute manière, il s'agit d'un détail futile et sans importance perdu dans la poussière du temps. Tout ce qu'il faut retenir, c'est qu'elle est devenue marraine-fée il y a seulement vingt-quatre ans, et a été désignée pour protéger la famille Beaudelaire.  

Le rêve de toute fée était de devenir marraine. Pour atteindre ce rêve, Iris s'était battue ardemment, suivant fidèlement les préceptes de la fée bleue en récoltant la poudre magique dans les mines des nains et en guidant toutes les âmes perdues qui croisaient sa route. La jolie fée avait toujours été un tantinet aventureuse et tête en l'air, rêvant d'aventures et de rencontres merveilleuses, d'êtres à guider et de quêtes à accomplir... Elle usait de ses pouvoirs avec sagesse et altruisme, son empathie naturelle l'aidant à comprendre et à conseiller ceux qui en avaient besoin. Elle essayait d'être juste, mais parfois, sa trop grande bonté, pour ne pas dire sa naïveté, lui faisaient accorder son aide et sa foie en de mauvaises personnes. Mais Iris était une idéaliste, persuadée que chacun avait de bons côtés et méritait qu'on lui accorde une nouvelle chance; quelles que soient les mauvaises actions qui avaient pu être commises. Car tous faisaient des erreurs, elle en première. Une naïveté dangereuse, qui malgré la prudence naturelle d'Iris lui joua (et lui jouera encore) de nombreux tours dans sa vie de fée. Ce qui ne l'empêcha jamais de continuer à conseiller et aider les méchants comme les gentils. Elle était persuadée que l'amour, la diplomatie et la persévérance pourraient lui permettre de faire ressortir la bonté du cœur de chacun. Elle croyait au véritable amour sans limite aucune, à l'amour des contes de fée qui malheureusement lui serait toujours refusé... C'était le seul regret d'Iris : elle n'avait pas le droit de vivre amoureuse, pas le droit de vivre une aussi belle histoire que celle des princes et princesses du royaume.
Mais tant pis, elle ferait tout pour que les belles histoires des autres se réalisent, que tous puissent avoir une fin heureuse.
Idéaliste, vous dis-je. Mais une idéaliste à la détermination sans faille.  

Cela lui valut d'être nommée marraine et de se voir remettre sa baguette magique. Iris en tira une immense fierté, même si elle déchanta rapidement en découvrant l'immense travail qui l'attendait. Car la famille qu'on lui avait assigné était... particulière. Le père de famille n'était nul autre que Barbe Bleu, un homme charmant... du moins jusqu'à ce qu'il assassine une à une toutes ses épouses après qu'elles lui aient désobéis. Et les enfants allaient se révéler être l'incarnation de chacun des sept pêchés capitaux.  
Mais Iris ne perdit jamais espoir. Proche de Barbe Bleu, elle s'était présentée à lui sous sa vraie identité, cherchant à le raisonner, à l'empêcher de commettre ses méfaits. Mais il ne l'écoutait jamais, si entêté que même ses paroles avisées n'arrivaient à lui faire entendre raison. Iris se sentait terriblement coupable envers les femmes tuées, et les enfants orphelins de mère qui en résultaient. Mais elle ne pouvait ni ne voulait dénoncer ou blesser Barbe Bleu parce qu'il était son protégé et que s'il était arrêté, les enfants seraient définitivement orphelins.. Or, malgré tous ses défauts, c'était un père exemplaire et tout cet amour qu'il avait pour ses enfants empêchait Iris d'agir. Elle ne voulait pas les voir livrés à eux même trop tôt, mais qu'ils soient heureux, tout simplement. Et cette peur de leur faire du mal en les confrontant à une vérité trop dure à accepter la laissa en retrait.

La fée veillait sur chaque enfant avec attention, les protégeant avec une dévotion sans faille. Elle les aimait tous énormément, ils étaient ses protégés et elle aurait donné sa vie pour eux. Même s'ils ne connaissaient pas son existence.
En effet, Iris était en vérité une fée extrêmement réservée. A part à Barbe Bleu à qui elle s'était dévoilée, elle restait dans l'ombre, aide secrète et mystérieuse aidant un nombre incalculable de fois les enfants sans qu'ils n'en aient réellement conscience -ou alors sans comprendre qui ou quoi veillant sur eux avec tant d'attention. Usant de sa magie pour changer d'apparence, elle les soutenait, prenant par exemple la forme d'un oiseau multicolore montrant le chemin à Alicia et Edward qui s'étaient perdus dans un passage secret de leur grand manoir, d'une vieille dame soignant les écorchures de Joshua après une chute, d'une petite fée invisible venant chantonner à l'oreille des enfants pour les aider à s'endormir... Elle se souvenait de chaque instant ou elle les avaient aidés, directement ou indirectement. Elle ne cessait toujours pas de surveiller comme la fée protectrice qu'elle était les moindres faits et gestes des jeunes gens devenus grands, aujourd'hui.
Non, elle n'avait jamais vraiment osé se confronter directement à eux, par timidité. Excepté à Lucile qui l'avait découvert d'elle-même, et à qui elle avait fait promettre de garder sa vraie nature secrète. Mais tous un jour ou l'autre l'avait aperçue, cette petite jeune femme brune au regard tendre qui veillait éternellement sur eux; les protégeant des autres, mais aussi d'eux-mêmes. Elle essayait de faire au mieux, mais elle ne pouvait pas tout prédire ni tout contrôler, à son grand malheur. Et un jour, le drame arriva.

L'envie de Tristan mêlée à la colère de Joshua et à la découverte du tas de mensonges que leur dissimulait Barbe Bleu avait poussé l'aîné de la famille au meurtre de leur père. Iris savait qu'elle ne cesserait jamais de se sentir coupable et de se blâmer éternellement pour ne pas avoir été là pour empêcher le crime. Mais elle ne restait pas toujours présente à la maison, et à ce moment là elle s'était échappée dans une de ses rares mais folles envolées à la découverte du reste du monde. Revenue trop tard, elle fut confrontée à des enfants brisés, traumatisés. C'était de sa faute, elle en était persuadée. Si seulement elle avait pu stopper Barbe Bleu, ils n'auraient pas été orphelins. Elle était autant voir plus coupable que Joshua dans cette affaire. Et son coeur en peine pleurait désespérément sa culpabilité et sa souffrance d'avoir été inutile. Mais elle devait être forte.
Malgré ses tendances moralisatrices, Iris ne reprocha pas tout à Joshua. Car tous avaient droit à une seconde chance, et que ce n'était pas de sa faute si son pêché était la colère. Alors elle s'était dévoilée à lui, au nouveau chef de famille, se présentant comme sa marraine. Ils avaient parlés, longtemps. A la fin, il avait accepté de ne pas dire à ses frères et sœurs qu'elle était leur bonne fée. Et elle l'avait placé en face de ses fautes sans pour autant le dénigrer.
Tous faisaient des erreurs. Même elle. Surtout elle.

Et comme pour encore compliquer les choses et rajouter à sa culpabilité, la malédiction frappa et l'aîné et la cadette; les deux seuls au courant de son existence, furent transportés dans un autre monde. Tandis que elle et les cinq autres enfants furent protégés par le sort de Cora Mills, enfermés hors du temps pendant vingt-huit longues années ou Iris fut incapable de faire quoi que ce soit pour aider ses protégés...

Mais aujourd'hui la malédiction est enfin brisée.

Les Beaudelaire avaient besoin d'elle, plus que jamais. Apprendre à survivre seuls n'était pas tâche aisée, et Iris devait être plus prudente encore, plus attentive. Empêcher Alicia de se faire attraper lorsqu'elle était poussée au vol, continuer à chanter secrètement des berceuses à l'oreille de Juliette pour apaiser sa détresse et ses larmes, soutenir Tristan et Cassidy dans leur nouveau rôle de chefs de famille, tenter de tous les garder dans le droit chemin et de les aider pour qu'ils s'en sortent honnêtement, trouver un chemin vers l'autre monde pour réunir tous les enfants et leur donner leur fin heureuse... Cela lui prenait tout son temps. Plus déterminée que jamais à réparer ses erreurs, à rassembler les morceaux brisés et à protéger les siens. Elle avait été une marraine terriblement incompétente, tout ce temps. Elle n'avait rien pu faire pour les aider, mais elle n'échouerait plus.

Peut-être était-il temps qu'elle se montre au grand jour et révèle sa véritable identité aux enfants restants, pour les aider au mieux, directement. Elle était leur marraine, leur protectrice et elle n'aurait de cesse que de les défendre pour et contre tout.  

Quoi qu'il advienne.