Dirty little secret Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : 7 Juillet 2013 Ordre de passage des participants : Tara/Shéhérazade & Sean/Shah-Riar

Quelques jours plus tôt...

Tapie dans la pénombre, une silhouette svelte et élancée sortit de sa cachette pour se diriger vers l'entrée des locaux du Daily Mirror. À pas de loups, l'ombre se faufila jusqu'à la porte pour l'ouvrir à l'aide d'un tournevis et d'une carte de crédit. Par chance, aucune alarme ne retentit et la silhouette se faufila à l'intérieur du bâtiment. Tara referma la porte derrière elle et retira la capuche qu'elle avait glissé sur ses cheveux. Les lieux étaient plongés dans l'obscurité totale. La jeune femme sortit une lampe de poche de son jean et commença à avancer précautionneusement dans l'office. Plissant les yeux pour scruter la pièce du regard, elle se mit à la recherche d'un bureau précis, celui de Sean Farrakhan. Depuis plusieurs mois, ce journaliste aussi véreux, que dégoûtant s'acharnait sur son père dans l'espoir d'avoir un scoop qui pourrait lui valoir une médaille. Si la jeune femme n'était pas de nature belliqueuse, cet abruti était allé beaucoup trop loin pour qu'elle ne décide de réagir par le seul moyen que celui-ci connaissait : fouiner. Le journaliste avait des choses à cacher lui aussi, Tara en était persuadée et ce soir, elle était bien décidée à le découvrir. Bien entendu, si sa petite intrusion nocturne était découverte, elle risquait un allé simple pour la prison du Shérif. Enfin pour le moment, Tara était bien trop excitée par la curiosité et l'esprit de vengeance pour être capable de faire demi-tour. Arrivant enfin devant le bureau qu'elle cherchait, la jeune femme commença à fouiller en prenant tout de même soin de remettre chaque chose à sa place. Journaux, dossiers, lettres, numéros de téléphone... Tara laissa le dessus du secrétaire pour se consacrer aux tiroirs. Il y en avait trois. Le premier semblait servir de vide poche pour la journaliste : tickets de caisses, billets, préservatifs... Tara referma le tiroir en esquissant une expression de dégoût, puis ouvrit le second. Il contenait encore de nombreux papiers, des dossiers sur plusieurs habitants de la ville, des photos visiblement volées, des e-mails imprimés. La jeune femme inspecta chaque document, mais à part confirmer le fait que Sean était une véritable ordure, elle n'apprit pas grand chose de plus sur lui. Au moment où Tara voulu ouvrir le troisième et dernier tiroir, celui-ci résista. Il était fermé à clef. La jeune femme retira alors deux épingles de ses cheveux et les enfonça dans le trou de la serrure. Après quelques secondes à se tordre les doigts, Tara ouvrit enfin le tiroir pour rester pétrifiée. Sous ses yeux luisait l'acier d'un Revolver. Les membres tremblant, la jeune femme se saisit d'un stylo sur le bureau pour retirer délicatement l'arme du tiroir. Elle pointa sa lampe torche sur le barillet où elle put observer deux chambres vides sur six. Deux balles avaient tiré avec cette arme. Prise d'un terrible frisson, Tara replaça l'arme dans le tiroir, puis referma celui-ci précipitamment. Elle se releva et sortit de l'office la gorge serrée. Cette nuit-là, la jeune femme ne dormit pas bien.

7 Juillet 2013

Depuis son intrusion nocturne dans l'office du Daily Mirror, Tara n'avait cessé de se tourmenter. L'image de ce Revolver vidé de deux cartouches ne pouvait sortir de son esprit. Sean Farrakhan avait bien un secret et Tara semblait terriblement le toucher du doigt. Tout américain normal se dirait que la présence de cette arme dans son bureau ne signifiait pas forcément quelque chose, vu que la possession d'arme à feu est autorisée pour les particuliers aux États-Unis. Mais voilà, Tara ne croyait pas à la belle éventualité que Sean possédait cette arme simplement pour se protéger. Sinon, pourquoi la cacher ? La jeune femme savait que le journaliste n'était pas net, mais les scénarios qui lui venaient en tête la faisait craindre le pire. Il fallait qu'elle sache. Cette après-midi-ci, elle profita de son jour de congés hebdomadaire pour aller vérifier sa théorie par elle-même. La jeune femme prit sa voiture et se rendit au domicile du journaliste. Elle savait de sources sûres que celui-ci passait le plus clair de son temps à traîner au Rabbit Hole lorsqu'il ne travaillait pas. Il y cherchait de nouvelles conquêtes à mettre dans son lit. Les pauvres... Comme pour le Daily Mirror, Tara se gara quelques rues en avant, puis s'introduit par la véranda de la villa. Cette dernière était grande et luxueuse. Le journalisme à scandale payait très bien apparemment. Doucement, la jeune femme entra dans la maison sans faire de bruit. Après s'être assurée que personne n'était présent, elle commença ses investigations. Le séjour, la cuisine, puis les chambres et la salle de bain. Sean n'était vraisemblablement pas accoutumé au ménage à en juger par le nombre de vêtements qui traînaient sur les meubles et le sol. Les siens et des vêtements de féminins aussi, certainement ceux d'une aventure d'un soir, qui s'était faite avoir comme toutes les autres avant elle. Tara soupira d'agacement. S'était-elle fait tant de films pour un simple enfoiré de première ? Rien n'était moins sûr. Il lui restait une dernière pièce à vérifier. Tara descendit à la cave la boule au ventre. Pourtant, elle n'y découvrit rien d'extraordinaire. Des outils de jardin, de bricolage, un frigo plein de vieux bocaux, une chaudière et même une étagère à vins. La vie de Sean était décidément royal. Château Ausone, Saint-Emilion, Grand Cru, Bordeaux, lu Tara en s'emparant de l'une des bouteilles. L'un des vins les plus chers du monde. La jeune femme oubliait parfois que le fils Farrakhan avait un père très riche. Alors qu'elle voulut remettre la bouteille à sa place, son œil fût attiré par une drôle de protubérance à l'arrière de l'étagère. Ce n'était pas la pierre qui ressortait, mais quelque chose de plus...arrondi. Tara posa la bouteille à ses pieds, puis entreprit de décaler l'étagère du mur. Après milles précautions, la jeune femme se libéra un passage. Elle sortit sa lampe de poche pour éclairer le mur. Le cœur de Tara commença à s'emballer tristement. Se saisissant d'un sécateur, elle planta la lame dans le mur pour dégager la masse qu'elle voyait dépasser. Après quelques instants à creuser la pierre, la jeune femme lâcha le sécateur sous l'effet de surprise. Ce n'était ni de la pierre, ni de la ferraille, ni même une ancienne cloison qu'elle voyait apparaître devant elle, mais la forme d'un crâne humain. Horrifiée, Tara se recula d'un coup contre l'étagère, faisant tomber plusieurs bouteilles sur le sol. Un bruit de pas de fit alors entendre à l'étage. Tara leva les yeux tétanisée, puis vit soudain les pieds d'un homme descendre les escaliers de la cave : Sean.

 

Sean se réveilla en se demandant où il se trouvait. Comme d'ordinaire, il avait encore bien bu et ne se rappelait plus très bien de ce qu'il s'était passé juste avant de s'endormir... Il parcourut du regard un peu les environs et remarqua en premier lieu qu'il n'était pas chez lui. Il vit ensuite une femme endormie à côté de lui. Il n'avait plus d'habit sur lui. Il n'en fallut pas plus à son esprit pour faire le lien... Sachant qui plus est qu'il était encore bien embrumé de tout l'alcool qu'il avait pu boire au Rabbit Hole.

Il se leva, vacilla un instant avant de se diriger doucement et approximativement vers ses affaires. Il les enfila, sans même se soucier de la fille qui se trouvait là. Il s'en fichait d'ailleurs, ce n'est pas comme si elle avait son importance pour lui.

Habillé, il chercha ses clefs et son téléphone. Il mit le tout dans ses poches et décida de quitter le lieux discrètement. Si ca se trouve, la blonde ne se rappellerai pas de ce qu'il s'est passé. Il sortit dans les rues de Storybrooke et commença à marcher jusqu'à chez lui. Il n'habitait pas très loin. Il gardait un pas peu franc mais il ne chancelait pas. Il arriva jusqu'à la porte de chez lui. Il avait pour ambition de se prendre une douche et d'aller se coucher directement.

Mais il n'eut pas l'occasion de le faire. Il entra, posa téléphone et clefs à l'entrée. Son oreille se dressa quand il crut entendre un bruit dans la maison. Il se retourna. Un grincement ? Il vivait dans une vieille villa, ce n'était pas étonnant que de tels sons se produisent. Ce fut quand il retira sa veste qu'il entendit le bruit de choc des bouteilles s'écrasant sur le sol. Là, il n'avait plus aucun doute. Il n'était pas seul chez lui. Dans un geste rapide, il ferma la porte à clef de l'entrée.

Le bruit venait de la cave. Son cœur s'accéléra. La cave en plus... Il n'était pas très confiant quant à la personne qu'il trouverait là. Il espérait que celà soit juste un sale petit voleur qui se soit trompé de maison et pas un fouineur de première. Il passa par la cuisine et attrapa un grand couteau de cuisine. Il avait laissé son revolver au bureau sous clef...

Il ouvrit la porte et commença à descendre précautionneusement les marches une à une. Guettant l'obscurité. Il n'était pas dans son meilleur état malheureusement. Sean continua de descendre, le couteau en main. « Je sais que vous êtes là. Vous ne savez pas quelle maison vous... » Son regard se tourna vers l'endroit où il cachait son terrible secret et vit Tara dans l'obscurité. Il ne pouvait pas la confondre. Il la connaissait tellement bien. Il fronça les sourcils. Son coeur se serra.

Un élan de rage le prit, mais aussi de panique. Il s'écria de manière brutale en s'approchant d'elle « Tara ! Tu ne sais absolument pas ce que tu fais ! » Il s'approcha d'elle, menaçant. Si elle avait découvert son secret, celà serait fini pour lui, bien que l'endroit où elle se trouvait ne lui présageait rien de bon, mais au fond de lui, il ne voulait en arriver à la décision délicate. Dans ce geste, il lui attrapa le poignet de façon brutale, tenant toujours son couteau dans l'autre main. « Très bien. On va mettre les choses au clair tout de suite. Dis moi... Dis moi tout ! Sinon... »

Le cœur de Tara s'emballait. Elle était soudain bousculée par plusieurs sentiments : l'effroi, la surprise, la peur, la panique... La jeune femme avait imaginé beaucoup de choses sur Sean. Ce n'était pas une personne de confiance, elle en avait toujours été fermement convaincu. Lors de leurs diverses rencontres ou plutôt altercations, elle l'avait toujours vu comme quelqu'un d'égoïste et de manipulateur. Sean faisait partie de ces gens qui seraient près à faire n'importe quoi pour arriver à leurs fins... Mais jusqu'à quel point ? Face à ce crâne humain, Tara ne savait plus quoi penser. Elle avait pensé que Sean possédait un lourd secret que celui-ci ne voudrait certainement pas que l'on découvre. Mais si elle s'était attendue à cela... Tara avait envisagé qu'il aurait pu avoir des démêlés avec la police par le passé. Peut-être une histoire de drogue ou de trafique pourquoi pas, mais rien de plus « sanglant ». Malheureusement, sa théorie avait pris un coup dans l'aile lors de la découverte du Revolver au Daily Mirror et celle qu'elle venait de faire ne faisait que confirmer ses pires craintes. Tara en restait sans voix. Sans vouloir tirer de conclusions trop hâtives, la jeune se trouvait pourtant devant le fait accompli. Deux balles manquaient dans l'arme de Sean et un corps (voir deux) était emmurer dans sa cave. En plus d'être une raclure, le journaliste était un meurtrier. Voilà, le petit secret qu'il cachait à tout le monde...

En parlant du diable, celui-ci montrait justement sa queue fourchue. Visiblement de retour chez lui, Sean descendait lentement dans la cave, un couteau de cuisine à la main. « Je sais que vous êtes là. Vous ne savez pas quelle maison vous... » dit-il d'un ton grave avant de croiser le regard de Tara. Celle-ci n'avait pas eu le temps de se cacher. Elle restait stoïque, entre le mur mortuaire et l'étagère à vins. D'une œillade vive,  elle regarda le crâne qu'elle avait mit à jour puis se tourna à nouveau vers Sean. L'expression de panique qu'il eût lui confirma tout à fait ce qu'elle pensait. « Tara ! Tu ne sais absolument pas ce que tu fais ! » dit-il en s'approchant d'elle, menaçant. La jeune femme recula. Si, elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. Elle venait de le démasquer. Derrière le fouineur, il y avait le tuer. « Ne t'approche pas ! » lui dit-elle en reculant de plus bel, en se rendant vite compte qu'elle ne pouvait plus aller bien loin. Le cœur de Tara battait si fort dans sa poitrine, qu'elle sursauta presque lorsqu'il lui attrapa violemment le poignet. « Très bien. On va mettre les choses au clair tout de suite. Dis moi... Dis moi tout ! Sinon... » la menaça-t-il le couteau à la main. Les yeux de la jeune femme étaient rivés sur la lame affûtée. En un coup, il pouvait lui trancher la gorge ou lui perforer la poitrine. Tara n'envisageait aucune des deux solutions. Mais malgré que sa respiration soit haletante, elle gardait un sang-froid presque inexplicable. « Sinon quoi ? Je finirais comme lui ? » dit-elle en montrant les ossements dans le mur d'un signe de tête. « Ou comme eux devrais-je dire... » rajouta Tara qui se souvint des deux chambres vides dans le barillet du Revolver. Elle pouvait être sûre qu'il y avait deux corps enfermés dans ce mur et l'expression de Sean face à sa déclaration lui donna encore une fois raison. Elle avait touché juste. Il n'y avait plus aucun doute, Sean était l'auteur de deux crimes qui n'avaient jamais été découvert jusqu'alors. Lui qui disait que chacun possédait un secret, il était certainement celui qui possédait le pire de tout Storybrooke. Tara sentit l'étreinte de Sean se resserrer sur sa main et se dit que le pire allait lui arriver. Alors sans réfléchir davantage, la jeune femme attrapa une bouteille de la main et la fracassa contre l'épaule de Sean. Celui-ci lâcha prise quelques instants pour lui permettre de s'échapper. « Je suis sûre que Sidney adorera son prochain gros titre » dit Tara avec une pointe de sarcasme. Elle se déroba devant Sean et contourna l'étagère à vins pour rejoindre l'escalier. Son but était de sortir de cette villa au plus vite en un seul morceau pour filer au poste du Shérif. Tara n'avait aucune idée de l'identité des deux corps emmurés dans la cave de Sean, mais son Revolver plus les ossements suffiraient certainement aux autorités pour le mettre derrière les barreaux. Ensuite, l'enquête révélerait ce qui s'était réellement passé. Elle ne donnait pas cher de la peau de Sean lorsque le jour du jugement arriverait. Mais pour le moment, c'était plutôt de sa peau qu'il fallait qu'elle s'occupe. Car avant d'imaginer Sean derrière les barreaux, il fallait arriver à sortir de cette villa saine et sauve. Une tâche que le journaliste ne lui rendrait sûrement pas facile.  

Elle avait alors découvert son horrible secret. Qu'allait-il se passer maintenant ? Il le savait très bien. Il ne pouvait pas la laisser repartir comme celà. Elle allait se faire une joie de le dénoncer et avec les preuves qu'il avait dans son sous-sol, il était cuit. Son air devint de plus en plus menaçant. D'accord, alors il compterait une nouvelle victime dans ses sous-sols. Une de plus une de moins, celà ne changeait pas grand chose au fond. Bien que supprimer Tara ne le laissait pas totalement indifférent. Peut être pourrait-il changer la donne ? La raisonner un peu ? Non il savait que c'était vain. « Tu ne sais pas de quoi tu parles... »

Ses paroles étaient dures et pleines de vérité. Elle allait le faire, il n'y avait plus aucun doute. Elle allait trouver Sidney et tout lui raconter. « Tu sais que je ne te laisserai pas faire. » Il serra son étreinte, il pouvait frapper à tout moment, mais Tara lui écrasa une bouteille sur la tête. Il hurla de douleur, à moitié sonné. Il s’affaissa sous le choc.

Le temps de reprendre un peu ses esprits, Tara montait déjà les marches pour remonter à la surface. Non... L'adrénaline le prenant, il revint conscient plus vite qu'il ne l'aurait espéré. Une douleur sur son front, lui faisait comprendre qu'il était un peu ouvert à la tête, mais il s'en fichait. Il devait rattraper Tara. « REVIENS ! TU NE T'EN TIRERAS PAS COMME CA ! »

Il se mit à courir derrière elle, un peu chancelant, et réussi à la rattraper sur le palier de la cuisine. Il l'attrapa par le bras pour la faire voler contre le réfrigérateur de manière brutale. Il passa une main autour de son cou pour serrer doucement et l'immobiliser. Il gardait toujours son couteau de l'autre main. Il continuait de la menacer. « Tu n'aurai pas dû fouiner dans mes petites affaires. Et comment oses-tu me juger ? Tu ne me connais pas, d'accord ? Mais ce n'est pas grave car j'ai un chemin tout tracé pour toi. Tu sais bien que je ne peux pas te laisser partir et révéler ce que tu sais. » Il serra juste assez pour qu'elle perde conscience mais il ne la tua pas.

Quand elle fut dans les vapes, il attrapa son corps inerte et le porta de nouveau jusqu'à la cave. Il l'attacha sur un vieux fauteuil qui se trouvait là et la bâillonna. Il se dirigea ensuite vers ses bouteilles de vin, dé-bouchonna l'une d'elle et commença à la boire, tout en s'installant face à sa victime. Malgré les apparences, Sean n'était à proprement parlé un meurtrier sans scrupules. Demandez-vous pourquoi notre homme a sombré alors qu'il était un jeune homme heureux et épanoui ! Une trahison et un double meurtre l'avait changé à jamais. Il avait tiré sur la gâchette à deux reprises sous l'impulsion, et non par préméditation. Si il devait tuer Tara, il n'y arriverait pas aussi facilement. Car étrangement et malgré les distances qu'il pouvait avoir avec elle, il tenait aussi à elle.

Il attendit qu'elle se réveille, ce qui ne tarda pas. Il avait déjà vidé sa bouteille, et semblait flotter, totalement déconnecté du monde. Il se leva alors et s'avança vers elle. Il avait toujours son couteau à la main. Dans sa façon de marcher et de parler, on remarquait qu'il n'était plus totalement clair. « Je peux bien te dire le scoop aujourd'hui ma jolie. Après tout, je te dois au moins ca avant... » Il se plaça devant elle et s'agenouilla, en s'appuyant contre les accoudoirs. « Je ne voulais pas en arriver là Tara... Je suis honnête en te disant ca... Car malgré les apparences, je tiens à toi. Pfff... Mais toi tu n'as même jamais essayé de voir l'homme qu'il y avait en moi. Ca aurait peut être pu faire la différence... Mais ca... C'est trop tard maintenant. Parce que... Si je te laisse sortir, tu vas aller voir la police et je vais finir en prison ou pire encore me retrouver dans le couloir de la mort... Et ca je peux pas. C'est toi ou moi... Alors désolé d'être égoïste. » Il approcha alors une main sur son visage pour retirer son bâillon. « Je vais être gentil, je vais te laisser parler. Ha oui, j'oubliais: on ne peut pas t'entendre de là où on est. Ma villa est plutôt bien isolée... » Il ne put s'empêcher de caresser sa joue avant de se relever abruptement. « C'est l'histoire d'un type qui était heureux. Qui avait une femme qu'il aimait plus que tout... Blahblah... Enfin tu vois ce genre de connerie totalement absurde sur l'amour toussa toussa... Ce type avait un frère jumeau, qui lui semblait sympa mais en fait qu'il était jaloux de son frangin... Bah au final, il a fini par me plomber et ma femme me trompait avec mon propre frère... Ha ouais, le truc aussi: Mon frère jumeau a essayé de me liquider sauf que j'ai pété un plomb avant lui et... Ho je suppose que tu peux très bien imaginer le reste ! Ils n'ont pas quitté la ville comme les rumeurs l'annoncent ! C'est moi qui les ai fait courir et puis étant journaliste reconnu par tous et bien... C'est plutôt facile au final. »

Il passa derrière le fauteuil et passa ses deux bras autour des épaules de Tara et vint poser sa joue contre la sienne. « Voilà comment j'en suis arrivé à ne plus faire confiance à personne et à détester tout le monde... C'est dommage car avec toi, je sais pas... Tu ne me faisais pas croire des choses, tu n'étais pas comme ces autres filles qui ne pensaient qu'à l'argent que je devais cacher dans les murs de ma villa... Tu es la seule chose que je n'arrivai pas à avoir. Mais au final, tu as décidé de me poignarder comme ces autres alors... » Il repassa devant elle et remonta le couteau au bord de sa gorge. « La fin risque de n'être pas très agréable pour toi. Alors pardonne moi. »

La jeune femme pouvait bien courir, le journaliste finirait par la rattraper tôt ou tard. En entrant chez Sean, Tara s'était exposée à des dangers dont elle mesurait à présent les conséquences. A vouloir tout savoir, Tara s'était brûlée les ailes à ses dépends. Maintenant qu'elle avait découvert le secret de Sean, elle possédait l'arme la plus puissante contre lui. Malheureusement, lui aussi en avait une et beaucoup plus palpable. Après lui avoir assoné un coup de bouteille sur le crâne, Tara s'était précipitée aussi vite que possible à l'étage. Mais elle se doutait que le jeune homme ne la laisserait pas s'en aller comme ça. Elle comme lui savaient ce que sa fuite indemne de la maison signifiait : un arrêt de mort pour Sean. Il n'allait certainement pas lui rendre la tâche facile. Cela se vérifia d'ailleurs quelques secondes plus tard lorsque Tara fut rattrapée par le journaliste et projetée violemment contre le réfrigérateur de la cuisine. La jeune femme accusa le coup, puis se retrouva plaquée contre le panneau d'acier. « Tu n'aurais pas dû fouiner dans mes petites affaires » lui dit Sean alors qu'il tenait son cou avec l'une de ses mains. Malgré quelques gestes pour se débattre, la jeune femme n'arrivait plus à bouger. Sean tenait toujours le couteau dans son autre main et l'avait pointé sur le ventre de Tara. « Et comment oses-tu me juger ? Tu ne me connais pas, d'accord ? Mais ce n'est pas grave car j'ai un chemin tout tracé pour toi » continua Sean tandis qu'il serrait son poing autour de sa gorge. Tara agrippa ses doigts autour de sa main pour essayer de le faire lâcher prise, mais la vue de la jeune femme commença à se troubler. « Sean... » articula-t-elle avec difficulté. Sa voix s'était brisée. Il allait la tuer, cela ne prendrait plus que quelques secondes. Elle étouffait petit à petit sous la force de son étreinte. « Tu sais bien que je ne peux pas te laisser partir et révéler ce que tu sais » finit-il par dire en serrant une dernière fois ses doigts autour de son cou. Tara perdit connaissance et s'écroula sur le sol.

La tête chancelante, la jeune femme rouvrit péniblement les yeux. Désorientée, elle regarda autour d'elle en clignant des yeux pour percevoir l’environnement dans lequel elle se trouvait. Il faisait sombre et humide. Était-elle morte ? Apparemment non puisqu'elle finit par se rendre compte qu'elle était de nouveau dans la cave de Sean. Celui-ci s'avança vers elle, d'un pas vacillant. Tara s'agita, mais ses membres furent bloqués par de solides liens. Il l'avait ligoté à une chaise et bâillonné. « Je peux bien te dire le scoop aujourd'hui ma jolie. Après tout, je te dois au moins ça avant... » lui dit-il en venant s'agenouiller devant elle. Il tenait toujours dans sa main un couteau de cuisine. Tara se demandait pourquoi elle était encore en vie. D'une poignée il aurait pu définitivement la tuer, mais il ne l'avait pas fait. Pourtant, elle était solidement attachée à un fauteuil, sans pouvoir bouger. Cela voulait-il dire qu'il allait la garder en vie ? Ou alors s'amuser un peu avec elle avant de la tuer pour de bon ? « Je ne voulais pas en arriver là Tara... Je suis honnête en te disant ça... » dit-il alors qu'il se tenait juste devant elle. Son haleine empestait l'alcool. « Car malgré les apparences, je tiens à toi. Pfff... Mais toi tu n'as même jamais essayé de voir l'homme qu'il y avait en moi. Ça aurait peut-être pu faire la différence... » soupira-t-il las. Tara le regardait avec la plus grande perplexité. Comme à toutes les femmes, Sean lui avait déjà fait des avances par le passé. Des avances auxquelles Tara n'avait jamais répondu. Si elle ne pouvait démentir une certaine attirance pour le journaliste, celui-ci lui inspirait pour le moment un profond sentiment d'effroi, plutôt que de la sympathie. « Mais ça... C'est trop tard maintenant. Parce que... Si je te laisse sortir, tu vas aller voir la police et je vais finir en prison ou pire encore me retrouver dans le couloir de la mort... Et ça je peux pas. C'est toi ou moi... Alors désolé d'être égoïste » sourit-il avant de lui retirer son bâillon. Tara s'enfonça dans la chaise, le cœur battant. « Je vais être gentil, je vais te laisser parler. Ha oui, j'oubliais : on ne peut pas t'entendre de là où on est. Ma villa est plutôt bien isolée... » ricana-t-il en lui caressant la joue. Ce geste procura à la jeune femme une frisson glacé qui lui parcouru l'ensemble de la colonne vertébral. Tara était tétanisée par la peur, elle ne pouvait prononcer le moindre mot. Sean allait la tuer de toutes manières, alors à quoi bon faire la causette ? Elle était ligotée à un fauteuil, enfermée au fond d'une cave insonorisée. Ses chances de s'en sortir étaient proches de zéro. Contre toutes attentes, c'est Sean qui reprit la parole et commença à lui raconter une petite histoire. Son histoire. Celle d'un simple homme victime d'une terrible trahison. Tara ouvrait grandes les oreilles, ne sachant si ce qu'elle entendait était la stricte vérité, mais vu sa position, elle ne pouvait que l'écouter silencieusement et le croire sur parole. Elle apprit alors que les deux corps emmurés étaient ceux de l'ex-femme de Sean et de son propre frère jumeau. Ils étaient visiblement tombés amoureux l'un de l'autre et avaient décidé de se débarrasser de Sean, le mari trop encombrant. C'était presque digne d'un scénario d'une série policière, sauf que dans ce cas-ci, le mari trompé avait frappé le premier. « Ils n'ont pas quitté la ville comme les rumeurs l'annoncent ! C'est moi qui les ai fait courir et puis étant journaliste reconnu par tous et bien... C'est plutôt facile au final » lui avoua-t-il presque sans regret. Tara se souvint alors des gros titres qu'elle avait pu voir dans le Daily Mirror à l'époque. Comme beaucoup de gens, elle aussi avait trouvé cela étrange, car personne ne quitte Storybrooke...

Tout à coup, Sean fit le tour du fauteuil et Tara sursauta lorsque le journaliste vint passer ses deux bras autour de ses épaules. Quelques secondes plus tard, elle sentit la joue rugueuse de Sean contre la sienne. Tara ferma les yeux et se retint d'échapper une larme. Elle était plus forte que cela d'habitude, mais avec le visage de son futur meurtrier aussi près d'elle, Tara n'arrivait plus à contrôler sa respiration. Il est complètement malade, pensa-t-elle sans relâche alors qu'il se remettait à parler. « Tu es la seule chose que je n'arrivai pas à avoir » lui dit-il presque tendrement. « Je ne suis pas un trophée Sean » répondit Tara qui avait soudain retrouvé sa voix. Par rapport à toutes les filles auxquelles il l'avait comparé, elle avait été la seule à lui résister, la seule à ne pas entrer dans son jeu. Tara refusait d'être une fille parmi tant d'autres, surtout aux yeux de Sean. Pourtant, elle aurait peut-être mieux fait de finir dans son lit plutôt que dans sa cave... « Mais au final, tu as décidé de me poignarder comme ces autres alors... » reprit-il d'une voix plus grave en revenant face à elle. « Tu ne m'as pas laissé le choix » se défendit Tara qui pensait à l'acharnement que Sean avait mit à persécuter son père. Il remonta soudain le couteau sous sa gorge et la jeune femme déglutit en tirant désespérément sur ses liens. « La fin risque de n'être pas très agréable pour toi. Alors pardonne moi » déclara le journaliste en commençant à lui maintenir le cou. « Attends, attends, moi aussi j'ai une histoire ! » dit précipitamment la jeune femme sans même s'en rendre compte. Sentant la lame effleurer sa peau, Tara essayait de gagner du temps comme n'importe qui pourrait le faire dans un moment pareil. Elle n'était pas du genre à demander pitié, mais puisqu'il l'avait autorisé à parler, il pouvait l'écouter quelques minutes avant de lui trancher la gorge. « C'est celle d'une jeune femme qui avait foi en sa famille : son père, sa sœur... Elle les aimait plus que tout et aurait été prête à faire n'importe quoi pour eux, simplement pour les protéger... » déclara Tara d'un ton rapide. L'histoire qu'elle racontait c'était la sienne. Celle de la famille Afshar : son père, sa sœur et elle-même. « Et puis un jour un serpent est venu attaquer le père de la jeune femme. Mais ce que l'animal n'avait pas compris, c'est que son venin n'avait aucun effet sur elle. Il ne faisait que la rendre plus forte et plus attachée à sa famille... » continua Tara d'un ton plus modéré. Elle semblait avoir capté l'attention de Sean, même si celui-ci n'avait pas apprécié d'être comparé à un reptile. « Si tu me tues Sean, cette fois-ci personne ne croira ce que tu écriras dans les journaux. Mon père, ma sœur et d'autres personnes savent comment tu es et ce que tu as essayé de faire. Si je disparais du jour au lendemain, je peux t'assurer que le Shérif viendra frapper à ta porte » finit-elle d'une voix redevenue plus grave et assurée. En disant cela, Tara n'essayait en aucun cas de bluffer. Elle était institutrice, très appréciée des habitants de Storybrooke et surtout très proche de sa famille. Un départ du jour au lendemain sans donner d'explication, sans laisser de mots, sans emporter d'affaires seraient tout bonnement inconcevable. « Laisse-moi partir et j'oublierais jusqu'à ton existence » tenta fébrilement Tara en suppliant Sean du regard.  

Spoiler:

 

Sean était en pleins dilemne et malgré les apparences, il sentait qu'au fond de lui, il n'était pas un vrai tueur. Il n'arrivait pas à tuer de sang froid... Mais avait-il le choix de faire les choses autrement aujourd'hui ? Il en doutait. Il avait eu malchance sur malchance, et il n'avait rien demandé. La fortune familiale qui avait été dilapidée... L'entreprise de son père qui avait dû fermer. La traitrise de sa femme et de son propre frère. A croire que ces évènements n'étaient là que pour le rendre de plus en plus mauvais.

Il avait bu pour ne plus penser à celà. Pour ne plus penser qu'à se sortir de là. Mais il tournait autour du pot et sa "victime" en profita. Elle lui parla... Elle lui raconta rapidement son histoire. Sa parfaite petite histoire familiale. Mais Sean n'était pas dupe et surtout pas idiot. Il la laissa parler jusqu'au bout pourtant. Il se redressa et se mit à rire sans rien dire. C'était un rire nerveux.

« Tara... Tara... Tara... Non, je ne peux pas te faire confiance. Je n'ai jamais fait confiance à personne d'ailleurs... M'oublier ? Je ne suis pas sûr que tu le feras... Et tu me prends vraiment pour un idiot ? »

Il retourna s'asseoir dans son fauteuil tout en attrapant une bouteille déjà bien entamé pour continuer à boire. Un léger filet de vin vint à couler doucement le long de son menton. Il l'essuya d'un revers de main avant de continuer.

« Pour toi, je ne peux pas me contenter simplement de la disparition... Un accident est si vite arrivé. Je ne suis pas encore décidé. Fuite de gaz ? Accident de voiture ? Empoisonnement des eaux ?... Bah... Qu'importe... Ca ira... Et ta petite famille ? Elle y croira comme tous ! Sinon... dans le cas contraire... Je prends le risque ! »

Il se leva.

« Bon, arrêtons les simagrées, ce n'est que retarder le problème. »

Il s'approcha d'elle et s'appuya sur les accoudoirs. Il réfléchissait. Le plus simple pour lui serait un accident de voiture. Loin de sa petite villa. Il lui annonça.

« L'accident de voiture sera... »

Alors que son cerveau continuait à réfléchir à cette solution. Il fut prit d'un vertige et son cerveau s'embruma sur le coup. Il pensa que c'était à cause de l'alcool mais étrangement il fut happé dans un flux de souvenirs. Son visage se figea, une lueur vint à briller dans son regard. Les battements de son coeur vinrent à cogner encore plus fort dans sa poitrine. Il venait de recouvrer la mémoire de son ancienne vie.

La situation le terrifiait. Qu'était il en train de faire avant que la malédiction ne soit brisé ? Il se redressa d'un seul coup, comme mordu par un serpent. Il regardait la scène et vint à se dessiner sur son visage une mine horrifié. Il avait failli recommencer... Devait-il se hair ou bénir le fait qu'il n'ait repris ses esprits avant qu'il ne soit trop tard ?

Il regardait Tara, ou plutôt Shéhérazade, celle qu'il aimait plus que tout dans son monde... Elle avait failli trépasser de sa main... Encore une fois. La voix serré, il lança:

« Shéhérazade ? »

Il ne savait pas si de son côté, elle venait de se rappeler aussi. Si ce n'était pas le cas, son problème serait encore plus gros... Mais Shah n'était pas le même homme que Sean, il pourrait surement mieux la raisonner. Son geste suivant fut de détacher la prisonnière rapidement.

« Je suis désolé... Vraiment... Désolé... Pardonne moi... Ce n'était... pas moi... Pas vraiment... »

Il posa ensuite ses mains autour de ses épaules et la regarda droit dans les yeux. Il attendait la réaction de Shéhérazade. Il l'espérait du plus profond de son être... Ne se montrant pas trop avenant, par peur de se trouver face à Tara.

Les pieds et les poings toujours liés, Tara regardait fébrilement le couteau qu'avait ajusté Sean sous son menton. Elle sentait le métal froid et affûté de la lame effleurer sa peau et cette sensation lui donnait la nausée. Jamais elle n'aurait imaginé se trouver ainsi dans une telle situation. Elle était seule, attachée et séquestrée au fond d'une cave où deux autres corps avaient déjà enseveli. Face à elle se trouvait un homme armé, détraqué et ivre. Est-ce comme cela qu'elle avait finir ? Tuer par la main d'un homme rendu fou par la trahison et la jalousie ? Tara pensa à sa famille, son père et sa sœur qu'elle aimait tant. Elle ne les reverrait peut-être jamais et pourtant quelque chose en elle lui disait qu'elle pouvait encore s'en sortir si elle avait de la chance. Elle ne voulait pas que la dernière chose qu'elle voit avant de rendre son dernier souffle soit le regard obscur et furieux de Sean. Dans une dernière tentative désespérée, Tara se mit à parler tel qu'il l'avait fait. Elle lui raconta son histoire à elle. Celle d'une petite fille qui ne se souciait que de ses affaires avant qu'un vil journaliste ne vienne mettre son nez dedans. Si comme l'avait affirmer Sean, elle était "spéciale" pour lui – quoiqu'il pouvait bien avoir raconter ce petit charabia à n'importe quelle autre femme avant pour la mettre dans son lit – Tara pouvait gagner un peu de temps. « Tara... Tara... Tara... » ricana Sean en se redressant face à elle, éloignant par la même occasion le couteau de sa gorge. La respiration de Tara reprit alors une allure plus normale, mais elle savait que ce n'était pas fini. Sean n'était pas idiot, bien au contraire. Il était peut-être simplement trop saoul pour ne pas en finir tout de suite avec la jeune femme. Ce qui après réflexion, n'avait rien de réellement rassurant. Il lui beugla au visage, puis finit par aller s'avachir sur un autre fauteuil pour étancher sa soif. S'il pouvait tomber ivre avant qu'il ne puisse lui faire le moindre mal, pensa Tara, elle pourrait aller brûler un cierge à l'église de Storybrooke. Mais ce ne fût pas le cas. « Pour toi, je ne peux pas me contenter simplement de la disparition... Un accident est si vite arrivé. Je ne suis pas encore décidé. Fuite de gaz ? Accident de voiture ? Empoisonnement des eaux ?... Bah... Qu'importe... Ça ira... Et ta petite famille ? Elle y croira comme tous ! Sinon... dans le cas contraire... » déclara lentement Sean avant de se lever. Tara sursauta. « Non Sean ! Laisses-les en dehors de ça » s'exclama-t-elle tout coup. Mais alors qu'elle allait rajouter quelques mots, la voix de la jeune femme se brisa et une larme roula sur son visage. Elle craquait, ce qui n'échappa pas à son bourreau. Celui-ci revint s'accroupir face à elle, un sourire narquois aux bords des lèvres. De son côté, Tara ravala difficilement sa salive. « Fais ce que tu veux de moi, mais ne leur fait pas de mal... » supplia-t-elle le cœur crevé. Cela lui coûtait de prononçer ces mots, mais Tara préférait se sacrifier plutôt que l'on fasse du mal à sa famille. Sean se mit à sourire et reprit la parole. « L'accident de voiture sera... » commença-t-il satisfait.

Soudain, un étrange souffle vint s'abattre Tara pour la traverser de part en part. Plaquée au fond du fauteuil, la jeune femme ferma les yeux, prise d'un vertige inconnu. Durant quelques instants, elle eût l'impression de rêver. Elle se voyait dans un palais ensoleillé, vêtue de magnifiques habits et Sean se trouvait à ses côtés, assis sur un trône, sa main posée sur la sienne. Tara éprouva une douce sensation à ce souvenir, puis son sang se glaça dans ses veines lorsqu'elle se revit pour la première fois dans la chambre du sultan, alors que l'aube pointait à l'horizon. En quelques secondes, Tara retrouva tout les souvenirs de sa vie passée, les bons comme les mauvais. En quelques secondes, Tara se rappela sa vie au palais, sa sœur Dinarzade, son père le grand Visir et son époux  Shah-Riar. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Tara était revenue Shéhérazade. Mais à la place des colonnes de marbres et des tentures colorées, il y avait la moiteur de cette cave lugubre dans laquelle son alter-ego ordinaire avait été enfermé. Son regard terrifié croisa celui de l'homme qui se trouvait devant elle et qu'elle reconnaissait à présent comme son mari. « Shéhérazade ? » dit-il d'une voix serrée. Le cœur de la jeune femme battait comme l'enfer sous l'effet du souffle et des événements passés. Elle se rappelait aussi ce qu'il s'était produit lorsqu'elle n'était encore que Tara. Une fois de plus, Shah-Riar – ou Sean – avait failli la tuer de ses propres mains. Mais si Shéhérazade connaissait Shah-Riar parfaitement et savait l'amour que celui-ci lui portait, elle ne pouvait en dire autant de Sean qui n'avait pas hésiter à l'étrangler jusqu'à ce qu'elle tombe évanouie. Quoiqu'il en soit, celui-ci la détacha rapidement pour lui rendre sa liberté. Cependant Shéhérazade ne bougea pas. « Je suis désolé... Vraiment... Désolé... Pardonne-moi... Ce n'était... pas moi... Pas vraiment... » lui dit-il alors qu'il posait ses mains sur ses épaules. Il avait l'air sincère à entendre le son de sa voix, mais était-ce bien son mari qui lui parlait à l'instant présent ? Il l'avait appelé Shéhérazade et détaché de tous liens, néanmoins la jeune femme restait encore sous le choc. Elle avait besoin d'être rassurée. « Shah-Riar... » murmura-t-elle avec crainte. Il sembla réagir positivement. Doucement, Shéhérazade tendit une main vers le visage du jeune homme pour la poser sur sa joue. Elle semblait redécouvrir les traits de l'homme qu'elle avait aimé durant de longues nuits. Celui qui lui avait inspiré de la frayeur, mais aussi de la compassion, puis de l'amour. « Ce n'était qu'un mauvais rêve mon amour, n'est-ce pas ? » soupira-t-elle en caressant le visage de Shah-Riar. Elle voulait croire que l'homme qui se trouvait devant elle ne lui ferait plus de mal, que Sean avait disparu et que si Shah-Riar était de retour, il était celui qui lui avait promis un amour éternel. « Dis-moi que tout est fini, s'il te plaît... » dit-elle en tremblant. Emportée par l'émotion, Shéhérazade se laissa tomber à genoux devant le fauteuil et passa ses bras autour du jeune homme. Son étreinte se voulait rassurante et passionnée. Avait-elle retrouvé l'homme qu'elle aimait ? Seul Allah le savait. Shéhérazade se raccrochait à l'amour qu'elle éprouvait pour le sultan en espérant que celui-ci veuille toujours d'elle. Car après tout, si c'était bien lui, il restait son roi et le maître de son sort. Si Sean avait failli tuer Tara, Tara s'était attaquée à Sean. La sultane avait agressé le sultan, ce qui dans son monde d'origine n'était guère de bonne augure. Shah-Riar pourrait-il lui pardonner ?