Lorsque la malédiction de la Méchante Reine a frappé les habitants de la Forêt Enchantée, Mérida est devenue Tayloria Benson. Plutôt comique quand on sait que la Tayloria lingulata est une fleur poussant exclusivement sur la terre d'origine de la jeune fille. La malédiction a bien fait les choses, pour chaque habitant de Storybrooke, semant ça et là des indices qui seraient restés inexploitables sans l'intervention d'Emma Swan. Toujours est-il que la princesse a connu le même sort qu'une grande partie de ses compatriotes, elle s'est retrouvée munie d'une nouvelle identité. En réalité Tayloria n'est pas si éloignée que ça de Mérida, la personnalité des « deux » jeunes femmes demeure assez similaire. Une jeune femme de 18 ans qui peine à découvrir ses limites et qui se montre d'une témérité sans failles. Elle aime vivre à cent à l'heure en faisant fi des règles qu'on lui impose, un véritable petite trublion, c'est ainsi que l'on peut décrire le second « moi » de la princesse. Une pile électrique ne se posant que très rarement, impulsive et préférant très souvent l'action à la réflexion. Toujours enthousiaste, joviale et prête à faire la fête. La jeune femme est une grande bouffée d'air frai, une dose de positivisme et de bonne humeur dont la tête est couronnée de cheveux aussi flamboyants que son caractère. Son histoire en revanche, ou plutôt les fragments de mémoires inventés de toutes pièces par Regina, est bien moins gaie que celle de Mérida, elle est bien plus tragique. Sa bonne humeur chronique résulte d'un grand choc traumatique, elle s'est donc renfermée sur elle pendant toute une période. Durant cette période elle a œuvré pour se fabriquer une carapace hermétique que la douleur ne pourrait plus traverser. Enfin c'est ce que la malédiction lui a fait croire et c'est d'ailleurs assez incroyable de se dire que cette période n'a jamais réellement existé. Elle ne pourra jamais oublié cette vie factice qui si l'on y pense bien n'est rien de plus qu'un cruel mensonge. Elle s'est retrouvée confrontée à des tourments mentaux qui n'auraient jamais dû exister. Elle est restée 28 ans durant coincée dans une douleur féroce et tenace mais rien de cela n'est réel. Toujours est-il que ses souvenirs sont ainsi faits. Elle est devenue joviale, extravagante et exubérante par la suite mais c'était pour cacher ses blessures, pour que personne ne cherche à en savoir plus. Si quelqu'un avait maladroitement remué les blessures du passé par mégarde, son cœur aurait sans doute éclaté. C'est ce qui arrive quand une petite fille se retrouve orpheline suite à la disparition tragique de ses parents dans les flammes d'un incendie domestique. Des gerbes de flammes, aussi éclatantes que le roux de ses cheveux, qu'elle n'oubliera jamais, même si aujourd'hui elle sait bien que tout cela n'était qu'illusions. Elle se trouvait hors de la maison, condamnée à être la spectatrice de ce terrible spectacle, ne pouvait qu’apercevoir leur visage déformée par la douleur à travers l'un des carreaux. Sa mère hurlait son nom mais elle était comme clouée au sol, incapable de leur venir en aide. Elle aurait pu, si il s'agissait d'un réel danger, si cette scène avait réellement eu lieu. Mais elle s'était contentée d'observer l'atroce mascarade. Après ses faux souvenirs lui ont fait croire à un changement du tout au tout, à la limite de la bipolarité, pour finir par devenir la Tayloria impétueuse et peu soucieuse des dangers de la vie. Légèrement autodestructrice sur les bords. On peut dire que la partie Tayloria qui demeure dans l'esprit de Mérida depuis que la malédiction a pris fin se souvient encore de ce que cela implique de se sentir démunie, seule jusqu'au plus profond de son âme, abandonnée par une bonne étoile à laquelle on n'est même pas sûre de bien vouloir croire. Certains disent que les épreuves renforcent les gens, en font des personnes meilleures. Est-ce la même chose pour les mensonges ? Est-ce la même chose pour une adulte de 46 ans qui se retrouve en quelque-sorte piégée dans le corps d'une jeune femme de 18 ans ? Comment réapprendre à vivre après une interminable pause de 28 ans ? On dit que c'est en se confrontant à tout ce que la vie a de plus négatif et de plus douloureux que l'on s'endurcit, que l'on devient fort et apte à braver les plus dures des épreuves. Mérida dans les grands moments d’incertitude qu'elle traverse suite à la fin de la malédiction voudrait tellement s'assure que tout « ce qu'on dit » est vrai. Cependant pour l'instant la jeune femme est plutôt occupée puisqu'elle a décidé de participer à la mission visant à sauver Henry. Son goût pour l'aventure s'est réveillé lorsque le jeune garçon a été enlevé. Et qui n'a jamais secrètement rêvé de visiter Neverland ? Et bien elle est sur le point de faire d'une pierre deux coups, aider à sauver le jeune garçon et jeter un coup d’œil à cette mystérieuse île.




Mérida était née au cœur de la Forêt Enchantée, sur une terre qui pourrait s'apparenter à l’Écosse du « monde sans magie ». Dans cet endroit des épais bois bordent une lande sauvage, à l'image de certains habitants. C'est dans la nature que Mérida se sent particulièrement à son aise, lancée au triple galop sur son cheval (Angus, son destrier depuis son dixième anniversaire), ses cheveux aussi flamboyants qu'indisciplinés balayant son visage selon les désirs du vent et son arc en mains. Une princesse peu ordinaire n'est-ce pas ? Plutôt oui ! Sa vie avait pris un tournant absolument inattendu le jour ou elle s'était retrouvée pour la toute première fois en possession d'un arc. C'était le jour de son huitième anniversaire. Sa mère était opposée à l'idée mais son père avait tenu à sculpter lui-même ce bel objet pour sa fille adorée. La petite était alors entrée comme en communion avec l'arme et depuis elle était devenue une excellente archère qui ne manquait que très (très) rarement sa cible. Voilà pourquoi ses promenades dans les bois lui apportaient tant de bonheur, dans ces moments là elle était libre de manipuler son arme comme bon lui semblait sans que qui que ce soit ne s'avise de lui dire que « ça ne fait pas très princesse ». Cette phrase avait d'ailleurs longtemps été le leitmotiv de sa mère. Les reines aiment rarement élever des garçons manqués, elles préfèrent passer leur temps à apprendre les bonnes manières à des petites filles disciplinées qui ont à cœur d'être parfaites. Une princesse digne de ce nom ordonne ses cheveux, ne pose pas ses armes sur la table, ne mange pas avec les doigts, ne rentre pas d'une course à cheval avec le fils du forgeron couverte de boue...Être une princesse exemplaire était d'un ennui mortel selon Mérida. Sa mère en décidait toujours autrement, se pliant en quatre pour lui offrir tout un tas de leçons diverses. Leur relation avait longtemps été très conflictuelle car Mérida n'était pas la jeune fille que la reine Elinor espérait et la princesse trouvait sa mère bien trop exigeante. Pourtant ce n'était pas le pire. Le véritable drame s'était produit quand Elinor s'était mise en tête de réunir les trois seigneurs en charge d'administrer le territoire royal pour qu'ils présentent leur fils à Mérida afin qu'un tournoi détermine lequel serait l'époux de la princesse. Pardessus tout, au-delà même des leçons de couture et de danse, ce que Mérida ne pouvait pas supporter c'était qu'on lui assigne un mari, qu'on la force à épouser l'un de ces rustres, qu'on lui inflige la douleur d'un mariage sans amour. De toute manière l'amour elle n'en avait cure, c'était bien le cadet de ses soucis ! Alors ce jour là elle avait pleuré, ragé, elle s'était battue pour ne pas revêtir la soi-disant « magnifique » tenue que sa mère avait confectionné pour elle mais rien n'y avait fait. Elle avait assisté sagement à ce tournoi auquel seul l’aîné de chaque famille pouvait participer. Mais cette dernière information s'était révélée d'une grande importance pour la jeune femme. Elle était elle-même l’aînée de son clan. Elle s'était arrangée pour quitter sa place auprès du couple royal et arriver devant tous les spectateurs ébahis, clamant qu'elle concourrait pour sa propre main. Elle s'était montrée autrement plus forte que les fils des seigneurs, les ridiculisant à chaque flèche tirée et allant même jusqu'à transpercer la flèche que le dernier avait réussi à loger (par mégarde cela-dit) au cœur de la cible. Sa mère était entrée dans une rage folle et Mérida tellement blessée par la colère de sa mère avait fuit dans la nuit avec Angus. Ce n'était que le commencement de la pire péripétie de sa vie. Sur son chemin étaient apparus des feux follets qui l'avaient guidée vers une étrange chaumière, qui était loin d'être ordinaire puisqu'il s'agissait de celle d'un sorcier. Enfin, le plus puissant de tous. Le Ténébreux, le seul, l'unique. Il se faisait alors passer pour un sculpteur de bois mais n'avait pas fait preuve d'une grande volonté de dissimuler sa vraie nature. Elle s'était retrouvée piégée, mais c'était le fruit de sa propre naïveté, de sa crédulité, de son esprit d'aventure. Elle avait demandé un sort à Rumplestiltskin pour « changer » sa mère en pensant que ça n'agirait que sur l'esprit de sa génitrice. Le gâteau confectionné par le sorcier avait bien amené du changement dans la vie de la princesse, mais ce n'était pas du tout celui qu'elle attendait. Sa mère s'était changée en ours. C'était la nuit au château, les seigneurs mécontents attendaient avec impatience que Mérida change d'avis et fasse un choix. Pour les distraire son père racontait l'histoire terrifiante du grand ours noir : Mor'Du. En effet le père de la princesse détestait les ours depuis l'anniversaire des 8 ans de Mérida durant lequel un ours massif et destructeur s'en était pris au village. Il s'agissait de Mor'Du, le plus terrible d'entre eux, et il avait arraché avec sa puissante mâchoire l'une des jambes du roi Fergus qui depuis attendait inlassablement de se venger. Voilà pourquoi il ne chercherait sans doute pas vraiment à comprendre s'il découvrait sa femme méconnaissable et grimée en ours, il frapperait d'abord avant même de réfléchir. Mérida avait donc fui avec sa mère, mettant le plus de distance possible entre elles et le château et tentant de retrouver la chaumière dans les bois. L'opération avait été bien plus difficile sans l'aide des feux follets mais la princesse téméraire était finalement parvenue à atteindre son objectif. Dans la chaumière il n'y avait plus aucune trace de vie si ce n'était un énorme chaudron au milieu de la pièce. Là le visage du Ténébreux était apparu pour révéler à la mère et à sa fille qu'il avait oublié de préciser une chose très importante à propos du sort, il deviendrait irréversible au second lever du soleil après consommation du gâteau, à moins que le princesse ne répare son erreur en « retissant les liens déchirés par fierté ». Dans l'incompréhension la plus totale Mérida, désespérée, avait passé la nuit dehors avec sa mère. Le lendemain elle lui avait montré comment une princesse armée pouvait se débrouiller seule dans la nature, en tirant une flèche sur les poissons pour pécher par exemple. Cette fois-ci sa mère ne pouvant pas lui faire de reproche, elle s'était contentée de la remercier. Une transformation de son esprit s'opérait vraiment, elle voyait les choses sous un autre angle grâce à cette malédiction. Mais très vite l'aspect négatif les rattrapa puisque la reine se mis à se comporter entièrement comme un ours, ne reconnaissant même plus sa fille. La malédiction prenait tout doucement un tournant irréversible et après avoir fait retrouver la raison à sa mère Mérida avait pris conscience de l'urgence de briser le sort. Elles passèrent une nuit de plus à la belle étoile et cherchèrent par la suite à regagner le château. La princesse avait compris ! Dans sa rage suite à la décision de sa mère concernant son mariage elle avait déchiré d'un coup d'épée une tapisserie se trouvant dans sa chambre, séparant sa mère du reste de la famille. Il fallait recoudre cette tapisserie et tout rentrerait dans l'ordre. Mérida avait fait diversion le temps que sa mère monte à l'étage et ce n'était pas vraiment évident car tout le monde était toujours réuni dans la salle du trône. Le mécontentement général était plus que palpable. La jeune femme avait donc agis comme la princesse qu'elle était, elle s'était postée devant tout le monde et avait fait (avec l'aide des mimes de sa mère) un grand discours sur l'amitié entre les différentes familles qui avait toujours sauvé le royaume de toutes les menaces et qui ne pouvait pas prendre fin pour une banale histoire de mariage arrangé. Elle avait conclu en s'adressant aux fils des seigneurs, leur annonçant que la reine avait décidé de rompre les fiançailles et qu'ils étaient libres d'aimer qui ils désiraient désormais, de suivre leur cœur. Elle avait ensuite dirigé tout le monde vers la cave privée du roi puis s'était elle-même dirigée en vitesse vers sa chambre. Sa mère avait fini par la suivre mais la soirée avait pris une tournure tout autre quand le roi Fergus s'était mis à chercher sa femme qui avait dit se sentir mal la veille au soir mais ne s'était pas montrée depuis. Trouvant sa chambre dans un état déplorable suite à sa transformation en ours, il s'était rendu affolée dans la chambre de sa fille. Il l'avait trouvée en présence d'un ours qu'il avait tout de suite pris en chasse malgré les multiples protestations de la princesse qui tentait de lui expliquer que c'était sa femme qu'il voulait tué. Le roi ne l'écouta pas une seule seconde et réunit les seigneurs et leurs gens pour une énorme battue à travers les bois afin de traquer l'animal et de le tuer. Il avait enfermé Mérida à double-tours avant de quitter le château et il avait laissé les clés à la gouvernante des triplés, les petits frères de Mérida. Mais les petits garnements tous les trois très gourmands avaient fini, par mégarde, l'autre soir le gâteau magique, se transformant ainsi en petits oursons. A grand renfort de grognements ils avaient effrayé la gardienne de la clé et délivré leur sœur. La jeune femme avait recousu en vitesse la tapisserie et était montée sur Angus avec l'étoffe et ses frères pour retrouver leur mère et la sauver. Lorsqu'elle était arrivée sa mère était prisonnière, attendant avec tristesse son exécution. C'est ce moment qu'avait choisi le féroce ours Mor'Du pour se montrer. Fergus, qui jugeait que se venger de cet ours là était plus important avait chargé avec ses amis, mais l'énorme bête s'en était prise à la princesse. La reine s'était alors délivrée des cordes qui l'entravaient et avait mené une féroce bataille avec le mâle. Elle en était venu à bout et tous avaient découvert que c'était en réalité l'esprit d'un prince déchu piégé dans un corps d'ours, il avait passé le même marché que Mérida avec le sorcier. Les triplés étaient arrivés sur ces entrefaites et quand leur sœur s'était mise à les appeler « les garçons », Fergus compris enfin. Mais le soleil se levait déjà et les espoirs de Mérida, agenouillée auprès de sa mère dont les yeux n'avaient plus rien d'humain à présent, déclinaient. Elle se mis à pleurer, enveloppa l'ours de la tapisserie et le serra très fort dans ses bras en répétant qu'elle avait eu tort, que tout cela était de sa faute et qu'elle s'en voulait tellement. Cette reconnaissance de ses torts ajoutée à la tapisserie recousue avait finalement eu raison de la malédiction et le charme s'était rompu, rendant à Elinor un corps humain. La famille était de nouveau réunie. Mérida n'était plus contrainte d'épouser quelqu'un qu'elle n'aimerait pas, son père était heureux, ses frères étaient de nouveau des petits garnements humains et sa mère s'était ouverte à elle beaucoup plus qu'auparavant. La princesse lui avait appris à manier l'arc et souvent les deux galopaient à travers la lande, riant et les cheveux au vent, fières d'avoir enfin compris ce qui était important dans la vie. Mérida et sa famille vécurent heureux et en harmonie jusqu'à peu de temps après le dix-huitième anniversaire de la princesse, époque ou la terrible malédiction de la Méchante Reine vint frapper la Forêt Enchantée.