Introduction Époque du sujet : actuelle Date du sujet : 17 décembre Ordre de passage des participants : mnémis - wendy |
Mnémis leva l’encre de son regard vers les cieux. Il faisait noir. Sombre. Ce n’était pas, à proprement parler, la nuit. Pas encore. Mais dans cette période qui connaitrait bientôt l’hiver, le soleil n’avait que quelques heures de luminosité par jour. Elle jeta un coup d’œil sur l’horloge qui trônait sur l’un des murs de son appartement. Bon, tout compte fait, c’était peut-être bien la nuit. Ah, les joies d’être un oracle qui perdait la notion du temps. Elle était restée une bonne partie de l’après-midi presque immobile, à contempler le flux du destin, calculant, prévoyant, tout ce qui arriverait, tout ce qui requérait sa présence. Bientôt, elle quitterait Storybrooke, une fois encore, pour retourner dans son monde. Sora devait l’attendre avec impatience – quoique, les évènements avec les ogres n’avaient pas été le meilleur moment de la vie du lapin, Mnémis en était persuadée, Rachelle aussi. Et puis, l’air de cette ville était vicié. Elle le sentait, elle l’entendait.
Peter. C’était bien son seul regret, qu’elle ne soit pas dévouée à régler le compte à cet enfant, sinon elle se serait fait un certain plaisir de révéler sa localisation à la sauveuse. Mais si cette dernière ne faisait pas appel à l’oracle, il était hors de question qu’elle aille vers le cygne pour lui offrir sur un plateau d’argent ce qu’elle devrait mériter.
En attendant, il y avait encore des heures de liberté que Mnémis pouvait s’accorder. Son attention se porta sur un gros sac en papier qui trônait devant la porte d’entrée. Un mince sourire de renard naquit sur ses lèvres. «
Pourquoi pas. » Elle ne trompait pas les voix, l’oracle était un peu trop enjoué à cette idée.
Wendy. L’intérêt que lui portait Mnémis était malsain – comme tout intérêt qu’elle portait sur les humains. Elles s’étaient croisées à quelques reprises dans Storybrooke, mais la brune prenait toujours un soin particulier à ne pas rester trop longtemps en présence de l’oiseau. Soit parce que celle-ci était flanquée de ses frères, et que Mnémis ne pouvait pas supporter les ondes gays des garçons Darling trop longtemps. Soit parce que c’était l’ancienne criminelle, qui elle-même, avait des affaires importantes à régler – à savoir des divinations – qu’elle se gardait bien de révéler à Wendy. Il ne fallait pas se tromper non plus, ces courtes rencontres n’avaient rien du hasard, puisque celui-ci n’existait pas quand on était un oracle. Ça, d’ailleurs, l’oiseau de Londres l’ignorait aussi.
Mnémis leva une dernière fois les yeux vers le ciel, à travers sa fenêtre, avant de se diriger vers sa penderie pour s’équiper de vêtements chauds. Le vent froid soufflait perpétuellement et les températures baissaient drastiquement ces derniers jours. S’il n’avait pas neiger encore, les températures étaient souvent descendues en dessous de zéro – météo Mnémis, le retour. Elle enroula une grosse écharpe autour de son cou, pris le sac qui l’attendait devant l’entrée et quitta son appartement dans un claquement familier. Il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre le Granny, ou plus particulièrement, le Bed and Breakfast de la grand-mère. Tranquillement, elle monta les vieux escaliers décrépis, avant d’arriver devant une chambre bien précise. Elle frappa, attendit, se perdant dans les différents échos qui régnaient dans sa tête. Puis, quand la porte s’ouvrit, elle se para de son plus beau sourire. «
Bonsoir petit oiseau, je ne te dérange pas j’espère. »
Bien sûr que non. Ah, les joies de la bienséance, que c’était ennuyeux. Soit, elle ne s’attarda pas plus longtemps sur cette pensée, tendant le sac à Wendy. «
J’avais envie d’une petite balade, avec toi. Ce sont des vêtements chauds, il ne va pas tarder à neiger. » Et il n’y avait pas mieux placée qu’une oracle pour savoir quand les premiers flocons se présenteraient. Tout comme elle savait pertinemment que Wendy accepterait son invitation.