« Pourquoi j'ai accepté de participer à ce cirque ? » Declan regardait les habitants de Storybrooke qui s'installaient à des tables, par duos, ou qui s'embrassaient près du bar comme des adolescents bourrés d'hormones. Heureusement, lui, savait se tenir. Il se dirigea alors vers la table d'inscription pour récupérer l'étiquette adhésive avec son nom. Ou plutôt, son nom écorché. Qui avait écrit sur cette étiquette ? Il ne s'appelait pas Derkan ! En soupirant, Declan prit le bout de papier et le colla contre son veston gris et se dirigea vers le bar pour commander un verre. La soirée commençait assez mal, surtout qu'il était venu ici uniquement pour voir ses fils, Aileen, et peut-être des amis qu'il s'était fait récemment, lui, le grand solitaire qui avait tendance à repousser tout le monde.

Une bonne bière fraîche arriva entre ses mains en moins d'une minute, ce qui était très différent du service dont il avait l'habitude à la taverne, dans le monde des contes. Mais la boisson était un peu moins excellente. Plus artificielle. Tant pis, Declan s'en contentait car s'il y avait bien une chose qu'il appréciait dans la vie, c'était la bière. Et le vin. Et les femmes... mais aujourd'hui, les femmes comptaient-elles comme avant ? Pas sûr. Enfin si. L'une d'elles. Declan secoua la tête pour chasser ses pensées presque romantiques et se dirigea vers la table numéro trois où un petit garçon l'attendait. Bizarre. S'était-il perdu ? Avait-il le droit de participer à cette soirée ? Ah, mais oui. Célibataire ou non, pour faire des rencontres amicales ou plus si affinités. Tout s'expliquait. À moins que le jeune Mills ait l'âge de se trouver une future prétendante. Après tout, il était de sang royal. « Henry. Tu ne t'ennuies pas trop ici ? » Le pauvre garçon. Il était connu et ne connaissait pas forcément les habitants de la ville, surtout Declan qui venait du monde des contes et qui n'avait pas été emporté par la malédiction. « Désolé, tu ne me connais pas. Je m'appelle Declan. Et euh, fais pas attention au nom écrit sur mon badge. Ils se sont trompés. » Bon, que dire à un enfant ? Surtout que Declan sortait à peine du vie de solitaire aigri. « Alors, pourquoi es-tu ici ? Je sais, question banale. »

Henry s'était habillée avec classe aujourd'hui. Il avait carrément sortit le costard cravate pour l'occasion de cette St Valentin. Non, ne croyez pas qu'il y avait une fille derrière tout ca... Parce qu'après tout ce qu'il venait de se passer à Neverland, le pauvre gamin n'avait pas encore eut le temps de se trouver une copine. Et puis de toute manière, il n'était pas encore intéressé par ce genre de chose, puisqu'il était encore jeune. Seulement, comme la majeure partie de sa famille se rendait au speed dating et qu'il n'avait pas envie de rester seul et bien il était partit avec eux lui aussi, histoire de faire quelque rencontre...

Le gamin était donc installé à la table trois, une tasse de chocolat chaud agrémenté d'un peu de cannelle devant lui. Et il attendait sa première rencontre, avec impatience. C'est donc un homme qui s'approcha de sa table, une bière à la main, tout en lui demandant s'il ne s'ennuyait pas trop ici. Le gamin fixa donc l'homme s'assoir, tout en lui répondant alors :

-Non je ne m'ennuie pas. Mais qui êtes vous ?

Oui, parce que selon le badge de l'inconnu, il s'appelait Derkan. L'homme se présenta donc, et lui avoua qu'il se prénommait Declan, que les organisateurs s'étaient trompés dans son nom. Henry lui sourit alors, avant que l'adulte ne lui demande donc ce qu'il faisait à cet endroit. L'enfant lui répondit alors sincèrement :

-Toute ma famille est ici ! Et puis j'avais envie de connaitre un peu plus de personne et de peut être rencontrer mon amour, qui sait ? Et vous ?

Henry sirota alors son choclat chaud, avant de finalement lui poser la question qui lui brûait les lèvres :

-Vous êtes qui dans le monde des contes ?

« Non je ne m'ennuie pas. Mais qui êtes vous ? » Comme il s'en était douté, Declan ne s'était pas convenablement présenté. Il s'excusa donc et donna son nom, tout en prenant place à la table qui lui était réservée. Dire qu'il n'avait jamais aimé lorsqu'une personne qu'il ne connaissait pas l'abordait en étant au courant de sa vie lorsqu'il vivait encore dans la forêt enchantée. Et là, le voilà devant le fameux Henry Mills, dont-il ne savait pas grand chose à part qu'il était le fils du maire et de la sauveuse. Intérieurement, Declan se maudissait d'être presque devenu comme ceux qu'il méprisait. Mais il se reprit rapidement. Il était ici pour rencontrer les habitants de Storybrooke et s'intégrer. Il demanda alors au jeune Henry ce qu'il faisait ici, car c'est la première question qui lui vint à l'esprit. « Toute ma famille est ici ! Et puis j'avais envie de connaitre un peu plus de personne et de peut être rencontrer mon amour, qui sait ? Et vous ? » Son amour ? Declan aurait voulu rire, pas méchamment, mais se retint. Après tout, on pouvait rencontrer l'âme sœur à n'importe quel âge. « Hum, je suis venu me présenter auprès des habitants de Storybrooke. Je ne connais presque personne. Je viens de la forêt enchantée, je n'ai pas été happé par la malédiction. »

Declan lança quelques regards autour de lui, essayant de voir si ses fils étaient présent. Aileen était sûrement là aussi. Mais Declan n'avait pas voulu raconter sa vie privée au jeune garçon face à lui. Après tout, un sorcier et une fée... que penserait le gamin ? Il était proche de la fée bleue et de toutes autres personnes susceptibles de se mêler d'autre chose que de leurs affaires. Declan ne voulait pas prendre ce risque. Il ne connaissait pas Henry, il ne savait donc pas si le petit pouvait garder un secret. « Vous êtes qui dans le monde des contes » Et en plus il était curieux. Declan haussa les épaules. « Personne d'intéressant, crois-moi. Hm, dis-moi. Je sais que tu es assez doué pour arranger certaines choses... » Declan était en train d'hésiter. Le jeune Henry était réputé pour aider les adultes. Jefferson, Archie... et le sorcier était au courant de toutes ces rumeurs. Si Henry pouvait lui être utile, alors, il laisserait pas l'occasion passer. « Je me demandais, quels conseils tu donnerais à un père qui, pour protéger ses fils, leur a lancé un sortilège de mémoire pour qu'ils l'oublient mais dont la mémoire est revenue récemment ? Ils savent que je suis leur père mais je n'arrive pas... à avoir le courage de leur parler. » Ce moment était à marquer sur une pierre blanche. Declan demandant conseil à un enfant ayant une dizaine d'années. Mais Henry était intelligent. Qui sait, peut-être ses paroles auront un effet bénéfique sur le sorcier.

S'il y avait bien quelque chose que Regina avait toujours appris à Henry c'était bien la politesse. De ce fait, lorsque l'homme arriva à sa table en l'appelant, sans même se présenter, le gamin lui demanda donc poliement et avec un sourire qui il était. Cependant, il avait mal tourné sa phrase puisqu'il voulait savoir qui il était dans le monde des contes en réalité, histoire de savoir s'il avait à faire à une menace. L'homme se présenta donc et lui demanda ce qu'il faisait ici. Henry lui annonça donc que toute sa famille était dans les environs et qu'en plus, il voulait connaitre un peu plus de monde, comme la majorité des personnes présentes. Il but donc une gorgée de son chocolat chaud à la cannelle, avant de retourner la question à Declan qui lui annonça donc qu'il était venu se présenter aux habitants de la ville et qu'il n'avait pas été happé par la malédiction. L'enfants arqua donc les sourcils, des milliers de questions lui venant alors immédiatement à l'esprit. Il commença donc son interrogation :

-C'est vrai ? Comment se fait-il que vous n'ayez pas été happé par la malédiction ? Comment êtes-vous arrivés ici alors ?

Parce que si Declan était venu ici, cela voulait dire qu'il y avait bel et bien un moyen de retourner vers le pays des contes. Sa famille pourrait donc peut-être rentrer chez eux, non ? Intéressé, Henry poussa donc son chocolat un peu à l'écart, posant toute son attention sur l'homme qui commençait donc à lui demander de l'aide. Henry ne dit rien, l'encourageant simplement à continuer d'un signe de tête, avant d'en savoir plus. Apparemment, il était un sorcier dans le monde des contes et il avait voulu protéger sa famille en leur lançant un sortilège d'oubli. Mais ces derniers avaient retrouvés la mémoire et lui n'osait pas aller leur parler... Cette histoire rappelait un peu celle de Jefferson et de Grace à Henry. Et c'était grâce à lui que les deux protagonistes avaient pu se retrouver...

-Et bien je pense que... Si c'était pour les protéger, il vous pardonneront si vous allez les voir et que vous leur expliquez votre choix...

Le gamin en était sûr et certain... D'ailleurs, il pouvait même le prouver au sorcier avec deux exemples liés à sa famille. Il rajouta donc :

-Vous savez ? C'est ce que ma grand-mère a fait avec ma mère. Et c'est ce que ma mère a fait avec moi. Et je lui ai pardonné. Parce que c'était pour me protéger. Elle voulait le meilleur pour moi en m'abandonnant...

« C'est vrai ? Comment se fait-il que vous n'ayez pas été happé par la malédiction ? Comment êtes-vous arrivés ici alors ? » Declan se figea. Devait-il dire la vérité ou non ? De toute façon, il n'était pas le seul à être arrivé ici grâce à Cora Mills. Et plus important encore, il n'avait pas suivi ses plans ni fait de mal à qui que ce soit à Storybrooke. Declan se redressa sur sa chaise en collant son dos contre le dossier de sa chaise et tenta de répondre le plus simplement du monde. « J'ai certainement dû me trouver dans la zone protégée par Cora Mills. Qui m'a d'ailleurs aidé à rejoindre Storybrooke en compagnie de Crochet et d'autres habitants... » Voilà qui était fait. Il fallait vite changer de sujet avant de passer pour un vilain, ce qui n'était pas le cas. Declan avait peut-être un caractère de cochon et une attitude inquiétante, mais il n'avait absolument rien avoir avec les grands méchants qui terrorisaient tous les royaumes et mondes possibles.

Prenant le jeune Mills pour la miniature du psychologue Archie, Declan dévia le sujet vers ses enfants, et plus particulièrement sur comment les approchés après tout le mal qu'il pensait avoir fait. S'il y avait bien quelqu'un qui pouvait répondre, c'était Henry. « Et bien je pense que... Si c'était pour les protéger, il vous pardonneront si vous allez les voir et que vous leur expliquez votre choix... » C'était aussi simple que ça ? Declan eut un fin sourire à l'adresse d'Henry. Ce ne serait d'ailleurs pas étonnant de voir une tempête s'abattre sur la petite ville tellement la gentillesse du sorcier était rare. « Vous savez ? C'est ce que ma grand-mère a fait avec ma mère. Et c'est ce que ma mère a fait avec moi. Et je lui ai pardonné. Parce que c'était pour me protéger. Elle voulait le meilleur pour moi en m'abandonnant.. » À croire que c'était une habitude pour les habitants du monde des contes. De ce qu'il savait, Rumplestiltskin aussi avait abandonné son fils pour son bien. Alors, Declan n'était pas si différent.

L'heure de la fin du Speed Dating approchait à grands pas et Declan n'avait parler que de sa personne. Mais Henry lui avait été d'une grande aide et ce qu'il se passait dans la vie de l'enfant ne devait pas le concerner. Il était en dehors de toutes ces histoires de famille et préférait largement lui demander des conseils plutôt que de lui poser des questions personnelles sur sa vie. « Tu es un petit garçon très intelligent Henry. Et je te remercie pour ton aide. Si jamais il y a quoi que ce soit que je puisse faire un jour pour te rendre la pareille, je le ferais. En attendant, je te souhaite une bonne soirée. » La sonnerie de fin de duo avait sonné et Declan devait changer de table.

Henry questionna donc Declan sur son arrivée ici. Il ne comprenait pas comment le sorcier n'avait pas été happé par la malédiction. Et pourtant la raison était simple : Declan avait été tout simplement protégé par le sortilège de Cora. Cora qui l'avait tout bonnement ramené à Storybrooke par la suite. Le gamin n'avait pas d'apriori sur les gens en général. Il ne dit donc rien à Declan au sujet de Cora, car après tout, cela ne le regardait pas. Cependant, il prit un malin plaisir à le conseiller au sujet de ses enfants. Car parès tout, lui même avait été dans la même situation que les enfants du sorcier, non ?

L'adulte le remerçia donc pour ses conseils et l'enfant lui sourit, heureux d'avoir enfin pu aidé quelqu'un sans que sa famille ne s'en mêle une fois. Il répondit donc à l'homme :

-Ca m'a fait plaisir de vous aider. Et ne vous inquiétez pas, moi je ne m'appelle pas Rumplestilskin je ne demande rien en échange. Ou peut être si. Je veux juste voir votre bonheur lorsque vous aurez parlé à vos enfants.

Il souhaita à son tour une bonne soirée au sorcier et changea de table, en espérant tomber sur quelqu'un de son âge ou de sa famille.