Rachelle était l’enfant haï. Haï d’elle-même, haï des autres. Elle était malade, le savait, ne le supportait pas. Psychose. Illusions, hallucinations. C’était dans sa tête. Ca grouillait. Ca la détruisait. Ces voix qui lui parlaient du monde, de ce qui allait arrivé, de ce qui s’était déroulé. Elle savait ce qu’elle ne devait pas savoir. Pire. Tout ceci était vrai. Rachelle, simplement, ne comprenait pas.

Criminelle dès sa tendre adolescence, quand les bruits commencèrent à se faire plus fort, elle fut ballotée entre les combats de rues, ses rendez-vous avec Archie, ses cours de boxe, la détention juvénile. Elle apprit à forcer une serrure, faire les poches des passants, remarquer les caméras… La meilleur école qui fut pour elle, la rendant encore plus désespérée aux yeux de la société.

Rachelle était une flèche, qui traçait vers le bas, vers le sol, vers l’écrasement. Elle tua quelqu’un. C’était un accident. Rien n’était différent pour autant. Elle était une criminelle, un meurtrier, un assassin. Apre rappel à la réalité. Début de cette culpabilité. Entre les drogues et la vulnérabilité, l’état de Rachelle ne s’améliorait pas. Il se dégradait, la dévorait, petit à petit.

Elle fit trois ans de prison, à Boston, pour son crime. Quand elle revint à Storybrooke, il y avait une coccinelle jaune qui ne lui inspirait pas confiance. Plus la présence d’Emma s’assurait dans la ville, plus la maladie de Rachelle s’intensifiait. Et le rappel revint. Et Rachelle disparut. Se dissolu dans la personnalité forte de Mnémis, qui retrouva son trône mental, régnant sur ses voix, son don, son existence. Ou tout du moins, elle resta, trouva sa place dans l’éther du pouvoir de l’oracle. Rachelle est là, autour de son cou, resserrant son emprise avec le temps.

Mnémis, bien qu’elle ne semble pas s’intéresser à la condition humaine, aida, néanmoins. Ceux qui avaient perdus les êtres chers, révélant la mort, révélant la vie, à qui voulait l’entendre, à qui en avait besoin. Elle permit à certains de se retrouver, d’autre à fuir plus longtemps. Et une fois que sa BA fut accompli à ses yeux, elle retourna dans le monde des contes, accompagnée d’une boule de poil blanche, pour servir son premier maitre : le destin. Inéluctable. Imbattable.

Depuis lors, Mnémis erre entre ce monde et les autres, passant parfois des jours, des semaines, loin de tout, pour revenir à Storybrooke, remplir quelques affaires et disparaitre à nouveau. Personne ne peut vraiment savoir où elle est, mais elle est toujours là quand on a besoin d’elle. Ou quand elle le veut. Ca dépend.

j’ai la flemme:

Mnémis est une oracle, qui fêtera bientôt son premier centenaire. Quel est son secret pour avoir une peau aussi soignée, vous demandez-vous, mesdemoiselles ? Eh ben, ce n’est pas dans sa crème antiride que la solution se trouver. Quand bien même Mnémis aurait fait une égérie parfaite pour une marque de produit de beauté, elle n’a pas toujours eu cette tête fraiche et cette poitrine généreuse dont elle est très fière. Car, si Mnémis vieillit moins vite que la population de base, avant que la malédiction ne la frappe, son corps était marqué par l’âge, les rides apparaissant, le monde la marquant de ses traits. Mais nous ne sommes pas là pour parler de ça.

Mnémis ne se souvient guère de son enfance. A l’exception d’une rencontre fortuite avec un esprit de la source, des années auparavant, elle n’a jamais eu de figure parentale à laquelle se fier. Elle grandit seule, apprenant la dure loi de la forêt enchantée, de ses pièges, de ses merveilles. Elle ne sait pas quand les voix sont apparues. Elles étaient probablement là depuis le début. Ces seize exclamations différentes, lui servant de repère, de soutien, en tout temps.

Figure capricieuse, elle ne manquait pas d’exaspérer les compagnons de voyages qui survivaient à sa présence. Elle était considérée comme un oiseau de malheur, car le destin n’apporte que rarement de bonnes nouvelles. Messagère du futur, elle a parcouru le monde à de nombreuses reprises, enchainant les mésaventures les plus improbables, pour faire en sorte que le monde se produise, comme il était écrit, défini.

Et comme toute magie requiert un équivalent, Mnémis, pour ses services, demandait un souvenir. Quelconque, pris en fonction des besoins, de son appétit. Bien que, une fois la malédiction de Storybooke brisée, elle ne demanda son prix qu’à de rares occasions. Les habitants eurent plus que le temps nécessaire pour s’adapter, se faire de nouveaux souvenirs, que Mnémis, maintenant, attend de découvrir, dévorer.