Samedi, 3h du matin:

Gavera ouvrit brusquement les yeux. Les draps de son lit étaient trempés de sueur et lui collaient à la peau. Elle avait le souffle court et son cœur cognait trop fort dans sa poitrine. A croire qu'elle venait de courir un marathon. Mais non, elle était bien dans son lit, seulement elle venait de faire un mauvais rêve. Toujours le même depuis quelques temps. Le manque de sommeil que cela lui procurait commençait à se voir sur son visage, sans parler de ses accès d'humeur. La fatigue la rendait irritable, elle le savait bien mais n'arrivait pas à se contrôler pour autant.

4h30:

Cela faisait maintenant une heure trente que la jeune femme se tournait et retournait dans son lit. Impossible de retrouver le sommeil, comme à chaque fois. Elle devait en parler au médecin pour que celui ci lui prescrive un somnifère, parce que à ce rythme là, Gareva savait très bien qu'elle risquait l'accident. Mais elle hésitait, car elle ne voulait pas inquiéter la famille qui l'avait si gentillement accueilli à son arrivée. Ce n'était qu'un cauchemar après tout, pas besoin de se prendre la tête. Il disparaîtrait comme il était venu.

La demoiselle décida de sortir de sous sa couette et d'aller prendre une douche. Cela lui rafraichirait les idées, elle en avait bien besoin.

5h:

Gareva sort de la salle de bain simplement vêtue d'un bon gros peignoir en coton, bien doux et bien chaud. Ce contact avec le tissu la rassurait. Se calant dans un fauteuil, après s'être préparé un tasse de café bien noir, elle alluma la télévision et mit une chaîne d'informations en continue. Le monde tournait mal, pensait elle avec lassitude. Ecoeurée par toute cette violence gratuite, elle préféra couper le poste et aller lire un livre dans sa chambre.

Dans le couloir, elle entendit le léger ronflement de son père « adoptif » et cela la fit sourire. Sa présence était une vraie bouffée d'oxygène dans l'univers de la jeune femme. Il prenait tout à la rigolade et cela faisait du bien à Gareva, même si elle lui rappelait souvent que tout ne prêtait pas à rire.

5h30:

Gareva c'était habillée d'un jean noir, d'un t-shirt rouge cacher par un pull blanc à colle roulé. N'étant pas du genre à rester inactive, elle préférait aller prendre l'air. De toute manière mieux valait que personne ne la voit avant le petit déjeuner. Elle enfila ses baskets noires avec des bandes roses fluo, attrapa son Ipod, ses clés de maison et un peu d'argent. Avant de sortir, elle laissa un mot sur le frigo pour qu'aucun de ses hôtes ne s'inquiètent. Pas toujours facile de vivre avec des adultes. Elle avait préciser dans son message qu'elle revenait avec des croissants. Aujourd'hui étant le jour de repos, personne ne se lèverait avant neuf heure minimum. Elle avait donc le temps de se faire une bonne balade en ville.

6h:

Gareva était enfin dehors, musique pop rock à plein volume, elle déambulait dans les rues de Huntfield. La jeune femme aimait beaucoup cette heure matinale où le monde, encore endormie, se réveillait doucement. Il faisait plutôt froid pour la saison ce jour là, mais rien de bien inquiétant. L'air ambiant revigorait notre petit bout de femme et son moral remontait en flèche. Sans s'en apercevoir, elle se mit à chanter les paroles de la chanson qu'elle écoutait:

« To the right, to the left
We will fight to the death
To the edge of the earth
It's a brave new world from the last to the first

To the right, to the left
We will fight to the death
To the edge of the earth
It's a brave new world, it's a brave new world »

Se laissant emporter par le rythme entrainant du titre, Gareva se mit à danser au milieu de la rue, sans se rendre compte que les quelques passants la regardaient, plus ou moins amusés.


Gareva faisait partie de ces gens qui étaient de bonne humeur dès le saut du lit et même si cela ne durait pas forcément très longtemps. Avec toutes les changements qui avaient eut lieur récemment dans sa vie, rien de plus normal que de ne pas réussir à garder sa joie de vivre toute la journée. Cependant, lorsqu'elle la laissait s'exprimer, Gareva avait tendance à faire dans l'extrême, se moquant éperdument de se que pouvait penser les autres. C'était donc pour cela qu'à six heure du matin, la demoiselle dansait et chantait en pleine rue, malgré le cauchemar qui la hantait depuis plusieurs nuits.

On ne peut pas dire que la jeune fille n'avait pas l'habitude de voir ses nuits perturbées par de sombres rêves. Faut dire que voir ses parents se faire tuer pas un sorcier et être élevée par celui ci n'aide pas vraiment à avoir un sommeil paisible. Sans parler de sa vie à Neverland. Et pourtant, elle avait encore des périodes d'exubérance hors normes quand on connaissait son tempérament habituel.

Gareva donnait toujours l'impression que rien ne pouvait l'atteindre, qu'elle était faite en acier trempé, que rien ne pouvait l'effrayer. Et pourtant lorsqu'elle entendit une voix l'interpeller pour la féliciter de son petit numéro, la brunette ne put s'empêcher de faire un bon de surprise. Elle se tourna vers son interlocuteur, un petit sourire gêné sur le visage. Elle n'avait pas pour habitude de se faire surprendre lors de ses petits moments d'euphories passagers.

« Ravie que le spectacle vous ai plut. »

Répondit elle avec humour, accompagnant ses paroles par un salut, comme ceux des acteurs de théâtre à la fin de leur représentation.

« Cependant, je suis au regret de vous annoncer que je ne signe pas d'autographe. »

Ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie. L'inconnu avait de la chance car Gareva avait gardé sa bonne humeur, se qui était plutôt rare lorsqu'on la surprenait de la sorte. En générale, elle montait tout de suite sur ses grands chevaux.

Bien qu'étant d'un naturel méfiant envers les personnes qu'elle ne connaissait pas, et encore plus depuis son arrivée à Storybrooke, le visage bon enfant qu'affichait l'homme assit sur le dossier du banc laissait espérer à Gareva que peut être, pour une fois, elle n'était pas tombé sur un monstre et que tout ceci ne finirait pas en lutte sans merci pour sauver sa vie.

L'activité journalière de la ville commençait à démarrer doucement. Déjà un camion de livraison arrivait au bout de la rue pour apporter sa marchandise au café situé un peu plus bas. Tandis qu'elle observait le véhicule passer derrière son « fan », la demoiselle se dit qu'elle irait certainement prendre son petit déjeuner là bas. Leurs muffins au caramel au beurre salé était un vrai délice pour les papilles gustatives. Le jeune femme s'imaginait déjà assise à une table, dégustant tranquillement son petit gâteau tout en inhalant les parfums de pâtisseries sortant du four mélanger au café chaud qui était entrain de passer dans la machine. Elle en avait l'eau à la bouche rien que d'y penser. Gourmande Gareva? Et pas qu'un peu si vous voulez tout savoir, mais son tour de taille ne laissait rien paraître de ce pêché auquel le demoiselle ne résistait jamais.

Gareva n'était pas le genre de fille à avoir toujours pleins de monde autour d'elle. Elle était du genre solitaire et avait beaucoup de mal à accorder sa confiance à autrui. Etre populaire comme on dit, n'était vraiment pas son objectif et cela se voyait clairement au lycée. Elle donnait souvent l'impression qu'elle allait mordre ceux qui l'approchait et ne parlait pas beaucoup. De toute manière, il n'y avait personne pour réellement s'inquiéter de son sort. Enfin pas tout a fait. Il y avait bien les personnes qui l'avaient receuilli à son arrivée et qui la considérait comme leur fille. Et puis il y avait le prof de sport, Luc Patterson, connu également sous le nom de Lucas Lancaster dans son monde d'origine. Ces histoires de double identités perturbait un peu la jeune fille, mais bon, cela n'avait pas grande importance. Elle appelait les gens comme ils le souhaitaient.

Donc, l'adolescente avait sut attirer l'affection de Lucas bien que le sport ne soit absolument pas sa tasse de thé. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi il s'occupait d'elle ainsi, veillant à son bien être. Dans le fond, peu lui importait car il était l'un des rares à avoir sut gagné sa confiance et surtout qui savait l'écouter. Rien avoir avec les quelques camarades de lycée dont elle supportait la présence mais qui ne faisait que bavasser sur les derniers ragots. Rien de passionnant en soit pour la brunette quoi. Lucas avait cette facilité de la mettre à l'aise par sa simple présence. Le faite qu'il soit son prof posait quelques problèmes d'ordre éthique mais qui se réglait par le faite qu'ils se voyaient toujours dans des lieux publics. A chaque fois qu'ils allaient boire un café ou tout simplement se balader, Gareva lui racontait une nouvelle part de sa vie. Et avec un âge très respectable de cent cinquante ans, ils allaient en avoir pour un sérieux moment. Cependant, elle n'obtenait que de vague réponse quand elle interrogeait le grand brun. Elle savait donc son véritable nom, qu'il était le prince héritier d'un petit royaume et que sa sœur avait disparut. Mais rien de plus. Peut être était ce pour garder une part de mystère, ou plus probablement pour maintenir la distance élève/professeur qui se réduisait à vu d'oeil. La jeune femme considérait Lucas comme un frère et un confident et plus vraiment comme son tortionnaire de cours de sport en dehors des murs du lycée.

Ce matin là, lorsqu'elle eut finit son petit numéro de danse et de chant et qu'elle eut échangé quelques plaisanterie avec un parfait inconnu, Gareva ne fut pas vraiment plus surprise que cela de croiser son prof dans une tenue de sport. Ce dernier l'applaudit tout en déclarant qu'il était heureux de la voir s'amuser un peu. Ouais, mais cela n'allait certainement pas durer connaissant le caractère de la brunette. Cependant, pour le moment un grand sourire éclairait son visage alors que son interlocuteur se rapprochait d'elle.

« Lucas ! Bonjour. »

Dit elle avec un certain entrain avant de faire une petite moue boudeuse quand il lui demanda si elle était tombée du lit. Elle haussa les épaules avant d'ajouter avec beaucoup moins d'entrain :

« J'ai juste fait un cauchemar. Comme souvent depuis mon arrivée dans cette ville. Et au bout d'un moment j'ai eu envie de prendre l'air. »

Alors qu'elle expliquait à son prof la raison de sa présence dans les rues à cette heure matinale, elle loucha en direction du café un peu plus loin, commençant à avoir une petite faim et une furieuse envie de cette boisson noire et amer qu'elle avait découvert à Storybrooke. Cela n'échappa apparemment pas à son interlocuteur qui l'invita aussi tôt à aller se délecter d'un petit déjeuner. Avec un grand sourire, l'adolescente prit le bras qu'il lui offrait comme un parfait gentlemen et lui fit un radieux sourire :

« Tu lis dans mes pensées. Je commence à mourir de faim. Mais tu ne dois pas finir ton footing avant ? Je ne voudrais pas te déranger dans tes habitudes. »

Une petite pointe de taquinerie qui n'était vraiment pas dans les habitudes de Gareva mais qui était de plus en plus courante depuis qu'elle passait du temps avec Lucas. Ce dernier arrivait vraiment à la rassurer et à l'apaiser. C'était une chose si rare qu'elle se devait d'en profiter. Bon d'accord, cela n'empêchait qu'elle l'envoie promener par moment, mais dans l'ensemble elle était plutôt agréable avec le grand brun qui lui rendait bien. Traversant la rue bras dessus bras dessous, les deux jeunes gens arrivèrent au café qui venait tout juste d'ouvrir ses portes et s'installèrent à une table près d'une fenêtre. A peine assise, Gareva attrapa la carte et l'étudia avec un grande attention. La concentration se lisait sur son visage. C'était comme si elle s'apprêtait à faire un choix cruciale pour sa vie.