formulaire d'intro Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent Date du rp : Après les malédictions Météo (approximative) : Ensoleillé Matin, après-midi, soir : Matin Statut du sujet : [] libre [x] privé Statut du rp : [x] en cours [] terminé

Elsa dormait tranquillement dans sa chambre à Arendelle. Ca faisait quelques jours qu'elle avait retrouvé son vieux et bon château, dont l'odeur familière lui retirait de doux et parfois brisant souvenirs qui arrivaient à faire vaciller légèrement son coeur, étroitement calé dans son buste. Profondément bien allongée entre ses draps frais et sa couette, dont le parfum fleuri s'échappait doucement dans les airs du lieu, elle tourna vers la droite de son lit. Anna avait insisté pour retrouvé leur ancienne maison, ce que la blonde n'avait pas pu refuser. Après tout, elle aussi était nostalgique du temps d'avant, même si elle n'avait pas vécu la meilleure des enfances enfermée dans une pièce de l'habitat, elle se disait qu'il y avait tellement de choses à faire, rien que pour renouer leur lien si fort enfant qui s'était brisé avec le temps ici. Elle se disait qu'elles auraient pu tellement s'amuser, si seulement ses satanés pouvoirs n'avaient pas fait surface. Elles auraient eu une vie normale, comme toutes soeurs. Bon, elle n'aurait pas rencontré Kristoff, surement, et Hans n'aurait sans doute jamais réussi le début de son plan machiavélique, mais il n'y avait rien de mal aux deux. Pour la jeune fille, leurs rencontres avaient été facultatives, juste des évènements en plus, inutiles à leurs vies. Pour elle, le plus important c'était sa petite soeur, et personne d'autre. D'ailleurs, la jeune fille faisait de son possible pour éviter l'homme de glace. Car oui, Elsa avait pourtant du mal à supporter les deux jeunes hommes, particulièrement celui que sa soeur aimait fréquenter, et tout ça pour des raisons qui lui restaient tout à fait personnelles qu'elle n'irait sans doute jamais raconter à sa petite soeur.

Mais elle n'avait pas à penser à ça pour le moment, elle pensait seulement à toutes les activités et à la vie mouvementée qui les attendaient maintenant. Elles étaient arrivées il y a quelques jours, un sourire aux lèvres incassable, saluant de nouveau Sebastian, leur serviteur principal, et chaque femme de ménage avec qui Anna avait sympathisé durant les longues années qu'elle avait passé à chercher quelque chose à faire. Ce fut un plaisir pour la reine de revoir son royaume aussi, qui était une des raisons de pourquoi elles étaient revenues à leur ancienne demeure. Elle avait fait le tour de la ville, saluant tous les habitants, paysans et villageois qui y habitaient. C'était son devoir, son travail après tout, l'objectif principal de sa vie après s'occuper de la dernière personne de sa famille qui lui restait.

Et aujourd'hui elle profitait un peu de la matinée pour dormir, après une dure nuit de paperasses à remplir à la lumière d'une vieille bougie à la rose, de vieux parchemins et d'une jolie plume blanche. Ses paupières hésitèrent à se lever, laissant l'aveuglant soleil et ses rayons piquants assommer sa vue et ses iris cristal. Elle laissa un gémissement de contrainte doux s'échapper de ses lèvres serrées et plongeant son visage sous la couette claire aux dessins et symboles d'Arendelle. Les levés tôt de souveraine n'avaient pas été très fréquent ces derniers temps et reprendre l'habitude de toujours être debout à l'heure lui avait un peu perdu. Elsa osa quand même admirer légèrement de loin la fenêtre que Sebastian était venu ouvrir dans la veille du matin il y a quelques heures, l'air frais des fleurs du jardins venant chatouiller le nez de la blonde. Il y avait un grand soleil et la chaleur faible du mois se faisait tout de même assez présente aujourd'hui. Puis elle écouta. Le vide. Le silence, et juste quelques oisillons fredonnant. Rien de plus qu'un calme qui présageait que du bon. Jusqu'à qu'elle se questionne sur pourquoi elle n'avait pas encore entendu des assiettes se fracassant ou la voix mélodieuse d'Anna chantonnant. Ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas faire du bruit le matin. Jusqu'à que les pas familiers résonnèrent sur le parquet, et qu'un sourire soulagé apparu sur son visage.

Elsa eut un sourire, voir un rire, lorsqu'elle sentit la poignée bouger sur la porte, mettant ses bras autour d'elle, pliés, comme si elle s'étirait. Elle savait qu'elle avait avoir dans très peu une avalanche de câlin d'une petite rousse folle et vivace qui aime courir de partout et rire à pleine éclat, et lui faire des bisous de partout pour lui prouver son amour depuis la fin de la malédiction. Et sa prédiction se réalisa en moins de temps qu'elle ne se l'avait murmuré au creux de sa tête. La porte ferma presque dans un claquement sourd et la jeune fille coiffée d'un chignon ébouriffé se jeta sur la reine encore assoupie, s'affalant contre son lit, comme elle le faisait lorsqu'elles étaient enfants. C'est les pieds nus et dans une de ses robes clairs et jaune qu'elle se plaça au-dessus de sa soeur en hurlant déjà pour la réveiller. « Elsaaaaaa, je voudrais un réaménagement complet de ce château ! Faut que tu lèves ! » Elsa ouvrit étonnement un oeil, un air suspicieux de la demande. Qu'avait encore sa soeur dans la tête aujourd'hui ? Pour s'excuser de l'agitation, Anna lui déposa un rapide bisous sur la joue droite de la reine des neiges, qui ne put s'empêcher de répondre à ça par un sourire, pendant que celle-ci continuait de la secouer dans sa couverture pour la motivée. Anna était une vraie pile en marche, une étoile filante pleine d’énergie, elle semblait presque autant surexcitée que lorsqu'on lui avait annoncé le jour du couronnement.

«Un réaménagement du château ?» Répéta innocemment la blonde, qui tenta de s'asseoir doucement contre le dossier de son lit, humant la fine odeur d'une belle matinée et de la brise qui s'échappait et plaquant ses cheveux remplis d'une foule de petits noeuds. Elle étira alors ses jambes sous le tissu, toujours dans sa robe de nuit bleu clair, aux quelques motifs Norvégiens sur les manches, et laissa un de ses bras s’élancer dans le vide pendant que l'autre camouflait un vague bâillement de la bouche de la reine. Puis elle laissa ses yeux à demis-clos observer quelques secondes le visage enjouée d'Anna qui souriait comme jamais, et un soupire léger s'échappa d'entre ses lèvres. La vie semblait parfaite, et elle n'avait même pas à s'occuper de paperasses, ou de villageois qui auraient voulu demander quelques conseilles à la souveraine du royaume. Aujourd'hui, elle était complètement libre pour sa petite soeur qui avait tant besoin de sa compagnie.

Elsa jeta la couette vers le bas du lit pour laisser ses jambes à moitié à l'air frais du jour et elle se leva, descendit doucement du lit, posant ses pieds nus un par un à terre contre le bois froid qui ne la fit même pas frissonner. « Laisses-moi juste le temps de m'habiller et tu vas m'expliquer ça. » Lui sourit-elle, avec une pointe d'optimise dans la voix et en s'approchant de son armoire sculpté, qu'elle ouvrit d'un geste rapide de la main gauche, laissant sa petite garde robe s'étalée. Ses yeux scrutèrent rapidement et elle opta pour la première longue robe a volant léger qui se situait devant elle, dans les tons violets/bleus, un peu comme tous les vêtements qu'elle possédait, d'ailleurs. Elle laissa tomber ce qui recouvrait son corps, de dos à sa soeur pour d'enfiler rapidement un corset, qu'elle serra elle-même, ses bras se pliant malencontreusement dans son dos, avant de passer ses deux jambes dans le vêtement qu'elle remonta jusqu'à sa poitrine, plaçant ses bras dans les longues manches et tirant un noeud avec un ruban pour finalement se retourner, et laisser ses cheveux ondulés sur ses épaules. Elle passa furtivement sa main dans sa frange pour la faire tenir en arrière comme elle en avait l'habitude. Puis elle se laissa voleter jusqu'à son lit, et elle s'installa sur le bord pour écouter ce que voulait absolument faire Anna aujourd'hui, plongeant ses yeux iceberg dans les prunelles céladon de la jeune princesse en face d'elle.

Après avoir pris le temps de se vêtir, la jeune femme détourna le visage et laissa son regarder pianoter dans la vaste salle qu'était sa chambre avant de retomber sur sa petite soeur, les joues encore rougeâtres et bouffies d'il y a quelques secondes et les lèvres dans un sourire délicieusement écarlate. Elsa lui retourna doucement le geste, optant pour le même visage qu'elle lui présentait à l'instant. La jeune reine du royaume ne pensa même pas à regarder vers le bas et les mains qui jouaient furtivement et nerveusement entre elles, à moitié cachées par le corps fin d'Anna qu'au fond, la blonde ne pouvait s'empêcher de temps à autre, admirer. Mais aujourd'hui, elle était seulement figée sur le smiley confus, heureux et surexcitée qu'elle lui offrait et les taches parsemant ses légères fossettes rebondies, et surtout, intriguée par l'agitation qu'il y avait chez elle en ce jour. Elle lui cria d'une voix enjouée qu'il fallait tous changer, tous refaire, lui demandant en passant de quoi dessiner sur du papier les changements à effectuer "Car c'était très important" d'après ses dires, ce qui décrocha un rire enfantin et cristallin de la gorge sèche de la demoiselle encore assise sur son lit moelleux de Princesse dans lequel elle passait ses nuits -Si ce n'était affalée à travailler, évidemment.

La rousse, aux yeux à la fois doux et torturant comme manipulateurs, l'emprisonnait entre deux battements de cils noirs ajustés, et captura soudainement les mains de sa soeur pour l'inciter à se lever et à se bouger. Mains qu'elle avait avant tout gardé cachées d'un quelconque touché de longues années, couverte de soie, maudites et détestées, tel avait été leur supplice un temps qui semblait ne jamais vouloir s'arrêter, et que maintenant, enfin, elle s'autorisait plus qu'un simple frôlement avec quoi que ce soit. Depuis qu'elle avait pris confiance en elle, chaque touché était une victoire accomplie, et un plaisir pour les deux d'enfin se sentir, et de savoir qu'elles étaient réunies à jamais. Les premières fois d'Elsa l'avaient fait pas mal sursauté, et aujourd'hui c'était différent. Elle soupira seulement pour faire partir l’anxiété d'un clignement des paupières, pour ressentir chaque particule froide qui s'échangeait et fusionnait avec la chaleur de sa peau. Ses doigts se mirent à jouer avec les siens, plongée, comme connectées entre elles, et dans la discussion, coupée du monde. Anna murmura doucement à voix basse un rapide compliment qu'elle ne put s'empêcher de lui retourner. "Et toi encore plus." Dans un sourire coloré et apaisant.

Puis elles repartirent sur ce qu'elles allaient devoir faire aujourd'hui, la rousse se perdant déjà dans ses plans farfelus de fabriques de bonbons et de chambres d'amis. Elle se demandait même si elle n'allait pas lui sortir qu'elle voulait une salle spécialement pour ses amis les bêtes qu'elle adorait tellement. Elsa sépara ses lèvres. "Doucement, doucement Anna, respire, prends ton temps, nous avons toute la journée." Tenta-t-elle de la calmer avant de poursuivre par un second rire qui dura quelques secondes, le temps de faire une pause entre ses deux phrases. "J'ai tous ce qu'il nous faut sur mon bureau." Elle se leva alors d'un bond gracieux, tournant son chemin vers le meuble de bois brillant à la douce luminosité d'une matinée prometteuse. Il y avait un tas de paperasses et d'une sorte de journal qui s'étalait de partout et s'effondrait de tous les côtés, et même si les plumes blanches et les pots d'encre foncée semblaient être bien rangés, il était vrai que pour une fois, la reine avait laissé ses obligations la surmener. Ce fut tout en serrant les mains de sa soeur qu'elle la dirigea à ses côtés en s'avançant lentement. Et c'est à ce moment là que la jeune princesse rajouta que ça serait génial de se faire aider du royaume, et de Kristoff.

Le nom résonna rapidement dans son crâne et ses phalanges devinrent automatiquement froides sans qu'elle puisse contrôler quoique ce soit. Elsa n'aimait pas vraiment le livreur de glace royal. Il était fort aimable, serviable, bon, il fallait se l'avouer, un peu perdu dans les bonnes manières d'être dans un château, mais il y avait des raisons que son coeur ne voulait s'affirmer. Oui, il fallait aussi se le dire, la jeune femme avait eu au départ, beaucoup de mal avec le garçon à Storybrook, ce qui, malgré ça, leur fit passer de très très bons moments tous les deux, souvenirs que maintenant, Elsa espérait oublier de son cerveau. Elle baissa le regard contre le sol de bois et leurs pieds nus avant de souffler un soupire des plus discret pour s'attarder sur ce qu'elles cherchaient bien avant qu'elle ne parle de lui. "Oh, hum, oui, ça serait une bonne idée Anna." Le ton baissa catégoriquement pendant qu'une de ses mains se détacha pour attraper un bout de papier vierge et une plume grisâtre. Malheureusement, elle se doutait que le sujet irait bien plus loin, qu'est-ce qu'elle pouvait y faire de toute façon, Kristoff faisait parti de sa vie, après tout.

Tout d'un coup, alors que la reine cherchait à ignorer le regard de la rousse pour ne pas sombrer dans son adorablité, elle-même se figea, et commença à crier doucement sur sa soeur, les bras renfermées, une mine dépitée. La joyeuse et chaude bonne humeur qui la convoitait tous les jours s'était envolée. Effacée en une phrase à peine audible. Oh non. Jamais Elsa n'aurait pensé que finalement son air détaché envers le garçon des montagnes mènerait sa petite soeur sur une piste, or elle semblait s'en douter, étrangement. Et tout ça encore à cause d'elle-même et ses stupides conflits. " Qu’est-ce qui se passe avec Kristoff, Elsa ? " Anna s'avança, levant encore le ton, la fixant de plus belle de son regard fondant céladon. "Est-ce qu’il a fait quelque chose de mal ? Quelque chose dont je ne suis pas au courant ?" Sa voix continua de percer, et Elsa détourna le visage, soudainement trop faible, elle qui habituellement, peut tenir tête à n'importe qui. Elle croisa ses mains libres entre elles. Il aurait bien fallu un jour ou les réponses se seraient fait attendre. Et ca faisait déjà trop longtemps, maintenant. Elle cligna très longuement des paupières. Elsa aurait voulu tenter un sourire, tenter de garder son sang de glace, ne pas se sentir réchauffer, ses pouvoirs s'agiter. Se rappeler de ce que lui disait Anna, ce qu'elle tentait de lui faire entrer dans la tête pour qu'enfin son don arrête ses vilains caprices aux grès des humeurs. Mais la solution semblait ainsi, être aussi le problème. L'amour.

Oh, l'amour. Le seul dont elle avait réellement besoin, le seul capable de quoique ce soit, d'une quelconque légère influence, c'était bien le sien, celui de la petite tête rousse, qu'elle côtoyait jour et nuit. Or, l'amour vient toujours avec un prix, tel un deal du tracassin : La jalousie. Stupide chose qui hante ton corps et ton cerveau, brouille ta vision, et te fais devenir surprotectrice. Mal attentionnée. Quelqu'un de mal, qui ne pense qu'à lui-même, envieuse, méchante, voir froide. Ahaha. Le mot parfait pour Elsa, qui pouvait sentir le froid léger et geler, les cristaux transparents tels de la poudre de sucre, fusionner sur ses phalanges encore une fois. Voir même un nuage survolant la chambre, alors que toutes fenêtres étaient fermées, et que la chaleur environnante d'un si beau jour caressait le monde de sa lumière claire mais velouptée. La blonde soupira vaguement. Anna en voulait plus. Anna voulait des réponses. Anna voulait savoir. Anna devait savoir. Elle se devait de connaître la vérité. De A, à Z. Quel que soit le prix, quel que soit la douleur qu'elle-même, la reine, allait endurer. Que sa soeur sache, qu'elle ai l'esprit claire des mauvaises têtes et des murmures sanglants qu'ils échangeaient, elle et Kristoff, qu'enfin, elle comprenne. Comprenne le pourquoi du comment.

Alors elle prit comme son courage, d'un seul coup, entre ses mains, invisible, et elle se laissa porter par le regard dans le sien. Oh. Elle était là, si innocente et pourtant elle voulait sembler grande. Tel un enfant qui voulait prouver à un adulte qu'il pouvait avoir ce qu'il voulait, alors que ses chances étaient faibles. Mais Anna, Anna était adorable ainsi, magnifique, malgré le froncement de sourcils, et son questionnement intense dans ses iris. L'angoisse envahissait celles de la reine. Elle n'osa faire un pas en arrière, et, voulant se ressaisir, elle inspira et se plaça droite. Le son de sa voix froide, forte, mais à la fois cristalline, coinça. Elle avala. Et d'une expiration, le son ne sortit pas aux premiers instants. C'est d'un deuxième essaie qu'elle commença. "... Non. Non, Anna ne t'en fais pas. Kristoff n'a rien fait." Elle s'interposa entre sa raison et sa gorge, calma son coeur, leva les yeux au ciel et plafond blanc pour reprendre. " Enfin, rien contre toi. Et rien de bien horrible aussi. Surtout ne t'inquiètes pas. C'est juste que... " Elsa cligna vers le sol, les iris presque humides, et la fixa. " Que vous êtes très proches. Très très proches. Et donc que vous passez pas mal de temps ensemble et que... Je te sens partir. Or, je sais très bien que jamais tu ne me laissera Anna, mais c'est juste mes mauvais démons, et ..." Elle eut mine discrète de réfléchir, se fendillant la lippe d'une dent de devant. " Et seulement ça, qui m’embête, rien de grave. " Faîtes qu'elle ne me questionne pas plus. Pourtant, le mensonge n'était pas une des qualités de la reine. Ou pas vraiment envers sa soeur. Elle avait le don de la déstabilisé d'un regard. Comme si ses pupilles arrivaient à lui supplier à travers des clignements de cils noirs "Dis-moi la vérité, Elsa, je te suis ta soeur" et que les mots devaient sortir à moitié réellement. Elle se laissa encore vaguer dans le creux bleuté de ses yeux. Oh, si faible, d'un simple regard. Et si seulement elle pouvait pourtant garder toute la vérité pour elle. Mais le temps en semblait, encore une fois, en décider autrement. Malheureusement.

Elsa ne put s'empêcher de fermer les yeux quelques secondes, ses longs cils noirs suivant le léger mouvement inquiet. Elle tremblait presque, et pourtant, elle qui était une reine, forte et pleine de pouvoir, elle qui avait maintenant aujourd'hui tellement confiance en elle, se sentait si vulnérable en ce jour, surtout devant sa petite soeur, ce petit bout fragile mais tellement téméraire et plein de caractère. Elle n'arrivait ni à être calme, ni même encore moins à lui cacher quelque chose. Pourtant, parfois, la vérité vaut mille fois mieux d'être oubliée et déléguée loin loin des esprits. Quand elle s'aventura à plonger ses iris et son regard claire et timide dans celui de sa soeur, elle sentit son coeur rater un battement. Et elle, la jolie rousse, se tenait debout, semblant bien plus grande qu'elle ne l'était, sûre d'elle les bras croisés, poings sûrement serrés, caressée de la lumière palpitante des rayons du soleil, et surtout, sourcils froncés, elle était en colère. Elle le sentait simplement dans son vivace aura habituellement si doux et enjoué. Elsa ne put tenir que quelques secondes et ses yeux défaillirent vers le sol. Elle n'arrivait pas à l'affronter, c'était horrible, et elle sentait le sang bouillir derrière son organe vital, comme s'il allait exploser d'un coup, sans prévenir, le bruissement résonnant, et son ventre se contracter au fil des secondes qui écoulaient. C'était tellement désagréable. Pire que désagréable. Ses jambes ne tenaient qu'à un fil et même sa voix grelottait, en ayant à la fois l'impression qu'elle ne dévoilait aucune émotion. La reine souhaitait juste que leur indiscrète discussion finisse au plus vite, pour laisser place à la bonne humeur et à la décoration de ce vieux palais.

Puis, là, plus rien. Un silence ornant la pièce en entière. Comme si ce n'était pas assez stressant comme ça... Ni même un oiseau, un craquement, un pas. Juste ce fin bruit qui n'en n'est pas un, qui te place dans une situation si délicate, qui bousille ton cerveau de toutes sortes de pensées, en commençant par les plus douloureuses. La blonde, restait presque figée. Elsa n'entendait plus que le tam-tam, le tambourinement ardant et sourd que produisait son coeur. Elle aurait simplement voulu que tout se passe bien, mais en réalité, c'était toujours de sa faute, alors qu'elle voulait toujours seulement aider et protéger sa petite soeur, la seule chose qu'elle avait, la seule chose qu'elle aimait. Elle l'avait perdu bien trop de fois, et c'était comme si à chacune d'elle, elle s'était sentie mourir et d'un seul coup faner comme une rose courtement coupée et laissée là, couverte de ses petites épines inefficaces, sous la lumière chaude et brûlante des cieux, se laissant choir vers la mort, sans pouvoir rien n'y faire. Rien, du tout. Elle n'arrivait simplement pas à comprendre comment son amour, son sourire, son être, pouvait la rendre à un tel point heureuse, sa tristesse l'abattre jusqu'au plus profond de son corps et de son âme, et qu'elle s'échappe comme le sable dans le vent entre ses doigts la détruisait, et si elle était en colère contre elle, son monde s'écroulait, et culpabiliser était un faible mot rapport à ce vulgaire et sinistre sentiment qu'elle pouvait ressentir, qui fourchait ses entrailles et sa vision du monde, telle si on l'avait transformé en coquille vide. Elsa était devenue la plus dure des coquilles. Mais une coquille sans rien à l'intérieur ne vaut même pas un sous. Et si elle était puissante, c'était grâce à la lumière de sa vie, sa petite Anna.

Puis, soudain, sa douce voix pris une tournure piquante et s'éleva, faisant sursauter la reine de glace. " C’est hypocrite de me dire ce genre de chose, tu le sais ça ? T’as laissé des murs gelés entre nous durant des années et tu as juste peur de me voir partir ?! " En levant ses yeux, elle se sentit elle-même geler, chose qu'elle aurait cru toute sa vie impossible. Son regard habituellement chaleur était devenue des épines pointues, ensorcelé telle cette bestiole qui peut te transformer en pierre avec seulement un coup d'oeil échangé. Et il restait si en colère, et si triste, dans le coin de ses pupilles céladon, grésillant vers le vert. Elsa hocha une seule fois son crâne, comme pour acquiescer sans en avoir l'air. C'était pourtant vrai, d'un certain côté. Elle aurait donné sa propre vie pour ne pas la perdre, aurait donné son sang, pour être permise de l'observer jour et nuit, aurait donné sa raison, juste pour pouvoir à nouveau capturer ses douces lèvres. Puis soudain, consciente de ses pensées, la blonde se figea encore plus et voulu reculer, confuse, secouant la tête comme pour lui dire non, pour faire partir cette vilaine chose. Alors la plus jeune continua, toujours aussi entêtée à monter quelques peu le son de sa voix, qui partait presque dans une teinte vocale qu'elle-même n'arrivait pas à atteindre, et quand elle avait ainsi cette voix, ce n'était jamais pour dire quelque chose de bon, loin de là. " J’ai passé un temps fou à parler avec des tableaux qui ne pouvaient même pas me répondre, parce que toi, Maman et Papa, vous étiez trop effrayés à l’idée que tu fasses du mal au monde entier avec ton don, sans vous rendre compte que vous m’en faisiez déjà. Mais bien sûr, ça, on s’en fiche, pas vrai ? Rejetons la pauvre Anna, mentons à la pauvre Anna, cachons l’existence de la bombe à retardement du nom d'Elsa à la pauvre Anna ! " Ses petits bras frêles montèrent en l'air, mais Elsa, trop prise dans ses paroles ne le remarqua même pas. Quelques pas nerveux et colère, et la pauvre blonde tentait furieusement de ne pas céder et de elle aussi, perdre sa raison et de péter un câble. Pourtant, dans son coeur, les mots avaient été de trop et elle aurait presque pu le sentir saigner. La pire chose que l'on aurait pu lui dire. Elle serra ses doigts contre ses paumes, perturbée, et surtout défaite. Elle ne lui avait fait que du mal depuis toutes ces années, elle n'était pas une bonne grande soeur, une bonne personne. Elle avait failli à sa mission dès le début. Tout ce qu'elle n'aurait pas voulu faire, elle l'avait fait inconsciemment. Elle était bel et bien cet horrible monstre, affreux monstre qui détruisait les gens, mais surtout, qui avait détruit sa soeur.

Les mots tranchants continuèrent à couler, telles des lames, et ça en était beaucoup beaucoup trop pour Elsa, elle était ce bout de glace si facile à anéantir.  "Je sais que ce n’est pas la véritablement raison du malaise entre toi et Kristoff. Vous me cachez quelque chose, tous les deux. " Anna se laissa bercer par le doux paysage ensoleillé, avant de finalement de se retourner pour scruter les deux halos bleus claires que portait sa soeur aînée dans ses yeux. La blonde se laissa guider vers sa soeur, les yeux humides. Elle se sentait si mal, si coupable. Si... Monstrueuse. Elle avançait les yeux brûlants, et elle n'arrivait même pas à aligner deux mots. "A-anna, pourquoi veut-tu tellement savoir ? Je ne veux juste pas te faire du mal... Je-je voudrais juste pouvoir remonter le temps, m'effacer, effacer ce que j'ai fais, ce que je ressens, mais je ne peux pas. Et je voudrais juste plus que tout effacer cette douleur, que tu transportes, et ne pas en rajouter en cours de route. " Les sourcils bruns brusqués vers le haut, elle arrive à articuler. "Je, veux juste, ne pas, te faire, de mal. S'il te plait, comprends moi. " Mais la rousse était déterminée, et surtout anéantie qu'on lui cache tellement de secrets. Anna prit une forte inspiration. "Plus de mensonges, plus de secrets, Elsa. J’en ai marre. Je veux simplement la vérité, peu importe le mal qu’elle m’apportera. " Mais cette fois c'était juste... Le trop. Trop trop. Elle l'attrapa par les côtes, et à moitié embrumée, elle articula. " K-kristoff et moi couchions ensemble à Storybrook... " Elle aurait souhaité s'expliquer, respirer normalement, lui dire qu'elle n'était pas elle, qu'elle n'aurait jamais fait ça, mais elle n'en n'avait ni la force ni l'envie. Elle voulait affronter la tempête. Maintenant. Et ça serait passer, qu'importe comment elle réagirait. " Et... Il y a ça aussi." Pleine de chagrin et d'amertume, la tête qui tremblait et l'esprit trouble, elle arriva à saisir son doux visage entre ses phalanges, et elle plongea encore ses lèvres sur les siennes, désespérée, abattue. Le baiser fut court, elle n'aurait pas voulu qu'elle fasse quelque chose contre son grès trop longtemps. Pourtant, les étoiles de plaisir et ce soulèvement de coeur, cette drogue qui soul ton esprit et ces chauffements tels des papillons dans son ventre se laissaient vaguer. Son coeur grignotait sa raison, elle avait tellement tellement peur. Qu'est-ce qu'elle était sotte. Elsa ouvrit alors les yeux, et pendant les trois secondes de paix qui suivirent, elle osa l'admirer, avant que peut-être, tout n'éclate.