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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci Deux âmes trahies [Moïra] 2742709183
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 Deux âmes trahies [Moïra]

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Deux âmes trahies [Moïra] Vide
MessageSujet: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyVen 18 Jan - 13:22







Introduction


Époque du sujet : Actuelle
Date du sujet : Après la malédiction
Ordre de passage des participants : Denitsa/Moïra






La traque pouvait commencer. Un baluchon sur l’épaule, j’étais prête pour les plus grandes aventures, pourvu qu’elles me permettaient de châtrer l’insolent qui avait abusé de mon hospitalité pour s’emparer de mes biens. Il manquait plusieurs bibelots, mais je doutais que tous aient le même intérêt à ses yeux. Parmi eux, il y en avait un que beaucoup convoitait, et c’était celui qui je devais à tout prix récupérer. Les autres, de moindre importance, me reviendraient également, car nul ne peut doubler impunément Nevadeth. Même si l’importun ne les avait surement volés que pour les échanger contre de l’argent sonnant et trébuchant qui lui permettrait de vivre en grand seigneur un certain temps. Du moins jusqu’à ce que je lui mette la main dessus et que je lui fasse regretter ses actes. Je n’aurais aucun répit jusqu’à ce qu’il vomisse ses tripes.

Un ogre croisa mon chemin ; mais je préférais le contourner plutôt que le confronter. Je laissais derrière moi une montagne de trésor, mieux valait qu’aucun dragon ne soit aperçu en train de quitter ces terres, car ma demeure deviendrait alors la proie des criminels. Même si, plus j’avançais, plus je doutais que mon château soit en danger. Les ogres avaient en effet investi la forêt qui le bordait, et devenaient, contre leur gré, des remparts efficaces contre les effractions. Je pouvais donc m’éloigner l’esprit plus léger, bien que la présence de ces bêtes ne puisse être anodine. Mais j’aurais certainement des réponses lorsque je tomberais sur une présence humaine. Et ça ne tarderait pas à venir, car déjà j’entrapercevais une auberge à l’orée de la forêt. Les ogres ne la menaçaient pas encore, mais je doutais qu’elle représente un abri décent très longtemps. Qu’importe, une halte nourricière me suffirait.

J’ouvrais la porte branlante de l’entrée, non sans jeter un coup d’œil à l’enseigne qui se balançait au gré du vent sur le fronton de l’auberge. Je m’attendais presque à ce qu’elle s’appelle « l’auberge miteuse », au lieu de cela, ses propriétaires avaient tenus à lui donner un nom qu’elle était loin de mériter : « Le havre rouge ». Où donc avaient-ils été piocher un vocable pareil ?
A peine entrée cependant, je compris mieux les termes. Les quelques âmes qui se trouvaient là étaient plus ou moins mutilées, et ma beauté ainsi que ma propreté tranchaient prodigieusement avec les lieux. D’ailleurs, les quelques regards présents se tournèrent immédiatement vers moi, et je soutins celui du tenancier en allant jusqu’au comptoir.

« Qu’est-ce qu’une aussi jolie chose vient faire dans un endroit pareil ? »

Je me retins de vomir. Voilà le genre de remarque que je détestais, et qui me faisaient fuir le contact des humains. Ils étaient si sûrs d’eux même, tellement attachés aux certitudes que leur donnaient les apparences. Si étroits d’esprit.

« Mais vous n’êtes pas le première. » Il montra d’un signe de tête un client attablé dans un coin retiré de l’auberge. « Cette jeune femme vous a précédé de peu. » Je n’eus pas besoin de jeter un coup d’œil très prononcé pour que la présence de ladite jeune femme pique ma curiosité. Elle était sans doute la mieux à même de me renseigner, et sa conversation serait à coup sûr plus agréable que celle des immondices qui trainaient là.

« Servez moi votre boisson la plus fraîche, une longue route m’attend. »

Sur ces mots, je délaissais le comptoir pour rejoindre la table du fond où se trouvait l’objet de mes curiosités. Posant une main sur la chaise qui lui faisait face, tout en scrutant le plus convenablement possible ses traits, je demandai avec simplicité :

« Puis-je vous tenir compagnie ? »


Dernière édition par Denitsa Nevadeth le Mer 30 Jan - 12:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyJeu 24 Jan - 15:56



La journée avait été longue. Longue et vaine. Voici maintenant quelques temps que j'errais dans ces bois à la recherche de quelque chose ou quelqu'un. Qui ne venait pas. Depuis que mes parents m'avaient mise dehors, je vivais dans les bois ou bien je me rendais certains soirs dans des auberges ou des bars afin de me distraire. En fait, je cherchais à me venger. Me venger de quelqu'un qui m'a presque tout pris. Alors que je ressassais encore ces mêmes pensées noires, je continuais de marcher dans les bois jusqu'à ce que j'aperçoive au loin de la lumière. Effectivement, en levant la tête, je me rendis compte qu'il faisait déjà bien nuit. Je suis autant à l'aise le jour que la nuit mais les différentes créatures qui vivent dans les bois ne sont pas très rassurantes et sortent surtout la nuit. Loin de moi l'idée d'être apeurée, mais je n'étais pas d'humeur à me battre ce soir. Je voulais me mettre un peu au chaud et pourquoi pas m'amuser un peu ce soir.

Je me dirigeais donc vers l'auberge qui avait un drôle de nom " Le Havre Rouge". Quel nom débile franchement. Mais bon, je ne juge pas une auberge sur son nom - même si je devrais sûrement le faire, ça m'éviterait de passer des soirées pourries. Sur ces mots, je pousse la porte de l'auberge. Puis je m'arrête à l'entrée, balaye la salle du regad et comprend un peu mieux le nom de cette auberge. Tous ceux qui sont là ont l'air tristes, corrompus, ou encore meurtris. Bon, et bien ce n'est pas ce soir que je vais m'amuser... J'ôte la capuche de mon manteau et libère ma rousse chevelure. Je n'en faisais pas trop, car je ne voulais pas donner des faux espoirs à certains qui sont là. Je m'approche vers le tavernier qui ne manqua pas de me reluquer de heut en bas en prenant son temps. Je ne me gena pas et lui ft remarquer : "Tu veux peut être que je fasse un tour sur moi même afin que tu puisse mieux me regarder ? " Et il me croyait l'imbécile. Quel crétin. Je m'approche plus sérieusement du bar et lui demande fermement en posa mon bars sur le comptoir : "Ecoute tavernier, je ne suis pas là pour faire joli donc dresse moi une table loin de tous ces gueux et sers moi quelque chose de fort. Il faut que je réfléchisse. "

Il fallait absolument que je mette au point un plan pour retrouver Klaus. Celui qui m'a quasiment tout pris. Je suis dans une haine tellement grande qu'il fallait que j'arrive à me calmer et à me canaliser. J'entrepris de m'assoir et d'enlever mon manteau de fourrure. Le tavernier m'apporta de quoi boire et me reluqua encore une fois : "Arrête de me regarder. Tu n'aura rien de moi. " Je mis ma main dans ma poche et lui sorta quelques pièces pour le payer : "Laisse moi maintenant. " Il repartit vers son comptoir et me laissa tranquille - enfin. Alors que je commençais à me calmer, je vis une autre jeune femme franchir la porte et aller parler au tavernier. Etrange coïncidence dis donc. Peut être devions nous nous rencontrer... Je fais comme si je ne l'avais pas vu. J'avais bien dis au tavernier de me laisser tranquille mais c'était sans compter sur cette jeune femme. Même si je voulais bien savoir ce qu'une autre demoiselle faisait ici ce soir, je ne la regardais pas. Malgré tout, elle m'avait vu et se dirigeait vers moi. Je ne pouvais pas refuser un peu de compagnie qui se trouvera forcément mieux que celle de tous ces autres gueux. Je la regardais approcher, elle posa une main sur la chaise en face de moi et me demanda si elle pouvais me tenir compagnie. Je leva mon regard vers elle. Elle semblait animée par quelque chose d'aussi puissant que moi et je sentis qu'elle pouvait m'aider dans ma quête : Evidemment, comment refuser la compagnie d'une si jolie demoiselle ? "
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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyMer 30 Jan - 12:48


Mon périple ne faisait que commencer, et je ne m’attendais pas à trouver quoique ce soit d’intéressant si proche de chez moi, sans même avoir eu à me salir les mains. Pourtant la seule autre jeune femme dans la pièce piquait au vif ma curiosité. Un frisson me parcourut l’échine alors que nos regards tombaient l’un dans l’autre. La dragonne en moi ne raffolait pas vraiment des êtres humains, autrement qu’en grillade. Parmi tous les êtres vivants dans la forêt enchantée, ils étaient ceux pour lesquels j'avais le moins de respect. Encore que, je devais avouer faire une différence parmi les humains. Cette distinction ne reposait sur aucun jugement de valeur moral, car j'estimais les humains bien incapables de grandeur d’âme, les voyant comme des hypocrites et des lâches, que seuls les intérêts changeaient de temps à autre en personne de bien. Puisque je ne pouvais pas me baser sur des critères moraux dans mon traitement des humains,je le faisais selon leur genre. Ainsi, je nourrissais bien moins de dégoût pour les humaines, même si certaines ne valaient pas mieux que leurs congénères masculins.

Cela expliquait facilement pourquoi, outre l’allure de la demoiselle, je m’étais d’emblée présentée vers elle. Je doutais d’obtenir une quelconque information de la part des truands qui hantaient ce bouge, mais cette femme-ci avait plus de valeur à mes yeux. Une femme faisait nécessairement plus attention aux détails, et une simple conversation avec elle pourrait bien m'offrir des renseignements précieux. Le simple fait qu’elle m’accepte finalement à sa table était prometteur. Je ne fis donc pas de manière, m’installant simplement sur la chaise où l’une de mes mains s’était très vite posée. Je ne jetai pas le moindre coup d’œil sur le reste de la salle, parfaitement concentrée sur ma vis-à-vis. Puis, après quelques secondes de silence très formelles, je rompis le charme en décidant de ne pas y aller par quatre chemins.

« Je suis étonnée de voir une femme dans ce trou. Etes-vous une criminelle ? » Ma voix restait sobre, égale, exempte de toute peur. La dragonne que j'étais n’émettait pas de jugement de valeur concernant les humains, puisque je possédais déjà une vision précise les concernant. Bien que la jeune humaine pourrait être offusquée par ma question, je n’avais pas la moindre intention de l’insulter, je lui posais là une question tout à fait acceptable dans mon esprit de dragonne. Car, après tout, selon les critères humains, n’étais-je pas moi-même une criminelle ? « Ou êtes-vous à la recherche de quelque chose ? » Je n’avais guère de temps à perdre en bavardages inutiles. Mon interlocutrice était prévenue, je n'avais aucune envie de me modeler aux convenances des humains. Je les avais assez observé pour trouver sans intérêt le fait de tourner autour du pot, ou d’arrondir les angles, d’autant que je n’attendais aucune faveur, sinon des réponses à mes questions. Il ne me paraissait donc pas opportun de chercher à manipuler l’autre, si elle daignait se prêter à mon jeu de questions-réponses, tant mieux, sinon je devrais me contenter de sa compagnie puis m’en aller.
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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyJeu 31 Jan - 19:42



La présence de cette femme m'intriguait énormément. Je ne savais pas si je devais m'inquiéter ou non. Malgré le fait que vivre dans la forêt éveille certains sens de défense qu'un humain de base n'a pas, je dois dire qu'elle ne me paraissait pas spécialement dangereuse. Même si on dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort... Quoi qu'il en soit, je n'étais pas d'humeur à la plaisanterie. Cette femme avait intérêt à être de bonne composition et interessante. J'avais grand besoin de me divertir quelque peu.

La jeune femme pris place là ou elle avait posé sa main au préalable. Je restais quand même un peu sur la défensive, ne sachant vraiment la réelle motivation de sa venue. Je la regardais afin d'essayer de cerner le personnage. Elle me regardait aussi, sans même daigner regarder le reste de la salle. Elle semblait motivée par quelque chose que je connaissais très bien, la curiosité. Le fait de vouloir absolument savoir des choses qui au final, ne nous concerne pas directement. De fouiller, de chercher les petits détails qui changent tout. Je le reconnais, car je suis pareille. Toujours ce besoin irrépressible de vouloir savoir comment, pourquoi, comment. Je n'allais pas lui donner satisfaction. J'attend d'abord qu'elle se dévoile un peu plus. Elle se tut quelques instant afin d'établir une distance suffisante entre nous. Elle avait une certaine éducation, qui me permet, à coup sur, de me dire que quelqu'un lui a appris et que donc ce n'est pas une simple femme du voyage. Nous nous rapprochons lentement. Par la suite, elle ne se fit pas prier pour entamer la conversation, d'une manière quelque peu cavalière : Je suis étonnée de voir une femme dans ce trou. Etes-vous une criminelle ? Loin de moi l'idée d'être déstabilisée. C'est un peu dommage qu'elle commence comme ça. Je penserais qu'elle trouverait une autre phrase. Je fins le déni et relève les yeux vers elle. Lentement, histoire de lui laisser le temps de m'imaginer en train de tuer quelqu'un : " Je pourrais oui, mais je n'ai pas encore trouver la cible idéale. " Je me voulais distante et mystérieuse. Elle ne restait pas sur sa faim en enchaînant : " Ou êtes-vous à la recherche de quelque chose ? ". Hum, elle aussi cherchait donc quelque chose - ou quelqu'un. Peut être pourrions nous nous associer... Ne mettons pas la charrue avant les boeufs, il faut d'abord se renseigner et voir si cette personne peut être fiable. Ouh la, quel mot est ce que je viens de dire ? Fiable ? Non, je ne peux plus faire confiance à qui que se soit. Mais il fallait que j'en apprenne plus sur elle. La soirée allait donc être longue. Je releva les yeux vers elle afin de la fixer un instant. Elle ne détourna pas le regard, signe de détermination. Je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire : " Je pense que la criminelle, c'est vous et que nous allons avoir besoin d'autres boissons pour tenir toute la nuit qui s'annonce longue. " Je savais qu'à ce moment, je l'avais surprise et ça, ça ne pouvait que tourner en mon avantage. Nous verrons bien comment la soirée allait tourner. Je détache, un peu péniblement mon regard d'elle et siffle le tavernier : " Tavernier ! Apporte nous quelques boissons supplémentaires. "

Le tavernier s'executa et en profita pour nous regarder - encore une fois -, puis il repart derrière son bar. J'attrape une chope que je décale devant elle en la regardant intensément : " Je m'appelle Moïra " et pris une grande gorgée de ma chope.
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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyVen 1 Fév - 15:35


La femme ne parut pas raffoler de mon entrée en matière. Sans doute aurait-elle souhaité que je pèse mes mots et utilise des pincettes. Mais je n’en voyais guère l’intérêt dans ce taudis minable, qui ne méritait pas mieux qu’une conversation franche et sans artifice. Si ma vis-à-vis souhaitait palabrer et perdre son temps en politesses, elle me voyait navrée de ne pas pouvoir accéder à sa requête. Terminant ce qui restait dans son assiette, elle releva les yeux vers moi. L’espoir de me faire servir ma commande était bien là en un coin de mon cerveau, mais je restai fixement concentrée sur la rouquine.
« Je pourrais oui, mais je n'ai pas encore trouvé la cible idéale. » Mes lèvres s’étirèrent. La jeune femme n’avait pas peur des mots, mais elle se montrait néanmoins subtile. Je ne pensais pas avoir besoin de connaître ses plans, mais elle me révélait être à la recherche d’une cible idéale, en demeurant mystérieuse, souhaitant distiller les informations avec le plus parfait contrôle. Je pouvais comprendre, même si c’était loin de m’arranger. Après tout, elle ne pouvait pas d’emblée tabler sur ma confiance. Et elle aurait eu tort de le faire. Si les dragons étaient des créatures d’ordinaire fidèles, si tant est qu’elles se trouvent des partenaires dignes d’intérêt, j’étais également moitié femme. Et cette partie de mon identité était redoutable. « Je pense que la criminelle, c'est vous et que nous allons avoir besoin d'autres boissons pour tenir toute la nuit qui s'annonce longue. » Je haussai un sourcil, cherchant dans le regard de l’humaine plus d’explications. Mais je ne pus en trouver car elle le détourna aussitôt pour s’adresser au tavernier et exiger qu’il apporte des boissons supplémentaires. Je ne cachai pas mon amusement, laissant un sourire fin et intrigué poindre sur mes lèvres. Cette jeune femme avait du tempérament, cela se ressentait dans sa voix et se devinait à ses gestes. L’homme qui tenait le bouge finit par rejoindre notre table. Il me servit enfin la boisson que j’avais réclamé en entrant, puis posa deux belles chopes supplémentaires sur la petite table fatiguée. L’inconnue poussa légèrement une chope dans ma direction, puis s’évertua à faire tomber ce qualificatif.

« Je m'appelle Moïra »

Je pinçai légèrement des lèvres, avant d’en approcher la chope qui m’était échue. Je bus une brève gorgée. La qualité bon marché du breuvage ne lui enlevait en rien son caractère rafraichissant. Mais je décidai de patienter un peu, reposant la chope sur la table avant de daigner répondre à ladite Moïra. « Et moi c’est Denitsa. » Si je n’avais aucun mal à révéler mon prénom humain, mon identifiant draconique resterait à jamais un mystère à ses yeux. Et pour lui éviter d’avoir à réagir et à s’étaler dans les convenances, je ne laissai l'opportunité à aucun temps mort de s’installer, reprenant manu militari le sujet qui m’intéressait. « Si vous me prenez pour une criminelle, pourquoi passeriez-vous la nuit à boire en ma compagnie ? » J’avais à nouveau la chope entre les doigts, et je la portai distraitement à mes lèvres tout en dissimulant le sourire obséquieux qui venait d’y apparaître. Lorsque j’eus bu une nouvelle gorgée, et sans plus reposer la chope, j’ajoutai : « A moins que vous n’ayez déjà plusieurs cibles dans votre radar, et que vous cherchiez des hommes de main dans ce taudis. » J’avais conscience de faire des suppositions hasardeuses, qui somme toute n’étaient pour autant pas improbables. Mais j’avais appris à prêcher le faux pour obtenir la vérité auprès des ingénus qui séjournaient parfois dans mes geôles. C’était une stratégie qui en valait une autre, mais je doutais encore que cette nouvelle rencontre soit suffisamment loquace. Si elle pensait profiter de moi toute la nuit sans m’apporter ne serait-ce qu’un ersatz de réponse, elle surestimait beaucoup ses capacités d’attraction.

Je finis par lâcher ma boisson, la laissant distraitement devant moi. Ceci étant fait, je pouvais reporter toute mon attention sur Moïra, détaillant ses traits d’un regard calme et indiscernable. Ma bouche se fendit d’un mince sourire, prélude à l’attaque sournoise que je venais de concocter, et qui fusa, portée par mon timbre délicat et vaporeux : « Ma douce, tu ferais mieux de répondre sans détour, je ne vais pas te manger… sauf si tu as l’intention de me faire perdre mon temps. » Malgré le ton affable, et l’abandon du vouvoiement, il n’y avait aucune douceur à deviner dans mes paroles. Subitement, il m’était apparu inutile de jouer, et de minauder. Je n’avais pas de temps à perdre, et ces quelques phrases étaient déjà de trop. Il était temps que nous passions aux choses sérieuses et que la belle me dise ce que je voulais savoir. Tout en parlant, j’avais laissé mes doigts se poser sur la main de l’humaine. Je la tenais fermement lorsque j’ajoutai : « As-tu croisé un brigand au sourire charmeur et facétieux ? Il a abusé de mon hospitalité pour me voler. Il se fait appeler Niklaus mais j’ignore si c’est son vrai nom. » Toute douceur s’était absentée de mes yeux sombres, qui ne reflétaient plus que l’amertume et la violence que m’inspirait le comportement du pillard.
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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptySam 2 Fév - 20:21



La soirée risquait d'être - très - longue mais cette femme m'intriguait de plus en plus. Je devais aussi l'intriguer quant à sa façon de venir me parler et de quémander des informations. Mais j'étais d'humeur joueuse et elle me semblait une adversaire de taille. Je sentais que derrière un air déterminé, il ne fallait pas trop l'agacer. Je ne sais pas l'expliquer mais je sens que sous sa carapace se trouve quelqu'un d'impatient. Raison de plus pour la faire languir. Après lui avoir donné mon prénom, je repris ma chope que je vidais tranquillement. Elle en fit de même, me laissant sur ma faim quand à sa dénomination. Elle poursuivi la conversation quelque secondes plus tard : " Et moi c’est Denitsa. " Prénom original que je n'ai jamais entendu auparavant. Ce qui devait révéler, secrètement, qu'elle ne devait pas avoir l'âge qu'on lui donne en apparence. Ne me laissant même pas le temps de la réflexion, elle surenchéri : "Si vous me prenez pour une criminelle, pourquoi passeriez-vous la nuit à boire en ma compagnie ? " Je n'avais pas dis que j'étais d'accord il me semble. Mais il est vrai qu'elle n'a pas tord. D'un côté, si je n'avais pas la certitude de pouvoir me défendre pour sauver ma vie, il y aurait bien longtemps que je serais partie. Cette question fut un peu inutile. Elle se doute bien que si je percevais la moindre ombre de menace, une femme comme moi sait se défendre. Elle ne me laissait pas vraiment le temps de répondre entre ses suppositions douteuses et continua encore : " A moins que vous n’ayez déjà plusieurs cibles dans votre radar, et que vous cherchiez des hommes de main dans ce taudis. " Ouh la, nous nous enfonçons. Ais-je vraiment l'air d'une criminelle cherchant à rallier du monde à ma cause ? Loin de moi cette idée et sûrement malgré moi, j'ai dû avoir un regard un peu étonné. Elle semblait heureuse de me voir réagir de la sorte. Cependant, je ne daignais toujours pas répondre et je commençais à voir que cela l'énervait royalement. Je repris ma chope et la porta à ma bouche afin d'en déguster encore quelques gorgées.

Elle reposa sa chope sur la table et entrepris de me fixer. Son regard se voulant insistant, dans l'attente de quelque chose. Cette technique aurait pu marcher si je ne savais pas ce qu'elle voulait. Mais en dehors de son impatience, sa détermination semble sans faille. Je releva les yeux vers elle afin de lui rendre son regard et je pencha délicatement la tête sur le côté. Je voulais qu'elle comprenne que je l'écoute et que j'entend ce qu'elle me dit mais que les choses ne vont pas se dérouler selon son envie. Je sentais pourtant qu'elle était sur le point de me balancer quelque chose en pleine figure. Et je ne m'étais pas trompée. Elle enchaîna : " Ma douce, tu ferais mieux de répondre sans détour, je ne vais pas te manger… sauf si tu as l’intention de me faire perdre mon temps. " Son doux timbre se voulait sûrement enjôleur, mais je n'étais pas niaise à ce point. J'étais même un peu déçue de cette intervention. Elle pensait peut être que j'allais lui répondre tout gentiment car elle me l'avait demandé ? Hors de question. Après l'avoir regardé en clignant plusieurs fois des yeux - comme pour dire que j'allais lui répondre exactement comme elle le voulait - je répondis : " Premièrement, ne m'appelle pas Ma Douce. Deuxièmement, je décide moi même si j'ai envie de te répondre et de ce que je te répond.Troisièmement, mon temps est précieux alors je le perdrais avant de te faire perdre le tien. " Ma réponse se voulait concise, tranchante et sérieuse. On ne me parle pas de la sorte parce qu'on se croit supérieure à moi. Je n'avais pas décroché mon regard de la jeune femme pour appuyer mes propos. Il semblait que quelque chose avait subtilement changé dans sa stratégie et dans son comportement que je n'omis pas de détecter. Elle allait me répondre et je sentais que cette fois, ça allait être la vraie question. Celle qu'elle brûle d'envie de me poser depuis tout à l'heure : " As-tu croisé un brigand au sourire charmeur et facétieux ? Il a abusé de mon hospitalité pour me voler. Il se fait appeler Niklaus mais j’ignore si c’est son vrai nom. " Tout en me confiant cette ultime question, elle avait délicatement attrapé ma main et le tenait plus ferment en me parlant. Cet impact a été imprévisible. Elle avait dit le nom de Klaus... Comment le connaissait-elle ? Bizarrement, je sentais que nous avions donc beaucoup en commun que prévu.

Avant de répondre, j'enleva ma main de la sienne afin de boire une gorgée. En reposant ma chope, je la regarda intensément et lui répondit : " Effectivement, il se trouve que je cherche une personne répondant à ce nom... Comment le connais tu ? Et qu'a-t-il bien pu te faire pour te mettre dans des états pareil ? " Je me voulais calme et maîtrisant la situation. Il ne fallait pas qu'elle s'aperçoive que Klaus avait eu un trop grand impact sur moi. Il fallait que je trouve autre chose à lui répondre avant de lui laisser la parole. "Je crois donc que nous avons beaucoup à apprendre l'une sur l'autre. " Finalement, cette rencontre ma plaisait de plus en plus.
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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyLun 4 Fév - 14:52


« Premièrement, ne m'appelle pas Ma Douce. Deuxièmement, je décide moi même si j'ai envie de te répondre et de ce que je te réponds. Troisièmement, mon temps est précieux alors je le perdrais avant de te faire perdre le tien. »

Mais c’est qu’elle mordait presque ! Ses paroles acides firent fleurir sur ma bouche un sourire plein de sympathie. Loin de moi l’idée de la ridiculiser, mais elle serait bien sotte de penser me déstabiliser ou me contrarier ainsi. Certes, si elle continuait à se montrer réticente, je serais obligée de lui fausser compagnie et au bout du compte, la contrariété pointerait nécessairement le bout de son nez. Mais ce ne serait pas contre elle en particulier que mon agacement serait orienté. Mon esprit supérieur m’empêchait de considérer individuellement les êtres humains, ils n’étaient à mes yeux qu’une horde de fourmilles identiques. Mais il arrivait néanmoins, exceptionnellement, que certains se détachent, et que je ne les vois alors plus comme l’élément d’un tout homogène, mais comme des spécimens uniques, qui étaient parvenus à me plaire ou au contraire à me heurter. Niklaus était un parfait exemple d’humain qui avait attiré mon attention, d’abord en sa faveur, mais avait finalement réussi à utiliser la place que je lui avais donnée dans mes pensées pour se jouer de cette faiblesse. Si je détestais autant ce pauvre quidam, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un simple voleur de bibelots, il était en effet allé jusqu’à s’installer insidieusement dans ma tête et avait repoussé avec habileté son exécution. Il s’était même peu à peu frayé un chemin sur la voie de ma considération. Il n’avait pas seulement foulé du pied mon hospitalité, mais m’avait déçu tout en me laissant face à mes propres erreurs. J’avais néanmoins décidée de chasser ces dernières de ma pensée et focaliser toute ma colère sur ce vil brigand. Une fois ses entrailles répandues sur le sol, de part et d’autre de son corps agonisant, j’aurais tout le loisir de songer à mes propres responsabilités dans cette triste affaire.

« Effectivement, il se trouve que je cherche une personne répondant à ce nom... Comment le connais-tu ? Et qu'a-t-il bien pu te faire pour te mettre dans des états pareils ? »

Je tâchai de garder mon calme, même si en quelques mots, Moïra venait de m’offrir plein plus qu’elle ne saurait l’imaginer et que j’en avais moi-même espéré. Mes sourcils se froncèrent irrégulièrement, tandis que je peinais à trouver le sens de ses questions. Je lui avais dit ce qu’elle voulait savoir : Niklaus était un brigand qui avait abusé de mon hospitalité pour me voler. Sans doute n’étais-je pas suffisamment rompue aux manières des humains, mais j’ignorais qu’il fallait répéter deux fois les choses pour que cela atteigne leur cerveau à peine moins étroit qu’un poix-chiche. Avec une certaine impatience, je répétai presque docilement, me faisant violence pour ne pas l’arracher de sa chaise et la secouer pour qu’elle crache les informations qu’elle possédait sur le compte du brigand. « Je te l’ai dit, ma grande » Elle ne voulait pas que je l’appelle « ma douce », très bien, mais elle aurait droit à tous les sobriquets qui me passeraient par la tête jusqu’à ce que sa patience ternisse et que ses oreilles se soient pliées à l’exercice. « Il est venu dans ma demeure, m’a joué le numéro du parfait gentleman et s’est échappé après m’avoir volé quelques objets précieux. » Je pinçai des lèvres tout en faisant mine de réfléchir. « Alors vois-tu, je crois que j’ai des raisons de lui en vouloir. » J’étirais mes mots avec la plus parfaite délectation, laissant Moïra accrochée à mes lèvres, qui n’étaient plus guère enclines au sourire.

« Je crois donc que nous avons beaucoup à apprendre l'une sur l'autre. » Plus aucune joie n’avait décidément de place sur mes traits, farouchement abandonnés à la curiosité et à l’amertume. Je ne laissai pas longtemps mon regard jauger et interroger silencieusement la jeune femme, répliquant pour ma part sans formule nébuleuse superflue. « Je vois ce que j’ai à apprendre de toi, mais que puis-je t’apporter ? Niklaus est-il également une épine dans ton pied ? » Mon visage devenait soucieux alors que j’ajoutai : « Ce charognard a-t-il osé s’en prendre à une si belle créature ? » Je ne mâchais pas mes mots, car je ne m’encombrais pas des détails du protocole humain, qui aurait voulu que je garde mon opinion pour moi. Mais la jeune femme qui me faisait face était d’une beauté assez pure et étonnante pour que je lui concède. Sans doute son physique lui avait-il toujours permis de faire languir les prétendants, et toute autre personne qui tentait d’obtenir quoique ce soit d’elle. Mais je n’avais réellement pas de temps à perdre avec ses manières, aussi fallait-il que je lui rappelle l’urgence de la situation. Je captai son regard sans daigner lui attraper la main cette fois-ci, et plongeant des yeux francs dans ses prunelles pâles, j’ajoutai à mi-voix : « Je ne doute pas que tu ais de très bonnes raisons de ne pas satisfaire à mes questions, mais si toi aussi tu as été abusée d’une quelconque manière par ce rapace, j’ai besoin que tu me donnes un minimum d’information sur ce qu’il se passe sur ces terres, sans quoi je n’aurais aucune chance de le rattraper … nous n’aurons aucune chance de nous venger. » La rage affermissait mes traits et faisait trembler mes lèvres. Moïra étaiit-elle dans mon camp ou dans le sien ?
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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyJeu 14 Fév - 18:45



La conversation virait avec un tournant assez étrange. De simple curiosité, j’étais devenu celle qui allait éclairer sa lanterne. Voilà qui me rassurait quelque peu. Non pas que je la crains. Mais elle ne m’inspirait pas spécialement confiance. Elle avait donc osé se confier à moi quant à sa venue ici. Ce qui explique son comportement et sa façon d’être. Elle semblait être une pauvre âme en peine qui ne cherche qu’à assouvir sa vengeance… Je fis mentalement le constat : j’étais dans le même état qu’elle. Mais devais je vraiment me confier à elle et lui faire un tantinet confiance ? Mon instinct me disait que je pouvais et il ne m’avait que très rarement trompé. Lui confiant que je cherchais aussi ce Klaus, son visage s’illumina et elle semblait retrouver un peu d’intérêt pour ma personne. Enfin. Non pas que je sois jusqu’à quémander de l’attention mais cela faisait plaisir. Un sourire presque mesquin s’installa sur son visage. Elle se voulait insistante : « Je te l’ai dit, ma grande … », elle laissa sa phrase en suspens. Juste le temps que je puisse remonter le regard vers elle afin de lui faire comprendre que ces petits noms ne me plaisaient en aucun cas et qu’il faudra qu’elle cesse assez rapidement si elle voulait obtenir quelque chose de moi. Elle continua : « Il est venu dans ma demeure, m’a joué le numéro du parfait gentleman et s’est échappé après m’avoir volé quelques objets précieux. » Ah ! Nous arrivions à mon moment préféré. Le pourquoi du comment. « Alors vois-tu, je crois que j’ai des raisons de lui en vouloir. » J’attendais qu’elle continua mais elle me laissa sur ma faim. Je ne voulais pas paraître trop curieuse, pour ne pas la conforter dans sa position de soi disant – supérieure. Non, je me replaçais sur mon fauteuil afin de mieux l’écouter : « Je vois ce que j’ai à apprendre de toi, mais que puis-je t’apporter ? Niklaus est-il également une épine dans ton pied ? » Bien, nous avançons donc. Elle a trouvé un intérêt en ma personne. Cela devrait être suffisant quant à sa manière d’agir envers moi.

La soirée continuait et la salle se vidait quelque peu. A un moment, le tavernier risquait de nous mettre dehors. Mais nous verront ce que nous feront à ce moment. Elle renchéri : « Ce charognard a-t-il osé s’en prendre à une si belle créature ? » Elle semblait plutôt sincère dans cette déclaration mais je n’en fis rien. Elle n’était pas repoussante, loin de là, mais l’heure n’était pas à la flatterie et à la découverte de l’autre. Après une courte pause, son regard chercha intensément mon regard. Ce que je lui conceda. Son regard plunge dans le mien, elle attrapa fermement ma main afin d’appuyer ses propos : « Je ne doute pas que tu ais de très bonnes raisons de ne pas satisfaire à mes questions, mais si toi aussi tu as été abusée d’une quelconque manière par ce rapace, j’ai besoin que tu me donnes un minimum d’information sur ce qu’il se passe sur ces terres, sans quoi je n’aurais aucune chance de le rattraper … nous n’aurons aucune chance de nous venger. » Le calme et la maîtrise de soi n’était donc pas son fort. Je voyais à sa réaction qu’elle était dans l’attente de ma réponse et je savourais secrètement cette victoire. Je retira lentement ma main de la sienne. Non pas que cela me dérangeait mais je voulais que les choses soit bien claires. Je ne serai pas son joujou ou sa poupée qu’on exhibe quand on veut et qu’on jete une fois qu’on en veut plus. Je posa mes bras sur la table, croisés et rechercha son regard qui ne fut pas compliqué à trouver : “ Ma chère, saches que tu t’emballes. Reprends ton souffle, nous aurons tout le temps de parler lorsque nous marcherons, demain matin si cela te dit. ” Je ne savais pas trop si ce que je faisais était la chose à faire mais je n’avais pas envie d’étaler ma vie ici. Même si la salle commençait à se vider. Je savais qu’elle attendait que ma réponse et qu’elle devait boullir intérieurement et rien que cette pensée me rendait presque folle de joie. Je me leva et me rapprocha de son oreille afin de lui confesser cela : “Denitsa, nous devrions faire un bout de chemin ensemble, je suis sure que tu sera ravie de connaitre mon passé avec Klaus et des quelques frasques qu’il m’a raconté à ton sujet.” Après cette confession, je me dirigea vers le bar afin de donner quelques pieces au Tavernier et je pris le chemin de la sortie sans même daigner lui accorder un regard. Je savais qu’elle me retrouvera dehors. Elle était bien trop orgeuilleuse pour laisser passer une occasion comme celle ci filer. Et moi avec.

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MessageSujet: Re: Deux âmes trahies [Moïra]   Deux âmes trahies [Moïra] EmptyDim 17 Fév - 23:52


Au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient, la salle se vidait. J’entendais le raclement des chaises contre le parquet usé, tandis que la rumeur des conversations s’éteignait petit à petit, sans que j’y prenne parfaitement garde. L’auberge n’était guère bondée lorsque j’avais jeté mon dévolu sur elle, mais si je me retournais désormais et étudiais la pièce, j’aurais certainement été choquée par le peu de personne à même de veiller. Sans doute était-ce les temps obscurs qui s’étaient abattus sur la lande qui le voulaient, car il ne faisait plus bon trainer dehors à des heures tardives. Toute dragonne que j’étais, j’en avais conscience, et la jeune femme qui me faisait face devait forcément connaître ce risque. Lorsqu’elle retira sa main de la mienne, ayant décidément développé quelques réticences aux contacts, elle se composa une attitude plus sérieuse, et me fit comprendre le fond de sa pensée.

« Ma chère, saches que tu t’emballes. Reprends ton souffle, nous aurons tout le temps de parler lorsque nous marcherons, demain matin si cela te dit. »

Elle devenait un peu trop familière à mon goût. C’était une chose que je la taquine avec des sobriquets qui ne lui plaisaient pas, que je la prenne de haut et que je me permette de toucher cette petite créature fragile, mais qu’elle me rende la pareille apparaissait étonnement déplacé. Sa voix se fit aigre à mes oreilles, et j’avais du mal à apprécier ses propos, tant ils étaient saturés d’une malice que je lui avait moi-même servie. En tant que dragonne, je pouvais me permettre de mettre les pieds dans le plat et de traiter cette humaine comme je l’entendais, mais qu’elle puisse se permettre la réciproque n’était pas concevable à mes yeux. Seulement voilà, Moïra ne pouvait pas se douter de ce que dissimulaient mes traits humains. Elle ignorait tout du monstre qui lui faisait face. Et elle eut la chance de m’être utile, mais également que je ne souhaite pas me découvrir avant d’en savoir plus sur ce qu’était devenu le monde qui m’entourait. Elle poussa le vice jusqu’à se redresser et à approcher sa bouche de mon oreille pour susurrer : « Denitsa, nous devrions faire un bout de chemin ensemble, je suis sure que tu seras ravie de connaitre mon passé avec Klaus et des quelques frasques qu’il m’a raconté à ton sujet. » La demoiselle se leva sans perdre une seconde et rejoignit le tavernier pour le payer. Je la suivis un instant du regard, et la laissai quitter l’auberge sans remuer le petit doigt. Je finis mon verre avant de finalement me lever. Je réglai mes consommations avec quelques pièces d’or tirées de mon trésor, avant de me diriger vers la porte d’un pas assuré. Je m’inquiétai peu de donner le moindre avantage à Moïra en la suivant, ces considérations humaines ne m’atteignaient pas. Mon orgueil s’élevait bien au-delà de la compréhension de ces viles et faibles créatures. En débouchant sur l’extérieur, je ne tardai pas à repérer la jeune femme à la chevelure de feu. Elle s’était postée en retrait, non loin de l’entrée, et je n’eus que quelques pas à faire pour combler la distance qui nous séparait.

« D’accord Moïra. Tu as réussis à obtenir toute mon attention. Nous ferons un brin de chemin ensemble, puisque nous recherchons la même personne. » Je haussai un sourcil pour manifester mon intérêt, un sourire s’immisçant au coin de mes lèvres, tandis que j’ajoutai : « Et je serais très curieuse de savoir ce qu’a pu te raconter ce maraud à mon sujet. » Que Moïra dise la vérité ou n’ait tissé qu'un beau mensonge, toutes ses paroles étaient bonnes à entendre, et j’aurais ensuite le loisir de débrouiller le vrai du faux. Néanmoins, j’estimais bien Klaus capable des pires félonies après ce qu’il m’avait fait endurer. Plus rien ne pouvait diminuer l’envie que j’avais de lui arracher les dents pour faire disparaitre son sourire charmeur et de lui couper la langue afin qu’il cesse de se servir d’elle comme d’un poignard. Toute à mes pensées haineuses, je rivai sur la jeune femme un regard sombre : « Si tu veux partir demain matin, je pense qu’il serait plus sage de se reposer ici. Ce n’est pas le grand luxe, mais des ogres rôdent dans les bois, je doute que nous y soyons en sécurité. A moins que tu n’ais un talent particulier dont tu voudrais me parler ? » Un sourire fin étira mes lèvres. J’en profitais pour me renseigner sur cette femme dont j’ignorais tout ou presque. Je n’étais sans doute pas celle qui devait se montrer la plus prudente des deux, mais je n’entendais pas pour autant me laisser aveugler par ma supériorité. Klaus avait usé de cette faiblesse à son avantage une fois, je ne laisserais pas Moïra suivre ses pas.
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