Introduction Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : 18/01/2013 Ordre de passage des participants : Galaad - Paige

C’était une journée banale aux yeux de Galaad. Il était sorti sous le coup de 15h du commissariat, pour partir à la recherche d’un chien qui s’était enfuit. A Storybrooke, à défaut de criminel en cavale, les forces de l’ordre passaient leur journée à poursuivre des canidés trop téméraires, ou relativement mal dressés, puisqu’incapables de rester dans leurs niches. Jack, son propre chien, n’avait jamais cherché le frisson de l’aventure à suivre une voiture, la gueule grande ouverte. Il eut une moue à cette pensée, réajustant son écharpe pour lutter contre le froid. Heureusement pour le nouvel adjoint, Adamo, le récidiviste, avait ses petites habitudes et Galaad savait où il devait chercher. Ce fut donc sur le chemin de la potentielle cachette de l’animal qu’une figure familière attrapa son attention. Il s’arrêta au bord du trottoir qu’il s’apprêtait à quitter et serra un peu ses mains dans ses poches.

Paige était là, assise sur un banc recouvert de la récente chute de neige. Galaad fronça les sourcils, se demandant ce que cette petite demoiselle pouvait bien faire là, par un temps pareil. Il savait qu’elle avait fini l’école il y a peu. Mais elle n’était ni avec ses parents, ni avec des amis. Paige, elle qui attirait normalement les foules avec son sourire innocent était indéniablement seule – Galaad venait de vérifier en scrutant le reste de la rue. Adamo pouvait attendre. La mine de Paige venait de faire oublier ses obligations officielles. Galaad retourna sur ses pas, contrairement à ce qu’on pouvait penser. Il se rendit chez Granny, prit deux chocolat chaud et revint aussitôt sur ses pas, au même endroit où il s’était arrêté. Paige n’avait pas bougé. Bien.

Galaad attendit que quelques voitures traversent la route principale avant de se rendre de l’autre côté de la rue. « Bonjour jeune demoiselle. Est-ce que je peux m’assoir ? » L’adjoint offrit un léger sourire à la fillette, enchérissant. « Voyez-vous, j’ai deux chocolat chaud en ma possession et je ne pourrais en boire qu’un. » Galaad, malgré sa demande d’autorisation, n’était pas assez patient pour attendre qu’il l’obtienne. Ainsi chassa-t-il la neige du banc du revers de sa manche et s’y installa, retenant un frisson quand il rencontra le bois froid et humide du banc. Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour elle ?

Galaad observa quelques secondes les habitants de Storybrooke qui s’hâtaient dans la rue, cherchant à fuir le froid hivernal et les nouveaux flocons qui tombaient du ciel. Galaad aimait ça, le blanc, la neige, la tranquillité qu’il s’en dégageait. La ville entière changeait de dynamique quand elle était recouverte d’un manteau blanc. Soit. Il chassa sa courte divagation en clignant des yeux, tendant la boisson chaude à Paige. « Alors, quoi de neuf Paige ? » Autant jouer la chose délicatement et ne pas entrer les pieds dans le plat tout de suite. Galaad avait l’habitude de le faire avec les adultes. Pour Paige, il pouvait encore lui éviter la rudesse du monde des grands, non ?

Paige était assise sur un banc depuis maintenant une bonne demie heure. Elle resserra sous écharpe et poussa un profond soupir. Dire que la veille tout lui avait paru si beau. En même temps, comment n'aurait-elle pas pu s'enthousiasmer ? Voyez-vous, il y avait ce garçon d'un an plus âgé qu'elle et qu'elle ne pouvait s'empêcher de regarder en douce depuis quelques semaines en se demandant ce que ça ferait d'avoir sa main dans la sienne. Ce garçon qui arrivait à la faire rougir avec un simple regard. Alors autant dire que quand il était venu lui adresser la parole à la récréation la pauvre enfant en était toute bégayante. Puis les choses s'étaient encore aggravées quand il lui avait proposé une sorte de rendez-vous après la fin des cours. Pas étonnant que le soir même elle fut de retour à la maison toute excitée et qu'elle conspira avec sa mère pour choisir sa tenue la plus mignonne et négocier afin qu'elle la coiffe le lendemain matin même. Elle lui avait d'ailleurs fait jurer de ne pas dire à son père ce qui se passait bien qu'elle ait des doutes quant à la véracité de la promesse qu'elle avait fini par obtenir. Tant pis. L'important était que son papa ne l'embête pas avec des remarques sur son premier véritable rendez-vous avec un garçon. Avec le garçon. Elle était bien assez angoissée sans qu'il vienne en rajouter une couche.

Bref. Le matin elle se leva exprès une bonne demie-heure plus tôt pour être sûre d'être totalement prête. Elle enfila la robe à manche longue et le collant épais qu'elle avait choisi avant de descendre prendre son petit déjeuner, un sourire naïf collé aux lèvres. Le reste de la journée ne fut qu'une longue et pénible attente. Quand la sonnerie de fin de journée retentit finalement, elle sauta de sa chaise comme si elle avait été montée sur ressort et fit son sac en moins de dix secondes. Il lui fallut en revanche plus de temps pour enfiler manteau, écharpe, bonnet et gants. La neige tombait depuis quelques heures déjà et elle ne tenait pas à avoir le nez qui coule, merci bien. Sans se soucier de ses amis qui se demandaient bien quelle mouche lui piquait, elle fonça dans les rues de Storybrook pour se retrouver dix minutes en avance au lieu de rendez-vous convenu. Elle débarrassa un maximum de neige du banc solitaire pour s'asseoir dessus, les jambes battant dans le vide. Elle ne savait pas trop si elle avait envie qu'il arrive immédiatement ou si elle préférait fuir. Et jamais elle n'aurait cru que ces sentiments contradictoires puissent être aussi agréables.

Ainsi, voilà l'histoire qui l'avait amené à cette triste situation. Une demie heure d'attente pénible avait finalement eut raison de son optimisme qu'on disait -à tort apparemment- à toutes épreuves. Au fur et à mesure que le temps passait, elle avait monté plusieurs scénarios dans sa tête et même si elle voulait croire qu'il déblayait devant la maison de ses grands parents, au fond, elle savait qu'il l'avait menée en bateau rien que pour en rire avec ses amis. Après tout, pour quelle raison s'intéresserait-il à elle ? La petite Paige en était là de ses sombres idées quand une voix vint perturber son raisonnement. « Bonjour jeune demoiselle. Est-ce que je peux m’assoir ? Voyez-vous, j’ai deux chocolat chaud en ma possession et je ne pourrais en boire qu’un. » Aussitôt un sourire moitié sincère et moitié forcé joua sur les lèvres de l'enfant. Forcé parce qu'elle ne voulait pas qu'il s'inquiète pour elle -oui elle était triste et non, ce n'était pas la fin du monde- et sincère parce que... Et bien parce que voir un chevalier vous apporter un chocolat chaud était assez réconfortant quand vous veniez de vous rendre compte que le prince charmant n'était qu'un imposteur.

« Et bien c'est votre jour de chance. Il me semble pouvoir faire quelque chose pour vous aider avec ce deuxième chocolat chaud. » Le sourire se fit un peu moqueur alors qu'elle acceptait la tasse si généreusement offerte. Elle la garda un moment dans les mains, observant la ville se recouvrir d'un fin manteau blanc avant d'en boire une gorgée pour se réchauffer. Elle avait envie de rester sur ce banc pour une éternité. Elle ne voulait pas expliquer à sa mère qu'elle s'était fait avoir, pas plus qu'elle ne voulait supporter les sourires moqueurs qui l'attendraient surement demain matin. « Le prince charmant n'existe pas, mais d'après ma mère ce n'est pas vraiment neuf. Et de ton côté, quoi de nouveau ? » C'était étrange la façon dont la présence de Galaad la rassurait. Il était un des seuls, sinon le seul, adulte avec qui elle se sentait à ce point à l'aise et écoutée. Pas comme les autres qui font semblant de tenir compte de ce que vous dites mais ne considère pas cela comme important parce que vous n'êtes qu'un enfant.

Voilà pourquoi Galaad appréciait tant Paige : en plus d’être d’une agréable compagnie, elle répondait au jeu du nouvel adjoint avec cet éclat de malice que peu d’enfants de son âge possédaient. Il avait fait l’erreur, il y a quelques temps, de la prendre pour une enfant, et seulement ça. Galaad en avait alors pris pour son grade et le souvenir le faisait encore rire. Il donna donc le chocolat à Paige, sans manquer de remarquer que, la bonne humeur feinte dans sa voix, elle oscillait sur son visage. La petite demoiselle était ennuyée. Et Galaad, en grand inspecteur qu’il était –keuf- ne tarderait pas à le découvrir. Il but une gorgée de son propre chocolat, se brulant presque la langue. Mais ce n’est pas ça qui lui fit froncé légèrement les sourcils. Non, c’était la réponse de la jeune Paige, assise sur ce banc. Il tourna son visage vers elle, tentant de déchiffrer ce qu’elle venait de dire, tout en passant sur sa question à propos de la nouveauté chez lui – il y reviendrait. « Tu es sûre ? Toi, tu n’as pas essayé les grenouilles. Si tu veux, je t’aiderais à en trouver. Enfin- ici ça risque d’être difficile : elles hibernent. » Galaad lui adressa un clin d’œil joueur, un fin sourire sur les lèvres.

Ah, le prince charmant. Peut-être est-ce parce que Galaad était un homme, mais il ne s’était jamais tourné vers la recherche d’un tel individu. Bon, la princesse en détresse dans son cas. Si c’était ça, il avait déjà Paige dans son palmarès de jeune fille sauvée et il s’en contentait très bien pour le moment. Galaad retint un frisson, enroulant ses mains gantées autour de sa boisson pour chercher à se réchauffer un peu, glissant ses jambes en dessous du banc. « Quoi de neuf ? Hum. Je suis le nouvel adjoint du shérif. » Il hocha la tête à son nouveau poste récemment acquis. « Mais je pense que mon boss ne m’aime pas trop. Elle doit penser que je suis un bleu. » Galaad se perdit quelques secondes dans ses pensées. Emma Swan lui donnait les tâches les plus ingrates possible et, en vue de son ton et de sa manière de le regarder, il se doutait que ce n’était pas que parce qu’il était nouveau sous ses ordres. Ca devait avoir affaire à la soudaine proposition de la part du maire. Surement. D’ailleurs, il ne tarderait pas d’éclaircir ce point avec la blonde.

Il continua de boire son chocolat chaud, regardant les flocons dans leur lente descente jusqu’à la petite ville de Storybrooke. Certains commençaient déjà à s’accrocher dans ses cheveux en bataille, d’autre à fondre sur son manteau. « Je suis justement à la recherche de dangereux criminels. Il n’y a personne que je dois mettre derrière les barreaux, à ton avis ? »

Paige retint un soupir en sentant le regard de Galaad peser sur elle mais ne détourna pas les yeux du ciel, observant la neige tomber avec une régularité apaisante. Elle savait que sa réponse avait été on ne peut plus mystérieuse -surtout pour une petite fille comme elle qui n'était pas tellement intéressée par le fait de se trouver un petit ami- mais, honnêtement, elle ne voulait pas s'étendre sur le sujet. A vrai dire, elle s'en voulait un peu d'avoir été si naïve et préférait de loin se changer les idées. Il serait bien temps d'affronter la vérité plus tard. Finalement le jeune homme n'insista pas plus que ça et sa remarque eut même le don de la faire rire. Elle imaginait assez difficilement le brun courir après des amphibiens et s'imaginait encore plus difficilement embrasser les pauvres spécimens capturés. Une bourrasque de vent la fit frissonner et elle resserra ses mains gantés sur la tasse chaude. « Vu le temps, je pense qu'elles ont bien raison. D'ailleurs on devrait peut être les imiter... Je n'aurais rien contre passer un peu plus de temps à dormir. »

Finalement la discussion continua sur la récente promotion de Galaad. A l'annonce de sa toute nouvelle place d'adjoint du shérif elle pausa la tasse sur ses genoux et applaudit. Elle allait lui présenter ses félicitations mais il continua sur sa lancée, lui expliquant les problèmes qu'il rencontrait en ce moment. Sa chef...? Il parlait de la shérif, Emma Swan ? C'était étonnant. D'après Henry, sa mère était quelqu'un de formidable, attentionnée, forte et soucieuse des autres. Comment pouvait-elle ne pas reconnaître le chevalier en puissance qu'était Galaad ? Après tout, c'était lui qui l'avait trouvée dans la forêt et qui l'avait aidé et soigné. Avec sa cheville foulée, sure qu'elle n'aurait pas pu faire tout le chemin à pied toute seule. En plus, la nuit n'avait pas été loin de tomber et elle n'imaginait pas dans quel état d'inquiétude ses parents auraient été sans la voir rentrer. Elle adressa une grimace compatissante à son ami avant de prendre la parole à la fois moqueuse et sérieuse. « Mais nous savons tout les deux que tu es loin d'être un bleu comme les autres, tu es une sorte de chevalier servant. Comme dans les contes. D'ailleurs, si tu le souhaites je pourrais te fournir des références pour ouvrir les yeux du shérif ! »

Etrange comme la simple présence d'une personne que vous appréciez peut faire passer le temps plus vite et vous faire oublier vos soucis. C'était du moins l'impression qu'avait Paige en ce moment. Annoncer le fiasco totale de ce rendez-vous à sa mère ne semblait maintenant plus si dur que ça. Et puis, sérieusement, le prince charmant ? Comme si elle en avait besoin. Elle avait son chevalier à ses côtés et elle n'était pas une de ces stupides princesses qui ne faisaient rien d'autre que d'attendre. D'ailleurs... Elle n'avait plus besoin de cette natte sur le côté non ? Ça lui tirait désagréablement les cheveux et la neige semblait s'y accumuler. Tout en écoutant la réponse qui suivit elle défit sa coiffure et passa ses doigts dans les cheveux, autant pour les démêler que pour en chasser la neige fondue. « Je suis justement à la recherche de dangereux criminels. Il n’y a personne que je dois mettre derrière les barreaux, à ton avis ? » La question la prit un peu au dépourvue et elle avala quelques gorgées de son chocolat avant d'y répondre. Ce serait mentir que de dire qu'il ne lui était venu aucun nom à l'esprit. Celui de son imposteur poseur de lapin avait bien évidemment faillit lui échapper mais elle le retint. Certes cette histoire l'atteignait plus qu'elle ne voulait l'admettre mais elle était grande et pouvait gérer ce genre de problème comme telle. Elle se pencha vers l'adjoint pour lui chuchoter à l'oreille, sut un ton conspirateur. « Et bien à vrai dire... J'ai entendu parler d'un homme bizarre. Presque la trentaine, il paraît qu'il accoste les petites filles seules dans la rue et leur offre des chocolats chauds. Qui sait ce qu'il arrive aux malheureuses après. Louche, hein ? »

Au moins, sa présence avait le don d’illuminer un peu Paige. Ainsi, quand elle ria, Galaad sourit, satisfait d’avoir chassé ne serait-ce que l’espace d’un instant le nuage morose qui occupait l’esprit de la petite demoiselle. C’était dans sa nature de s’inquiéter pour la brunette. Il n’était pas particulièrement friand de s’intéresser à ses semblables –quoique, un peu, tout de même, pour voir où il se retrouvait professionnellement – c’était néanmoins différent quand il était question des gens qui constituaient son entourage. A ce que venait de dire la petite demoiselle, il fit une moue, exprimant ainsi son désaccord avec ce qu’elle venait de dire. « Est-ce que la petite fille que j’ai retrouvé dans les bois se déciderait-elle à devenir une marmotte ? C’était quelle princesse qui a dormi très longtemps… La Belle ? » Galaad n’avait jamais été très doué avec les contes de princes et de dragons. Ca lui passait largement au-dessus de la tête et n’avait jamais été très doué pour se souvenir de quelle princesse avait son prince. « Moi je trouve que c’est dommage de dormir trop longtemps. Tu risques de rater pas mal de choses si tu restes trop longtemps sous la couette. Mais j’imagine que c’est ce que la jeunesse perdue d’aujourd’hui aime faire. » ‘De mon temps’… C’était une pique inoffensive. Galaad savait parfaitement que ce n’était pas le genre de la petit Paige, mais jouer avec elle sur ce point été fort tentant.

Le brun accueillit les applaudissements de la petite fille, mimant une révérence qui, s’il n’avait pas fait attention, était néanmoins parfaitement appliqué, inconsciemment. Galaad ne se rendait pas vraiment compte de la chance qu’il avait de servir sous l’emblème du pommier de Storybrooke. La proposition était tombée du ciel et il l’avait saisi, sans réelle raison. Puisqu’il avait déjà aidé Graham à plusieurs reprises par le passé, il imaginait que ça ne relevait de rien d’autre. Et puis, un peu plus de sous sur son compte en banque chaque mois était un argument plus que suffisant pour qu’il signe. Ce fut à son tour de rire à la proposition de Paige, s’appuyant un peu plus contre le banc froid. « Je ne suis pas sûr de supporter le poids d’une cotte de mailles. Mais j’accepte volontiers ton aide. Tu penses que tu pourrais la soudoyer avec les brownies que ta mère fait ? » Tous les moyens étaient bons pour se mettre le shériff dans la poche. Et les brownies étaient vraiment délicieux. Donc si c’était une occasion pour en gouter un ou deux, Galaad n’hésiterait pas à demander l’aide de Paige.

L’adjoint chassa l’image du visage furieux de son nouveau patron, en poussant un léger soupire après avoir bu son chocolat chaud, qui refroidissait lentement. Quelques voitures, équipées des pneus neiges, passèrent, parfois s’arrêtant au feu rouge qui régularisait sans que ça soit nécessaire la circulation de Storybrooke. Il fronça les yeux, joueurs, à la réponse de la petite fille. « Oui. Très louche même. » Le ton de sa voix laisser entendre qu’il préparait un mauvais coup, qui ne tarda pas à s’abattre sur Paige. Galaad lança de la neige au-dessus de la tête de Paige, un sourire de gamin sur les lèvres. Cela dit par un adulte, Galaad l’aurait surement mal prit. Mais c’était Paige. Et il savait qu’elle jouait avec lui de cette manière, comme il le faisait avec elle. « J’ai entendu dire qu’il n’accostait que les jolies petites filles et que c’était du très bon chocolat chaud. Après, tu sais ce qu’on dit à l’école, on ne parle pas aux étrangers. » Quoique Galaad doutait qu’il y ait un étranger à Storybrooke. Bon, il y avait bien ce mystérieux August, mais puisqu’il n’y avait pas de plainte à son sujet. « J’espère qu’il ne s’agit pas d’un grand méchant loup, j’aurais quelques difficultés à l’attraper sinon. »

Une marmotte ? Pas vraiment l'animale qui lui ressemblait le plus. Cependant Paige avouait volontiers que la neige avait un petit effet soporifique sur elle. Elle adorait observer les gros flocons tomber sans sembler vouloir s'arrêter sur la ville. Elle adorait la couche de blanc qui recouvrait tout. Elle adorait le silence qui tombait alors dans les rues. Ces paysages solitaires et purs la faisaient toujours rêver à une vie plus belle, plus simple. Elle avait alors l'impression que le monde arrêtait de tourner autour d'elle et que les heures ralentissaient. Comme si elle était là sans vraiment l'être. Comme si on avait tout mis sur pause. Et elle finissait toujours par s'endormir à sa fenêtre, sans s'en rendre compte. C'était sa façon à elle d'hiberner. Elle leva tout de même les yeux au ciel face à l'ignorance de Galaad. Sérieusement, il ne connaissait vraiment rien sur les classiques. « La Belle au Bois dormant. Et tu devrais avoir honte de ne pas savoir ça : c'est dans son nom. M'enfin, c'est vrai qu'un vieux bonhomme comme toi ne peux pas comprendre une belle et jeune demoiselle de mon espèce. » La remarque dite sur un parfait ton hautain aurait pu paraître terriblement arrogante si elle n'avait pas tout de suite rit.

La révérence de son aîné la fit redoubler d'applaudissement. C'était comme si il avait fait ça toute sa vie. Quoiqu'à y réfléchir ça semblait logique : un chevalier servant se devait de faire une révérence parfaite pour le jour où il trouverait sa princesse. D'ailleurs... Elle finit la tasse de chocolat chaud et pencha la tête sur le côté en essayant d'imaginer le jeune homme avec l'attirail traditionnel des chevaliers. Le résultat apparut dans sa tête d'enfant fut plus que satisfaisant. « Pourtant je suis sûre que la cotte de maille t'irait étrangement bien... Quant au reste, essayerais-tu de te remplir l'estomac sous prétexte de te faire bien voir par la shérif ? Je suis sûr qu'une personne aussi respectable que toi ne profiterai pas de l'aide d'une enfant pour satisfaire sa gourmandise. » Ça lui apprendra à vouloir mettre sa mère aux fourneaux. Et puis les brownies n'étaient pas les desserts les plus réussis de la cuisinière émérite qu'était sa maman. Non. Le mieux c'étaient les crêpes qu'elles se faisaient lorsque son père n'était pas là pour la soirée. Elles en profitaient alors pour faire les gourmandes devant des dessins animés à la télévision. Les brownies, eux, étaient synonymes de goûters à l'école. Et on en pouvait pas dire que l'école était mieux que la maison.

Paige n'était pas sure d'apprécier le ton que Galaad prit pour répondre à sa petite taquinerie. Vraiment, ça cachait quelque chose. Et malgré le fait qu'elle s'y attendait plus ou moins, elle ne put retenir un cri à la sensation de le neige froide. Immédiatement, par une sorte de réflexe commun à tous les enfants, elle prit la neige qui s'accumulait sur le banc pour la lancer au visage de son agresseur avec un rire cristallin. Vraiment. Il paraissait bien loin son rendez-vous raté. « Je ne pense pas que ce soit un grand méchant loup. Il ne chasse pas dans les bois et le rouge ne l'attire pas. En revanche c'est vrai que le chocolat qu'il donne est particulièrement savoureux. A ce propos merci. » Et à son tour elle fit une gracieuse révérence, le sourire de nouveau aux lèvres. Finalement le triste incident était oublié et elle n'y repensait plus du tout. « Mais pour en revenir à tes problèmes avec Mademoiselle Swan... Tu as finit le travail pour perdre ainsi ton temps avec moi ? »

Il y avait toujours ce genre de dynamique entre Paige et Galaad. Un peu comme si elle était sa sœur, en moins agaçante. Bon, ça devait être parce qu’il ne la côtoyait pas tous les jours. Ici, à Storybrooke, Galaad avait une sœur et un autre frère. De ses souvenirs, il se rappelait d’interminables disputes avec eux, ainsi que quelques moments de pure joie. Mais il y avait toujours cette logique de jalousie réciproque entre chacun d’eux. De Paige, il ne pouvait pas être jaloux. Il avait dépassé tout ça, ces inquiétudes d’enfance. Ça lui manquait, il refusait de l’admettre. C’était peut-être pour ça qu’il appréciait tellement la fraicheur que la brunette lui apportait. Elle lui rappelait ce qu’il avait perdu, comme tous ces adultes qui, inévitablement, saisissaient la notion de responsabilité, de maturité, et de toutes ces notions instaurées par les parents. Galaad roula des yeux en entendant la réponse de la petite demoiselle. Bien évidemment qu’il n’était pas un expert des Disney. Ce n’était pas sa tasse de thé après tout. « Que veux-tu, les jeunes demoiselles dans ton genre resterons toujours un mystère pour moi. C’est sûr que le vieux décrépis que je suis a du mal à saisir la nouveauté de son temps. » Petit coup d’œil rieur vers Paige. Il n’allait pas la contredire sur ce point, même s’il y avait un certain amusement dans ce qu’il venait de dire.

Paige n’avait de cesse de voir en Galaad un chevalier servant. Pour sa part, ça le faisait sourire plus qu’autre chose. Il était bien la dernière personne à s’imaginer en tant que chevalier. Il ne brillait pas par ses beaux actes à Storybrooke et son casier judiciaire devait le prouver. Ce genre de détail, cependant, étaient gardés secret aux oreilles de Paige. Il ne voulait pas qu’elle soit déçue de l’imagine qu’elle avait de lui. Ou pire, elle serait susceptible de s’imaginer des scénarii sur comment Galaad en est venu aux poings. Etre obligé de lui avouer que c’était juste parce qu’il en avait envie ne serait pas la meilleure des solutions. Gal’ se demanda si c’était aussi une des raisons pour laquelle Emma Swan l’appréciait si peu. Pourtant, de ce qu’il savait, elle n’était pas tout un fait un cygne blanc non plus. « Je cherche d’abord à remplir le ventre de mon patron. A ce qu’il parait, vous les femmes êtes plus gentilles quand vous avez le ventre plein, c’est vrai ? » Il eut un mince sourire, continuant rapidement. « Et puis, oui, s’il y a des restes, il faudra bien que je me sacrifie pour la bonne cause. Il faut éviter le gaspillage, tu sais. » Galaad n’était pas très doué en cuisine. Il se défendait dans sa matière et arrivait à manger presque correctement tous les jours. Mais les déserts restaient un domaine qu’il n’osait pas découvrir. Puis, si Granny faisait toujours d’aussi bonnes tartes, il aurait du mal à se lancer aux fourneaux.

Galaad bu la dernière gorgée de son chocolat chaud et s’empara de celui vide de Paige. Tranquillement, il se leva pour jeter les gobelets en cartons dans une poubelle, juste à côté de leur banc. « Y a pas de quoi Paige. » Il fit un clin d’œil et resta debout, grattant distraitement la neige qui s’attachait à ses chaussures de marche. Bon, ce n’était pas très élégant, mais avec un temps pareil, il fallait être équipé, au risque de tomber tête la première sur une plaque de verglas dissimulée sous la neige. Il esquissa un regard sur le côté quand la petite demoiselle lui rappela pourquoi il se baladait dehors. « Déjà, je ne perds pas mon temps avec toi. » Dit-il tout en soulevant un doigt. « Ensuite, non. Je suis à la recherche d’Adamo, il s’est encore enfui. J’aurais cru qu’avec cette neige il préfère rester dans sa niche, mais non. » Il se gratta pensivement le menton, jurant intérieurement contre ce chien aventurier. « Il doit être en train de fouiller les poubelles de chez Granny si tu veux mon avis. Il ne résiste pas aux os de porcs. Tu veux venir avec moi ou je te raccompagne ? » Le chien pouvait bien attendre après tout.

Paige roula des yeux devant la mauvaise foi évidente dont Galaad savait parfois faire preuve. Franchement. Dire que ce serait un sacrifice de finir les brownies de sa mère, ce qu'il ne fallait pas entendre. « Sache que les femmes sont gentilles quand on les traite comme elles le méritent. Et toute femme mérite d'avoir le ventre plein en plus de se sentir belle et aimée. Et ne t'inquiète pas pour les restes, il m'étonnerait beaucoup que quelqu'un soit forcé de jeter quelque chose que ma mère à préparer. » Oui, bon. Elle était peut être un peu prétentieuse sur la qualité de la cuisine de sa génitrice. Mais en même temps, c'était sa mère. Et à ses yeux de petite fille, une mère -certes pas parfaite- mais aimante et qui méritait bien qu'elle le lui rende. Après tout elle était son unique enfant. D'ailleurs elle avait toujours voulu des frères et soeurs. Elle ne savait pas pourquoi mais elle ne se sentait jamais vraiment à sa place à la maison, malgré la bonne ambiance et l'amour qui y régnait. Comme Henry semblait ressentir la même chose qu'elle et qu'il était lui aussi fils unique elle avait pour hypothèse que c'était à cause de l'absence d'autres enfants dans la grande maison.

Galaad la débarrassa du gobelet qu'elle tournait et retournait entre ses doigts, doigts qui commençaient à s'engourdir malgré les gants qu'elle portait. Cela devait faire une heure que l'école était terminée et qu'elle était assise sur le même petit banc. Elle remua ces orteils gelés dans ses petites bottes violettes et se mit de bout. Elle prit le soin d'épousseter ses vêtements et de chasser un maximum de neige de sur son manteau avant de relever la tête vers l'adulte. Qui avouait à mots couverts qu'il avait effectivement du travail à faire. Qui sait ce qui arriverait à ce pauvre Adamo s'ils ne le retrouvaient pas en vitesse ? D'autant plus si son hypothèse s'avérait être fondée. Elle ne préférait pas imaginer dans quelle colère pouvait se mettre Grany en voyant ses poubelles saccagées par un animal. La proposition de Galaad la prit au dépourvu. Elle ne savait pas pourquoi elle avait tout de suite pensé qu'ils iraient à la recherche du fugitif ensembles -un jeu de cache-cache géant avec un chient, sérieusement, quel enfant pourrait résister à ça ?-. Maintenant, elle se trouvait un peu naïve, une fois encore. Il n'avait surement pas besoin d'une gamine dans ses pattes alors qu'il partait faire son boulot, alors qu'il allait remplir son rôle de chevalier. Quand bien même, elle ne risquerait rien à demander. Quoiqu'il puisse en dire il avait déjà perdu assez de temps à lui changer les idées.

« Et bien si je peux t'être d'une quelconque aide pour retrouver Amado je me ferais un plaisir de t'accompagner. Mais je ne veux surtout pas te gêner, alors je ferais peut être mieux de rentrer à la maison...» Vraiment, elle ne souhaitait pas du tout imposer sa présence. Elle avait déjà assez abusé de sa gentillesse pour ce soir. Et puis la nuit commençait à tomber sur la petite ville... D'un autre côté elle ne serait pas vraiment rassuré en le sachant dehors, dans le froid. Et puis tout le monde savait que Paige adorait les animaux. L'idée d'un chien perdu ne sachant pas comment faire pour retrouver son chez lui suffisait à déchirer son coeur. Elle resta plantée sur ses deux pieds, triturant le bas de son manteau du bout des doigts, en attente d'une réponde.

Galaad eut un fin sourire, fronçant les sourcils légèrement. « T’es sûre que t’as 10 ans ? Tu ne serais pas une sorte d’esprit sage coincé dans le corps d’un enfant ? Je vais définitivement t’envoyer pour me défendre face au shérif. » L’adjoint était persuadé que si Paige prenait sa défense, son patron pourrait arrêter de lui en vouloir pour sa simple présence. Bon, ça aurait été trop beau pour que ça soit vrai. Il doutait que ça fonctionne, mais Paige avait vu juste pour les femmes. Alors, pourquoi pas ? Emma Swan le considèrerait comme un incapable pour le reste de sa vie et lui ressortirait avec un souvenir unique de Paige qui fait une leçon de vie à la blonde. Galaad sourit pour lui-même, mettant un terme à cette divagation, aussi inutile que plaisante. Il enfonça les mains dans ses poches, pour finir par demander la suite du programme avec la petite demoiselle.

Paige eut cette moue, celle qu’elle prenait quand elle réfléchissait à un sujet qui semblait d’être de la plus haute importance, alors qu’en réalité, ce n’était qu’une question toute simple. Galaad attendit patiemment, trouvant cette habitude charmante chez la brunette : au moins, ça lui évitait de faire le mauvais choix. Pour se tenir un peu plus chaud, il bougea d’un pied à l’autre, soufflant un peu de buée comme un gosse. Ce genre d’activité, en plein hiver, il ne s’en laissait pas. D’ailleurs, il devrait proposer à Paige d’aller faire une balade en luge dans les bois. Il doutait que les balades ne soient praticables avec plusieurs dizaines de centimètres de neige. Galaad devrait également en profiter pour partir chasser un jour. Avec une chute de neige fraiche, il était d’autant plus facile de suivre les traces des animaux. S’il avait de la chance, il tomberait sur un beau gibier.

Finalement, Paige se porta volontaire pour poursuivre Adamo le fugitif, tout en demandant si c’était bien qu’elle reste. L’adjoint hocha négativement la tête, faisant signe à Paige de rester. « Non, c’est bon, viens avec moi. Tu serviras d’appas à Adamo. Je sais qu’il ne résiste pas à la chair fraiche d’une petite fille. » C’était une blague, bien évidemment et Galaad s’assura que ça soit bien compris. Il reprit son sourire joueur, tout en resserrant son écharpe autour du cou. Il passa une main dans ses cheveux, faisant tomber une partie des flocons qui s’y étaient pris. Il invita Paige à prendre sa main –comme un chevalier servant, tout à fait – pour traverser la rue. Il ne doutait pas qu’elle était assez grande pour le faire toute seule, mais c’était une habite qu’il avait prise.

Le restaurant de Granny n’était pas bien loin, ainsi leur fallait-il moins d’une minute pour arriver devant la bâtisse familière. « Bon, voilà le plan : tu passes par la gauche et moi par la droite. Tu vas essayer de le faire venir vers moi pour que je l’attrape. Et si jamais il te prend pour une côte à l’os alléchante… eh bien. Bonne chance. » Adamo n’était pas méchant, juste un peu joueur. La seule chose qu’il risquait de faire à Paige serait de lui sauter dessus et de la faire tomber dans un tas de neige. « Prête ? » Autant s’assurer que tout était bon avant de se lancer dans le piège machiavélique –keuf- dont le chien fugueur serait victime.

Paige ne put s'empêcher de sourire à la remarque de son ami, une partie d'elle se demandant tout de même pourquoi cela étonnait toujours autant les adultes que des enfants puissent être plus sages qu'eux parfois. Après tout, elle avait rarement vu des garçons et filles de son âge se compliquer autant la vie qu'un adulte et leur sempiternelle réponse à cela ne consistait qu'en un vague "La vie est plus compliquée que tu ne le penses, tu comprendras plus tard". En tout cas, elle, ça ne lui donnait pas envie d'être plus tard. Elle ne voulait surtout pas trouver pleins de raisons pour s'empêcher d'être heureuse comme le faisait la plupart des grandes personnes. Cela mis à part, elle fronça les sourcils dans une moue déterminée. Galaad devait avoir pris son offre à la légère mais elle était on ne peut plus sérieuse. Elle comptait bien ouvrir les yeux de la maman d'Henry. Personne ne pouvait ignorer un chevalier quand il se trouvait juste sous son nez et se serait bien dommage que la shérif ne se rende pas compte du potentiel de ses hommes. N'était-ce pas son boulot que de tirer le meilleur de chacun pour faire régner l'ordre ? « Mais j'y compte bien, très cher. Ce serait injuste qu'elle continue à ne pas te faire confiance alors que tu le mérites amplement. » Bien que ça risque de la fâcher un petit moment avec Henry. Depuis que sa mère -sa vraie mère- était en ville, son camarade ne jurait que par elle et elle risquait grandement de se le mettre à dos en prenant position contre cette femme. Mais ce n'était pas l'important. L'important c'était qu'elle laisse Galaad faire son boulot correctement et qu'elle le respecte pour qui il était.

Le signe de tête suffit à Paige pour retrouver le sourire, heureuse d'être autorisée à rester. Elle n'avait pas vraiment envie de rentrer à la maison, même si elle savait qu'il faudrait bien y aller à un moment ou un autre. Le répit que lui offrait la fugue d'Amado était plus que bienvenue. Non pas qu'elle souhaitait particulièrement lui servir de repas... Elle se retint de sourire à la blague et frappa doucement le bras de l'adjoint. « Je suis persuadée que ce brave chien est moins effrayant que l'homme aux chocolats chauds. » Ceci étant dit, ça ne l'empêcha pas de saisir la main tendue avec un sourire rayonnant. Oh bien sur, à 10 ans elle était bien assez grande pour traverser et marcher sans qu'un adulte lui tienne la main, merci bien. Pourtant c'était ainsi que les choses se déroulaient avec Galaad. Dès qu'ils allaient quelque part ensembles, c'était lui et elle main dans la main. Et ce n'était vraiment pas pour déplaire à Paige. Malgré toutes les piques qu'elle envoyait au jeune homme, il resterait toujours celui qui l'avait sauvée des bois. Il resterait toujours un petit peu son idole. Mais chut ! Hors de question de l'avouer à voix haute.

Ils marchèrent tranquillement jusqu'à Granny, Galaad exposant son plan d'attaque à la demoiselle qui avait l'agréable sensation de partir en mission. Une mission importante et dangereuse. Une mission où il s'agirait d'attraper le méchant loup qui dévorait les moutons des paysans sans faire du mal au dit loup. Après tout, pourquoi méchant ? Il avait juste fin, ce loup. Il était un peu comme Aladdin quand on y réfléchissait : un voleur qui ne faisait qu'essayer de survivre. Paige hocha la tête en signe d'assentiment aux consignes qu'elle venait de recevoir. Les directives étaient claires et précises, elle n'avait plus qu'à les suivre. « Prête. » Elle lâcha la main de l'adjoint pour se faufiler dans la ruelle sombre qui bordait le côté gauche du restaurant. Elle s'arrêta un moment en entendant le bruit courd d'une poubelle tombée par terre. Galaad avait vu juste, le chien était en train de festoyer. Elle surgit dans la rue de derrière avec un cri sensé effrayé la bête. Ainsi, il aurait couru tout droit vers Galaad. Sauf que le chien n'était pas né de la dernière pluie et si le cri l'avait fait sursauté, la peur était bien loin de le submerger. Au contraire, la queue battant à tout allure derrière lui, il sauta sur la fillette qui en tomba à la renverse. Heureusement les couches de vêtements qu'elle portait contre le froid amortirent sa chute. Se retrouvant bloquée et attaquée par les coups de langue de l'animal, elle protégea son visage de la salive du monstre de ses mains et cria à l'aide, s'étouffant dans ses propres rires. « Galaaaaaaad ! Au secours ! Le suspect tente de m’étriper ! »