Introduction Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : Février Ordre de passage des participants : Harley & Sam

Une petite robe jaune enfilée et une ceinture d’apparat nouée, Harley passa un temps considérable devant son miroir à retoucher les imperfections que ses yeux seuls pouvaient voir. Elle agrémenta sa tenue par de longues boucles d’oreille et une bague assortie. Elle sourit à son reflet, assez satisfaite du résultat obtenu. Ce soir, la demoiselle allait une fois de plus traîner au Rabbit Hole. Etant l’un des seuls bars fréquentables et existants du coin, il aurait été un peu présomptueux d’avancer que c’était par choix que les habitants de Storybrooke s’y retrouvaient, mais l’endroit restait incontournable. Il y avait bien un autre bar dans les environs, mais Harley n’y était jamais allée, et elle préférait la sécurité d’un lieu bien connu. Mais elle n’excluait pas la possibilité de s’y rendre un jour. Seulement, ce soir, en allant au Rabbit Hole, elle espérait tomber sur un visage en particulier, qu’elle avait précisément rencontré là-bas. D’ailleurs, elle ne s’était pas faite aussi jolie sans intention derrière le crâne.

Bang Bang Boom Boom

Lorsqu’elle poussa les lourdes portes du Rabbit Hole, la musique des lieux attira d’emblée son attention. Alors qu’elle rejoignait le bar, elle glissa un regard vers la femme à qui appartenait ce timbre étonnant. Talbot. Les deux femmes ne se portaient pas dans leurs cœurs. L’une comme l’autre n’appréciaient pas les manières de la seconde. Harley ne se creusait pas plus les méninges en ce qui concernait leur relation. Si elle souhaitait obtenir une meilleure image à Storybrooke – en obtenir une tout court en fait, elle ne s’occupait pour autant pas des cas désespérés. Sans chercher à la connaître, Samantha l’avait d’emblée cataloguée comme une prétentieuse hypocrite. Harley n’estimait pas que la femme se trompait dans l'absolu, mais elle n’aimait pas être regardée de cette manière ni critiquée par une personne qui ne valait pas mieux qu’elle, et qui bénéficiait simplement des avantages que la nature lui avait généreusement donné. Peut-être qu’elle non plus n’aurait pas besoin d’être prétentieuse, garce, mesquine ou même moqueuse si elle avait le physique de Samantha. Mais non, ses cheveux n’étaient pas bruns et soyeux, son regard n’avait rien d’envoûtant, et sa peau n’était pas satinée avec juste ce qu’il faut de hâle pour plaire aux hommes.

« Un tequila sunrise, s’il te plait. » Un grand sourire au barman, et ce dernier soupira en s’exécutant. Tandis qu’il préparait la boisson, Harley laissa son regard planer sur la salle. Elle ne voyait Sven nulle part, et n’insista pas. Comme elle s’estimait doter d’un radar sans faille, si elle ne repérait pas rapidement quelqu’un, c’était simplement qu’il n’était pas présent. Elle reporta un instant son attention sur la Talbot, puis son verre arriva. Elle glissa un billet au barman, qui en profita pour lui attraper la main et lui glisser à l’oreille : « Pas de spectacle cette fois, ou je ne te sers plus. » Son visage fermé ne pouvait pas laisser penser à une remarque spirituelle. Pourtant, Harley lui répondit par un grand sourire, qui ne voulait pas tant signifier son acquiescement que son dédain. Elle s’éloigna du bar et s’installa à une table. Elle remarqua alors que la musique avait cessé. Bientôt, la voix chaude de Samantha fut remplacée par une chanson commune provenant d’un cd que le Rabbit Hole aimait jouer en boucle. Tandis qu’elle commençait à siroter à la paille son cocktail, les yeux d’Harley se posèrent sur la chanteuse qui passait à proximité. Elle releva légèrement la tête et échappa : « Jolie voix, preuve que tu devrais te contenter de chanter. » Sous-entendait-elle que la performeuse n’était bonne qu’à ça ? Bien évidemment, mais également qu’elle devrait arrêter ses petits boulots aux particuliers dont la nature ne dupait pas la jeune Watson.

Son petit plaisir. Son exutoire. Sa libération hebdomadaire. Le Rabbit Hole. De temps en temps, Sam va chanter dans ce bar. Ça lui permet d’évacuer un peu, de se détendre et surtout, de profiter d’une liberté qu’elle n’avait nulle part ailleurs. Ce soir, elle avait interprété une chanson qu’elle aimait beaucoup, mais pas sa préférée. Il fallait bien qu’elle change un peu de temps en temps. Cette habitude de venir chanter était apparue après la mort de sa famille. Dévastée par cette perte, elle avait voulu s’évader de cette misère et cette mélancolie qui l’envahissait un peu plus de jour en jour. Elle était entrée dans ce bar, avait vu des gens défiler sur cette scène et avait tenté sa chance. Une chanson choisie au hasard mais elle avait tout donné. Tout ce qu’elle avait et plus encore. Ça avait payé. Elle se sentit vite libérée, pas par magie mais elle se sentait un peu mieux sans que ça soit parfait. Durant des semaines elle passait trois, quatre voire cinq fois par semaine. Puis son état s’est amélioré, émotionnellement elle était capable de supporter la peine de sa perte. Alors elle est venue moins souvent, reprenant plus une vie normale, avec son travail, ses amis, sa vie.

Aujourd’hui si elle revenait chanter c’était parce que cet endroit tenait dans son cœur une place toute particulière. Son ambiance avait quelque chose de rassurant pour Sam, elle aimait y aller pour se vider la tête. D’autant plus que, elle l’admettait volontiers, elle aimait cette sensation de pouvoir toute relative qui venait avec ses passages sur scène : ce pouvoir de captiver la foule, d’attiser leurs émotions, de les faire vibrer avec les intonations chaudes de sa voix et de les entendre l’applaudir. Oui, les applaudissements faisaient toujours plaisir, surtout quand on sait que Sam chante presque gratuitement. Oh, la maison offre bien quelques consos gratos pour ce qu’elle chantait, mais pas d’argent. Peu importait, ça lui suffisait. Elle ne chantait pas pour l’argent, juste pour évacuer le stress et autre émotions négatives qui auraient tendances à s’accumuler en elle. Pour chanter, elle portait toujours une tenue décontractée, sauf pour les grands évènements, et aujourd’hui ne ferait pas exception à la règle : une chemise rouge sombre cintrée et un jean slim noir. Simple, décontracté, elle.

Bien trop vite à son goût elle termina sa chanson et descendit de la scène. Elle faisait chemin vers le bar dans l’intention de se prendre un petit remontant quand une voix qu’elle connaissait bien l’interpella. Harley. Cette gamine la haïssait pour une raison débile. Ca amuserait presque Sam, si ça n’était qu’un jeu ; mais la gamine semblait prendre cela bien trop au sérieux. Quand Sven lui avait parlé de cette fille qu’il avait en tête, elle ne s’était absolument pas douter que c’était elle. Avec un peu de connexions dans son cerveau elle fit le rapprochement et s’était même bien foutu de la gueule de Sven à ce moment-là. Aujourd’hui elle se contenta de passer, commander sa vodka orange pour finalement s’asseoir en face de la jeune femme.

"Si j’avais voulu faire carrière dans la chanson, ça ferait longtemps que je me serais tiré de cette ville gamine." Elle jeta un coup d’œil à la boisson de son homologue et eut un petit sourire amusé "Tu comptes boire ça toute seule ? Fais gaffe, on est bien loin de ton lait fraise…"

Et on continue les hostilités. C’était un sport auquel Sam adorait prendre part et nourrir au fil des conversations…

Dire qu’Harley ne tenait pas la femme à tout faire de Storybrooke dans son cœur constituait un doux euphémisme. Aussi ne prit-elle pas ombrage de sa relative négligence envers elle. Après tout, la femme lui rendait assez bien son comportement, et avait bien d’autres chats à fouetter, avec toutes les conquêtes qu’on lui prêtait. Certains camarades de classe d’Harley avait même lancé le pari fou d’arriver à séduire la Talbot, le premier dans son lit gagnant, en plus du respect des autres et de la satisfaction d’avoir attiré une femme plus âgée, une centaine de dollars par participants. Harley s’était amusé un temps de cette histoire, en prenant la peine de minimiser les efforts à faire pour parvenir entre les draps d’une telle femme de petite vertu. Et alors qu’elle repensait avec délice aux mensonges que ces morveux s’étaient servis entre eux, et l’habileté avec laquelle elle avait soufflé sur les braises de la discorde, la femme en question se posa face à elle.

« Si j’avais voulu faire carrière dans la chanson, ça ferait longtemps que je me serais tiré de cette ville gamine. » Harley eut un rire sans joie, regardant sa vis-à-vis droit dans les yeux, lui indiquant clairement que ce que lui inspirait sa présence. « Tu comptes boire ça toute seule ? Fais gaffe, on est bien loin de ton lait fraise… » Cette fois-ci elle ne rit pas, se contentant de lever les yeux aux ciel et de répondre, massacrante : « Non, je l’ai pris pour le boire avec l’ami imaginaire qu’ont toutes les gamines de mon âge. » Puis elle sirota une nouvelle gorgée, ne quittant pas des yeux la brune face à elle. Ses traits étaient réellement beaux. Quel toupet elle avait de venir s’installer ainsi près d’elle, lui jetant aux yeux le reflet qu’elle n’aurait jamais. Ses pensées n’adoucirent pas le regard de la rouquine, qui demanda sans grand enthousiasme : « Pourquoi t’installer là ; il n’y a pas foule. Une idée particulière derrière le crâne ou tu n’as juste pas trouvé ton prochain casse-croute? » Harley ne sous-entendait bien sûr pas que Samantha avait des vues sur la carte du Rabbit Hole - sauf si le séduisant barman apparaissait sur celle-ci, mais plutôt sur la grande majorité des hommes de Storybrooke. Elle avait pu remarquer que son aînée s’arrêtait aux hommes disponibles, sans doute en mémoire de son défunt mari. Mais si elle n’était pas une briseuse de ménage, ça n’en restait pas moins une s***** aux yeux de la jeune Watson.

L’air soudain pensif, Harley saisit distraitement la paille entre ses dents, puis déclara d’une voix sombre : « Tu sais, je trouve ça dommage de trainer encore dans les bars à ton âge. Quand tu pourrais avoir une famille, des enfants sur lesquels veiller, un mari à rabaisser constamment … Enfin, vivre à Storybrooke n’est facile pour personne. » Un éclat de pitié dansait dans les prunelles grises de la jeune fille, elle savait qu’une femme de la trempe de Samantha ne serait jamais touchée par les piques acerbes, la pitié en revanche serait une autre paire de manche. Un sourire tranchant étira les lèvres d’Harley, et ses yeux soudains moqueurs lui donnèrent un air macabre. « Je compatis pour ce qui t’es arrivé, mais ne crois-tu pas qu’il est temps de te reprendre en main ? » Elle sirota une nouvelle gorgée de son cocktail, puis se redressa et se laissa aller contre le dossier de sa chaise. Elle laissa alors ses doigts jouer distraitement au bord de la table, tapotant de ses ongles fins contre le bois, tandis que ses yeux clairs vagabondaient sur les quelques tables dans son champs de vision ainsi que les éléments du décor.

Hum, mordante. L'air d'amusement, que dis-je de moquerie, sur le visage de Sam se plissa pour former une moue faussement douloureuse. Cette gamine jouait encore dans la cour des petits pour ce qui était de la repartie. Sven lui dirait probablement de simplement la laisser tranquille, de la laisser continuer sa vie comme elle l'avait commencée, sans s'en préoccuper outre mesure. Ça serait mal connaître la femme à tout faire. Car malgré tout, Harley restait une enfant aux yeux de Sam, et pas dans le sens péjoratif du terme (enfin, si, aussi mais pas que) et elle avait envie de l'aider quelque part, des avoir ce qu'il s'était passé dans sa vie pour qu'elle devienne une telle peste. Parce qu'il y avait forcément une raison, on ne n'ait pas méchant après tout, on le devient. Était-ce parce qu'elle avait été trop choyée dans sa petite enfance que lorsqu'elle est devenu une jeune adulte, avec les gens prêtant de moins en moins attention à cette enfant? Était-ce parce qu'elle avait été traitée comme rien et donc faisait tout pour attirer l'attention? Sam ne saurait le dire mais dans le fond, ça lui faisait mal de voir une enfant tourner comme ça. Souffrir.

Elle voulut répondre à sa première accusation erronée (comme si elle venait au Rabbit Hole pour ça) mais les phrases qui suivirent figèrent Sam sur son siège. Son visage perdit toute trace d'amusement et dans ses yeux passa une douleur comme rarement il en passait dans les yeux de la femme à tout faire. Tout le monde savait ce qu'elle avait vécu, la mort de sa famille d'un seul coup. Surtout ici, dans ce bar où elle avait appris à se reconstruire petit à petit. Cependant les gens avaient assez de respect pour ne pas en parler si elle n'avait pas abordé le sujet la première. Ici, Harley s'en servait d'attaque; une attaque fourbe qui donnait à Sam une irrésistible envie de lui mettre une baffe. Cependant elle avait plus de contrôle que ça, mais préféra quand même vider sa vodka orange histoire de se calmer les nerfs, et elle observa la jeune femme de ses yeux vert-gris, avant de répondre, le plus sérieusement du monde.

"Et moi je trouve ça triste que tu traînes déjà dans les bars à ton âge. C'est généralement les désespéré et les insatisfaits de leur vie qui y traînent régulièrement. Seul j'entend. Oui je m'inclus dans le lot"

Oui, car trainer dans les bars en bande de pote pour se détendre ensemble n'était absolument pas la même chose. Dans ce genre de cas ça tenait seulement de passer un bon moment avec ses amis, voire de faire un concours de beuverie (cela lui fit penser que ça faisait un moment que Finn et elle n'en n'avait pas fait un). Cependant, quand on vient seul, c'est que l'on veut oublier ses problèmes le temps d'une soirée voir d'une nuit si on cherchait de la compagnie.

"Si par "me reprendre en main tu entends me trouver un nouveau compagnon, voire mari, et avoir d'autres enfants alors non merci. Je me suis reprise en main, même si ça semble être d'une façon trop subtile pour ton cerveau atrophié. La famille que j'ai perdue était la seule que je souhaitais. Je ne vais pas tenter d'en faire une autre en espérant retrouver celle que j'ai perdue."

Elle s'était voulue mordante mais la douleur qui l'avait envahie quelques minutes plus tôt avait un peu atténué la haine qu'elle avait ressentie envers la jeune femme en l'entendant prononcer de tels blasphèmes en sa présence. Le barman les zieutait, vérifiant que ça ne dégénérait pas, prêt à intervenir si besoin était.

Si la femme paraissait jusque-là s’amuser plus ou moins de la situation et des petites piques innocentes d’Harley, cette dernière comprit qu’elle avait fait mouche lorsque le regard de la brune s’assombrit. Harley aimait ça, frapper là où ça paraissait le plus douloureux. Et lorsque sa cible montrait le moindre signe de faiblesse, c’en était fini d’elle, tant la rouquine prenait dès lors un malin plaisir à enfoncer le couteau dans la plaie. C’était cynique, certains diraient sans doute qu’elle était diabolique, mais ça n’avait rien à voir. Harley n’était pas foncièrement mauvaise, mais lorsque son quotidien devenait trop ennuyeux ou battait de l’aile, elle aimait se perdre dans ce type de petits plaisirs mesquins, qui ne faisait rire qu’elle et lui mettait les gens à dos.

La jeune Watson ne quittait pas son aînée du regard, et elle continua à siroter tranquillement son cocktail tandis que l’autre vida d’un trait ce qui restait dans son verre. La femme la tint en joue de ses prunelles claires avant de faire feu : « Et moi je trouve ça triste que tu traînes déjà dans les bars à ton âge. C'est généralement les désespérés et les insatisfaits de leur vie qui y traînent régulièrement. Seul j'entends. Oui je m'inclus dans le lot » Harley eut un sourire sans joie. Si l’autre souhaitait réellement la déstabiliser, il fallait faire mieux. Pinçant des lèvres, elle lui concéda : « Oulala, je suis désespérée et insatisfaite, tous aux abris. » Son rictus cynique fut accompagné d’un éclat de rire mauvais, bref mais incisif. Harley préférait trainer seule dans un bar que mal accompagnée, comme c’était le cas actuellement. D’autant que cette raclure de Talbot empêchait quiconque de venir lui payer un coup à boire.

« Si par "me reprendre en main tu entends me trouver un nouveau compagnon, voire mari, et avoir d'autres enfants alors non merci. Je me suis reprise en main, même si ça semble être d'une façon trop subtile pour ton cerveau atrophié. La famille que j'ai perdue était la seule que je souhaitais. Je ne vais pas tenter d'en faire une autre en espérant retrouver celle que j'ai perdue. »

Si son monologue avait réussi à moucher Harley ? Sans doute un minimum, laissant la jeune fille s’enfoncer dans un mutisme relativement profond. Elle ne l’avait pas coupée pendant qu’elle parlait, avec vivacité et tempérament, et s’était presque sentie mal quand la plus âgée avait mentionné son cerveau atrophié. Bien sûr qu’elle ne pourrait pas comprendre, ce n’était pas comme si elle comptait avoir un mari ou un enfant un jour, ces choses n’entraient pas dans les plans de la jeune Watson. A l’heure actuelle, elle avait des préoccupations bien plus frivoles et divertissantes en tête, se poser n’était pas à l’ordre de ses priorités. Harley n’avait néanmoins pas lâché Samantha du regard au fil de sa réflexion, et son verre se vidait à vue d’œil.

Se tournant légèrement, elle fit signe à une serveuse qui passait par là, et celle-ci vint rapidement s’enquérir de ses besoins. Heureusement pour Harley, Mia n’était pas de service aujourd’hui, ce serait toujours ça de haine en moins à déverser et à gérer en contrepartie. « Mettez-nous une bouteille de vodka, un pichet de jus d’orange et des glaçons, s’il vous plait. » La serveuse s’éloigna sans en demander davantage, et Harley reporta toute son attention sur Samantha. Elle fronça sensiblement les sourcils, avant de finalement lui décrocher quelques mots. « Laisse-moi t’offrir quelques verres pour effacer ma maladresse. » La sincérité ne se devinait pas sur les traits d’Harley, qui paraissaient étonnement stoïques. Samantha pouvait la croire, ou sentir le pot-aux-roses, c’était assez égal à la jeune fille. Quitte à devoir supporter la brune et son air si supérieur, autant perdre un peu de lucidité. Elle ne pouvait pas se douter que son aînée était au fait de ce qui s’était passé entre elle et Sven quelques nuits plus tôt, ni qu’il lui avait avoué l’avoir saoulée. Quoiqu’il en soit, Harley savait également se servir de l’argent de ses parents pour faire courir l’alcool dans les veines d’autrui, et c’était un stratagème qu’elle appréciait assez, si tant est qu’elle avait un adulte avec elle et qu’on acceptait de la servir. Au moins la présence de Samantha ne serait pas complètement négative ce soir. « Eclaire donc mon cerveau atrophié, comment as-tu bien pu passer de la déchéance totale à la femme charismatique que tu es aujourdhui ? » Ça aurait pu passer pour un compliment, si Harley avait daigné y mettre les formes. Mais le rictus qui inondait ses traits alors qu’elle parlait prouvait assez l’aigreur que lui inspirait le charisme de Samantha. Elle ne comprenait pas comment en ayant eu une vie aussi merdique, elle pouvait s’en sortir si bien et, quelque part, elle trouvait ça injuste ? Fallait-il qu’elle perdre ses parents pour enfin avoir la chance dont tout le monde, hormis elle, semblait bénéficier ?!