Introduction Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : Today - o8 Février Ordre de passage des participants : Ash - Harley

La matinée était douce et ensoleillée. Le réveil fut doux et agréable ce matin. En me levant, je suis allée dire bonjour à mon petit ange, Alexandra : " Bonjour chérie, tu as bien dormi ? " Oui, je sais bien qu'il est trop tôt pour qu'elle parle mais je suis sure que'elle me comprend tout à fait ! D'ailleurs, elle à agité un doudou quand je lui ai parlé ! Preuve qu'elle m'a compris ! Ensuite, je suis descendu dans la cuisine afin de préparer le café et j'ai eu la surprise d'avoir un plateau de petit déjeuner déjà fait avec une rose et un mot de Sean " Désolé ma Puce, j'ai du partir tôt pour le travail. Je n'ai pas voulu te réveiller alors pour me faire pardonner, je t'ia préparé ton petit déjeuner ! Je rentre vers 17h30, on ira fire une balade au parc avec Alexandra si tu veux ! Je t'aime. Sean." J'étais ravie qu'il m'ai préparé mon petit déjeuner ! Je remonte pour aller chercher Alexandra et la mettre dans le salon, dans son parc afin qu'elle joue, pendant que je déjeune. J'ouvris la fenêtre de la cuisine pour profiter de ce magnifique soleil ce matin. Je me suis dis qu'on pourrait même aller faire une promenade ce matin, avec Alexandra ! Et comme ça, on pourra aller se poser sur la terrasse du Granny's. Oui, c'est une bonne idée ! Je terminais mon petit déjeuner, fila à la douche et enfila une petite robe d'été avec des sandales. Je préparais Alexandra pour sortir, sans oublier son chapeau, il lui allait comme un gant ! Et puis en avant ! Une fois dehors, l'ambiance était vraiment agréable, je décida de marcher jusqu'au parc pour m'y poser un peu et y lire le dernier roman que Belle m'a conseillé. Une histoire de princesse et de dragons. Original ! Une fois installé, Alexandra s'endormi et je pouvais me mettre à ma lecture ! Quelques chapitres plus tard, il se faisait déjà midi ! Je décida donc de me rendre chez Granny's pour y déjeuner. Une fois arrivée, je m'installa dehors, bien au soleil pour en profiter au maximum. Ruby arriva quelques instants plus tard : "Bonjour Ruby ! Comment vas tu ? Je vais te prendre une salade César et si tu pouvais me faire chauffer ce biberon pour Alexandra, tu serais un ange ! " Je lui donna le biberon et le regarda partir en direction de la cuisine. C'est alors que quelqu'un que je croyais connaitre passa la grille de la terrasse de chez Granny's. Une jeune femme, rousse, jeune. Lycée. Je l'ai rencontré là bas. Je me revois dans les couloirs. Elle est du genre populaire et plutôt pas discrete. Je crois que son prénom est Harley. Oui, c'est cela. Je ne savais pas trop si je devais l'interpeller ou pas. Et c'est alors que Ruby revint avec mon biberon et que Harley regarda en ma direction. Pour ne pas la froisser, j'ai tenté un petit : " Hey, Harley ! Comment vas tu ? " Mais quelque chose me dit que je n'aurai pas du faire cela...

Malgré ce mois de février venteux et froid à souhait, un soleil volontaire semblait poindre le bout de son nez en ce début de matinée. Pas forcément l’idéal pour une lycéenne coincée en plein cours de déblatération sur un livre que personne ou presque n’a l’intention de lire dans une classe où pas un rat ne souhaite poursuivre des études littéraires. La culture générale avait bon dos, Harley était suffisamment bien lotie pour avoir accès à une culture générale bien plus intéressante et élitiste. Pourquoi donc s’ennuyer dans un cours auquel le débile le plus profond pouvait assister et qu’il pouvait même un tant soit peu comprendre pour peu que l’enseignant face à lui soit compétent ? Harley soupira et regarda l’horloge. Encore 20 bonnes minutes avant la pause déjeuné. 19 minutes et 59 secondes, 58 secondes… Son regard partit au-delà des fenêtres bien larges qui laissaient tout le loisir aux lycéens de désespérer, de considérer la liberté à laquelle ils étaient soustraits.

« Psst, Harley. On mange ensemble au réfectoire ? » Le grand sourire édenté que lui servit le crapaud à sa droite lui valut une grimace et un frisson de dégout. Dommage, elle avait l’intention de manger sur place au départ. « Ah, désolée, pas possible, j’ai un … truc. De famille, ma grand-mère a fait un malaise et … » L’autre tiqua. « Je l’ai croisé ce matin pourtant, elle allait bien. » Harley s’exaspéra, tout en continuant à faire fonctionner ses méninges à fond pour s’extirper de cette calamité. « Oui, laisse-moi finir. Parce qu’elle a fait un malaise en apprenant que ma petite cousine par alliance du côté de mon père dans la branche paternelle avait de gros soucis médicaux et … Enfin tu vois ça va pas fort, donc j’dois être présente ce midi ! » Harley reporta toute son attention sur le professeur et trouva soudain un intérêt sans précédent au livre qu’ils étaient en train d’étudier. Elle passa les dernières minutes de cours à participer et à demander à son voisin de se taire pour qu’elle puisse écouter dans le seul espoir qu’il la laisserait en paix. Que n’était-elle pas prête à faire pour conserver son âme pure et chaste loin de ce débris d’humanité ?!

La sonnerie retentit après qu’Harley ait pris soin de ranger plus ou moins discrètement ses affaires, et elle fut la première debout, avant même les abrutis footballeurs du fond qui faisait toujours la course pour être les premiers sur la porte. Harley leur grilla admirablement la politesse, et ils pestèrent contre elle pour avoir fait capoter leur classement. Bande de retardés terminés à la pisse de chat. Ils se pensaient les caïds du lycée parce qu’ils savaient lancer un ballon avec plus de force que la moyenne de leurs camarades. Le pire c’était que cette activité leur ouvrait les portes de prestigieuses universités s’ils n’étaient pas trop mauvais. Harley avait toujours trouvé ce système aliénant au possible, mais il semblait fonctionner et faire des heureux. Elle-même préférait se reposer sur la fortune de ses parents. L’argent et les gros bras, voilà ce qu’était le nerf de la guerre de cette belle Amérique.

Harley quitta le lycée sur cette dernière pensée et fila vers le restaurant le plus proche tandis que son estomac commençait à se rappeler à elle, comme pour protester contre son idée géniale de fuir le réfectoire le jour où ils faisaient l’effort de servir un repas équilibré et pas trop gras. Au lieu de ça elle tournait déjà au coin de la rue de chez Granny, les lèvres pincées et l’œil féroce, comme si elle était prête à sauter sur n’importe quoi et n’importe qui pour se sustenter.

« Hey, Harley ! Comment vas-tu ? » Harley riva ses yeux de lynx sur la jeune fille qui s’adressait à elle. Alors qu’elle approchait de sa table, elle jeta un coup d’œil à la poussette à ses côtés. Elle se garda de faire la moindre moue attendrie. La Watson n’avait jamais eu le béguin pour aucun bébé, elle les trouvait proprement repoussants et presque inquiétants avec leurs yeux énormes. « Tiens, Boyd. » Le ton était donné. Les deux jeunes filles se connaissaient à peine de vue, et voilà que la blonde l’interpellait comme si elles étaient les meilleures amies du monde. Ashley avait toujours été bien plus populaire au lycée que ne le serait jamais Harley, même lorsqu’elle avait connu quelques attaques quant à sa relation avec son petit ami de l’époque, Sean, qui lui avait aujourd’hui donné un bon gros bébé. « Ta vie de mère de famille attentionnée te coupe à ce point des gens pour que tu t’adresses à moi ? » Elle leva le menton, et riva son regard le plus moqueur sur la jeune fille qui gardait toujours le silence. « Ne t’attends pas à ce que je te félicite et que je fonde en admiration devant cet horreur. » Elle désigna l’enfant d’un petit coup de tête tout en faisant référence à lui. « Tu aurais pu avoir une vie tellement plus belle… Enfin, ton erreur permet aux plus jeunes d’avoir un exemple à ne pas suivre ! » Elle sourit avec la plus belle hypocrisie. Cette fille se mettait entre elle et son repas, si elle pensait récolter les honneurs, c’était manqué.

Harley, je l'ai rencontré au lycée. Nous avons sensiblement le même âge, mais je suis plus veille qu'elle. Sans vraiment savoir pourquoi, cette fille m'a toujours plus ou moins détester. Pourtant, je ne suis vraiment pas le genre de personne qui fait mauvaise impression ou qui pour habitude d'avoir des gens qui ne l'aime pas. D'ailleurs, la preuve est que je lui ai dis bonjour. Je ne pensais pas qu'elle allait le prendre ainsi. Je ne sais pas vraiment ce qui a fait qu'elle me deteste à ce point pour me mépriser ainsi. Mais j'avais envie de savoir pourquoi. Elle me balança : « Ta vie de mère de famille attentionnée te coupe à ce point des gens pour que tu t’adresses à moi ? » Je fis une tête surprise qu'elle soit aussi méchante avec moi. Je n'avais pas envie de rentrer dans son jeu mais je ne voulais pour autant la laisser gagner. Elle me lança un regard mesquin et je sentais bien qu’il ne fallait pas que je réponde maintenant. Elle continua : « Ne t’attends pas à ce que je te félicite et que je fonde en admiration devant cet horreur. » Avait elle vraiment dit ça ? C’est possible après tout. Rien de ce qu’elle ne pourra dire ne m’atteindra même si cela me fait un peu de peine de la voir parler de la sorte… Elle regarda Alexandra et je fis un mouvement protecteur envers elle et tirant la poussette vers moi afin qu’elle ne soit pas atteint de toute cette cruauté. « Tu aurais pu avoir une vie tellement plus belle… Enfin, ton erreur permet aux plus jeunes d’avoir un exemple à ne pas suivre ! » Là, ça commençait doucement à m’énerver… Elle me regardait avec son air hautin et je ne savais pas trop si je devais lui répondre ou non. Mais à vrai dire, ça me démangeait : « Harley chérie, pourquoi tant de haine ? Je t’apprends qu’Alexandra n’est pas une erreur. Elle au moins, elle est le fruit de deux personnes qui s’aiment. Tu sais ce que c’est d’aimer ? » Je ne voulais pas intentionnellement la blesser mais elle commençait doucement à me chauffer et je ne voulais pas me laisser marcher dessus : « Non, tu dois surement pas savoir car sinon, tu ne passerais pas ton temps à rabaisser les autres. Tu aurais d’autres occupations. Comme trouver des gens qui t’apprécient à ta juste valeur ! » Je savais bien qu’ils devaient y en avoir, des gens qui l’appréciaient. Mais sûrement pas à sa juste valeur, ni pour ce qu’elle était.

Harley était suffisamment satisfaite de son petit effet pour laisser planer un sourire prétentieux sur ses lèvres. Elle doutait désormais qu’Ashley ne la retienne plus longtemps, elle regardait vers l’intérieur de chez Granny, prête à prendre congés de la récente mère. « Harley chérie, pourquoi tant de haine ? Je t’apprends qu’Alexandra n’est pas une erreur. Elle au moins, elle est le fruit de deux personnes qui s’aiment. Tu sais ce que c’est d’aimer ? » Harley manqua de s’étouffer, si elle avait pu disserter sur toutes les énormités que Boyd avait balancé en quelques phrases, elle aurait certainement rendu une très généreuse copie double.

Déjà, le simple fait de se montrer aussi familière avec elle, en osant l’appeler « Harley chérie », lui tordait les entrailles. Depuis quand étaient-elles intimes au point qu’elle se permette ces familiarités ridicules ?! Et même si elles avaient été proches – dans une autre vie sans doute, car dans celle-ci les probabilités qu’elles le deviennent venaient de s’enfoncer dans un abime sans nom – il n’aurait jamais été question de se donner de mignons sobriquets très affectueux. Verser dans ces formes de pathétisme sans peur et sans reproche n’était pas fait pour Harley. Le simple fait qu’on soit aimable avec elle lui donnait parfois des sueurs froides, alors les surnoms affectueux, très peu pour elle. Ensuite, dans une seconde partie, il était évident de s’intéresser à la pique à peine voilée d’Ashley. Celle-ci avait trouvé bon ton de défendre son enfant en attaquant celui des Watson, et en révélant ce que beaucoup en ville savait déjà : l’union des deux époux avait avant tout été le fruit d’intérêts commerciaux et réciproques entre, d’une part, le cadet Watson et, d’autre part, l’aînée de la riche et respectable famille des Sanders. Effectivement, Harley n’était pas issu d’un amour de conte de fée, mais qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Enfin, la blonde avait osé lui demander si elle savait ce que c’était d’aimer, erreur suprême.

La mine mauvaise, Harley voulu répondre après avoir suffisamment rassemblé ses pensées, mais Ashley la prit alors de cours. « Non, tu dois surement pas savoir car sinon, tu ne passerais pas ton temps à rabaisser les autres. Tu aurais d’autres occupations. Comme trouver des gens qui t’apprécient à ta juste valeur ! » Harley haussa le menton, dédaigneuse. Quelle petite peste prétentieuse, si elle pensait pouvoir prendre la Watson à son propre jeu, il lui faudrait se lever plus tôt. Elle riva ses prunelles claires sur son aînée, tira au passage la chaise qui se trouvait face à elle, et s’y installa en veillant d’expliquer son geste. « Tu veux qu’on fasse amie-amie, très bien, allons-y ! » Vénimeuse, elle vrilla sur la jeune femme son regard le plus noir. « Non, je n’ai aucune idée de ce qu’est l’amour, mais tu sais quoi ? Je m’en fiche. Je vis très bien sans jusque-là, et je vais t’apprendre une bonne chose, Boyd. » Son visage paraissait très tendu, et elle s’exprimait avec une vivacité peu commune. De toute évidence, Ashley avait réussi à toucher un point sensible, et Harley sentait le besoin de mettre les choses au clair. « Mes parents se sont aimé un jour, comme toi et ton bellâtre. Peut-être pas à ma naissance, mais je pense les avoir rapproché, et ils m’ont toujours montré beaucoup d’affection. » Pourquoi ce monologue sur les circonstances de sa naissance ? Il y avait en Ashley quelque chose de familier, et d’étrangement doux, qui donnait la sensation à Harley de n’avoir rien à craindre. « Ne pense pas que la vie soit figée. Si tu es heureuse aujourd’hui, tant mieux pour toi, mais ça ne durera pas. » La constatation était sombre, mais pas à charge, elle ne souhaitait pas enfoncer la jeune femme cette fois-ci, simplement lui ouvrir les yeux sur la triste réalité dans laquelle ils vivaient tous.