Introduction Époque du sujet : Flash-Back Date du sujet : Deux jours avant la malédiction Ordre de passage des participants : elwyn - annah

Elwyn avait empaqueté des provisions pour trois jours, un peu d’argent – au cas où- et surtout, il n’avait pas oublié la bague. Il avait laissé un mot à William, expliquant les raisons de son départ. Pourquoi, par le danger que représentait la malédiction à venir, il ressentait ce besoin grandissant de passer tout le temps qu’il lui restait avec Annah. Il avait grandi avec son frère, il lui avait tout appris. C’était le cœur lourd qu’il avait passé le seuil de la porte, n’osant pas quitter le petit Orpwood quand celui-ci se serait éveillé, il n’aurait pas pu. Alors il s’était faufilé au petit matin, tandis que William était certainement en train de rêver de ce noble rencontré il y a peu. Willaim était sa famille, certes, mais Annah, elle, était son cœur. Et dans les moments sombres qui ne tarderaient pas à se dessiner sous le courroux terrible de la vilaine reine, Elwyn avait plus que besoin d’être en compagnie de son cœur.

Il avait donné rendez-vous à la louve au pied d’un petit pont, là où il s’était rendu compte pour la première fois de ce qu’il ressentait pour la brune. Pour lui, ce lieu était important. Ça avait été son refuge à la mort de ses parents, là où il se permettait tout type de réflexions, sur les difficultés de la vie, comme sur les bons moments qu’il prévoyait de passer. Elwyn avait envie de passer les plus beaux jours de sa vie, avant que tout ne s’arrête subitement. Personne ne savait ce qui arriverait, une fois le sort lancé. Alors, autant profiter de ses derniers jours de sa vie comme il l’entendait. Loin de la pauvreté et de la misère de sa vie, du fantôme de ses parents, de l’odeur du pain en train de cuir. Il voulait faire du chemin avec Annah, marcher et marcher encore, dans l’espoir de s’éloigner de ce sursis qui les concernait tous. Il voulait suspendre la course du temps, se perdre dans les rires et dans la douceur de la louve.

Elwyn s’était assis que la rambarde du pont, le dos tourné à l’eau. Il écoutait le son de la forêt, des oiseaux qui bougeaient, du calme, parfois, qui régnait. Il enfouissait au plus profond de lui l’inquiétude qu’il ressentait quant aux jours qui restaient à venir. Bientôt, il n’aurait plus qu’Annah en tête, en plus d’occuper tout son cœur. Il était impatient de la retrouver, de la serrer dans ses bras et de l’emmener. A chaque fois qu’il savait qu’il passerait du temps avec Annah, il se retrouvait aussi excité qu’un enfant, incapable de tenir en place, de ne pas sourire. Annah avait percé la routine accablante du boulanger, le rendant plus heureux, et plus souriant – ça n’avait pas échappé à William, qui ne s’était pas arrêter d’ennuyer son frère sur ce sujet-.

L’atmosphère changea dans la forêt et il devina que c’était lié à Annah et très certainement à son côté animal aussi. Il tourna la tête et, effectivement, vit son véritable amour qui s’approchait. Sans plus attendre, il sauta de son siège improvisé pour courir vers elle. « Annah ! » Il la prit dans ses bras, la soulevant du sol pour la faire tourner dans une ronde de rires. « Tu m’as manqué. » C’est à peine s’il s’arrêta pour l’embrasser.