I've reached the bottom but it seems i'm still diggin' ◮ SHELL (a)

Fallin' from the edge

Époque du sujet : Actuelle
Date du sujet : 6 mars
Ordre de passage des participants : Finn - Shell

On récolte ce que l'on sème, paraît-il. Qu'avait-il réellement semé pour en arrivé là, il se le demandait alors qu'il regagnait péniblement son palier, se tenant, chancelant, contre la paroi du mur, un œil fermé, la douleur lancinante de sa pommette l'empêchant de voir correctement. Ca n'était rien de grave, mais pour le moment sa joue était encore enflée et il commençait à regretter d'avoir autant bu. Non, à vrai dire, il pensait déjà à boire encore. Achever de se mettre minable pour ce soir et rester en mode loque humaine dans son lit le lendemain. Oui, bon plan. Il n'avait rien vu venir et surtout pas le poing de ce type, sans cela il l'aurait sûrement évité. Même avec quelques verres dans le nez, Finn ne perdait pas ses réflexes, l'habitude sûrement d'être dans un tel état ou pas, allez savoir. Il n'avait pourtant pas dis de conneries pour une fois, il avait simplement évoqué une séance un peu spéciale qu'il avait eut l'autre jour et d'un coup, l'orage c'était abattu sur lui sans qu'il n'y comprenne rien. Visiblement le type était le copain de la jeune Watson, théorie la plus plausible avec laquelle il est pu venir pour justifier un tel acte. En même temps, Finn n'y avait pas grand chose à voir dans cette histoire. La demoiselle n'avait pas évoqué quelqu'un dans sa vie, son comportement était plus qu'explicite à ce moment là et il n'avait rien eut à faire puisqu'elle s'était elle-même mis en tête de jouer avec lui. Mais surtout, ça n'était pas gravé sur son front qu'elle était déjà prise quoi. Mais bon, il n'avait pas cherché à en savoir plus après avoir échangés quelques coups et paroles véhémentes avec l'autre type. Virés tous les deux du bar par la suite, il prit ça comme le signe qu'il était peut-être le temps pour lui de regagner ses pénates.

Enfin, c'était plus vite dit que fait à vrai dire. Il avait trébuché deux ou trois fois, manquant une marche ou un trottoir, mais ça n'était pas du à l'alcool -pas entièrement- mais à sa vision troublée. Et pas seulement par la douleur. Ce soir, Finn touchait sans doute le fond. Le résultat auquel il fallait bien qu'il arrive un jour prochain à force de ne pas dormir et de noyer ses insomnies dans l'alcool. Non, il n'en était pas encore au stade de la cure, il ne buvait pas tant que ça, mais ce soir tout simplement, avec tout ce remue ménage, le point de craquage avait été franchit. Faire comme si de rien n'était, ça ne pouvait durer qu'un temps. Tout le monde, lui n'y faisant pas exception, finissait toujours par craquer à un moment ou à un autre. Et ce soir, ce moment là était venu pour le photographe. Il préférait donc rester seul ce soir pour s'éviter la déconvenue qu'on puisse l'apercevoir ainsi. Pas par crainte des on-dit, ça depuis le temps, on en avait déjà dit des choses sur son compte, il savait gérer. Mais il ne voulait pas qu'on le voit tomber le masque, car il ne voulait pas qu'on s’apitoie sur lui. Il s'en était toujours sortit tout seul, pas question que ça change pour un truc aussi stupide qu'une bagarre dans un bar. Par chance, personne ne croisa sa route, il faut dire qu'à cette heure-ci, la moitié de Storybrooke dormait déjà et l'autre moitié devait être au bar justement. Ou affairer à faire des trucs plus constructifs sûrement. Il ne voulait pas déranger Douglas non plus, ce dernier se mettrait à le materner d'une façon horripilante et il se passerait bien de ça ce soir. La dernière chose dont Finn avait besoin à cet instant c'était d'une leçon de morale. Non, ce qu'il lui fallait, c'était un verre. Un autre et tout irait mieux. Et si ce n'était pas le cas, un autre verre suivrait celui-ci et les autres tant qu'il n'irait pas mieux ou tant qu'il ne finirait pas par sombrer dans un sommeil approchant le coma éthylique. Au choix.

Devant sa porte -il s'étonnait d'ailleurs encore d'y être arrivé sans se casser la gueule au moins trois fois dans les escaliers-, il chercha ses clés dans sa poche. Une fois parvenu à les en faire sortir, il tenta bien sûr d'ouvrir la porte. Mais cette dernière lui jouait des tours, refusant de s'ouvrir, forcément, il n'utilisait pas la bonne clé... Lassé d'essayer en vain d'ouvrir cette saloperie de porte, il cogna un bon coup dedans avec son pied mais celle-ci ne bougea pas et il se fit mal en prime. Il laissa alors s'échapper de sa gorge un cri de rage, frappant du poing sur la porte avant de se laisser glisser contre cette dernière, la tête enfouie dans ses mains. Non, ce soir ça n'était vraiment pas son soir. Tout remontait à la surface bien trop vite pour que tout l'alcool du monde ne suffise à lui faire tout oublier. Mais il essayerait quand même. Parce qu'il ne savait pas comment faire d'autre. Il pourrait parler, mais il ne voulait pas le faire. Alors il faisait comme il l'avait toujours fait jusqu'à présent, faire comme si. Prétendre que tout allait bien en noyant la vérité dans un bon verre de whisky. Il essuyait une larme du revers de sa main quand il entendit la porte d'en face bouger dans ses gonds. Il releva ses yeux rougis vers sa voisine, l'air véritablement désolé de l'avoir dérangé. « Désolé pour le bruit. » Oui, ce soir toute la superbe du photographe s'était évanouit dans la nature et ne restait plus que ce visage qu'il cachait à tous -et surtout à lui-même-, celui d'un gamin perdu et qui ne sait plus retrouver son chemin.

Rachelle ne savait pas à quoi elle était occupée, surement rien, surement pas grand-chose d’intéressant, ni de dangereux. Elle était vautrée dans son canapé deux places, les yeux fixés sur la télévision. Elle avait abandonné l’idée de suivre un programme bien défini quand les bruits dans sa tête s’évertuaient à lui enlever le plaisir en désignant le tueur, le menteur, la chute de chaque épisode de série qu’elle tentait de regarder, de chaque film qu’elle avait envie de voir. Le doux monde de l’automédication l’aidait grandement à ne pas perdre son calme, le bout de ses doigts endormis par la dernière paire de pilules qu’elle avait avalé, laissant le bon soin à son esprit de faire ce qu’il voulait, du moment que ça ne la dérangeait pas. Bref, Rachelle glandait à merveille, ses yeux suivant le déroulement d’une chose invisible, des idées qui s’écoulaient, du bordel général de sa tête. C’était une nuit comme les autres, ennuyeuse. Elle était passée plus tôt chez Finn, pour tuer le temps en sa compagnie, mais il n’y avait eu que le silence qui lui avait répondu. Les voix le lui avait dit. Il n’est pas là. Mais elle n’avait pas voulu les écouter, espérant qu’elles se trompaient. C’était elle qui avait tort. Les minutes, puis les heures s’étaient ainsi dispersées, jusqu’à ce que la nuit noire recouvre la ville. Elle avait allumé un nombre conséquent de bougies, accompagné d’un bâton d’encens ou deux. Si ça donnait à son chez-elle l’image d’un lieu de culte douteux, elle s’en moquait éperdument. Saqarh était retournée dans son canapé et avait fixé le plafond, la télévision en fond sonore, sa psychose en accompagnement.

Dans un premier temps, les bruits dans le couloir, elle les confondit avec ceux qui couraient dans son crâne. Elle ne s’était pas inquiétée outre mesure. Puis il y avait eu un cri. Sauf qu’elle était la seule à crier, à cet étage. Il lui fallut cependant un certain temps avant de se rendre compte de cette constatation, de trouver la force de se lever du canapé et de se rendre jusqu’à sa porte, qu’elle ouvrit. Finn. Elle ne savait pas où il était passé toutes ces heures, ce n’était pas ses affaires, mais à l’odeur qu’il dégageait, il avait dû faire un tour au Rabbit Hole ou chez un de ses concurrents. Rachelle devrait mettre le feu à l’un de ses établissements, un jour. L’alcool ça brulait si bien. « Désolé pour le bruit. » Elle s’appuya sur le bord de sa porte. « T’excuses pas. Ça changera rien. » Elle avait cru qu’il parlait pour sa tête à elle, dans le grain d’égoïsme qui consistait sa personne. Les bruits ne changeraient jamais. Ils seraient toujours là, comme seule réelle compagnie de la psychotique. Elle ne se fit pas la réflexion qu’elle ne lui en avait jamais parlé et donc que ses paroles ne seraient pas accueillies de la même manière. Rachelle se baissa au niveau de Finn, détaillant la gueule de ce dernier, en fronçant les sourcils. Avec la voix rauque et ses yeux agars, il était facilement déductible qu’elle venait de se lever. Ce n’était pas le cas. « Mauvaise soirée. » Et elle n’avait pas besoin d’être un oracle refoulé pour le deviner. Elle frissonna à la fraicheur du couloir, elle qui était déjà en tenue de nuit. Elle se releva, tendant la main à son voisin pour l’aider à se relever.

Rachelle vérifia qu’il pouvait encore tenir debout tout seul et le poussa jusque dans son propre appartement. « Va sur la table, je vais chercher de quoi m’occuper de ton vilain œil. » C’était une chance, si l’on pouvait dire, que la criminelle soit une habituée des combats, et bien évidemment, de ce qui suivait. Les blessures, la douleur, les soins, les bandages, les pansements. La preuve de son ancienne habitude – oui, parce qu’elle faisait un effort de ne plus casser la gueule de tout le monde- résidait dans une trousse de soin conséquente, planquée sous le lavabo de sa salle de bain. Une fois assurée que le photographe était capable de survivre une trentaine de secondes sans elle, elle partit prendre de quoi soigner la gueule du boxer amateur. « J’en reviens pas que tu te sois battu sans moi. Ca me brise le cœur. » Les mots étaient plus avalés que prononcés. La déception était bien là, engloutie sous une bonne dose de sédatifs. Si Finn avait ses raisons pour se battre, elle ne les lui poserait pas. Elle avait appris que la discrétion était l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse faire. Elle se contenterait de soigner l’irlandais et de le mettre dans son appart, puisqu’il était pas foutu d’ouvrir sa porte…

Il était certain qu'il n'y avait pas besoin d'avoir les talents de déduction hors du commun d'un Sherlock Holmes pour deviner où avait Finn avait pu passer sa soirée à l'odeur qu'il dégageait présentement. N'importe qui le connaissant un tant soit peu aurait pu le dire de toute façon puisque ce n'était pas vraiment comme si à Storybrooke, il y avait une multitude de choses à faire le soir à part ne rien faire justement ou traîner dans des endroits comme le Rabbit Hole ou compagnie. Bien qu'il devait avoir à peu près le même stock dans son appart que là-bas mais c'était toujours plus "drôle" de sortir pour aller boire un verre. Même si ce soir visiblement il aurait peut-être mieux fait de rester chez lui malgré tout. Tout c'était accumulé ce soir pour en arriver naturellement à ce résultat. Ce qui ne l'aidait pas à s'ôter de l'idée que continuer de boire était toujours la meilleure option qui s'offrait à lui du coup. Mais pour ça, encore fallait-il parvenir à ouvrir sa porte avec ses maudites clés -que pour une fois il avait bel et bien sûr lui- et là encore, échec cuisant, la porte restait désespérément fixe et sa colère monta d'un cran supplémentaire, s’exprimant dans un cri de rage que tout le bâtiment avait sûrement du entendre mais tant pis. Pour le moment ça n'était pas sa préoccupation première. La douleur l'était, quelle idée aussi de vouloir taper dans une porte renforcée avec son pied. Non, définitivement pas son jour.

En un sens, il avait presque espéré follement que son cri ne parviendrait pas à éveiller sa voisine mais autant espérer gagner au loto du premier coup, il y avait à peu près autant de pourcentage de chance pour que ça arrive. Aussi s'excusa-t-il vaguement quand il la vit dans le cadre de sa porte, visiblement encore endormie ou dans un état proche du sommeil à en juger par les traits de son visage. Bien sûr, pour lui, ses excuses ne visaient que le dérangement qu'il venait de causer, en aucun cas il ne parlait des voix à l'intérieur du crâne de la jeune femme. Il n'était pas au courant de ça et ne le serait probablement peut-être jamais mais s'il l'était, il ne la fuierait pas pour autant. Finn savait encaisser pas mal de choses à vrai dire, même si à cet instant précis, visiblement, il avait atteint le seuil de tolérance. « Ca sera pas une première pour nous, pas vrai ? » répondit-il à Rachelle quand celle-ci se baissa à son niveau pour l'examiner d'un peu plus près. Non, ça ne serait en effet pas vraiment une première pour eux même si cette fois-ci, les rôles étaient inversés. Mais Finn ne tenait pas les comptes sur ce genre de choses et appréciait tout simplement le fait qu'elle se soucie de lui, ne serait-ce qu'un minimum et ce même après ce qui avait pu se passer entre eux il y a quelques temps déjà. Comme quoi, il n'avait pas menti en lui disant qu'elle ne le perdrait pas lui et son amitié quoi qu'il arrive. Finn a des défauts c'est vrai, mais il tient toujours parole malgré tout et puis c'est qu'il s'y était attaché à sa voisine un peu barjo.

Il ne se rebella pas contre le fait qu'elle lue poussait à l'intérieur de son appartement -puisque selon toute vraisemblance, le sien refusait de le laisser entrer- et il fut même bien content qu'elle semble vouloir s'occuper de son état, ainsi il s'assit sans broncher sur sa table ou plutôt s'y laissa plus ou moins tomber, serrant les dents quand son pied se remémora à lui lorsque ce dernier buta contre l'un des pieds d'une chaise à proximité. Il aurait habituellement ponctué le processus d'une pique bien sentie du genre "oui maman" mais ce soir le cœur n'y était pas. Une fois certaine de pouvoir le laisser seul plus de trente seconde, en tout cas il en déduisit cela à cet instant précis, il l'observa donc aller chercher de quoi le soigner dans sa salle de bains. Il observa les vapeurs d'encens danser dans la pièce, ces dernières lui piquant un peu les yeux au passage mais bon, ça n'était pas comme s'il n'avait pas déjà les yeux rouges en arrivant alors... La voyant revenir, il arrêta de se frotter l'oeil et l'observa, elle était équipé pour ce genre de choses dis donc. Mais pas trop étonnant venant de sa part se dit-il. Il ne pu retenir un léger rire quand sa voisine lui reprocha de ne pas avoir pris la peine de l'inviter à la petite sauterie. « Si ça peut me faire pardonner, j'ai pas réellement chercher à en arriver là pour une fois. C'est ce type qui m'est sauté dessus d'un coup sans que j'y comprenne rien. » Il n'avait rien vu venir en effet, mais bon, il ne s'était pas laissé faire pour autant. « Mais promis, la prochaine fois qu'on me saute dessus, je penserais à t'appeler pour que tu puisses te joindre à nous et avoir ta dose de bastos. » dit-il en lui faisant un clin d'oeil, ce qui n'eut que pour résultat de le faire grimacer de douleur.

Rachelle ouvrit sa petite boite de secours. Elle devrait s’acheter la tenue d’infirmière, un de ces quatre, sait-on jamais que ça soit le trip d’une de ses futures conquêtes… Elle papillonna des yeux, ses doigts partant déjà à la recherche de l’ouate et du flacon de désinfectant. « Si ça peut me faire pardonner, j'ai pas réellement chercher à en arriver là pour une fois. C'est ce type qui m'est sauté dessus d'un coup sans que j'y comprenne rien. » La brune leva son regard sur son voisin, haussant un sourcil. « Je savais pas que t’avais une gueule qui demandait à se faire casser. » Rachelle eut un sourire sardonique, alors qu’elle badigeonnait le morceau de coton blanc avec l’alcool. Elle s’approcha de Finn, lui écartant les jambes pour pouvoir s’approcher le plus facilement possible de la blessure. « Mais promis, la prochaine fois qu'on me saute dessus, je penserais à t'appeler pour que tu puisses te joindre à nous et avoir ta dose de bastos. » Ah, ça, elle aimait bien ce genre de promesse. Si elle se retrouvait à se battre à plusieurs, il y aurait plus d’adrénaline. Et elle pourrait frapper n’importe qui sans se soucier des dégâts qu’elle faisait. « Ferme l’œil. » Le ton était amusé, par son idée de bagarre future. Sa main se posa sur le coin du visage de Finn, de l’autre frottant la plaie avec son matériel de soin, sans considération pour la brulure ou toute sensation de picotement qu’elle pouvait engendrer. S’il était capable de se battre, il devait bien être capable de supporter ça. « Tu les achèveras pas tous alors, le temps que j’arrive, hm ? » Elle balança le morceau d’ouate sali par le sang sur sa table, se saisissant d’un morceau de sparadrap, qu’elle appliqua soigneusement sur l’arcade sourcilière du photographe.

Rachelle donna une petite tape affective sur le pansement. « Faut pas que je te donne un bisou magique au moins ? J’ai jamais cru en ces conneries. » De l’avantage d’avoir un esprit critique et des voix dans la tête, qui vendent la mèche sur le Père Noel, la Fée des dents et toutes les autres mystères réservés à l’imaginaire des enfants. Rachelle n’avait pas eu la chance de gouter à ces plaisirs, remis immédiatement à la figure de mensonge dans son crâne de petite fille. « Bouge pas. » Elle laissa glisser sa main sur la cuisse de Finn avant de se rendre jusqu’à son frigo et de sortir un sachet de petit-pois gelés. Elle le tapa dans les mains du photographe et plaqua le tout sur l’œil de l’irlandais. Le pied. « Ah oui, juste, le pied. » Finn le lui avait rien dit et elle n’avait pas non plus remarqué le boitement du castagneur. C’était juste ainsi, un bruit qui résonnait dans sa boite crânienne. Elle se massa la tempe une seconde avant de s’attaquer à la chaussure de son voisin avec bénéfice. Sans aucune douceur – parce qu’elle n’était pas connue pour sa douceur- elle le lui enleva, retirant la chaussette. « Hum. Quand tu fais ça, tu le fais bien. » Elle observait le sang qui coulait, joua avec pour voir si ça faisait mal. « Oh, te plains pas. Assume de t’en être prit à une pauvre porte et d’avoir perdu. »

Rachelle s’empara d’un nouveau morceau d’ouate, le noyant de désinfectant et retourna aux pieds de Finn. Elle leva son œil moqueur vers lui. « Interdiction d’y prendre goût, O’Leary » et comme punition, si jamais il osait le faire, elle appliqua le coton sur le pied éclaté du photographe, se moquant bien de l’effet néfaste que cela produisait sur son voisin. En tendant le bras vers sa trousse de soin, elle attrapa une bande adhésive et enroula le morceau d’ouate et deux orteils. Voilà, il était comme neuf. Ou presque. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour l’alcool qui trainait dans son sang, à moins de le faire vomir, mais elle ne faisait pas assez dans la générosité pour enfoncer ses doigts dans la gorge de Finn. Elle ferma sa boite de secours et sauta sur sa table, qui trembla dangereusement sous ses fesses avant de se stabiliser. Elle bourra dans l’épaule de Finn « eh donc, qui en avait marre de ta gueule d’ange pour t’offrir un ravalement de façade ? » Sven Raines. Il suffisait de demander et les bruits se donnaient un plaisir de lui répondre. Elle joua avec ses piercings, tout en se mordant distraitement la lèvre. Elle ne pouvait pas dire qu’elle le savait déjà. Puis, elle était curieuse de savoir qui avait gagné face à son plan cul.