La soirée ne s’était pas déroulée comme prévue. Hunting avait tout gâché. Me voilà maintenant dans un mauvais état, je le savais bien. Les autres par contre ne le voyaient probablement pas. Mr.Gold devait s’en douter, mais moi je le savais très bien. Comme nous étions en public, j’avais caché mon angoisse, la panique qui me rongeait, mais ce n’était qu’une question de temps avant que je ne craque sous la pression. En attendant, mon cavalier et moi partions de la mairie en silence. Bien rapidement, le silence s’était installé entre nous deux, laissant à peine de la place sur le trottoir pour qu’on puisse marcher l’un à côté de l’autre. L’ambiance était pesante et je m’en voulais de l’avoir installée. Pourtant, malgré les tentatives de Gold pour le briser en essayant de discuter avec moi, je ne parvenais qu’à donner de courtes réponses, parfois même sans prononcer un seul mot. J’étais de mauvaise compagnie et je le réalisais bien. Cependant, mes pensées étaient ailleurs et je ne pouvais pas vraiment revenir à la réalité pour le moment.

À chaque pas que je faisais, j’avais l’impression que quelqu’un faisait les même pour me suivre derrière, subtilement, pour ne pas se faire entendre. Je n’avais pas osé jeter un coup d’œil. J’avais peur de faire preuve de paranoïa, alors qu’en réalité, c’était peut-être le cas. Pourtant, je savais bien qu’Hunting avait exactement cherché à me faire paniquer de la sorte. C’était bien énervant de savoir qu’il avait réussit, que j’embarquais dans le jeu sans même le vouloir. Aussi, ce pauvre Mr.Gold devait s’inquiéter, ce qui me plaisait encore moins. Je posai d’ailleurs mon regard sur lui, puis regardai le sol devant, réfléchissant. J’étais chanceuse de l’avoir, qu’il soit là. Je préférais ne pas penser à ce qui me serait arrivé s’il n’avait pas été là, si Jefferson m’avait relâché en pleine nature après m’avoir libéré. Je ne serais pas là en tout cas. J’ignorais quelles avaient été les intentions de Regina en m’enfermant, mais je me doutais bien que tout serait différent, mais à quel prix ?

Un frisson parcouru ma colonne alors que je mis mes mains dans les poches de mon petit manteau. Je repensais à la soirée, à ce qu’elle aurait dû être et ce qu’elle avait été. J’étais déçue, et je m’en voulais d’avoir affliger ça à mon hôte. Je m’en voulais de dépendre de lui et de le mettre en danger au prix de ma liberté. La solution était peut-être de me rendre finalement. L’ennui, c’est que quelque chose me donnait envie de rester auprès de mon protecteur, et ce n’était pas la protection qu’il fournissait, ni cette bibliothèque qu’il m’avait demandé de gérer. C’était autre chose. Quelque chose de mieux, comme de l’affection. Car oui, j’avais de l’affection pour Gold. Comment pourrais-je ne pas en avoir après tout ? Il en avait déjà fait tant pour moi, alors que j’ignorais totalement si mon passé faisait que je le méritais. Posant mon regard autour, je me demandai soudainement si Hunting nous avait vu partir et nous avait suivi. Je me voyais déjà me faire enlever sans que le prêteur sur gage n’ait le temps de réagir. À cette idée, je me rapprochai de Mr.Gold et passa mon bras sous le sien. J’étais plus rassurée de cette façon.

Après un trajet silencieux, nous arrivâmes au manoir. Le propriétaire déverrouilla la porte et me laissa entrer d’abord, comme ses bonnes manières l’avaient laissé prédire. Une fois à l’intérieur, j’enlevai mon manteau tandis que Gold verrouilla la porte de nouveau. Une fois le manteau rangé, je me défis de mes souliers à talon pour partir en direction de la cuisine. « Je vais faire du thé. » Il était certainement hors de question que j’aille dormir maintenant. Je risquais même de ne pas pouvoir dormir de la nuit. J’avais besoin de m’occuper, de penser à autre chose. Une fois à la cuisine, je mis l’eau à bouillir et prépara sortit deux tasses, au cas où Mr.Gold en voudrait aussi. C’est en les déposants sur le plan de travail que je vis à quel point mes mains tremblaient. Moi qui avais cru sembler beaucoup plus calme, je m’étais trompée. J’étais en train de paniquer. Je fermai les yeux et expirai un peu.

La fin du bal n'avait pas été féérique, loin de là. Une coupure de courant, voilà ce qui avait mis un terme à la soirée que beaucoup d'habitants avaient attendu avec impatience. Un accident qui n'en était pas vraiment un, d'ailleurs. Regina Mills était certainement derrière cette histoire, mais Gold n'allait pas s'en préoccuper de trop. Il avait d'autres choses à faire et n'allait pas se venger pour si peu. De toute façon, la plus grande vengeance du ténébreux arriverait bien vite, bien qu'elle n'était pas destinée à Regina mais plutôt aux fées et à leur grande patronne. Tic tac. L'horloge tourne.

Gold continuait de marcher à travers la ville sans dire un mot. Il observait Belle et parfois les alentours, soucieux. Il n'avait pas très envie de se retourner pour voir le visage lugubre de ce Hunting apparaître ni pour voir quelconque autre habitant. Le seul désir du propriétaire de la petite ville était de rentrer chez lui et de mettre toutes les histoires de la soirée de coté. Cependant, il ne pourrait pas réellement oublier ce qu'il s'était passé ni la peur qu'il avait lu dans les yeux de sa cavalière lors du bal. Il devait se renseigner un minimum sur le sujet, bien qu'il en sache déjà beaucoup. Regina était, une fois de plus, derrière toute cette histoire. Hunting voulait remettre Belle dans sa cellule, à l’hôpital psychiatrique, uniquement pour l'éloigner du ténébreux. Mais qu'il était stupide. Jamais Gold ne le laisserait approcher de la jeune femme, ni aujourd'hui, ni jamais.

Une fois dans le manoir, le ténébreux ferma la porte à clé sans oublier d'observer les alentours par la fenêtre. Personne ne les avait suivi et c'était tant mieux. Gold pouvait alors rejoindre Belle qui disait aller préparer le thé. Prenant place sur un tabouret près de son comptoir de cuisine, le propriétaire de la ville poussa un soupir. Il était très inquiet, plus que d'habitude, et voulait déjà trouver un moyen secret de se débarrasser de ce sale rat de Hunting. « J'imagine que ce n'était pas la soirée à laquelle tu t'attendais. » Gold aurait très bien pu la faire danser, comme une princesse, mais il n'en avait pas eu l'occasion. Tout avait été gâché, du début à la fin. « Je vais également devoir redoubler d'efforts pour trouver le moyen d'éloigner cet... homme de toi. » Son sombre regard pouvait laisser deviner ses pensées. Il était prêt à tout.

La tasse une fois déposée, je pris mon poignet dans ma main et fermai les yeux. Poussant un soupir, je tentai de me calmer. Je devais rester calme. Il n’y avait aucune raison à cela, si ce n’était que je n’avais tout simplement pas envie d’être une demoiselle en détresse que l’on vient sauver. Je voulais être brave. J’avais toujours voulu l’être, d’aussi loin que je me souvienne. Seulement voilà, après avoir passé autant de temps dans ma chambre d’hôpital, enfermée et traitée comme une vulgaire prisonnière, j’avais peur. C’était plus fort que moi. Je ne contrôlais rien, et si j’avais le malheur d’être enfermée dans une pièce, je paniquais. Le Dr. Hopper disait qu’il s’agissait de claustrophobie, et que c’était normal que j’en souffre après avoir vécu enfermée aussi longtemps. D’ailleurs, lui non plus n’avait pas comprit pourquoi j’avais été internée. Je savais que Regina avait eu une raison de le faire, mais j’ignorais laquelle. Malheureusement, je n’allais probablement jamais le savoir, puisqu’à chaque fois que j’avais tenté de me renseigné, on m’avait raconté des mensonges, des mensonges que j’avais cru et qui ne m’avaient que poussés à avoir peur de moi-même. Désormais, je savais qu’il n’y avait rien de vrai dans cette histoire. Je n’avais plus peur de ma personne, mais seulement d’eux.

Je trouvais dommage que mes pensées soient en train de tourner autour d’Hunting. J’étais fâchée contre moi-même de ne pas pouvoir l’empêcher de me hanter de la sorte. Étais-je déçue pour la soirée gâchée ? Certes, mais certainement pas autant que je me décevais moi-même. Au fond, n’était-ce pas moi la fautive ? Si la panne de courant avait été la seule raison pour laquelle la soirée aurait été gâchée, je ne me retrouverais pas dans cet état. Et si ça se trouve, j’étais la seule à réagir ainsi face à cet homme, le bras droit de Regina. Je me sentais seule et idiote, me demandant même si je n’étais pas réellement paranoïaque. Un petit silence s’installa entre moi et mon hôte, me laissant continuer de plonger dans mes sombres pensées. Je me sentais égoïste. J’étais là à attendre que la bouilloire crie en compagnie de Mr. Gold, protégée par les murs de sa demeure, alors que je savais bien qu’il pouvait risquer gros en me protégeant. Pourquoi avait-il fallu que Jefferson me sorte de cette cellule ? Pourquoi avait-il fallu que je sois aussi naïve ?

Plus je réfléchissais, plus je m’enfonçais dans ma peur et plus je m’en voulais. Il fallait que je me calme et que je reprenne mes esprits. Mon protecteur m’y aida en prenant la parole. Je lâchai donc mon poignet et l’écoutai. J’affichai un léger sourire à ses paroles, ayant presque envie de rire. « Surement pas, non. » À bien y pensé, je me demandai si j’avais eu des attentes face à cette soirée. La bouilloire cria enfin, m’affirmant que l’eau était chaude. Fermant l’élément, je changeai la bouilloire de place et préparai les deux tasses. Une fois le tout prêt, je pris une grande respiration pour me calmer encore un peu et ensuite les prendre. Mais la phrase suivante de Mr.Gold me fit perdre ma concentration. J’échappai alors l’une des tasses, me reculant par réflexe pour ne pas me bruler. Quand la tasse se fracassa contre le sol, se brisant et déversant tout son contenu, je déposai l’autre tasse avant de ne faire une autre gaffe et soupirai. « Pardon, je vais nettoyer. » Sur ces mots, je me retournai pour aller prendre un chiffon pour nettoyer, faisant bien attention pour ne pas mettre le pied sur un des morceaux de la tasse. J’avais déjà l’envie de pleurer que je réprimais à cause des nombreuses émotions qui me traversaient. M’ouvrir le dessous du pied serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase. Revenant au dégât, je me penchai pour nettoyer, silencieuse, toujours vêtue de ma jolie robe. Je réfléchissais à ce que Gold avait dit et me demandait ce qu’il avait en tête. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas envie qu’il se mette en danger à cause de moi. C’était probablement la chose que je craignais le plus.

Les mains appuyées sur le manche de sa canne, Gold observait la jeune femme dans ses moindres faits et gestes. Il avait remarqué comment elle tenait son poignet et comment elle semblait troublée par ses pensées. La soirée n'avait pas été des plus agréables et une nouvelle menace rôdait autour de Belle. Avec ou sans pouvoirs, le ténébreux était prêt à tout. Il l'avait déjà prouvé quelques mois plus tôt, en s'en prenant à Moe French, le père de sa protégée, qu'il croyait responsable de la soit-disant mort de Belle dans le monde des contes. Et même s'il s'était avéré que cet homme était innocent, Gold ne regrettait absolument pas son geste. Au contraire, il ne devait rien à ce père qui avait renié son enfant, uniquement car elle avait passé de nombreuses semaines dans le château de la bête. Mais là encore, Gold ignorait s'il s'agissait de la vérité ou d'un mensonge, purement inventé par Regina Mills. À croire que la vie de Belle et la sienne étaient entourées de mensonges et de ténèbres. Mais le prêteur sur gage allait très vite apporter un peu de lumière dans toutes ces parts d'ombres qui essayaient de le faire plier.

Belle semblait toujours perturbée. Gold l'observait encore et prit rapidement la parole, pour éviter de laisser un silence gênant s'installer ou tout simplement pour tirer la jeune femme de ses songes. Et ils furent tous les deux d'accord, la soirée avait été un fiasco. Belle souriait même en donnant sa réponse, mais Gold sentait qu'elle était préoccupée, encore et toujours. Son séjour à l'hôpital avait vraiment fait des ravages sur la sensibilité de cette jeune femme qui était autrefois bien plus vive et bien plus sûre d'elle. Elle avait tout de même renoncer aux siens, dans le monde des contes, pour pouvoir sauver son royaume d'une redoutable guerre contre les ogres. Et aujourd'hui, cette héroïne était devenue une victime. Gold aimait la protéger, bien évidemment, mais ce n'était plus comme avant. Belle avait apporté beaucoup de changements dans la vie du ténébreux et avait même réussi à le rendre un peu plus humain chaque jour. Là, en ayant besoin systématiquement de sa présence et de sa protection, Belle n'avait pas l'occasion d'apporter de grands changements dans les intentions lugubres du propriétaire de la ville, qui rêvait déjà de pouvoir enterrer Hunting vivant.

Le sifflement strident de la bouilloire empêcha Gold d'aller plus loin dans ses pensées. Il posa alors son regard sur Belle qui n'avait pas fini de paniquer. Alors, comme pour appuyer ses idées macabres, le ténébreux laissa échapper un soupçon de vérité. Une simple phrase, bourrée de sens, qui n'avait pas manqué de faire réagir la jeune femme. Une tasse s'était fracassée par terre et sans attendre une seconde de plus, Belle se proposa de nettoyer en s'excusant, par la même occasion. Gold était conscient que ses sombres déclarations n'allaient pas l'aider à reconquérir celle qu'il avait perdu, mais la colère dominait sur sa bonne conscience.

Observant Belle qui épongeait le liquide sur le sol, le ténébreux décida de se lever du tabouret et se dirigea vers la jeune femme, en l'arrêtant dans son geste. Il posa ensuite sa canne dans un coin et força sa protégée à se relever, avec une extrême douceur, avant de la serrer dans ses bras. Il en avait besoin. Elle en avait sûrement besoin. « Je suis là maintenant. » Il se fichait qu'elle ne se souvienne pas de lui ou que son geste soit étrange. Gold avait envie de la réconforter, de lui faire oublier ses peurs, ses craintes et toute cette horrible histoire. « Oublie ce qu'il s'est passé ce soir. Sauf si tu as d'autres renseignements à me fournir. Dans le cas contraire, essayons de terminer la soirée sur une note joyeuse. Mettons de coté ce Hunting ou cette ridicule coupure de courant. »

Une fois les plus gros morceaux de la tasse empilés ensemble sur le côté, je pris un bout de ma robe pour la remonter un peu afin qu’elle ne trempe pas dans le thé sur le sol. Mr.Gold semblait avoir un plan pour éloigner Hunting de moi, ou plutôt allait-il en trouver un. J’ignorais de quoi il était capable et cela m’effrayait, car je savais que la population de Storybrooke devait bien avoir une bonne raison de craindre mon hôte. Il était un homme de pouvoir qui ne semblait craindre rien. Je l’avais vu garder son calme devant Hunting quand il était venu me voir. Comment pouvait-il faire cela ? C’était comme si rien ne pouvait l’atteindre. Peut-être était-ce le cas ? Peut-être n’avait-il rien à craindre des autres ? Après tout, il était le propriétaire de cette ville. Même Regina travaillait pour lui, non ? Quoi qu’il en soit, j’étais effrayée, terrorisée, contrairement à lui. Non pas seulement à l’idée qu’on puisse me remettre en cellule, mais aussi à l’idée que Mr.Gold décide d’agir, d’en faire trop, et regretter son geste par la suite. Cependant, je craignais bien davantage qu’on puisse réussir à l’atteindre justement parce qu’il a sous-estimé les autres. Si un tel drame venait à arriver, je ne pourrais jamais me le pardonner.

Le regard au sol, je passai le torchon sur le sol, essayant d’éponger le plus de liquide possible afin de ne rien éparpiller. Tandis que je nettoyais, une saisissante et puissante impression de déjà-vu vint m’étouffer, comme si elle me prenait par la gorge, ou m’arrachait le cœur. Prenant une grande inspiration, donnant l’impression que j’allais réellement pleurer, je tournai légèrement la tête pour regarder les plus gros morceaux de la tasse que j’étais parvenue à prendre et empiler prudemment les uns sur les autres afin de ne pas me couper. Je les fixai ainsi pendant une ou deux brèves secondes qui me parurent comme des minutes entières. Je me demandai alors pourquoi j’y portais mon attention. Après tout, ne s’agissait-il pas seulement d’une simple tasse ? Une simple tasse brisée en plusieurs morceaux ? J’ignorais ce qui me prenait soudainement, mais j’avais cette étrange sensation, comme un mal intense qui me rongeait le cœur sans trop que je ne comprenne ce qui m’arrivait. Étrangement, ce mal avait quelque chose de touchant, de beau, de quoi me rendre un peu plus intriguée. Sourcils froncés, mon regard se reporta sur le dégât que je devais nettoyer et qui s’étendait sur le plancher. En essayant de ne plus me perdre dans cette sensation étrange, je continuai mon nettoyage, me demandant par contre si cette impression de déjà-vu n’avait pas un lien avec mon passé oublié. Celui avant que je sois enfermée…

C’est alors qu’une main sortie de nulle part se posa sur mon bras, me sortant de mes réflexions. Depuis quand était-il près de moi ? J’avais été si préoccupée que je ne l’avais pas entendu se lever, ni s’approcher. Combien de temps s’était écoulé depuis que j’avais commencé à nettoyer ? Le cœur battant à une vitesse qu’il n’avait jamais atteint, je levai les yeux pour regarder Mr.Gold, debout. Il alla déposer sa canne puis revint pour me faire lever debout, doucement, d’un geste si tendre qu’il aurait été difficile de faire autrement. Au même rythme, je me dressai sur mes jambes, lâchant le bord de ma robe retomber et le torchon par terre. Le temps semblait toujours se passer au ralenti dans mes yeux. Je regardai Mr.Gold, l’air craintive, comme si j’allais pleurer alors que ce n’était pas le cas, mais pas du tout. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il me serre dans ses bras. Sur le coup, je ne su comment réagir. Mon cœur semblait vouloir sortir de ma poitrine, m’obligeant à me demander si j’allais pouvoir me calmer avant la fin de cette soirée. Quand je réalisai vraiment ce qui m’arrivait, mes mains toujours un peu tremblantes vinrent se placer dans le dos de mon protecteur, mon héro. Je pris une grande respiration alors que le temps reprenait son cours normal et posa ma tête sur son épaule. J’étais bien là. J’étais visiblement mieux que quelques secondes auparavant. Mes pensées semblaient s’apaiser tout comme mon cœur devenait moins lourd. Je mis cette étrange impression que j’avais eu quelques secondes auparavant de côté et profitai de l’étreinte. C’était bien la seule chose que je pouvais faire sans faire de gaffe. Néanmoins, si mon cœur se calmait, il n’en restait pas moins la demeure de l’inquiétude.

Les commissures de mes lèvres laissèrent apparaître un tout léger sourire quand Mr.Gold prit la parole. Sans trop que je n’aie le contrôle, mes doigts agrippèrent le veston de celui-ci sans trop l’abimer non plus. Il n’était tout de même pas question de le froisser, tout comme j’avais froissé le tissu de ma robe en la tenant un peu trop fort dans ma main moite quand je nettoyais le thé sur le plancher. J’avais l’impression et la peur de m’en faire pour rien. À vrai dire, je savais que je perdais de l’énergie à craindre, mais ça me faisait mal de me l’avouer. Ce n’était pas de l’orgueil, c’était juste une preuve de naïveté. Quand la voix de Mr.Gold me sortit de mes pensées à nouveau, je desserrai mon étreinte afin de pouvoir dresser la tête et le regarder de près. Il disait qu’à moins d’avoir quelque chose à ajouter, je devais oublier cette soirée, et il avait raison, encore une fois. Je ne voyais pas quoi lui donner comme renseignement de plus. Pour le moment, j’avais l’esprit préoccupé et je ne parvenais pas à réfléchir comme il se doit. Néanmoins, j’allais essayer, ne serait-ce que pour terminer la soirée sur une note plus joyeuse, ne serait-ce que pour lui.

« Je veux bien, oui. » J’hochai la tête positivement, doucement, comme pour suivre le rythme qu’il avait installé quand il m’avait fait lever debout. J’allais reprendre le dessus sur ma peur, mes craintes, bien qu’elles n’allaient pas s’effacer. D’ailleurs, c’était un combat que je m’obligeais à chaque instant, car si je m’étais écoutée, je serais probablement partie en direction de la demeure de Regina dans le but de me rendre pour aussi demander qu’aucun mal ne soit fait à Mr.Gold. Je ne voulais pas abandonner le combat, car je savais que je pouvais triompher. Je voulais éviter à mon hôte de se mettre dans le pétrin en me protégeant. L’intention était bonne, mais je voulais également le protéger à ma façon. Je voulais que cette protection se fasse dans les deux sens. Cette étreinte m’en avait convaincu. Je n’avais pas envie d’abandonner, de baisser les bras et déclarer forfait. Peut-être était-ce égoïste, ou du courage à l’état pur, je l’ignorais totalement. Ce que je savais par contre, c’est qu’à ce moment précis, je désirais terminer la soirée plus positivement, dans la joie. Mon sauveur le méritait amplement.  

Les morceaux de porcelaines brisées sur le sol rappelaient inévitablement de lointain souvenirs au ténébreux. Des souvenirs qu'il n'avait jamais enfoui et qui étaient encore intacts dans son esprit. La fameuse tasse ébréchée se trouvait d'ailleurs chez lui, dans un endroit sûr et il y tenait comme à la prunelle de ses yeux, comme à sa propre vie. Même avec le retour de Belle dans sa vie, Mr.Gold avait conservé la tasse, certain qu'elle lui serait utile un jour ou l'autre. Que ce soit pour faire comprendre à sa bien-aimée qu'il ne l'avait jamais oublié ou pour d'autres projets, le ténébreux ne se séparerait jamais de cet objet.

En voyant Belle sur le sol, Gold eut l'impression que pendant quelques fractions de secondes, la vue des morceaux étalés sur le sol jouaient avec la mémoire de la jeune femme. Il n'y avait qu'à voir la réaction que cette dernière avait eu en sentant la main de son protecteur se poser sur son épaule. C'était comme s'il l'avait arraché de ses songes et Belle semblait avoir envie de pleurer. Sans hésiter, Mr.Gold l'avait pris dans ses bras, pensant bien faire, pour eux deux. Il ne l'avait jamais serré contre lui, même s'ils avaient échangé un baiser par le passé. Cette étreinte était la toute première que le ténébreux osait donner à Belle, qui ne le repoussa pas. Au contraire, la jeune femme posa même ses mains dans le dos et sa tête contre l'épaule de son protecteur, qui lui disait de tout oublier de cette histoire avec Hunting.

C'était facile à dire, mais peut-être pas à faire. Gold aurait pu régler cette histoire une bonne fois pour toute, mais pour le bien de Belle et pour le bien de leur relation, le ténébreux n'allait rien faire. Il allait veiller sur sa protégée, allait lui changer les idées, mais ne pourrait pas agir contre Hunting, même si l'envie lui démangeait. Il devait être plus intelligent et agir sans se laisser prendre au piège. Regina était peut-être derrière cette histoire, peut-être pas, néanmoins, Gold n'avait pas oublié de quoi l'ancienne méchante reine était capable.

« Nous pourrions peut-être discuter d'autre chose, ou tout simplement trouver une activité qui te donnera le sourire. » Dans ce monde, Gold ne savait toujours pas ce que préférait faire Belle. Il pourrait lui proposer de danser, pour rattraper l'activité du bal dans un endroit beaucoup plus calme que dans la salle des fêtes, mais tiendrait-il avec sa jambe malade ici ? Sans magie, il avait retrouvé le corps de ce vieux Rumplestiltskin, celui qui s'était lui-même infligé une horrible blessure pour retrouver son fils et pour éviter une mort certaine. « Si tu veux, je peux aussi t'offrir du thé glacé. Ce qui remplacera le thé que nous avons perdu. » Un sourire étira les lèvres du ténébreux qui se dirigeait vers le réfrigérateur, au cas où Belle voudrait du thé glacé.

Le regard de Mr.Gold me parlait. Il était inquiet. Je l’inquiétais. J’étais touchée. Bien sûr, c’était mal de m’en réjouir, et j’étais sincèrement désolée de l’inquiéter ainsi, mais je voyais son attachement, son affection pour moi. Je ne connaissais pas la nature de ses sentiments pour moi tout simplement parce que j’ignorais notre passé commun, mais j’étais touchée, et en cette heure, c’était ce dont j’avais besoin pour ne pas craquer, me sauver à la course pour aller me livrer à la mairesse. C’était à croire qu’il pouvait également lire en moi, ce qui me ravissait un peu. Bref, me voilà acceptant sa proposition, soit de passer à autre chose pour la soirée, avec lui. « Nous pourrions peut-être discuter d'autre chose, ou tout simplement trouver une activité qui te donnera le sourire. » À cette proposition, je perdis mon sourire, non pas par tristesse, mais seulement parce que je me mis à réfléchir. Que pourrions-nous faire à cette heure tous les deux pour nous changer les idées ? Aucune activité ne me venait en tête.

Quoi qu’il en soit, la tasse et le chiffon gisaient toujours sur le sol. Je devais continuer de nettoyer. C’est alors que, pendant que je réfléchissais, Mr. Gold reprit parole pour m’offrir du thé glacé à la place du thé que nous avions perdu. Le regardant, un sourire plus grand s’afficha sur mon visage. C’était la première chose nouvelle que j’avais connu en sortant de l’hôpital, et c’était avec lui que j’avais partagé ce moment. Sans doute que dans le futur, le thé glacé allait me faire penser à mon hôte, si j’acceptais d’en boire sans qu’il soit là. C’était exclusif à nous deux après tout. Je me verrais mal de boire du thé glacé avec quelqu’un d’autre, étrangement…« Très bonne idée. Ça me ferait plaisir. » Alors que le prêteur sur gage s’éloigna de moi pour aller au réfrigérateur, je repris le rebord de ma robe en me penchant pour terminer de nettoyer. Je pris les morceaux de la tasse puis allai les jeter. Une fois la porcelaine dans la poubelle, je les regardai, comme si je trouvais triste qu’elle se retrouve là. Mais rapidement, je retrouvai mes esprits pour aller porter le chiffon. Normalement, si j’avais bien nettoyé, je ne risquais plus de me couper le dessous du pied en marchant. Je revins donc auprès de Mr.Gold pour m’asseoir avec lui.

« Merci. » La politesse d’abord. Je ne bus pas immédiatement cependant. Avant de marquer la note plus joyeuse de la soirée, je voulais dire quelque chose à mon protecteur. « Puis-je vous dire quelque chose ? » Bon, la question ne se posait pas. Je ne pensais pas vraiment que celui-ci me le refuserait, et de toute façon, il n’avait pas vraiment le choix d’entendre. J’avais besoin d’être franche. « Rien de grave. Je souhaite simplement mettre derrière cette histoire avant de prendre ma première gorgée. » C’était maintenant le temps de parler. Sans trop savoir pourquoi, j’avais peur de paraître ridicule. Sans doute parce que, contrairement à moi, Mr.Gold n’avait pas peur. Je pris donc une profonde inspiration avant de parler, comme si ça allait me donner quelconque courage. « Voilà… J’ai peur qu’en me protégeant, vous ne vous attiriez des ennuis. Vous ne semblez pas du tout avoir peur et je vous admire pour ça, mais je ne peux m’empêcher de craindre. » C’était maintenant dit. La pression n’était pourtant pas relâchée. J’en avais plus à dire, à expliquer. « Je me doute bien que vous ne voulez pas que je m’inquiète pour vous… J’ai seulement voulu partager avec vous ma crainte, question d’être franche et réellement mettre toute cette histoire derrière nous… J’avais besoin de le faire. » Mon sourire étant disparu pendant que je parlais, il réapparu sur mon visage. C’était comme si je voulais éviter que celui-ci s’inquiète du fait que je sois inquiète. C’était à s’y perdre totalement. « Soyez prudent, c’est tout ce que je vous demande. » Ma demande étant faite, je n’avais plus rien à dire.

Belle accepta son offre. Deux thé glacé en remplacement du thé chaud qui avait fini sa courte vie sur le sol, ce n'était pas si mal après tout. Mais s'il aurait vu Belle s'affairer à ramasser les morceaux de porcelaine et à terminer son nettoyage, Gold l'aurait peut-être arrêté dans son élan, pour l'empêcher de faire le travail qu'il lui avait donné autrefois, dans son château. Ici, elle n'était plus sa bonne-femme à tout faire mais son invitée, sa protégée. Alors, quand il se tourna pour poser ce qu'il avait dans les mains, Gold eut un petit soupir en constatant les faits, puis posa une main apaisante sur l'épaule de Belle. « Tu n'étais pas obligé de tout nettoyer. J'aurais pu le faire. J'ai même une femme de ménage qui vient quelques fois, elle aurait pu s'en charger. » En effet, dans la petite ville, Gold avait engagé une de ses apprenties en guise d'agent de nettoyage, puisqu'ici, il était le pauvre homme invalide dans le besoin.

Une fois le thé servi, Belle remercia son hôte en prenant place à ses cotés. Gold, lui adressa alors un sourire et but une gorgée de sa boisson, appréciant à la fois la fraîcheur et le goût qu'il appréciait tant. Pas étonnant que Belle raffole du thé glacé, c'était une petite merveille. Bon, il fallait avouer que ceux de Granny étaient les meilleurs, mais Gold ne se débrouillait pas trop mal.

Lorsque Belle reprit la parole, le prêteur sur gage leva les yeux. Si elle pouvait lui demander quelque chose ? Quelle question ! Bien évidemment. Il posa alors son verre, très attentif, peut-être trop, pour permettre à Belle de se lancer dans ses confidences. Mais son regard sembla montrer son inquiétude. La jeune femme avait d'ailleurs commencé sa nouvelle phrase par un petit "rien de grave" qui libéra un poids sur la poitrine de Gold. Mais au final, le poids revint bien vite, puisque Belle précisa de quoi il était question : une histoire, qu'elle avait besoin de mettre de coté. Quelle histoire ? Bonne question. Hunting ? Quelqu'un d'autre ? Gold était si confus...

Belle entama alors son aveux sous le regard intrigué et de nouveau inquiet de son protecteur. La jeune femme avait peur qu'en la protégeant, Gold ne se mette en danger. Elle craignait qu'il ait des ennuis et lui demandait d'être prudent. Un sourire étira les lèvres du ténébreux et une main s'approcha de l'une de celles de Belle. « Ne t'inquiète pas pour cela. Je suis très prudent. Peut-être parfois un peu trop, je l'avoue. » Il eut un petit rire, comme pour tenter de détendre l'atmosphère, et reprit. « Tu peux mettre cette histoire de coté. Je serais très prudent. C'est promis. » Il tapota sa main avant de prendre une petite gorgée de thé glacé. « Autre chose à me demander ? Puisque nous sommes en train de partager une discussion, autant continuer si nécessaire. »

Si le bal s’était mal terminé, il n’y avait aucune raison pour que cette soirée ne se termine pas sur une meilleure note. La nuit était belle dehors et elle pouvait l’être à l’intérieur également. Suffisait juste d’avoir un peu de bonne volonté, ce que nous possédions déjà. Après avoir accepté l’offre de Mr. Gold, je continuai de nettoyer le dégât que j’avais fait. Suite à cela, mon hôte soupira en posant une main sur mon épaule. C’était un touché rassurant, doux et apaisant. Si j’avais laissé couler quelques larmes quelques secondes plus tôt, il n’en existait plus de traces dans mes yeux. J’étais calme et sereine, grâce à mon protecteur. Je lui souris gentiment. « Ne vous en faites pas. Je n’aurais pas non plus imposé cette tâche à quelqu’un d’autre. C’était mon dégât après tout. » L’idée d’imposer une tâche ménagère à une autre personne alors qu’elle me revenait était tout simplement impensable. De toute façon, je préférais que tout sois nettoyé rapidement, question de m’assurer que personne n’allait glisser, ou se blesser. De plus, j’étais pieds nus. C’était donc mieux ainsi. Je posai donc ma main sur la sienne puis allai prendre place avec lui.

Une fois le thé glacé servit, je le remerciai, attendant avant de prendre ma première gorgée. C’était un moment important, car ce breuvage était notre préféré à tous les deux, un breuvage que je préférais boire avec lui qu’avec un autre, comme si ce n’était exclusif qu’à nous deux. C’était une pensée superflue, mais c’était ainsi que je le ressentais. C’est pourquoi je voulais mettre cette mauvaise histoire avec Hunting derrière avant de prendre ma première gorgée. J’avais bien vu que je l’avais inquiété. C’est pourquoi je lui avais dit qu’il n’y avait rien de grave. Après lui avoir fait part de mes craintes, celui-ci afficha un sourire. Peut-être était-il touché, mais en tout cas, je n’avais pas l’impression qu’il se moquait. Mes craintes n’avaient jamais été sujettes à l’amusement personnel du prêteur sur gage et je ne pensais pas que c’était le cas au moment même. Dans ses yeux, je pouvais voir tout cela. C’était un homme bon, quelqu’un qui ne devrait pas être craint autant. C’était agréable de savoir que le propriétaire de la ville était quelqu’un comme lui : un homme protecteur et attentionné.

Mr. Gold m’affirma alors qu’il allait être prudent et que je ne devais pas m’inquiété. Celui-ci eut également un léger rire, me faisant sourire par le même fait. Je serrai sa main qu’il venait de poser sur la mienne. Il me promit qu’il serait prudent et que de ce fait, je pouvais cesser de m’en faire avec cette histoire. Un poids sur mes épaules se dissipa. Je pris donc ma première gorgée de thé glacé pour marquer le coup. Hunting n’était désormais plus qu’un souvenir, et rien de plus. Écoutant donc mon protecteur continuer de parler, je réfléchis en posant mon thé. « Mmmh… je n’en sais rien. J’ai sans doute des tas de questions, mais aucune ne me vient à l’esprit pour le moment. » Faisant une moue de déception, incapable de poursuivre la conversation, je pris une nouvelle gorgée en continuant de réfléchir. Puisque c’était plus fort que moi, je repensai à la soirée et sourit un peu plus en déposant mon verre de nouveau. « Merci à vous, au fait… pour m’avoir fait danser au bal. » Bien sûr, le moment avait été court, mais ça ne changeait rien à mes yeux. Sans le dire, ça avait été pour moi un honneur, puisque j’étais probablement la seule femme qu’il ait fait danser dans cette ville, à moins que je ne me trompe. De plus, sachant que sa jambe n’était pas en grande forme, le « sacrifice » me touchait. Il aurait réellement été prêt à s’affaiblir pour empêcher Hunting de se retrouver seul avec moi. Désormais, si j’avais à repenser à cette soirée, c’est de ça dont j’allais me rappeler : de la danse et des petits fours.

Belle était tout ce qu'il y avait de plus précieux dans la vie du ténébreux, depuis la perte de son fils. Il ne pouvait pas se permettre de la perdre, elle aussi, même si quelque part, elle était déjà à moitié égarée. Son corps et son esprit était là, mais ses souvenirs du passé étaient ailleurs. Gold en avait conscience et ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour que Belle lui revienne. Un obstacle se mettait en travers de leur chemin ? Il l'éliminerait. Que ce soit Hunting, Regina ou n'importe qui d'autre, le ténébreux n'avait pas peur. Il devait se faire violence pour qu'on le respecte et pour qu'on se souvienne à qui l'on avait affaire en le confrontant. Il n'était pas un simple prêteur sur gage ni un vieux gâteux, il était le Dark One. Une fois que la magie sera de retour, tous ces misérables insectes ramperont à ses pieds.

Ignorant les nouvelles pensées qui s'installaient dans son esprit, Gold demanda à Belle si elle avait de nouvelles questions, ce qui ne fut pas le cas. Il but alors une nouvelle gorgée de thé en gardant un sourire en coin qui se voulait réconfortant pour son invitée qui le remerciait désormais pour la danse au bal. Affichant une moue humble, Gold inclina la tête sur le coté et leva les épaules. « Oh, ce n'était rien. Je voulais nous éloigner des troubles-fêtes. » Donnerait-il que cette réponse ? Non, sûrement pas ! Il avait l'air de quoi à parler ainsi ? Le prêteur sur gage se leva doucement et prit sa canne pour aller ranger son verre dans l'évier, avant de se tourner vers Belle et de lui accorder un nouveau sourire. « Mais je voulais également te faire profiter de la soirée. Tu méritais une danse au bal et je te l'ai donné. » Sur ces mots, le ténébreux pris une des mains de Belle et y déposa un baiser, tendre et léger. « Je pense qu'il est temps pour moi que la soirée prenne fin. Repose-toi. Tu en as besoin. »

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