« Jolie tenue, Vanessa ! Tu va quelque part ? » « Et surtout sans nous avoir parlé ? »Tes deux murènes aujourd’hui humaines te regardaient d’un œil interrogateur. Ils n’aimaient te savoir seule quelque part, par conséquent, ils considéraient depuis qu’ils étaient devenus humains qu’ils pouvaient un peu mieux te protéger. Malheureusement, ils oubliaient tes talents en magie et ta capacité à te défendre toute seule. Ils t’aiment beaucoup et sont un peu plus possessifs, ça ne te dérange pas, tu comprends. Tu leurs souris et leurs réponds. « Mes chéris, j’ai envie de passer une journée à peu près normale, Ariel et Eric ne sont pas à Storybrooke, alors autant en profiter plutôt que de se faire du mauvais sang ! »Tes murènes te regardèrent, interloqués et surpris que pour une fois, tu ne parles pas de tes projets obscurs. Tu eus un sourire sombre. « J’entends par là que je compte me fondre dans la masse pour essayer d’en apprendre plus et savoir comment évoluent les évènements. Rassurez-vous, je n’ai pas perdu mon objectif premier, une fois de retour au royaume des contes, je compte bien reprendre mes projets pour faire du mal au Roi Triton. Mais pour l’instant … »Et là, tu repris un air innocent et souriant, montrant à quel point tu pouvais passer d’une mine démoniaque à angélique. Les jumeaux restèrent étonnés quelques secondes, se regardèrent puis voulurent en placer une mais tu ne leurs avait pas laissé le temps d’en dire une. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, tu étais déjà en train de refermer la porte derrière toi.

Tout en t’aventurant dans la ville de Storybrooke, tu observais ce qu’il se passait et notait chaque détail dans un coin de ton esprit. Par moment, tes yeux croisaient ceux d’une autre personne, à ce moment tu les saluais, d’un air aimable et chaleureux. Evidemment, ils te le rendaient. Tout se passait très bien, dans ta promenade tu entendis quelques conversations à propos du responsable de cette seconde malédiction. Deux personnes assises sur un banc, rien de très important. Alors tu continues ton chemin, toujours avec cette démarche sensuelle et tes cheveux bruns qui volètent au contact de la douce brise qui traverse les rues de Storybrooke. Puis tu t’arrêtes. Tu vois un visage qui t’es presque familier au loin, alors que tu t’apprêtais à traverser la route. C’était un homme, des cheveux noirs, une peau claire. Un style qui te plaisait. Tu eux un sourire fin en le voyant, un sourire qui en disait long sur tes pensées. Pas un sourire innocent, plutôt dans le style sombre. Il relève enfin la tête, sans doute pour voir s’il peut prendre le passage piéton ou pas. Tu te demandes s’il se souvient de toi et là il te regarde. Il date cet homme. Jefferson. Tu te rappelles de comment tu l’avais connu, l’espace d’un regard t’a fait comprendre qu’il s’agissait bien de lui. Lui que tu avais connu au royaume des contes alors que tu n’étais pas encore devenue Ursula la sorcière des mers. Au contraire, tu étais déjà Vanessa. Une Vanessa qui frêle et douce, voire même simple. Un véritable reflet de l’Ursula de cette époque. Jusqu’à ce que tu changes et sois presque consumée. Consumée par la magie noire, consumée par le pouvoir. La magie. Celle qui t’a fait changé, au final ce n’est pas plus mal ! Tu le fixes légèrement. Ton regard n’est pas obsédant, tu ne cherches pas à le faire fuir, plutôt à l’intriguer. Tu regardes la rue, tu remarques qu’il n’y a personne. C’est une bonne chose. A la seconde même où un camion passe entre vous deux, tu disparais dans une fumée noire. Cela n’a duré qu’une seconde. En une seconde tu avais disparue pour réapparaître un peu plus loin, suffisamment près pour le garder dans ton champ de vision. Mais suffisamment loin pour qu’il ne te voit plus. Voilà qu’il devait sans doute être intéressé, comme tu l’avais prévu.

Finalement il reprend son chemin au Granny’s Dinner. Tu le vois entrer. Oh ? Bien évidemment que tu le suis. Tu ne rentres pas, tu restes dehors, de l’autre côté du trottoir. Lorsqu’il te voit, son expression change. De nouveau, tu choisis de disparaître. Tandis qu’un air frais circule entre les bâtiments de la ville, tu marches, d’un air totalement serein, les mains dans les poches. Mais quelque chose te retient brusquement par le bras. Une main. Tu te retournes et voit qu’il a finalement mordu à l’hameçon. Il a décidé de te suivre pour t’interroger. Tu le fixe de tes prunelles marron-vert alors qu’il te pose la question qui devrait répondre à toutes celles qui lui courent en tête. « Qui es-tu ? » Mais tu n’aimes pas le ton qu’il a pris. Cela t’a semblé un peu désagréable. Tu as un léger doute d’un seul coup. Tu ne te rappelles pas que celui qui traversait les royaumes avec ses chapeaux savaient se montrer aussi froid dans ses phrases. Du moins, avec toi. « Pourquoi me suis-tu ? » Tu préférais. Le contraste entre les deux paroles étaient si considérable que cela en était presque violent. Son emprise sur ton bras s’atténua jusqu’à ce qu’il te relâche. Tu as un sourire cinique en penchant la tête pour finalement faire cesser le supplice, laissant sortir ta douce voix de ta gorge. « Combien d’années la malédiction a effacé de ta mémoire au juste ? »Non, finalement, tu voulais encore faire durer le suspense. Voire même, tenter de lui faire se rappeler tout seul. Mais … une indice ne faisait de mal à personne. « Je trouve cela aberrant la manière dont tu oublies celle avec qui tu passais beaucoup de temps pendant ta période de real transporter … »

Vanessa adorait cette situation, tout comme elle aimait la vue du brun en face d’elle. C’était comme une habitude, il était toujours bien habillé. Une chose de plus en commun avec la brune aux yeux verts. Elle regarda la rue où il se trouvait, il n’y avait presque plus un chat dehors. Les gens se réunissaient souvent pour discuter mais Vanessa ou Ursula, comme vous préférez, allait rester à l’écart pour cette fois. Jefferson est tellement plus intéressant que ce mystérieux lanceur de Malédiction. Et puis, c’est tellement facile de soutirer des infos pour la Déesse des mers qu’elle n’a même plus besoin d’aller courir après. Un battement de cil par-ci, par-là, et c’est bon. Dans le royaume Enchanté, elle préférait utiliser les sortilèges mais maintenant qu’il faut préserver sa couverture, elle fait avec les moyens du bord. Cela dit, l’adaptation était une des qualités de la sirène, de ce fait, elle pouvait facilement se faire aux situations, bien qu’au départ, ce monde étrangement gris et pauvre en fantaisie lui ait beaucoup déplus. Rien ne vaut les fonds les marins. Surtout quand on a un soleil assez fort, il y a peu d’éclairage sous l’eau, Vanessa était vite éblouie par la lumière de la surface. Elle a dû s’habituer vite.

Elle regarda une personne qui rentrait au Granny de loin. Décidément, ce lieu est drôlement fréquenté… L’air libre était mieux pour les personnes aussi extraverties que l’actuelle femme d’Eric. Surtout quand le vent soufflait doucement et s’amusait à rabattre sa chevelure en avant.
Elle reposa ses yeux sur Jefferson, les mèches venant dans son visage à cause de la brise qui les ébranlait. Elle balaya sa chevelure d'un geste gracieux avant que ses lèvres ne s'étirent en un sourire, revenant peu à peu dans la conversation et arrêtant de se perdre dans ses pensées. Elle avait beau trouver Jefferson à son goût et être contente qu'il l'ait suivi, elle n'aimait que moyennement le sarcasme qui se dégageait de sa phrase.
C'est censé être charmant, oui, mais à quel point cette ironie cachée derrière était elle déplaisante ? Avouons-le franchement, Vanessa n'a jamais su cerner complètement le Chapelier.

Il savait toujours la surprendre, faire quelque chose à quoi elle ne s'attend pas. C'est une des choses qu'elle apprécie chez les hommes.
Pas simple de tout calculer avec eux. C'est un plus, plus difficile à manipuler, plus amusant à obtenir ! Malgré ce qu'elle se disait intérieurement, son visage ne laissa paraître qu'une expression douce. Faussement douce, mais qu'importe. Elle pencha la tête sur le côté et fit une petite moue, comme si elle était amadouée. « J'aime quand tu prends cette voix pour me parler » et son sourire s'élargit. Ses traits rayonnaient d'angélisme. Comment se douter des ténèbres qui sont tapis derrière ce visage. Elle reprit, en réponse à son intonation mielleuse:
« Je trouve que c'est ... » Elle hésita à terminer sa phrase. Elle finit par hausser les épaules et à secouer la tête, comme si pour elle c'était indescriptible. « Et tu trouves que j'ai changé ? »

Elle afficha une mine qui montrait l'incompréhension tandis que le vent rebel recommençait à s'amuser avec ses cheveux. Elle se regarda elle-même de haut en bas, avant de relever la tête et de la secouer négativement. « Non, je suis toujours là même je trouve.» Elle regarda son bras et le tendit dans les airs « Ah, à moins que tu ne parles du cuire que je porte ? » C'était trop facile. Vanessa rendait volontairement la conversation d'une superficialité désagréable. Son cher Jefferson était à quelques centimètres d'elle. On ne joue pas avec le feu, c'est mal. Mais elle ne prit la peine de reculer. Pour quoi faire ? Ce n'est pas comme si ça lui déplaisait et puis, elle ne voulait pas que le visage du Chapelier se mette à briller d'un air vainqueur. Non, pour l'instant elle trouvait qu'une rue, ce n'était pas approprié pour d'heureuses retrouvailles. Elle parla en désignant tout ce qui l'entourait comme un motif de dérangement. « Tu veux vraiment qu'on discute en pleine rue, comme ca ? Je trouve que ça a quelque chose d'indiscret. »