Give me your heart, my dear

La forêt enchantée. Un lieu qui me semblait désormais bien lointain. Pourtant, après tout ce temps, je m'y trouvais. Cette forêt entoure complètement le Royaume enchanté, là où ma chère fille faisait régner son pouvoir despotique. Tout me semblait désormais différent, mais les souvenirs étaient nombreux, ici. Pourtant, je ne ressentais aucune émotion particulière, à part peut-être le regret de ne pas avoir pu guider Regina comme je le souhaitais. Elle était désormais dans un monde parallèle, où la magie était complètement différente, voire même inexistante. Tout me semblait nouveau, dans cette forêt. Je ne reconnaissais rien. Pourtant, j'étais ici afin de retrouver ma fille. Je voulais trouver un moyen de passer de l'autre côté, dans ce monde dénué de magie. Peut-être y garderais-je mes pouvoirs ? Je pourrais enfin surveiller les agissements de ma chère Regina. Je ne souhaitais que cela : Remettre de l'ordre dans sa vie. Seulement, je ne savais pas comment voyager dans ce nouveau monde. Mes pouvoirs avaient beau être grands, mais cette magie là m'était inconnue. Cette idée m'irrita au plus haut point. Mes pouvoirs avaient donc bien une limite. Pourtant, je comptais bien la détourner. Je devais obtenir de l'aide pour ce voyage. Rumpelstiltskin n'étant plus là non plus, je devais trouver quelque d'autre. J'avais beaucoup entendu parler de certaines personnes restant dans ce monde. Pourtant, je ne connaissais pas encore tout. Je devais trouver un moyen d'aller à Storybrooke, et à n'importe quel prix. Ce cher Crochet aurait pu m'aider. Seulement, nos chemins s'étaient séparés peu de temps après mon retour dans ce monde. Je ne savais désormais plus où ce dernier se trouvait.

Je devais alors utiliser mes pouvoirs pour le retrouver. Je regardais rapidement autour de moi, personne ne se trouvait dans les parages. Alors, je commençais à me concentrer. Mes mains commencèrent à se lever toutes seules. Une épaisse fumée pourpre se forma. Elle semblait partir quelque part, certainement vers ma cible. Alors, je suivais cette trace au centimètre près. Au bout de ce long chemin fumeux, j'allais enfin retrouver Crochet. Il devait m'aider à trouver un moyen d'aller à Storybrooke. S'il ne voulait pas m'aider, alors j'allais devoir utiliser la force.. ou plutôt, la magie. Après tout, j'avais déjà eu son coeur entre mes doigts une fois, je pouvais bien accomplir cette tâche à nouveau. Je continuais donc de suivre cette fumée épaisse, elle semblait aller de plus en plus vite. Tout à coup, un bruit se fit entendre. Un craquement. Quelqu'un était ici. La fumée se dissipa rapidement, et le silence régna. « Qui est là ? » lançais-je, avec une touche de colère dans la voix. Cette personne venait de faire échouer mon plan pour retrouver Crochet, elle n'allait pas s'en tirer comme ça..

La faune et la flore de la forêt enchantée semblait accuser le coup, amoindries et mises à mal par un sort funeste. Je peinais à comprendre encore les tenants et les aboutissants de ce qui avait maintenus gelés pendant 28 ans les habitants de ce monde, mais j’avais déjà trouvé en la personne de Moïra un début d’explication, au travers de questions qui en avaient soulevé bien d’autres, plus nébuleuses et évanescentes encore. Nous nous étions séparées pour un temps, ce qui m’avait permis de faire le point sur les informations que j’avais récupéré. J’avais beau être forte et équilibrée, la situation me faisait tourner la tête, aussi appréciais-je de trouver une souche d’arbre parmi les troncs essaimés de la forêt où prendre un temps d’arrêt. Les questions dansaient dans mon esprit à un rythme effréné, si bien qu’après quelques minutes de route à peine, je me retrouvais déjà hors d’haleine. La souche n’avait rien de confortable, mais j’avais connu pire, contrairement à ce que mon allure permettrait à un voyageur de penser. Je remis quelques mèches de cheveux volages derrière mon oreille, en expirant calmement. Le flot d’informations qui me posaient problème serait certainement mieux traité par le cerveau supérieur de Nevadeth, mais il était hors de question que je me transforme. J’avais pris la ferme décision de ne révéler ma véritable nature à personne en donnant congés à ma forme draconique avant même d’entamer ce voyage. Et la rencontre que j’avais faite à l’auberge du havre rouge m’avait convaincu de ne plus risquer d’être découverte en dragon avant que la situation n’ait été clarifiée. Les temps étaient troubles, Moïra ne m’avait laissé aucun doute à ce sujet. Aussi il n’aurait pas été prudent de gagner du temps ou de l’énergie en exposant Nevadeth. Je devais donc me contenter de cette forme humaine et de l’étroitesse de son cerveau. J’aurais certainement à passer plus de temps sous forme que jamais auparavant, et j’espérais ne pas en souffrir. Tant que je conservais ma conscience supérieure, je pouvais garder mon calme, mais rien ne me garantissait de ne pas tomber dans les travers humains en adoptant leurs habitudes et modes de vie trop longtemps.

Le monde n’était plus tel que je l’avais connu. La forêt ne faisait qu’illustrer cette vérité. Partout les ogres rôdaient, et j’étais désormais à leur merci. Par chance, si je n’avais plus les muscles et les crocs de Nevadeth, je restais moi-même concernant la ruse et l’intellect. Ces ogres n’apparaissaient donc pas comme des menaces virulentes, je devais simplement me méfier d’eux, et éviter au maximum leur route. Néanmoins, j’étais bien placée pour savoir qu’il y avait bien d’autres menaces en ce monde qu’une poignée de créatures baveuses et pestilentielles. J’ignorais cependant sous quelles formes elles se cachaient, et à quel moment elles croiseraient mon chemin. Je n’eus cependant pas l’occasion de réfléchir davantage sur la stratégie à adopter, qu’une forme nuageuse et violette apparut dans mon champ de vision. Je me relevai instinctivement, faisant bêtement craquer une brindille sous mon pied, puis fronçai les sourcils. J’avais déjà vu ce type de manifestations, et je connaissais notamment deux personnes qui y avaient recours. Mais le nuage violâtre se dissipa avant même que je puisse l’examiner, et une voix retentit dans sa direction. Je reconnaissais le ton d’une femme autoritaire, bien que j’ignore à qui pouvait appartenir cette voix de ténor. Mais une silhouette se détachait déjà entre les branchages. Je fis quelques pas, prudente, consciente que toute retraite aurait été inutile voire dangereuse, tant que j’ignorais à qui j’avais à faire, et sachant que ma présence était découverte.

« Denitsa, vous n’avez rien à craindre de moi. » lançai-je à la femme qui se révélait enfin à mon regard. J’avais l’habitude de juger rapidement les humains, et j’étais même douée à ce jeu, encore plus lorsque cela concernait un spécimen féminin. Les traits fermes de ce sujet-ci ne me laissaient aucun doute. Je n’avais pas à faire à la première fermière venue. J’avais face à moi une femme d’importance, même s’il m’aurait été encore difficile de savoir en quoi. J’avais l’impression de l’avoir troublée, pourtant c’était elle qui s’était aventurée dans ma direction, je n’avais pas bougé d’un poil. Mais je sentais que l’attaquer de front n’était pas la bonne stratégie. C’est alors que je me remémorai le jeu auquel je m’étais prêtée avec Niklaus. Un sourire fin perça sur mon visage, tandis que ma voix se voulait douce et innocente. « Je ne pensais plus tomber sur quiconque ici. Je me suis perdue, et avec ces ogres partout, je n’ai pas osé bouger davantage avant la tombée de la nuit. » Le soleil était encore haut dans le ciel. Je prouvais par là même ma fausse patience. Mais je ne voulais pas jouer l’incrédule trop longtemps si ça n’avait pas lieu d’être, aussi attendis-je que mon interlocutrice s’exprime, pour savoir si je devais jouer ou non, et dans quel registre le faire.

Le chemin que j'empruntais était long et sinueux. Je suivais avec empressement cette étrange fumée violâtre qui me mènerait à Crochet, un redoutable allié qui pourrait enfin me faire voyager vers cet autre monde où ma fille avait élu domicile. Bien sur, je me doutais que la tâche n'allait pas être aisée. Je devais pour cela réunir toutes sortes d'ingrédients utiles à la création de potions. Je devais avouer n'avoir aucune idée de la façon dont je pouvais aller à Storybrooke. Pourtant, quelque chose me disait que Crochet allait m'y aider. Il avait déjà réussi à aller à ce fameux pays imaginaire, alors pourquoi pas dans cette ville dénuée de magie ? Après tout, je risquais d'avoir des choses à y faire. Je devrais tout d'abord rencontrer mon cher Rumplestiltskin, qui pourra probablement m'aider à arrêter les projets maléfiques de ma chère et tendre fille Regina. D'ailleurs, je devrais également la rencontrer, afin d'avoir quelques explications concernant les évènements passés. Je savais bien que cette dernière ne réagirait pas bien, au contraire. Son amour pour moi était minime, ou du moins, je le croyais. N'était-elle pas venue sur mon lit de mort, m'expliquant que sa seule faiblesse était son attachement à sa mère ? Cette phrase risquait bien de rester encrée dans mon esprit à jamais. Tant de choses me paraissaient nécessaires. Pendant ma longue réflexion, je continuais de suivre cette épaisse fumée, à la recherche de Crochet. S'il ne voulait pas m'aider, alors je risquais d'utiliser les grands moyens pour le faire céder. Quelque chose me disait qu'il n'oserait pas me défier, il savait pertinemment les conséquences que cela imposait. Et celles-ci ne sont pas négligeables, bien au contraire.

Dans ma poursuite de cette fumée violâtre, quelque chose vint m'interrompre. Un craquement se fit entendre au loin, et une ombre se dessina. Alors, je retins mon sortilège pour faire disparaître la fumée. Je me préparais à toutes éventualités, attendant patiemment cette personne venant à ma rencontre. Elle risquait très certainement de s'attirer mes foudres, puisqu'elle venait de m'interrompre dans ma recherche de Crochet. Chaque seconde qui passait m’éloignait un peu plus de mon objectif. Alors, la silhouette se fit plus nette. Une jeune femme s'approcha de moi, doucement. Elle semblait se méfier de moi, ayant vu que je maîtrisais la magie, elle avait des raisons de se méfier. « Denitsa, vous n’avez rien à craindre de moi. » me lança t-elle. Je regardais son visage avec attention. La jeune femme semblait tout à fait normale. Rien ne m'indiquait qu'elle avait de mauvaises intentions. Pourtant, quelque chose m'intriguait en elle. Je sentais comme une certaine force que j'ignorais. Je ne cherchais pas à comprendre pour le moment, seulement, ceci ne me laissait pas totalement indifférente. Je soutins mon regard, tout en l'observant entièrement. « Mon nom est Cora, enchantée. » Je ne comptais pas hausser le ton pour le moment. Mon but était simplement de paraître amicale, afin d'en connaître un peu plus sur mon interlocutrice. Quelque chose m'intriguait, mais je ne savais pas encore quoi.

« Je ne pensais plus tomber sur quiconque ici. Je me suis perdue, et avec ces ogres partout, je n’ai pas osé bouger davantage avant la tombée de la nuit. » me dit-elle, sur un ton tout à fait neutre. Seulement, je soupçonnais quelque chose. Un sourire s'était dessiné sur le coin de ses lèvres, m'indiquant qu'elle avait quelque chose en tête. Alors, je décidais de rentrer dans son jeu. « J'avoue que je ne m'attendais pas non plus à trouver quelqu'un en ces lieux. Par chance, les ogres ne semblent pas être ici. » J'essayais de paraître amicale. Je ne voulais pas m'attirer les soupçons de la jeune femme, c'est pourquoi je regardais autour de moi avec insistance, faisait mine de vérifier si des ogres ne se trouvaient pas par ici. Bien sur, ces créatures ne m'inquiétaient pas le moins du monde, mais après tout, mon interlocutrice n'était pas censée le savoir. Alors, j'attendis patiemment la réponse de cette dernière. Peut-être allait-elle plus m'en dire sur elle.. ?

Une aura étrange émanait de cette femme, et j’étais à peu près sûre de sa capacité à utiliser la magie, mais jusqu’à quel point ? Par expérience, je savais que les humains considéraient la plupart des sorciers et magiciens comme des êtres douteux, que les pouvoirs supérieurs rendaient arrogants et cruels. Je n’étais guère touchée par ce genre de considérations. Il me paraissait évident que le pouvoir et un esprit supérieur tendaient nécessairement à ouvrir leur propriétaire à une conscience bien différente du commun des mortels. Là où ceux-ci voyaient de la méchanceté, je savais avoir à faire à la nécessité. Les hommes et femmes de pouvoirs ont rarement des choix faciles à faire, mais comme demi-dragonne je devais leur reconnaître ceci : il n’était pas facile d’être humain et d’avoir du pouvoir, car l’humanité était étriquée dans des carcans moraux proprement révoltants, qui n’avaient pas lieu d’être à ses yeux.

« Mon nom est Cora, enchantée. »Je fis une révérence constituée par un simple signe de tête, néanmoins respectueux. Cette femme me semblait étonnement familière, pourtant j'étais certaine de ne l’avoir jamais rencontrée, cloitrée dans mon repère pour la dernière décennie, et errant avant cela en dragon durant de bien longues années humaines. « J'avoue que je ne m'attendais pas non plus à trouver quelqu'un en ces lieux. Par chance, les ogres ne semblent pas être ici. » Elle fit mine d’épier les environs, mais ses manières me semblaient aussi authentiques que les miennes. J’eus un sourire amusé, que je dissimulai bien vite. Qu’importe qui était réellement cette femme. L’aura qui émanait d’elle ne me donnait pas le sentiment d’avoir à m’en méfier dans l’urgence. Pour l’instant, elle se tenait devant moi avec une réserve dont je n’avais pas la tête à me méfier. Était-ce de l’imprudence ou de la vanité due à l’esprit supérieur que je possédais ? Là n’était pas ma préoccupation. Je me méfiais étonnement moins de cette femme que de la plupart des représentants de sa race. Quand bien même je ferais une erreur, cela importait peu. Au moins j’avais conscience de son statut un peu particulier, ce qui m’éviterait d’être bernée aussi aisément que par le passé.

« Dans ce cas, il est peut-être temps que je poursuive ma marche. » Je ne fis pourtant qu’un pas avant de me stopper net, et de reporter une attention toute feinte sur cette rencontre inopinée. « Peut-être souhaitez-vous que nous marchions ensemble ? » Cette femme m’intriguait, et si je ne comptais pas forcer les mots à sortir de sa bouche, je n’entendais pas non plus la planter là. D’autant qu’une détentrice de magie pourrait toujours m’être utile. Quitte à attendre que Moïra revienne avec de plus amples informations, autant que je commence à m’entourer de personnes capables de m’aider concrètement à retrouver mon voleur. Aucun indice ne pourrait jamais valoir l’aide de la magie. Bien sûr, rien ne me garantissait que cette femme, Cora, possède suffisamment de pouvoirs pour m’être d’une réelle utilité, ni qu’elle souhaiterait les mettre à mon service le cas échéant, mais je ne perdais rien à tenter le coup. D’autant que je n’étais pas non plus décidée à la solliciter de but en blanc, j’avais un certain temps avant que Moïra ne revienne, et je pouvais donc parfaitement y mettre les formes.

« Je ne sais pas ce que vous êtes venue faire dans cette forêt, et ça ne me regarde pas, mais si votre quête n’est pas incompatible avec ma présence, alors je préfère autant de pas rester seule. » La peur se lisait presque au fond de mes prunelles. Je me servais habilement de la peur que je ressentais à ce que la femme refuse de se prêter à mon jeu pour donner plus d’envergure à cette comédie. « Pour ma part, j’aimerais mettre la main sur un homme, mais je suis dans un cul de sac. Les temps ont changé, mais avec le gel dont nous avons tous été victimes, je pensais qu’il serait encore dans les parages. » Je ne mentais absolument pas, je me confiais en omettant simplement quelques détails d’ordre personnels et susceptibles de troubler Cora. Tant que je ne savais pas réellement à qui j’avais à faire, mieux valait distiller les informations avec prudence, même si je n'avais pas nécessairement, à terme, l'intention de lui en révéler davantage.

Ma jeune interlocutrice semblait essayer d'en savoir un peu plus sur moi, ne serait-ce qu'en m'observant. Elle avait très certainement remarqué que je pouvais utiliser la magie, puisque mon sort s'était dissipé juste devant ses yeux. Seulement, je ne sentais pas de magie en elle, ou du moins, pas sous la forme que j'imaginais. Je n'avais donc rien à craindre d'elle. Après m'être présentée à elle, cette dernière avait fait un léger signe de tête. Ainsi, elle ne me connaissait pas, malgré ma réputation plutôt étendue dans ce monde. Une bonne chose, puisqu'elle ne savait donc pas à quoi s'attendre en parlant avec moi. Voilà qui m'aiderait à en connaitre plus sur elle. Je sentais quelque chose d'étrange en elle, mais ceci m'était encore inconnu. La jeune femme semblait toujours m'observer avec intensité, comme si elle voulait sonder mon esprit afin de savoir qui j'étais. Fort heureusement, ce regard ne me déstabilisait pas le moins du monde.

« Dans ce cas, il est peut-être temps que je poursuive ma marche. » me lança t-elle. Elle se mit alors à marcher, puis, elle s'arrêta immédiatement. Je maintins mon regard, essayant de savoir pourquoi mon interlocutrice venait de s'arrêter dans sa marche. Elle plongea alors son regard dans le mien, comme si elle voulait me dire quelque chose. Je sentais qu'une chose la tracassait, et je ne tardai pas à m'en rendre compte. « Peut-être souhaitez-vous que nous marchions ensemble ? » Un sourire se dessina sur le coin de mes lèvres, une expression amicale, bien sur. Elle souhaitait donc faire un peu de route en ma compagnie, ce qui, je devais l'avouer, m'arrangeait fortement. En effet, cela allait me permettre d'en savoir plus sur elle. Quelque chose d'étrange émanait d'elle, et je devais savoir quoi. « Ce serait un plaisir. Après tout, un peu de compagnie n'est pas de trop, en ces lieux. » Je la regardais, tout en essayant d'observer sa réaction. Pourtant, je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit, car elle s'empara immédiatement de la conversation. « Je ne sais pas ce que vous êtes venue faire dans cette forêt, et ça ne me regarde pas, mais si votre quête n’est pas incompatible avec ma présence, alors je préfère autant de pas rester seule. » Je pouvais déceler un soupçon de peur dans ses yeux. Peut-être était-elle réellement effrayée à l'idée de rencontrer des créatures étranges dans cette forêt ? Je ne répondis rien, me contentant de sourire, en commençant à marcher. Si des ogres, ou d'autres opposants venaient nous attaquer, je savais pertinemment que j'étais capable de me défendre. Pourtant, je ne voulais pas montrer toute l'étendue de mon pouvoir à cette chère Denitsa.

Je réfléchissais à propos de la position de Crochet. Je ne savais pas où ce dernier se trouvait, et si cette Denitsa ne m'avait pas interrompue, j'aurais certainement pu le retrouver. Seulement, les choses ne s'étaient pas déroulées comme prévu. Tout à coup, sa voix vint trancher ma réflexion, et m'obligea à poser mon regard sur elle. « Pour ma part, j’aimerais mettre la main sur un homme, mais je suis dans un cul de sac. Les temps ont changé, mais avec le gel dont nous avons tous été victimes, je pensais qu’il serait encore dans les parages. » Lorsque la jeune femme fit référence à ce fameux gel, mon regard s'intensifia. Elle parlait bien sur de la fameuse malédiction lancée par ma fille. Ce sort qui s'était rompu vingt-huit ans après avoir été lancé. Cette fameuse prophétie dont Rumplestiltskin m'avait fait part, à propos de l'enfant de Blanche-Neige et Charmant était donc vraie. Pourtant, les détails de cet évènement m'étaient encore inconnus. Je comptais bien les connaître moi-même en allant à Storybrooke. Mais pour cela, je devais retrouver Crochet, ce qui m'était impossible en ce moment même. « Je me dois également de retrouver un homme. J'ai besoin de son aide. » Je ne comptais pas expliquer mon projet à mon interlocutrice, il devait rester secret. De plus, si je lui disais tout, alors elle mesurerait l'étendue de mes pouvoirs, ce qui l'inciterait très certainement à fuir. Ainsi, je ne pourrais savoir quelle était cette étrange sensation s'emparant de moi lorsque je me tenais à côté d'elle. Je continuais à marcher, tout en essayant d'en apprendre plus sur ma compagne de route..

Cora n’avait pas l’air de penser à mal, et si elle utilisait la magie, fut-ce de la manière la plus sombre, ce n’était pas de taille à me pousser à la dérobade. Elle était extrêmement délicate à cerner, et je ne comptais pas perdre plus de temps à la jauger inutilement, l’avenir me dirait assez à qui j’avais à faire. D’autant que la réponse qu’elle m’apporta me permettait de penser que nous aurions le temps d’apprendre à nous connaître. Ainsi elle acceptait ma compagnie, et son visage me laissait penser qu’elle était même heureuse de ma proposition. Aussi continuais-je sur ma lancée en lui présentant le minimum de mes intentions. Ces aveux me permirent de surprendre l’éclat intéressé qui dansa dans ses yeux lorsque je fis référence au gel étrange qui avait saisi notre monde.

« Je me dois également de retrouver un homme. J'ai besoin de son aide. » Mon regard la considéra un instant, tandis que nous marchions comme un seul homme, mais je laissai quelques secondes de silence s’égrener avant de jouer la carte de la curiosité. « Vous avez besoin de son aide pour faire quelque chose en particulier ? » Je n’étais pas certaine d’obtenir une réponse, aussi trouvais-je bon ton d’ajouter : « Savez-vous quelque chose que j’ignore au sujet de l’étrange situation dans laquelle nous sommes ? » J’obliquai sur elle des yeux parfaitement sincères, espérant qu’elle me fasse suffisamment confiance pour partager avec moi ses secrets. Car j’avais soudain l’intime conviction que cette femme avait une bonne longueur d’avance sur moi. J’ignorais jusqu’où ses connaissances s’étendaient, mais étant donné la faiblesse des miennes, je ne risquais pas grand-chose à lui accorder ce bénéfice. Cela ne m’en fit pas moins bouillir de l’intérieur. Je n’avais pas l’habitude d’être tributaire de quiconque. Je détestais l’idée d’être démunie face à des humains qui en savaient tous bien plus que moi sur la situation dans laquelle nous nous trouvions. Je regrettais chaque jour un peu plus d’avoir quitté ma demeure pour m’aventurer dans ce monde dont j’ignorais presque tout, et me retrouver à la merci d’humains arrogants, auxquels je ne pouvais même pas démontrer ma suprématie.

Mais la présence de Cora avait un avantage –si l’on exceptait son savoir accru. En effet, la femme dont j’ignorais le potentiel exact semblait également vouloir conserver sa part de secrets. Ainsi, si moi-même je passais pour plus faible que je ne l’étais en réalité, je pouvais me consoler en sachant ma consœur plus ou moins dans la même situation. Cela évacuait ainsi la frustration de devoir garder pour moi ma supériorité, dans la mesure où je me devais de douter de celle-ci en présence de Cora. L’esprit étonnement allégé par ces considérations, je continuais à avancer en regardant devant moi. Jusqu’au moment où nous débouchâmes sur un sentier qui semblait sinuer à travers la forêt. Un peu plus loin, des pancartes en bois grossier se dessinaient au croisement de deux sentiers. Je fronçai les sourcils pour tâcher de distinguer les directions. Même sous forme humaine, mes sens restaient sensiblement accrus, aussi ne me fut-il pas difficile de déchiffrer les lieux vers lesquels menaient les différentes voies. Reportant toute mon attention sur la femme à mes côtés, je demandai le plus innocemment du monde : « Avez-vous une idée de l'endroit où se trouve votre homme ? Car j’ignore où je dois chercher pour ma part, et je ne vous serais pas d’une grande aide une fois arrivées à cette intersection. » Le sourire dont j’agrémentai mes paroles se révéla presque désolé. Presque. En réalité, car c’était l'occasion d’en savoir plus sur Cora et sur l’homme qu’elle recherchait.

Je continuais de marcher aux côtés de ma compagne de route, que je venais de rencontrer juste au mauvais moment. Je souhaitais plus que tout retrouer ce cher Crochet afin de me rendre à Storybrooke, et voilà que je venais d'être interrompue par une jeune femme. Pourtant, je sentais quelque chose d'étrange en elle, comme si elle cachait un pouvoir mystérieux, et encore endormi. Seulement, je n'arrivais pas à savoir de quoi cela pouvait s'agir. Je devais donc essayer de mieux la connaître pour le découvrir par moi-même, et même si cela devait ralentir mon voyage vers Storybrooke, cette petite bourgade dirigée par ma fille. Mon regard s'attarda sur le visage de Denitsa, je ne l'avais pourtant jamais vue auparavant, et déjà, elle me confiait qu'elle était à la recherche d'un homme, ce qui était également mon cas. « Vous avez besoin de son aide pour faire quelque chose en particulier ? » Je maintins mon regard sur elle, après tout, peut-être connaissait-elle ce cher Crochet ? J'en doutais fortement, mais pourquoi ne pas essayer ? « En effet, oui. Mais peut-être l'avez-vous déjà rencontré ? Son nom est Crochet.. Capitaine Crochet. Certaines personnes le nomment aussi Killian Jones. » J'espérais qu'elle puisse connaître l'homme que je recherchais depuis déjà quelques temps. Je détournais mon regard d'elle, et regardais droit devant moi, levant légèrement ma longue robe bleue pour éviter une branche épineuse.

« Savez-vous quelque chose que j’ignore au sujet de l’étrange situation dans laquelle nous sommes ? » Un léger sourire se dessina sur le coin de mes lèvres, lorsque j'entendis sa question. Ma discrétion n'avait pas été assez concluante puisque Denitsa avait remarqué mon regard lorsqu'elle avait mentionné ce fameux gel de vingt-huit ans. Je haussais doucement les épaules, prenant un air interrogateur. « J'ai bien peur que ceci m'échappe également. Je pensais justement que vous pourriez m'éclairer à ce sujet.. » Ma voix se voulait étonnamment sincère, malgré le fait que je savais tout de cette malédiction en question. En effet, elle avait été lancée par ma fille, sous les ordres d'un certain Rumpelstiltskin, l'homme m'ayant confié les secrets de la magie. Mes réflexions furent interrompues par la voix de mon interlocutrice, elle me regardait, ayant l'air de vouloir me demander quelque chose. « Avez-vous une idée de l'endroit où se trouve votre homme ? Car j’ignore où je dois chercher pour ma part, et je ne vous serais pas d’une grande aide une fois arrivées à cette intersection. » Un soupire s'échappa de mes lèvres. Je regardais tout autour de moi, cherchant un lieu m'étant familier, et me mit à réfléchir. Je posais alors mon regard sur la jeune femme. « Je n'en ai aucune idée. Je crains que nous en soyons au même point.. »

Bien sur, je savais où chercher. Enfin, avant d'avoir été interrompue. Ma magie pouvait m'aider à trouver Crochet, mais à présent, je ne comptais plus l'utiliser. Pas tant que Denitsa était présente. Je ne souhaitais pas lui monter que j'étais capable de magie, car elle pourrait se méfier de moi. Ainsi, je serais incapable de savoir ce qui m'intriguait chez elle. Je regardais au loin, distinguant à peine une pancarte. « Peut-être pourrons nous plus en savoir grâce à ces indications ? » Je désignais les panneaux de bois du doigt. Alors, je regardais Denitsa, attendant sa réponse. Bien sur, la seule chose pouvant m'aider était la magie, rien de plus..

Spoiler:

La présence de Cora en ces lieux perdus m’intriguait, et le hasard était trop beau pour ne pas croire au destin. Je connaissais l’existence de forces supérieures, et si je m’évertuais à tracer ma propre voie depuis l’instant où j’avais ouvert les yeux dans ce monde, je ne pouvais échapper à la réalité. Certaines magies étaient capables d’influencer les destins, et ma propre vie était le fruit de l’une de ces puissances. Il fallait que j’en sache plus sur cette inconnue, et si j’étais prête à user des codes du langage humain, je n’avais pas l’intention d’y aller par quatre chemins. Cora ne m’avait jusque-là pas donné d’informations concrètes et solides, mais ça n’entamait en rien mon avidité. Je fus très vite récompensée pour mon acharnement, car la femme aux cheveux sombres finit par avouer : « En effet, oui. Mais peut-être l'avez-vous déjà rencontré ? Son nom est Crochet.. Capitaine Crochet. Certaines personnes le nomment aussi Killian Jones. » Sous l’une ou l’autre de ses dénominations, l’homme m’était parfaitement inconnu. Ca n’avait rien d’étonnant, je n’avais guère voyagé ces dernières années, la sédentarité me convenait à merveille, et je ne sortais que pour chasser ou m’aventurer dans une bourgade proche afin de me procurer des denrées rares. Je fuyais le contact humain, et ces pitoyables créatures me le rendaient bien.

« Ces noms ne me parlent pas. Capitaine … c’est son bateau que vous voulez ? » J’émettais une hypothèse assez crédible, car nos terres étaient si dévastées que Cora cherchait peut-être simplement à les fuir. Si elle mettait la main sur le capitaine d’un navire, sans doute paierait-elle un sauf-conduit qui lui permettrait de fuir loin de cette misère pour trouver au large une terre plus accueillante. Je n’étais pas prompte aux jugements, mais mon but n’était pas de fuir par la mer, hormis si mon voleur avait suivi ce chemin-là. Quoiqu’il en soit, la situation de notre monde était critique, et je doutais que Cora puisse trouver des landes plus fertiles ailleurs. J’espérais cependant qu’elle pouvait m’apporter des réponses. Qu’elle ne sache rien ou qu’elle ne veuille pas se livrer à moi, elle se montra lapidaire : « J'ai bien peur que ceci m'échappe également. Je pensais justement que vous pourriez m'éclairer à ce sujet… » Son timbre sonnait juste, et si la méfiance était de mise en toutes circonstances, je ne voyais aucun intérêt à douter de son ignorance dans ce cas précis. En effet, Cora pouvait bien garder ses informations pour elle, ce n’était pas comme si elle était à l’origine du problème ou qu’elle ait ne serait-ce qu’une faible implication dans les évènements qui marquaient notre monde. Après tout, ce n’était pas elle qui avait envoyé les ogres, ni un membre de sa famille qui avait laissé ces terres en ruines. Mais elle ne pouvait pas me reprocher de ne pas chercher des solutions.

« Je n'en ai aucune idée. Je crains que nous en soyons au même point… » De tous les habitants de ce monde, humains ou créature de toute sorte, il avait fallu que je tombe sur la seule personne aussi peu renseignée que moi. Le sort était cruel, à placer ainsi sur ma route une femme vraisemblablement de qualité, tout en m’empêchant d’avancer avec elle. « Peut-être pourrons nous plus en savoir grâce à ces indications ? » J’avais déjà jaugée les panneaux, aussi répondis-je du tac-au-tac. « Ces panneaux n’indiquent aucune direction que je connaisse. » J’avais sans doute parlé trop vite. Une morsure sur ma langue me rappellerait de parler moins vite la prochaine fois. Je m’étais exprimée comme s’il était humainement possible de lire les indications de direction. En toute franchise, j’ignorais jusqu’à quelle distance pouvait voir un humain, mais je savais de source sûre qu’ils n’avaient pas l’étendue de mes sens. Je tournai vers Cora un regard sombre, arquant un sourcil tout en réfléchissant à toute vitesse sur la marche à suivre. « Je suppose ? » Au diable la crédibilité, je venais de me ruiner définitivement. Néanmoins, il n’était pas question de vider tout de go mon sac devant Cora. Si elle émettait le moindre doute, peut-être prendrais-je la peine de l’éclaircir, en attendant je préférais reprendre le cours de mon propre questionnement. « Ca ne sert à rien d’avancer davantage, et de s’enfoncer dans l’inconnu. » Je laissai filer quelques secondes, scrutant plus attentivement le visage de la femme, avant d’abandonner la voix douce dont je m’étais parée jusque-là. « J’aurais juré vous voir utiliser la magie lorsque vous êtes arrivés. N’existe-t-il pas un sort de localisation capable de nous sortir de cette impasse ? » Les dés étaient jetés, à voir le résultat dont ils me gratifieraient.

Mon regard continuait de sonder la jeune fille qui m'accompagnait. Il y'avait quelque chose qu'elle ne me disait pas, et je souhaitais plus que tout le savoir. D'autant plus que je sentais que ce lourd secret risquait de me servir.. Alors, j'essayais de sympathiser un maximum, tout en glanant quelques informations concernant ma chère interlocutrice, qui semblait de plus en plus émettre quelques doutes sur ma personne. De plus, alors que j'avais lancé un sort de localisation pour retrouver Crochet, la jeune femme m'avait interrompue. Je craignais alors que Denitsa n'ait remarqué cela. Mais je ne réagissais pas à ce fait, et continuais de regarder ma compagne de route, tandis que nous parlions à propos de nous-même. C'est alors que vint le sujet de l'homme que je recherchais. J'eus donc l'idée de lui demander si elle ne connaissait pas ce dernier, après tout, peut-être savait-elle quelque chose à son propos ? Rien ne coûtait d'essayer, même si cela pouvait alimenter ses soupçons à mon égard. « Ces noms ne me parlent pas. Capitaine … c’est son bateau que vous voulez ? » Un sourire se dessina doucement sur mon visage, la jeune femme semblait avoir touché le point culminant de mes recherches. Je souhaitais acquérir le bateau de Killian Jones pour l'ensorceler, et peut-être réussir à voyager vers Storybrooke. Seulement, je n'avais aucune idée de la façon dont j'allais le faire, car pour cela, je devais ouvrir un portail. Et même si je possédais les cendres de l'arbre enchanté ayant permis à la fille de Blanche Neige de se téléporter dans l'autre monde, je ne savais pas comment m'en servir..

Toutefois, je ne préférais pas répondre à cette question pour le moins.. rhétorique à mon esprit. Je savais néanmoins que mon interlocutrice attendait une réponse, et j'étais certaine que mon sourire lui suffirait. Parfois, les gestes parlent plus que les mots.. Alors était intervenu le fameux sujet de cette funeste malédiction ayant frappé notre monde durant vingt-huit ans. Cette fois-ci j'avais préféré jouer la carte de l'ignorance. Je savais absolument tout à propos du Sort Noir, mais je ne souhaitais rien révéler à Denitsa, afin qu'elle ne devienne pas suspicieuse à mon égard. Nous arrivions alors à une intersection, où se trouvaient quelques panneaux de bois indiquant les lieux suivants. Je ne pouvais distinguer les écritures sur ceux-ci, et je voyais bien que la jeune femme non plus. Enfin, du moins, je le croyais. Jusqu'à ce qu'elle me révèle quelque chose.. « Ces panneaux n’indiquent aucune direction que je connaisse. » Je regardais rapidement Denitsa, évaluant la distance nous séparant de ces panneaux. Je n'étais absolument pas capable de les lire, alors qu'elle, si. « Je suppose ? » me lança t-elle. Alors, je sentis comme une pointe de nervosité dans sa voix, mais je ne préférais pas relever. La jeune femme tentait de noyer le poisson, et je l'avais évidemment constaté. « Ca ne sert à rien d’avancer davantage, et de s’enfoncer dans l’inconnu. » Je la regardais attentivement, Denitsa semblait essayer de se sortir d'un pétrin dans lequel elle venait de se coincer elle même. Ceci m'amusa légèrement, mais je m'efforçais de ne pas le montrer. « Votre vue est excellente, dites moi. » lançais-je avec une pointe d'ironie dans la voix.

Mais à peine eus-je le temps de terminer ma phrase, que mon interlocutrice rétorqua. « J’aurais juré vous voir utiliser la magie lorsque vous êtes arrivée. N’existe-t-il pas un sort de localisation capable de nous sortir de cette impasse ? » Alors, un léger rire s'échappa de mes lèvres froides. Je venais de me faire repérer en beauté, et je ne comptais nier cette évidence. Alors, mon regard devint plus sombre, et plus.. naturelle, dirais-je. Ma compère semblait vouloir jouer toutes ses cartes, et je comptais bien entrer dans la partie. « Quelle perspicacité, ma chère. En effet, je pourrais nous sortir d'ici en quelques instants.. mais.. » Ma voix s'interrompit immédiatement. Je comptais moi aussi, jouer mon atout dans cette partie qui venait de se lancer. Je désirais plus que tout savoir ce qui clochait chez elle, et j'étais déterminée à obtenir l'objet de mes convoitises.. la vérité. « N'y a t-il pas quelque chose que vous me cachez ? Après tout, il n'est pas commun d'avoir une vue aussi perçante que la vôtre. Avouons donc nos plus sombres secrets, très chère. » Mon rire trancha ce silence de glace, tandis que j'évaluais les réactions de Denitsa. Allait-elle réellement tout m'avouer, ou bien devrais-je obtenir mes informations grâce à la force ? Enfin, la magie.. bien sur.