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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci you are not a princess ▬ Harley - Page 2 2742709183
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 you are not a princess ▬ Harley

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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyMer 20 Mar - 13:20


C’était inattendu et ça le figea presque aussi efficacement qu’une lame qui s’enfonce dans son torse. Marcus ne s’était pas attendu à cette réaction. Un câlin. Une étreinte qui brisait toutes les convenances et qui auraient mérité que le soldat se fasse pendre si une personne de la haute noblesse passait par là. La main du garde se posa sur le dos d’Anastasie de Trémaine, dans un geste qui se voulait apaisant. La dernière femme qu’il avait serrée dans ses bras était la trainée de villageoise du royaume. Autant dire que la classe social qui cherchait un geste d’affection – ou de n’importe quel autre genre – était plus qu’hétéroclite et ne manquait pas de troubler Marcus. Heureusement, l’accolade ne dura pas trop longtemps, sinon aurait-il fini comme une poupée de glace, figée dans son incapacité à faire autre chose. La cadette de Trémaine hurla dans les oreilles du chien de la reine, l’extirpant avec une violence inouïe de cette bulle de parfaite nouveauté, alors qu’il se reculait de la demoiselle pour parer le coup d’épée destiné à son dos.

Marcus fonça sur l’individu, lui rentrant dans le ventre et l’entrainant le plus loin possible de la rousse, pour qu’elle ne soit pas blessée par un mouvement trop ample. Les bruits du combat lui revinrent à l’oreille et ses muscles se tendirent sous l’effort, profitant de l’opposant pour déverser toute sa fureur accumulée. Sa lame s’enfonça dans la chair de la cuisse du bandit, le forçant à s’agenouiller. Dans un ultime geste, il écrasa son épée contre la nuque de l’assaillant, le tranchant sciant la peau et broya les cervicales, s’arrêtant dans ces dernières – la décapitation ne serait pas totale, ce qui n’empêchait pas à la tête de pendre dans un angle peu agréable à l’œil. Le soldat releva la tête, observant la fin des combats de chacun, donnant une tape dans l’épaule d’un de ses compagnons, qui lui désigna Anastasie de Trémaine, qui était sortie de son carrosse. Marcus croisa son regard, oubliant les règles dans l’élan de l’adrénaline qui tournait dans son cœur, accrochant ses iris d’ambre à celles bleues de la demoiselle.

Déjà la fille de Trémaine battait en retraite, arrachant un sourire sardonique au chef de meute, se retournant vers ses hommes pour leur adresser les derniers ordres. Marcus cracha le sang qu’il avait en bouche – celui d’un des morts. Il ordonna d’empiler les corps et de les faire bruler, pour une question de sécurité et pour ne pas attirer les bêtes sauvages. Tous remontèrent sur leurs montures et quand le soldat fut sur le point de donner le départ, l’odeur de chaire brulée commençant à se rependre dans l’air, la voix d’Anastasie de Trémaine surgit sur sa gauche. L’homme se tourna en direction de la demoiselle issue de la noblesse, un certain amusement dans le regard, ce qui détonnait parfaitement avec sa conduite froide et irréprochable d’avant la chevauchée. Marcus était dans son élément, du sang encore frais sur son épée et sur ses gants. Il se reprit néanmoins assez vite, reposant ses yeux en dessous de la clavicule de la rousse. « Non ma Dame, je resterai près de vous. » Puisque c’était ce qu’elle voulait, il la suivrait comme son ombre, tout du moins jusqu’à arriver au château de la Reine.

J’ai vraiment eu peur. Une expression désolée passa sur le visage du soldat. Lui était plus que rodé à cette sauvagerie, ce danger, cette brutalité, parce qu’il baignait dedans depuis trop d’années maintenant. Pour une dame du monde, qui ne devait son expérience de la vie qu’aux ragots et aux bals, il était impossible de s’acclimater à cet univers. C’était une raison pour laquelle les classes étaient si cloisonnées, empêchant presque les échanges entre elles. Ce qui appartenait à la vie des soldats, restait aux soldats. Ce qui appartenait aux demoiselles, restait aux demoiselles. En ce moment, les limites s’étaient effacées, empiétant sur chacun – d’autant plus qu’Anastasie de Trémaine ne connaissait nullement les règles du monde. « Je suis désolé que vous ayez dû subir cette expérience. » Le ton du garde était grave, mais décida d’alléger un peu l’atmosphère en ajoutant « je pensais que vous me faisiez confiance, ma Dame. » Oh, mais qu’était-ce ? De la plaisanterie. Oui, il semblerait que ça s’appelle comme ça…

Sur ces courtes paroles, Marcus donna le signe du départ. Ils n’étaient plus très loin du château, à peine à une heure de route. Le cortège accéléra le pas, pour arriver avant la tombée de la nuit, et de la tempête de neige, qui menaçait de recouvrir le paysage des mondes des contes d’une nouvelle couche de Neige. Le Palais Noir fut bientôt en vue et Marcus jugea bon de le signaler à la demoiselle de Trémaine. « Nous sommes bientôt arrivés, comme vous pouvez le voir. » L’allure sombre du château se dressait, dominant tous les bois qui encerclaient la bâtisse majestueuse. A l’image des costumes des gardes, les bâtisses étaient d’un noir qui signait l’appartenance magique de la Reine. Marcus, qui vivait dans ce château depuis bien des années déjà, ne se lassait pas de la vue, jetant toujours un coup d’œil vers les appartements de la Reine, pour vérifier si son Altesse était là, ou si elle était partie en vacation.

L’escorte ne tarda pas à pénétrer dans la large cour du château, les serviteurs et autres hommes de mains s’écartant sur le passage du carrosse, certains faisant déjà des signes pour donner des ordres, désignant ceux qui seraient de service envers Anastasie de Trémaine. Déjà les écuelliers et les palefreniers étaient prêts à prendre soin des chevaux, d’autres gens désignés pour s’occuper des bagages de l’invitée royale. Marcus descendit de son cheval, donnant une caresse affective à son animal et se rendit devant la porte du carrosse, qu’il s’empressa d’ouvrir. « Ma Dame, je vous souhaite la bienvenue au Palais Noir. » Il donna sa main, aidant Anastasie à descendre. Automatiquement, il s’inclina avant de se relever. Déjà, autour de lui, les gardes s’afféraient à débarrasser les bagages pour les monter dans les appartements réservés pour l’invitée. « Voulez-vous que je vous fasse visiter le château, vos appartements ? La Reine désire aussi vous rencontrer, dès que vous le désirez. » La suite du programme était entre les mains de la demoiselle de Trémaine, pouvant faire tout ce qu’elle désirait en ces lieux… ou presque.
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptySam 23 Mar - 10:51


« Non ma Dame, je resterai près de vous. » Anastasie eut un sourire contrit, et cacha admirablement la moitié du soulagement que lui inspirait cette réponse. Le garde était redoutable au combat. L’ayant vu à l’œuvre, la jeune fille pouvait difficilement se détourner de cette idée. Le savoir indéniablement à ses côtés, quoi qu’il puisse arriver pour le reste de ce voyage, enchantait la rousse. Le brave chien de garde se préserva de toute démonstration d’état d’âme et, à nouveau, son regard évita soigneusement le regard de celle qui lui était socialement supérieure. Anastasie trouvait cette manière détestable, mais elle doutait que ses paroles puissent avoir un poids quelconque. Mieux valait ne pas perdre plus de temps en discussion et reprendre la route immédiatement, d’autant que l’odeur des cadavres en train de brûler devenait un calvaire notoire pour le nez de la fille de Trémaine. « Je suis désolé que vous ayez dû subir cette expérience. » Elle haussa distraitement les épaules, ce n’était pas comme si le garde était responsable de l’attaque, même si elle lui imputait en grande partie le massacre qui s’en était suivi. Mais elle n’avait pas l’intention de se montrer plus faible qu’elle ne le faisait déjà. Quelque part, dans le tréfonds de son esprit, un semblant de fierté se dessinait. « Je pensais que vous me faisiez confiance, ma Dame. » Elle riva sur le garde un regard médusé. Ainsi, l’espoir était permis. L’homme n’était pas qu’une coquille vide! Il venait vraisemblablement de lui servir une plaisanterie, se démarquant nettement de l’attitude et de la révérence auxquelles il s’astreignait jusque-là.

Le carrosse reprit finalement sa route. La nuit menacerait de tomber, et à l’allure qui fut imprégnée, Anastasie comprit que les gardes avaient l’intention de toucher au but avant de lui en laisser l’occasion. La demoiselle de bonne famille riva plusieurs fois ses prunelles sur le garde, ouvrant distraitement la bouche, puis la refermant, à défaut de trouver la moindre conversation digne d’intérêt. Le silence valait mieux encore que des banalités, Anastasie en était convaincue. Et ce n’était pas comme si le garde et elle étaient supposés devenir de bons amis. Il y avait plus d’une classe sociale entre eux, plus d’un rang faisait obstacle à la moindre relation de considération entre un sombre chien de garde et une jeune fille de la noblesse. Ce n’était pas exactement comme si Anastasie était tombée sous le charme de cet homme d’arme, mais sa présence lui paraissait élémentaire. Il était désormais son seul visage familier. « Nous sommes bientôt arrivés, comme vous pouvez le voir. » Elle glissa pour ouvrir le second rideau, et pouvoir observer les alentours sans que la silhouette du garde ou de son cheval ne lui bloque la vue. Ses prunelles attrapèrent d’emblée le château sombre, magistral et inquiétant, et une lueur subjuguée ne tarda pas à danser au fond d’elles.

Le carrosse pénétra dans la cour du château en grande pompe, et Anastasie décida de ne plus être une gamine émerveillée, se calant à peine contre le dossier du large banc qu’elle occupait. Une excitation peu commune montait en elle, tandis qu’elle ne pouvait qu’effleurer du doigt la vie de princesse qu’elle aurait désormais. Un soupçon d’inquiétude lui nouait cependant l’estomac, notamment lorsque le véhicule s’arrêta, mettant un point définitif à la bulle dans laquelle s’était trouvée la demoiselle durant tout le trajet. Les choses sérieuses allaient débutaient, et la fille de Trémaine ne savait pas encore si elle aurait les épaules pour les soutenir. La porte du carrosse s’ouvrit, la coupant dans ses réflexions, lui proposant la seule tête familière qui lui resterait après avoir quitté son cocon temporaire. « Ma Dame, je vous souhaite la bienvenue au Palais Noir. » Anastasie posa sa main sur celle, gantée, du garde noir, et surveilla les marches en se baissant pour sortir du carrosse. Son premier pas à terre la vit immédiatement redresser le menton, embrassant d’un regard sobre le palais grandiose, un éclat dansant au fond de ses prunelles. « Voulez-vous que je vous fasse visiter le château, vos appartements ? La Reine désire aussi vous rencontrer, dès que vous le désirez. » Anastasie ne prêta d’abord par attention à l’homme, laissant son regard étudier plus longtemps la bâtisse qui ne ressemblait à rien de ce qu’elle avait pu voir jusqu’à présent. L’affreux prince de Cendrillon n’avait pas une aussi belle et digne demeure. L’orgueil la transporta, et un sourire fin se dessina sur ses lèvres. «Mes appartements, j’aimerais beaucoup les découvrir.» Sans doute était-ce l’afflux de petites gens autour d’elle, mais la rousse retrouvait le peu de manières qu’elle possédait, et surtout son ton vindicatif. Elle tourna finalement son regard vers le chien de garde, n’ayant que très peu de considération pour les autres laquais. «Allons, guidez-moi, qu’on y passe pas la nuit.» Son langage naturel revenait au galop, tandis qu’elle faisait un signe de main empressé à l’intention de l’homme. Elle se laissa ensuite guider avec la plus parfaite délectation à l’intérieur du château, puis parmi les larges corridors richement ornementés.

Anastasie n’avait jamais vu autant de richesse et de bon goût réunis, quoique la décoration fût sans doute un peu trop sombre à ses yeux. Sur le trajet jusqu’à ses appartements, elle risqua une interrogation sans se soucier de pouvoir être entendue par un autre que son interlocuteur: «D’où vient cette passion de la reine pour le noir ? Son Palais serait tellement plus beau avec un peu de couleur et de chaleur.» Elle faisait fi de la dénomination même du palais en questionnant le garde, et elle n’attendait pas de réponse réellement éclairée de sa part. Après tout, il n’était qu’un chien bien dressé, que pouvait-il savoir des goûts de la Reine? La rousse ne se fit d’ailleurs pas prier pour prononcer tout haut ce qu’elle pensait tout bas. «Enfin, je doute que vous sachiez quoique ce soit des goûts de votre maîtresse. Elle ordonne et vous exécutez, n’est-ce pas ?» Anastasie accéléra le pas pour se placer à la hauteur de l’homme. Elle se contrefichait à nouveau de pouvoir être vue ou entendue, brisant toutes les règles de bienséance qui ne permettaient pas à une jeune fille de son rang de marcher ainsi directement aux côtés d’un larbin et de lui faire la conversation. Mais elle était trop curieuse pour prendre en compte des préceptes dont elle ignorait tout. Elle tourna son regard le plus malicieux vers le chien de garde, ses lèvres s’étirant, preuve de l’excitation qui l’étreignait. «Faites-vous vraiment tout ce qu’elle vous ordonne ? Imaginons, par exemple, que je dise une chose qui ne lui plaise pas, et qu’elle vous donne l’ordre de me faire disparaître. Vous le feriez, sans poser de question ?» Ce n’était que purement hypothétique, car Anastasie doutait que la reine puisse en arriver à de telles extrémités, supposant qu’elle aurait d’autres manières de la corriger ou de la contraindre, le cas échéant. Mais la question lui brûlait les lèvres, et elle était réellement ivre de curiosité pour cette bête étrange qu’était le garde. Elle cherchait également à savoir ce qu’il pensait de sa charge actuelle, même si elle n’oserait jamais le formuler aussi ouvertement, toute irrespectueuse qu’elle soit.
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyDim 24 Mar - 20:19


Marcus était rentré chez lui, ou tout du moins, à ce qui y ressemblait. Depuis les années où il était au service de la Reine et du Roi, Leopold dans un passé encore plus éloigné, Marcus avait fini par associé le Palais Noir comme étant son chez lui. Il résidant dans les chambres réservées aux gardes, ne possédait aucune demeure et très peu de biens personnels. Etre logé et blanchis était une bien grande chance dans le monde des contes. Il jouissait de tout ce qu’un honnête homme –keuf- avait besoin. De fait, oui, il se permettait de se sentir à sa place dans le brouhaha de la vie active du château. Le soldat éloigna ses pensées bien vite, alors qu’il sentait le contact de la main de la main de l’invitée royale. Il releva à peine les yeux vers elle, l’aidant à sortir du carrosse avec aisance. Il détailla la réaction de la cadette des Trémaine, s’étonnant de voir qu’elle faisait preuve d’un peu plus de contenance que lorsqu’elle était dans son domaine. Il eut l’espoir que la rousse se présenta comme moins exubérante une fois qu’elle n’était plus dans un lieu familier. Marcus se trompa, il le comprit quand elle le poussa à se dépêcher pour la mener jusqu’à ses appartements. Il retint un mince sourire, baissant la tête en signe d’obéissance. Il ouvrit la marche, tranchant à travers le groupe de serviteurs qui se pressaient pour récupérer les biens d’Anastasie de Trémaine. Chaque homme, chaque femme y allait de sa petite révérence au passage de la demoiselle, lui offrant le respect qui lui était dû.

Marcus, suivit par la jeune femme issue de la noblesse, parcourut les grands couloirs du palais. La question de la fille de Trémaine lui fit ralentir l’allure, alors qu’il tourna légèrement la tête pour l’avoir dans son champ de vue. Je doute que vous sachiez quoique ce soit des goûts de votre maîtresse. La supposition hypocrite ne manqua pas de tomber, le garde serrant ses doigts sur ses gants, accusant l’hypothèse d’une petite grimace. Qui était-elle donc pour s’avancer sur ce sujet ? Il servait la famille royale bien avant que la rousse ne soit venue au monde. Anastasie de Trémaine ignorait donc tout de l’impératif d’avoir des serviteurs loyaux, il en allait de la base de la sécurité de son Altesse. Marcus s’était arrêté, ne s’offusquant plus aux convenances que la demoiselle brisait les unes après les autres en se mettant à sa hauteur. « Le noir est la couleur favorite de la Reine. » Il représentait le deuil constant de la Souveraine face à la perte de Daniel. Mais ceci ne méritait pas d’être dévoilé aux oreilles trop curieuses.

Le chef de meute continua de son ton qui se voulait neutre, mais qui trahissait l’opinion qu’il avait sur les suppositions de la demoiselle. « Il représente aussi la magie qu’elle pratique. Il est de notre devoir, à tous, en tant que serviteurs, de connaitre les gouts de la Reine, ses préférences, ainsi nous pouvons la servir au mieux sans qu’elle n’ait besoin de nous rappeler à l’ordre à chaque fois. » Marcus était l’un des premiers à connaitre les pires secrets de la Reine. Il ne s’en vantait pas. Il n’en parlait pas. Le passé sombre de son Altesse avait été un fardeau à garder, au début des révélations toutes plus difficiles les unes que les autres, car elles mettaient en avant les tromperies de la Reine. C’était pour cette raison que les serviteurs les plus loyaux étaient les meilleurs : ils ne tromperaient jamais leur Reine. Si le soldat faisait peu du cas de l’ignorance de la cadette de Trémaine, au moins avait-il la prévenance d’en apprendre un peu plus à l’invitée royale. S’il ne pouvait lui faire aucune remarque, il ne doutait pas que la Reine soit intransigeante en présence d’Anastasie de Trémaine. « Si vous restez assez longtemps au château, vos serviteurs pourront répondre à vos attentes avant que vous ne les formuliez. » Autrement dit, les petites mains du château connaitraient mieux la fille de Trémaine qu’elle-même d’ici quelques mois.

Marcus reprit sa marche à une allure plus modérée, espérant en avoir assez avec les questions, ce qui n’était pas au goût d’Anastasie qui se laissa aller à des rêveries qui firent sourire finement le soldat à l’idée de pouvoir se débarrasser de la cadette des Trémaines. L’image était plus que charmante. « J’obéis à toutes les demande de son Altesse. Et si dans l’hypothèse où vous vous attireriez ses foudres, je n’aurais pas d’autre choix que de vous tuer, sans me poser la moindre question, en effet. » Il avait repris son ton froid et distant pour éviter toute mésinterprétation de la part de l’invitée royale. Il posa ses mains sur sa ceinture, prenant le soin de choisir de regarder Anastasie de Tréamaine pour la première fois, véritablement, dans les yeux, depuis leur rencontre. « Vous avez certainement de l’autorité sur moi et les autres gens du château. Mais la Reine est au-dessus de vous. Dans un choix d’allégeance, je me tournerai vers la Reine, sans la moindre hésitation. Ne perdez pas ceci de vue, ma Dame. » Il était fini le temps de jouer et de badauder pour la fille issue de la noblesse. Il était important qu’elle se rende compte de l’implication de sa visite. Elle n’était pas là pour agrémenter la vie au château – qui était déjà assez mouvementé comme ça. La Reine avait des projets pour elle, qui viendraient en temps et en heure. Et Marcus, aussi simplement qu’il était sorti des convenances et de son carcan de règles, retourna dans son rôle de guide.

Les appartements étaient au bout du couloir et il ne fallut pas long au binôme pour arriver. Marcus ouvrit en grand les portes, dévoilant de somptueux appartements, qui ne manqueraient pas de plaire à la cadette de Trémaine. « Ces pièces sont destinées à votre usage personnel. Deux serviteurs seront également à votre service tout au long de votre séjour. Vos bagages ne tarderont pas à arriver. » Le garde se plaça dans un coin, permettant à la jeune femme d’apprécier parfaitement la vue de ce qui serait son nouveau chez-elle pour un certain temps. « Vous êtes libre d’en disposer comme il vous sied. » D’ailleurs, les affaires privées d’Anastasie de Trémaine arrivaient déjà, porté par un petit cortège de gardes. Ils s’inclinèrent tous et partirent comme un seul homme. Deux femmes, dans la fleur de l’âge, restèrent, s’inclinant modestement devant la noble dame. « Et voici celles qui seront dédiées à vos soins. » Il les plaignait intérieurement. Lui n’avait dû s’accommoder de la présence de la rousse que quelques heures. Les pauvres, elles, devraient la supporter pour des semaines.

Le soleil déclinait de plus en plus, envoyant ses derniers rayons orangés à travers la baie vitrée des appartements. Il n’était pas question de perdre plus de temps que cela, ainsi jugea-t-il bon de rappeler le dernier but de la soirée. « Une fois que vous aurez fait le tour de vos appartements, je vous amènerai à la Reine, si vous le voulez bien. » La formule de politesse n’était là que pour la forme, il ne lui laisserait pas réellement le choix.


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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyLun 25 Mar - 17:09


Le garde s’arrêta un peu brusquement, obligeant Anastasie à se stopper nette pour éviter de le percuter. « Le noir est la couleur favorite de la Reine. » Anastasie ne fit pas de commentaire, mais un sourire fin s’intronisa sur ses lèvres. Le noir donnait une certaine prestance à Regina, elle rehaussait admirablement son comportement diabolique. La rousse aurait aimé avoir ce cœur sombre, mais à défaut de l’avoir, elle avait opté pour le rose, la couleur qui lui allait sans doute le moins au teint, mais qui lui plaisait, tout simplement. « Il représente aussi la magie qu’elle pratique. Il est de notre devoir, à tous, en tant que serviteurs, de connaitre les gouts de la Reine, ses préférences, ainsi nous pouvons la servir au mieux sans qu’elle n’ait besoin de nous rappeler à l’ordre à chaque fois. » Un peu plus, et elle aurait craint de se faire mordre. Elle ne chercha pas à dissimuler ses états-d ’âme, échappant un rire cristallin qui ne convenait pas à son timbre. «Wouaf! Que ce doit être pratique d’avoir des chiens si dévoués et fidèles.» Une lueur acerbe dansait au fond de ses yeux, mais son visage dénotait simplement son admiration pour l’altesse qui avait réussi à dresser si bien ses domestiques et autres chiens de garde. Anastasie ne pensait pas avoir le charisme nécessaire à une telle tâche, mais le garde la rassura instantanément, à croire qu’il devinait ses pensées. « Si vous restez assez longtemps au château, vos serviteurs pourront répondre à vos attentes avant que vous ne les formuliez. » L’idée était charmante, et Anastasie la laissa la bercer tandis que le garde reprenait sa marche.

Elle le suivit modestement, avant de se placer à sa hauteur, afin de lui présenter une interrogation qui la chiffonnait. « J’obéis à toutes les demande de son Altesse. Et si dans l’hypothèse où vous vous attireriez ses foudres, je n’aurais pas d’autre choix que de vous tuer, sans me poser la moindre question, en effet. » Charmant. Les lèvres d’Anastasie se tordirent dans une moue déconcertée. Et choisissant le moment où elle était le moins à l’aise, le garde se permit de la regarder droit dans les yeux en ajoutant : « Vous avez certainement de l’autorité sur moi et les autres gens du château. Mais la Reine est au-dessus de vous. Dans un choix d’allégeance, je me tournerai vers la Reine, sans la moindre hésitation. Ne perdez pas ceci de vue, ma Dame. » Elle arqua un sourcil. Elle ne s’attendait pas à passer avant la Reine, mais elle aurait apprécié de savoir que le seul visage qui lui semblait désormais familier n’était pas si prompt à lui planter un couteau dans le dos. Que ce sort était cruel, à bien y réfléchir. Ses yeux se fixèrent sur un point indéfini de son champ de vision, et elle se surprit à énoncer : « Il vaut mieux que je lui plaise, en ce cas.» Un vague sourire flotta sur ses lèvres, sans joie, prouvant que la réalité venait enfin de le percuter, chatouillant les fibres sensibles de son cerveau.

Le garde ouvrit les portes des appartements d’Anastasie, qu’ils gagnèrent sans doute un peu vite au goût de la rousse. Il la précéda pour mieux se répandre en convenance. « Ces pièces sont destinées à votre usage personnel. Deux serviteurs seront également à votre service tout au long de votre séjour. Vos bagages ne tarderont pas à arriver. » Le garde avait cessé de l’inquiéter, et tandis qu’elle avançait lentement dans le petit salon au centre de ses appartements, ses yeux brillèrent et passèrent de bibelots en meubles, de tentures en dorures. Tout était magnifique, et bien plus chaleureux que le reste des lieux. Regina semblait vouloir qu’elle se plaise au mieux dans son vaste Palais. Anastasie ne put retenir un sourire plein d’orgueil à cette pensée. Le garde s’exprima à nouveau, mais elle ne l’écouta pas, remarquant à peine les sous-fifres qui arrivaient en transportant ses bagages. En revanche, son attention n’échappa pas aux deux femmes qui se présentèrent à ses côtés, et lui firent des révérences de rigueur. La rousse promena son regard clair sur elles, passant de l’une à l’autre avec une hauteur désespérante dont elle était très fière. « Et voici celles qui seront dédiées à vos soins. » Anastasie ne se laissa pas aller à un sourire carnassier, même si l’idée était bien là. Deux domestiques pour elle seule ! La Reine devait avoir compris à quel point l’épisode Cendrillon l’avait traumatisée, et s’appliquait à le lui faire oublier.

« Une fois que vous aurez fait le tour de vos appartements, je vous amènerai à la Reine, si vous le voulez bien. » Anastasie lui accorda un bref regard, avant de déambuler dans son nouveau repère. La chambre à coucher attira particulièrement son attention, et elle s’y isola avec une domestique qui avait réussi à s’engouffrer à sa suite avant qu’elle ne referme la porte. La femme commença bien vite à ranger les vêtements de sa maîtresse dans une large buanderie. Anastasie l’observa un moment, émerveillée par le luxe et la facilité de sa nouvelle vie. Parviendrait-elle seulement à quitter les lieux lorsque le temps serait venu ? Elle s’assit tranquillement sur le lit. Constatant le confort qu'il procurait à son noble postérieur , elle s’allongea, permettant enfin à ses articulations de se détendre et à ses muscle de se relaxer. Le voyage avait été plus éprouvant qu’elle ne le soupçonnait. Et elle ferma un instant les yeux.

Elle fut extirpée en sursaut du sommeil dans lequel elle avait glissé par l’une de ses servantes. « Ma Dame, réveillez-vous, le garde s’impatiente, apparemment vous êtes attendu par la Reine. » Elle se redressa, légèrement comateuse. Elle passa une main dans ses cheveux et bailla à s’en décrocher la mâchoire. La femme lui adressa un regard compréhensif, mais insista néanmoins en l’aidant à se lever. Elle se précipita jusqu’à sa commode et profita de la lenteur d’Anastasie pour lui brosser délicatement les cheveux. La rousse s’arrêta nette pour la laisser faire. Elle ne trouva même pas le courage de se plaindre lorsqu’un nœud récalcitrant passa sous les pointes de la brosse, véritable arme entre les mains de la domestique. Elle lui fit signe lorsqu’elle eut fini, avant de se parer d’un sourire bienveillant. Anastasie alla donc jusqu’à la porte, mais s’arrêta in extremis, patientant dans l’idée que la femme pouvait également lui ouvrir. L’autre comprit le message et s’empressa de s’exécuter, faisant naître un sourire satisfait sur les lèvres de la rousse. La fille de Trémaine rejoignit finalement le garde dans le petit salon, ne prenant pas la peine de s’excuser ou de lui fournir la moindre explication.

«Je suis prête à voir la Reine.» Anastasie se faisait déjà aux distinctions dues à son rang. Elle laissa l’homme la précéder, sans se soucier des opinions qu’il se garderait de toute façon d’exprimer. Les appartements de Regina n’étaient pas très loin de ceux qu’elle avait gracieusement accordés à son invitée. Anastasie suivit le garde, sans proférer le moindre mot durant ce nouveau et bref trajet. Ce ne fut qu’une fois arrivée à la porte qu’elle devança le garde, posant sa main sur son avant-bras pour suspendre son geste alors qu’il s’apprêtait à ouvrir. Elle riva ses prunelles acidulées dans celles, bien plus sombres, du garde, murmurant avec délectation : « Vous croyez qu’elle va vous en vouloir d’arriver si tardivement ? J’espère que vous êtes prêt à lui lécher les bottes comme le cabot que vous êtes. » Un sourire trop innocent et impropre à son ton vint clore son intervention, et elle se recula, permettant à l’homme de l’annoncer comme il se devait.
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyJeu 28 Mar - 12:08


Marcus regarda la demoiselle de Trémaine s’engouffrer dans la chambre à coucher. Il ne bougea pas, ne jugeant pas nécessaire de la suivre, et surtout très mal poli s’il l’avait fait. L’invitée ne pouvait aller très loin, cependant, il ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne autant de temps. Ainsi, quand la silhouette disparaissait tout juste derrière les grandes portes, Marcus en profita pour prendre une posture moins rigide, faisant rouler ses épaules pour détendre ses muscles. Il ne s’était pas encore changé et le sang poissait ses vêtements, ce qui resterait le cas jusqu’à ce que la Reine lui autorise à prendre congé. L’odeur ne l’incommodait plus. La texture non plus. Les occupants du palais, ceux qui servaient la Souveraine s’étaient tous habitués aux horreurs et à la violence que la magie attirait. Il n’était pas rare de voir les soldats revenir, couverts de sang, blessés, ou pire encore. Les servantes s’y étaient habituées, s’improvisant au rôle d’infirmière quand cela était nécessaire. Pour eux, la vie luxueuse du palais ne leur était pas destinée. Ils n’étaient que des éléments de décoration, des éléments facilement oubliables, tout comme Anastasie de Trémaine semblait avoir oublié la visite royale.

L’impatience commença à monter chez le soldat, particulièrement quand un de ses hommes vint lui rappeler que la Reine les attendaient, très certainement. Il envoya la deuxième bonne voir après la fille issue de la noblesse. S’il ne s’étrangla pas en apprenant que la demoiselle faisait une sieste, un serra un peu plus sa mâchoire, se promettant qu’il ferait tout, tout pour être loin d’Anastasie lors de son séjour prolongé au palais. Il n’était pas un baby-sitter, il n’avait jamais été formé à ce genre d’attente délicate en attendant de voir des progrès. Il avait été éduqué à l’idéologie ‘marche ou crève’ et malheureusement, il semblerait qu’il ne soit pas plus doué pour transmettre des leçons. Quoiqu’il en soit, son rôle était d’assuré la sécurité de la Reine et de lui obéir. Il ne doutait pas qu’une flopée de professeurs particuliers avait été engagée. Ou tout du moins, il l’espérait, car la rousse en avait grandement besoin.

Finalement, la cadette de Trémaine arriva. Marcus l’accueillit avec un regard noir, qu’il adressa à sa clavicule au lieu de ses yeux. Il hocha lentement la tête quand elle lui confirma qu’ils pouvaient y aller. Le plus vite serait le mieux, certainement. Il ouvrit la marche, prenant grand soin de ne pas presser le pas sous son agacement, s’assurant que la demoiselle suivait bien. Il profita du silence, pour le peu qu’il dura, adressant des regards aux quelques gens du palais qui s’afféraient à allumer les chandelles à et préparer le château pour la nuit. Ils arrivèrent devant les appartements royaux et alors qu’il fut prêt à annoncer sa venue, une main, toujours la même, celle de cette ignorante des codes, se porta sur son bras. Marcus, comme à sa non-habitude de cette proximité par une demoiselle du rang d’Anastasie de Trémaine, se figea, alors qu’il se forçait à regarder le pan en bois, juste devant lui, pour ne pas poser ses yeux emplis du désaccord le plus total.

Marcus serra les dents. Son dos se tendit, alors qu’il faisait un effort pour ne pas divulguer le fond de sa pensée, qui se résumerait à quelques insultes qui lui auraient très certainement valu de perdre sa langue. Il expira lentement. « Ma Dame, je ne fais que vous obéir. Si nous sommes trop tard au goût de la Reine, il n’en sera rien de mon fait, mais bien du vôtre. » Autant remettre les pendules à l’heure. Il ne pouvait forcer la fille de Trémaine à rejoindre la Vilaine Reine, si celle-ci dormait. Le soldat savait que Regina était au courant de tout ce qu’il se passait dans le château. Et s’il devait recevoir une punition, il l’accepterait sans broncher, même si cela l’horripilait rien que d’y songer.

Marcus frappa deux coups succincts sur la large porte en bois, avant de l’ouvrir. Il tint la porte à Anastasie de Trémaine, fermant derrière elle une fois qu’elle fut passée. Il retrouvait ce lieu auquel il était devenu familier avec les années, reconnaissant les goûts de sa maitresse dans la décoration, dans l’odeur, la lumière… Il ne vit pas la Reine dans l’immédiat, ce qui ne l’empêcha pas d’avancer modestement dans les appartements royaux, posant un genou à terre, se positionnant dans une révérence stricte et appliquée. « Ma Reine, voici Anastasie de Trémaine. » Il ne donna aucune indication à la jeune fille, il ne lui avait pas pris de la briefé, ni de lui proposer un conseil ou deux. Puisqu’elle était une dame du monde, elle se devait de connaitre le comportement à appliquer en cas de présence de la plus haute figure du royaume. Pour lui, son rôle d’accompagnateur s’arrêterait bientôt, laissant tout le plaisir à Anastasie de découvrir sa nouvelle vie.
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyVen 29 Mar - 21:34


L'impatience se lisait dans les gestes et le visage sévère de la Reine. Ils étaient en retard, et ils se permettaient de la faire attendre. Comment osaient-ils ? Quelle manque de convenance pour la jeune Anastasie qui arrivait tout juste au palais. Elle n'avait même pas fait ses débuts aux côtés de la souveraine que déjà elle se permettait des écarts. Quel toupet ! Mais Regina devait faire preuve d'indulgence avec elle. Elle ne recevait que rarement de la visite et se sentait bien seule dans cet immense palais. Elle avait réussi à négocier avec les Tremaine qu'une de leurs filles vienne vivre avec elle, c'était déjà pas mal. Elle fondait d'ailleurs beaucoup d'espoirs en cette jeune fille. Elle comptait bien lui inculquer ses valeurs pour en faire la parfaite fille qu'elle aurait tant voulu avoir...

Seulement parfaite signifiait avant tout ponctuelle, et c'était déjà mal parti de ce côté-là ! Pourtant, elle avait envoyé Marcus, son plus fidèle garde pour l'escorter... Mais qu'est-ce qui pouvait les retarder à ce point ? Ne cachant pas son impatience, la Reine tapotait machinalement son genou du bout d'un éventail qu'elle avait l'habitude de ranger sur son petit secrétaire.


Soudain, des coups se firent entendre sur la porte de bois, qui ne tarda pas à s'ouvrir. Marcus se montra, suivi de la jeune Anastasie. Le garde présenta les deux femmes, mais Regina le coupa dans ses paroles pour aussitôt s'enquérir de la cause de leur retard.

"Je sais parfaitement qui elle est, Marcus ! En revanche, j'aimerais bien savoir ce qui vous est arrivé pour que vous mettiez autant de temps à revenir ! Dois-je vous rappeler la confiance exceptionnelle que j'ai placée en vous en vous confiant de telles missions ?"

La Reine ne ratait pas une occasion de s'en prendre à ses gardes. A vrai dire, elle adorait ça. Premièrement, parce qu'elle pouvait se permettre de leur critiquer tout et n'importe quoi. Et deuxièmement parce qu'ils s'osaient jamais répondre par respect de la hiérarchie. C'était très amusant de les voir se vexer mais de constater qu'ils se forçaient à ravaler leur colère pour se focaliser sur leur dévotion. Si les hommes étaient des êtres faibles en général, la garde royale en était un bel exemple.

S'éclaircissant la gorge, Regina ne resta pas plus longtemps devant Marcus et s'avança en direction d'Anastasie pour la saluer. La jeune femme était belle et joliment habillée. On pouvait facilement voir qu'elle était issue d'une famille aisée. En revanche, sans que la Reine ne puisse comprendre pourquoi, elle avait l'air d'être exténuée. Etait-elle souffrante ?


"Ma chère, je vous souhaite la bienvenue ! Pardonnez-moi pour cette petite querelle avec Marcus mais je ne souffre aucun retard de la part de mon personnel..."

Elle afficha un sourire plus chaleureux et accueillant. Elle était ravie de recevoir cette jeune fille dans son château. Elle qui ressentait cette solitude depuis des années, elle était contente de pouvoir enfin avoir quelqu'un qu'elle était susceptible d'apprécier sous son toit.

"J'espère que vous avez fait un bon voyage ! Marcusl vous a montrée vos appartements ? Ou bien manque-t-il à tous ses devoirs aujourd'hui ?"

En prononçant ces derniers mots, elle adressa un regard noir au garde pour exprimer son mécontentement, telle un maître qui chercherait à dresser son chien.
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyLun 1 Avr - 17:38


L’effet que souhaitait obtenir Anastasie n’était pas parfait, dans la mesure où le garde continuait à se cacher derrière les convenances. Néanmoins, elle devina à son soupir et à ses mots, qu’elle avait suffisamment réussi à l’agacer, sans mentionner l’épisode de la sieste qu’elle venait de lui faire endurer. « Ma Dame, je ne fais que vous obéir. Si nous sommes trop tard au goût de la Reine, il n’en sera rien de mon fait, mais bien du vôtre. » Elle ne répliqua pas, conservant néanmoins à l’esprit l’allusion de l’homme. Ce dernier n’insista cependant pas, frappant deux coups à la porte avant d’ouvrir et de laisser entrer la jeune fille. Lui-même pénétra à sa suite, et après quelques modestes pas à l’intérieur des appartements royaux, il se mettait déjà à genou. Anastasie tenta de cacher son amusement, tandis que son regard se posait respectueusement sur la Reine. « Ma Reine, voici Anastasie de Trémaine. » Elle fit une brève révérence, baissant le regard en signe de distinction. Elle ne s’aplatit néanmoins pas autant que pouvait le faire le garde, se remémorant la visite de Regina chez les Trémaine. Si elle avait voulu faire preuve de davantage de respect, quoiqu’il en soit, la Reine ne lui en laissa pas l’occasion.

« Je sais parfaitement qui elle est, Marcus ! » La voix sèche de Regina figea le visage d’Anastasie, qui réalisait enfin que le chien de la reine avait un nom. « En revanche, j'aimerais bien savoir ce qui vous est arrivé pour que vous mettiez autant de temps à revenir ! Dois-je vous rappeler la confiance exceptionnelle que j'ai placée en vous en vous confiant de telles missions ? » La rousse se retint de sourire, ne souhaitant pas donner l’impression à la Reine de commenter silencieusement ses propos. Le regard qu’elle posait néanmoins sur elle était désormais plein d’admiration. La reine choisit l’instant où l’intérêt d’Anastasie était à son paroxysme pour s’approcher d’elle. « Ma chère, je vous souhaite la bienvenue ! Pardonnez-moi pour cette petite querelle avec Marcus mais je ne souffre aucun retard de la part de mon personnel... » Anastasie hocha distraitement la tête, une expression très compréhensive accrochée au visage. Comment pouvait-elle reprocher à la reine de remettre un chien à sa place ? Elle était plutôt tentée de la congratuler, et de la supplier de lui inculquer immédiatement cet autoritarisme hors du commun. Au sourire chaleureux de sa majesté, la jeune Trémaine se contenta d’un mince sourire. Elle était encore intimidée par ces lieux et tous ses visages étrangers. Mais Regina semblait décidée à la mettre à l'aise. « J'espère que vous avez fait un bon voyage ! Marcus vous a montré vos appartements ? Ou bien manque-t-il à tous ses devoirs aujourd'hui ? » Le regard noir de la Reine envers son obligé fit étrangement vibrer Anastasie. Ce genre de piques acerbes saupoudrées de regards hautains lui rappelait la maison.

« Le voyage fut plus mouvementé que je ne m’y attendais.» Elle jeta un coup d’œil dédaigneux vers ledit Marcus, en ajoutant en découpant distinctement ses mots: « Votre chien de garde a très bien accompli sa tâche, ma Reine.» Son regard se reporta vers la femme à l’allure sévère et tellement impressionnante pour une ingénue de la trempe d’Anastasie. « Vous l’avez très bien dressé.» Elle sourit, parfaitement fascinée par celle qui lui faisait face. Elle se mordit un instant la langue, pour ne pas en dire plus, mais la retenue que l’on pouvait obtenir par une réflexion sensée n’était définitivement pas faite pour elle. Et ce fut plus fort qu’elle, il fallut qu’elle ajoute : «Si je pouvais avoir un garde aussi fidèle et dénué de libre arbitre, j’en serais très fière.» Elle fit une très légère révérence, songeant qu’elle avait peut-être été trop loin. Baissant les yeux, elle s’enquit d’ajouter : « Loin de moi l’idée d’accaparer le résultat de votre labeur. J’aimerais simplement que vous m’appreniez à saper ainsi la personnalité d’un homme.» A nouveau, son regard revint sur la Reine, et elle lui offrit un sourire simple et fin, d’où filtrait une avidité sans fard.
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyMer 3 Avr - 21:05


Marcus remarqua la tension présente dans la pièce avant d’en être la cible. La Reine était excédée et s’il avait plu au soldat de reporter la faute de leur retard sur Anastasie de Trémaine, il ne put le faire, conscient qu’il signerait ici son arrêt de mort. Il se contenta donc de baisser les yeux vers le sol et de pencher la tête, faisant preuve de la solennité la plus complète. Si la Reine décidait qu’il était seul coupable, il endosserait ce rôle – qui était-il pour mettre sa parole en doute ? Elle lui rappela l’extrême honneur qu’elle lui avait fait, en lui confiant cette mission. Parfois, la notion de confiance et de ce que l’on gagnait en l’acquérant était assez floue aux yeux du chien de garde. Il n’avait fait que s’occuper d’une demoiselle issue de la noblesse, qui se révélait être un parfait fardeau. Même si il eut un peu de sympathie pour la rousse, leur dernier échange avait tout balayé. Il ne prit pas en considération qu’il serait la seule figure familière qu’il lui serait donné de voir, parce qu’il ne considérait pas la jeune fille comme lui était familière. Tout au plus, elle lui était hostile. Il ne pourrait jamais faire preuve de considération, de manière spontanée, ni pour la beauté du geste.

Ainsi le garde, tout en se relevant lentement, s’exprima calmement. « Non ma Reine, je vous présente mes excuses. » Il évita un ‘cela ne se reproduira plus’ certain qu’il n’aurait pas été capable de retenir le ton mauvais destiné à la cadette de Trémaine. Il recula d’un pas, se soustrayant à l’attention, laissant les dames de la haute société dans une sphère qui leur était réservée. Il resta pourtant très attentif, ne manquant pas la remarque sur le retard, en espérant qu’Anastasie de Trémaine en tire une leçon et qu’elle ne trouva pas là une occasion de poser de nombreux problèmes au personnel du château. Le spéctacle ne manquait pas de plaire à l’invitée, Marcus ne pouvait pas le rater. Il se contenta de serre ses mains dans son dos, son regard fixant un point invisible, sans qu’il ne perdit de vue les deux femmes. Puisqu’il fut bien rôdé, il ne se sentit plus atteint par la dernière pique à son encontre, se complaisant dans sa soudaine figure d’objet de décoration. Parfois valait-il mieux se taire que de se faire remarquer. L’occasion était parfaitement choisie pour montrer ce qu’il savait faire : rester dans un coin, discret et silencieux.

Anastasie de Trémaine faisait preuve d’un comportement qu’il n’avait pas encore vraiment eu l’occasion d’observer. Elle faisait preuve d’un semblant de savoir vivre. Comme quoi, elle n’avait pas passé les dix-sept années de sa vie à n’être qu’une peste, elle avait appris à faire une révérence, qui aux yeux de Marcus manqua de grâce – mais une fois encore, qui était-il pour juger ? Malheureusement pour lui, la jeune femme n’avait rien perdu de sa verve et de son venin. Il capta son regard noir, les traits du garde se fermant un peu plus, le visage serré par un sérieux qui s’approchait plus d’une expression sévère qu’autre chose. Vraisemblablement, il serait considéré comme un chien jusqu’à la fin du séjour de la fille de Trémaine. Devrait-il aussi apprendre à aboyer pour satisfaire les désirs de la dame ? Il espérait que non. Il y avait certaines limites qu’il ne pourrait dépasser. Se réduire au rôle d’animal pour la simple satisfaction d’une enfant gâtée détruirait toute son indulgence. Si je pouvais avoir un garde aussi fidèle et dénué de libre arbitre, j’en serais très fière. Le soldat tiqua à ses paroles, ses yeux se posèrent sur la rousse.

Un mauvais pressentiment lui parcourut les veines, alors qu’il priait pour avoir mal entendu, pour avoir mal compris. Il aurait une pensée pour la pauvre personne qui serait sous ses ordres, en espérant très fort que ça ne soit pas lui. Il ne bronchait pas aux remarques de la Reine car c’était plus une histoire de fidélité aveugle qui s’était instaurée chez lui et que bien qu’elle criait comme bon lui semblait sur ses serviteurs, Marcus s’était attaché à la Souveraine, d’une certaine manière. Il doutait pouvoir ne jamais s’attacher à Anastasie de Trémaine. Et quand bien même il ne serait pas voué à cette tâche, il soupçonnait la jeune femme de se lancer dans la méchanceté gratuite. Il l’avait vue à l’œuvre. Ce n’était pas un enfant pure comme l’avait été Blanche Neige. Loin de là, loin de là… Quand Anastasie de Trémaine se rattrapa sur ses propos, qui pouvaient être mal interprétés, il fronça les sourcils pour lui-même, une fraction de seconde. Pourtant, la réponse était toute trouvée. Pour saper la personnalité d’un homme, il lui suffirait de jouer de la flute traversière assez longtemps, et de se comporter comme elle le faisait tous les jours. Elle aurait raison de la personne la plus saine d’esprit.
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptyMar 9 Avr - 0:22


Le courroux de la Reine se radoucit alors que Marcus s'empressait de présenter ses excuses à sa souveraine. Il faut dire que les retards n'étaient pas vraiment dans les habitudes du garde, et c'était une de ses valeurs qui faisait qu'elle l'appréciait particulièrement par rapport aux autres habitants du château. Néanmoins, ne voulant pas perdre du temps à sermonner son personnel pour préférer s'intéresser à la nouvelle venue, Regina préféra en rester là et se contenta de regarder froidement le garde en déraidissant petit à petit son visage, afin qu'il comprenne que l'incident était clos et qu'il pouvait reprendre ses fonctions là où ils les avaient laissées. C'est d'ailleurs ce qu'il fit en allant se poster tel un pilier de marbre, les bras repliés dans le dos. Si Marcus plaisait autant à la Reine, c'est qu'il avait cette double faculté d'être docile et intelligent. Des caractéristiques qu'il était difficile de trouver simultanément chez bien des sujets du Royaume.

Anastasie se présenta à son tour, et la Reine fut bien surprise par son discours. La jeune fille était bien mieux que ce que Regina avait pu espérer. Elle qui pensait qu'elle allait encore accueillir l'une de ces frêles gamines timides et craintives, il n'en était rien cette fois-ci. Son visage finit de se dérider complètement alors qu'elle écoutait en de délectant des paroles osées et amusantes de la rousse. Celui-ci afficha même un léger rictus. Un soulagement peut-être ? C'était fort probable. Pour la première fois depuis qu'elle était au pouvoir, les premiers pas d'une pupille au palais venaient presque confirmer qu'il s'agissait là d'une perle rare.


"Ne vous en faîtes pas ! Il me plaît de partager mes oeuvres et mon personnel à une personne telle que vous qui sait en juger la valeur !"

En disant ces mots, elle regarda furtivement Marcus, qui se tenait toujours dans sa position de garde, sans ciller, bien qu'on parlait de lui. Bien sûr, Regina n'était pas dupe. Elle savait pertinemment que, bien qu'il ne montrait aucune réaction, le garde entendait chaque parole prononcée. Mais voilà que sa docilité reprenait le dessus et le maintenait dans cette stature soumise, quand bien même tout s'écroulerait autour de lui. C'était un spectacle agréable à regarder. Décidément, cette journée commençait bien !

"Si vous le souhaitez, je pourrai vous le prêter de temps à autre... Il est très utile pour plein de choses. Et nul besoin de le ménager ni de s'en occuper ! N'est-ce pas parfait ?"

Le rictus de la Reine s'était maintenant changé en un grand sourire amical. Le bonheur d'avoir une nouvelle complice à ses côtés sans doute. Une joie sans doute partagée au vu des regards de la jeune fille qui semblait confiante et contente d'être en ces lieux.

"Ma chère, pour vous souhaiter la bienvenue, j'aimerais vous convier à un dîner en votre honneur ce soir..."

Spoiler:

Quittant un instant Anastasie pour se diriger vers sa penderie personnelle, elle en sortit une grande robe rouge aux reflets scintillants à la lueur des bougies suspendues au mur. La pièce de tissu était admirablement ouvragée. Pas un seul faux pli, ni un seul accroc. Elle était parfaitement adaptée à la morphologie de la jeune fille. La Reine s'avança à nouveau vers elle et lui tendit la robe avec un petit sourire affectueux.

"J'aimerais vous offrir ceci en guise de cadeau de bienvenue..."

Regina observa le visage d'Anastasie, attentive à sa réaction, espérant que la robe allait lui plaire. C'est bizarre, c'était bien la première fois qu'elle se souciait que quelqu'un aime ses cadeaux. D'habitude, elle n'avait que faire de la satisfaction de ses sujets. Peut-être la présence de cette pupille audacieuse mais attachante réveillait-elle des sentiments nouveaux chez la souveraine ?
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MessageSujet: Re: you are not a princess ▬ Harley   you are not a princess ▬ Harley - Page 2 EmptySam 20 Avr - 14:54


Les pensées d’Anastasie s’affolaient. Elle avait le sentiment d’être à la fois plus sûre d’elle-même que jamais, tout en étant profondément impressionnée. Elle n’aurait pas osé prétendre que la Reine était son idole, mais ça n’en était pas loin. Anastasie avait toujours rêvé de vivre dans un tel palais en compagnie d’une dame de sa qualité. En l’invitant dans son monde, si la Reine répondait à ses propres intérêts, elle n’aurait pas pu combler davantage ceux de la cadette de Trémaine. Anastasie était loin d’être dans son élément, et pourtant elle se sentait déjà chez elle. Le regard courroucé que sa Majesté posa sur son garde en s’exprimant piqua encore davantage l’admiration de la plus jeune. « Ne vous en faîtes pas ! Il me plaît de partager mes œuvres et mon personnel à une personne telle que vous qui sait en juger la valeur ! » Un frisson exquis remonta contre la colonne de la rousse, qui se para d’un sourire flatté. « Si vous le souhaitez, je pourrai vous le prêter de temps à autre... Il est très utile pour plein de choses. Et nul besoin de le ménager ni de s'en occuper ! N'est-ce pas parfait ? » Aux paroles et au sourire avenant de la Reine, Anastasie répondit par un petit rire hypocrite. La demoiselle était loin d’être hypocrite envers la souveraine, mais ses éclats de rire furent sans doute un brin trop vifs et piquants pour être parfaitement naturels.

Relevant sensiblement le menton, l’air arrogant digne d’une fille de Trémaine, Anastasie ne perdit pas un instant pour accepter l’offre de la Reine. «C’est vraiment parfait, Majestée. Je serais ravie de le malmener, en espérant un jour parvenir à votre niveau.» Elle eut un grand sourire flatteur, et fit une légère révérence pour marquer davantage sa gratitude. Après quoi elle glissa un œil vers Marcus, s’obstinant à le fixer droit dans les yeux, tout en sachant qu’il ne lui ferait pas l’affront de soutenir son regard. Lorsqu’elle fut satisfaite de cette preuve de supériorité flagrante, qui ne demandait pourtant pas le moindre effort, la demoiselle reporta toute son attention sur Regina. Celle-ci ne perdit pas un instant pour reprendre leur conversation : « Ma chère, pour vous souhaiter la bienvenue, j'aimerais vous convier à un dîner en votre honneur ce soir... »

La Reine s’éloigna, et Anastasie opta pour une position d’attente fort distinguée, joignant ses deux mains tout en observant un point indistinct au sol. Après quelques secondes à peine, cependant, elle s’ennuyait déjà, et elle tourna légèrement la tête pour considérer le garde qui restait toujours aussi imperturbable. La Reine revint à sa hauteur, et un tissu vif attira son regard. Les prunelles de la cadette de Trémaine contemplèrent la robe que lui présentait Regina, non sans une lueur pleine de convoitise. « J'aimerais vous offrir ceci en guise de cadeau de bienvenue... » Elle lui tendait la robe, un sourire toujours conciliant accroché aux lèvres, mais la convoitise d’Anastasie se changea instantanément en surprise et en hésitation. Était-ce réellement pour elle ? Elle ne se souvenait pas d’avoir jamais porté une tenue de cette valeur avec une telle finesse dans les finitions. Elle ouvrit légèrement la bouche, puis la referma sans pouvoir émettre le moindre son. Ses yeux se détachèrent péniblement du magnifique présent pour venir accrocher ceux de la Reine. Puis elle réussit à balbutier : « Je ne sais pas … si je peux …» Loin d’elle l’idée de contrarier Regina, tout comme elle était loin d’imaginer quel sacrifice il lui faudrait ensuite concéder en échange d’un tel présent. Anastasie n’en revenait tout simplement pas. Elle était bien incapable de raisonner correctement. Jamais, de toute sa vie, elle n’avait été confrontée à une situation si belle et si enivrante. Ses pupilles se posèrent à nouveau sur la robe, et soudain ses doigts se délièrent pour aller effleurer le tissu. Ses lèvres tremblèrent sans doute un peu lorsqu’elle ajouta : « J’accepte volontiers le cadeau. J’aimerais avoir quoique ce soit à vous offrir en retour, malheureusement, je ne peux vous accorder que ma présence.» Et le chien de garde était bien placé pour comprendre que ça n’avait rien d’un cadeau. Nul doute néanmoins qu’elle serait bien plus agréable à vivre pour l’altesse royale que pour ce piètre laquais.
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