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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci where cats are hunting dogs ▬ Archie 2742709183
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 where cats are hunting dogs ▬ Archie

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where cats are hunting dogs ▬ Archie Vide
MessageSujet: where cats are hunting dogs ▬ Archie   where cats are hunting dogs ▬ Archie EmptyMer 13 Mar - 23:43







Introduction


Époque du sujet : Actuelle
Date du sujet : premier mars
Ordre de passage des participants : shell - archie



Rachelle était sortie tôt, ce qui en soi était une journée merveilleuse pour pourrir ceux qui l’entouraient. Elle avait très mal dormi, comme ça lui arrivait souvent ces derniers temps. Même le fait de s’envoyer en l’air avec Finn n’avait pas changé grand-chose la veille. Elle avait été incapable de trouver le sommeil. Elle avait plané toute la nuit, recluse dans un coin de son appartement, jouant avec son briquet, la télévision balançant les mauvais programmes pour les insomniaques, sans qu’elle ne voit réellement les images, sans qu’elle n’entende le débit de connerie que la boite à infos pouvait balancer. Une partie parce que le son était coupé. Une autre parce que les bruits couraient dans sa tête, faisant de ses neurones leur terrain de jeu. Le pape, l’argentin, avait été élu. Ça avait encouragé Rachelle à se rendre sur son pc pour vérifier l’information. Pas parce qu’elle s’intéressant à l’actualité – qu’est-ce qu’elle pouvait bien se foutre de ce qu’il se passait dans le monde. C’était déjà assez le bazar dans sa tête pour qu’elle s’intéresse à celui qui régnait à la surface de la planète – elle avait parié sur le prochain patron de l’Eglise catholique. Autant dire qu’elle avait de quoi faire la fête, puisque François premier du nom n’était pas dans les favoris des bookmakers. Maintenant, il serait un des favoris de Saqarh, vu le petit pactole qu’il venait tout juste de lui apporter. Mais la joie n’avait été que de courte durée, alors qu’elle avait plongé la main sous son lit, à la recherche de son paquet de pilule qu’elle avait balancé là, dans un élan de rage sourd. Le soleil s’était levé, sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle avait juste remarqué que le lampadaire de la rue s’était éteint et qu’il commençait à faire clair.

Rachelle devait se changer les idées. Elle devait faire quelque chose. Au moins sortir de son appartement. Ça faisait deux jours qu’elle ne l’avait pas quitté. Son frigo était désespérément vide, elle n’avait plus de cigarette et elle devrait passer à la pharmacie pour prendre son stock de médicaments. C’était bien le seul détail qu’elle prévoyait à l’avance. Elle avait déjà fait l’expérience de ne pas avoir de drogue en stock. Ce jour-là avait été désastreux pour tout le monde. Dès lors, elle préférait prévenir. Elle avait enfilé sa veste en cuir, fidèle veste en cuir. L’odeur de Skylar était partie depuis longtemps, recouverte par celle de la clope et des bougies aromatisées. L’air froid lui fouetta le visage, alors qu’elle resserrait sa longue écharpe autour de son cou. Ses idées se remirent en place, alors que les bruits continuaient de s’acharner, le bouquant trônant dans son crâne. Elle avait l’impression de sortir d’un rêve. Ça lui faisait toujours cet effet-là, quand elle revenait au monde normal, ce décalage, plus marqué que les jours normaux. Cette impression, dérangeante, d’être mal dans sa peau, comme si le monde avait décidé de tourner sans Rachelle. Elle songea une seconde à retourner se terrer dans son appartement. Elle aurait qu’à se laisser crever de faim. Ca elle pouvait faire. Mais pas sans tabac. Le monde de la consommation aurait eu raison d’une victime de plus, heureusement, ça lui sauverait la vie.

Rachelle s’était arrêtée au magasin du coin. Le vendeur ne l’aimait pas beaucoup, surement parce qu’elle avait fait cramer son principal concurrent des années auparavant. La brune ne voyait pas tellement de quoi il se plaignait. N’avait-elle pas amené plus de clientèle au commerçant pendant un petit temps ? Il ne l’avait jamais remercié pour ça. Le monde était ingrat. Elle avait acheté assez de paquet de cigarette pour faire une distribution au lycée du coin – deux cartouches- et était repartie, s’allumant déjà une clope dans le magasin, son regard fiché dans celui du vendeur, qui lui avait interdit d’allumer son morceau de nicotine, la menaçant de ne plus rien lui vendre si elle revenait. Elle lui offrit son plus beau sourire en sortant, il l’aurait oublié avant son prochain passage. Fallait qu’elle se rende au pays fantastique des médicaments –la pharmacie pour les moins perspicaces-. C’était ce qu’elle faisait quand. Derrière-toi. La migraine monta, instantanément, en même temps que le son brouillait dans son crâne. Instinctivement, elle se retourna. « Oh. Quoi d’neuf doc’ ? » et elle eut un sourire mordant. Archie. Ca faisait si longtemps. Pas assez à son goût.
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MessageSujet: Re: where cats are hunting dogs ▬ Archie   where cats are hunting dogs ▬ Archie EmptyVen 15 Mar - 19:30


Archie avait toujours été un lève-tôt. N’importe quel habitant de Storybrooke pouvait en témoigner pour avoir vu au moins une fois dans sa vie le brave psychologue se promenant dans la rue, escorté de son fidèle Pongo, à l’heure où les gens sortaient à peine de chez eux pour aller travailler ; ou mieux encore, le dimanche, alors que les gens normalement constitués étaient encore dans leur lit pour profiter d’une grasse-matinée durement gagnée. Archie se levait avec les poules, ou avec le soleil selon le moment de l’année, et après un bref petit-déjeuner était déjà dehors à profiter de l’air frais matinal, comme un des immuables rituels de son quotidien. Un rituel auquel il ne dérogeait jamais, de même qu’à l’heure du déjeuner et le soir après la fermeture du cabinet ; et tout un chacun savait que quelque chose ne tournerait plus rond sur cette terre quand on n’apercevrait plus de bon matin la haute silhouette d’Archie déambulant son parapluie en main, et Pongo à ses côtés. Ce jour-là, ce serait le signe que la terre s’était mise à tourner à l’envers. Au moins à Storybrooke.

Une fois n’était pas coutume, il faisait partie des premiers à descendre dans la rue par cette matinée froide, mais ensoleillée, la première depuis un certain temps déjà. Les yeux d’Archie, aussi bleus que le ciel derrière le verre de ses lunettes, parcoururent l’allée comme pour déterminer dans quelle direction partir, mais finalement Pongo décida de lui-même –trouvant sans doute que son maître était trop long à se décider- et tira sur la laisse en direction du centre-ville. Sur le chemin, il salua quelques commerçants qui ouvraient boutique, dont Marco avec qui il s’arrêta discuter quelques instants, jusqu’à ce que l’heure ne commence à tourner et les premiers clients de son vieil ami à arriver. Archie le laissa donc à ses affaires et reprit sa marche, peu pressé puisque son premier patient n’arrivait qu’à onze heures. C’était une journée des plus calmes qui s’annonçait, une de celles dont le docteur Hopper pouvait presque prédire la fin : Marco viendrait frapper à sa porte pour aller déjeuner, puis il donnerait ses consultations de l’après-midi, et ressortirait se promener dans la soirée, probablement sur le port puisque pour une fois il ne pleuvait pas ; et certainement irait-il terminé la soirée de nouveau Granny où il était pratiquement certain de trouver Emma, Mary Margaret, David, Ruby, peut-être même Henry si il avait réussi à échapper à l’attention de Regina. Bref, une autre soirée dans la joie et la bonne humeur en perspective. Il n’en fallait pas plus au docteur pour être de bonne humeur.

Tournant au coin de l’église, Archie poursuivit son chemin et aperçut une silhouette familière, une femme, sortir d’un magasin. Fronçant brièvement les sourcils, il l’observa alors que la jeune femme tournait la tête pour regarder dans une vitrine, lui permettant de l’apercevoir de profil. Archie arqua un sourcil étonné alors que Pongo tirait sur sa laisse, ayant visiblement aussi reconnu l’ancienne patient du psychologue. Rachelle ? Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas croisé sa route ; à raison certainement, puisque son traitement avait été un véritable fiasco. Il n’était pas étonnant qu’elle ne veuille plus le voir, mais Archi ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour elle. Après l’avoir diagnostiquée psychotique, il aurait dû modifier la thérapie, mais il avait lamentablement échoué. Les psychoses ne pouvaient pas être traitées, jamais complètement en tout cas ; et pourtant il avait continué comme s’il pouvait y parvenir… Un échec qu’il ne se pardonnerait probablement jamais, vu la descente aux enfers que la jeune fille avait vécue par la suite sans qu’il ne puisse rien y faire. Mais si on lui offrait une chance de la croiser de nouveau, peut-être était-ce le signe qu’il pouvait encore faire quelque chose ? Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle se retourna et l’aperçut enfin, avant de le saluer de la façon la plus laconique du monde.

« Bonjour Rachelle. Quelle surprise de te croiser, ça fait longtemps. Comment vas-tu ? » demanda-t-il en arrivant à sa hauteur, touchant sa casquette pour la saluer. Au moins, elle avait l’air d’accepter le contact. C’était déjà un début. Après tout elle aurait pu se contenter de l’envoyer promener sans plus de politesses. Ou lui voler son parapluie pour lui taper dessus avec. Ca s’était déjà vu dans d’autres cas –pas avec un parapluie certes, mais certains patients vivaient très mal l’échec de leur thérapie. « Tu vas par là ? Je t’accompagne alors… Dis-moi un peu, qu’es-tu devenue ? Je ne pense pas que nous nous soyons vus depuis que… Enfin, depuis que tu es revenue. Et je suis curieux de savoir ce que deviennent mes anciens patients… » ‘Même quand je n’ai pas su les aider’ se retint-il d’ajouter à temps. Il n’était pas dupe : il voyait bien que Rachelle avait dû perdre du poids depuis leur dernière rencontre, et ni les cernes sous ses yeux, son teint blême et son regard désabusé ne lui avaient échappé. Quoi qu’elle fasse maintenant, ce n’était pas une réussite, il en était certain. « Rassure-toi, je ne cherche pas à 'faire le psy' ou quoi ce soit de ce goût-là. Je voulais juste prendre de tes nouvelles, savoir un peu ce que tu faisais de ta vie maintenant que tes différentes thérapies sont terminées...» Dieu qu'il était nul. Mais bon, il fallait bien passer par là pour en savoir un peu plus...
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where cats are hunting dogs ▬ Archie Vide
MessageSujet: Re: where cats are hunting dogs ▬ Archie   where cats are hunting dogs ▬ Archie EmptySam 16 Mar - 0:55


Rachelle fut soumise à ses souvenirs, qui remontaient. De sa première consultation avec le psychologue, de tous ces moments de silences, où elle se terrait dans le bouquant rassurant de ses pensées, dans ceux où elle se déliait la langue et qu’elle parlait, de tout, surtout de ce qui n’était pas normal avec elle. Archie aurait pu la comprendre, peut-être. C’était son métier, il était payé pour ça. Mais il n’aurait jamais la même difficulté que l’oracle, de se sentir normal. Parce que, lui, était normal. Dans ses petites balades matinales, dans cette expression bienveillante qui ne donnait qu’une seule envie à la brune : avaler son bâton de nicotine pour se faire vomir. Elle aurait voulu le fuir, comme la peste, comme ce passé qu’elle cherchait si désespérément à fuir, mais qui lui collait à la peau, dès qu’elle était revenue à Storybrooke. Elle n’avait nulle part où aller, nul moyen de se débarrasser de ce qui la poursuivait, de ses erreurs gravées sur son corps, à la vue de tous. Rachelle était l’assassin de la ville. Que ce soit un accident ne changeait rien. Il fallait un coupable, elle avait été toute désignée. Revoir Archie, après tant d’année –la dernière fois, il était derrière la barre des témoins, elle, des accusés- donnait un goût amer aux retrouvailles. « Bonjour Rachelle. Quelle surprise de te croiser, ça fait longtemps. Comment vas-tu ? » Rachelle se mordit la lèvre, jaugeant les paroles du docteur, si elles méritaient une réponse ou non. « Très. » Mais pas assez. Il voulait savoir son état ? Elle en rit, sa main s’accrochant à ses piercings, sur son oreille, les faisant tourner. Saqarh ne lui ferait pas le plaisir de dire qu’elle n’allait pas. Que tout n’était qu’une pente decendente, que les bruits étaient de plus en plus et fort et qu’elle se mourrait de désespoir. Cependant, ça se faisait. Parce qu’elle avait abandonné l’espoir tacite de survivre à ce qui se tramait dans sa tête, pour plonger plus fidèlement dans ce qui était caractérisé comme sa folie, se mettant petit à petit à accepter les justesses de sa psychose.

« Tu vas par là ? Je t’accompagne alors… » Rachelle fronça les sourcils, n’exprimant pas pour autant son désaccord avec la volonté d’Archie. Elle ne pouvait pas vraiment l’empécher de le suivre. Quoique, si elle lui brisait les jambes. Hum. L’idée était intéressante et elle méritait de s’y attarder. « Dis-moi un peu, qu’es-tu devenue ? Je ne pense pas que nous nous soyons vus depuis que… Enfin, depuis que tu es revenue. Et je suis curieux de savoir ce que deviennent mes anciens patients… » Elle se mordit par trois fois la langue avant de répondre. C’était la preuve qu’elle avait appris à se contrôler, à ne pas bruler les étapes, à ne pas bruler tout court non plus. Elle avait envie de lui foutre un poing dans la figure, pour lui dire d’arrêter d’être sympa avec elle. Elle méritait rien, pas même le moindre élan de gentillesse, même si c’était le comportement normal du maitre-chien. Elle resta silencieuse, le regard perdu dans le vide, les cendres s’entassant sur sa cigarette sans qu’elle ne fasse rien. « Rassure-toi, je ne cherche pas à 'faire le psy' ou quoi ce soit de ce goût-là. Je voulais juste prendre de tes nouvelles, savoir un peu ce que tu faisais de ta vie maintenant que tes différentes thérapies sont terminées...» Rachelle se méfia encore plus, ne se faisant pas prier pour le montrer dans ses prunelles qui ne se décrochaient par d’Archie. Il y avait trop de condescendance dans l’air pour elle, elle avait besoin d’un peu de violence, et ce, malgré les efforts qu’elle faisait. De toute façon, ce n’était pas comme si le psychologue ignorait la personnalité de Saqarh. Au contraire, il devait bien être un des rares à la connaitre réellement, puisqu’il savait, pour ce qui trainait dans sa tête, bien qu’il ignorait l’ampleur qu’avait pris le phénomène depuis qu’elle avait été libérée. Libérée, mais de quoi, au juste ? « Bien évidement que tu fais pas le psy, t’en es un, c’est plus fort que toi Archie. » Elle ne mâchait pas ses mots, ne cachait pas sa méfiance. Elle avait passé de nombreuses heures, enfermées dans le cabinet de l’homme à lunettes, dans l’espoir –pour ses parents – que son état s’améliore, alors que ça n’avait fait que rappeler à Rachelle la tare qu’elle était. Au lieu d’aller draguer les garçons du lycée, le vendredi soir, elle allait passer deux longues heures en compagnie d’un type qui avait un sérieux problème avec les parapluies.

Rachelle ne s’arrêta pas là pour autant – elle ne faisait que commencer-. C’était à peine si elle s’était échauffée. « Je deviens pas grand-chose, doc’. Etre en vie est déjà pas mal. J’ai merveilleusement survécu derrière les barreaux, mais faut croire que tout le monde se méfie, parce que payer sa dette envers la société c’est pas assez. Les thérapies sont terminées, oui. Mais ça a pas changé grand-chose. Ca empire, ça tourne, c’est douloureux. » Elle parlait de ce qu’il se passait dans sa tête, avec beaucoup de détachement. Elle s’était résignée un peu plus chaque jour. Peut-être que tout cela serait moins pire à présent, même si elle en doutait fortement. Elle haussa les épaules. « La routine je suppose. Sauf que je dois plus faire semblant de m’intéresser à ce que tu dis. Hey, salut pongo. » Rachelle venait seulement de remarquer le chien. Elle lui donna une caresse sur la tête avant de reprendre sa marche vers la pharmacie. Elle n’avait pas envie de parler avec le psychologue, mais il fallait croire qu’avec l’habitude instaurée des années auparavant, sa langue se déliait toute seule, trop facilement à son goût. Elle termina sa cigarette, la balançant dans un caniveau, une expression égarée. La pharmancie n’était pas loin, rien ne l’était ici, c’est pourquoi elle entra, sans prêter un œil à ce que son ancien médecin mental ne la suive ou non. Elle récupéra ses trois pots, en prévision des temps à venir, les rangea dans le sac blanc qui contenait déjà ses paquets de clope. Ses achats représentaient bien la personne qu’était la brune : clope et drogue. Un beau mélange. Planant. « Et toi, doc, toujours à promener ce vieux chien ? Laisse-moi deviner. Rien dans ta vie n’a changé, à l’exception du garçon. » Oh oui, le garçon. Henry. C’est vrai. Tout est vrai. Elle fronça les sourcils, se tapotant la tempe, se moquant bien qu’Archie identifie le geste sans difficulté, puisqu’il l’avait vu le faire des centaines de millier de fois. Rachelle, pour Archie, était un livre ouvert. Dommage qu’elle soit une si mauvaise lecture.
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MessageSujet: Re: where cats are hunting dogs ▬ Archie   where cats are hunting dogs ▬ Archie EmptyDim 24 Mar - 14:01


Archie était loin d’être un homme parfait sans le moindre défaut, contrairement à ce que le commun des mortels pouvait imaginer en apprenant sa profession, se disant tout de suite qu’un psychologue devait être quelqu’un qui avait accompli un grand travail sur lui-même, avait réglé tous ses problèmes ou savait les régler en un claquement de doigts, quelqu’un de presque pur et immaculé, une instance supérieure capable d’éviter toutes les erreurs que le reste du monde accomplissait au quotidien. Un préjugé tenace qui était bien l’une des rares choses dans ce monde qui agaçait Archie. Qui prenait la peine d’explorer un peu la personnalité qui se tenait derrière ce titre de « docteur » ? Qui prenait le temps de regarder pour repérer les failles dans l’armure pourtant pas particulièrement solide du psychologue ? Personne ; pour la simple raison qu’il était censé résoudre les problèmes des autres. Pas l’inverse. C’était lui qui saisissait les autres à bout de bras pour les remettre sur pied, mettait le nez dans leurs affaires, affrontait les angoisses, rancoeurs et haines de son entourage, faisant face parfois à des situations d’une horreur inattendue dans cette petite ville tranquille qu’était Storybrooke. De tous, Archie était peut-être le seul à savoir où lever le voile pour révéler la noirceur la plus terrifiante qui pouvait couver dans ces esprits d’apparence calme, policée et innocente. Et après ça, on s’attendait à ce que les psychologues soient des gens sains d’esprit ? Archie avait depuis bien longtemps renoncé à ce concept, partant du principe que pour passer sa vie à s’enterrer dans les secrets parfois inavouables de ses semblables, il fallait déjà avoir une case de travers. Et l’expérience lui avait appris que tout être humain traînait ses casseroles, ses cicatrices, ses problèmes et ses poids derrière lui, lesquels laissaient toujours des marques, qu’elles soient visibles ou non. Comme le disait si bien Freud dans un de ses plus célèbres essais : « nous sommes tous des névrosés ». Non ? Le tout était de prendre son courage à deux mains et d’affronter ses ombres pour enfin s’en débarrasser. C’était le principe même de la psychanalyse et, selon Archie, de la vie en général. Souvent plus facile à dire qu’à faire, ainsi qu’il en faisait lui-même l’expérience avec son indécision chronique, mais qui ne tentait rien n’avait rien, n’est-ce pas ?

Etait-ce pour ça qu’il sentait tant de défiance dans l’attitude de Rachelle ? Parce que contrairement à elle, il apparaissait comme quelqu’un de parfaitement normal et tranquille, tranquillité à laquelle sa psychose ne lui donnerait jamais droit ? « Je deviens pas grand-chose, doc’. Etre en vie est déjà pas mal. J’ai merveilleusement survécu derrière les barreaux, mais faut croire que tout le monde se méfie, parce que payer sa dette envers la société c’est pas assez. Les thérapies sont terminées, oui. Mais ça a pas changé grand-chose. Ca empire, ça tourne, c’est douloureux. » Archie garda le silence, pas vraiment étonné des paroles de son ancienne patiente. Les psychoses constituaient une véritable malédiction pour ceux qui en souffraient, une malédiction qu’aucun charme ne pourrait jamais lever. Une psychose ne se soignait pas : elle vivait, se développait, gangrénait l’esprit de sa victime qui ne pouvait que se soumettre à cette force implacable en essayant du mieux possible de garder la tête hors de l’eau. Les médicaments étaient la seule parade connue à ce jour, hélas plus efficaces dans certaines situations que la thérapie par la parole. Et la société, comme le disait si bien Rachelle, était loin d’aider dans le processus. Méconnues, les psychoses réduisaient leurs victimes à l’appellation de « marginaux » dans le meilleur des cas, de « fous » ou de « fous furieux » dans le pire. Plus encore si la psychose en question avait poussé sa victime à commettre un acte condamnable et irréparable aux yeux de la société, ultime juge dans un procès où les avocats étaient aussi muselés que les accusés. « La routine je suppose. Sauf que je dois plus faire semblant de m’intéresser à ce que tu dis. Hey, salut pongo. »

Le chien jappa joyeusement en se laissant caresser, reconnaissant comme toujours le moindre patient étant passé par le cabinet de son maître. Ne sachant guère quoi répondre à cette semi-provocation, semi-constat, Archie attendit hors de la pharmacie le retour de Rachelle, se doutant vaguement que les médicaments qu’il lui avait prescrits lui-même avaient un effet au moins aussi dévastateur qu’un potentiel de la soulager. C’était hélas le prix à payer, et surtout la seule solution connue à ce jour. Ni la psychanalyse ni la chirurgie ne pouvaient rien pour soigner les psychoses ; restait donc la bonne vieille solution des mélanges plus ou moins douteux qu’on trouvait en pharmacie… Parfois ça fonctionnait, parfois non. Pour Rachelle, ça n’avait pas vraiment l’air d’être le cas, donnant à Archie un indice supplémentaire sur la gravité de la psychose. « Et toi, doc, toujours à promener ce vieux chien ? Laisse-moi deviner. Rien dans ta vie n’a changé, à l’exception du garçon. »

Interpellé, Archie jeta un regard inquisiteur à Rachelle alors que ses mots retentissaient encore dans son esprit et qu’il reconnaissait ce geste identifiable entre mille, ce tapotement de la tempe qu’elle faisait chaque fois que « les voix » se manifestaient dans son esprit. Archie ne mettait pas en doute l’existence de ces voix. Il avait appris depuis longtemps que si Rachelle était la seule à les entendre, elles n’en étaient pas moins réelles. C’était là tout le drame des psychotiques : leurs hallucinations avaient beau être le produit de leur maladie, elles n’en étaient pas moins dramatiquement réelles. Les voix existaient. La différence était qu’elles ne venaient pas de l’extérieur, mais qu’elles étaient bel et bien générées par l’esprit même de Rachelle. Une subtile nuance entre fantasme et réalité que bien peu de gens réussissaient à comprendre, à moins d’avoir particulièrement étudié la psychologie.

« On ne peut rien te cacher… La mère biologique d’Henry est arrivée en ville et a décidé de s’y installer. Depuis, les choses ont tendance à… Evoluer rapidement, pour ainsi dire. Je ne saurais dire pour l’instant si c’est une bonne chose ou non mais au moins il a l’air de s’épanouir. Malheureusement je ne pourrais pas en dire autant de toi. » La franchise était encore le meilleur atout du psychologue, surtout face à quelqu’un comme Rachelle qui était aussi peu réceptive à la diplomatie. Et puis, elle n’était plus sa patiente. Les rapports de ‘force’ avaient changé, la manière de communiquer aussi. Désormais ils devaient jouer sur un tout autre terrain. « Rachelle, tu sais que je peux t’aider. Pas à te débarrasser complètement des voix, ça c’est malheureusement impossible, mais au moins à vivre avec, à les accepter, à les apprivoiser. Tu n’as pas besoin de vivre ça toute seule, recluse dans ton coin en t’assommant perpétuellement à coups de médicaments. Quoi qu’on puisse te dire, quoi que tu puisses penser, ce n’est pas une fatalité. » Il ne cilla pas quand son regard rencontra celui de Rachelle. Archie ne détourait jamais les yeux quand il savait qu’il agissait en accord avec sa conscience. Et à cet instant précis, sa conscience lui dictait ce qu’il savait depuis longtemps : il pouvait et il devait aider Rachelle. La sortir de cette gouttière dans laquelle elle était tombée et où on l’avait laissée. Une certitude qui se reflétait dans les yeux si clairs du psychologue, des yeux qui ne mentaient jamais parce qu’ils en étaient incapables. « Je sais que tes voix sont une réalité, Rachelle. Et je sais aussi qu’il est possible de vivre avec… »
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MessageSujet: Re: where cats are hunting dogs ▬ Archie   where cats are hunting dogs ▬ Archie EmptyLun 25 Mar - 11:17


Rachelle n’aimait pas l’expression condescendante du psychologue. Elle le lui aurait fait ravalé, lui aurait écrasé son poing dans la figure pour qu’il ne soit plus capable de la regarder de l’exacte manière dont il était occupé de le faire. Elle attirait la pitié, et Archie ne semblait pas se rendre compte de ce qu’il faisait. Elle n’aimait pas être considérée comme étant une malade, ça attirait la sympathie des gens, leur attention. Ils se voulaient plus gentils, plus attentifs. Elle haïssait ce comportement, parce qu’elle voulait être invisible au monde. Malheureusement, elle avait raté cette occasion quand elle fut envoyée chez Archie, bien des années auparavant. Alors elle se contenta de serrer sa gueule et d’attendre que la fureur passe. C’était la partie la plus facile. Elle était tellement instable qu’elle n’avait qu’à compter jusque dix pour oublier la raison même des chiffres qui tendaient à la dizaine. Mais ici, si en dix secondes elle oubliait le fondement de sa rage, Archie, lui, ne disparaissait pas, tel un criquet agaçant chantant la chaleur de l’été. Alors oui, elle était mordante. Alors oui, elle était revêche, c’était tout ce dont lui inspirait son ancien docteur. Parce qu’elle aurait voulu qu’il ne soit qu’un élément de son passé qui cesse de la poursuivre dans son présent malmené. « On ne peut rien te cacher… La mère biologique d’Henry est arrivée en ville et a décidé de s’y installer. » Rachelle fronça les sourcils, savant parfaitement qui était la mère d’Henry, la vraie. Emma Swan, la dynamite dans la cervelle de la psychotique. En la présence de la blonde, c’était l’apocalypse dans la tête de la brune, qui n’aurait fait qu’une chose : se trancher la langue pour mettre fin au manège.

La sauveuse. Celle qui libèrera Storybrooke de sa malédiction. La clé de la libération de Rachelle était là, mais elle ne pouvait le voir, elle ne pouvait l’entendre. Emma Swan était l’œil du cyclone. Emma Swan voulait aider Saqarh et rien que pour ça, elle l’abhorrait. « Depuis, les choses ont tendance à… Evoluer rapidement, pour ainsi dire. Je ne saurais dire pour l’instant si c’est une bonne chose ou non mais au moins il a l’air de s’épanouir. » L’évolution, le changement. Rachelle s’en moquait, elle n’était pas touchée par la grâce divine. Quant au gamin, elle s’en moquait éperdument de son quota de joie. Pour elle, ce n’était qu’un gamin trop gâté qui n’avait pas saisi sa chance de se barrer d’ici tant qu’il en avait l’occasion. Elle s’alluma une nouvelle cigarette, se posant la question si c’était nécessaire de prendre une pilule. « Malheureusement je ne pourrais pas en dire autant de toi. » Le briquet lui tomba des mains alors qu’elle jetait un regard noir, de cendres, à Archie. Eh bah ça, il avait dit qu’il n’était pas là pour jouer le psychologue, mais vraisemblablement, il ne savait pas se tenir à ses paroles. Elle joua avec ses bagues, alors qu’elle se penchait pour ramasser son briquet et le foutre dans sa poche, avant qu’elle ne lâche autre chose. « Rachelle, tu sais que je peux t’aider. » Elle a pas besoin de ton aide, doc’, mais c’est gentil de proposer… « Pas à te débarrasser complètement des voix, ça c’est malheureusement impossible, mais au moins à vivre avec, à les accepter, à les apprivoiser. » Elle fut prise d’un rire, sauvage, qu’elle ne put retenir. Pour qui il se prenait ? Il lui faisait une consultation gratuite sur le moment et bientôt elle devrait rejoindre le groupe des psychotiques anonymes, ou une connerie du genre ? Elle voulut lui cracher au visage, tira une taffe sur sa cigarette à la place et fit tourner ses anneaux de métal autour de ses doigts.

« Tu n’as pas besoin de vivre ça toute seule, recluse dans ton coin en t’assommant perpétuellement à coups de médicaments. Quoi qu’on puisse te dire, quoi que tu puisses penser, ce n’est pas une fatalité. » Rachelle rencontra le regard vif de Archive. Putain, parce qu’en plus, il était persuadé des conneries qu’il lui servait. Ah, la beauté de ce qui était inscrit sur le papier face à la réalité de la pathologie. Il n’avait pas tout à fait tort. Ce n’était pas une fatalité. C’était sa fatalité. C’était une partie d’elle-même. C’était le seul point de repère familier, même si elle n’en crevait tous les jours à se vriller le crâne de douleur. Elle ne lâcherait pas ses bruits, parce qu’elle était incapable de faire sans eux, qu’elle s’accrochait autant à eux, qu’ils ne s’accrochaient à elle. Elle vivait une symbiose douloureuse avec sa maladie et s’était résignée. « Je sais que tes voix sont une réalité, Rachelle. Et je sais aussi qu’il est possible de vivre avec… » Bon. Il avait fini son semblant de monologue et elle pouvait le planter là pour partir faire ses courses. Ah. Elle aurait mieux fait de rester chez elle, de subir les gargouillements de son ventre. Elle aurait eu la chance de ne pas se taper une consultation made in Archie. Elle n’avait jamais eu de difficulté à se souvenir pourquoi elle n’aimait pas ses rendez-vous du mercredi et du vendredi, pendant son adolescence. Maintenant que c’était encore plus vif dans sa mémoire, elle avait juste envie de remercier Archie à sa juste valeur, pour tout ce qu’il avait fait pour elle. Tous aux abris. « C’est vraiment sympa, doc’ » ou pas, ça s’entendait dans sa voix qu’elle ne pensait pas une seconde ses paroles « t’arrives juste quelques années trop tard. Enfin, la célérité ça n’a jamais été ton truc. » Il voulait qu’elle se confie ? Très bien, Shell irait jusqu’aux recoins de la rancune qu’elle nourrissait envers le psychologue. Il voulait l’aider dans les règles, Rachelle lui offrirait un lynchage dans les règles.

Dans le fond, le docteur était un bon gars, dommage qu’il soit tombé sur la criminelle. Enfin, Saqarh n’arrivait pas à être désolée pour lui, pas assez d’empathie dans le cœur, pas assez d’envie non plus. « C’est bien sympa tes tips et astuces, franchement, mais j’ai déjà accepté de vivre avec. Si je suis pas déjà folle » ce qui restait encore à débattre « je le deviendrais avec tout ça. » Elle pointa sa tempe du bout du doigt, mordant sur le filtre de sa clope. « Je n’ai pas envie de ton aide. Je n’en ai pas besoin. » Elle se rapprocha du maitre-chien, pointant sa cigarette vers lui, sans que ça ne soit une menace – la menace viendrait plus tard. « Si j’avais vraiment voulu d’une approche salvatrice, je t’aurais écouté y a déjà pas mal de temps. Mais faut croire que ça n’a pas fait effet, tes petites thérapies. C’est dommage, parce que tu dois être un gars bien, quelque part, sous ces vêtements démodés. » On y croit… Rachelle était en pétard. Parce qu’elle n’avait pas besoin d’une bonne conscience pour le moment. Déjà qu’avec la sienne qui était sacrément cabossée, elle avait du mal à survivre à chaque jour, alors avec un être aussi pure et brillant qu’Archie, elle n’aurait pas supporté le goût du remords et des regrets. Autant se dire que ce n’était pas de sa faute, même si la violence dans laquelle elle était faite ne venait pas totalement de ce qu’elle entendait dans sa tête. « Je n’ai pas envie d’être soignée Archie, parce que tu le sais, que ce n’est pas quelque chose qui se soigne avec quelques pilules » elle agita son sac « et une oreille attentive. Sinon ça se serait fait depuis longtemps. » Son doigt s’écrasa sur le torse du psychologue. Pongo aboya, elle ne lui adressa pas un regard. Ses prunelles vides étaient fixées sur le docteur, une fureur dans le bleu de ses yeux.

Archie n’était en rien responsable de son mal, mais le fait qu’il le remette au goût du jour avait de quoi rendre Rachelle de bien mauvaise humeur, plus que ce qu’elle n’était quotidiennement. Skylar. Elle détourna la tête, suivant l’audi r8 qui traversa la rue, les flashs d’une chevelure blonde et de longues jambes lui revenant en tête. Elle retrouva le goût de la sirène dans sa bouche, se mordit la langue. Elle cligna des paupières, cherchant à se focaliser sur le psychologue et son foutu chien. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour revenir sur cette rage qui lui était coutumière. « N’essaie pas de m’imposer un frein, doc’ tu sais ce qui arrive quand je tente de me retenir. » Du feu et du sang, ça donnait du feu et du sang. Et elle ne voulait pas revenir ça. C’était pour ça qu’elle se droguait de médicaments, se muselant volontairement, pour éviter de faire du mal aux autres. Si elle n’avait qu’à se faire souffrir un peu plus pour ça, l’équivalence était supportable. Rachelle, sans une parole, se décala du docteur. Elle avait des courses à faire et cette foutu impression qu’il ne la lâcherait pas de sitôt.
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