Rachelle ne serait jamais douce avec Skylar. Elle ne connaissait pas ça, pas avec la sirène qui la charmait dans la plus chaotique des rencontres, pour se retrouver le corps écorché, marqué. C’était des souvenirs, des occasions de sourire du passé. Elle s’installa sur la sirène, plaquant ses mains de chaque côté du visage de l’autre dépravée. Elle était sale. Sale de ce sang séché, sale de sueur, sale de Skylar, sale de sexe et de cyprine. Sale, à l’image de ce que la sirène la faisait devenir un peu plus. « Qu’as-tu l’intention de faire de moi ? » Sa voix était rauque, encore saisie par l’envie qu’il lui restait, que la blonde, inévitablement, provoquait en elle. Rachelle ne s’intéressait pas de la réponse. Ce n’était que pour un jeu, un autre. Elle se pencha sur les lèvres de la starlette, et l’embrassa, sur la joue, avant de descendre jusqu’à son cou, de revenir sur la trace laissée par ses crocs, sur une clavicule. Ses yeux n’étaient fixés nulle part, perdu sur un morceau de peau de la sirène. On murmurait à son oreille des choses improbables qui la suspendirent dans ses actions de longues secondes. Puis ses doigts se remirent en œuvre, glissant le long du corps superbe de Skylar. Saqarh revint face au visage de la blonde, posant ses doigts à la base du coup. Sans serrer, sans presser, juste là, percevant le cognement feutré du cœur de la starlette. « Est-ce que tu vas me jeter ? » Ses yeux brillèrent, mauvais, tentateurs. « Est-ce que tu vas te lasser ? » Elle se mordilla la lèvre, à nouveau perdue dans un monde que la sirène ne connaitrait jamais. Rachelle embrassa Skylar, sans sentir le goût de son baiser, ne cherchant qu’une fièvre familière avant que tout ne s’évapore.

« Qu’as-tu l’intention de faire de moi ? » Mes lèvres se crispèrent, il était trop tôt pour sourire. L’éclat de la luxure brûlait encore dans mes prunelles. Ma seconde main remontait dans le dos de la brune, s’attardant sur chacune de ses vertèbres. L’excitation me tordait encore l’estomac, je n’arrivais pas à me calmer aussi simplement que le faisait la brune. Ses lèvres recouvrirent mon visage, glissant sur ma peau jusqu’à la marque dont elle avait imprégné mon corps. Ses cheveux chatouillèrent un instant mes lèvres, mon menton, et mon odorat fut enivré par l’odeur feutré qui lui parvint. Je humai les relents de sexe et de sang qui émanait de ma victime, tandis que mes doigts parcouraient son corps avec ferveur, la serrant davantage contre moi. Je ressentais une certaine fierté dans cette proximité. Elle était complètement à moi, prisonnière de mon giron. Un murmure déchira le silence qui s’était installé : « Tout ce dont j’aurais envie.» Mes lèvres marquèrent l'orgueil qui m'était familier, mais Rachelle ne pouvait pas le percevoir. Son regard semblait perdu, mais je ne me focalisai pas là-dessus. Son attention n’était qu’un bonus, du moment que j’avais son corps sous les doigts, à ma merci. Lorsqu’elle se remit en mouvement, mes mains avaient choisi de s’attarder sur ses hanches, et je la maintenais férocement. Ses doigts retrouvèrent le chemin de mon cou, mais elle ne le serra pas. J’arquai un sourcil, interloquée. La féline semblait avoir rétracté ses griffes. « Est-ce que tu vas me jeter ? » La calme avait littéralement pris possession de mon corps. Ce fut donc avec une douceur inédite que je souris à la brune, rivant mes prunelles céruléennes dans les siennes, sombres et brûlantes. « Est-ce que tu vas te lasser ? » Elle se mordit la lèvre, me tirant un sourire cynique, avant qu’elle ne s’empare de ma bouche, me privant de la possibilité de répondre.

Mes mains remontèrent dans son dos, et si l’une se cala dans sa nuque, l’autre contourna son épaule pour la reculer sans ménagement. Retrouvant l’usage de la parole, je vrillai sur la brune des pupilles dilatées par l’excitation que son contact ne cessait jamais de faire courir en moi. « Ça ne tient qu’à toi.» Un sourire pervers au coin des lèvres, mes doigts glissèrent dans ses boucles sauvages, ma seconde main descendant distraitement entre la poitrine de la curieuse. Mon index griffa l’œuvre du médiator. « Tant que tu porteras ma marque, je ne te jetterais pas.» Dérivant dans sa chevelure brune, mes doigts finirent par se poser sur sa joue. Le coin de mes lèvres restait délibérément levé, signe de la vanité que provoquaient les interrogations de Rachelle. Ma main délaissa ses seins dans une caresse, pour revenir se poster à la naissance de sa colonne. « Tu as intérêt à revenir me voir régulièrement…» Je laissai sciemment nos visages se rapprocher, mes doigts s’enfonçant dans la peau de Rachelle pour la coller à moi. « chaton.» Je l’embrassai sans tendresse, faisant disparaître toute sorte de velléité contestataire de ses pensées. Saqarh serait mon animal, ma créature, mon objet. Je n’en voulais pas davantage de sa part. Je ne la jetterais pas tant qu’elle continuait à me faire mal, et à le faire si bien. Ma paume glissa dans sa gorge, et je la repoussai violemment. Mon autre main fit pression pour la dégager de mes jambes. Je me relevai sans perdre un instant, prenant appui sur son front pour l’accabler davantage. Mes jambes faisaient assez bien illusion, tandis que je retenais les tremblements qui les menaçaient. Le menton haut, je rivai des prunelles acérées sur la jeune femme que j’entendais maintenir au sol d’un simple regard. Un sourire passa néanmoins sur mes lèvres lorsque je m’assis tranquillement sur le canapé. Ma main attrapa sèchement le menton de la brune. « Je ne peux pas te promettre de ne jamais me lasser, et de ne jamais te jeter. Mais je ne le ferais qu’après avoir cassé le moindre de tes os, et déchiré ta peau dans le moindre détail.» Je rêvais secrètement à la possession de son âme, mais cela viendrait en temps voulu.

La nouvelle blessure de Rachelle était encore douloureuse, tirant sur sa peau, déversant sur l’ensemble de son torse une sensation dérangeante qu’elle aimait. La marque n’avait pas d’importance. Elle ne signifierait plus rien aux yeux de la psychotique une fois qu’elle aurait quitté les studios. Tant de ces similis symboles d’une prétendue appartenance étaient gravés, sur ses jambes, ses bras, son dos. Partout étaient les traces de sa dépravation qui lui étaient fatales, à petite dose. Ca ne représentait rien. Et sur l’instant, elle représentait tout. Tout ce que Skylar était capable de lui faire, sans aucune limite, sans aucune retenue. Ce n’était pas important, le sang qui s’échappait. Ce qui comptait réellement, c’était ce frisson qui s’insinuait dans son être et qui, inévitablement, la liait à cette sirène de mauvais augure. Les bruits lui avaient conseillers de fuir. Rachelle ne les avait pas écoutés. Le mal attirait le mal. Skylar attirait shell, devenant une drogue de mille sens Une petite addiction qui pourtant s’intensifiait à chaque baiser, à chaque moment où sa chair était profanée par la présence de la starlette. « Tout ce dont j’aurais envie.» Tu n’entendis pas ses paroles, pourtant, elles te firent vibrer. Ce n’était pas ce ton, c’était cette promesse, d’être l’objet d’une autre volonté. De, pendant quelques minutes, quelques fractions de son existence, elle ne serait plus au commande de sa débauche, mais se jetterait dans les bras d’une créature bien plus dangereuse, bien plus attirante, dont le poison de sa présence ne serait que plus ravageur. Skylar abrégea la rencontre de leurs lèvres, poussant l’oracle en arrière. Elle grogna, reprenant un semblant de contact avec ce monde, ou plutôt avec cette blonde. « Ça ne tient qu’à toi. » Un sourire sauvage déforma les traits de Rachelle, ses ongles s’enfonçant à présent sur la gorge de la starlette, la trace d’une douceur avortée.

Rachelle avait un don, pour tout envoyer en l’air. S’il s’agissait seulement de s’envoyer en l’air avec Skylar, il n’y avait pas de problème. Car, après-tout, il n’y aurait que ça entre elles. Qu’un désir de l’autre, pour le corps, la chair, la luxure. Pour se libérer de ces pulsions qui couraient, malsaines, dans les veines de la psychotique et qu’avec la sirène, leur trouvait un exutoire. « Tant que tu porteras ma marque, je ne te jetterais pas.» Oh, s’il ne suffisait que de ça, la blessure semblait assez profonde pour rester plus longtemps que son prédécesseur. La sirène avait fait du bon boulot, elle devait vraiment désirer garder la criminelle près d’elle pour un certain temps. L’observation ne toucha pas Rachelle, trop occupée à savourer le toucher de Skylar sur sa peau, à vivre cette perversion malsaine. Ses mains étaient toujours sur le cou de la blonde, glissant les épaules, ses doigts appuyés sur la blessure rouverte. Ses crocs faisaient bien pâle figure face à son initiale gravée. Il faudrait qu’elle trouve un moyen de rattraper ça, d’une manière ou d’une autre. « Tu as intérêt à revenir me voir régulièrement, chaton. » Rachelle fronça les sourcils, rouvrant la blessure sur la clavicule en signe de désapprobation, son pouls s’accélérant au contact des lèvres, son souffle s’échauffant encore. Elle se retrouva au sol, plantée là par les bons soins de la starlette. Elle échappa un cri de protestation, se redressant malgré la pression de Skylar sur son front. Son menton fut capturé, forcée à plonger son regard bleu, égaré, dans le tranchant de la sirène. Elle ne frémit pas, se contentant d’attraper la sirène par les cheveux, l’approchant un peu plus. « Je ne peux pas te promettre de ne jamais me lasser, et de ne jamais te jeter. Mais je ne le ferais qu’après avoir cassé le moindre de tes os, et déchiré ta peau dans le moindre détail.» Rachelle rit tout en se relevant, maintenant la sublime créature entre ses doigts, le forçant à suivre le mouvement.

Si Rachelle se faisait remarquer par son pathétique, Skylar brilla particulièrement à ce moment. L’oracle abandonna son expression paumée, son rôle de victime qui suivait la starlette mourant en même temps que sa courte hilarité. Elle se pressait la tempe, ne prêtait que peu d’attention à ce qu’il se passait là-haut, dans son crane malade. Le flou de sa vision s’était stabilisé, son corps encore secoué par les sévices reçus, sans pour montrer un signe de faiblesse flagrant. « J’espère bien. Prends garde, petite sirène. » Elle avait fini de s’égarer, retrouvant un mordant rare, un sadisme déjà bien connu. « Œil pour œil, dent pour dent. » Rachelle claqua ses crocs pour appuyer ses dires. Elle rapprocha plus sa proie si c’était possible, ses doigts toujours accrochés aux longs cheveux blonds, les griffes de son autre main se logeant dans le creux des reins de la starlette. « Je te ferai souffrir jusqu’à ce que tu me supplies d’arrêter. » Sa voix suave se heurta sur la pommette de Skylar. Il y eut quelques secondes de flottement. Brusquement, la brune jeta la sirène sur le canapé en cuir, comme si elle ne représentait plus aucun sursaut d’intérêt pour Saqarh. Ce qui était le cas. Elle avait eu ce qu’elle était venue chercher, sa veste. Et elle avait touché le bonus de retrouver la star montante de Storybrooke, se liant un peu plus à elle, d'une manière qui révoltait une partie de Rachelle, qui sommeillait, profondément en elle. Ici, toutes les fibres de son être ne pouvaient que se tourner vers Skylar, pour lui voler son parfum, sa présence. Ça arrivait à la fin. Elle avait déjà eu plus que ce dont elle n’avait besoin, et devait se faire soigner sa vilaine zébrure. Et maintenant, elle avait l’assurance qu’elle reverrait la sirène, dans un avenir qu’elle espérait proche.

Rachelle se désintéressa de Skylar, partant à la recherche de sa veste, qu’elle enfila sur sa peau nue, grimaçant légèrement à la brulure de sa peau tranchée. Elle renfila le reste de ses vêtements avec un naturel qui ne trompait pas : la sirène n’était pas le premier amant qu’elle quittait juste après trop de plaisir. Elle ne ressentait pas le besoin de s’attarder, ça aurait été gâcher le plaisir pour les autres rencontres à venir. La vérité sur les faits du passé de Skylar ne comptait plus, elle n’avait plus besoin d’agiter ce fait sous les yeux de la sirène pour avoir droit à son attention. Rachelle venait de passer un pacte avec le diable. Et quel joli diable sur lequel elle était tombée…