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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  2742709183
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MessageSujet: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyMer 20 Mar - 1:10







Introduction


Époque du sujet : actuelle
Date du sujet : 19 mars
Ordre de passage des participants : sven - harley



Sven ne l’avait plus revue, depuis qu’il avait claqué cette porte de la chambre d’hôpital. S’il l’avait su, se serait-il contenter d’avaler sa rage, de s’en rendre malade s’il le fallait, mais il serait resté, à écouter les propos dégradants d’Harley, à serrer les poings et à attendre qu’elle se calme. Oui, ça aurait été la meilleure solution et il aurait passé de nombreuses heures en sa compagnie, toutes plus inestimables les unes que les autres. Le rêve n’était que meilleur, bercé par les illusions. Sven avait pris la décision de partir, parce qu’il n’en pouvait plus, de peu de considération qu’Harley avait envers elle-même, de ce jeu puéril auquel elle s’adonnait et dans lequel l’ébéniste s’était jeté, sans la moindre pensée, poussé par la fatigue et la jalouse. Maintenant, il en payait le prix fort. Ou plutôt, l’avait payé, quand il avait voulu revenir la voir, après qu’il eut appris que la blessure de la brune s’était rouverte. Il avait espéré, oui, qu’elle le pardonne, qu’ils effacent cette dispute du revers de leurs mains jointes et qu’ils continuent, pour le simple plaisir d’être ensemble.

Sven était un idiot en général. Quand il était question d’une fille, plus particulièrement d’Harley, il battait tous les records. Il n’y eu aucune parole d’excuse, aucune embrassade, aucun baiser, aucun contact échangé. Parce qu’il ne l’avait plus revue. Non. Le seul Watson que Sven eu la chance de croiser, ce fut les paternels de la lycéenne. Cerbère à double tête, ils s’étaient tenus devant la porte de la chambre de leur enfant, la défendant, de l’homme qu’elle ne voulait plus voir. De Sven, qu’elle ne voulait plus voir. De Sven, qu’elle ne voulait plus, comme on se lassait d’un jouet qui fonctionnait trop bien, ou qui répondait mal à ses attentes - dépendant de la polarité du cerveau d’Harley quand elle avait pris sa décision de ne plus l’affronter. Il n’avait pas cherché plus loin. Il n’avait plus envie de se battre pour elle. Sven était parti, puisque c’était ce qu’elle voulait.

Il avait finalement réussi à s’endormir deux jours plus tard, s’écroulant sous la fatigue, pour faire le tour de l’horloge. Sven n’avait pas cherché à la contacter, tout comme elle. De leur union fusionnelle et empressée ne restait plus que les cendres des brulures qu’Harley provoquait sur son corps. Il était retourné au rythme quotidien de sa vie, l’âpreté sur le bout de la langue, la lassitude à l’arrière du crâne. Et il l’oubliait. Si les premiers jours elle avait occupé toutes ses pensées, jusqu’à le rendre fou, la part de son attention se désintéressaient du cas Watson. C’était une réaction de survie. Ne plus penser à Harley, pour ne plus penser à cette douleur, deux centimètres sous son cœur. Ca fonctionnait. Et moins il pensait à elle, plus il s’assombrissait, pour combler le vide de son absence. A chaque centimètre dont il s’éloignait de la brunette, son cœur s’alourdissait d’un gramme de noirceur.

Sven était moins joyeux, plus silencieux, mais tout autant perdu dans ses pensées. Si ses amis l’avaient remarqué – tout du moins, ceux qui lui restaient, Andrew ne donnant plus aucun signe de vie – ils n’en dirent rien, laissant ça sur une mauvaise passe. C’était le cas. Sven devenait l’acidité qui restait dans le fond de la gorge, le pessimisme inscrit sur le front. Il restait des heures dans son atelier sans toucher à une meuble, par contre, il continuait de tailler des oiseaux dans du bois, se retrouvant avec une collection de volatiles en tous genres, qui devenait dérangeante. Au bout du septième jour, il les avait tous brulés, pour leur donner un semblant de liberté. Pour Sven, il était temps de tourner la page, ou de s’en donner l’illusion.

Il était sorti le soir même, pas au Rabbit Hole, mais dans un autre bar, pour noyer les dernières traces d’Harley dans de l’alcool – de la vodka. Il avait dragué une fille, l’avait ramené chez lui. A présent, c’était l’odeur de cette fille, Cassandre, qui recouvrait ses draps. D’ailleurs cette blonde – il n’aimait pas les blondes – semblait avoir un faible pour lui. Ils s’étaient échangés quelques sms. Elle était tout ce que la Watson n’était pas : grande, mature, un peu cruche sur les bords, un peu sensible, intimidable, moyenne au lit. Ils avaient prévu de se revoir, sans grande conviction de la part de l’ébéniste, mais le mirage devait tenir, ainsi avait-il accepté de l’inviter au restaurant, pour finir par s’envoyer en l’air. Nous en étions au dixième jour. Et puisque Sven appréciait les rendez-vous galant comme il se devait, il avait dans l’idée de lui offrir des fleurs.

Sven s’était rasé de près, avait mis de la cire dans ses cheveux, aucun morceau de bois ne trainaient, ni sur sa peau, ni sur le repli d’un de ses vêtements. Il s’était rendu chez Game of Thorns, pénétrant dans la boutique qui embaumait la fleur et le pollen. Il n’avait pas relevé la tête au son du carillon, ni prêter une attention peu particulière à la décoration. Tout Storybrooke connaissait cette boutique. Il avait jeté un coup d’œil sur les différentes propositions. Mais il n’avait pas le talent d’un fleuriste. Il se rendit jusqu’au comptoir, demandant une composition florale, à base de jasmin et de lys. Pendant que French s’appliquait à sa commande, Sven fixait un pot de Myosotis, les mains dans les poches. Le carillon sonna une nouvelle fois, il ne tourna pas la tête, aurait dû.

C’était Harley. S’il ne l’avait pas vu, il reconnut son odeur, malgré les mille et une fragrances différentes et presque étouffantes du magasin. Sven releva la tête, se retrouvant face à face avec elle. Quelque chose, une douleur, passa dans son regard d’Ambre, alors qu’il sortait ses mains de ses poches. « Harley. » Il y avait trop de douceur dans sa voix, si bien qu’il se rattrapa. « Tu n’es pas avec tes parents, à ce que je vois. » Un reproche. Qui ne dura pas. Il ne pouvait pas lui en vouloir, l’illusion se brisant, la noirceur lui enserrant encore plus le cœur. Tous les efforts qu’il avait faits pour s’arracher de son emprise étaient vaincs, réduits en néant. Dix jours ne seraient pas assez pour lui faire oublier. Une vie ne serait pas assez. « Comment va ta blessure ? »

Sven savait qu’elle était sortie de l’hôpital. Il s’était tenu informé, grâce à une infirmière. Parce qu’il n’avait pas pu se détacher totalement d’elle, même s’il voulait se donner le change. Il savait aussi qu’elle avait fini par suivre la rééducation et que Drake avait tenu sa parole à ce sujet. Sven ne pouvait pas lui en vouloir. Ni à l’adolescent à lunette, ni à Harley. Il n’y avait pas de place pour de la rancune, pour la colère, pour tout le reste. Chaque battement de son cœur lui était douloureux, lui renvoyant dans ses veines cet amour qu’il aurait voulu vomir, mais qui n’avait fait que se cacher. Franchement. Il n’aurait pas imaginé la croiser ici. Certainement pas. Et il pria, fort fort, pour que son bouquet soit vite terminé. Et il pria, fort fort, pour que ça ne soit jamais le cas.
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyMer 20 Mar - 17:34


La décision d’Harley était tombée, sèche et glaciale. Elle ne voulait plus le revoir. Parce qu’il avait osé lui balancer ses quatre vérités à la figure au moment où elle était la plus fragile, elle avait eu besoin d’oublier. Harley avait joué, et elle avait perdu. Mais elle était trop orgueilleuse pour assumer tout ce que représentaient les paroles de Sven. « On ne sait jamais que tu y survives, amour. » Harley avait été ingrate, et elle n’avait même pas pris la peine de laisser la moindre explication intervenir pour changer la donne. Sa cicatrice s’était rouverte, et Sven n’avait pas accouru. C’était à ce moment-là qu’elle avait compris combien elle avait perdu. Mais elle avait eu plus urgent à gérer sur l’instant que la rage de son amant. Ses parents étaient arrivés et, presque malgré elle, elle s’était entendue dire qu’elle ne voulait plus revoir Sven, qu’ils avaient finalement eu raison sur toute la ligne. Au fond, elle ne le pensait pas vraiment, mais la fatigue, la douleur et la colère s’étaient emparées de ses lèvres. Le lendemain, elle avait cherché à savoir s’il était venu. Ses parents s’étaient montrés catégoriques, il n’en avait certainement plus rien à faire d’elle. Harley n’était pas du genre à se confier, mais la morphine avait amoindrie ses facultés de retenue. Elle avait donc révélé à sa mère les circonstances du départ de Sven. La femme avait eu un sourire sombre. « Il te prend pour une gamine capricieuse. » Elle s’était radoucie et s’était penchée sur elle pour lui caresser la joue. « Et c’est vrai que tu l’es par moment, même si ça fait tout ton charme. » Puis, à nouveau, un voile sombre était passé sur son visage. Harley avait deviné ses mots une fraction de seconde avant qu’elle ne les prononce. « Il ne reviendra pas, cette fois. » Les yeux d’Harley étaient devenus humides, et elle avait tourné la tête sur son lit d’hôpital, afin que sa mère ne comprenne pas à quel point elle souffrait de ce constat.

Finalement, elle avait pu rentrer chez elle, et trois jours s’étaient encore écoulés avant qu’elle ne reprenne les cours. Penser à Sven lui faisait mal, aussi passa-t-elle une grande partie de ses journées de convalescence à dormir. Lorsqu’elle dormait, ses pensées la laissaient en paix. Dans ses rêves, il n’y avait pas de place pour le malheur, la séparation et la douleur. Et lorsqu’elle fermait les yeux en cherchant à trouver le sommeil, elle tentait de réécrire l’histoire. Elle s’imaginait ne pas avoir joué avec Sven, ne pas avoir réveillé le dragon en lui, ne pas s’être enfoncée dans sa rage jusqu’à refuser sa présence. Mais puisqu’il n’avait pas cherché à revenir, ni à l’hôpital, ni plus tard, Harley devait se faire une raison. La voiture qui l’avait balayée avait finalement été une bénédiction, pour tout le monde. Sven avait enfin trouvé le moyen d’extérioriser ses ressentiments à son égard, ses parents avaient réussi à chasser son amant d’un revers de main, et Drake avait désormais l’ascendant sur elle.

Lors de son premier jour de reprise des cours, elle s’était tout de suite présentée à son camarade, afin de le forcer à tenir parole, pour qu’il l’aide avec cette rééducation qu’elle craignait de ne jamais voir se terminer. Elle était pourtant loin d’être infirme. On lui avait collé une béquille dans les pattes, mais elle s’en servait très peu, trop fière sans doute. Le week-end lui avait paru d’une longueur infinie, après une seule journée de cours. Si on lui avait dit, un mois auparavant, que le lycée en viendrait à lui manquer, elle ne l’aurait pas cru. Et pourtant c’était bien ce qui se passait. Car même être assisse sur sa chaise, parmi des crétins finis, se révélait moins douloureux que de rester à broyer du noir chez elle. En cours, elle pouvait au moins s’accrocher à la voix des profs, même les plus rasants, et ne pas se morfondre à propos d’un ébéniste qui devait l’avoir complètement effacé de sa vie. Elle ne savait pas ce qu’il faisait, et si sa curiosité restait bien vivace, dans un coin de son crâne, elle ne voulait rien savoir de son quotidien. Et elle crut que son cœur allait devenir poussière lorsqu’elle entendit deux parfaits inconnus parler d’un certain ébéniste du nom de Raines. L’un disait l’avoir vu dans un bar en charmante compagnie, l’autre riait en demandant s’il avait visé plus âgée cette fois. Ils s’étaient tu en surprenant le regard fixe de la rouquine. L’un avait haussé les épaules. « Désolé, Watson. » Le pire, c’était qu’il paraissait sincèrement navré pour elle. Harley aurait sans doute pu supporter le fait que Sven passe à autre chose, mais pas dans un délai aussi court, pas pour que tout Storybrooke lui rappelle la bêtise qu’elle avait faite en s’attachant à un homme bien plus mûr qu’elle.

Ce soir-là, Harley s’était isolée dans sa chambre. Elle s’était lentement affalée sur son lit, et avait laissé sa main caresser le pansement qu’elle continuait de porter, et qu’une infirmière venait lui changer régulièrement. Elle imaginait Sven avec cette autre femme. Serait-il prêt à aller plus loin avec elle ? Harley devrait-elle supporter de la croiser un jour dans la rue, le ventre arrondi du futur marmot de Sven ? Devrait-elle subir leur bonheur, alors qu’il aurait pu être le sien ? Même si ça lui faisait mal, Harley se fichait bien de le voir enchainer les aventures exactement comme il le faisait avant qu’elle n’arrive dans sa vie. Mais elle ne pouvait pas supporter de le savoir avec une seule et même femme. Elle ne pouvait assumer de l’avoir perdu au profit d’une autre. C’était trop à encaisser. Elle ferma les yeux et grimaça. Les choses auraient-elles été différentes si elle avait pu porter son enfant ? Harley voulait croire que c’était pour le mieux. Que l’accident lui avait au moins évité de se laisser attendrir, et de garder en elle le souvenir d’un homme qui ne voulait vraisemblablement plus d’elle.

Le soir suivant, après une nouvelle journée de cours rendue moins éprouvante que la précédente par les bons soins de Drake, Harley s’était perdue dans les rues de Storybrooke. Il fallait qu’elle remercie une personne, mais elle n’avait pas la moindre idée de l’endroit où elle habitait. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle était fleuriste, et qu’elle lui avait chaque jour fait cadeau d’un bouquet différent à l’hôpital. Rosalyn était la personne la plus douce et la moins intéressée qu’Harley ait jamais rencontré. Mais elle n’était pas naïve pour autant, et la plus jeune s’était prise d’affection pour elle en comprenant qu’elles avaient un ennemi commun, que la blonde était capable de mettre à genoux pour son plus grand plaisir. Rosalyn avait fait de son séjour à l’hôpital un moment plus supportable. Et Harley avait soudain réalisé qu’elle ne l’avait même pas remerciée. Elle n’avait pas forcément l’intention de devenir amie, ni d’entreprendre la moindre relation sincère. A vrai dire, Harley se sentait trop fatiguée pour s’impliquer dans quoi que ce soit. Drake était actuellement le seul ami dont elle avait besoin et dont elle acceptait la présence. Mais Rosalyn méritait au moins de savoir à quel point elle l’avait aidé. Harley avait compris quel diamant Rosalyn était pour Storybrooke, et elle n’avait même pas la force de l’envier pour ça. Elle ne voulait, finalement, que son bien.

Les yeux rivés sur le sol, elle poussa la porte de Game of Thorns. Lorsqu’elle leva le menton, son visage se figea. A quelques mètres à peine se tenait la dernière personne qu’elle voulait affronter. Il ne l’avait pas vu, elle pouvait encore repartir, faire comme si de rien n’était. Mais elle fut trop lente à réagir, et le regard de Sven tomba sur elle. « Harley. » C’était étonnamment doux. Il devait vraiment être passé à autre chose. Elle-même se sentait incapable de lui décocher le moindre mot. « Tu n’es pas avec tes parents, à ce que je vois. » C’était mieux, cela permit au visage de la jeune fille de s’animer à nouveau. Elle arqua un sourcil, dubitative, et fit même quelques pas à l’intérieur de la petite boutique. « Comment va ta blessure ? » Elle se tordit le cou pour tenter de discerner la personne qui s’afférait dans l’arrière-boutique. Ne distinguant rien de concluant, elle reporta son attention sur Sven, les prunelles bien vides, tandis que tout son corps se tendait comme si la présence de l’ébéniste la répugnait. « Rosalyn n’est pas là ? » A nouveau, son regard se détacha de lui et, tournant légèrement sur elle-même, elle analysa les compositions qui recouvraient les différentes étagères et présentoirs de la boutique, reconnaissant certaines des fleurs que lui avaient offert la jeune fleuriste. Le patron revint alors de l’arrière-boutique et il la devança alors qu’elle posait les mains sur le comptoir. « Bonjour, Harley. Rosalyn travaille au bar de son père ce soir, mais je te connais depuis que tu es trop petite pour te conseiller l’adresser d’un bar. » Il partit de son rire gras, auquel la jeune Watson répondit par un sourire rigide, purement formel. « Bon, dans ce cas, désolé de vous avoir dérangé. » Elle faisait déjà volteface, mais une nouvelle intervention de Moe lui fit suspendre son geste. « Voilà pour votre compagne, Monsieur Raines. Vous allez faire une heureuse. » Une main toujours sur le comptoir, Harley détailla du coin de l’œil le bouquet que Moe tendait à Sven. Ce dernier bénéficia alors du premier regard réellement actif de la rouquine, dont les lèvres s’étirèrent dans un sourire factice. « J’ai entendu parler de ta nouvelle conquête. » Moe regarda tour à tour ses deux clients puis, comprenant qu’il était sans doute de trop, retourna s’occuper d’une affaire quelconque dans l’arrière-boutique. Harley plongea ses prunelles avides dans les ambres de l’ébéniste, dévoilant très vite des canines féroces: « Elle doit être très belle pour avoir droit à tout ça. » D’un geste elle engloba les fleurs, la coiffure et la tenue de Sven. Harley n’était pas dupe. Sven n’avait jamais fait preuve d’autant d’application avec elle. Mais elle n’était après tout qu’une lycéenne sans importance, plutôt banale physiquement, dont la conversation n’avait rien de grisant.
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyMer 20 Mar - 19:07


Si Harley n’avait pas posé les yeux sur lui, Sven aurait cru qu’il était invisible. Mais il ne le manqua pas, ce reflet, dans les beaux yeux gris de la fille Watson. Il eut beau lui parler, elle ne lui réserva rien, pas un mot de dépit, de colère, de moquerie. Rien. Que son regard qu’elle était incapable de détacher de lui. Mais il le voyait, le braquage de son corps, qu’il ne mit pas sur la plaie qui zébrait le ventre de la brunette. Oh oui, il s’attendait à ce qu’elle ne soit pas aussi heureuse de le revoir que lui l’était. Un tel rejet, cependant, lui fit mal au cœur. Il pensait l’avoir oublié, l’avoir brulé de sa mémoire comme il avait brulé ces oiseaux de bois. Tout ne s’était pas envolé. Elle était encore là, gravée sur la moindre de ses cellules, à l’origine des moindres frissons de l’ébéniste, forçant le moindre battement de son cœur. Il se trouvait pitoyable, de retomber amoureux aussi facilement suite à un seul coup d’œil, une seule note de son parfum, qui à présent surplombait le fleuriste. Les lys et le jasmin n’avait plus d’importance. Il n’y avait qu’elle qui comptait. Elle lui aurait dit d’annuler son rendez-vous du soir, si elle en avait connaissance, pour que Sven plaque tout. Toutes ces choses inutiles qui l’empêchaient d’être avec elle.

Harley posa une question, qui n’était pas à son intention. Sven eut un mince sourire triste, qu’elle ne vit pas – bien entendu, cela aurait été trop facile le cas contraire. Il ne se demanda pas pourquoi elle cherchait Rosalyn, ne proférant aucune hypothèse. Il était incapable de réfléchir, incapable de penser à tout autre chose qui n’était pas en rapport avec Harley. A chaque goutte de sang qui circulait dans son corps, il voulait envoyer balader cet orgueil, cette souffrance qui lui avait serré la gorge ces dix derniers jours. Il aurait voulu lui dire qu’il était désolé, désolé de tout. French revenait déjà, son bouquet en main. Il aurait dû le regarder, évaluer la qualité du travail. Sven en était incapable, incapable de détourner le regard d’Harley, incapable de s’écarter d’elle. Il la regarda, déjà sur le départ, retournant bredouille, n’ayant finalement accordé très peu à l’ébéniste – un peu d’attention, sans plus.

Sven sortait déjà son portefeuille, vaincu du froid polaire de la fille Watson à son encontre. C’était bien fini, alors ? Il aurait voulu arrêter son mouvement dans le temps, la saisir par le bras et l’empêcher de partir. Il n’en eu pas l’occasion. Un évènement trop beau pour être vrai le fit à sa place. J’ai entendu parler de ta nouvelle conquête. Sven soupira, serrant l’arête de son nez – mauvais signe – Comme à l’accoutumé, ça allait trop vite dans la petite ville du Maine. Ce soir, la rumeur circulerait déjà que Sven s’était fait remettre en place par beaucoup plus jeune que lui et combien les parents d’Harley étaient fiers de leur progéniture. Tandis que lui serait avec cette fille, Cassandre, à passer une soirée ennuyeuse dans l’espoir d’oublier un peu plus Harley.

A présent, c’était impossible. Pas après la manifestation éclaire, dix jours plus tard. Tout lui revenait, plus violement, plus intensément. Tout ce qu’il aurait tué, ce cœur qu’il se serait arraché pour qu’il ne batte plus à cause d’Elle. Mais, bien que la situation se plaisait dans le bizarre et dans le dérangeant, Sven était étonnement calme et détendu. Certes, il avait les mains légèrement moites, mais ce n’était pas à cause du stress, de la peur. Il était heureux de la revoir, malgré la douleur qui refaisait surface, qu’à son visage revenait ce qu’il avait perdu et qu’il ne pourrait plus jamais avoir. Le commentaire sarcastique ne tarda pas à arriver et Sven lui jeta un regard neutre, tandis qu’il reprenait son geste et déposa un billet de vingt sur le comptoir, là où French n’était plus. Fuyard. « Je vois que tu n’as pas perdu ton mordant. Je suppose que c’est la preuve que tu vas bien. » Il ne voulait plus jouer au jeu d’Harley. Il avait déjà perdu la dernière partie. Ici, il n’y avait aucun quitte ou double, puisqu’elle l’avait déjà quitté.

Y aurait-il assez de mots pour exprimer à quel point il était heureux qu’elle lui adresse la parole, enfin ? Même si ce n’était que pour lui cracher au visage, et cracher sur Cassandre. Pour cette dernière, il n’avait pas besoin de l’aide de la brunette, il le faisait très bien tout seul. Sven s’empara du bouquet, le regardant un moment. Lys et Jasmin. Tellement ennuyeux. « Pour répondre à ta jalouse, non, elle n’est pas particulière. Tu sais, j’ai sauté sur le premier morceau qui passait. » L’acidité de sa voix ajoutait au cru de sa déclaration. Il ne ressentait rien pour cette blonde. C’était ce qui l’avait attiré. Aucun risque de se bruler, ni de se blesser. Aucune envie de sauter les étapes, ni de la serrer dans ses bras. Il se servait de Cassandre comme un passe-temps. Comportement cruel et machiste. Sven n’avait plus le cœur au romantisme. Ce bouquet de fleurs n’était qu’un bouquet de convenance. Il continuerait de flirter avec elle jusqu’à ce qu’il oublie Harley. Autant dire qu’il avait de fortes chances de finir sa vie avec elle.

Il y eut un silence, de quelques secondes, alors que Sven réalisait ce qu’il était en train de faire. Sven se comportait comme un con. Il regarda Harley. « Excuse-moi. » Pour quoi ? Pour ce qu’il venait de dire ? Pour ce qu’il n’avait pas fait, pour ce qu’il n’avait pas dit ? Pour tout ? Pour rien ? Il ne savait pas. Ce qu’il ne pouvait nier, c’était la sincérité dans sa voix. « J’aurais préféré être largué par toi, et non par tes parents. » Ca n’avait fait qu’ajouter à sa frustration et à sa colère. Était-elle à ce point gamine pour ne pas vouloir le lui dire en face, pour se reposer sur son père et sa mère ? C’était ce qu’il avait pensé, ces dix derniers jours. C’était ce qui n’avait plus vraiment d’importance. Sven voulait rester un peu plus longtemps avec elle. Si s’expliquer avec Harley lui garantissait ne serait-ce que dix secondes où il serait gracié de sa présence, alors il serait capable de retourner sur ce moment peu agréable.
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyMer 20 Mar - 21:56


L’avidité et la férocité n’auraient pas dû se lire si clairement sur son visage. Harley se targuait de ne pas être une gamine. Mais une femme adulte ne se dévoilait pas si facilement. Heureusement pour elle, seuls les aspects les plus positifs de son état d’esprit transparaissaient dans ses yeux et sur ses lèvres. Les réactions les plus glauques que lui inspirait sa séparation de Sven avaient la décence de ne pas refaire surface alors qu’elle se trouvait face à lui, après dix longues journées de sevrage. La tristesse, la déprime, le déchirement, le regret, rien de tout cela ne se lisait sur ses traits. Le seul point négatif fut seulement la jalousie qui perça ses derniers mots. Mais Harley ne pouvait pas nier tout en bloc, ç’aurait été une entreprise trop énorme pour ses frêles épaules. Elle ne s’encombra pas du soupir de son ancien amant, ni de sa manie détestable de se masser l’arête du nez. Les réactions physionomiques de Sven lui importaient peu. Harley avait besoin de mots, elle voulait savoir s’il allait nier totalement son accusation, ou s’il allait réellement l’assumer. La rouquine voulait qu’il assume cette potiche qui méritait des fleurs, car dans son esprit tordu, ça aurait voulu dire qu’elle ne lui importait pas vraiment. S’il niait, en revanche, elle aurait du souci à se faire, et pourrait commencer à crier et à pleurer, car alors Sven aurait réussi à tracer un trait sur elle, et sur l’amour qu’il prétendait lui porter.

Tout ce qu’elle pouvait dire, alors qu’il n’avait toujours prouvé la moindre volonté de lui apporter une réponse, c’était qu’il paraissait très calme. Son regard était d’une neutralité qui tordit les entrailles de la jeune Watson, et fit remonter un frisson désagréable le long de sa colonne. Il posa calmement un billet sur le comptoir. Harley tiqua, comprenant que Sven était prêt à dépenser 20 dollars, simplement pour plaire à cette grue. « Je vois que tu n’as pas perdu ton mordant. Je suppose que c’est la preuve que tu vas bien. » Une moue revêche marqua ses traits. Si elle avait pu mordre, elle ne s’en serait pas privée. L’attitude égale de son aîné multipliait les frissons qui la parcouraient. Et elle ne sut pas quoi penser de la façon dont il analysa le bouquet. Cherchait-il tant à impressionner sa belle pour qu’il détaille à ce point des fleurs aussi banales ? « Pour répondre à ta jalousie, non, elle n’est pas particulière. Tu sais, j’ai sauté sur le premier morceau qui passait. » Harley baissa la tête, mais ne parvint pas à retenir le rire fleurissant qui égaya son visage. Etait-il correct d’apprécier autant entendre Sven parler de sa conquête comme d’un simple morceau de chair ? Harley se résolut à n’être pas faite pour aimer ce qui était correct, et releva un visage moqueur. Tout sur son visage renvoyait à Sven la bassesse de ses propos. « Tu restes égal à toi-même, pervers. » Un bref son amusé passa la barrière de ses lèvres. Etait-elle réellement en train de chambrer Sven comme s’ils étaient de vieux amis qui faisaient ça depuis des années ? Etait-ce donc le signe qu’elle passait finalement à autre chose ? Harley haussa légèrement le menton, satisfaite de l’attitude pleine de dignité qu’elle affichait devant son aîné. Peu importait qu’elle s’écroule une fois passé le seuil du fleuriste, tout ce qui comptait c’était l’instant présent, et sa capacité à en jeter un maximum au visage de celui qui l’avait trahi.

« Excuse-moi. » Le regard d’Harley capta pleinement l’éclat qui luisait au fond des pupilles sombres de l’ébéniste. Ce n’était pas réellement ce à quoi elle s’attendait. Et c’était à des années lumières de ce qu’elle espérait. Elle ne savait pas pour quoi il prenait la peine de s’excuser, mais elle ne voulait pas le savoir. Remuer le passé était la dernière chose qui l’attirait alors qu’elle parvenait enfin à redresser les épaules et à bomber le torse face à sa pire crainte. « J’aurais préféré être largué par toi, et non par tes parents. » Ça lui envoya une belle claque en plein visage. Elle arqua à nouveau un sourcil, mais elle n’était plus dubitative et méfiante désormais. La surprise et le doute l’emportait en effet sur sa fierté. Son reproche sous-entendait qu’il avait parlé à ses parents. Harley avait peur de deviner, mais il fallait qu’elle en ait le cœur net. « Ce n’est pas vraiment comme si on était un couple, après tout. » Elle continuait à nier l’évidence, et ce d’autant plus que leur idylle était rompue. Cela lui évitait de se sentir trop conne, et de s’en vouloir trop âprement pour s’être laissée bercer par les belles paroles de son aîné. « Mais quand est-ce que tu leur as parlé ? Ils m’ont assuré que tu n’étais pas revenu quand je me suis réveillée après ma seconde intervention. » Si Sven n’était pas encore au courant de son second passage sur le billard, maintenant c’était le cas. Et si sa voix restait sobre, elle n’était plus aussi distante qu’à son entrée dans la boutique. D’ailleurs, son corps n’était plus du tout tendu. Au contraire, la présence de Sven redevenait enivrante. Et Harley devait se remémorer toute l’indifférence de son aîné pour parvenir à ne pas s’approcher plus. Elle n’avait toujours pas retiré sa main du comptoir, et le billet de Sven n’était pas si loin. Si l’envie lui en prenait, elle pouvait s’en emparer et priver dans le même temps le morceau de Sven d’un agrément qu’elle ne méritait pas. « Si tu voulais vraiment lui faire plaisir, il y a mieux que des fleurs je suppose. Mais si ce n’est qu’un morceau de chair, tu veux juste te la faire, non ? » La réalité la frappa de plein fouet. Finalement, même les aventures de passage de Sven ne lui plaisaient pas. Celle-ci avait d’autant plus l’air de s’attarder. Dans n’importe quel sens elle retourne les choses, ça lui vrillait le crâne. Harley n’avait pas peur d’être crue. Elle porta une main à son ventre, et martela les prunelles de son aîné d’un regard concerné. « Heureusement que le truc là-dedans est mort, quelle déconvenue ça aurait été pour toi. Avoue que ce n’est pas très vendeur pour attirer tes pétasses. » L’acidité était revenue sans crier gare, en même temps qu’elle avait imaginé Sven dans les bras d’une autre, respirant son odeur, embrassant sa peau…
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyMer 20 Mar - 23:14


Sven baissa la tête vers le sol. C’était une des raisons pour laquelle leur relation n’était pas vouée à la réussite. Harley cherchait le déni du couple, tandis que Sven l’avait accepté, bien longtemps en arrière, quand ils étaient sortis de leur premier restaurant. « Pour moi, on l’était. » Il haussa les épaules. « Ce n’est pas comme si ça allait changer grand chose maintenant. » S’ils auraient pu débattre des heures sur ce qu’ils avaient été, il était évident qu’un couple, ils ne l’étaient plus. L’importance que Sven avait apportée à Harley ne comptait plus. La passion avait laquelle il avait pu l’aimer ne représentait rien. Tout ce qu’il aurait été prêt à faire pour elle n’avait plus aucune valeur. C’était ce qui le rendait sombre, un peu, de ne plus avoir de droit légitime de s’inquiéter pour Harley, de ne plus avoir le droit légitime de l’aimer, alors qu’il l’aimait encore, qu’il l’aimerait toujours. Sven était devenu un hors-la-loi envers ce qu’il avait le droit de ressentir, devenant à nouveau l’étranger qu’il avait été pour la fille Watson, comme il l’avait été, deux mois auparavant.

Le problème était là, Sven ne pouvait pas faire comme s’il ne l’avait jamais rencontrée. Ça le tuerait à petit feu, lentement, perfidement. Mais ça finirait par avoir raison de lui, lui enlevant tout plaisir de la vie, tout goût à sa satisfaction personnelle. Ça commençait bien, il s’entichait déjà d’une potiche blonde sans une seconde pensée. Elle lui aurait été fatale. Revoir son jugement lui aurait éclaté à la gueule l’erreur grossière que l’ébéniste était en train de commettre. S’il avait voulu savoir tout ce qu’il se passait dans sa relation de couple avec Harley, pour Cassandre, il choisirait d’être aveugle. Aveugle à cette fille, aveugle à ce qu’il ressentait. Sven fronça les sourcils à l’évocation de sa rencontre avec les parents de sa brunette préférée. Il regarda la lycéenne droite dans les yeux, cherchant à voir si elle se moquait de lui, mais ne décela aucun vice dans son regard. Que le vert mélangé au gris, envoutant. Deux centimètres sous son cœur, il sentit une pointe s’enfoncer. Il était au courant pour les complications d’Harley, juste après qu’il soit parti – ça avait été un argument de choix dans la confrontation avec les parents Watson. Mais il s’était vu imposer l’interdiction formelle de s’approcher d’Harley.

Sven piocha dans ses souvenirs, qui remontaient à dix jours, se séparant de la morosité qui accompagnait cet acte. « Je suis revenu. » Il n’eut aucune difficulté à dire ses mots, une douceur blessée filtrant dans ses cordes vocales, se sentant trahi, il ne savait pas par qui, mais trahi tout de même. Il expira, déposant le bouquet de fleurs sur le comptoir, sentant que la discussion tarderait un peu plus que prévu, une certaine joie de se débarrasser ne serait-ce que temporairement de ce que ce bouquet lui rappelait. « Tu ne voulais plus me voir. Tu l’as dit à tes parents. Ils ont appliqué ton souhait. Le message était plutôt clair dans leur bouche. » Il n’y avait pas de colère. Il y avait un peu de reproche, car ça ne pouvait être autrement. Et il y avait toujours ce timbre, doux, qui accompagnait ses paroles, alors qu’il ne détachait pas son regarde de sa brunette. Quoique lui avaient dit les adultes, la conversation n’avait pas été plaisante. Elle avait été blessante et Sven n’avait rien trouvé d’autre que de partir, pour de bon, cette fois, sans ne plus toucher du bout des doigts l’idée de revenir voir Harley sur son lit d’hôpital, puisqu’elle ne voulait plus de sa présence. Sven aurait dû en vouloir à son ex –quel terme horrible – de l’avoir ainsi jeté. Les dix jours de sevrage l’avaient débarrassé de beaucoup de sentiments envers elle. La rancune avait largement été amenuisée. « Donc je ne suis plus revenu, comme tu l’as demandé. » Il en souffrait encore, cependant, et en souffrirait toujours. S’il avait su que ses mots seraient aussi destructeurs, il ne les aurait pas prononcés. Mais le mal était fait et de leur relation si fusionnel ne restait plus que des morceaux épars bons à la discussion, à rien d’autre.

Sven écouta avec un calme froid la constatation d’Harley, sur Cassandre. Il eut même un sourire, insipide. Le cœur n’y était pas. Il se recula du comptoir, baladant son regard sur la boutique, captant les diverses couleurs des fleurs avant de retomber sur la Watson. « Je me la suis déjà faite. » Il n’avait pas envie de lui mentir, aussi cruelle qu’était la vérité. Il ne lui devait rien, c’était vrai, mais il estimait qu’elle avait au moins droit à ça venant de l’ébéniste : la sincérité. « Je n’ai pas besoin de fleurs pour la renvoyer dans mon lit. C’est juste que quand j’ai l’occasion d’emmener une fille en soirée, sans que ses parents ne m’attrapent comme un criminel, j’aime respecter les règles, a- » Il s’arrêta in extrémis, faisant comme s’il n’avait pas été sur le point de dire la pire chose qu’il soit dans un moment pareil. Il saisit d’une fleur bleutée de myosotis, la faisant tourner entre ses doigts.

Sven eut un sourire triste, ça ne manqua pas, quand Harley fit référence à la vie qui avait manqué de s’épanouir en elle. Son regard attrapa la main qu’elle avait posée sur son ventre et une profonde douleur lui vrilla son être. Pour la première fois, il se demandait à quoi aurait ressemblé un enfant de la brunette et de lui. C’était une mauvaise idée et il riva à nouveau ses prunelles sur les pétales bleutées. « J’aurais trouvé une parade. Elles seraient toutes tombées dans mes bras encore plus vite. » La blague était mauvaise, l’humour n’était pas de la partie. Les évènements auraient été différents, si Harley aurait encore le bébé. Il ne voulait pas s’attarder sur un monde fait d’hypothèses, car celui-ci, s’il avait eu une chance de se produire, l’occasion était dépassée. Sven préférait ne pas s’attarder sur ce sujet. Il releva son regard, déposant son ambre sur Harley. « J’imagine que tes parents sont contents que je ne traine plus dans les parages. Tu as toujours ton bracelet pisteur ou tu as regagné ta liberté si dûment méritée ? » Voilà, c’était une bonne ouverture, retourner sur un sujet qui le fâchait encore un peu, plutôt que sur un qui le blessait avec une facilité déconcertante.
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyJeu 21 Mar - 1:01


« Pour moi, on l’était. Ce n’est pas comme si ça allait changer grand-chose maintenant. » Il n’y eut pas le moindre changement dans le regard de la rouquine. Elle n’était pas décidée à se laisser perturber par les paroles de Sven. Aussi douces qu’elles avaient pu être lorsqu’ils jouaient ensemble puis, ensuite, lorsqu’une relation solide s’était installée entre eux, elles n’étaient plus aujourd’hui que du poison. Apre, perfide, acide, un poison qu’Harley n’avait pas l’intention de laisser imprégner ses veines. Et la force de l’attraction qu’exerçait Sven sur elle ne devait pas parvenir à la faire chanceler. Droite et digne, Harley avait désormais choisi l’attaque, afin d’être sûre que Sven ne puisse pas prendre les devants. Il ne devait plus réussir à l’atteindre. Les prunelles fixement rivées sur lui, elle voyait bien qu’elle l’avait perdu. Et elle ne pouvait blâmer personne d’autre qu’elle-même. Elle était la seule à avoir pris la décision de rompre tout contact. Les mots de Sven, et son acharnement à lui dicter sa conduite avaient bien évidemment joué pour beaucoup dans sa décision, mais il était loin d’être le seul responsable. La bêtise d’Harley l’avait poussé dans ses retranchements, et elle avait dégoupillé une grenade qui n’avait eu d’autre choix que de lui exploser au visage. Elle ne pouvait pas seulement en vouloir à Sven pour ces raisons futiles. D’autres motifs plus sombres avaient décidé de leur sort, mais Harley n’oserait jamais les prononcer. Le simple fait de les effleurer de ses pensées était déjà donner trop de poids à cette ancre coriace qui lui pesait dans les entrailles, là où les cellules de Sven et le siennes s’étaient liées pour ne former qu’un seul être.

« Je suis revenu. » Elle ne put empêcher ses sourcils de se froncer sous la déclaration, mais surtout à l’écoute du ton de Sven. Il paraissait étonnamment touché par son aveu. Harley chercha ses mots, détournant le regard de l’ébéniste, percevant son expiration et le bruissement du bouquet qu’il reposa sur le comptoir. Son regard papillonnait, alors qu’elle ne trouvait pas de bonne façon d’exprimer le fond de sa pensée. « Tu ne voulais plus me voir. Tu l’as dit à tes parents. Ils ont appliqué ton souhait. Le message était plutôt clair dans leur bouche. » Les mots de Sven éclipsèrent ses pensées et sa résolution à présenter son point de vue. Il paraissait tellement serein en présentant les choses, qu’Harley ne voyait pas l’intérêt de relancer un débat apparemment clos. Sven était passé à autre chose, après tout, elle ne voyait pas de raison valable de remuer le passé. Elle hocha donc brièvement la tête, avant de se faire l’écho de son aîné et de son timbre doux : « Tu as raison, ils n’ont fait qu’exécuter mes désirs. » Mais si la discussion était close en ce qui concernait l’ébéniste, Harley avait bien l’intention de prendre ses géniteurs à partie sitôt rentrée à la maison. « Donc je ne suis plus revenu, comme tu l’as demandé. » Une grimace amère rompit le charme du visage de la jeune Watson. Il parlait comme s’il n’avait fait que répondre à ses caprices. Mais depuis quand était-il si docile et si sage ? La voiture, en percutant Harley, avait dû lui griller quelques neurones pour qu’il devienne subitement aussi chiant. Où était passé l’homme qui l’avait ramenée chez lui après l’avoir laissée se saouler et danser sur une table ? Où était celui qui l’avait prise au détriment du travail qu’il avait à accomplir et s’était ensuite moqué de l’autorité de la mère Watson ? Où était le Sven qui l’avait arrachée à son lycée sordide et à l’acharnement autoritaire de ses géniteurs pour l’emmener diner en tête à tête ? Où était passé cet homme qui faisait vibrer chaque fibre de son corps et l’attirait irrémédiablement dans des endroits incongrus en faisant tomber en un clin d’œil le rempart de ses vêtements ?

« Je me la suis déjà faite. » Les prunelles d’Harley se figèrent. L’homme qu’elle connaissait était de toute évidence parti dans d’autres bras. Ça lui fit l’effet d’une claque. Concentré sur les diverses fleurs qui ornaient la boutique, Sven ne put pas voir le choc qui irradia la moindre parcelle du visage de la rouquine. Elle ne pouvait pas imaginer que son aîné n’ait pas attendu dix pitoyables, ridicules, misérables jours pour s’en taper une autre. Harley ne s’était jamais sentie aussi déshonorée. Son ego en prenait un coup. D’ailleurs, elle manqua de s’étouffer, et du s’accrocher de ses deux mains au comptoir pour ne pas flancher. Ses muscles se tendirent, et elle ferma un instant les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, sa gorge était serrée, et elle dut rassembler toute sa rage pour chasser la tristesse qui l’étreignait. « Je n’ai pas besoin de fleurs pour la renvoyer dans mon lit. C’est juste que quand j’ai l’occasion d’emmener une fille en soirée, sans que ses parents ne m’attrapent comme un criminel, j’aime respecter les règles, a- » L’esprit d’Harley trébucha sur la dernière lettre, et ses yeux se tournèrent brusquement vers lui, quémandant la suite, une expression d’urgence dans le noir des pupilles. Elle ne balayait pas d’un bloc les précédents mots, cyniques, de l’ébéniste, mais choisissait simplement de ne pas les laisser l’atteindre. Le savoir dans les bras d’une autre était déjà suffisamment perturbant pour ne pas en rajouter avec ses allusions cyniques concernant l’autorité implacable des Watson. Il s’amusait désormais à faire tourner une fleur entre ses doigts, l’air parfaitement détaché, tandis qu’Harley avait les entrailles broyées par ses attaques indignes de ce qu’ils avaient vécu. Une rage sourde lui martelait les tempes. Elle garda néanmoins son calme, et opta à son tour pour l’incision. Parfaitement tournée vers son aîné, une main sur le ventre, elle le regardait en plantant ses crocs dans la surface de son esprit.

« J’aurais trouvé une parade. Elles seraient toutes tombées dans mes bras encore plus vite. » Une fois de plus, le poison de Sven la paralysa. L’empêcher de pénétrer ses veines était devenu impossible. Sven s’était taillé un chemin jusqu’à son cœur, et il s’en servait pour lui lancer des aiguilles venimeuses avec la plus grande cruauté. Le respect n’était plus à l’ordre du jour. Pourquoi rester là, figée, à se laisser écraser dans un jeu qui lui échappait et auquel elle ne souhaitait pas participer ? « J’imagine que tes parents sont contents que je ne traine plus dans les parages. Tu as toujours ton bracelet pisteur ou tu as regagné ta liberté si dûment méritée ? » Il devait être soit parfaitement inconscient de la portée que ses mots pouvaient avoir sur Harley, soit très con pour passer ainsi du coq à l’âne. Dans un cas comme dans l’autre, Harley n’était pas décidée à lui donner satisfaction, après la douleur qu’il s’était amusé à lui infliger. Elle tourna le dos au comptoir, pour s’y appuyer dans une attitude très détachée. En réalité, elle peinait surtout à rester droite. La voiture qui l’avait percutée ne faisait pas plus de dégât que les attaques de Sven, et les deux combinées formaient un cocktail explosif, qui manquait de ravager Harley.

« Je suis libre, si ça t’intéresse vraiment. » Elle tourna sur lui un regard assassin. « Mais je n’utilise pas cette liberté pour courir les bars et te remplacer le plus rapidement possible. » Ses yeux s’étrécirent, devenant deux fentes gorgées de dégout pour l’homme qu’elle ne reconnaissait plus. « Tu es pathétique. » Son sifflement ne souffrait aucune contestation, et elle ne laissa d’ailleurs pas le temps à Sven de réagir, ajoutant sur un ton tranchant : « Je ne sais pas ce que tu cherches, mais je peux au moins te dire ce que tu as réussi à trouver. » Son corps entier revint se planter bien en face de l’ébéniste, même si sa main ne pouvait se résoudre à délaisser le soutien judicieux que constituait le comptoir. « Tu as réussi à me dégouter, et à me faire mal, bravo. » Chacun de ses mots tombaient de ses lèvres avec aigreur, mais elle haussa les sourcils tout en parlant lorsqu’elle ajouta en faisant de petits mouvements de sa main libre. « Je me doute que ce n’est pas le but, que toi tu es trop irréprochable et trop mâture pour ne serait-ce que songer à te venger, et comme tu m’as déjà reléguée au passé, je doute aussi que tu accordes encore la moindre importance à mes sentiments… » Elle s’arrêta brusquement. Son débit était tellement rapide qu’elle se saoulait elle-même. Lâchant un soupir consterné, elle se reprit en lançant sa main en l’air comme si tout ça ne l’intéressait plus. « Pourquoi est-ce que je perds mon temps ? Si en dix jours tu as le temps de tracer un trait sur nous, je n’imagine pas ce qu’il s’est passé dans ton esprit ces trente dernières secondes. » Elle se détourna de Sven, prête à partir, mais un élément désagréable l’arrêta, et elle sentit le besoin de le détruire sans perdre un instant. Attrapant le bouquet avant qu'il ne puisse se douter de son objectif, elle le jeta à terre et l’écrasa d’un pied revêche, appuyant de tout son poids sur ces fleurs tapageuses destinées à la putain de son ex. « Voilà ce que je fais de tes règles ! » Il pouvait bien commander un nouveau bouquet, ça lui était égal. Harley avait juste eu besoin de détruire cet emblème de l’infidélité de Sven. Qu’il ne lui appartienne plus lui était bien égal. Qu’il ne lui appartienne plus la torturait. Ça lui rappelait l’erreur cruelle qu’elle avait commise. Ça lui rappelait la fragilité de l’attachement humain, ce pour quoi elle avait toujours refusé à quiconque de faire battre le muscle qu’elle avait sous la poitrine.
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyJeu 21 Mar - 13:42


Sven la regardait, comme s’il mettait son doigt sur la pire des douleurs qu’il aurait pu avoir. Harley avait été, pour un infime laps de temps, la personne la plus chère à ses yeux. Il l’aimait, ardemment, à l’image de ce que leur relation avait été depuis leur première rencontre. Sans se soucier des détails, de la convenance, des interdits. Dès qu’il était avec elle, il perdait le contrôle sur beaucoup, y compris sur lui-même. Quand elle l’avait gentiment congédié via ses parents, Sven avait saisi la chance de redevenir celui qu’il était : un gars simple, un peu ennuyeux sur les bords. Les apparences devaient bien tenir, si tout à l’intérieur de lui, il n’était plus qu’un grand puzzle, auquel il manquait une pièce. Oui, l’ébéniste était un con, le pire, c’était qu’il le faisait jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’Harley atteigne le dégout. Tu peux être fière de toi, Sven.

Il s’était arrêté de jouer avec la fleur, levant les yeux à l’entente de la répartie cinglante de Watson. Tu es pathétique. Sven eu un sourire presque cruel devant la justesse du propos. Il était pathétique, oui, et Harley ne savait pas à quel point il l’était vraiment. A quel point il avait essayé si difficilement de se sortir la brunette de la tête, du cœur, du corps, sans jamais réussir. S’il n’avait pas dormi les deux premiers jours de leur séparation, il n’était pas resté inactif pour autant. Il avait tourné le problème Harley dans tous les sens, cherchant les pires défauts à la lycéenne. Ça n’avait pas été difficile. Elle était d’un mauvais caractère, manipulatrice, séductrice, capricieuse, menteuse… Sven aurait pu tirer une liste longue à n’en plus finir. Mais voilà, dans toutes ces tentatives pour s’éloigner de la brunette par le dégoût, la colère d’elle, l’ébéniste s’était heurté à la fracassante vérité : il en était incapable. A chaque défaut qu’il lui trouvait, à chaque tort dont il la supposait – la savait – responsable, il était incapable de lui en vouloir, réellement, à sang pour sang. Il y avait toujours cette petite fissure qui l’en empêchait. Ce petit battement de cœur, infime qui le retenait de haïr Harley.

C’était pour ça, que Sven était un con. Incapable de ne pas l’aimer. Joli maladie, jolie maladie. Il s’en était voulu, à lui-même, de se trouver face à l’impossible de tirer un trait sur elle, de l’oublier, de la reléguer à une vague du passer. Alors, Sven s’était haï lui-même, en colère, noir de lui, bleu d’Elle. Et dans l’impératif de se construire une illusion pour le garder en un seul morceau, il s’était paré du doux mirage que cette haine était pour Harley. Et qu’ainsi, il se donnait l’impression de ne plus l’aimer, elle, alors qu’il était incapable d’être bien dans sa peau. Ça avait marché, remarquablement bien. Un temps seulement. Maintenant qu’il la retrouvait, les mensonges volaient en éclats, écorchant sa stupidité et sa retenue. Sven la regarda, plantée en face de lui, soutenant son regard de colère, ses ambres s’animant d’une lueur qu’il ne se connaissait pas. Elle lui reprocha son comportement. Qui était-elle pour le juger ? Elle lui reprocha sa douleur.

Pardon ? Il écrasa la fleur dans son poing, fronça les sourcils, alors qu’il encaissait, coup sur coup, la parole rapide de Harley, et ce qu’elle lui jetait à la figure. Lui restait fixe, mais ce n’était plus à cause de son apparence détendue, ou de quoi que ce soit dans ce genre. Il était cloué sur place, n’attrapant que les brides de ce qu’il voulait entendre, n’ayant pas besoin de s’intéresser au savon que lui adressait la jeune femme. me dégouter, me faire mal, mes sentiments, nous. Ça lui éclata en plein cœur. Ça lui éclata dans la tête. Elle avait toujours des sentiments pour lui. Sven la regarder écraser le bouquet, sans oser un geste pour la retenir : il n’aimait pas ces fleurs, de toute façon, il n’aimait pas la fille à laquelle il devait les apporter. Il n’y avait qu’une personne que Sven aimait et elle se tenait devant lui, écrasant du lys et du jasmin.

Sven attrapa Harley par le bras, l’empêchant de partir, la rapprochant de lui. C’était la première fois qu’il la touchait, depuis dix jours. Il se fit violence, tuant le frisson avant qu’il ne naisse sur sa peau, se retenant de plaquer Harley contre ce mur fleurit pour l’embrasser et lui faire l’amour dans les différents aromes de la boutique. « Tu as encore des sentiments pour moi. » Le ton était chaud, mais en même temps distant, cherchant à creuser cette intimité qu’elle serait prête à lui imposer. La révélation était tombée, un couperet glacial, les rouages de l’esprit de Sven se mettaient déjà en branle, cherchant le passage où il avait raté ce détail pour s’enfoncer dans sa stupidité. La jalousie qu’elle avait pour cette blonde insignifiante n’était pas là parce qu’il l’avait remplacé trop vite dans sa vie. Non, c’était parce que, pour elle, il représentait encore quelque chose. Comment osait-elle ? Il pensait qu’elle s’était plus qu’assez amusée avec l’ébéniste et qu’elle avait décidé de le remplacer, par ce binoclard de Drake, puisqu’il semblait être tellement le jeune garçon dont elle avait besoin.

Sven la rapprocha encore plus, se penchant vers elle. « Qu’est-ce que tu cherches, Harley, à imposer ta présence ? » Il la dévisageait, cherchant dans ses yeux un élément de réponse. « Je n’ai pas tiré un trait sur nous. J’ai tiré un trait sur moi. » S’il n’était plus là, peut-être que le nous n’existerait plus. Harley, puisqu’il serait incapable de l’oublier, resterait l’emprunte, deux centimètres sous son cœur. « Je suis désolé de t’avoir blessé, de t’avoir dégoutée » le ton était sec, vif « mais ne penses pas être la seule personne à avoir eu mal dans cette histoire, amour. » Cette fois-ci, il n’avait pas été capable de le retenir, parti dans son élan. Sven l’aimait toujours, et il se moquait bien que le surnom roule sur sa langue. Puisqu’elle le croyait sans cœur, il lui donnerait toutes les occasions de se rendre compte à quel point elle avait tort, à quel point elle se fourvoyait sur la page que Sven n’avait pas tournée. Il se tut, fermant sa mâchoire, crispée, sans relâcher Harley, qu’il tenait fermement, sans chercher à lui faire mal. Il voulait juste la sentir prêt de lui, avant de la relâcher. Il avait gâché toutes ses chances avec elle. Il en était plus que conscient et ça ne le tuait que plus encore.

Sa respiration lui brulait la gorge, alors qu’une simple constatation lui venait à l’esprit. S’il était un connard, autant finir comme un connard. Mais il ne voulait pas rater l’opportunité. S’il sortait de Game of Thorns sans Harley, alors il ne la reverrait plus, plus jamais. Ce serait le point final de leur relation, de ce qui avait jamais été entre eux. « Tu n’as qu’à dire un mot et je reviens. » mais y avait-il encore un peu d’espoir ?
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyJeu 21 Mar - 15:52


En quelques minutes, Sven venait de donner plus de grain à moudre à la rage d’Harley qu’il ne l’avait fait durant toute leur relation. Elle avait l’impression que le reste n’avait plus d’importance. La sagesse, le poing dans la figure de Finn, la surprotection, la grossesse avortée, ces éléments minimes pour lesquels elle en voulait à son ainé n’était rien en comparaison des saletés qu’il venait de lui balancer au visage. Harley aurait pu survivre aux mots, mais les maux qui se cachaient derrière la torturait. Le seul fait d’imaginer Sven avec une autre lui donnait une migraine incroyable. Elle ne voulait pas savoir, ne pouvait pas savoir, à quoi ils s’étaient adonnés, tandis qu’elle récupérait péniblement de son accident. Harley avait du mal à comprendre comment Sven avait pu se jeter si rapidement dans d’autres bras. Certes, elle ne voulait plus le voir. Mais connaissait-il le pouvoir de la colère ? Cette traitresse avait obligé les mots d’Harley à dépasser sa pensée. Une fois prononcés, il n’était plus question de revenir dessus. La fierté de la jeune Watson l’empêchait de changer d’avis, car alors ce serait admettre ouvertement qu’elle avait eu tort. Et ses parents étaient soudain si heureux de la voir revenir à la raison. Au fond, elle ne pouvait pas leur en vouloir de lui avoir caché que Sven était revenu. Si elle l’avait su, il était évident qu’elle aurait flanché. Mais, les jours passants, elle s’était faite une raison. Aujourd’hui, elle ne pouvait plus revenir sur sa décision. Qu’importe à quel point elle voulait hurler, frapper, griffer. A défaut de pouvoir laisser libre court à sa rage sur Sven, elle s’acharnait contre les pauvres fleurs destinées à cette autre. Mais même lorsqu’elle les eut réduites en miettes, le soulagement continuait à la fuir. Tandis que la colère était toujours bien présente, et pas uniquement contre l’ébéniste, mais contre elle-même, sa fierté et sa bêtise.

Le bras de Sven fut seul capable de faire redescendre d’un cran sa fureur. Alors qu’il la rapprocha, elle tourna un regard hébété vers lui, fixant tour à tour son visage et la main avec laquelle il l’empoignait. Harley avait presque oublié la poigne de l’ébéniste et la nostalgie la submergea tandis qu’il la retenait. « Tu as encore des sentiments pour moi. » Son étau n’avait plus d’importance, et les prunelles de la jeune fille étaient désormais toutes entières rivées sur le regard profond de son ancien amant. Sa voix chaude contrastait avec l’acidité et le froid mordant des précédents propos d’Harley. Était-ce donc tout ce qu’il retenait de ses paroles ? N’avait-il rien entendu du dégoût qu’elle ressentait à présent, du pathétique dont elle l’accusait, et de la douleur qu’il lui avait causée ? Bien sûr qu’elle avait toujours des sentiments pour lui. Comment expliquer sa rage sinon ? Malgré l’état d’énervement dans lequel il l’avait laissée à l’hôpital, Harley ne lui en voulait pas vraiment, jusque-là. C’était sa frustration et sa fierté qui avait parlé. Sven était devenu trop sage et implacable à son goût après l’accident, mais était-ce correct de reprocher quoique ce soit à celui sous les yeux duquel elle s’était vidée de son sang ? Harley était décidément tout sauf correcte. Et malgré tous les reproches, elle ne pouvait pas faire autrement que de … l’aimer. N’était-ce pas ce qu’elle s’apprêtait à lui dire lorsque la voiture avait surgi de nulle part ? L’évidence la frappa de plein fouet. Harley n’avait jamais trouvé la force de se remémorer cette soirée et, finalement, par la force de sa négligence, elle avait réussi à oublier ce terrible moment. Elle avait même réussi à oublier l’aveu qu’elle s’apprêtait à faire à Sven. Le visage d’Harley s’inclina, tandis que ses prunelles sombraient dans le chaos de son esprit. Elle sentit la poigne de son aîné la rapprocher encore, mais ça n’arriva pas à l’arracher à la terreur de ses souvenirs. « Qu’est-ce que tu cherches, Harley, à imposer ta présence ? » Elle releva vers lui un regard indescriptible. Elle le voyait, mais elle n’arrivait pas à attacher son attention sur lui. Ses pensées l’entrainaient dans un tourbillon magnifique et destructeur. « Je n’ai pas tiré un trait sur nous. J’ai tiré un trait sur moi. » Elle arqua un sourcil, se débattant pour se raccrocher à la réalité.

« Je suis désolé de t’avoir blessée, de t’avoir dégoutée » Sa voix sèche s’abattit sur la conscience fébrile de la rouquine, qui scrutait désormais ses belles prunelles ambrées, tout en demeurant insensible et interdite. « mais ne penses pas être la seule personne à avoir eu mal dans cette histoire, amour. » Son cœur manqua un battement. Amour. Il lâchait ce mot comme une insulte. Que leur était-il arrivé ? Beaucoup de fierté, un brin d’amertume, et dix terribles journées suffisaient donc à balayer tout ce qu’ils avaient vécu ? L’aveu d’Harley lui restait coincé en travers de la gorge. Oui, elle aimait Sven, mais elle ne trouverait jamais plus d’opportunité aussi belle de le lui avouer que durant les quelques secondes qui avaient précédés l’accident. Si elle avait pu voir l’avenir, se serait-elle empressée de se déclarer, ou aurait-elle au contraire réservé son jugement, en considérant la facilité avec laquelle Sven lui crachait aujourd’hui au visage ? Mais il en avait apparemment terminé. Et Harley ne trouvait rien de sensé à lui répliquer. Sa rage n’avait pas disparu, mais elle ne faisait pas le poids face à ses souvenirs. Elle cligna lentement des yeux, puis dévisagea Sven comme si elle le redécouvrait. Ses sentiments étaient intacts, ils étaient simplement recouverts par une couche tenace d’orgueil et de jalousie. « Tu n’as qu’à dire un mot et je reviens. » A nouveau, elle sentit son cœur lui faire défaut, avant qu’il ne se mette à battre de plus bel dans sa poitrine. Elle était incapable de prendre une autre décision de ce genre. Elle voulait qu’il revienne, il n’y avait pas de doute là-dessus, mais quel serait le prix à payer ? Harley ne pouvait pas être pardonnée pour l’ultime caprice qu’elle lui avait imposé, de la même manière qu’elle ne pouvait pas lui pardonner d’avoir trouvé du réconfort dans d’autres bras.

Ses prunelles ne pouvaient plus quitter celles de son aîné, et elle vit son bras libre se lever. Sven aurait mérité une gifle, mais il ne reçut qu’une paume caressante, qui se pressa contre sa joue avec tendresse. La douceur qui naquit dans les prunelles d’Harley n’en trancha que plus avec la fermeté de ses mots : « Si je n’avais qu’un mot à dire pour effacer ces dix derniers jours, je le ferais. » Elle dégagea son bras de l’étreinte de l’ébéniste, et le porta à son cou. Elle se colla davantage à lui, délaissant sa joue, et joignant ses doigts au-delà de sa nuque. Elle le tenait en joug d’un regard plein de lucidité. « Si je pouvais revenir à cet instant, avant que la voiture ne me percute, je ferais tout pour. » Ses doigts se séparèrent, et d’une main elle pressa contre l’arrière du crâne de Sven, obligeant leurs fronts se coller. « Mais on n’efface pas le passé, n'est-ce pas? » Elle resserra davantage son étreinte sur Sven, subjuguée par ses propres gestes, ainsi que le souffle chaud de l’homme contre sa peau, et la sensation de leurs deux corps qui se retrouvaient enfin, pour mieux se séparer à nouveau. Ses paupières s’affaissèrent, et Harley ressentit alors au plus profond d’elle-même le moindre des mots qu’elle prononça. « Tes reproches peuvent bien disparaître, les miens sont déjà loin, mais tu as franchi la ligne, amour. » En couchant avec cette femme que tu t’apprêtais à retrouver encore, ce soir. Elle garda la suite pour elle, il ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie. Harley avait rouvert les yeux, mais n’avait pas osé soutenir trop longtemps le regard de Sven. Elle s’était réfugiée dans son cou, se serrant encore un peu plus contre lui, détruisant le moindre espace entre eux. Les larmes qu’elles avaient retenues si longtemps, et qu’elle n’avait jamais laissé couler en présence de son aîné, la submergèrent. Elle ne sanglota pas, mais les laissa simplement tracer des sillons contre ses joues, et finir par s’écraser dans le cou de son ébéniste. Elle ne voyait pas comment les choses pourraient reprendre un jour un cours « normal » entre eux, si tant est qu’elles en aient jamais suivi un. Son constat était limpide, et son calme à l’énoncer n’avait d’égal que sa douleur. Parce qu’elle savait qu’elle ne pourrait jamais aimer un autre homme comme elle avait aimé Sven, elle voulait suspendre le temps, et rester pour toute l’éternité dans ses bras, malgré les larmes et la déception.
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyJeu 21 Mar - 17:46


Sven savait que c’était probablement sa dernière chance, si elle n’avait pas cramé dans le feu de ses conneries. Plus il parlait à Harley, plus il la sentait lui échapper, plus il sentait la sentence inéluctable arriver. L’ébéniste s’était très mal conduit et à présent payait le prix de ses péchés. Il regrettait de ne pas avoir réfléchis à deux fois quand il avait invité Cassandre à passer chez lui, après la fermeture du bar. L’alcool et la tristesse faisait un bien mauvais mélange pour la survie sentimentale de Sven. Il se serait foutu des baffes ! Il en méritait, vingt fois. D’ailleurs, il crut la sentir venir. Il entendait déjà le claquement dans sa tête, préparé à sentir la chaleur cuisante sur sa joue. Ça ne vint pas. Enfin, si, la main d’Harley se posa sur son visage. Doucement & Chaleureusement. L’étonnement se lut sur les traits de Sven, alors qu’il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait.

Soudain, il n’avait plus du tout envie de comprendre. Il voulait juste profiter de la douceur du contacte, de l’accalmie qui régnait, mettant fin à l’acidité qui restait dans les entrailles de l’ébéniste. L’ambre ne se détacha pas de l’émeraude du regard de la brunette. Il retenait son souffle, ne s’en rendit pas compte. Son cœur, lui-même, se serait arrêté de battre, pour peu. Dès les premiers mots, il sut. Sven sut qu’il l’avait perdue, à jamais. Le regret lui serra la gorge, l’étranglant d’une constatation bien triste, alors que l’allure dans ses prunelles changea, virant à une inquiétude silencieuse, mêlé à ce sentiment qu’il ne se connaissait pas. Harley passa ses bras sur les épaules de l’ébéniste et par un automatisme qui n’était plus le bienvenu, il posa ses mains dans le dos de la jeune femme. L’envie était là, elle se faisait discrète. Une griffe froide pressait son cœur.

Sven avalait les paroles de Watson, alors qu’il n’aurait pas voulu les entendre. Cependant, il ne pouvait y échapper. Dans le fond de son être, il sentait quelque chose se briser, surement les derniers morceaux de son cœur. Non, le passé ne serait pas effacé. Le passé poursuivrait l’ébéniste, le chassant tel son ombre, accompagnée des remords qui resteraient gravés à l’intérieur de lui. Il serra un peu plus Harley, cherchant à se fondre en elle, à ressentir sa chaleur sur sa peau, chercher cette électricité caractéristique de la présence de la lycéenne. Mais il ne sentait rien. Il ne percevait que la déception d’Harley, la déception qu’elle avait, à cause de lui. Il se dit qu’aucun mot ne seraient assez bons, aucune excuse assez belle pour racheter sa conduite. Harley t’avais mis à la porte, ne désirant plus jamais te voir. Cela ne voulait pas dire que tu n’étais plus sous son emprise. Cela ne voulait pas dire que tu ne lui devait plus rien. Elle t’avait demandé de l’aimer, et tu l’avais aimé. Tu l’aurais fait, sans qu’elle ne te le demande. Mais jamais n’avait-elle dit que tu ne devais plus remplir ce rôle. Elle t’avait fait jurer fidélité. Et, quand tu pensais que tu étais libéré de tes promesses, tu ne les avais que brisées. Tu lui appartenais Sven, ce, pour l’éternité. Et tu brisais tes promesses. Traitre, traitre à toi-même.

tu as franchi la ligne, amour. Ce fut au tour de Sven de fermer les yeux. Il tremblait. Il n’avait la force de ne rien dire. Harley gagnait – avait-il seulement besoin d’un gagnant ? Ils coulaient tous les deux, l’un pour l’autre. Mais Sven avait commis l’irréparable, l’impardonnable. Harley se rapprocha de lui. Elle ne dit plus rien. C’est là qu’il sentit un liquide, froid, humide, dans son cou. Sven la serra un peu plus contre lui, nichant lui aussi sa tête dans le cou d’Harley, oubliant sa blessure. Il tenta de défaire le nœud qu’était sa gorge. Il ne méritait pas qu’on pleure pour lui. Si seulement elle pleurait pour lui. Non. Elle pleurait à cause de lui, à cause de ce qu’il lui avait fait. Il était un homme si horrible, pour oser blesser une aussi belle femme qu’Harley. Il n’avait ni le pouvoir de revenir en arrière, ni celui d’effacer ses actes. Que pouvait-il bien faire, autre que la laisser faire, en espérant qu’elle trouve mieux que lui, un jour.

Oh putain, Harley méritait tant qu’il se batte pour elle. Il les aurait tous détruits, tous ceux qui se seraient dressés contre lui, mais puisqu’il s’agissait de lui ? Que pouvait-il bien faire. Son ventre était de plomb, son cœur de braise. « Je suis désolé » il murmurait, non loin de l’oreille de Watson « vraiment désolé. » Ce genre de mots ne changerait rien. Sven ne pouvait faire qu’amande honorable. Il l’aurait forcée, oui, à l’aimer encore, à le pardonner. Mais si ce n’était pas sa volonté, si ce n’était pas de son ressort, ni dans ses capacités, il ne pouvait rien faire, que caresser distraitement son dos, de respirer son odeur, de profiter un peu d’elle, pour les dernières secondes qu’il lui restait à profiter de sa présence. Il ne pouvait pas rester. Ca finirait par le tuer, pour de bon. « Je ne mérite pas de seconde chance et je m’en veux d’avoir tout foutu en l’air. » Il avait choisi son ton doux, qu’il ne réservait qu’à elle. « Je ne regrette aucun des moments passés avec toi. » Même s’ils étaient brefs, même s’ils étaient parfois chaotiques, ils resteraient parmi les meilleurs que l’ébéniste avait connus.

Sven se recula un peu, jetant un regard doux à son Harley en larme. Lui aussi, aurait voulu que ce moment ne s’arrête jamais. Mais le temps n’était pas de cet avis, la fatalité du monde, de ce destin joueur qui avait fait surgir une voiture de nulle part n’avait été que l’élément déclencheur de la destruction de leur petit bonheur. Il soupira. « Je vais te dire quelque chose qui te paraitra cruel mais » il fit une courte pause, son cœur se déchirant « je t’aime. » Sur ce, il l’embrassa, dans la plus douce cruauté qu’il soit. Le baiser avait un goût de larmes. L’instant ne fut qu’infime. Son cœur s’accéléra, les frissons lui remontant le dos. Il ne pouvait rester. Ses doigts remontèrent sur les bras d’Harley, se détachant d’elle, lentement, péniblement. Sven laissa les fleurs écrasées, le billet de vingt sur le comptoir. Ce soir, il n’avait plus de projet. Car, sur l’instant, tout prenait fin.

Il se dirigea vers la sortie, le besoin vital de prendre de l’air, le besoin vital, de rester près d’Harley, sans qu’il ne puisse s’accorder cette envie. Il étouffait dans sa chair, s’en voulait à mourir. Qu’il subisse le remord, ce serait sa seule compensation.
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MessageSujet: Re: you're the only mistake i wish i have done ▬ harley    you're the only mistake i wish i have done ▬ harley  EmptyJeu 21 Mar - 20:33


La mort dans l’âme, Harley aurait voulu que tout s’arrête. Elle ne voyait pas sa vie sans Sven dans les parages. Mais elle ne se voyait pas non plus avec un homme qui l’avait trompée. Encore une fois, le fait qu’elle ait précisé ne plus vouloir de sa présence n’enlevait rien à ses sentiments, et à ce besoin qui n’avait pas tardé à refaire surface. Sven était son oxygène, son soutien physique et moral, l’instigateur de ses sourires, de ses envies et de ses joies. Ou, du moins, il l’était. Que lui restait-il aujourd’hui, sinon les vestiges d’un passé qui ne serait plus ? Harley n’avait pas eu peur de dire les mots, quitte à en souffrir, quitte à se réfugier, une dernière fois, dans les bras de celui qui l’aimait. Ses larmes coulaient, chaudes et futiles. Elle se détestait pour cette faiblesse qu’elle laissait entrevoir à son ancien amant. Mais puisqu’ils étaient voués à n’être plus rien l’un pour l’autre, à quoi bon se draper encore dans sa fierté ? « Je suis désolé » Son murmure la fit trembler. Il avait posé une main dans son dos, et son visage s’était lui aussi affaissé contre son épaule. « Vraiment désolé. » Harley n’arrivait pas à trouver le moindre réconfort dans ces paroles. Ça ne rendait sa douleur que plus amère, sachant que Sven regrettait de s’être comporté de cette façon, et d’avoir franchi la ligne invisible qui limitait leur relation. Et la caresse dans son dos ne faisait que forcer son ventre à se tordre davantage, réveillant la douleur que sa cicatrice ne parvenait pas à emprisonner parfaitement.

« Je ne mérite pas de seconde chance et je m’en veux d’avoir tout foutu en l’air. » Elle eut un hoquet de stupeur. Elle voulut le couper, avouer ses torts dans cette affaire, mais sa gorge était nouée et elle ne put que subir, passive, les adieux bienveillants de son ébéniste. « Je ne regrette aucun des moments passés avec toi. » Elle crut suffoquer. Ces mots étaient trop douloureux à entendre pour qu’elle cherche à apporter la moindre réponse. Si Sven paraissait prendre la situation avec calme et dignité, malgré la tendresse et la fébrilité qui pimentaient ses propos, Harley était loin d’être aussi sereine que lui. Il se recula, et leurs regards tombèrent l’un dans l’autre. Les larmes de la rouquine ne s’en firent que plus lourdes et amères, alors qu’elles roulaient abondamment contre ses joues, rougissant ses pupilles et son nez. Elle serra les dents face au soupir de Sven, résolue au pire. « Je vais te dire quelque chose qui te paraitra cruel mais » Elle aurait dû profiter de l’instant de silence qu’il marqua, mais elle ne trouva pas la force de l’arrêter. Une grande partie d’elle-même avait besoin d’entendre ce qui allait suivre, pour avancer. « je t’aime. » Cela lui fit l’effet d’une bouffée d’air frais, avant que Sven ne viennent plaquer ses lèvres contre les siennes. Elle le détesta pour cette nouvelle cruauté. Harley avait vraiment dû être affreuse avec lui, pour qu’il lui inflige tout cela. Sven ne serait jamais le seul à blâmer pour le cataclysme qui s’était déchaîné entre eux. Ses mains glissèrent contre ses bras, se servant de l’appui pour la détacher de lui. Le coup de couteau fut lent et déchirant, comme si, non content de l’avoir transpercée, il s’évertuait à remonter dans les entrailles de la rouquine afin de causer un maximum de dégâts. Il rejoignit la porte, et elle le regarda s’éloigner, sans un geste.

« Sven ! » Non, elle ne pouvait pas le laisser s’en aller. Elle l’avait déjà laissé partir une fois sans se soucier des conséquences, et elle avait le résultat sous les yeux. Harley n’était pas décidée à commettre un nouvel impair. Elle franchit en un instant la distance qui les séparait, se collant dans le dos de son aîné, l’étreignant de ses bras. Les avant-bras croisés sur son torse, elle s’arrimait solidement à l’épave de leur relation. Elle pressa la joue contre ses vertèbres. Il lui fallut rassembler tout son courage et inspirer une certaine quantité d’air, avant de trouver la force d’exiger : « Ne me laisse pas ! Pas cette fois. » Elle se décrocha de lui, et recula d’un pas tout en attrapant son bras pour l’inciter à se retourner. Elle planta ses prunelles claires dans les ambres de son aîné, tâchant de faire oublier les sillons de ses larmes par une expression ferme, et un ton éclatant : « Je ne sais pas ce qu’il faudra faire pour exploiter cette seconde chance... » Aucun désespoir ne perçait dans sa voix, malgré ses paroles peu confiantes, et elle ne laissa pas plus de quelques secondes de silence s’écouler, avant de prendre la main de Sven dans la sienne, et d’affirmer encore sa détermination. « Mais je ne veux pas savoir ce qu’il se passera si je te laisse partir. » Un soupir lui échappa, et sa seconde main se posa sur la joue de l’ébéniste. « Je ne veux pas que dix nouveaux jours se passent avant que l’on se revoit, comme des étrangers. » Sven pouvait lui faire d’innombrables reproches, qu’elle accepterait sans peine, mais il ne pourrait plus jamais prétendre avoir à faire à une gamine. Peut-être que sa confiance tenait en un certaine forme d’inconscience, mais Harley s’estimait étonnamment lucide et mature en retenant celui qu’elle aimait. Et, surtout, elle laissait de côté sa fierté pour lui, et pour lui seul. Parce qu’elle ne supporterait pas de le perdre. « C’est moi qui devrait être désolée… » Elle baissa brièvement les yeux, puis redressa de plus bel le menton pour capturer les prunelles sombres de son ébéniste. « d’avoir cherché à te manipuler, pour me sentir aimée, et pour mon propre petit plaisir personnel, alors que sans toi, je me serais probablement vidée de mon sang. » Ca n’en avait peut-être pas l’air, mais il lui en coûtait de reconnaître sa culpabilité.

Une distance raisonnable les séparait. Harley voulait pouvoir exposer clairement ses pensées sans que la proximité du corps de son aîné ne vienne la troubler. Elle ne détachait pas son regard du sien, s’obstinant à ramener la situation des méandres dans lesquels elle avait sombrée. « Et je m’en veux de t’avoir rejeté. » Ses lèvres se pincèrent, sa mâchoire se contracta et elle avala péniblement sa salive avant de faire un aveu moins conciliant que les précédents. « Mais je te déteste pour avoir levé cette greluche dans un bar. » Ses sourcils s’étaient froncés, prouvant le supplice que cela représentait pour elle. Elle détestait Sven plus que jamais pour ça, et elle ne savait pas encore si elle réussirait à passer au-dessus. Elle s’était toujours promise de ne pas être une de ces femmes fragiles qui s’accommodaient des infidélités et des mensonges pour n’avoir jamais à remettre en cause son couple, et ne pas finir seules, alors qu’elles aimaient profondément leur compagnon. Puis, finalement, une idée lui passa par le crâne, pour supporter l’embarras que Sven l’obligeait à ressentir. « Mais bon, dans la mesure où tu ne m’appartenais plus, et que je t’ai menti pour Finn… on doit être quittes, d’une certaine manière. » Elle grimaça, et se garda bien de préciser qu’elle n’avait pas été jusqu’au bout avec le photographe, ou qu’elle avait également embrassé Drake. Sven n’avait pas besoin de tout savoir. Chaque vérité viendrait en son temps.
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