Petit rappel : Le forum ne suit pas la série.
Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci chasing a snake with no scales ▬ Mara  2742709183

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 chasing a snake with no scales ▬ Mara

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MessageSujet: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyDim 24 Mar - 23:10







Introduction


Époque du sujet : actuelle
Date du sujet : 26 mars
Ordre de passage des participants : hunting - mara



Hunting avait la mauvaise impression que le dernier gars dont il s’était occupé lui apporterait des problèmes. Pour le moment, il n’y avait rien de fondé. Tout s’était passé comme prévu. Il avait récupéré le parasite pendant la nuit, avait passé quelques heures en sa compagnie et l’avait lancé sous les roues d’une voiture en marche. Jusque-là, tout était parfaitement normal. Bon, le type avait survécu un peu plus longtemps que prévu, mais il n’avait rien dit, parce qu’il avait trop de tranquillisant dans le sang et qu’une mâchoire cassée n’aidait pas beaucoup pour parler. Hunting avait surveillé l’avancement des opérations en prétendant se renseigner pour son ‘ami – partenaire de jeu’. Il était bien mort. Par mesure de précaution, il était même passé à la morgue, passant ses doigts sur la couture froide imposée sur la peau violacée. Il s’était dit qu’il devrait essayer ça, un jour, de recoudre un de ses clients, alors qu’il était parfaitement éveillé et conscient. Ses yeux froids s’étaient posés une dernière fois sur l’homme et il était parti aussi facilement qu’il était venu : comme une ombre.

Hunting avait eu les informations qu’il désirait et avait transmis tout cela à madame le maire de la manière la plus discrète qu’il soit. Ensuite, il était retourné dans cette maison abandonnée et avait tout nettoyé, patiemment, enlevant la moindre trace de sang suspecte, polissant ses outils tant aimés, replaçant les meubles, balançant même du sable et des crasses pour camoufler le passage récent. Il avait quitté la maison, serein. & les jours étaient passés. Rien n’avait pointé le bout de son nez. Eventuellement, il fut appelé comme témoin, mais rien de plus. Ça avait été l’élément qui l’avait rassuré et confirmé qu’il n’aurait plus de soucis à se faire de ce côté de l’autorité aveugle de Storybrooke. Il était retourné aux pelouses et aux arbustes qui avaient besoin de lui, sortant du gel de l’hiver. Il était retourné à son train de vie quotidienne, si ennuyeuse, sans parler à personne, tout en essayant d’éviter cette Emily.

C’était un mardi. Il avait fini de s’occuper d’un parterre de perce-neiges chez une de ses vieilles clientes, préparant les boutures de jonquilles, qui attendraient la semaine prochaine pour être plantées, évitant ainsi le retour d’un gel tardif et de ses dégâts. Il était rentré chez lui, avait mis ses vêtements au lavage, pour enlever les taches vertes de végétation. Il avait pris une douche, froide, gelée, pour s’enlever cette odeur de plantes et de terre. Il s’était préparé à manger, calmement, sous le chant de ses inséparables, attendant leur dessert qui consisterait à un morceau de pomme, surement. Une fois le repas terminé, il avait sorti ses deux serpents de leur vivarium, les laissant ramper sur le parquet chauffé de son appartement, tandis qu’il lisait son dernier roman acheté, accompagné d’un verre de vin rouge et d’une musique d’ambiance, très épurée, qui ne faisait que couper à de rares occasions le silence de l’appartement.

Hunting perdit le fil de sa lecture, se détachant totalement des lignes romancées de son livre, laissant ses yeux suivre les mouvements de ses poissons dans l’aquarium imposant. Il ne pensait à rien, il ne faisait que regarder les quelques animaux marins qui tournait dans leur vie arrêtée par quelques morceaux de verres. C’était ironique, qu’il les regarde ainsi, captivé par la danse de ces poissons, alors que sa vie, à lui, était identique. Il tournait en rond dans l’aquarium de la petite ville du Maine, accompagné des autres poissons qui ignoraient tout de chacun. La pensée l’aurait fait sourire, s’il en avait eu conscience. A la place, les minutes s’égrainèrent, tandis que sa couleuvre grimpa sur la jambe de son propriétaire, sifflotant après un peu d’affection. Hunting laissa glisser ses ongles sur la peau tiède de reptile. Il était sur le point de reprendre sa lecture quand un bruit coupa le silence léger de l’appartement.

Quelqu’un était à sa porte. Hunting plissa les yeux, ne s’attendant pas à de la visite. Personne ne venait chez lui, normalement. Il n’invitait pas à un repas chez lui, il ne proposait pas à un verre. Hunting n’avait pas d’ami et se complaisait dans sa solitude. C’était un indésirable. Il n’aurait qu’à partir, le jardinier ne faisait pas dans le social. Si c’était une âme dans le besoin, elle n’aura qu’à mourir, ça ferait un humain inutile en moins. Une fois encore, quelqu’un toqua. Il ne sut pas pourquoi, mais le besoin d’aller ouvrir se fit ressentir. Hunting obéissait à ce que son intuition lui dictait, toujours. Ainsi enleva-t-il son cher animal de compagnie pour le reposer sur le sol, alors qu’il se dirigeait, pied nu vers la porte. Il défit le verrou coulissant, ouvrit. Une femme. Il ne la connaissait pas, mais savait qui elle était. Un médecin de l’hôpital. Il ne se pria pas pour la dévisager, le visage neutre, une lueur intriguée dans le regard. Elle n’était pas là pour vendre les calendriers annuels du service pédiatrique.

Hunting l’évalua encore quelques secondes, avant qu’une chose improbable ne se passe. Il se décala, laissant cette inconnue entrée. Il lui semblait l’avoir déjà vue, plus que par un simple coup de vent dans les rues de Storybrooke. Il retournait déjà vers la pièce centrale de son appartement. « Attention aux serpents. » Il ne s’inquiétait pas que ses animaux mordent la jeune femme, ils seraient peut-être même plus les bienvenues si elle s’avérait dérangeante. Non, il ne voulait juste pas que cette inconnue n’écrase ses bébés. Il n’y avait pas assez de place pour de l’affection humaine dans son cœur.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyLun 25 Mar - 15:56


Hunting Ellery. Ce nom était ressorti de l’enquête toute officieuse réalisée par les Dr Hopper et Cadwell. Mara ne serait pas arrivée à grand-chose sans le soutien quasi inflexible du psychologue de Storybrooke. La chirurgienne s’en voulait de l’avoir entraîné dans une telle affaire, mais il avait semblé plutôt enthousiasmé au bout du compte, au-delà des avertissements et des craintes qu’il ne cessait de proférer. Et puis Mara avait appris à l’apprécier encore davantage, ce qui n’était pas peu dire vu le niveau où se trouvait déjà son respect et son amitié pour son confrère. Malgré ça, elle ne voulait pas l’impliquer dans la suite de ses projets. Archie en avait déjà fait suffisamment pour elle, Mara ne lui ferait pas prendre plus de risque. Elle comptait assumer seule et pleinement les conséquences de sa détermination.

La chirurgienne avait quitté l’hôpital à 14h, après une garde de 24h consécutives. Et si Storybrooke était suffisamment petite pour qu'elle rentre à pieds, elle tombait de fatigue et ne fit donc pas la fine bouche lorsqu’un collègue lui proposa de la ramener. L’homme était plutôt sympathique et si Emily semblait persuadée qu’il avait des vues sur elle, Mara considérait simplement qu’il avait bon cœur, ne s’attardant pas sur ses regards et ses sourires charmeurs. Pourtant, lorsqu’elle lui dit au revoir ce jour-là, l’homme huma discrètement son parfum . Mais la jeune femme ne remarquait pas ce genre de chose. L’œil de Mara se portait uniquement sur ce qu’elle voulait bien voir, tout comme son esprit avait tendance à tourner en rond lorsqu’elle avait une idée fixe. Et malgré la fatigue qui l'étreignait, elle peina à trouver le sommeil, retournant dans tous les sens le problème auquel elle vouait tout son temps libre depuis quelques jours. Elle se réveilla presque en sursaut à 20h. Sa nuit n’avait pas été très longue ni reposante, mais sitôt eut-elle émergée, que le nom du suspect recommença à l’obséder. Elle se leva lorsqu’elle comprit que le sommeil l’avait fui définitivement. Mais il n’était pas le seul à lui fausser compagnie, la faim l’avait également abandonnée. Mara se dirigea donc tout droit vers la salle de bain pour prendre une douche bien méritée. Si quelques questions d’ordre plus pratiques lui passèrent en tête, elle n’arriva pas à s’ôter du crâne les quelques lignes qu’elle avait pu voir inscrite sur le dossier du shérif concernant son patient. Un descriptif assez succinct avait été réalisé. Mara avait une bonne mémoire, mais elle avait également eu le bon sens d’emporter avec elle de quoi noter les informations qu’elle réussirait à dénicher. Elle n’avait cependant pas besoin de ses notes pour savoir où aller frapper pour trouver l’homme en question. Elle comptait bien le confronter, et si sa détermination était intacte, elle doutait néanmoins concernant la manière de procéder.

Sur le chemin jusqu’au repère du suspect, Mara ordonnait encore ses idées. La voix de sa conscience, Archie, lui aurait déconseillé de se jeter ainsi dans la gueule du loup. Mais la chirurgienne avait besoin de réponses, et la phase de recherche était close. Maintenant devait commencer l’interrogatoire, seul susceptible de confirmer ses soupçons. Toute à ses réflexions, elle arriva très vite devant la porte du criminel présumé. Mara manquait sans doute de prudence, mais elle ne voyait pas d’autre solution. Et parce que sa cause était risquée, mieux valait qu’elle s’y attaque seule. Si quelqu’un s’était retrouvé en danger par sa faute, elle ne l’aurait pas supporté. Elle se prépara à frapper, hésita, puis fit retentir le bois sous ses articulations.

Elle dut insister avant que la porte ne daigne s’ouvrir. Et elle tâcha de dissimuler ses sentiments face au regard froid qui lui fut opposé. L’homme la dominait largement, mais elle ne se laissa pas démonter, redressant le menton et se composant un air assuré. «Bonjour. Je suis le Dr Cadwell. » Elle n’avait pas l’intention de lui masquer son identité, car celle-ci entrait dans ses plans pour le pousser aux aveux. Il la dévisagea un certain temps, mais elle ne se laissa pas intimider, lui obliquant un regard ferme, jusqu’à ce qu’il ne se décale pour l’inviter à entrer. Mara inspira discrètement, puis pénétra dans la tanière de celui qu’elle soupçonnait d’actes de barbarie. Elle fit quelques pas à l’intérieur puis, arrivée à hauteur du serpent, elle eut un mouvement de recul. Elle se retourna vers son hôte sans jamais vraiment quitter la couleuvre des yeux, peu rassurée. Elle n’était pas certaine que sa présence en ce lieu soit la meilleure idée qu’ait pondue son esprit parfois trop confiant, mais elle ne laissa pas le temps à sa conscience de parler pour elle et de la faire fuir.

«Vous êtes jardinier, et en plus vous aimez les animaux. » Son regard tomba tour à tour sur les différents spécimens qui se trouvaient dans la pièce. Mara ne s’attendait pas à ça de la part de son suspect, mais ça n'arrivait pas pour autant à la rassurer. « L’hôpital aurait besoin de vos services. Il nous faut une âme neuve pour repenser la décoration du parc. Notre vieux jardinier a encore de nombreuses qualités, malheureusement il est trop attaché aux plantes telles qu'elles sont pour participer à cette rénovation. » Elle eut l’air sincèrement désolé. Si la proposition qu’elle servait à cet homme n’était que du vent, elle ne présentait pour l'englober qu'une pure vérité. « Voulez-vous bien venir en aide aux patients et aux familles de ces pauvres victimes, sacrifiées sur l’autel du sadisme et de la cruauté du destin ? »

Elle en faisait sans doute trop, mais son art oratoire reprenait malheureusement souvent le dessus lorsqu’elle défendait une juste cause. Elle avait au moins réussi à garder la tête haute, et le regard confiant. Elle avait déjà une petite idée de ce dont était capable son interlocuteur, mais elle n’était pas venue les mains vides. Sa main se posa distraitement sur son sac. A l’intérieur, une bombe lacrymogène se trouvait à portée. Elle n’aurait qu’un geste à faire, puis une simple pression, si jamais l’homme s’emportait. En attendant, Mara comptait tirer un maximum d’informations de lui avant qu’il ne comprenne ses réelles intentions. Ses prunelles brunes se mirent à le dévisager, attendant de sa part la moindre réaction, le moindre indice, qui lui permettrait d’y voir plus clair.


Dernière édition par Mara Cadwell le Mar 26 Mar - 15:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyLun 25 Mar - 23:56


La mise en garde de Hunting, pour le serpent, valait aussi pour lui. Il n’avait pas le sang-froid, ni ne rampait, mais comme ces animaux à écailles, il était un prédateur. Un prédateur qui était sur son territoire, qui plus est. Enfin, ce n’était pas comme si ce docteur Cadwell devait se méfier du visage caché du jardinier. Ici, il n’était qu’un type qui aimait les fleurs, quoiqu’un pas assez bavard au goût des autres. Mais c’était étrange, le nom de la jeune femme lui disait quelque chose. Où est-ce qu’il avait bien pu en entendre parler ? Il ne s’agissait pas de cette impression d’entente de loin, comme si son nom avait été appelé dans le hall de l’hôpital. C’était plus important que ça, sans qu’il ne revienne. Soit, ça lui reviendrait en temps et en heure. Pour le moment, il se contenta d’avoir un sourire amusé devant la détresse de la jeune femme face à son animal de compagnie. Hunting se pencha sur le parquet, tapotant le sol pour attirer l’attention de son serpent. Il rampa jusqu’à son maitre, qui le ramassa, le passant soigneusement sur ses épaules. Il était temps pour les reptiles de retourner dans leurs terrariums. La balade journalière fut un peu écourtée, mais c’était bien la moindre chose qu’il pouvait faire pour sa visiteuse inopinée.

Hunting se tourna vers la jeune femme, à sa constatation, sans qu’il n’ouvre les lèvres. Il hocha une fois la tête, appuyant les dires exacts de la doctoresse. Ce n’était un secret pour personne. Il était un client régulier du Pet Shelter et ne se cachait pas d’avoir une plus grande attache avec le genre animal. Il déposa sa couleuvre dans sa prison de verre de luxe, partant à la recherche de son boa, qui devait s’être caché sous un des canapés. Il se pencha à la recherche du reptile, ne relevant pas la tête à l’offre d’un emploi possible, bien qu’il n’en perde pas une miette. Même s’il était intéressé sur autre chose tellement plus intéressant qu’un bout de verdure, il y allait de son métier, en partie. Hunting tira sur la queue du serpent, l’extirpant de sous le meuble, ne s’inquiétant pas de la réaction hostile de l’animal. Il ne saisit pas la dernière phrase de Cadwell, cela volait trop haut pour lui. Il n’entendit que sacrifice, sadisme et cruauté. Des mots qui lui parlaient bien. Des mots qui ne le firent pas réagir outre mesure, alors qu’il jetait un regard interloqué vers la jeune femme.

Elle avait un comportement étrange. Ce qui était d’autant plus étrange si c’était Hunting qui faisait cette observation. Il ne répondit pas dans l’immédiat, parce que ça aurait été ouvrir la bouche et il ne le faisait qu’en cas de dernier recours. Ainsi, elle n’avait pas assez éveillé son intérêt pour le jardinier. Il faudrait voir si elle réussirait à l’intéresser un peu plus dans les minutes à venir. Il replaça son deuxième reptile dans l’autre terrarium, se frottant les mains de la terre qui s’était collée sur ses doigts. Il tourna son attention sur Cadwell, le regard neutre. Il réfléchissait, tandis qu’il se dirigeait vers la commode en bois noir de son appartement, ouvrant le premier tiroir. Son regard s’arrêta sur le coupe-papier, alors qu’il se saisissait d’une de ses cartes de visite sans les fixer. Oui, ce nom lui disait bien quelque chose, mais quoi ?

Hunting retourna en face de la femme médecin, lui tendant sa carte de visite. Si elle voulait vraiment de ses services, il n’allait pas cracher dessus. S’occuper des jardins de l’hôpital lui assurerait déjà un peu de boulot pour quelques jours, et cela serait aussi une bonne option de faire sa publicité à travers son travail. Il aurait été fou de refuser l’offre de cette Mara. Oui. C’était ça. Mara Cadwell. Il releva la carte au dernier moment, empêchant la brune de se saisir de ses coordonnées – bien qu’elle devait déjà les avoir, puisqu’elle était chez lui. Mara Cadwell, la chirurgienne qui s’était attelé sur son dernier ‘client’, celle qui avait tenté de le ramener en vie, en vain, il l'avait lu sur le rapport d'autopsie. Dommage que Hunting soit si appliqué dans toutes les formes de travail. Une lueur brilla dans son regard. Il n’aimait pas l’illusion des coïncidences, car il n’y en avait pas. Il s’interdisait d’y croire.

La question venait à se poser : que faisait-elle ici ? Elle était trop bien placée dans le service de l’hôpital pour recruter des ouvriers comme lui. « N’est-il pas un peu tard pour me recruter, Mara ? » Un sourire fin, mystérieux, passa sur ses lèvres. Elle devait bien avoir autre chose derrière la tête. Hunting n’attendait que la réponse à ce jeu de dupe. Maintenant qu’il s’était rendu compte qu’il était tombé si facilement dans le piège du médecin, ça ne lui arriverait pas deux fois.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyMar 26 Mar - 13:13


« Attention aux serpents. » La mise en garde résonnait dans le crâne de Mara, qui n’arrivait pas à détourner les yeux de la couleuvre qui sinuait à une distance pas réellement raisonnable. L’homme tapa sur le sol, et le reptile sembla reconnaître là l’appel de son maître. La chirurgienne regarda la scène, une lueur terrifiée et fascinée à la fois au fond des yeux. Un frisson lui parcourut l’échine lorsqu’il passa l’animal au sang froid autour de son cou. Mais elle tâcha de garder contenance, et exposa alors la raison de sa présence. Elle sembla attirer son attention par le constat qu’elle fit, mais ne récolta guère plus d’un bref hochement de tête. Son interlocuteur ne semblait pas être particulièrement prolixe, mais le bon point était que ça lui laissa l’occasion de s’exprimer sans craindre d’être coupée. Mara était une jeune femme attentive, et elle appréciait également qu’on l’écoute, par pur et simple respect. Néanmoins, elle n’était pas certaine de bénéficier en l’occurrence de l’attention qu’elle méritait, celui qu’elle suspectait de torture s’était penché et semblait être à la recherche de quelque chose. Ce ne fut que lorsqu’elle le vit s’aplatir et tendre le bras sous son canapé que la terrible réalité la heurta. L’homme avait mentionné « les » serpents. Et Mara comprit à quel point elle avait manqué de prudence lorsqu’elle vit le boa qui fut extirpé de sous le meuble en question. Elle frissonna en reconnaissant ce qui devait être une posture agressive de la part du reptile, et choisit de prendre encore un peu de distance, s’approchant de la cage où deux inséparables semblaient sommeiller paisiblement. Ce qui n’était d’abord qu’une excuse pour s’éloigner au maximum du boa et de son propriétaire devint finalement digne d’un intérêt indépendant. Elle laissa son regard les englober et les caresser, tandis que l’homme dans son dos prenait soin de replacer son second serpent dans un lieu plus sûr.

Le déplacement d’Hunting Ellery ne lui échappa pas, mais faute d’obtenir la moindre réponse de sa part, elle décida de ne pas faire attention à lui. A vrai dire, les oiseaux bénéficiaient de toute son attention, et elle se surprit à remarquer : «Vos inséparables sont magnifiques. » L’homme fouillait dans un meuble quelconque, et le regard de Mara se reporta sur lui, par sécurité. «Les oiseaux sont de loin bien plus intelligents que les compagnons plus « classiques », quoi qu’on en dise. Vous saviez que la pie avait conscience de son reflet dans un miroir, et pouvait l’utiliser pour atteindre son objectif ? Tandis que le chat ne réalise pas qu’il se trouve face à son propre reflet, et que le chien ne le perçoit même pas. » Ces banalités servaient davantage à briser le silence qui ne rassurait pas Mara qu’à parvenir à son but. Hunting revint vers elle, lui faisant hausser légèrement les sourcils. Son visage était toujours aussi neutre, comme si l’homme était parfaitement dépourvu d’émotion. Ça n’était pas idéal pour ôter à la jeune femme ses frayeurs, même si elle parvenait toujours à les masquer. Il lui tendit ce qui semblait être une carte de visite. Mara l’observa un instant, avant de lever les doigts pour s’en saisir. Mais le meurtrier présumé du dernier patient qu’elle avait perdu revint sur son geste, la privant de la carte qu’il semblait pourtant vouloir lui donner. Elle arqua un sourcil, plongeant plus parfaitement son regard dans celui, trouble, de son vis-à-vis. Une étrange lueur lui fit crisper la mâchoire, et elle sentit les muscles de son dos se tendre.

« N’est-il pas un peu tard pour me recruter, Mara ? » Il connaissait son nom. Au-delà du mystère qui entourait ses paroles, ce constat la figea. Avait-il compris qui elle était ? Savait-il quoique ce soit de ce qui était arrivé à l’homme qu’il avait eu entre les mains et qu’il avait torturé ? Etait-il au fait de l’identité du médecin qui s’était penché sur son cas ? L’estomac de la chirurgienne se noua. Elle arqua un sourcil, interloquée, avant de jouer la carte de l’ignorance. «Pourquoi dites-vous ça ? » Et elle se recula, d’un pas bref mais opportun. Sa main glissa distraitement dans son sac, prête à prendre les mesures qui s’imposeraient. Elle avait conscience de ne pas avoir l’attitude de l’innocente, mais c’était l’homme le criminel dans cette affaire. Au diable les faux-semblants si sa sécurité était en jeu. Mara commençait à douter fortement de l’intelligence de son plan, et du bien-fondé de son audace. La scène s’était figée, les prunelles brunes de la jeune femme résolument accrochées sur l’homme, à l’affut de son moindre mouvement. Elle n’était pas certaine que les mots soient encore utiles, s’il avait compris le manège auquel elle se prêtait. Néanmoins, elle ne put retenir : «Il n’est jamais trop tard pour mettre la main sur une personne compétente. » Ou un criminel. Mara jouait décidément un jeu dangereux, mais elle ne devait pas avoir exactement conscience de tout ce dont était capable Hunting Ellery.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyMar 26 Mar - 15:11


Ainsi, oui, Hunting commençait à s’inquiéter de la raison de la venue du docteur Cadwell. Elle aurait beau tenter de l’amadouer par un pamphlet dont il ne comprit que la moitié, à propos des infirmes de l’hôpital ou bien de s’étendre sur la supériorité des volatiles sur un quelconque plan, le jardinier n’était pas un idiot. Son instinct lui disait que quelque chose clochait dans la venue de cette Mara. Il n’attirait pas les étrangers, ni les recruteurs. Les seules personnes qu’il attirait dans une heure avancée de la nuit n’étaient pas le genre d’individus parfaitement blancs de la ville. C’était le genre de personne qu’il avait envoyé sur la table d’opération d’une chirurgienne, la même qui se tenait devant lui, l’air peu rassuré par la seule présence de l’homme. Les individus lambda ne s’intéressaient pas à Hunting, il n’était pas intéressant. Et le doute, sournoisement, lui disait qu’elle n’était pas là pour sa main verte. Restait à découvrir la véritable raison.

Hunting aurait espéré ébranler un peu la doctoresse, en gardant sa carte pour lui, la questionnant par son prénom. Que pouvait-elle bien lui vouloir ? Le constat d’une étrangère, venant à une heure bien tardive, aurait dû l’inquiéter. Il n’avait pas la place pour ce genre de sentiments. Il ne ressentait que le calme froid, le même que celui qui lui parcourait la peau avant de poser un mouchoir chloroformé sur le nez de sa victime. Une part de son imagination se voyait déjà en train d’attacher les poignets délicats de Mara avec des chaines, il sentait l’odeur de la chair brulée par l’acide, entendait les cris qui pouvaient sortir de cette gorge fragile. Il ferma les yeux une seconde, évinçant ses pensées, qui ne mèneraient à rien de bon. Quand il rouvrit les yeux, il embrassa l’air peu rassuré de la femme médecin, une taquinerie mauvaise dans le regard. Elle continua, néanmoins, de jouer l’ignorante, tout en reculant d’un pas. Il n’ignora pas le geste, son front se plissant un bref instant, ses sourcils remontant, l’amusement grandissant.

Hunting se rapprocha, notant à peine la main que la jeune femme glissa dans son sac. Il semblerait que pour cette nuit, il venait de trouver une occupation bien plus importante qu’une simple lecture. Que pourrait-il bien faire de cette brune, pour qu’elle crache le morceau ? Devait-il lui serrer la gorge jusqu’à lui blesser les cordes-vocales ? Devait-il lui injecter du produit dans ses veines, qui délierait sa langue en même temps que ses pires entraves ? Devait-il laisser ses serpents s’enrouler autour d’elle, jusqu’à laisser des traces de constrictions douloureuses ? Hunting avait tant de possibilités. Cadwell ne représentait aucun obstacle pour le tueur. Il aurait pu la faire souffrir, ici, tout de suite. Ce serait se jeter dans la gueule du loup. Il n’avait encore aucune preuve qu’elle était venue par sa seule initiative et rien ne prouvait encore qu’elle n’était qu’une ignorante de règles de la vie privée, tout particulièrement quand l’heure s’approchait de minuit.

Hunting plaça ses mains dans son propre dos, comblant la dernière distance qui le séparait de Mara, la piégeant de son corps, sans pour autant la toucher. Il pencha la tête vers le bas, se pencha vers elle. Sa respiration, tranquille, tombait sur la peau de la jeune femme. Pour autant, il ne fit pas de geste déplacé. Rien, pour le moment, à l’exception d’une envie capricieuse, ne justifierait qu’il ne lève la main sur le docteur. « Il y a un temps pour toute chose. Venir réclamer mon attention à une heure aussi avancée relève d’un manque cruel de considération de la vie d’autrui. » Son sourire, fin, se posa sur ses lèvres. Il savourait le moment, d’avoir une proie qui s’était cachée dans sa tanière. Il ne savait pas ce qu’elle avait derrière la tête en toquant à sa porte, à une heure si tardive. Promis, il ne tarderait pas à le découvrir. « Vous mentez très mal, Mara. » Pour autant, il ne s’en offusqua pas. Les mensonges étaient partout, chez lui avant tout.

Hunting ne fuyait pas l’échange visuel, clignant à peine des yeux, alors qu’il jaugeait sa proie qui avait eu la bienveillance de se jeter sur ses crocs aiguisés. Il avait sa petite idée de la présence de la femme médecin, et il ne l’aimait pas. Si, effectivement, elle était là pour le corps qu’il avait envoyé à l’hôpital, cela voulait dire qu’elle avait un doute sur lui, même s’il avait été blanchi par le shérif en personne. Ce serait dommage qu’il soit amené à faire disparaitre une si jolie femme pour préserver ses secrets. Mais s’il devait le faire, il n’hésiterait pas à la faire disparaitre. Pas tout de suite, cependant. Trop de disparitions sur une seule semaine risqueraient d’attirer l’attention, et de ça, il en avait horreur. Sa main se décala de son propre dos, s’accrochant à la cage située en hauteur de ses inséparables, réveillant les oiseaux qui pialèrent gaiment en pensant recevoir de la nourriture. Il ne leur adressa pas un regard, toujours concentré, mortellement concentré, sur l’intruse de la soirée. « Pourquoi êtes-vous là ? » Autant aller droit au but, si elle cherchait à se dérober à la moindre occasion. Il l’avait acculé dans une position bien mauvaise. Il ne lui restait plus qu’à attendre qu’elle lui offrit la véritable raison de sa venue.

& Hunting espérait pour elle que cette fois-ci, ce soit la bonne.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyMar 26 Mar - 16:31


L’homme était définitivement inquiétant. Plus les secondes passaient, et plus Mara lisait dans ses yeux et sur son visage des signes qui lui faisaient regretter son idée idiote. Elle aurait dû fuir, elle le pouvait encore. Mais ça aurait été tracer un trait sur les exigences de son esprit scientifique, et trahir la victime d’Hunting Ellery. Son patient méritait qu’elle fasse le maximum pour lui. La chirurgienne revoyait les visages de ses proches, et ils la décidèrent à rester. Elle affermit son regard et resta bien droite lorsque l’homme se rapprocha, n’appréciant apparemment pas la distance qu’elle venait d’instaurer entre eux. Mais Mara ne joua pas à ce jeu-là, ne cherchant plus à reculer, et affrontant au contraire le regard sombre qui lui faisait face. Elle ne pouvait pas imaginer ce qui se tramait dans l’esprit névrotique du tortionnaire, sinon elle aurait abandonné sa détermination sans se draper dans le moindre respect dû à son patient ou à sa famille.

Les mains dans le dos, Hunting réduisit l’écart qui les séparait encore, plus inquiétant que jamais. Mais la chirurgienne tint bon, soutenant sans ciller le poids invisible qu’il s’échinait à faire peser sur elle, en se penchant un maximum. Mara paraissait bien frêle par rapport à lui, mais elle ne se laissa pas impressionner, serrant sous ses doigts la bombe lacrymogène qu’elle gardait précieusement dans son sac. A cette distance, elle doutait d’avoir réellement le temps de la brandir et de l’utiliser sur le criminel présumé, mais sa présence sous ses doigts rassurait la jeune femme. « Il y a un temps pour toute chose. Venir réclamer mon attention à une heure aussi avancée relève d’un manque cruel de considération de la vie d’autrui. » Le visage de Mara se crispa à peine face au sourire vainqueur que l’homme afficha. Elle posa de grands yeux étonnés sur son hôte, échappant d’une voix fébrile : «Vous auriez préféré que je vienne plus tôt pour m’inviter à votre table ? » A son tour, elle sourit, satisfaite de sa répartie. Mara n’avait décidément pas idée du monstre auquel elle se frottait. Malgré ses soupçons, elle restait convaincue que toute personne, qu’elle fasse preuve de bonté ou au contraire de malveillance, avait nécessairement un bon fond. Il suffisait simplement de remonter plus ou moins loin, de gratter avec plus ou moins d’acharnement.

« Vous mentez très mal, Mara. » Ses lèvres se figèrent, mais elle ne lâcha pas pour autant des yeux celui qui la surplombait outrageusement. L’échange fut dérangeant, Mara avait l’impression que l’homme cherchait à extraire la moindre de ses pensées, la scrutant comme un animal curieux. Mais elle n’était toujours pas décidée à flancher. « Vous trouvez ? » Elle sourit à nouveau, même si cela n’avait rien de joyeux ou de complice. « Je dois manquer d’entraînement. » Mara ne prétendait pas avoir à mentir à longueur de temps. D’ailleurs, elle détestait les mensonges sous toutes leurs formes. Mais à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. La chirurgienne ne pensait pas parvenir au moindre résultat avec un potentiel tortionnaire en prêchant la vérité. Elle n’avait donc pas eu le choix, et s’était dissimulée derrière un piètre mensonge, qui ne semblait pas avoir fait illusion longtemps. Mara se mordit la lèvre, de dépit. Elle n’était qu’une novice, et elle osait se confronter à un homme passé maître dans l’art de dissimuler la vérité. Sa situation devenait critique. Elle ne voyait absolument pas comment s’extirper de ce guet-apens, alors que l’homme enroulait ses doigts à la cage des inséparables, augmentant la pression qu’il faisait peser sur les épaules de la jeune femme. Les oiseaux s’éveillèrent brusquement, gonflant de leur chant strident le tragique de la situation. « Pourquoi êtes-vous là ? »

Mara avala péniblement sa salive, sans détourner un instant les yeux. Ses lèvres s’entrouvrirent, et elle eut l’impression de manquer de souffle. Que pouvait-elle dire ? Quel sort l’attendait si elle se risquait à lui avouer les véritables motifs de sa présence ? Elle inspira profondément, n’osant plus quitter Hunting Ellery des yeux, de peur qu’il profite de son moindre instant d’inattention. « Vous avez torturé mon patient, n’est-ce pas ? » Sa voix ne manquait pas d’une certaine témérité, mais son cœur frappait follement contre sa poitrine. Elle jouait gros, mais elle n’estimait pas proférer des soupçons que l’homme ignorait. Il connaissait son prénom, ça ne voulait pas rien dire. Il avait du suivre à la trace l’homme qui lui avait échappé, même si Mara ignorait encore dans quelles circonstances il avait réussi une telle prouesse. Si elle avait été visionnaire, elle aurait sans doute trouvé la sagesse de demander à son patient le secret qui lui avait permis d’échapper aux griffes du criminel. Car il pourrait lui être précieux dans la situation dans laquelle elle s’était mise. Ses doigts resserrèrent leur prise sur la bombe dans son sac. Il aurait sans doute été judicieux de l’utiliser dès maintenant, sans attendre que Hunting fasse le premier pas. Mais Mara ne pouvait pas s’empêcher d’espérer. Il fallait qu’il y ait encore un moyen d’apaiser la tension qui étreignait les deux protagonistes. Elle voulait croire que son destin n’était pas encore scellé. « Je n’ai pas l’intention de vous juger, ni de vous livrer à la police. » La chirurgienne ne pouvait pas attendre après une aide extérieure improbable, ni espérer que le criminel puisse être foudroyé par un éclair de lucidité. Elle était seule à pouvoir se sauver, en se sortant elle-même de ce faux pas. « Je cherche juste à comprendre. » Ses prunelles plongèrent littéralement dans ce regard impossible à sonder. Elle ne fit pas le moindre mouvement, toujours accrochée à son arme de fortune, car elle ne pensait pas qu’aucun contact soit en mesure de lui apporter ce qu’elle espérait. L’homme à qui elle avait à faire n’appartenait à aucune catégorie avec laquelle il lui était familier de traiter. Elle sentait ne pas pouvoir utiliser la compassion. Alors il lui fallait faire preuve d’ingéniosité. « Est-ce que cela vous … amuse ? » Elle haussa légèrement les sourcils, le regard troublé par ce qu’elle craignait de découvrir.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyMar 26 Mar - 21:28


Hunting jouait avec la pression, la tension. C’était une partie de ses hobbys. Il n’aurait jamais cru s’en servir en dehors de son emploi. Ça fonctionnait. Il sentait Cadwell plier, céder à toutes ses approches, se rapprochait bientôt de la révélation, celle qu’il attendait. Son sourire avait quitté ses lèvres, ses traits peignaient habillement cette supériorité qu’il avait réussi à instaurer et qu’il ne laisserait pas filer. Le docteur était pris au piège et il espérait ne pas s’ennuyer de cette distraction. Au moins avait-elle du cran de ne pas chercher à fuir, c’était une action beaucoup plus difficile que de ne pas prendre ses jambes à son cou. Mais Mara tenait bon, ne cillant pas, tremblant à peine. Hum. C’était nouveau ça. Il rencontrait rarement des gens avec assez de folie pour lui tenir tête. Il n’y avait que madame le maire pour réussir à faire ça, pour ne pas flancher devant l’étincelle purement noire de son regard. Oui, vraiment, Cadwell serait une bonne occupation pour ce soir.

Finalement, la vérité tomba. Hunting ne s’était pas trompé, tout comme elle. La femme médecin avait vu juste. C’était bien lui qui s’était occupé de ce parasite, quelques jours auparavant. Il était curieux, chose rare, alors qu’il se demandait comment cette Cadwell avait fait pour remonter jusqu’à lui alors qu’il avait eu l’aisance de se balader devant les prétendues forces de l’ordre de la ville sans ressentir la moindre crainte de se retrouver derrière les barreaux. Son visage resta de marbre, alors qu’il abaissa un peu les paupières, se rapprochant de la jeune femme. Il se retrouva terriblement excité de s’être fait prendre la main dans le sac. C’était la première fois depuis de trop longues années. Voilà que Mara mettait un peu de piquant dans sa vie ennuyeuse. Oh, et voilà qu’elle promettait de ne pas le dénoncer à la police. Il n’avait donc pas besoin de s’assurer de lui faire croire qu’il ne voyait pas de quoi elle parlait, puisqu’elle était déjà persuadée qu’il était à l’origine de ces blessures de cet imprudent. Un mince sourire pointa sur ses lèvres, alors qu’il envisageait les différentes solutions. Il ne pouvait pas la laisser courir les rues de la ville en possession de son secret. Il ne pouvait pas. D’un autre côté, il serait embêtant de la séquestrer ici. Les soupçons pointeraient vite sur lui. Pouvait-il seulement la croire ?

La réponse était évidente : Hunting ne pouvait pas lui faire confiance. Il ne la connaissait pas, et il supposait que c’était réciproque, puisqu’elle avait eu la mauvaise idée de venir chez lui, alors qu’il n’y avait pas de lieu plus aisé pour lui s’il cherchait à se débarrasser d’elle. Il pourrait éventuellement l’assommer et la jeter dans l’eau, pour faire croire à une noyade. Il retint l’idée, même si celle-ci éludait l’option de la faire souffrir. En attendait, plus elle parlait, plus elle gagnait du temps. Hunting n’était pas étranger à cette tentative de survie. Elle devait s’être rendu compte depuis qu’elle avait énoncé la véritable raison de sa visite, du danger dans lequel elle avait couru. Puis la question vint, fatale, amusante. Hunting éclata de rire. L’amuser ? Ah ! Elle était tellement loin de la personne du jardinier. Elle était trop brillante, trop lumineuse, trop inquiète pour pouvoir saisir le monde dans lequel vivait le jeune homme. Elle ne saisirait jamais l’étendue de cet appel qu’il ressentait, pour la douleur des autres, alors qu’ils se complaisaient dans la simplicité étouffante de leurs vies. Mara était trop à son opposé, trop niaise pour espérer effleurer des doigts la compréhension du caractère du tueur.

Hunting réussi à se ravoir, chassant son hilarité. Il posa un regard sur Cadwell, un regard de mauvais augure, ses iris reflétant le désespoir dans lequel il plongerait la doctoresse une fois qu’il s’occuperait d’elle. Il la toucha, pour la première fois, faisant fi de cette décharge déplaisante qui lui frotta les nerfs. Ses doigts se nouèrent sur le cou de la jeune femme, alors qu’il la plaquait avec une facilité effarante contre le mur le plus proche, il ouvrit le manteau de Mara, fouillant ses vêtements à la recherche d’un micro – il n’était jamais assez prudent-. Une fois qu’il eut vérifié qu’aucun n’était collé sur sa peau en relevant le haut de la jeune femme, il serra un peu plus sa prise, juste assez pour qu’elle puisse respirer, juste assez pour qu’elle ne sache plus parler. « C’est une accusation très grave, Mara. » Il lui arracha le sac des mains, se saisissant des deux poignets de la jeune femme, les plaquant au-dessus de la tête de la doctoresse. Les inséparables se mirent à chanter, inconscient de ce qui se déroulait à deux mètres d’eux.

Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus pratiqué l’intimidation à long terme, puisque généralement il ne laissait pas la chance à ses proies de s’en tirer vivantes. Dans le cas du médecin trop curieux, ou trop proche de ses patients décédés, Hunting était encore en train de choisir la manière la plus habile de s’occuper d’elle. « Qu’est-ce qu’il vous fait croire que j’ai tué quelqu’un ? » Oh, il n’avait pas besoin de réponses. Il n’en voulait pas. Il voulait seulement lire la terreur sur les traits de la brune, s’amuser de sa présence jusqu’à la jeter, comme tous ceux qui n’avaient pas survécu à sa trop grande attention. Il ne s’inquiétait pas du peu de résistance qu’elle pouvait apporter. Il était plus massif qu’elle. Qu’importe la force qu’elle pouvait appliquer, lui en faudrait cinq comme elle pour espérer le faire bouger, ne serait-ce que d’un chouia. Il rapprocha à nouveau son visage de celui de Cadwell. « Dites-moi comment vous espérez vous en sortir vivante ? » Sur ce sujet, il était vraiment curieux, une fois de plus. Que pouvait-elle bien lui promettre pour qu’il lui rende sa liberté ? Lentement, il relâcha un peu la pression sur sa gorge, accentuant celle sur ses poignets, pour éviter qu’elle ne s’enfuit. Maintenant qu’il la tenait, Mara n’avait plus aucune chance de s’en sortir indemne.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyMer 27 Mar - 15:21


Même s’il préservait jusque-là la chirurgienne de son touché, il n’en restait pas moins beaucoup trop proche à son goût. Etrécissant le regard, il s’approcha encore davantage, faisant frissonner une nouvelle fois la jeune femme. Si les apparences jouaient en sa faveur, ses muscles n’auraient pas pu être plus crispés et son estomac plus noué. L’aura sombre qui émanait de l’homme ne lui donnait aucun pressentiment favorable. Mais elle ne pouvait pas désespérer pour autant. Elle ne chercha pas d’explication au sourire sobre qui fleurit sur ses lèvres, mais elle ne put pas s’en servir pour combler le moindre de ses espoirs. Même lorsque ses lèvres s’étiraient, Hunting n’en restait pas moins effrayant, il était même plus inquiétant avec un sourire sur le visage. Ce qui expliqua l’ultime interrogation de Mara, dubitative. Elle prit le rire du criminel présumé en plein visage. Sa mâchoire se tendit, alors qu’elle espérait avoir réussi à attirer suffisamment l’attention de l’homme pour qu’il s’écarte et lui laisse à nouveau profiter de son espace vital. Elle ne pensait pas pour autant qu’il la laisserait partir si vite, mais comme l’espoir semblait être le seul concept auquel se raccrocher, Mara ne pouvait pas faire autrement que de s’imaginer hors de ce guêpier.

Le visage de celui qu’elle soupçonnait de plus en plus certainement d’être un tortionnaire avait repris une teinte qui lui allait mieux. Et l’éclat de son regard l’effraya, avant qu’il n’attrape fermement son cou pour la plaquer sur le mur à proximité. Mara échappa un cri suffoqué, et ses doigts se refermèrent aussitôt sur le poignet de l’homme. Elle grimaça et chercha à se dégager en vain de son étreinte alors qu’il lui faisait subir une fouille en règle. La jeune femme vécut très mal le parcours de cette main assassine, son visage s’agitant autant que possible, ses ongles cherchant à se planter dans le poignet de l’homme pour lui faire lâcher prise. La main qui n’avait pas bougé de son sac se saisit de la bombe, mais alors qu’elle entendait la brandir, Hunting Ellery se pressa davantage contre elle. Son corps était trop imposant et féroce pour laisser la moindre chance de fuite à la jeune femme. « C’est une accusation très grave, Mara. » Sa poitrine se crispa, et son cœur s’affola lorsqu’il lui arracha son sac, l’empêchant de se saisir de la seule arme en sa possession. Puis il attrapa ses poignets et les flanqua contre le mur, au-dessus de sa tête. Elle ne pouvait plus que le regarder, impuissante, alors que sa respiration se saccada.

« Qu’est-ce qu’il vous fait croire que j’ai tué quelqu’un ? » Mara aurait volontiers répondu s’il lui avait laissé la liberté de le faire. Au lieu de ça, elle ne put que déglutir et s’étrangler davantage en essayant de s’exprimer malgré la pression de l’homme sur sa gorge. Si elle avait pu faire le moindre poids face à Hunting, ses muscles ne l’auraient sans doute pas laissée agir, tétanisés par la peur. L’homme approcha à nouveau son visage du sien, et la jeune femme étrécit légèrement les yeux, dans une ultime possibilité de montrer sa pugnacité. « Dites-moi comment vous espérez vous en sortir vivante ? » La question était intéressante. Le corps de Mara pressé ainsi contre le mur, la jeune femme n’avait aucune marge de manœuvre. La seule tentative d’action qui lui restait fit frissonner tout son corps. Ses yeux se rouvrir, et étaient devenus humides sous l’étreinte de l’homme et le dépit qui lui glaçait le sang. Mara n’avait pas le choix. Elle attrapa la seule chose à sa portée avec la seule partie de son corps qu’elle pouvait encore bouger. Ses lèvres se plaquèrent sur celles du tortionnaire, qu’il avait laissé traîner à portée de sa victime. Mara profita de l’effet de surprise pour presser de tout son corps contre Hunting, le faisant reculer à peine, mais suffisamment pour qu’elle envoie son genou se planter dans l’entrejambe de l’homme. « Comme ça ! » Récupérant ses mains, elle repoussa son agresseur avant de se jeter sur son sac. Ses doigts se refermèrent sur la bombe lacrymogène, qu’elle brandit à hauteur des yeux du criminel. Il n’y avait plus de présomption à préserver. Hunting Ellery s’était suffisamment dévoilé. Pourtant Mara n’appuya pas sur la détente. Elle le tint simplement en joug, rivant sur lui un regard éclatant et combattif.

« Vous ne me tuerez pas. » Ses paroles étaient fermes et ne souffriraient aucune contestation. « S’il m’arrive le moindre mal, le Dr Hopper saura tout de suite à qui l’imputer. Et si vous voulez vous débarrasser également du psychologue, vous aurez le jeune Henry sur le dos, ainsi qu’une grande partie de la ville certainement, mais surtout vous aurez le Sheriff Swan et également le maire Mills à vos trousses, qui ne rateront pas l’occasion de se disputer la gratitude de leur fils. » Mara avait beau ne pas émettre de jugement, elle était au courant de la plupart des choses qui se tramaient en ville. Hunting ne pourrait pas la faire taire aussi facilement que son patient, car elle avait bien plus de connexions que lui. « Touchez-moi, et vous pourrez dire adieu à votre tranquillité. » Si le criminel avait pu agir impunément aussi longtemps, c’était qu’il ne s’attaquait qu’à de pauvres inconnus, dont le nombre de proches étaient relativement faibles. Mara se targuait d’être trop appréciée en ville pour que son meurtre demeure sans suite. Ses doigts se resserrèrent sur sa bombe lacrymogène, et elle la brandit de plus bel. « Je n’ai plus aucun doute sur ce que vous avez fait. Mais contrairement à vos mots, je ne dis pas que vous avez tué mon patient. » Elle s’écarta du mur, sans pour autant se rapprocher de l’homme, faisant quelques pas prudents sur le côté qui, à terme, l’amèneraient devant la porte. « Quoique vous lui ayez fait, il était encore vivant lorsque je me suis occupée de lui. Mais je l’ai perdu. » Son regard s’intensifia, et son phrasé fut plus vindicatif, faisant remonter la colère et l’impuissance que Mara avait ressenti sur l’instant : « Par votre faute, j’ai perdu un patient. Par votre faute, cet homme était presque déjà mort en arrivant. Et je me fiche de ce qu’en dit l’enquête policière. » Un feu sauvage dansa dans les prunelles de la jeune femme, qui continuait de brandir son arme dérisoire tout en arrivant lentement dos à la porte. « Alors vous allez m’expliquer pourquoi ?! » Elle avait insisté sur ce dernier mot, rivant un regard ferme sur l’homme le plus dangereux chez lequel elle se soit aventurée.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyMer 27 Mar - 17:29


Hunting l’avait piégée, comme tous ces insectes auparavant. Cadwell, au final, n’était qu’un caillou dans sa chaussure duquel il ne tarderait pas à se débarrasser. Dommage, ça avait été si amusant jusque-là, voilà qu’elle craquait déjà, voyant les larmes sur le point de naitre sur ce joli minois. Et son sourire de fou s’élargissait, profitant de la chance d’avoir une proie ce soir. C’était une délicieuse surprise du hasard auquel il ne pourrait plus tourner le dos, pas maintenant que le sadisme qui sommeillait en lui commençait doucement à se réveiller. Mara s’en mordrait les doigts d’être venue chez lui à l’improviste… s’il lui restait des doigts, bien évidemment. Et vint la surprise, alors qu’il la sentait encore trembler, que les battements de cœur s’affolaient sous sa paume. Elle l’embrassa. L’électricité qui traversa Hunting était nouvelle. Cependant, il n’eut pas le temps de s’en inquiéter, ressentant une vive douleur dans son entrejambe. Instinctivement, il se recula, échappant un grognement cherchant à rattraper le docteur avant qu’elle ne s’échappe, lui échappa, malgré tout, des doigts.

Hunting secoua la tête, faisant fi de la douleur qui martelait ses testicules. La démarche bancale, la posture un peu moins droite, il fusilla du regard sa proie qui avait osé lui fausser compagnie, tandis qu’elle s’armait d’une bombe lacrymogène. Comme quoi, il avait eu tort de la sous-estimer. Bien, il ne reproduirait plus son erreur. Il inspira profondément, alors qu’il gardait encore ses distances, attendant que la souffrance s’atténue. Le poivre n’arriva pas dans ses yeux. De toute façon, ce n’était pas la brulure de ses rétines qui l’arrêterait. Il était ici, chez lui. Même dans le noir et totalement déboussolé, il trouverait encore son chemin. Les serpents n’avaient pas besoin de la vue pour réussir leur chasse. Hunting, c’était presque ça.

Il s’approcha d’un pas face à la confiance qu’affichait Cadwell. Non, il ne la tuerait pas ce soir. Non, il ne la torturait pas dans l’immédiat. Mais la patience était un domaine dans lequel il était passé maitre. Elle n’irait pas loin sans qu’il ne lui tombe dessus, pour terminer la chute des dominos que la femme médecin avait enclenchés en pistant Hunting. On ne chassait pas un chasseur sans s’en sortir indemne. Il l’enseignerait à Mara, à ses dépens. Comme elle venait de livrer ses sources, ceux qui l’aidaient. Elle aurait mieux fait de se taire. Chaque personne qu’elle citait, il les connaissait. Le docteur Hopper ne serait pas un obstacle. Quant à tous ceux qu’elle énonça par la suite, rien ne l’impressionna. Une lueur noire se perdit dans son regard bleu, alors qu’elle parlait du maire. Il ne dit rien. Il devait protéger ses sources, contrairement à ce que faisait la doctoresse qui n’avait aucune idée dans quel pétrin elle avait mis Archie Hopper.

Hunting plissa les yeux quand elle évoqua qu’il n’avait pas tué son dernier ‘client’. Il manqua de sourire, rit, à la place, abolissant toute la contenance qu’avait réussi à récolter Cadwell. Il s’étira le dos, regagnant sa posture impeccable et imposante, alors qu’il fit bien peu attention à la bombe lacrymogène pointée sur lui. Il lui suffirait de bloquer le jais, de tendre la main en avant, de l’attraper, de la plaquer au sol et d’attendre que la douleur se dissipe pour l’entrainer ailleurs. Il n’aurait qu’à l’assommer, éventuellement, de se passer de l’eau dans les yeux, à souffrir un peu, et à lui faire subir des traitements qu’elle n’aurait jamais soupçonnés. Il passa son pouce sur ses lèvres, chassant le goût de la jeune femme.

Manquait-elle cruellement de bon sens ? Venait-elle de dire qu’il n’avait pas mis fin à la vie d’un indésirable ? La logique de Mara lui échappait complètement. Si l’on poussait quelqu’un au bord d’une falaise, était-ce l’homme ou la chute qui était responsable ? Il ne chercherait pas à s’expliquer. Il n’en avait pas besoin. Il ne voulait pas perdre son temps, même si elle revenait à la charge avec son questionnement naïf. Elle ne comprendrait jamais le comportement d’Hunting. Elle l’avait prouvé en avançant son raisonnement futile, nourris d’un bon sens qui n’avait pas sa place dans une conversation comme la leur. La voilà qu’elle était bloquée contre la porte. C’était sa chance. « Je ne vais pas vous expliquer. Vous le devinerez quand vous vous servirez de ça. » Il pointa son arme de fortune, ne cherchant pas l’option où il pourrait éviter la rencontre avec la mixture chimique. « Parce que vous le ferez. » Il cherchait à pousser le vice, à la distraire, une seconde, ou deux. « C’est votre seul moyen de vous en sortir. »

Il combla à nouveau la distance, posant son bras sur la porte, fermant ainsi toute sortie possible. Il regarda le docteur Cadwell, droit dans les yeux, ne s’inquiétant pas d’être trop proche. Elle ne l’intimidait pas. Elle devait le comprendre, elle devait saisir ce que tout cela impliquait, que peu importe les menaces qu’elle brandirait face à lui, qu’elles soient juste orales ou physiques. Il faisait plier les gens à sa volonté. Il ne baissait pas les yeux face aux autres. Ce n’était pas lui de se détourner de ce qui était dangereux, trop sombre pour les gens. Il était un jardinier chevroné. Et ce n’était pas une chirurgienne niaise qui lui ferait peur. Loin de là. Elle l’invitait à s’intéresser à elle, au-delà de ce que le sens commun lui dictait. Au-delà de ce que tout instinct de survivre pourrait lui dire. C’était la même chose pour elle, n’est-ce pas ? Elle avait eu une occasion de s’échapper de son propre chef. Il s’assurerait que la prochaine fois qu’elle aurait de quoi prendre ses jambes à son cou, ce sera suivant le bon vouloir du tueur.

La perversion n’était pas complète. Hunting fit courir ses doigts sur le ventre de la jeune femme, prenant son temps, maintenant qu’il ne devait plus s’assurer qu’elle ne disposait aucun dispositif d’enregistrement, maintenant qu’il savait qu’effectivement, si elle ne revenait plus, un psychologue qui ne savait pas garder un secret professionnel serait le premier à tirer la sonnette d’alarme. « Si jamais cela venait à s’ébruiter, Mara, il se pourrait qu’il arrive malheur à votre ami à lunettes. Vous ne voulez pas que quelque chose arrive au docteur Hopper. Vous resterez silencieuse. » Ou sinon, il se chargerait qu’elle se taise, définitivement.
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MessageSujet: Re: chasing a snake with no scales ▬ Mara    chasing a snake with no scales ▬ Mara  EmptyJeu 28 Mar - 15:22


La question demeurait, vivace et incendiaire. Mara ne pouvait pas s’en détourner. Elle aurait pu fuir, et aurait dû fuir. Le regard électrique que l’homme lui avait balancé, alors qu’il peinait à retrouver une posture digne, aurait dû suffire à décider la chirurgienne. S’attarder dans son repère était une pure folie. Mais elle ne pouvait plus reculer. Le bras bien droit, elle tenait Hunting en respect, mais pas encore suffisamment pour l’empêcher de faire un pas en avant. Elle fit mine d’être sur le point de projeter le contenu de la bombe dans la figure de l’homme, mais ne s’exécuta pas. Si elle le faisait pleurer, il n’y aurait plus de marche arrière possible. Elle se l’était déjà suffisamment mis à dos avec ce qu’elle venait de faire, pour en rajouter. Si elle appuyait sur la détente, elle n’aurait plus d’autre solution que la fuite. Et ça, Mara ne pouvait s’y résoudre. Au rire véhément du tortionnaire, qui retrouvait peu à peu son allure impressionnante, la jeune femme aurait dû comprendre les erreurs dans lesquelles elle se prélassait innocemment. Mais elle ne pouvait pas se départir de ses beaux espoirs. L’homme finirait par parler, elle n’en doutait pas, même si, actuellement, les moyens pour le pousser aux aveux paraissaient limités.

Les yeux rivés sur le criminel, Mara ne manqua pas le pouce distrait qu’il passa sur ses lèvres. Elle fronça les sourcils, cherchant au fond des yeux du psychopathe une lueur d’espoir. « Je ne vais pas vous expliquer. Vous le devinerez quand vous vous servirez de ça. » Ses lèvres se crispèrent. Elle avait peur de comprendre où l’homme voulait en venir. Elle haussa très légèrement le menton, brandissant plus fermement son arme de fortune alors qu’il la désignait. « Parce que vous le ferez. » Elle ne bougea pas, concentrée sur l’homme qui cherchait à la pousser au vice. Il ne la connaissait pas, et pourtant il venait de mettre le doigt sur une information cruciale. La psychologie inversée avait, en effet, un effet prodigieux sur la chirurgienne. Mara avait beau vouloir repousser l’utilisation de cette arme au maximum, elle savait pouvoir se résoudre à faire feu si la situation le nécessitait. Mais, maintenant que le criminel se montrait si affirmatif, l’envie de lui donner tort lui martelait les tempes. « C’est votre seul moyen de vous en sortir. » Elle le savait. Face au colosse qu’était Hunting, Mara n’avait guère que sa bombe pour le faire pleurer. Mais elle ne voulait pas qu’il ait raison et, surtout, elle ne voulait pas s’abaisser à ces méthodes contre lesquelles elle luttait.

Il se rapprocha, et si Mara ne lâcha pas son arme, elle fléchit légèrement le bras. Lorsqu’il s’appuya sur la porte pour lui couper toute issue, elle continuait à le viser. Son regard était implacable, mais Mara avait également sa propre force. Elle ramena le bras contre son corps, sans lâcher prise, et ses prunelles ne flanchèrent pas lorsque Hunting Ellery fit glisser ses doigts sur son ventre. « Si jamais cela venait à s’ébruiter, Mara, il se pourrait qu’il arrive malheur à votre ami à lunettes. Vous ne voulez pas que quelque chose arrive au docteur Hopper. Vous resterez silencieuse. » Elle fronça une nouvelle fois les sourcils et redressa le menton, et ce fut l’âpreté dans la voix qu’elle répondit : « De l’intimidation. Vous ne pouvez donc amener les gens à vous écouter que par la contrainte ? » Elle serra les doigts sur sa bombe lacrymogène, et attrapa de sa main libre celle que l’homme avait osé faire glisser sur son ventre. « Je vous ai dit que je n’avais pas l’intention de parler. » Elle se garda bien de mentionner le fait que le Dr Hopper, dont il était question, était déjà au courant de l’implication de l’homme dans cette triste affaire. Mais soit, Archie n’était pas obligé de connaître le dénouement auquel Mara était arrivé. De toute façon, il n’apprécierait pas de savoir qu’elle s’était aventurée chez un potentiel tueur seule et sans protection plus efficace qu’une bombe lacrymogène. Mieux valait donc qu’il ne sache rien de cette soirée.

Ses doigts remontèrent contre l’arête de la main d’Hunting, puis contre son avant-bras. Mara agissait lentement, comme si elle craignait de froisser l’homme et de lui faire commettre un geste de défense irréparable, ne le lâchant pas une seule seconde de ses grands yeux bruns. « Vous n’avez pas l’habitude des contacts humains, n’est-ce pas ? » Elle songea que jouer la psychologue risquait fortement de lui nuire aussi choisit-elle, afin de détourner l’attention du criminel de son audace, d’abandonner son ultime arme de défense. Elle s’écrasa dans un tintement sec contre le sol. « Je n’utiliserais pas ça sur vous. Vous vous trompez sur les gens qui vous entourent, Hunting. » Sa main glissa doucement contre son épaule, où elle se posa un instant. « Je ne suis pas une ennemie, alors cessez de me menacer. » Sa voix était moins douce, et ses derniers mots furent même jetés avec dédain. Mara n’avait pas l’intention d’être une pauvre petite victime supplémentaire. Elle n’avait pas l’intention de laisser le tortionnaire s’enfoncer dans ses vices. N’ayant plus la moindre arme pour se défendre, Mara utilisa finalement le seul rempart qu’elle connaissait contre la haine et la violence. Avec douceur, elle glissa ses doigts sur la joue d’Hunting, rapprochant sensiblement leurs visages. « Je suis venue de mon plein gré, et je resterais parce que je l’ai choisi. Quel intérêt y’a-t-il encore à m’intimider ? »
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