Introduction Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : 20 mars Ordre de passage des participants : Harley & Sven

« Je t’aime. » Ça ne cessait de raisonner dans son esprit. Je t’aime. Ça lui avait martelé les tempes à peine les yeux ouverts. Je t’aime. Serait-elle jamais capable de le lui dire en retour ?

Les doigts d’Harley glissèrent contre l’omoplate de Sven. Dans son sommeil, il lui avait tourné le dos. Mais c’était sans doute mieux ainsi, car elle pouvait le contempler sans risquer d’accrocher son regard et de rougir. Car Harley avait du mal à lui montrer à quel point elle tenait à lui, comment chacun de ses gestes hypnotisait ses sens et la rendait fébrile. Ce n’était pas ainsi qu’elle l’avait prévu à l’origine. Et même lorsqu’elle avait décidé de quitter la demeure familiale, la veille, elle ne s’attendait pas à avoir ce genre de sensation qui lui serrait l’estomac. Elle se sentait extrêmement faible ce matin. Ce n’était pas qu’une question de capacités physiques. Son esprit était sans doute encore embrouillé par les vestiges de la nuit, et de ses rêves épars. Mais elle avait plus que jamais l’impression d’être dépendante. Dans sa mémoire, elle ne voyait pas la liberté ainsi. Parce qu’elle venait tout juste de fuir ses parents, Sven était plus que jamais son unique pilier. Ne risquait-elle pas de se mettre à dos les minces soutiens dont elle bénéficiait à Storybrooke ? Alors que son regard brûlait la nuque de son aîné, Harley ne pouvait pas s’empêcher de penser à Drake. Que penserait-il d’elle en apprenant qu’elle s’était finalement réfugiée chez l’ébéniste ? Si Sven avait raison à son sujet, cesserait-il de la soutenir par dépit ou par jalousie ? Harley ne pouvait pas se résoudre à ne dépendre que de Sven. S’il était tout ce dont elle pensait avoir besoin, elle doutait aujourd’hui de ses certitudes. N’était-ce pas faire preuve de faiblesse que de troquer un giron par un autre ? Parviendrait-elle un jour à devenir réellement indépendante ?

D’un geste contenu, Harley repoussa les couvertures. Elle s’assit au bord du lit, avant de se lever. Elle préférait encore y aller par étape. Sa blessure se rappelait douloureusement à elle au réveil. Doucement, la rouquine souleva le t-shirt qu’elle aimait revêtir pour dormir, et contempla son pansement, un voile sombre au fond des yeux. Elle soupira, relâcha le tissu en se tournant pour jeter un bref regard vers Sven. Puis elle quitta la chambre à pas de loup. Elle descendit lentement les escaliers, se remémorant avec un sourire la toute première soirée qu’elle avait passé avec l’ébéniste. Tout était alors très simple. Trop simple sans doute. Les deux amants avaient été incapables de s’oublier. Sven devait être la pire et la meilleure chose qui lui soit arrivée. Parvenue dans la cuisine, elle ouvrit plusieurs placards avant de trouver où son aîné entreposait la vaisselle. Elle prit un verre qu’elle remplit rapidement d’eau. Elle le posa distraitement sur le plan de cuisine, avant de rejoindre l’entrée et d’extirper des médicaments de son sac à main. Harley n’avait pas eu le loisir d’emporter toutes ses affaires la veille. Lorsqu’elle était retournée chez elle en compagnie de Sven, ils avaient déjà eu la chance de ne pas croiser ses parents. La voiture de sa génitrice était pourtant dans l’aller, mais aux bruits entrecoupés de silence qui leur parvenaient de l’étage, Harley avait compris qu’elle devait être occupée avec son amant. Silencieusement, elle avait rejoint sa chambre et remplit une large valise ainsi qu’un bagage à main. Sa mère ne l’avait pas surprise, elle lui avait donc poliment laissé un mot sur la table du salon. Harley savait qu’elle devrait repasser incessamment sous peu pour prendre le reste de ses affaires, mais il lui faudrait des sources particulièrement précises concernant les allées et venues des époux Watson.

Revenue dans la cuisine, elle avala un comprimé avec le verre d’eau qu’elle s’était préalablement servi. Elle souffla lentement en reposant le verre. En reprenant le chemin vers les escaliers, elle perçut son reflet dans une glace du salon. Elle grimaça et bifurqua finalement jusqu’à la salle de bain. Ses paumes rencontrèrent le bord froid du lavabo, tandis qu’elle se regardait d’un œil dépité. Par chance, ses affaires de toilette et son nécessaire à maquillage trainaient à proximité. Elle eut largement le temps de soigner son allure avant qu'il ne soit temps de songer au réveil de Sven. Elle se regarda une dernière fois, assez satisfaite du résultat obtenu. Puis elle fila en direction de la chambre de son aîné. Elle grimpa en bout de lit, et avança à quatre pattes, jusqu’à ce que ses paumes se posent de chaque côté de la tête de Sven. Elle passa une jambe au-delà des siennes, et se pencha lentement, jusqu’à déposer un baiser tendre sur sa joue. Un sourire s’étira sur ses lèvres lorsque l’homme ouvrit les yeux. Il n’était pas question de le laisser voir quoique ce soit à son malaise.

« Ma belle au bois dormant se réveille enfin. »

Elle était là. Elle était partout. Sven s’était endormi avec l’odeur d’Harley entre ses bras, avec le contact de sa peau sur ses mains, avec sa présence sur son cœur. Ce fut la première fois qu’il dormi aussi bien depuis des jours, d’une nuit sans rêves dérangeants, sans que l’insomnie ne décide de lui tenir compagnie. Il n’avait pas vraiment eu envie de dormir, il avait même repoussé le sommeil du mieux qu’il le put. Il aurait voulu rester là, serrant Harley contre lui, profitant de sa respiration calme, de la douce chaleur qui s’était installée, deux centimètres sous son cœur. Ils n’avaient jamais passé la nuit ensemble. C’était une première. Il craignait même, un peu, qu’il ne retrouve une place déjà froide à son réveil, comme cela avait déjà été le cas. C’était pour ça qu’il ne voulait pas sombrer dans les bras de Morphée, il était si bien dans ceux d’Harley et il était assuré que si elle désirait partir pendant la nuit, il serait là pour la retenir. Mais finalement, le monde avait eu raison de lui, son épuisement aussi. Ainsi s’était-il retrouvé, sombrant, dans un profond sommeil.

Sven avait rêvé d’Harley. Il ne pouvait s’en passer, même dans l’univers des songes. A son réveil, il ne s’en souviendrait pas, il ne s’en souvenait jamais. Il n’aurait que cette impression diffuse, alors qu’il sentait des mouvements dans le lit, sans que cela ne l’alerte. Alors il restait là, allongé sur le côté, un bras pendant à moitié dans le vide, ses doigts bougeant légèrement, agités par ce que son inconscient lui faisait voir. A la suite de ce qu’ils s’étaient dit hier, la fille Watson avait pris une partie de ses affaires et s’était installée chez Sven. Si l’acte avait été totalement inattendu, il semblait pourtant suivre la logique expéditive qui régissait le couple – puisque H. les avait enfin reconnu comme tel – de se précipiter dans les étapes, envoyant tout le reste au loin, les parents de la brunette compris. Sven ne doutait pas que, tôt ou tard, il aurait droit à la visite de ceux-ci, pour une nouvelle confrontation. Disons que le doux interlude à laquelle les deux amants avaient droit était comparable au calme avant la tempête. Ainsi l’ébéniste profitait d’un repos mérité, ne remarquant pas que Harley avait quitté le lit pour se rendre en bas.

Il y avait des oiseaux qui s’envolaient, dans son rêve. Et Sven continuait de respirer, assoupi, à peine éveillé, des mouvements se faisant sur son côté. Il n’y avait pas d’intrusion, ne ressentait pas le besoin de se lever. Cependant, un baiser fugace se posa sur sa joue. Il papillonna des yeux, s’extirpant de la fin de sa nuit. Le regard encore alourdi, il se frotta les yeux d’une main. Ma belle au bois dormant se réveille enfin. Sven commença sa journée avec un sourire bienheureux qui se posa sur ses lèvres, accompagné de la taquinerie d’Harley. L’ambre de son regard tomba sur celle-ci, son sourire s’élargit un peu. « Bonjour. » Sans prévenir, il attrapa la brunette par la taille, la faisant chuter dos à lui, prenant soin de ne pas être trop brusque, bien que son corps fût encore engourdi. Il la plaqua contre son ventre, fichant son nez dans les cheveux de la lycéenne, humant son parfum. Il rabattit la couverture sur eux. Ses doigts se logèrent sous le t-shirt large de sa belle, remontant sur la peau de son ventre en une subtile caresse, passant à la limite du pansement, entre ses deux seins, s’arrêtant sur sa clavicule.

Sven se dit que commencer les journées de cette manière, il pourrait y prendre goût plus que facilement. Il s’assoupit une dizaine de secondes, son esprit retombant dans les limbes du sommeil, avant de revenir à lui. Papa ours était long au réveil, mais il ferait un effort pour Harley. Elle était toujours là. La constatation lui était plus qu’agréable. « Bien dormi ? » Sa voix reflétait son réveil récent, lente et chaude. Il s’inquiétait vraiment de son sommeil, sachant qu’il n’était pas facile de passer une bonne nuit la première fois que l’on découchait. Pour lui, la présence de la jeune femme n’avait nullement été un obstacle. Il n’avait déjà envisagé passer des nuits avec elle, pas aussi chastement, certes. A présent qu’il eut la chance de se faire réveiller par Harley, il ne songeait pas un autre type de réveil.

Quand il rouvrit les yeux, son regard tomba sur son réveil, les chiffres rouges qu’il affichait. Il était passé neuf heures du matin. Hum, Harley devait surement aller à ses cours, mais soudainement, ça ne lui semblait pas si important que ça. Il n’avait pas envie qu’elle parte, elle était très bien là où elle était, à lui servir de peluche. Délicatement, il la retourna vers lui, rencontrant le gris de son regard. Il ne se soucia pas du t-shirt de la brunette qui était relevé, dévoilant une partie de son ventre. Sa main libre contourna les côtes de la fille Watson, explorant les parcelles de ce dos qu’il avait déjà tant de fois caressé, et qu’il continuerait de frôler, encore et encore. « Tu n’iras nulle part aujourd’hui. » Si son ton était taquin, le serein que revêtait son visage prouvait qu’il ne plaisantait pas. Ils avaient des jours de sevrage à rattraper. Et l’idée qu’une obligation scolaire empêche Sven de profiter de sa partenaire n’était pas suffisante pour peser dans la balance des responsabilités.

Sa main quitta le dos de la plus jeune, effleurant son flanc, remontant encore le haut de la lycéenne sans qu’il n’y prête trop attention – éventuellement, son attention descendit un peu, mais il retomba vite dans les yeux de son amante. Elle continua son parcourt jusqu’à la nuque de Harley. Son regard perça profondément, sensuellement, amoureusement la brunette. « Je t’aime. » & il se rapprocha, pour mieux l’embrasser.

Sven se frotta les yeux d’un geste machinal, ce qui valut à Harley un sourire plus complet encore. C’était la première fois qu’elle avait le plaisir de découvrir son amant au réveil. C’était la première fois qu’ils partageaient quelque chose qui appartenait concrètement aux joies du couple. Harley ne pouvait plus nier l’évidence, elle n’en avait plus envie de toute façon. Elle appréciait de pouvoir regarder Sven en songeant qu’il était désormais à elle, et à personne d’autre. La rouquine serait prête à montrer les crocs et à sortir les griffes si une audacieuse s’approchait d’un peu trop près. Sven n’imaginait pas le calvaire dans lequel il s’embarquait. Harley n’était pas partageuse, et sa conception de la possession valait bien sa conception de la vie en générale. La jeune Watson ne faisait rien à moitié. Et si elle s’était donnée à Sven, ce n’était pas à la légère. Il faudrait qu’il accepte pleinement les conséquences d’avoir accueilli dans son cœur la furie que l'on nommait Harley.

« Bonjour. » Les mains de Sven emprisonnèrent sa taille et Harley se sentit chanceler. Elle tomba dos à son aîné avec un hoquet de surprise. Le sourire aux lèvres, elle laissa ses doigts glisser sur les avant-bras de Sven, et elle ferma un instant les yeux tandis qu’il humait son parfum. Elle aimait la chaleur que l’ébéniste faisait naître en elle. Un frisson de bien être lui parcourut l’échine, alors que ses doigts remontaient distraitement contre sa peau, entre ses seins. Elle n’aurait pas dû être ainsi électrisée par de simples gestes. Mais se faire câliner ainsi au réveil était si éloigné de son quotidien que ça réussissait à la perturber. La simple présence de Sven dans son dos était perturbante, mais pas négativement. Un boxer futile ne permettait pas de faire illusion, et Harley sentait la virilité de son homme contre l’arrière de sa cuisse. Elle se mordit la lèvre pour réprimer les envies qui remontaient de son bas-ventre. « Bien dormi ? » La jeune Watson s’accrocha à la question pour se détourner de ses pensées téméraires. « Ca va, mais tu ronfles. » Elle échappa un léger rire, n’ayant pas peur de se moquer de son aîné. Qu’il ronfle réellement ou non n’entrait pas en ligne de compte, car si Harley n’avait pas eu l’occasion de le découvrir, elle avait trouvé l’opportunité trop belle de casser le charme de l’instant qu’ils partageaient. La rouquine n’était pas à l’aise avec les situations trop paisibles, il lui fallait toujours pimenter les choses.

L’ébéniste prit l’initiative de faire pivoter Harley, et son regard tomba droit dans le sien. Les doigts de Sven recommencèrent à glisser sur son corps, lui inspirant de délicieux frissons. « Tu n’iras nulle part aujourd’hui. » Elle sourit, mais ses lèvres se crispèrent bien vite, transformant son rictus amusé en grimace. Les cours lui étaient complètement sortis de la tête. Harley jeta un œil au réveil, s’inquiétant finalement de l’heure après avoir passé quelques minutes à trottiner dans toute la maison où les horloges n’étaient pourtant pas transparentes. Elle se souvenait maintenant avoir vu des chiffres clignoter dans la cuisine, au niveau du micro-onde, mais elle ne s’en était pas soucié un seul instant. La main de Sven remonta contre son corps, balayant les réflexions ennuyées d’Harley. Il n’y eut bientôt plus que le regard profond et perçant de son homme, et ses deux prunelles ambrées qui lui brûlèrent en partie la peau. « Je t’aime. » Son cœur manqua un battement, puis Harley sentit son ventre se réchauffer en même temps que ses joues lorsque les lèvres de Sven vinrent se poser sur les siennes. Elle porta une main à sa hanche, et se serra davantage contre lui. Ses lèvres glissèrent contre sa joue, jusqu’à son oreille, où elle chuchota : « Je sais. » Puis elle mordilla le lobe de l’oreille de son amant, alors que ses doigts longeaient son dos nu. Son bas-ventre se tordit et une sensation qui commençait à lui être familière en présence de Sven lui fit serrer les jambes. Sa bouche se nicha dans le cou de son aîné, qu’elle couvrit de baisers fiévreux. Elle avait soudain très chaud. Sa seconde main ébouriffa les cheveux de Sven. Si ses gestes restaient fluides, Harley avait du mal à empêcher ses mains de vouloir le corps de son amant. Ses caresses dans son dos devinrent petit à petit plus affamées et, dans un soupir, elle avoua contre sa clavicule : « J’ai envie de toi. » Sa gorge se noua, elle avait peine à réaliser ses propres envies. Mais elle n’avait pas pu retenir ces quelques mots. Le corps de Sven était trop attirant, trop proche, et Harley ne désirait rien d’autre.

D’un geste négligé, la jeune fille fit rouler son aîné sur le dos, puis se plaça à califourchon sur lui. Déposant un baiser dans son cou, elle étouffa un nouveau soupir brûlant. Elle ferma les yeux, ses mains remontant sur le buste de son homme, son bassin entreprenant une danse lascive encore contenue. Ses lèvres glissèrent contre sa gorge, puis son menton, et elle frôla la bouche de Sven, rouvrant alors les yeux, rivant ses prunelles brillantes dans les siennes. « Ça fait trop longtemps… » Son timbre était chaud, traînant, et contrairement à Sven, ça n’avait rien à voir avec un réveil encore récent. Le désir piquait chaque fibre du corps d’Harley. Se redressant, elle assuma davantage ses mouvements avant de s’arrêter brusquement. Ça ne faisait pas si longtemps pour Sven. Harley déglutit, réalisant le malaise encore présent entre eux. Sven ne pouvait pas avoir envie d’elle comme elle avait précisément envie de lui. Balayant d’une main les bras de son aîné, elle se laissa tomber sur le dos à ses côtés. Elle inspira et expira longuement, avant de finalement lâcher : « Enfin, en ce qui me concerne. » Elle serra la mâchoire, ayant réussi à se dépiter elle-même. Harley n’arriverait définitivement pas à écarter aussi facilement qu’elle l’avait cru les écarts de Sven. Que fallait-il faire pour passer au-dessus d’une chose aussi énorme à ses yeux ? Sven n’était toujours que son seul et unique. L’inverse semblait encore moins vérifiable que jamais.

Sven aimait ça, dans la fraicheur du matin, d’avoir droit à Harley à côté de lui, observer le rougissement de sa peau quand il lui avouait ce qu’il ressentait pour elle, ressentir les battements légers du cœur de la Watson sous son cou, de l’attirer à lui pour pouvoir l’embrasser, pas si chastement que ça. A présent qu’il l’avait récupérée, il se rendait compte à quel point la brunette lui avait manqué, à quel point son absence fut insupportable. Tout était loin à présent. De la tristesse, il ne restait plus rien, du dépit également. Tout avait disparu pour laisser place à une joie éthérée, épurée. Son sang se réchauffa, quand elle se rapprocha de lui, murmurant à son oreille. Sven sourit. Elle avait beau savoir, il ne s’arrêterait pas de le lui dire, dans tous les baisers qui lui étaient dédiés, dans tous ses regards, ses caresses, ses attentions. C’était le genre de déclaration dont il ne se lasserait jamais. Sven n’avait pas besoin qu’elle lui réponde. Sa présence était suffisante comme preuve, ses mains baladeuses également, l’alchimie qui augmentait, réveillant parfaitement Sven.

Les mains de l’ébéniste sinuèrent sur le dos d’Harley, l’attirant un peu plus près de lui, descendant au niveau de ses reines, s’arrêtant sur les fesses de la brune. J’ai envie de toi. Sven n’en avait pas besoin de plus, l’excitation naissante de son entrejambe se rependant bientôt dans tout son corps, en un fourmillement diffus. Il lui fit relevé sa tête, l’embrassant sans aucune retenue, se détachant d’elle difficilement, écrasant « Je sais. Moi aussi » sur ses lèvres, juste à temps pour se retrouver sur le dos, ses mains se posant sur les hanches de la jeune femme quand elle s’installa sur lui, et plus précisément sur son membre qui se gonflait d’une envie connue. Sven échappa un grognement en reconnaissant les mouvements contre son boxer, ses mains se faisant aventureuses, ne tardant pas à faire sauter le t-shirt trop large de la fille Watson, qui vola au pied du lit. Il savoura chaque baiser qu’elle voulait bien lui offrir, sentant son propre cœur battre follement dans sa poitrine. Oui, ça faisait longtemps, trop longtemps. Elle ne lui avait pas manqué que dans le cœur. Dans son corps aussi, elle lui avait manqué. Sa présence, ses rires, ses regards, ses attentions, la façon dont elle s’accrochait à lui quand il lui faisait l’amour, tout. Il était en manque d’elle, autant qu’elle pouvait le concevoir.

Sven avait envie d’Harley. Il voulait la sentir se tendre à ses mouvements de bassins, récupérer son souffle court sur ses lèvres, lui voler des baisers, lui voler des soupirs. Ses doigts remontèrent sur le ventre de la plus jeune, survolant le pansement, attrapant un de ses seins, qu’il s’appliqua à masser. Quand elle s’arrêta. Il lui fallut deux secondes pour s’en rendre compte, pour arrêter lui aussi ses mouvements. « Ca va ? » Il crut que c’était sa blessure qui la faisait souffrir, cependant, il ne lisait aucune souffrance de ce genre sur les traits de la fille Watson. Il s’inquiéta, plissa des yeux. Ses mains furent chassées, elle s’installa à côté de lui. Cette fois-ci, il fronça les sourcils, cherchant à savoir ce qu’il avait bien pu faire pour froisser la demoiselle. La réponse ne tarda pas à arriver et il ne prit pas plus de temps à comprendre. Son infidélité – si on pouvait appeler ça ainsi, qui tout du moins se faisait ressentir de cette manière – ne serait pas si facilement oubliée, pas si facilement pardonnée. Il roula sur son flanc, s’appuyant sur son bras, tandis que l’ambre de son regard tomba sur Harley.

La tension dans l’air n’était plus charnelle. Elle était dérangeante. Sven ne pourrait pas arrondir les angles, il devrait briser la glace, à coup de mots que Harley ne voudrait certainement pas entendre. Mais puisqu’elle avait lancé le sujet implicitement, il estimait avoir le droit de s’exprimer. Il posa sa main sur le ventre d’Harley, se moquant bien qu’elle le chassa une fois encore. « En ce qui mon concerne aussi, Harley. » Il attrapa son regard, prenant à peine le temps de réfléchir à ses paroles – ça ne ferait qu’aggraver les choses. Ses doigts remontèrent jusqu’au menton de sa belle, qu’il tourna vers lui, pour être sûr d’avoir toute son attention, de captiver toutes les cellules de la brunette. « J’ai envie de toi. » Et son érection plaisait à le lui rappeler aussi. Il lui sauterait bien dessus, tout de suite. Mais il ne voulait pas la blesser plus que ce qu’il n’avait déjà écorché le cœur de sa compagne. « et uniquement toi. » Il inspira. « A tel point que ça a manqué de me tuer, ton absence. » Il caressa la joue de la lycéenne, s’approchant un peu plus, vérifiant qu’il ne risquait pas de se manger une baffe, quoique, il serait prêt à assumer ce genre d’intention.

Sven regarda Harley dans les yeux, son cœur brulant pour elle, à tel point qu’il en ressentirait une douleur. Une douce douleur, significative du lien qui l’unissait à elle. Une attache électrique, qu’il se savait incapable de briser, qu’importe les échanges houleux qu’il pourrait y avoir, les attaques, les coups dans le dos. Il avait Harley dans le sang, et de son sang, il ne pouvait se séparer, comme il ne pourrait pas vivre sans elle, plus maintenant. « Tu es la seule qui compte. » Il replaça une mèche sauvage. « La seule qui ne m’a jamais fait sentir aussi bien, la seule qui me fait me conduire comme un type en manque à chaque fois que je t’aperçois. En manque d’affection, de sexe, d’amour, en manque d’à peu près tout. » Il passa à califourchon facilement, prenant soin de ne pas s’appuyer trop contre la jeune femme. « Alors oui, tu me le reprocheras encore et je continuerai de m’excuser pour ce que j’ai fait. Si tu doutes, n’oublies pas que je t’aime. » Il attrapa les bras d’Harley, les plaquant sur le matelas, alors qu’il se penchant vers elle, à la limite de ses lèvres. « Et que, quand je le veux, je sais comment me faire pardonner. » Sa voix était soudainement sensuelle, alors qu’il se pencha sur les lèvres pour embrasser Harley.

Ils avaient une séance au lit en cours et Sven avait bien l’intention de la mener à bien.

Les lèvres de Sven étaient chaudes et enivrantes. Harley se mordit la langue lorsqu’il se recula à peine pour échapper : « Je sais. Moi aussi » Elle fondit littéralement à cet aveu, et se plaça à califourchon sur son aîné, les mains de celui-ci ne tardant pas à la maintenir. Elle ne pouvait pas empêcher son bassin de commencer de modestes mouvements de va-et-vient, s’excitant encore un peu contre le membre de son amant. Le grognement de Sven ne lui échappa pas, et il eut le mérite d’accroître son désir. Un bref et malicieux sourire piqua ses lèvres lorsque son t-shirt lui fut enlevé. Puis ce fut le désir qui crispa à nouveau ses traits, notamment lorsque Sven s’appliqua à faire un sort agréable à l’un de ses seins. Mais ça ne l’empêcha pas de se stopper nette, alors qu’elle venait à peine de se redresser. « Ça va ? » Elle ne répondit pas et se garda bien de croiser le regard de l’ébéniste lorsqu’elle chassa ses mains, avant de finalement se laisser tomber sur le dos à ses côtés. Son aveu ne tarda pas, et Sven sembla facilement comprendre ce qu’il y avait à comprendre au-delà de ses mots.

Elle glissa timidement ses prunelles dans les siennes lorsqu’il se tourna vers elle, en se redressant suffisamment pour la dominer. Il posa une main sur son ventre, mais Harley ne la chassa pas, se contentant de frissonner sous le contact. « En ce qui mon concerne aussi, Harley. » Il riva un regard poignant sur elle. Harley avait l’impression de se faire rabrouer, elle n’aimait pas le ton de Sven, comme elle n’aimait pas ses mots. Bien évidemment, ça faisait longtemps pour lui aussi. Il n’avait pas pu coucher avec sa traînée la veille, Harley l’avait intercepté avant qu’il ne mette un nouvelle fois sa faiblesse à exécution. Elle croisa les bras, faisant peu de cas de la main de son aîné. Celle-ci remontait déjà quoiqu’il en soit, et vint saisir son menton, obligeant Harley à fixer sa moue contrariée sur Sven. « J’ai envie de toi. » Si son bas ventre fourmilla, elle n’en restait pas moins déterminée à se retrancher dans son dédain. « et uniquement toi. » Elle soupira, peinant à se laisser bercer par les paroles de son aîné. « A tel point que ça a manqué de me tuer, ton absence. » Il poussa l’audace jusqu’à caresser sa joue et à rapprocher leurs visages. Les lèvres d’Harley se serrèrent, et son visage ne se détendit que pour prouver le dépit que lui inspiraient ces mots. « Ce n’était pas franchement l’impression que tu donnais. » Après tout, il y avait pire comme torture que de se taper la première pouffiasse venue.

Le regard de Sven, ces deux ambres qui scrutaient jusqu’aux tréfonds de son âme, commençait néanmoins à la faire chanceler. Elle lui avait déjà reproché son écart, était-il réellement utile de reprendre cette discussion ? Harley n’aimait pas endosser ce rôle. Mais l’attaque était la seule alternative envisageable face à la douleur qui se logeait au fond de son cœur. « Tu es la seule qui compte. » Les doigts de Sven tentèrent de discipliner une mèche de ses cheveux, tout comme il tentait de la discipliner par ses mots doux. « La seule qui ne m’a jamais fait sentir aussi bien, la seule qui me fait me conduire comme un type en manque à chaque fois que je t’aperçois. En manque d’affection, de sexe, d’amour, en manque d’à peu près tout. » Sa poitrine vibra, et un frisson parcourut tout son être. Sven se plaça au-dessus d’elle, et Harley se sentit étrangement prisonnière sous ce corps robuste. « Alors oui, tu me le reprocheras encore et je continuerai de m’excuser pour ce que j’ai fait. Si tu doutes, n’oublies pas que je t’aime. » Que pouvait-elle répliquer ? Pas grand-chose, elle n’avait qu’à se taire et à sentir son cœur qui se gonflait sous les tendres traitements de Sven, ainsi que son intimité qui prenait de plus en plus le dessus sur son esprit. Les doigts de son aîné qui glissèrent sur ses bras pour les maintenir contre le matelas n’aidèrent pas la conscience d’Harley à s’affirmer, pas plus que les lèvres qui s’approchèrent dangereusement. « Et que, quand je le veux, je sais comment me faire pardonner. » La sensualité qui perçait dans ces propos terminèrent d’amadouer Harley, les lèvres de Sven ne constituant qu’un agréable bonus. Elle se tendit, et ses bras brisèrent l’étau qui les contraignait pour caresser le buste de son aîné.

Ses doigts passèrent dans son dos, et elle attira son corps contre le sien, se laissant frissonner au contact de ses seins sur la peau de son amant. Elle remonta lentement, et attrapa finalement le visage de Sven entre ses mains, l’obligeant à s’écarter. A bout de souffle, elle planta un regard fiévreux dans l’ambre de ses yeux, et un mince sourire apaisa ses traits. « J’attend de voir ça. » Ses mains glissèrent, et ses bras encerclèrent les épaules de son homme, tandis qu’elle le serrait davantage, ses lèvres dérivant contre sa joue jusqu’à son oreille, à laquelle elle prenait goût à murmurer. « Promet moi juste que tu ne lui as jamais fait l’amour. » Elle ferma un instant les yeux, sa voix s’étant brisé sur ces mots. Elle rouvrit la bouche, pour se faire mieux comprendre : « Dis moi que tu l’as traitée comme la chienne qu’elle était. » Harley ferma à nouveau les yeux, s’empêchant de craquer. Elle se fichait de la gravité de ses propos, elle avait trop mal en pensant à Sven dans les bras d’une autre pour faire dans la dentelle. Elle déverrouilla sa prise sur l’ébéniste, et ses doigts glissèrent naturellement jusqu’à son boxer, tandis qu’elle gardait les lèvres résolument fixées à hauteur de son oreille. Elle tenta de descendre le vêtement, aidant d’une main Sven à se soulever. Elle ne baissa pas complètement le boxer cependant, laissant le soin à son amant de se débrouiller. Ses doigts remontaient déjà, et elle effleura le membre qui arrivait à la plonger dans un état second. Les lèvres de la rouquine s’étirèrent, et elle échappa à nouveau à l’oreille du brun : « Ne me ménage pas. » De ses deux mains, elle obligea Sven à se redresser, et elle croisa son regard. « Donne-moi une raison concrète de ne plus te laisser. » Et elle se courba légèrement pour retirer son string, qu’elle délaissa en un point indéfini du lit. Harley avouait à demi-mots avoir une part de responsabilité dans la tromperie de Sven, puisqu’elle l’y avait en quelque sorte poussé.

Sven avait l’impression de mener un combat déjà perdu d’avance, de l’autre côté, déjà gagné d’avance. Son écart de conduite ne serait jamais pardonné, il en avait plus que conscience. Ca resterait un frein, bafouant la confiance qu’Harley pouvait avoir envers lui. Il aurait beau avancer tous les arguments possibles, qu’ils n’étaient plus ensemble à ce moment-là, que Sven s’était persuadé qu’il ne la révérait plus jamais, qu’il n’aurait plus le droit de la serrer dans ses bras, plus le droit de l’aimer. Quand il était sorti, ce soir-là, dans ce bar, il avait posé une croix sur leur histoire, parce qu’il pensait que tout était fini. Ainsi, le meilleur moyen de tourner la page était de s’occuper l’esprit et le corps avec une autre fille. Pourrait-il seulement avouer tout ceci à Harley, lui rappeler le tragique de la situation ? Sven ne le pensait pas. Cela ne ferait qu’aggraver les choses. Il était persuadé qu’il valait mieux attendre que les temps efface Cassandre, pour qu’elle ne soit plus reléguée qu’à rien, qu’elle disparaisse de sa vie dans laquelle cette blonde anodine commençait à prendre trop de place.

Sven savait donc qu’il était encore trop tôt pour espérer ne plus en entendre parler. Parfois, cela grincerait entre Harley et lui, comme il en était le cas maintenant. Mais il savait, aussi, que si elle ne voulait plus de lui, elle n’aurait pas couru pour le rattraper, alors qu’il cherchait à quitter la boutique de fleurs et la quitter, par la même occasion. Il ne lui restait plus qu’à trouver les bons mots, bien que, pour quelques secondes, il crut que cela ne changerait rien, qu’elle resterait de glace pour toute la matinée, faisant disparaitre le câlin matinal. Quand il l’embrassa, cependant, elle ne le repoussa pas. Il sourit contre ses lèvres, forcé de se rapprocher d’elle, de laisser le frisson de l’envie reprise sa course là où il s’était arrêté. Il retrouva la chaleur caractéristique de sa maitresse, sa main se logeant dans le dos de la brunette. Il fut forcé de s’écarter, par les mains d’Harley, alors qu’une lueur espiègle dansait dans son regard, s’embrasant un peu plus en croisant les reflets gris de la fille Watson. J’attends de voir ça. Un sourire sauvage recouvra les lèvres de l’ébéniste, tandis qu’elle se faufilait jusque son oreille. Il en profita pour humer son odeur, s’imprégnant de la note sucrée que dégageait son corps.

Sven entendit la supplique d’Harley. Il ferma les yeux contre la joue de la jeune femme. Bien entendu qu’il ne lui avait pas fait l’amour. Il l’avait baisée comme le vulgaire morceau de viande qu’il avait choisi. « Je te le promets. » Il murmura à son tour, alors qu’elle relâchant l’étau dans lequel elle l’avait tenu. Il ne lui donnerait pas de détails. Tout méritait d’être oublié, de n’avoir jamais existé cette nuit-là, quand il eut la mauvaise idée d’offrir un verre à la première fille croisée. Elle ne comptait plus, elle n’avait jamais compté. Seul important la présence d’Harley dans ses bras, la caresse de sa peau contre la sienne, cette ferveur qui lui prenait les sens à chaque fois qu’il était trop proche d’elle. Il voulait Harley, rien que pour lui. Il était sur la bonne voie, les bagages quelque part dans sa demeure en étant la preuve, la jeune femme qui enlevait son boxer en était une autre. Il se débarrassa totalement de son ultime bout de tissu, les muscles de son dos se tendirent en reconnaissant les doigts d’Harley sur son sexe. Sven frémit aux dernières paroles de la fille Watson, encore penchée à son oreille. Il lui embrassa le cou avidement, remontant la base de sa mâchoire, pour arriver jusqu’à se bouche, qu’il baisa, sans retenue.

Son cœur battait ses tempes à un rythme effréné, rendant Sven seulement bon à se concentrer sur le corps d’Harley, parce qu’il n’y avait plus qu’elle qui existait, et cette envie grondante à la chute de ses reins. Il se recula à peine d’elle, reprenant partiellement son souffle alors que son attention se portait sur la peau dorée de la brunette, qu’il caressait sensuellement, le long de son torse. Il s’arrêta une seconde sur le pansement, le contourna, arriva sur la hanche d’Harley, continua sa descente, caressant sa cuisse. « Parce que tu comptais encore me laisser ? » Son ton était astucieux, s’écrasant sous l’œil de la lycéenne. « Je ne te laisserai jamais partir. » Si Sven était à elle, elle était tout autant à lui. Maintenant qu’il connaissait le goût exécrable de sa perte, il ne la laisserait jamais fuir. Il l’attacherait à lui pour qu’elle ne puisse jamais envisager de le quitté. Elle serait en overdose de lui, de tel sorte qu’elle le haïsse un peu, mais qu’elle l’aime trop pour le laisser aller trop loin. Sven lui mordit la lèvre inférieure avant de l’embrasser, mêlant bientôt leurs langues, mêlant bientôt leurs êtres. « Je vais t’apprendre, ce que c’est que de te faire l’amour. » L’amour rien qu’à elle, rien qu’à Harley. Car, grâce à un petit miracle, elle était la seule à mériter cette intention chez Sven.

« Je te le promets. » Le murmure la rasséréna. Elle n’avait pas besoin d’en entendre plus, Sven n’avait pas à être cru à son tour, Harley avait suffisamment de mauvaises pensées en tête. Elle tenta de les chasser, tandis que ses doigts titillèrent la sensibilité de son homme. Il s’empressa de retirer son boxer après que la jeune Watson lui ait facilité la tâche. Elle ne devait pas ronger son frein plus longtemps, ni laisser l’aventure sans importance de Sven perturber leurs étreintes. Ils étaient trop bien ensemble, tous les deux, au lit comme en tout, pour que cette alchimie puisse être sapée par une garce inconséquente. Harley s’exprima à nouveau, et frissonna sous les lèvres de son amant. Le moindre de ses gestes l’électrisait. Elle cessa de cogiter, cherchant à se concentrer uniquement sur l’instant présent, ôtant son sous-vêtement pour permettre à leurs corps de se retrouver pleinement. Il n’était pas utile de se poser plus de question, alors que les lèvres de l’ébéniste se plaquaient contre les siennes. Elle étouffa un gémissement contre cette bouche qui la torturait avec une telle facilité. Harley avait le sentiment d’être faible, mais elle s’en fichait finalement.

Si cette idée ne la quitterait sans doute jamais complètement, elle était dure à tenir alors que Sven la recouvrait de son corps, et que ses doigts commencèrent à caresser le sien. Elle se tendit et frissonna à chaque endroit où se porta la main de son amant. Ses propres mains étaient revenues se caler dans la nuque de Sven, et elle fermait à demi les yeux lorsqu’il répliqua : « Parce que tu comptais encore me laisser ? » Elle planta ses prunelles grisées dans l’œil vif de son compagnon, et ses lèvres s’étirèrent alors qu’il ajoutait : « Je ne te laisserai jamais partir. » Un modeste éclat passa dans son regard, et elle laissa ses doigts glisser dans le dos de Sven, se délectant de ses mots et de son corps chaud. Harley aimait à se faire caresser ainsi dans le sens du poil. Elle n’était pas décidée à lâcher une nouvelle fois l’ébéniste, la première lui avait servi de leçon. Néanmoins, sa détermination lui gonflait la poitrine et répandait une chaleur incomparable dans tout son être. Sven était bien le seul à la mettre dans un état pareil en quelques mots.

Les dents de son aîné s’attardèrent sur sa lèvre inférieure, lâchant un frisson le long de son échine, puis il captura pleinement ses lèvres, et leurs langues se retrouvèrent. « Je vais t’apprendre, ce que c’est que de te faire l’amour. » Elle sourit, mais ne parvint pas à masquer sur son visage la tension qui prenait possession de son bas-ventre. Les paroles de Sven avaient trouvées un écho aussi profond que dérangeant en elle. Mais Harley n'était pas femme à se laisser intimider. Elle riva sur lui son regard le plus aguicheur, alors que ses doigts glissèrent enfin en elle.

Les doigts de Sven faisaient des miracles. Harley se cambra légèrement, portant une main jusque dans les cheveux de l’ébéniste, les ébouriffant sans réellement prendre en compte ses propres gestes. Seuls ceux de Sven comptaient, et parvenaient à lui couper le souffle. Rapidement, des gémissements franchir ses lèvres, qu’Harley ne put plus maintenir fermées plus longtemps. Elle avait suffisamment patienté. Les gestes de Sven la baignaient dans une douce euphorie, tout en la frustrant comme jamais. Il lui fallait plus, elle le voulait complètement en elle. Et ce n’était pas les lèvres parties à l'exploration de son corps qui garderaient intacte sa patience plus que limitée. Sven ne semblait néanmoins pas décidé à attendre plus longtemps. Ne lui laissant pas l’occasion d’entamer plus que des caresses insidieuses sur son membre, il enfila un préservatif et ne tarda pas à la pénétrer.

Harley échappa un gémissement entre plaisir et douleur, Sven ne l’ayant manifestement pas ménagé. Mais bientôt elle fut incapable de s’en indigner, un sourire licencieux étirant ses lèvres. Elle entama de légers mouvements de bassin. Bien vite, cependant, la cicatrice qui lui ceignait le bas du ventre se rappela à elle. Une grimace voila ses traits, mais Harley ne se laissa pas dérouter. Elle s’accrocha à Sven, glissant une main à l’arrière de son crâne pour l’attirer à elle, et lui dissimuler ainsi sa souffrance. Sa respiration se morcela, et son souffle court s’écrasa dans les cheveux bruns de son amant. Ses jambes encerclèrent son corps, Harley se décidant à ne plus rien entendre de la douleur qui la diminuait. Elle ne voulait pas que Sven ralentisse, ou pire, qu’il s’arrête. La jeune Watson ne voulait pas jeter l’opprobre sur les retrouvailles de leurs chairs, elle ne voulait pas que la pouffiasse de l’ébéniste soit son dernier souvenir sexuel concluant. Elle se courba davantage, jetant sa tête en arrière contre l’oreiller, laissant ses doigts glisser contre la peau de son homme, tandis que ses jambes cessaient de l’étreindre. Elle écarta les cuisses au maximum, faisant fi de son état convalescent, n’ayant rien en tête hormis le plaisir de Sven. A nouveau, son bassin accompagna les mouvements de celui qui la surplombait, et ses mains glissèrent jusqu’à ses fesses, qu’elle empoigna fermement, l’incitant à plus d’amplitude mais aussi à plus de brutalité. Sauvages, ses yeux se plantèrent dans les deux ambres de Sven, et elle souffla avec ferveur : « Tu peux mieux faire, mon cœur. » Un sourire mutin flotta sur ses lèvres, alors qu’une de ses mains remonta lentement dans le dos de son amant, le griffant légèrement sur son passage. Puis ses doigts se fixèrent sur son omoplate, et de ses deux appuis, Harley souleva davantage son bassin, permettant une meilleure pénétration, mais aussi une pression renforcée sur son abdomen. Elle ne grimaça pas, le seul signe de sa douleur pouvant consister en la légère crispation de ses traits, mais elle fit tout pour se concentrer sur le plaisir que lui prodiguait son amant. Le reste n’avait aucune importance.

Sven l’avait presque récupéré. Il avait son cœur, son âme, ne lui restait plus que le corps. Ce corps qu’il retrouvait avec une ferveur non-retenue, parce qu’il ne pourrait se retenir. Ça ne faisait qu’une poignée de jours, mais l’ébéniste avait crevé de l’absence d’Harley, sous toutes ses formes, sous toutes ses tortures. La serrer dans ses bras, le pénétrer, reprendre possession de son corps, de sa plus grande intimité, comme de la plus petite partie de sa personne, scellait la fin de leur séparation. Il la retrouvait, son parfum, la douceur de sa peau, le timbre de ces éclats de voix qu’elle laissait échappée, déchirée par le plaisir. Sven avait cru ne jamais la retrouvé. Maintenant qu’il se rendait compte à quel point il s’était trompé, il la comblerait, de manière à ce qu’elle ne puisse plus s’accrocher qu’à lui. Il voulait la rendre dépendante de lui, autant qu’il l’était d’elle, de sa présence, de sa chaleur, de cette brulure dans le fond de son estomac, qui n’avait de cesse de caresser chaque parcelle de sa personne. Sa main s’attachant à Harley, alors qu’il commençait les mouvements de son bassin, retrouvant la sensation enivrante, excitante de la féminité serrée de la fille Watson.

Sven était partout, dans chaque recoin de son esprit, chaque pore de sa peau. Chacun de ses souffles la rendaient fébriles, et ses mouvements lui gonflaient la poitrine, irradiant un muscle de son corps qui n’avait jamais réellement fonctionné jusqu’à ce qu’elle ne le rencontre. Sven réveillait en elle des émotions et des pensées sur lesquelles elle aurait craché, à peine quelques mois plus tôt. Et si elle continuait de se sentir faible pour ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même, Harley parvenait à ne pas accorder d’importance à ses états d’âme. Seuls comptaient les frissons que l’ébéniste initiait sur sa peau. Il s’était emparé d’elle, toute entière, mais ça n’avait rien du supplice imaginé. Les lèvres de Sven se répandaient en baisers dans son cou, logeant un sourire fiévreux sur les traits d’ores-et-déjà transis de la rouquine. A ses mots, un sourire se dessina à son tour sur les lèvres de Sven, auquel elle s’accrocha avec délice. L’ébéniste n’était pas très démonstratif lors de leurs premières rencontres, et Harley se souvenait à quel point elle ressentait chaque sourire qu’elle arrivait à lui voler comme une petite victoire. Aujourd’hui, le visage de son amant lui était acquis dans toutes ses expressions. Et Harley voulait être la seule cible de ses sourires, de ses regards. Ils comptaient trop à ses yeux pour qu’elle n’en laisse le moindre morceau à quiconque. Le bonheur de Sven ne pouvait provenir que d’elle. Elle s’évertuerait à être à jamais la seule maîtresse des émotions de son aîné. Parce qu’il avait lui-même une emprise totale sur son être. Ce ne serait que justice, après tout.

La peau de Sven était en fusion, répondant mille-fois aux caresses de Harley, un pétillement diffus courant sur sa peau où les doigts de la jeune femme se posaient, là où elle s’accrochait à lui, quand il attrapait son souffle, quand il l’embrassait. Sven n’avait jamais ressenti ça avec personne, avec aucune de ces filles qu’il avait baisées, de ses conquêtes d’un mois ou deux. Il ne comprenait pas d’où cela venait, cet appel vindicatif du fond de son être, qui l’obligeait à se rapprocher plus de la fille Watson, de la serrer encore dans ses bras, de couvrir son corps de baisers. Il était là, cependant, bien présent dans ses veines, inscris sur chaque fibre de son cœur, sur chaque centimètre de sa peau. Sven voulait Harley. Pas que pour son corps, pas que pour sa présence. Il la voulait, avec lui, il la garderait de toute tentation extérieure. Parce que, à cet instant, et tous ceux qui suivraient, il savait que c’était Elle, et qu’il n’y aurait plus jamais qu’elle. Qu’importe que le monde leur tombe sur la tête, que des parents furieux viennent réclamer leur fille, qu’une leçon de morale leur soit dédiée. Il n’y avait plus de place pour le sens commun, pour ce que la morale voulait, les obligations demandaient. Il n’y avait plus qu’Harley, et seulement elle.

Harley prit appui sur Sven, et elle se recula, s’enleva de lui. Il la saisit par le poignet, l’empêchant de partir plus loin, son regard se posant sur elle, un peu d’inquiétude dans celui-ci. Lui avait-il fait trop mal ? Cependant, elle n’avait fait preuve d’aucune plainte qui n’était pas lascive. Elle l’attrapa par la nuque, pour se rapprocher. Un vrille partit dans son ventre, tandis qu’il l’enlaçait pas la taille, posant ses yeux sur elle. Les premiers mots d’Harley chassèrent bien vite l’inquiétude qu’il porta, un sourie simple se posant sur ses lèvres, tandis que ses doigts remontèrent sur le dos de la brunette en une caresse subtile. Ainsi c’était une promesse à double sens. Puisqu’ils étaient tous les deux d’accord sur ce point, il ne serait que plus difficile de les séparer, si quelqu’un était assez sot pour envisager de les éloigner. Il était heureux, le Sven, que Harley lui miroite ce même désir de garder l’autre près de soi. Il ne laisserait jamais Harley filer, il ne pourrait pas. Il la retiendrait dans une étreinte trop forte, la couvrirait de la plus douce romance, pour qu’elle n’aperçoive plus le monde qui l’entoure. Le contact sur son front fit agrandir son sourire, alors qu’il se frottait contre le visage d’Harley. Tu es à moi, Raines. Le monde se mit à tourner autour de lui, devenant flou, s’accrochant seulement à Harley, l’embrassant en réponse, bien qu’il aurait voulu parler, mais ses lèvres furent occuper. Cela n’empêcha rien à cette attraction de gronder dans ses veines, une fébrilité maline s’installant deux centimètres sous son cœur, tandis que le poison de l’envie revenait, un frisson parcourant le torse de l’ébéniste quand il fut forcé de se coucher.