Bien que Billy n'habitait pas loin de chez Andrew au final. L'orage battait son pleins dehors et il n'était guère prudent d'y mettre même le simple bout de son nez. La coupure de courant en attesta encore plus. Le blond regarda simplement son ami allumer les bougies afin de leur donner un peu de lumière. Il vint à lui proposer ensuite une cigarette que notre ancien hobbit accepta avec joie. Fumer allait le calmer un peu. 

Billy pensait maintenant à la galère de récupérer son travail. Il faut avouer que Billy était vieux jeu et l'informatique et lui, ca faisait bien deux. C'était surtout son neveux Presley qui s'occupait de l'informatique. -Si il ne le retrouvait pas en train de faire je ne sais quoi sur son ordinateur de bureau, comme jouer à des jeux ou mater des sites qui n'ont rien à avoir avec le travail qu'il doit effectuer.- Il avait déjà du mal avec son téléphone alors tout ca !   « Tu sais je ne suis pas bien doué en informatique... Je demanderai à Presley au pire. Je suis un peu trop vieux jeu, mais je suis loin d'avoir la fibre technologique. »

Il continua de fumer alors qu'Andrew lui proposa de se reposer. Il est vrai que Billy n'était pas bien dans son assiette et avait tendance à s'assoupir à l'instant présent.  « Non ca ne me dérange pas, mais je crois que commencer à se creuser le cerveau maintenant ca ne sert à rien. Et puis ce qui est fait est fait. Que veux tu faire de plus. C'est de ma faute. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit d'être aussi inconscient alors que d'ordinaire je réfléchis à deux fois avant d'entreprendre quelque chose de périeux. » Il eut un léger sourire las et haussa les épaules en continuant  « J'ai l'impression d'être deux dans ma tête, c'est parfois troublant... Je ne suis pas fou ! Je pense que c'est normal et ca s'appelle une conscience. Quoi qu'il en soit, je vais essayer de me reposer un peu. »


Il se leva, sourit à Andrew, et alla s'installer dans le canapé de celui-ci pour s'y allonger un instant. L'instant après le choc s'accompagnait souvent d'une grosse fatigue et a peine avait-il posé sa tête sur l'oreiller qu'il ferma les yeux et s'endormit.


Ils devaient sortir de là, heureusement qu'il avait l'anneau. Mais son plan allait il fonctionner ? Ils comptaient sur lui. Sur le coup, les tonneaux lui avaient semblé une magnifique idée mais ensuite... Il avait pensé à tout ! A tout le monde sauf à lui ! Fermer les tonneaux pour qu'ils puissent partir par la rivière. Mais... lui ? Après avoir fermé les tonneaux, qui fermerait le sien ? Il avait, en plus de ca, une peur bleue de l'eau et qu'il soit invisible ou pas, il savait qu'il allait se noyer. Mais il ne voulait pas rester ici, prisonnier une minute de plus. Il avait alors suivi le convoi jusqu'à la rivière et regarda les elfes jeter les tonneaux qui portés par le courant, iront jusqu'à l'extérieur de la ville et vers les marchants en bordure de forêt qui avait pour but de faire du commerce jusqu'à Lac Ville. 


Il se retrouvait au dessus de l'eau, il devait les suivre. Plus il attendait, plus la peur montait en lui. Il vit un tonneau flotter un peu mieux que les autres. Il devait vraiment être vide celui-là. Il prit son inspiration et décida de sauter vers l'objet. Il tendait se bras en avant, cherchant désespérément à attraper l'objet avant que lui ne tombe dans l'eau. Il l'attrapa, l'eau froide lui coupa un instant le souffle. Un nouveau problème technique se posait alors. Le tonneau vide, avec le poids de notre hobbit tournait encore et encore quand il tentait de s’agripper sur le dessus, lui plongeant la tête sous l'eau à plusieurs reprise et lui faisant boire la tasse. Il finissait par se stabiliser mais quelque chose lui empogna la cheville et le tira d'un seul coup vers les profondeurs. Il regarda vers le bas et vit deux gros yeux exorbités qui le regardait.  « Mon préccssssieuuux ! RENDS LE NOUS ! SALE PETIT VOLEUR ! SACQUET ! Nous allons te tuer et nous le reprendrons de tes sales petits doigts froids... Nous l'avons déjà fait mon précieux, nous le referons ! »


Billy se redressa sur sa couchette, reprenant difficilement sa respiration. Son esprit avait imprimé le visage hideux de cette créature qui semblait vraiment vouloir sa mort. Il se secoua la tête. Un rêve, juste un rêve. Il savait qu'il avait une imagination débordante, et que c'est grâce à celà qu'il s'était mis à la passion d'écrire. Son cerveau avait aussi imprimé le traumatisme de la noyade quelques heures avant et du coup... C'était juste ca. Il eut du mal à se repérer à un moment, vu qu'il n'était pas chez lui mais bel et bien dans le salon d'Andrew encore. Il se leva et regarda un instant par la fenêtre, l'orage avait diminué mais il continuait de pleuvoir.

Beaucoup de personnes ne parvenaient pas à gérer l'informatique. C'était un peu le cas d'Andrew, qui n'avait pas d'ordinateur chez lui. Pourtant, il aurait bien aimé apprendre et faire des recherches sur internet. Mais bon, peut-être qu'un jour, il pourrait enfin découvrir l'univers du web, contrairement à Billy qui se disait vieux jeu pour ce genre de choses. Andrew ne lui répondit pas lorsqu'il eut terminé sa phrase, car il n'avait rien à dire. À la place, il lui adressa un léger sourire amusé et continuait de ranger quelques affaires qui traînaient autour de lui.

Le temps dehors ne permettait à aucun des deux hommes de sortir - ni à quiconque, d'ailleurs. Andrew avait alors proposé à son ami de rester ici. Puisqu'il n'était pas vraiment gêné par la présence d'une autre personne chez lui, cette offre ne lui semblait pas être une corvée. Au contraire, il préférait savoir ses amis en sécurité plutôt qu'en danger, dehors, surtout que Billy avait déjà fait les frais du mauvais temps quelques minutes plus tôt. Ce dernier accepta donc l'invitation en culpabilisant par rapport à l'incident qui s'était produit. Andrew eut un soupir. Ce genre de situation arrivait à tout le monde, même à ceux qui étaient minutieux. Billy n'avait pas à s'en vouloir et le jeune cuisinier voulut lui faire comprendre. Seulement, son ami avait repris la parole, et sa phrase troubla rapidement Andrew qui leva les yeux vers lui, interloqué.

Billy avait l'impression d'être deux personnes dans sa tête mais était conscient de ne pas être fou pour autant. Et bizarrement, Andrew le croyait. Lui-même avait cette impression tenace, cette sensation étrange, d'avoir eu une autre vie. Par contre, le cuisinier ne pensait pas être deux personnes dans sa tête directement, mais était presque persuadé d'avoir déjà rencontré certaines personnes, comme Jamie, avant la vie qu'il menait actuellement. Comment expliquer ses drôles de pressentiments envers les gens qu'ils ne connaissaient pas ? Andrew se trompait rarement lorsqu'il se faisait une idée des personnes qui l'entouraient et cette rencontre avec Jamie avait été tellement spéciale, déroutante, captivante, qu'il avait l'impression de l'avoir déjà connu avant. Alors, Andrew tenta une nouvelle fois d'aborder la discussion, mais Billy avait décidé de se reposer.

Allongé sur le sol, au dessus d'un sac de couchage, Andrew lança un regard en direction de son ami qui venait de se redresser. Quelques heures s'étaient écoulées mais le cuisinier n'était pas parvenu à s'endormir. À la place, il s'était perdu dans ses pensées et avait été témoin du sommeil trouble de Billy. « Tout va bien ? On dirait que tu viens de faire un cauchemar.  » Andrew se disait que la noyade avait affecté son ami et il s'inquiétait un peu de son état. « Si tu as besoin de parler, ou de quoi que ce soit, n'hésite pas. Je ne dors pas de toute façon. Je peux même te raccompagner chez toi en voiture si tu veux. L'orage s'est calmé... »

Billy mit une petite minute avant de reprendre contenance et de se rappeler de l'endroit où il était. Il s'était levé et dirigé vers la fenêtre. Il regardait la pluie tomber sur la vitre. Beaucoup moins forte de ce qu'elle avait pu être en début de soirée. La voix d'Andrew le fit se retourner. Il semblait inquiet de son état. Il haussa simplement les épaules et retourna s'asseoir sur le canapé tout en lui répondant « Oui, t'en fais pas. Le contre coup d'hier soir et je me rends compte que j'ai vraiment une peur irrationnelle de l'eau. Cet événement ne va pas m'aider. Mais que veux tu que je fasse de plus ? »

Il sourit à Andrew et ajouta: « Je suis en vie, et en bonne santé, c'est le principal. Du reste ca va passer... Et puis je fais toujours des rêves assez fantasques ! Pour un type comme moi très terre à terre, ca m'étonne toujours. L'autre jour j'ai rêvé d'un dragon et d'une caverne au trésor. » Il avait tellement de choses dans la tête qu'il s'était mis à écrire un livre. Il en avait parlé à Archie, son psychologue et ami. Il lui avait dit que c'était une très bonne chose. Et il y avait cette créature du nom de Gollum qui revenait régulièrement le hanter. Il ne savait pas ce que celà voulait dire. Il en avait parlé à Archie, et il en a déduit que ce Gollum représentait simplement les peurs de Billy. Qu'il devait le combattre pour aller au delà.

Il se releva et alla vérifier si ses affaires étaient sèches. C'était le cas. Il les prit dans ses mains avant de continuer « Je t'ai déjà assez embêté comme ca. Je vais rentrer je pense... » Il se stoppa pourtant, son esprit divagant sur toutes les peurs qu'il pouvait avoir et il en avait un sacré paquet. Celle qui le torturait à présent était Harvey. Il ne savait absolument pas où il allait avec lui. « Dis moi, Andrew... Ca t'es déjà arrivé de te retrouver dans une situation où ton coeur et ton esprit ne veulent pas la même chose ? Comment savoir ce qui est bien de faire ? »

Les rêves fantasques, Andrew connaissait. Combien de fois avait-il rêvé d'une étrange cabane dans laquelle il se retrouvait seul avec Jamie, dans des vêtements d'époques, avant que la scène prenne une nouvelle tournure ? Combien de fois avait-il rêvé de créatures étranges et de courses poursuite dans la forêt ? D'un Mr.Gold à la peau reptilienne et d'un visage qu'il n'avait jamais vu ici et qui pourtant avait une grande importance dans un autre monde, puisqu'il s'agissait de son frère Elwyn dont-il ne se souvenait plus ? Andrew se sentait particulièrement touché par les rêves de l'inconnu et de Jamie et avait même fini par sérieusement se pencher sur le cas du journaliste. C'était comme s'il l'avait déjà connu avant. Mais avant quoi ? Pas durant son enfance, pas durant son adolescence. Avant. Avant cette vie. Comme si Andrew avait déjà rencontré Jamie dans d'autres conditions et comme s'il avait déjà vécu une histoire avec cet homme. Pas une histoire d'amitié mais une histoire d'amour. C'était absurde, non ?

Billy avait parlé de caverne et de dragon. Cette simple information fit tressaillir Andrew qui avait déjà rêvé de dragons et de drôle de caverne avec tout un tas de trésor. Un dragon qui avait parlé avec lui comme l'aurait fait n'importe quel homme. Un dragon à qui il devait dérober un trésor mais dont la fin n'arrivait jamais, puisqu'à chaque fois, le jeune cuisinier se réveillait en sursaut. À croire que les habitants de Storybrooke aimaient les histoires fantastiques, à moins qu'il ne s'agisse d'une simple coïncidence entre Billy et Andrew. Après tout, qui n'a jamais rêvé d'une chute libre qui réveille soudainement en sursaut, avec l'impression que l'on tombe vraiment ?

Andrew chassa ses pensées de son esprit en observant les faits et gestes de Billy qui récupérait ses affaires. Le cuisinier lui proposa de le ramener chez lui, mais son invité pensait avoir suffisamment profité de son hospitalité. Et là, Billy cessa tout mouvement et toute parole avant de reprendre avec une question assez pertinente, puis une autre. Si Andrew avait déjà eu l'impression que son esprit et son cœur ne voulaient pas la même chose ? Oh oui ! Et de nombreuses fois depuis qu'il avait rencontré... Jamie. Encore lui, toujours lui. Par contre, pour la seconde question, Andrew se sentait démuni de tous conseils. Lui-même ne savait pas comment gérer ses étranges pensées et ses pulsions effrayantes qui l'avaient poussé à se faire percer le bras par une aiguille, dans le seul but de voir le journaliste. « Je ne vais pas t'être d'une très grande aide. J'ai moi-même du mal... beaucoup de mal, à savoir ce que je veux vraiment. Mon cœur parle mais mon esprit le freine. Parfois, tu sais que tu veux quelque chose, mais ta conscience te souffle que c'est mal. Qu'il ne faut pas. Pourtant, tu désires... au plus profond de toi, agir selon ce que te conseille ton cœur. » Andrew eut un petit rire. Depuis quand parlait-il ainsi ? Il avait l'air d'un petit philosophe qui étudiait la question de l'esprit et du cœur. « Il y a quelque chose qui te tracasse en ce moment ? Parce que, si c'est le cas, je dirai qu'il faut parfois suivre son cœur, même si tu te sens stupide après. »