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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] 2742709183
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 L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]

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L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] Vide
MessageSujet: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyJeu 22 Nov - 0:11







Introduction


Époque du sujet : Flash-Back
Date du sujet : 2 mois avant la malédiction
Ordre de passage des participants : Denitsa & Alexander



Le reflet que me renvoyait le miroir me valut un sourire. Mon apparence avait toujours été une source de fierté pour moi, et peu importait que personne n’ait le plaisir de l’admirer. Je me faisais l’effet d’un trésor qu’il fallait protéger au mieux du monde extérieur. Ma beauté m’était propre, elle n’était faite que pour moi. La cacher aux yeux du monde m’inspirait la plus profonde allégresse. Un sourire toujours accroché aux lèvres, je détournais le regard de ma perfection physique, pour le reporter sur une robe légère posée sur mon lit. Me la procurer n’avait pas été une partie de plaisir, mais elle était faite pour moi, si sublime que nulle autre ne pouvait la mettre en valeur. Son ancienne propriétaire n’en aurait plus besoin. Son squelette mis à nu continuait à trôner dans le grand hall de mon château avec ses condisciples, comme une ultime mise en garde avant le feu, le sang et la mort. J’aimais à laisser les cadavres en apparence après les avoir rogné jusqu’à l’os sous ma forme draconique. Alors que j’arpentais le château aux trop nombreuses aérations qui était ma demeure, faisant crisser les talons de mes bottes sur les dalles de pierres, j’aimais à voir de ci de là les preuves de ma supériorité. Lorsque les cadavres commençaient à s’accumuler, je ne gardais que les vêtements ou accessoires, que j’affichais bien à la vue aux quatre coins de mon repère. Les visiteurs continuaient toujours à affluer, même s’ils étaient moins nombreux désormais qu’au premiers temps de mon installation.

Lorsque j’avais été guidée là par la reine, la rumeur de la mort du précédent gardien s’était déjà rependue, et j’avais dû faire face à une véritable frénésie d’assauts. Le commun des mortels avait rapidement compris que le château n’était plus vide, et ils étaient retournés à leurs petites existences pitoyables sans plus s’occuper de devenir riches. Seuls les plus braves, les plus inconscients ou les plus désespérés continuaient encore à me rendre visite. Comme cette charmante jouvencelle qui m’avait légué sa robe. Elle s’était présentée avec un compagnon qu’elle dévorait du regard. Elle était certainement venue ici pour l’impressionner, même si ses motivations continuaient de me surprendre. Je voyais mal comment l’on pouvait impressionner quiconque en allant au-devant de la mort. Il n’y a de crédit que dans la vie. Quel honneur peut-on bien recevoir une fois mort ? Cette idiote n’avait finalement gagné qu’une chose de son compagnon en l’accompagnant ici : l’assurance qu’il n’en aimerait aucune autre.

Repoussant mes cheveux en arrière dans un mouvement de tête désinvolte, je commençais à retirer mes vêtements de confort afin d’enfiler la merveille sous mes yeux. Je laissais mon haut de cuirasse et ma jupe en flanelle sur le lit, pour passer la robe vaporeuse de ma dernière victime. A nouveau mon reflet habita le miroir. La robe me convenait à la perfection, mettant en valeur ma poitrine tout en gardant secrètes le reste de mes formes sous ses plis avantageux. Sa couleur d’un beige pâle faisait ressortir mes yeux et mes cheveux sombres. Je levai fièrement le menton, face à ce tableau sans égal. Ne manquait plus qu’à me trouver des chaussures de princesse, et ce n’était pas une mince affaire. Mes longues bottes ne convenaient pas du tout à cette robe, qui méritait bien plus de voluptueux et de délicatesse.

Un bruit retentit à l’étage inférieur, me coupant sec dans mes réflexions. Il s’agissait surement d’un intrus, malheureusement celui-ci avait choisi son moment. Contrairement à mes vêtements habituels, pratiques et rapides à enlever, la robe que j’arborais demandait bien plus de temps et d’application pour l’enlever. Or je ne pouvais me le permettre alors qu’un étranger s’apprêtait à me voler. Et il était bien sûr inenvisageable que je me transforme dans cette tenue, et la réduise alors à néant. Elle était trop belle, et me convenait trop parfaitement pour que je manque de la détruire. Je n’avais pas le choix, il me fallait aller à la rencontre de l’intrus dans cette tenue. Avec un peu de chance, je réussirais à le surprendre suffisamment pour pouvoir le duper. Si mon charme naturel n’agissait pas, je n’aurais plus qu’à lui offrir un strip-tease complet, et quelques instants d’intense délectation, avant de lui révéler ma forme la plus monstrueuse et ne faire qu’une bouchée de cet insecte. J’avais quitté la chambre avec précipitation, et je descendais désormais la volée de marches vétustes qui me séparaient de cet inopportun. La porte du hall coulissa sur ses gonds avant que je ne puisse me jeter dessus. Je me stoppai alors littéralement, les yeux exorbités, tâchant néanmoins de feindre une quelconque contenance.
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyDim 27 Jan - 16:34



Voler. C’était quelque chose que j’avais dans le sang. J’avais bien des qualités que je me reconnaissais volontiers, mais l’un de mes meilleurs talents était de savoir dérober tout et n’importe quoi au nez et la barbe de tous. Je cultivais ce don comme celui du mensonge et de la duperie qui m’avaient jusque là toujours réussi. Depuis mon enfance j’avais appris à me débrouiller seul dans ce monde qui semblait si parfait et réussir à certains, à ceux qui vivaient dans ces châteaux majestueux avec de l’or à n’en savoir qu’en faire tandis que les petites gens devaient vivre au jour le jour. Mes talents étaient connus de quelques personnes et il arrivait que je les monnaye lorsque l’on me le proposait. Je m’en étais toujours bien sorti et même lorsqu’il y avait des complications, j’arrivais à m’en sortir sans trop de difficulté avec une pirouette bien trouvée. J’avais confiance en moi et en mes dons, aussi lorsqu’un homme – assez étrange dirons-nous – se présenta à moi un jour et me proposant un travail dont la récompense promise était plus belle que toutes celles réunies au cours de ma vie. Cet homme mystérieux ne me donna que très peu d’information sur ma mission : je n’avais que l’emplacement du lieu, la description de l’objet à dérober et avant de disparaître, une précision et non pas des moindre : une bête monstrueuse gardait ce qu’il convoité. Je n’avais aucune de ce qu’était ce monstre mais peu importait dans la mesure où je n’avais jamais combattu et encore moins terrassé une bête magique ou maléfique. J’évitais de me retrouver face à ce genre de créature en règle générale et je comptais bien continuer ainsi. Je n’avais pas refusé le travail, la récompense était bien trop belle pour cela mais j’avais dans l’idée de me faire assez discret pour ne pas me faire repérer par cette chose. Après tout, elle devait avoir le cerveau d’un moineau. Il suffirait que je ne face aucun bruit pour ne pas me faire repérer et même dévoré. Raisonnement simpliste mais qui m’allait parfaitement à ce moment là.

Deux jours de voyage furent nécessaires afin que j’arrive au lieu dit. Je fus étonné de découvrir un château – bien qu’en mauvais état vu de l’extérieur – comme je le disais, je n’avais pas eu de véritables informations, en tout cas pas ce genre de détail.
L’endroit me semblait déserté. En même temps si une bête féroce logeait ici, il ne devait y avoir âme qui vive… mais même en tendant l’oreille, je n’entendis rien : pas un souffle rauque, pas un cri animal. La créature était-elle endormie ? Je pariais là-dessus en pénétrant dans le château, le pas léger, tous mes sens à l’affût du moindre mouvement, du moindre bruit pouvant survenir. Le silence régnait en maître et là où certains auraient pu le trouver pesant, il me détendit au point de me faire relâcher ma vigilance. J’étais prudent certes mais trop confiant parfois. Levant le nez en marchant pour admirer les lieux, je tapais du pied dans un casque de chevalier abandonné là. Le bruit ne fut pas vraiment intense mais si la bête avait une ouïe développée, il y avait des chances pour que mon intrusion soit repérée. Mais combien de chance y avait-il ? Toujours trop confiant, je poussais les portes du hall pour me rentre dans la pièce suivante et une apparition était là, juste devant moi. Surpris, la question la plus évidente m’échappa presque.

« Que fait une gente demoiselle de votre rang dans un tel endroit ? Ignorez-vous qu’une monstrueuse créature y loge ? » Je m’avançais jusqu’à elle le regard plongé dans le sien. « Ou bien êtes vous sa captive ? »

Je lui pris délicatement la main que je baisais avec politesse, avant de lever un visage plein de promesses et un sourire rassurant à son égard. « Si tel est le cas, ne vous inquiétez pas, je vais vous emmener loin d’ici et vous rendre votre liberté. Une personne aussi charmante que vous ne peut décemment pas rester emprisonnée en cet endroit. »

Joli discours ? Il est vrai que je pouvais le servir à bien des femmes, mais malgré les nombreuses donzelles que j’avais pu rencontrer et séduire au cours de ma vie, aucune n’eu été aussi belle que celle qui se tenait face à moi. Un beauté élégante et à la fois sauvage.
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyDim 27 Jan - 18:26


L’importun venait troubler ma solitude au plus mauvais moment. Je restai figée en découvrant son visage. Malgré l’allure de voyou, que sa présence ici trahissait facilement, l’homme était étonnement séduisant. Ce n’était sans doute pas le genre de première pensée que j’aurais dû avoir en présence d’un futur festin, mais je ne pouvais la réprimer. Sa présence, autant que son charme, me prirent de cours tandis qu’il me questionnait déjà.

« Que fait une gente demoiselle de votre rang dans un tel endroit ? Ignorez-vous qu’une monstrueuse créature y loge ? » Évidemment, la présence d’une femme en ces lieux avait de quoi surprendre, car je gardais jalousement mon secret. Son regard pâle ne me quitta pas alors qu’il ajouta : « Ou bien êtes-vous sa captive ? » Il avait beau être séduisant, il n’était également pas très futé. Mais pouvais-je lui en vouloir ? Les humains étaient abreuvés d’histoires légendaires, et parce que quelques dragons, par le passé, avaient retenus des femmes de la noblesse, ils en faisaient une règle. Retenir la moindre princesse n’avait strictement aucun intérêt. Seuls les trésors attiraient mon avidité. Mon appétit me poussait parfois à retenir captifs des humains plusieurs jours, mais il n’y avait aucune lubie derrière cet acte. J’avais beau m’amuser avec eux, je ne le faisais jamais au-delà du raisonnable, ni au détriment de mon estomac. Ainsi, cet homme facétieux pouvait bien être le plus beau qu’il m’ait été donné d’attirer dans mon repère, il ne ferait pas de plus vieux os que les autres. Mais, en attrapant ma main pour y déposer un baiser, il était le premier à faire des courbettes devant celle qui allait bientôt le dévorer.

« Si tel est le cas, ne vous inquiétez pas, je vais vous emmener loin d’ici et vous rendre votre liberté. Une personne aussi charmante que vous ne peut décemment pas rester emprisonnée en cet endroit. » Son visage était alors d’une douceur infinie, mais je ressentais également l’urgence qui le tiraillait. Jusqu’où cet avorton d’homme était-il prêt à aller pour un joli minois ? Je me retins de lever les yeux au ciel. J’aurais pu l’envoyer paître sans avoir à y mettre les formes, mais la robe que je portais méritait un meilleur traitement. Par ailleurs, celui que me réservait le pillard me donnait déjà une idée. D’ordinaire, je ne jouais guère avec la nourriture. Mais la solitude se révélait pesante par moment. Et l’intrus, aussi irrespectueux soit-il pour la « monstrueuse créature » qui habitait ce château, avait de l’audace, et un comportement sans doute plus chevaleresque que la plupart des chevaliers qui s’étaient risqués en ma demeure. Parce que je m’ennuyais, et qu’il avait piqué ma curiosité, ce bandit-ci bénéficierait d’une prolongation.

« Vous êtes trop aimable. » Je souris avec délicatesse. Je n’avais jamais tenté de jouer la demoiselle en détresse, mais j’aimais relever des défis. L’idée était de minauder, telle que j’imaginais une princesse captive le faire, tout en demeurant crédible. La marge de manœuvre était étroite, sinon inexistante, mais je pourrais toujours jouer la carte de la séduction si je sentais des doutes s’insinuer dans le cœur de l’inconnu. « J’aimerais vraiment profiter davantage de votre compagnie, mais nous manquons de temps. » Je lançai un regard effrayé derrière moi, vers les escaliers que je venais de descendre. Puis je reportai mon attention vers mon sauveur. « Jusqu’ici, à chaque fois que j’ai tenté de m’enfuir, profitant d’une chasse de la bête, elle a toujours réussi à me rattraper à temps. » Je pris l’une de ses mains entre les miennes, le regard plein de vaillance. « S’il vous plait, aidez-moi ! »

Je n’attendis pas que l’homme réagisse, et me précipitai déjà au-delà de la porte qu’il venait de franchir. Dans le hall, je me retournai pour le prévenir : « Il ne faut pas sortir par l’entrée du château, le sentier qui y mène est trop à découvert, ce serait courir droit à notre perte ! » Cette fois-ci j’attrapai la main de l’homme dans l’intention de la garder férocement entre mes griffes. Lui adressant un dernier regard plein d’urgence mais également plein de reconnaissance, je soufflai : « Je connais un autre chemin ! », avant de le tirer à ma suite dans le hall, pour rejoindre la porte à l’exacte opposée de celle que je venais de franchir. Il était inutile que l’homme voit ma chambre, car le peu d’entrave dont elle témoignerait aurait le mérite de lui mettre la puce à l’oreille. Il fallait plutôt que je l’attire dans les profondeurs du château, d’où il n’aurait aucune chance de s’extirper sans mon aide.
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyMar 29 Jan - 11:26




« Vous êtes trop aimable. » Le répondit-elle d’un ton tout en douceur. « J’aimerais vraiment profiter davantage de votre compagnie, mais nous manquons de temps. » J’avoue que j’aurai aussi bien aimé profiter un peu plus de sa charmante présence mais l’urgence était bel et bien là. Je ne pouvais me risquer de me faire découvrir par la créature simplement pour pouvoir flirter avec une jeune femme, aussi belle soit-elle. Ma mission et surtout ma vie avant tout. Elle, elle paraissait terrifiée, jetant des coups d’œil d’ici et là autour d’elle.

« Jusqu’ici, à chaque fois que j’ai tenté de m’enfuir, profitant d’une chasse de la bête, elle a toujours réussi à me rattraper à temps. » M’expliqua-t-elle rapidement. Evidemment, s’il était aisé de fausser compagnie à cette créature, la demoiselle l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais elle avait eu le mérite de tenter sa chance et ce à plusieurs reprises. Elle n’avait pas attendu patiemment qu’un chevalier servant vienne à son secours et la dérobe à la bête tel un objet précieux. Elle était plus courageuse et moins rêveuse que bon nombre de femmes de son rang et cela n’était pas pour me déplaire. Elle semblait avoir un peu plus de caractère que les autres.
Elle me tira de mes réflexions en s’emparant de mes mains, comme si cela allez donner du poids à ses paroles : « S’il vous plait, aidez-moi ! »

Il était bien sûr question que je le fasse. Egoïste, individualiste, oui je l’étais mais laisser une personne dans le besoin… bon, certes je l’avais déjà fait par le passé. Lorsque cela ne m’apportait rien ou que j’avais l’impression de me mettre en danger pour autrui, je ne jouais pas les sauveurs, mais là j’avais l’impression de pouvoir mener ces deux missions à bien. Elle ne me gênerait sans doute pas et puis si jamais nous croisions la bête, je pourrais toujours lui jeter la fille entre les griffes et me sauver avec l’objet que j’étais venu chercher. Ce n’était pas vraiment héroïque comme comportement et il aurait été dommage de sacrifier cette magnifique jeune femme mais encore une fois je pensais à moi en premier. Qui le ferait sinon ?

Sans crier gare, la demoiselle se précipita vers le halle, près à la suivre, elle me mis en garde ; « Il ne faut pas sortir par l’entrée du château, le sentier qui y mène est trop à découvert, ce serait courir droit à notre perte ! » Pour avoir mainte fois tenté de prendre la fuite, je pensais pouvoir lui faire confiance là-dessus, sans comptait que je ne désirais pas partir sans mon butin et donc que je devais encore rester un peu en ce lieu afin de le dénicher. M’attrapant la main, elle m’annonça connaître un autre chemin. Faisant demi tour, elle m’attira à sa suite et je trouvais cela plutôt bien venu.
Je la suivais donc à travers les méandres du château, pensant qu’un passage secret dans les profondeurs pourrait peut-être nous mener vers la sortie et certainement pas que cette descente allait me mener tout droit dans ma future prison. Mais, si mes pas semblaient assurés derrière ceux de la belle, je n’en restais pas moins vigilant. Un tel endroit devait regorger de pièges en tout genre et je n’avais pas vraiment envie d’être la victime de l’un d’entre eux. J’eu raison de me montrer prudent car à un moment, dans notre avancée, je sentis une dalle sous l’un de mes pieds s’affaisser presque imperceptiblement. Je me stoppais net et d’un geste sec je tirais sur la main de la jeune femme que je tenais toujours, l’attirant rapidement contre moi, ma main libre s’appuyant sur l’arrière de sa tête afin de la maintenir protéger des quatre flèches s’élançant de chaque mur à nos côtés, prêtes à nous blesser grièvement, voir mortellement car je les imaginais bien empoisonnées.

« Vous allez bien ? » M’enquis-je sans vraiment d’émotion. Il n’était pas dans mes habitudes de protéger les autres, tant que j’allais bien, le reste m’importait peu, mais le réflexe avait été là. Sans compter que cela ne m’avait rien coûté de l’empêcher de se faire empaler.

Nous aurions pu continuer notre route suite à cela, mais avant toute chose je devais m’occuper de mon trésor – ou du moins de ce que l’homme m’avait demandé de récupérer. Me détachant de la demoiselle, je posais mes mais sur ses épaules et plantais mon regard dans le sien afin de lui spécifier l’importance de ma requête : « Avant d’aller plus loin, je dois vous dire que je suis ici dans le but de récupérer la propriété d’une personne que la créature garde jalousement. Savez-vous où sont entreposées ses biens ? » Une fois ma mission accomplie, je n’aurai plus qu’à quitter ce château délabrer et si tout se passait bien, emmener la ravissante jeune femme avec moi. Cette dernière m’offrirait peut-être aussi une récompense pour l’avoir aidé à fuir, et même si elle pouvait être toute autre que celle que l’homme m’avait promis, elle pouvait être tout aussi appréciable dans son genre.
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyMar 29 Jan - 14:58


L’humain ne chercha pas à me contredire. Il semblait prendre chacun de mes avertissements comme de sages conseils. Et en profitant de sa première impression, qui avait fait de moi une princesse emprisonnée, je pouvais jouer la détresse sans qu’il ne la remette à aucun moment en cause. Il m’avait d’emblée acceptée comme une alliée, et le voir me suivre docilement dans les corridors du château attisa les braises d’un sourire sur mon visage. Toute à la joie de mon nouveau jeu, je ne pris pas garde aux pièges que j’avais moi-même semé au hasard des passages et des pièces. Je pouvais me le permettre pour une bonne raison, ces pièges étaient conçus pour ne me causer aucun dommage, au-delà du superficiel. Mais habituée à parcourir le château sans m’encombrer des pièges, j’en arrivais à les oublier. Or il y avait derrière moi un intrus qui n’y serait pas insensible. Au milieu d’une allée, l’humain s’arrêta net et pressa ma main pour m’attirer à lui. Il appliqua une main dans ma nuque dans une étreinte protectrice, alors que des flèches empoisonnées fusaient là où je m’étais trouvée un instant plus tôt. Je n’eus pas à mimer la frayeur trop difficilement. J’avais commis une erreur de débutante en oubliant jusqu’à la présence de ces pièges. Si l’une de ses flèches m’avait transpercée, ma constitution m’aurait certes protégée du poison, mais j’aurais dû me changer en dragon pour bénéficier d’une capacité régénératrice hors du commun. Et mon jeu aurait pris fin avant même d’avoir réellement débuté. Si je pouvais remercier le pilleur de permettre à mon amusement de prospérer, il devait également se féliciter de n’avoir pas à m’obliger de mettre fin à ses jours prématurément.

« Vous allez bien ? » Sa demande restait très formelle, pourtant je me surpris à le regarder intensément. S’il ignorait ce qu’il venait de faire pour lui-même, il ne pouvait pas ignorer qu’un tel geste sauvait normalement la vie de la demoiselle pour laquelle je voulais me faire passer. J’avais beau ne pas croire l’être humain doué de réelle bienveillance, je dus réprimer un claquement de langue cynique, consternée par la découverte que cet ersatz de créature venait de m’obliger à faire. Il pouvait avoir l’esprit embué par la promesse de richesse, je ne pouvais pas rester aveugle à la rapidité avec laquelle il m’avait attiré à lui pour me protéger. Aussi intéressé qu’il soit, et aussi peu dangereuses que puissent être les flèches pour moi, il venait néanmoins d’accomplir un geste dont je ne croyais pas un humain capable. J’avais cependant encore des raisons de conserver la tête sur les épaules. S’il avait connu ma véritable nature, il n’aurait sans doute pas fait preuve d’autant de charité. Cessant finalement de le fixer, je laissai mes yeux papillonner distraitement, échappant naïvement : « Je crois … Grâce à vous. » Je n’étais pas pour autant décidée à jouer la demoiselle charmée. J’époussetai légèrement ma robe lorsqu’il se détacha de moi. Mais il revint bien vite à l’assaut, posant des mains fermes sur mes épaules et attrapant mon regard avec audace.

« Avant d’aller plus loin, je dois vous dire que je suis ici dans le but de récupérer la propriété d’une personne que la créature garde jalousement. Savez-vous où sont entreposées ses biens ? »

La propriété de qui ? La dragonne en moi se mit à bouillir. Je ne gardais rien parmi le trésor que je possédais qui ne soit, de facto, ma propriété. Quoique convoitait cet énergumène, je doutais que la personne qui l’ait accrédité puisse avoir la moindre prétention sur ce qui m’appartenait. Mais pouvais-je m’étonner encore de la félonie intrinsèque à ces misérables créatures, erreurs manifestes de la nature ? Je tâchai de garder le regard clair, il n’était pas question que mon soudain agacement se perçoive dans mon jeu. Ce brigand venait peut-être de s’attirer mes foudres, il n’était pas question que cela entame mon plaisir. Je me constituai donc un sourire léger, et le saupoudrai de cette bienveillance inconnue aux humains mais dont ils pensaient tous être les dignes détenteurs.

« Eh bien, voyez-vous, ses biens sont un peu partout dans ce château. » J’appréciais de jouer l’imbécile, mais toute bonne chose devait se goûter avec parcimonie. « Mais vous voulez sans doute accéder à son trésor. » C’est ça, ma mignonne, tu comprends vite. Tout en ayant un temps d’avance sur la moindre de mes interventions, je vivais en temps réel le difficile périple qu’une idée devait certainement accomplir dans la minuscule cervelle d’un humain. « Je peux vous y conduire, mais si la créature nous surprend là-bas, elle ne fera aucun prisonnier, vous comprenez ? » La peur de ladite créature faisait partie de la pièce que j’entendais jouer. Il fallait épaissir le danger que représentait la bête pour mettre le voyou en condition. Avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, il ne remettrait jamais en question la moindre de mes affirmations ou demandes. J’avais besoin qu’il ait peur, pas de façon inconsidérée, mais la peur ne devait jamais le quitter, faire son chemin dans son esprit à chaque pas, chaque bruit autour de nous, l’étreindre pour le rendre plus malléable et qu’il ne prenne pas garde au danger présent juste sous son nez : moi.

« Je doutais bien que vous soyez venu pour me délivrer… » La carte de la compassion marchait à tous les coups. J’avais eu l’occasion de les observer, ces humains pathétiques, et ils semblaient sans cesse faire pression de cette façon les uns sur les autres. La culpabilité, l’empathie, la compassion, autant de mot qui n’en désignait qu’un : manipulation. « Il en est venu, au début, des sauveurs en puissance. Mais quand aucun n’est rentré chez lui, je pense que ça a dû entamer le poids de la récompense offerte pour ma libération. » Je ne lâchai pas le brigand des yeux. Je ne faisais pas que jouer un personnage, j’étais littéralement cette noble retenue en otage que le poids des années de captivité commençait à écorcher. « Si vous atteignez le trésor, je doute que cela fasse une différence, mais sachez que si l’on sort d’ici en vie, mon père saura vous récompenser. Et si cela ne suffit pas … » Une lueur brilla dans mes prunelles. Le voyou comprendrait forcément ce que j’entendais lui suggérer. Et je ne perdis par davantage de temps en discours, considérant avoir déjà suffisamment étoffer la détresse de la demoiselle. Je n’instaurai cette fois ci aucun contact, et m’éloignai simplement en attirant le bandit par un impérieux : « Suivez-moi ! »
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyJeu 31 Jan - 18:12




« Eh bien, voyez-vous, ses biens sont un peu partout dans ce château.
Mais vous voulez sans doute accéder à son trésor. Je peux vous y conduire, mais si la créature nous surprend là-bas, elle ne fera aucun prisonnier, vous comprenez ?
»

Je me doutais bien que la bête n’aurait que faire d’un prisonnier dans mon genre, d’où mon intention de l’éviter au possible. J’espérais ne pas la croiser car je n’avais jamais combattu de monstre et j’ignorais bien quelles étaient mes chances contre elle. J’avais beau être un homme bourré de qualités, je ne savais rien sur celles que j’avais au combat contre autre chose qu’un être humain dénué de tout pouvoir. Je n’étais pas stupide. Je n’allais pas me lancer dans la gueule de la bête avec mon épée pour pouvoir accomplir ma mission tranquillement. Les hommes venus avant moi avaient probablement voulu agir de cette manière… où étaient-ils à présent ? Six pieds sous terre ou plutôt digérés depuis bien longtemps par la créature. Pourquoi chercher le danger quand on peut le contourner ? Je n’étais pas suicidaire et les louanges accompagnées de la gloire ne m’intéressaient pas, je voulais de l’argent, de la richesse, ne plus vivre au jour le jour, couler une vie paisible.

« Je doutais bien que vous soyez venu pour me délivrer… Il en est venu, au début, des sauveurs en puissance. Mais quand aucun n’est rentré chez lui, je pense que ça a dû entamer le poids de la récompense offerte pour ma libération. Si vous atteignez le trésor, je doute que cela fasse une différence, mais sachez que si l’on sort d’ici en vie, mon père saura vous récompenser. Et si cela ne suffit pas… »

Que de promesse ! Même si celle concernant la récompense de son père ne m’effleura que les oreilles. D’ordinaire elle m’aurait alléché mais sachant que l’homme qui m’avait donné ma mission m’avait dit que je pouvais me servir autant que je le désirai dans les richesses du monstre, je pensais ne pas avoir besoin de plus pour m’assurer la vie que je voulais. Par contre, la promesse muette qu’elle me faisait été un délice. J’imaginais déjà ses courbes délicates sous mes doigts, les parcourant pour la faire frissonner de plaisir.

« Suivez-moi ! »

Autoritaire mais pas assez pour entamer mes nouveaux désirs. Je lui pris la main alors qu’elle était en train de me tourner le dos et je la ramenais vers moi pour lui voler un baiser. Peu agressif, surtout doux et prometteur lui aussi. Ce fut court, je ne voulais pas l’effaroucher mais je n’avais pas su résister. Je lui remis une mèche derrière son oreille avec délicatesse, un sourire charmant et agréable, inspirant la confiance.

« Je ne suis pas un chevalier et je n’en ai pas l’âme non plus… » J’étais loin de mentir mais je n’en avais pas besoin ici, bien au contraire. « Mais un simple regard de votre part et je me sens assez vaillant pour vous venir en aide. » Là, j’exagérais. La sauver… c’était bien beau mais si ma vie était en danger et la sienne aussi, je m’occuperai de sauver ma peau en premier et probablement en dernier, la laissant livrée à son pauvre et triste sort. Je n’allais pas risquer ma vie pour une femme aussi belle soit-elle.

« Allons-y, conduisez-moi au bien que je dois récupérer et après cela je vous sortirais d’ici. »
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyVen 1 Fév - 17:32


Mon esprit se balançait mollement entre le personnage que je m’évertuais à jouer et ma propre personnalité. Faire une chose et en penser une autre se révélait être moins évident que ça n’en avait l’air. Mais je comptais bien remplir ce défi d’équilibriste avec brio, du moins le temps nécessaire pour attirer cette maudite souris dans mon piège. J’étais déjà sur le départ, en pleine réflexion sur le chemin optimal à adopter, et la façon la plus subtile mais efficace de mener le brigand jusqu’à mes geôles. Aussi fus-je prise de cours par la poigne ferme qui m’attrapa, et me ramena à proximité de l’homme. Ce dernier profita de ma surprise pour écraser ses lèvres souillées contre les miennes. Je ne pus alors pas faire illusion. Mes mâchoires se crispèrent tandis que mes yeux accusaient le coup, figés dans une expression d’horreur. Mes pensées peinèrent à s’organiser. Ce truand avait osé me voler un … baiser. Je lui avais certes laissé sous-entendre un paiement possible en nature, mais ce n’était que dans le cadre d’un personnage, et dans l’hypothèse très improbable, sinon irréalisable, qu’il parvienne à quitter ce château. Il fallait vraiment avoir l’esprit dérangé et une vie bien morne pour s’aventurer à voler la dignité et la chasteté d’une pauvre demoiselle en détresse, et pire encore, de courir le risque – admirablement dissimulé, de mettre un dragon en colère. Mais il ne semblait pas au bout de son œuvre autodestructrice. L’air affable et le sourire charmeur, il replaça l’une de mes mèches de cheveux derrière l’oreille. Il se faisait fort de me couver, comme si j’étais une gamine perdue et malheureuse dans ce grand château. Evidemment, c’était ce que mon personnage lui laissait penser. Mais jamais je n’aurais cru lui inspirer une telle audace par mes mots ou par mes actes. Devais-je me remettre en cause pour autant, ou calmer le jeu ? Certainement pas. Cet humain s’était lui-même mis dans la panade. Quand bien même je lui aurais laissé croire qu’il pouvait agir de la sorte avec moi, il aurait dû faire preuve de davantage de prudence.

« Je ne suis pas un chevalier et je n’en ai pas l’âme non plus… » Ca, il n’était pas nécessaire de le préciser. J’avais encore la sensation de ses lèvres sur les miennes, et il faudrait surement un long moment et que je l’ai dévoré entièrement pour que cette désagréable perception me passe. « Mais un simple regard de votre part et je me sens assez vaillant pour vous venir en aide. » Ces paroles me donnaient la nausée. Autant j’avais joué la carte de la demoiselle en détresse quelques instants plus tôt, autant j’avais envie de leur rire au nez à lui et à son numéro de charme à trois pièces de cuivre. « Allons-y, conduisez-moi au bien que je dois récupérer et après cela je vous sortirais d’ici. » Il ne perdait pas le nord. Mais en un sens, tant mieux. Son audace m’avait exécré, et il valait mieux en finir au plus vite avec cette désagréable plaisanterie. Car j’avais fais ça pour tromper l’ennui à l’origine, et je ne pensais pas avoir à donner de ma personne.

Je plissai les yeux, ne laissant que peu de crédit à la jeune femme chaste que je devais jouer. Mais ce n’était pas parce que je jouais une gourgandine écervelée, que je ne pouvais pas lui donner comme par miracle un peu de plomb dans le crâne. Ces choses-là devaient bien s’acquérir après des années d’emprisonnement. « Bien. » Ce fut la seule réponse que je daignai lui décocher avant de reprendre ma course à travers les couloirs et les allées béantes de ce lieu gigantesque. Cette fois ci, je pris la peine d’éviter les pièges, faisant alors un détour considérable. Je finis par déboucher dans les catacombes sombres et poussiéreuses de l’édifice, et me stoppai littéralement avant même de pousser la porte qui s’élevait entre moi et ma destination. Le brigand avait admirablement bien suivi mes pas, pourtant je n’avais rien fait pour le ménager ou lui faciliter la tâche, empruntant tour à tour des passages étroits, encombrés ou sinueux, l’obligeant à mettre en pratique ses talents d’équilibriste ou de contorsionniste. J’espérais presque qu’il se soit perdu, afin que je puisse le surprendre en dragon, ou qu’il se soit volontairement écarté de mon tracé pour me doubler, ce qui m’aurait permis de redoubler de violence concernant son sort prochain.

Je faisais mine de reprendre mon souffle, et après un instant, je me tournai vers le voleur, l’œil clair : « Nous allons devoir passer par les geôles. Le trajet est loin d’être le plus simple, mais au moins je nous ai permis d’éviter les pièges. » Je souris finement, donnant l’air d’être fière de mon initiative et de son résultat. Certes, j’étais fière, mais d’autre chose. Je tournai la poignée de la porte qui me faisait face, la poussai, et pénétrai prudemment les lieux. A ce jeu de dupe, je me trouvais étonnement douée. Les geôles étaient baignées d’une quasi-totale obscurité, qui arrangeait bien mon affaire. Je laissai entrer le bandit à ma suite, puis pris soin de refermer la porte. Je pris la peine de parler, et profitai de la couverture offerte par ma voix pour verrouiller. « Faites attention ; je ne suis pas enfermée ici, seules ses futures victimes atterrissent là. Dans la pénombre c’est dur à dire, mais il se pourrait que de drôle de choses trainent au sol. » Je profitai du doute que je laissais planer pour porter une main bienveillante dans le dos de l’homme et lui servir de guide. J’entendais par là même le conduire prestement dans l’une des cellules, mes yeux s’adaptant sans commune mesure aux ténèbres de l’endroit.
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptySam 9 Fév - 15:43




« Bien. »

Seule fut sa réponse. J’imaginais toute autre chose. J’avais l’habitude de faire défaillir le cœur des jeunes filles, de voir sur leur visage une expression ravie ou délicieusement gênée et non quelque chose d’aussi… froid. Forcément, quelque chose clochait pour moi dans cette attitude, le fait que la demoiselle n’ait point apprécié mon initiative ne me traversa pas l’esprit, elle devait être un peu étrange surtout pour réagir de la sorte.

Repartant presque dans l’immédiat dans sa course pour me mener au fameux passage secret nous permettant de sortir de ce lieu, j’espérais qu’elle n’oubliait pas tout de même de me conduire à l’endroit où était caché le plus gros du butin de la bête. Il me fallait cet objet que j’étais venu chercher ! Si je voulais pouvoir mettre aussi la main sur le trésor qui me mettrait à l’abri du besoin pour le restant de mes jours. Le parcours fut long, un peu trop sans doute, à croire qu’elle connaissait chaque recoin du château et les lieux à éviter car j’étais persuadé qu’il y avait des accès plus rapide, alors pourquoi ne pas les prendre ? à moins qu’ils ne recèlent de pièges en tout genre ? Je la suivais tout de même, bien que les chemins empruntés soient assez difficiles, mais j’avais l’habitude de ce genre de complication et de devoir mettre mes talents à contribution.

Elle s’arrêta d’un coup et je faillis la percuter tant j’étais lancé dans ma course, mais je réussi à me stopper suffisamment vite pour l’éviter. Elle se tourna finalement vers moi, le souffle court.

« Nous allons devoir passer par les geôles. Le trajet est loin d’être le plus simple, mais au moins je nous ai permis d’éviter les pièges. »

Elle répondait sans le vouloir à l’une de mes questions mais je n’en restais pas moins suspicieux. Comment connaissait-elle tous les pièges mis en place ? Si elle en avait fait les frais, cela ne se voyait pas. J’avais moi-même plusieurs cicatrices sur mon corps divin témoignant de mes aventures mais elle semblait tellement intacte que cela paraissait improbable qu’elle ait pu se blesser ici en tombant dans un des nombreux pièges existants. J’avais l’impression que quelque chose n’allait pas mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.
Elle ouvrit finalement la porte, me laissant pénétrer dans un endroit baigné par la noirceur, ce qui me privait d’un avantage.

« Faites attention ; je ne suis pas enfermée ici, seules ses futures victimes atterrissent là. Dans la pénombre c’est dur à dire, mais il se pourrait que de drôle de choses traînent au sol. »

Elle posa sa main dans mon dos, comme cherchant à me guider mais où et pour quelles véritables raisons ? Les questions s’accumulant un peu trop, je me demandais si je n’avais pas été dupé et dans ce genre de cas, il valait mieux l’attaque à la défense. Sortant un poignard de ma ceinture, je me retournais brusquement vers la demoiselle qui ne me paraissait plus tant en détresse que ça. Plaquant mon avant bras juste au dessus de sa poitrine, je la poussais violemment contre la porte fermée, tandis que j’appuyais la lame de mon poignard contre sa gorge. Je ne distinguais pas très bien les choses dans le noir, mais je commençais déjà à pouvoir distinguer les formes et bientôt mes yeux se seraient fait totalement à la noirceur.
Je me doutais que la demoiselle allait se poser des questions, aussi voulais-je la devancer : « Il y a quelque chose d’étrange, vous ne trouvez pas ? Pour une captive vous connaissez drôlement bien les lieux, un peu trop même. La bête vous laisserait-elle errer en toute liberté au risque que vous vous sauviez ? J’en doute… Avouez ! Vous êtes sa complice en réalité. Une magnifique jeune femme placée là afin d’attirer les hommes dans les griffes de la bête… »

Un sourire fin aux lèvres, j’étais persuadée que ma déduction était la bonne et afin de la faire avouer plus rapidement, j’appuyais un peu plus ma lame contre sa peau afin de l’effrayer.
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyMar 12 Fév - 17:45


Petit à petit, l’étau se resserrait autour du criminel. J’avais réussi à le coincer dans le lieu idéal, et il ne se doutait de rien. L’obscurité était à mon service. Je pressai ma main dans le dos de l’homme pour l’exhorter à avancer. Bientôt il serait mon prisonnier, et je lui ferais passer l’envie de me voler à nouveau le moindre baiser. La douceur de ses lèvres flottait toujours sur ma bouche, et quelques picotements sur mon menton me rappelèrent la pression exercée par sa fine barbe de quelques jours. Son être m’était déjà tout entier désagréable et repoussant. Je ne comptais jouer avec lui que le temps nécessaire à lui faire ravaler son sourire arrogant et son regard troublant. Puis lorsqu’il m’aura lassée, je le laisserais croupir dans ces geôles froides et sombres jusqu’à ce que la mort ne l’emporte. Un bruit sec me rappela à la réalité, mais je ne reportai pas assez vite mon attention sur le voleur pour me soustraire à sa pression. Mon dos claqua contre la porte dans un fracas sourd, et j’échappai un hoquet de stupeur. Sa lame se resserra contre ma gorge, mais je ne le lâchai pas des yeux. Il avait réussi à me surprendre, mais j’attendais encore de connaître la motivation de ses gestes avant de m’exprimer.

« Il y a quelque chose d’étrange, vous ne trouvez pas ? Pour une captive vous connaissez drôlement bien les lieux, un peu trop même. La bête vous laisserait-elle errer en toute liberté au risque que vous vous sauviez ? J’en doute… Avouez ! Vous êtes sa complice en réalité. Une magnifique jeune femme placée là afin d’attirer les hommes dans les griffes de la bête… »

Son sourire odieux m’apparaissait sans mal, tandis qu’il comprimait davantage son poignard contre ma gorge. Je ne bougeai pas, tentant de conserver un calme délicat, sans me laisser dépasser par l’évènement qui m'avait prise au dépourvu. J’imaginais les humains moins réactifs que celui-ci. De toute évidence j’avais à faire à un spécimen particulièrement intelligent. Mais cette qualité ne pouvait pas en rester une, mise au service de son orgueil. Je dus me mordre la langue pour ne pas perdre tout mon calme et briser ma couverture, et il fallut un certain temps pour que je gomme l’aigreur de mes yeux. « Vous êtes fous ! » Le calme m’avait déjà quitté, mais je pouvais au moins mettre ce manque au service de mon scénario. La mine défaite, je posai les paumes contre le buste de l’homme, tentant de faire pression pour qu’il relâche sa prise, en vain. « C’est insensé ce que vous dites ! Quel intérêt pourrais-je avoir d’aider un monstre plutôt que l’un des miens ? » Je dus me racler la gorge afin de continuer à m’exprimer clairement malgré la lame qui me menaçait.

« Si je connais aussi bien les lieux, c’est que je suis prisonnière depuis un certain temps, et que la bête part souvent pour de longues heures de chasse. Croyez-vous que les pièges soient pour les visiteurs de plus en plus rares ? » Je soupirai et ma voix se brisa sur ces quelques mots : « Ils sont pour moi. » Ma main se posa sur la main qui tenait le poignard, et je plantai un regard sincère dans les prunelles brunes du voleur. Il était désormais temps de savoir jusqu’où il estimait que j’étais une « magnifique jeune femme ». Ma seconde main glissa dans son dos, et pressa légèrement au creux de ses reins. « Mais si vous doutez de moi, autant en finir maintenant. » Mes yeux brillèrent intensément. Je remettais ainsi ma vie entre les mains de cet homme. Du moins devait-il en être persuadé. Sa lame émoussée ne pouvait guère me blesser, mais elle était suffisamment affutée pour une peau humaine. Bientôt, mes prunelles s’humidifièrent. J’avais toujours été fascinée par cette capacité du corps humain à faire s’écouler des larmes. En les observant, j’avais compris le type de sentiment auxquels les pleurs se rattachaient. En rassemblant mes souvenirs les plus douloureux, je réussis à faire danser au fond de mon regard des reflets tragiques. Dans un élan mélodramatique, je me surpris à supplier : « Tuez-moi, ou aimez-moi, mais soyez brefs. » Sans doute risquais-je de récolter un nouveau baiser, mais mieux valait encore sentir la morsure de ses lèvres plutôt que de devoir mettre fin prématurément à sa vie sans avoir eu l'occasion de jouer avec son frêle et pathétique corps humain.
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MessageSujet: Re: L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus]   L'histoire éternelle du chat et de la souris [Klaus] EmptyJeu 21 Fév - 18:15




« Vous êtes fous ! »

Peut-être bien mais de mon point de vu j’étais surtout sensé et prudent. Comment pouvait-elle expliquer sinon sa connaissance si parfaite de ce lieu ? Les prisonniers pouvaient rarement explorer l’intégralité de leur prison en toute liberté, sans compter que le nombre de pièges étaient impressionnants et que de ce fait, elle aurait du au moins y perdre un pied ! Elle pouvait donc bien paraître outrée, je pensais être sur la bonne voie et je ne tenais pas à me faire avoir par un minois, aussi joli soit-il.

« C’est insensé ce que vous dites ! Quel intérêt pourrais-je avoir d’aider un monstre plutôt que l’un des miens ? Si je connais aussi bien les lieux, c’est que je suis prisonnière depuis un certain temps, et que la bête part souvent pour de longues heures de chasse. Croyez-vous que les pièges soient pour les visiteurs de plus en plus rares ? Ils sont pour moi. »

Ses arguments n’étaient pas dénués de sens, bien au contraire, mais ils ne me firent pas baisser ma garde dans l’instant. Si de simples mots avaient le pouvoir de me faire changer d’avis en quelques fractions de secondes, je ne serais probablement plus de ce monde depuis fort longtemps. Tandis que je réfléchissais à la situation, elle me pris de court en posant sa main sur mon arme et en me rapprochant d’elle avec l’autre dans mon dos, comme si elle cherchait à mourir finalement. Surpris, j’arquais un sourcil interrogateur qui n’eu sans doute pas le temps d’être vu ni interprété car elle enchaîna immédiatement. « Mais si vous doutez de moi, autant en finir maintenant. »

Je fronçais les sourcils, appuyant un peu plus ma lame contre sa peau au point qu’un fin filet de sang s’en échappa. Cela pouvait être un simple subterfuge pour m’obliger à la croire. Devais-je me débarrasser d’elle afin d’avoir l’esprit tranquille ? Le problème était que je n’avais jamais tué d’être humain et que je n’avais pas vraiment envie de le faire… alors si elle était l’une des miennes, comment pourrais-je vivre avec sa mort sur la conscience ? pourrais-je oublier ou aurais-je encore et toujours cette interrogation venant hanter mon esprit nuit et jour ?

« Tuez-moi, ou aimez-moi, mais soyez brefs. »

Ce fut le coup de grâce. Non. Je ne pouvais décemment pas mettre fin à sa vie sans savoir ce qu’elle était réellement. Elle n’était peut-être que cette jeune et fragile jeune femme captive de la bête et au lieu de la sauver, je mettrais fin à ses jours ? Non, vraiment je ne pouvais pas. La laisser livrer à son tragique destin était une chose, abréger moi-même sa vie en était une autre. Lentement j’abaissais mon arme que je rangeais dans ma ceinture sans pour autant la quitter des yeux car si je semblais ne plus douter d’elle, je n’étais pas complètement sûr de ma décision. Cela était plutôt rare, presque inédit même. J’avais l’habitude de foncer et non de m’encombrer de doutes. Elle devait penser m’avoir convaincu et j’aurai pu la laisser croire ainsi, mais je préférais clarifier les choses :

« Je ne peux pas être certain de votre humanité. J’ai entendu parler d’une créature capable de prendre les traits de ce que l’on idéalisait ou désirait le plus au cours de mes voyages. Peut-être êtes-vous de cette espèce… » Ce qui expliquerait pourquoi elle aiderait la bête vivant ici et piégerait les humains auxquels elle prétendait appartenir.

Je l’attrapais pas la bras et la tirais puis la poussais sans ménagement devant moi. « Tant que je ne suis sûr de rien, vous prendrez les devants et je protégerais mes arrières. Vous ne m’en voulez pas d’être prudent j’espère ? » Je me moquais clairement d’elle sur la fin mais je tenais plus à ma vie qu’à une vulgaire promesse d’étreinte charnelle aussi alléchante pouvait-elle sembler.
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