Je m'appelle Conrad Hinemoor. J'ai trente-cinq ans et je vis dans une charmante petite ville nommée Storybrooke. Tous les gens se connaissent ici, c'est incroyable. Et je ne dis pas ça parce que je suis boulanger et que j'ai tendance à reconnaître tous les visages que je croise. Les gens savent tout des uns et des autres dans le coin. Difficile de conserver sa vie privée. Enfin, je m'adapte. Je fais attention. Et je ne vais pas me plaindre. Je vis dans une belle et grande villa située sur les hauteurs de la ville (imaginez donc la vue que j'ai sur tout ce qui m'entoure) et je me promène souvent dans la forêt, près du lac. J'aime bien être seul. Je suis un grand solitaire. Je n'ai d'ailleurs aucune compagne. Aucune petite amie. Je ne sais même pas si je serais capable de vivre avec une femme à temps complet. Des conquêtes, j'en ai. Après, trop compliqué pour moi. Peut-être n'ai-je pas eu de chance auparavant. Le passé fait souvent notre personnalité, forge nos habitudes à venir. Mais je ne suis pas un goujat. Enfin, je crois. De toute façon, je me rattrape, avec les gosses. Je ne sais pas pourquoi, ils m'aiment bien et j'aime les faire rire. Je fais toujours le guignol avec ces morpions. Ouais bon, je donne pas des surnoms très reluisants mais je ne suis pas du genre à appeler un mioche « mon petit cœur » par exemple. Même lorsque je fais mes services de bénévolats à l'hôpital pour les enfants hospitalisés, il faut toujours que je les appelle par des noms qui feraient frémir leurs parents. M'enfin, personne s'en plaint, jusqu'ici. Pour finir... je ne sais plus qui je suis réellement, comme la moitié de la ville. Allez Emma, un petit effort, tu y es presque.





J'étais un garçon assez discret, pour tout vous dire. Un simple forgeron que personne ne connaît. J'ai eu beaucoup de mal à me faire une place dans le monde des contes et je comptais mes amis sur les doigts d'une main. Je ne m'en plaignais pas, j'étais tranquille. Mes parents avaient été tués, ce qui faisait de moi un orphelin... de vingt ans. Et je connaissais le coupable. J'avais en tête de me venger de cette affaire et j'ai mis beaucoup de temps à trouver cette personne. Il m'a fallu plusieurs années avant de monter un plan et, avec la malédiction, je n'ai jamais réussi à terminer le travail. Mais je ne baisse pas les bras. J'ai décidé de me battre, jusqu'au bout.

Mon métier de forgeron m'a permis de créer beaucoup d'armes et j'en délivrais grand nombre à ceux qui m'en faisaient la commande. Très précis, très adroit, j'étais l'un des meilleurs du royaume. Je pouvais même faire des armes pour la garde de Regina, avant qu'elle ne devienne une paria et que la couronne ne revienne à sa belle-fille. Puisque leur histoire ne me concernait en rien, j'ai continué de travailler pour le compte de la garde royale, sans me soucier de qui posait ses fesses sur le trône.