formulaire d'intro Type du sujet : [x] Flash-Back [] Présent Date du rp : quelques mois avant la malédiction Météo (approximative) : Automne, chute de feuilles, temps frais, ciel dégagé Matin, après-midi, soir : début d'après-midi Statut du sujet : [] libre [x] privé Statut du rp : [x] en cours [] terminé

Ce n’était pas parce que Galaad avait perdu sa femme et sa fille, quelques semaines auparavant, qu’il s’en était fait une excuse pour s’enfermer dans sa demeure. Certes, il était plus renfermé qu’avant. Déjà peu loquace, la perte de sa famille n’avait fait que renforcer ses mauvaises habitudes. Galaad était devenu imperméable aux émotions quotidiennes. Il se contentait de vivre au jour le jour, n’ayant aucun désir d’avenir brillant. Il supposait que cela était lié au deuil. La gouvernante qui s’occupait du manoir, depuis plus de vingt ans, avait tenté de le rassurer de cette manière. Il ne l’avait pas mal pris. Il se sentait si vide, et cela l’empêchait vraiment de ressentir une émotion forte. Ou une émotion tout court. Quand il avait reçu la mission d’une nouvelle bête à traquer, il n’avait pas hésité une seule seconde et était récupérer son équipement de traque, laissant son domaine aux bons soins de ses serviteurs, qui l’avaient regardé partir, la mine inquiète. Ils n’avaient aucune raison de se comporter ainsi, avait-il songé. Galaad n’avait aucune intention de mettre fin à sa vie, en se jetant dans les bras de la première créature venue. Mais il avait besoin de s’éloigner de sa demeure, qui avait été le théâtre de plusieurs drames.

Remonter la piste d’une créature avait quelque chose de reposant, pour Galaad. Il s’interdisait de penser à sa situation actuelle et remontait simplement les traces comme elles se présentaient. Il n’y avait rien de relativement compliqué, puisque ce qu’il cherchait était un reptilien grand de plusieurs mètres. Certes, il devait probablement être sous-équipé, mais il n’était que dans la phase de reconnaissance, actuellement. Il n’avait aucune intention d’attaquer la bête de front. Surtout pas avec une pauvre épée, et une hache. Il n’aurait jamais fait long feu. Il n’aurait qu’à trouver la cachette de la bête et venir une fois précédente, avec d’autres hommes de son équipe. Galaad n’était pas un homme qui collaborait souvent, mais il savait que l’union faisait la force, surtout contre des créatures magiques.

Cela faisait donc deux jours qu’il traquait l’animal, qui traumatisait les régions, en avalant les têtes de bétails, et à de plus rares occasions, les innocentes âmes de la Forêt Enchantée. C’était relativement exceptionnel, pour un Naga, puisque comme le serpent dont il était le parent, il ne mangeait qu’à de rares occasions. Galaad soupçonnait une période d’hibernation, qui devait être le responsable de ce comportement. L’hiver ne tarderait pas à venir et toutes les créatures qui craignaient le froid devaient se préparer à leurs manières. Dommage pour le Naga, qu’il fallut que des vies humaines soient impliquées. Finalement, il était arrivé devant une région légèrement montagneuse, où il connaissait le terrain, pour regorger de grottes souterraines et de crevasses dans le sol. Un endroit idéal pour une telle créature. Il ne restait plus qu’à débusquer l’animal…

« Gouverner, c'est mettre vos sujets hors d'état de vous nuire et même d'y penser. » - Machiavel

J'avais toujours trouvé cet état d'esprit stupide. Il fallait dire que j'étais quelque peu utopiste. Je considérais qu'on ne gouvernait pas par la crainte, mais la confiance et le respect mutuel, ce que je n'avais pas compris à l'époque, c'est qu'on peut aussi les mettre hors d'état de nuire par cette voie là. Si j'avais peut-être au moins considéré la chose, je n'en serais certainement pas là, à errer après avoir perdue les plus précieuses choses que j'avais dans ma vie. Ma sœur et mon père, s'ils étaient par chance encore vivants, était en Arabie... Je n'avais plus aucun moyen de les retrouver, avec ma clé détruite et mon vœux perdu. Mon mari, je l'avais maudit grâce au vœux d'une de mes amis qu'il avait l'intention de tuer, et je l'ai fait dans l'espoir de sauver une personne à qui j'avais simplement promis l'Eldorado. J'étais maintenant seule, en attendant de voir ce que me réserve le destin. Ça c'était du Shéhérazade tout craché : parfois, les histoires sont tellement rocambolesques qu'elles me dépassent et lorsque je les raconte, on croit aux contes...

Je frottais mes mains l'une contre l'autre, soufflant dessus pour tenter de les réchauffer, libérant de la buée au passage. Mes joues étaient devenues écarlates à cause du froid et je regrettais déjà de ne pas avoir achetée une tenue plus chaude avec le peu d'argent qu'il me restait. Le ventre gagne toujours...
J'avançais dans une région montagneuse. Je ne savais pas pourquoi je ne m'établissais pas quelque part, disons que je tentais vainement de reprendre ma vie d'aventure que j'avais vécu avant d'épouser Schariar... C'était un échec. Je ne savais pas comment survivre ici, je n'avais plus d'argent et aucune vie croisée depuis des jouuuuuuurs. Je m'asseyais contre une pierre pour me reposer un peu. Je fis une sieste de quelques heures et c'est lorsque le soleil avait atteint son zenith que je sentis quelque chose de froid m'agripper la cheville. Je pensais d'abord que c'était l'effet du froid au réveil. Mais ne devrais-je pas avoir froid « partout ». J'ouvrais soudainement les yeux et me fit tirer à une vitesse ahurissante par la cheville. Je tentais tant bien que mal de m'agripper au sol, à la place, je ne pus que griffer la terre de mes ongles, en vain. Je laissais échapper un cri quand je fus soulever du sol la tête en bas. Je frappais de mon autre queue ce qui semblait être la queue d'un serpent mais le reste de son corps glacé venait m'envelopper dangereusement. Ah, alors c'était ça ma fin ?

Il y avait des principes de survie de base, quand on était un chasseur de créature. Les principaux étaient de ne jamais se mettre en danger – ou tout du moins, ne pas se mettre inutilement en danger, traques les monstres de la forêt enchantée n’était jamais une promenade de santé – et de s’allier avec d’autres, pour plus d’efficacité. Quelques règles relativement logiques, quand était venu le temps d’affronter une force de la nature. Généralement, Galaad ne dérogeait pas à ces règles, c’était une des principales raisons pour laquelle il avait survécu si longtemps dans un domaine où la durée de vie d’un membre ne dépassait pas les 20 ans. C’est pourquoi, quand il entendit le cri de jeune femme, il eut une seconde d’hésitation : Galaad n’avait rien d’un chevalier servant et ne courrait pas de manière aveugle vers la première demoiselle en détresse. Mais, éventuellement, il y avait une chance de sauver la victime du jour, et puis, il était là pour faire la différence, non ? Bon, ce ne fut pas exactement ce qui lui traversa l’esprit. Galaad fut plus occuper à jurer intérieurement contre la cruche qui se baladait dans cette région – pour lui, il était évident que ce n’était pas le cadre idéal pour une balade – mais, en quelques secondes, il était parti, remontant la source du cri. Ce qui lui avait fait gagner une source de temps considérable, puisqu’il n’avait pas à inspecter chaque crevasse.

Galaad dégaina donc son épée, paré à tout éventualité – aussi paré pouvait-il être avec si peu d’équipement. Et il se mit à courir vers la droite, là où il avait appelé le cri de détresse. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver les traces fraiches du serpent géant, qu’il remonta, pour trouver la dite créature, prête à passer à table. Galaad sentait son cœur battre à tout rompre, l’adrénaline le plongeant dans un état seconde, qui lui permet d’analyser plus rapidement le spectacle qui se déroulait à quelques mètres de lui. L’animal était prêt à gober sa proie, ce qui lui prendrait quelques heures. Et une fois la digestion lancée, cela aurait été beaucoup plus simple pour lui d’abattre la créature. Cependant, c’était une vie qui était en jeu, ici. Et il songea, un instant, à sa femme et sa fille, dont il n’avait rien pu faire pour les sauver. Son sang ne fit qu’un tour et il décida qu’il devrait au moins tenter de délivrer la personne en mauvaise posture, ne serait-ce que pour avoir bonne conscience.

Galaad serra un peu plus fort la garde de son épée, tentant de venir avec un plan d’attaque le plus vite possible, idéalement avant que la jeune femme ne finisse étouffée. Les serpents étaient sensibles à la chaleur, malheureusement, il n’avait rien pour allumer un feu, histoire de faire un semblant de diversion. Il jura à nouveau, intérieurement, se demandant bien ce qui était passé par la tête de cette jeune femme, pour se frotter à un Naga. Finalement, ne trouvant aucune alternative réalisable, Galaad s’approcha un peu plus, criant un bon coup. « EH MON GROS. » Pour la délicatesse, on repassera. Et sans attendre plus, il lança son épée dans le corps de l’animal, pour espérer le faire lâcher prise sur sa proie. Après… il improviserait.