Introduction Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : Dimanche 17 février Ordre de passage des participants : Harley & Finn

Le regard d’Harley se perdit dans le miroir qui recouvrait la porte coulissante de sa buanderie. Sa tenue ne la satisfaisait pas complètement. Une robe orange légère, très chaste, offerte par sa mère, qu’elle avait rehaussée d’un gilet long et vaporeux de teinte écrue et assez transparent, là encore très convenu. Seules ses chaussures étaient réellement à son goût, couleur taupe, elles comportaient de grands talons et étaient ouvertes sur tout le dessus du pied, ne laissant cachés que ses orteils et une partie de ses chevilles où les chaussures se terminaient en bandeaux. Qu’importe son opinion, elle ne garderait pas cette tenue longtemps. En effet, elle avait rempli toute une valise de vêtements optionnels, et dû encore s’assoir dessus pour permettre au curseur de progresser, et pouvoir ainsi la fermer. Cette lourde tâche accomplie, elle esquissa un sourire et rejoignit le rez-de-chaussée. Sa mère regardait distraitement la télé et son père … était encore absent. En ouvrant la porte, elle promit à sa mère de ne pas trainer, ce à quoi elle lui répondit d’arborer son plus grand sourire pour faire plaisir à sa grand-mère. Harley soupira, puis se pressa pour ne pas être en retard.

C’était agréable d’avoir un photographe ouvert le dimanche. La semaine, Harley ne pouvait tout simplement pas prendre de rendez-vous à une heure décente, et son samedi était souvent trop chargé pour qu’elle perde des heures à fixer un objectif. Car Harley ne se rendait pas chez le photographe pour prendre quelques brèves photos d’identité et repartir en déboursant quelques dollars à peine. Si Harley se rendait chez un photographe professionnel, c’était pour en avoir pour son argent, ou celui de ses parents en l’occurrence. Ces derniers avaient pris avec enthousiasme son idée, et lui avaient fait promettre de leur réserver quelques prises, et d’en faire une bien joviale pour ses grands-parents. Harley ne pouvait pas refuser, dans la mesure où, en contrepartie, ils lui donnaient carte blanche pour faire toutes les photos qui lui plaisait, sans chercher à avoir le moindre droit de regard dessus. Ses géniteurs étaient ainsi, peu regardant à la dépense lorsqu’il s’agissait de leur princesse, et ils pensaient ainsi se dédouaner de leurs trop perpétuelles absences.

Harley jeta un œil sur la petite carte de visite sur laquelle elle avait noté l’heure de sa séance photo. Elle était à la bonne adresse, et un brin en avance, ce qui était assez étonnant. Elle sonna à l’interphone et fut automatiquement autorisée à entrer, sans avoir besoin de décliner son identité. Apparemment le studio se trouvait à l’avant dernier étage. Par chance, l’immeuble possédait un ascenseur malgré son faible nombre d’étages. Harley ne se serait pas vu arriver en nage à la séance pour avoir du trainer sa valise sur 6 paliers. Elle arriva bien vite sur le seuil du duplex que possédait le photographe, et sonna, un sourire fin et très conventionnel aux lèvres. Le professionnel vint rapidement lui ouvrir, et elle le détailla une fraction de seconde avant de s’exprimer le plus correctement du monde.

« Bonjour. J’avais rendez-vous pour une séance photo. Harley Watson. Je crois que je suis un peu en avance. » Elle se para d’une moue gênée assez sincère, tenant fermement la poignée de sa valise, prête à entrer et à s’exhiber sous le feu des projecteurs.

En ouvrant les yeux ce matin Finn remarqua qu'une fois de plus il s'était endormit sur son canapé et non dans son lit. Quelle idée aussi de se mater un marathon des épisodes de Friends. Non, pour une fois il n'était pas sortit boire un verre -façon de parler bien sûr- avec Sam ou autre car il avait du boulot le lendemain matin -une séance photo privée-, pas question donc de bosser avec les restes d'une belle gueule de bois. Il était un pro après tout. Même s'il s'était quand même enfilé une ou deux bières la veille pour aller avec sa pizza. Finn ou le parfait archétype du mec célibataire qui ne se bouge pas réellement le train plus que ça quand il s'agit de se faire à manger ou du rangement. Monsieur est assez bordélique en plus mais il fait quand même le ménage, il ne faut pas croire. D'ailleurs, avant même de manger quoi que ce soit, il descendit au studio histoire de faire un peu de rangement et mettre de l'ordre dans son matériel, histoire de ne pas perdre trop de temps à mettre la main sur ce dont il aurait besoin ensuite pour sa séance. Une fois ça terminé, il regrimpa en haut de l'escalier qui se trouvait près de la porte d'entrée -et menait donc à son chez "vrai" chez lui- et alla se préparer un petit déjeuner assez rapide. Il espérait encore pouvoir filer sous la douche avant de devoir bosser, histoire d'évacuer les traces de fatigue encore visible sur son visage et se réveiller de façon définitive. Parce que dans des cas pareils, un café ne suffirait pas à le réveiller... Plutôt une barrique entière, là oui peut-être...

Une fois son petit déj terminé -et engloutit en moins de temps qu'il n'avait fallu pour le préparer-, Finn fonça dans sa salle de bain et se douche donc, terminant comme presque toujours par une douche écossaise. Maso ? Non, mais c'était une habitude qu'il avait pris depuis... Depuis toujours en fait et ça lui mettait un bon coup de fouet pour le reste de la journée en général alors il supportait ça sans râler. Une fois sortit, il passa une serviette autour de sa taille et alla dans sa chambre, histoire de se rhabiller. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour se décider. Il tendit le bras, attrapa ce qui était à portée de main et l'enfila. Une paire de jeans délavé, une chemise à carreaux bleus et blancs et un t-shirt blanc tout simple en dessous. Il avait encore les cheveux trempés mais il les laisserait sécher comme ça à l'air libre, de toute manière il était toujours plus ou moins décoiffé alors bon, pourquoi s'énerver à tenter de domestiquer sa coiffure alors qu'ainsi, ça lui donnait un genre ? Une fois habillé, il retourna à la cuisine pour faire le peu de vaisselle qu'il avait utilisé puis descendit au studio pour aller travailler un peu avant l'heure de sa séance. Il était pieds nus, comme bien souvent chez lui. Il pouvait se le permettre après tout, le duplex était recouvert de parquet presque partout et il aimait sentir le bois sous ses pieds puis il était chez lui après tout, donc libre de se balader comme bon lui semblait sans qu'on lui dise quelque chose.

C'était pratique il fallait bien l'admettre de ne pas avoir à aller trop loin pour bosser. Voilà pourquoi il avait sauté sur l'occasion de s'installer ici à l'époque même si le loyer qu'il devait à Gold était sans doute un peu plus élevé que la moyenne du coup. Mais au moins, il ne se sentait pas à l'étroit ici. Le rez-de-chaussée de l'appartement était donc constitué de la chambre noire ou il développait ses photos -oui à l'ancienne encore quelques fois, ça rendait mieux que le numérique quand on cherchait quelque chose de personnel, de plus vrai-, à côté dans une petite pièce le bureau avec son ordinateur et tout ce qu'on trouve dans un bureau quoi avec sur le mur certaines de ses photos d’accrocher, puis le reste constituait le studio avec un petit coin sur le côté qui servait de vestiaire. Oui, il était plutôt bien installé, il devait l'admettre. Mais comme le boulot ne tombait pas aussi régulièrement que pour les autres, oui, Finn acceptait de bosser même le dimanche. Un contrat reste un contrat et il ne pouvait décemment pas refuser une rentrée d'argent. Puis à vrai dire, ça l'occuperait donc au final, c'était tout bénef pour lui. En attendant donc sa cliente puisqu'il était encore assez tôt, il remonta pour se faire un peu de café. Il venait de lancer la machine quand on sonna à la porte. Ca devait être pour sa séance, pourquoi autrement sonnerait-on à sa porte à cette heure-ci un dimanche ? Il redescendit donc pour aller ouvrir la porte, dévalant les marches deux à deux.

Il ouvrit la porte pour tomber sur une charmante jeune rousse qui lui confirma presque aussitôt que c'était bien elle son rendez-vous du jour. Finn esquissa un léger sourire, l'invitant à entrer en se poussant sur le côté pour qu'elle puisse passer. « Enchanté Harley. Oui, il est encore un peu tôt mais ça ne fait rien. Entrez, je vous en prie. J'allais me faire du café, vous en voulez un peu aussi ? Mettez-vous à l'aise en attendant. » dit-il en prenant de ses mains la valise qu'elle portait pour la poser sur un fauteuil juste à côté. « Ou vous voulez peut-être autre chose ? Du thé, de l'eau ? » Finn aimait mettre ses clients à l'aise, ça aidait pour les photos par après s'il arrivait à établir dès le départ un bon feeling avec eux. Puis même s'il était il est vrai un coureur de jupons en temps normal, ça ne l'empêchait pas pour autant de faire preuve de politesse et de bonnes manières, qu'on se le dise.

« Enchanté Harley. Oui, il est encore un peu tôt mais ça ne fait rien. Entrez, je vous en prie. J'allais me faire du café, vous en voulez un peu aussi ? Mettez-vous à l'aise en attendant. » Il prit la valise des mains d’Harley, et elle ne chercha pas à l’en empêcher. Harley n’était sans doute pas la crème de la crème de Storybrooke, même si elle aurait pu en faire partie grâce au statut de ses parents, mais elle appréciait tout de même les bonnes manières. D’autant plus chez un professionnel, qui se devait de fidéliser sa clientèle. Elle se contenta de sourire alors qu’il continuait sur sa lancée en s’inquiétant qu’elle préféra du thé ou de l’eau. Elle entra comme il le lui avait proposé, faisant de petits pas presque timides. Elle jeta un coup d’œil simple sur la pièce qui s’étendait devant elle, songeant qu’il devait avoir les moyens et le potentiel pour être si bien installé. Puis elle ramena toute son attention sur lui, se parant d’une voix pleine d’entrain.

« Je ne dis pas non à un petit café, merci. » Elle sourit, puis s’avança davantage dans la pièce, laissant le professionnel agir selon ses mots. Elle ne le vit pas prendre l’escalier, focalisée sur la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle repéra un coin qui faisait office de vestiaire et y laissa son manteau ainsi que son sac à main. Elle comptait garder la tenue qu’elle avait sur elle pour les photos à envoyer à la famille, les autres tenues serviraient pour ses propres photos, son plaisir personnel, sa lubie, cette idée qui lui trottait dans la tête depuis bien des années mais qu’elle n’avait jamais eu l’audace de mettre à exécution. Aujourd’hui était le grand jour, et Harley n’avait rien laissé au hasard. Elle alla chercher la valise que le photographe avait distraitement laissé près de l’entrée, puis la mis avec le reste de ses affaires derrière le paravent qui laissait un brin d’intimité aux apprentis modèles. Harley se demandait bien quel genre de client pouvait avoir ce photographe. Si pour elle c’était la première fois, avait-il des clients réguliers ? Certaines connaissances d’Harley prenaient-elles la pause régulièrement ? Elle laissa son regard se promener distraitement sur quelques tableaux accrochés au mur. Si elle reconnaissait certains visages, d’autres lui étaient profondément inconnus. Un portrait d’elle pourrait-il finir accroché parmi ceux-là ? Elle ne savait pas si le photographe procédait par coups de cœur, ou si les intéressés déboursaient un petit pécule pour que leurs photos soient exposées, mais Harley était prête à payer de sa poche pour bénéficier d’un tel éclairage.

Elle entendit le bruit des pas du photographe qui descendait déjà les escaliers, et se retourna pour lui faire face, se trouvant au gré de ses observations à l’extrémité de la pièce. Elle revint près de l’entrée pour se porter à la rencontre du professionnel. Elle lui offrit un mince sourire, avant de complimenter : « Vos photos sont magnifiques, vous les exposez en suivant vos coups de cœur ? » Puis, avant même de s’intéresser aux cafés pour lesquels l’homme s’était éclipsé, elle partit de but en blanc : « Je suis assez étonnée de n’avoir jamais entendu parler de vous avant quelques semaines, vous m’avez pourtant l’air d’un professionnel très compétent. » Harley savait que pour obtenir les plus belles photos et mériter une place au soleil, il fallait graisser la patte. C’était un sport auquel les siens étaient rompus et particulièrement doués. Harley ne faisait donc que dignement suivre les traces de ses géniteurs. Puis, en pensant à eux, un autre détail lui revint en mémoire. Le visage du photographe ne lui était pas si inconnu que ça. Peu de temps après avoir entendu parler de lui, et dans les termes les plus favorables, elle l’avait entraperçu au speed-dating. Bien évidemment, elle était alors incapable de relier le nom au visage, mais c’était désormais chose faite. Prenant une légère inspiration, elle se sentit soudain l’âme curieuse. « Mes parents organisent et participent souvent à des réceptions et des vernissages, je suis étonnée de ne vous y avoir jamais vu ; à moins que vous ne soyez de mèche avec ce journaliste, Twigley, auquel cas je comprendrais qu’ils ne vous portent pas dans leur cœur. » C’était une remarque anodine pour n’importe quel observateur extérieur, et même pour le photographe si les soupçons d’Harley ne s’avéraient pas justes. Mais quelques jours plus tôt, lors de la soirée organisée pour la st valentin, elle avait surpris le regard du journaliste en direction d’une autre table où se trouvait le cuisinier de chez Granny, ainsi que l’homme qu’elle avait aujourd’hui sous les yeux. Et c’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle découvre la vérité, qu’elle creuse un peu plus la tombe qu’elle préparait déjà pour Twigley. Sa réaction avait été bien disproportionnée pour quelqu’un qui n’aurait rien eu à se reprocher. Et quitte à avoir l’une des deux cibles potentielles sous la main, autant en avoir le cœur net. Selon sa réponse, Harley pourrait vite s’enlever cette pensée du crâne et se concentrer sur la délicieuse séance qui s’annonçait.

Bien sûr que de se montrer poli et courtois ainsi que galant était ce qu'il convenait de faire pour fidéliser ses clients, mais il le faisait aussi parce qu'il était civilisé tout simplement. Certes il était peut-être un sacré dragueur mais ça ne l'empêchait pas d'être un minimum éduqué. De plus, comme il travaillait chez lui, il se devait d'accueillir les gens décemment. Enfin, ça c'était sa théorie. Alors il lui dit tout simplement d'entrer -elle n'allait pas rester sur le pas de la porte non plus- et de se mettre à l'aise le temps qu'il se cherche un café. Il lui en proposa aussi au passage, toujours par soucis de courtoisie, lui demandant même si elle ne préférait pas autre chose peut-être. L'avantage majeur de bosser chez lui c'était ça. De pouvoir aller chercher du café ou quoi que ce soit d'autre car il avait tout à portée, là-haut. Il pouvait tout avoir et puis sans parler du fait qu'il n'arrivait aussi jamais en retard au boulot... Ok, pas vraiment drôle puisqu'il décidait la plupart du temps de ses horaires mais bon, qui franchement peut se vanter de n'avoir qu'à descendre quelques marches pour se retrouver sur son lieu de travail ? Quand au fait que le studio soit aussi grand, Finn bossait plutôt bien et réussissait souvent à vendre ses photos en passant par le net et aussi grâce à certains gros contrats effectué pour la ville, il pouvait se permettre de vivre dans un tel appart, sinon bien sûr il s'autoriserait pas un tel faste. Mais puisqu'il le pouvait, pourquoi s'en priver ? Puis ça collait bien avec le personnage pas vrai ? Celui de Dom Juan sûr de lui à qui rien ou presque ne résistait jamais trop longtemps ?

« Deux cafés alors, je reviens tout de suite. » dit-il avant de remonter au premier pour aller chercher les cafés. Ce dernier n'étant pas encore tout à fait prêt, il alla chercher deux tasses dans le placard où il rangeait sa vaisselle et prit le soin d'attraper un chiffon, essuyant la seconde tasse vite fait. Car oui, il vivait seul ici donc la plupart du temps, le reste de sa vaisselle restait là-haut mieux valait donc un peu la nettoyer un peu. La clientèle de Finn ? Ceux qui venaient le voir pour ainsi dire. Certes il était doué mais pas véritablement connu pour autant au sein de la ville mais bon, ça ce n'était pas bien grave puisqu'il ne vivait pas que des séances qu'il faisait ici -sinon il aurait mis la clé sous la porte bien vite-. Mais il n'avait pas à proprement parlé de clients réguliers non. Puisque ici il n'y avait pas vraiment de modèles réguliers, les fameux "top-model". Donc il faisait surtout des portraits de famille, il couvrait aussi les événements comme les mariages ou les baptême etc. Ou alors la plupart du temps, il sortait pour aller se perdre dans la forêt et prendre des photos d'instants impromptus ou de paysage. Parce qu'il adorait être dehors, qu'il pleuve qu'il neige ou qu'il vente. Dehors dans la nature, il se sentait chez lui. C'était étrange de dire ça bien sûr mais c'était ce qu'il ressentait pourtant sans pouvoir se l'explique de façon raisonnée. Les photos qu'il affichait un peu partout étaient des coups de cœur en général oui, des photos qu'il appréciait et dont il était fier. Mais bon, pour le peu de personnes qui y prêtait généralement attention...

Le café enfin écoulé dans la cafetière, il remplit les deux tasses et redescendit rejoindre la jeune femme qui l'attendait patiemment près de l'entrée. Il avançait vers elle quand elle reprit la parole pour le complimenter sur son travail. Il jeta un rapide coup d'oeil vers les photos qu'il avait accroché au mur tout en lui tendant sa tasse. « Oui, je choisis celles qui me parlent le plus, qui dégage le plus de choses. » répondit-il puis la jeune femme continua sur sa lancée, alors il se ravisa, ramenant vers lui son bras tendu et sourit en agitant doucement la tête face à son nouveau compliment. « Merci, c'est gentil. J'essaye de faire mon travail du mieux que je peux et ça m'a bien réussit jusqu'à présent. Pour le reste, je ne suis pas très connu mais ça commence à venir. » De toute manière, Finn ne courait pas après la gloire pas du tout même. Du moment qu'il pouvait vivre de sa passion, le reste était assez secondaire pour lui à vrai dire. Et s'il avait su se faire une place dans le milieu c'était parce qu'il était doué d'un talent incontestable et non parce qu'il avait su graisser quelques pattes. Parce qu'il n'avait tout bonnement pas les moyens de pouvoir faire une telle chose et même si c'était le cas, il ne l'aurait pas fait. Il n'était certes pas parfait, ni un saint mais il restait quelqu'un d’honnête dans le fond. Il avait ses propres démons qui faisait que parfois, il jouait au con mais ça n'était pas entièrement de sa faute après tout.

Son visage ne lui était pas inconnu non plus, il se souvenait vaguement l'avoir aperçu la soirée organisé pour la St-Valentin à la salle des fêtes, mais il ne pouvait pas mettre de nom sur son visage même s'il n'avait pas pu oublier sa chevelure flamboyante. Harley reprit alors la parole à nouveau évoquant cette fois ses parents et leurs soirées ainsi qu'une connaissance à lui, Jamie -qu'il n'avait croisé qu'une fois auparavant pour un article-. Il fit donc une moue de négation avant de répondre. « Je n'ai pas le souvenir d'avoir travailler pour vos parents par le passé, ni avec Mr. Twigley d'ailleurs. Mais si jamais mon travail vous convient, n'hésitez pas à parler de moi à vos parents. » Bah quoi ? S'il pouvait se faire de nouveaux clients -riches apparemment en plus- il n'allait pas cracher dessus non ? Bon certes, il ne savait rien de la raison pourquoi Harley -et/ou- ses parents semblaient en avoir contre Jamie mais en même temps, lui n'était pas concerné alors. Pas encore en tout cas. « Tenez. » finit-il par reprendre, lui tendant la tasse à nouveau puis allant vers l'un des fauteuils disposés dans la pièce, s'installant confortablement tout en buvant un peu de café avant de reprendre la parole. « Alors, vous avez déjà une idée précise des clichés que vous voulez faire ou pas du tout ? » lui demanda-t-il ne pensant même plus à ce qu'elle venait de dire. Elle était venue ici pour faire des photos après tout, pas pour mener une enquête sur qui connaissait qui à Storybrooke donc autant s'y mettre au plus vite. Il n'était pas payé à l'heure après tout mais bien à la séance donc autant faire que celle-ci soit utilisé à son maximum.

« Oui, je choisis celles qui me parlent le plus, qui dégage le plus de choses. » Harley remarqua à peine le café que lui tendait le photographe, continuant sur sa lancée. Lorsqu’elle avait une idée, ou pire, des idées en tête comme c’était le cas actuellement, il était difficile de faire dévier la bombe Watson de sa trajectoire. « Merci, c'est gentil. J'essaye de faire mon travail du mieux que je peux et ça m'a bien réussit jusqu'à présent. Pour le reste, je ne suis pas très connu mais ça commence à venir. » La jeune fille ne quittait pas le nettoyeur professionnel des yeux, accrochée à chacun de ses mots comme s’il s’agissait du messie et qu’un miracle pouvait se réaliser à chaque instant. L’homme avait l’air d’être vraiment intéressé par ce qu’il faisait, mais Harley attendait de voir le résultat de sa séance photo avant de juger. Si les premières impressions jouaient largement en sa faveur, elle n’était pas du genre à abdiquer trop rapidement. D’autant qu’elle avait une question de pure curiosité à poser avant d’entamer les hostilités. Lorsqu’elle prononça le nom de Twigley, elle ne sentit pas de tressaillement particulier sur le faciès de son interlocuteur, et ce ne fut pourtant pas faute de l’observer dans le moindre détail, les yeux parfaitement alertes, retenant le moindre clignement pour être certaine de ne laisser échapper aucune information.

« Je n'ai pas le souvenir d'avoir travaillé pour vos parents par le passé, ni avec Mr. Twigley d'ailleurs. Mais si jamais mon travail vous convient, n'hésitez pas à parler de moi à vos parents. » Il ne perdait pas le nord, ayant compris que les Watson avaient de l’argent, mais Harley ne pouvait guère lui en vouloir, dans la mesure où elle lui avait plus ou moins suggéré l’idée. Elle se fendit donc d’un sourire amusé et bienveillant, et répondit presque du tac-au-tac. « Eh bien, vous avez intérêt à me satisfaire alors. » Loin d’elle tout sous-entendu, néanmoins elle réalisa ensuite que sa phrase pouvait facilement se concevoir à double sens. Elle ne revint cependant pas dessus, esquissant un nouveau sourire, plus confus cette fois ci.

« Tenez. » Enfin, Harley daigna prendre la tasse qu’il lui tendait, et ne s’excusa pas de s’être lancée dans une montagne d’interrogations alors qu’il attendait toujours avec les tasses chaudes entre les mains. « Merci. » Elle sourit et porta la tasse à ses lèvres, humant le délicat arôme du café. Mais au moment de boire elle se ravisa, estimant le café encore trop chaud, et souffla légèrement dessus - ce qui, dans son ancienne vie dont elle ignorait tout, représentait une pure inconvenance. « Alors, vous avez déjà une idée précise des clichés que vous voulez faire ou pas du tout ? » Harley releva le visage de sa tasse, et gratifia le photographe d’un nouveau sourire. A ce rythme, sachant qu’il lui faudrait encore sourire pour les photos, elle allait avoir les zygomatiques en compote avant la fin de la séance. Elle agita légèrement la tête de haut en bas pour faire comprendre qu’elle avait déjà une assez bonne idée derrière la tête, puis ajouta avec une précipitation étonnante : « Dans la mesure où mes parents subventionnent cette séance photo, je leur dois quelques photos très formelles, qu’ils pourront encadrer et envoyer à la famille, je ne pense pas que nous passerons une éternité dessus, deux ou trois clichés devraient leur convenir parfaitement, et je garderais la tenue que j’ai actuellement. » Elle se stoppa en réalisant la vitesse à laquelle elle avait débité sa déclaration, songeant que ce devait être l’envie de passer au plus vite cette étape de la séance. Comme pour se calmer, elle porta à nouveau la tasse à ses lèvres, et ce fut le drame. Elle eut un petit mouvement de recul sous la morsure du café sur sa lèvre supérieur, la tasse bascula et son contenu vint ruiner la tenue qu’Harley comptait mettre pour la première série de photos. Elle écarquilla de gros yeux, un instant en suspens, puis s’alarma : « C’est brûlant ! » Puis elle se précipita derrière le paravent des vestiaires, où elle retira son gilet qui avait par miracle évité d’être éclaboussé, puis s’empressa de descendre la fermeture éclair qui se trouvait sur le côté de sa robe, s’extirpant rapidement de cette tenue fichue. Elle la garda à la main, puis passa sa tête au-delà du paravent, risquant une question à l’intention du photographe : « Je peux vous demander de laisser ma robe à tremper le temps de la séance ? Sinon, avec le café … » Harley avait bien d’autres tenues, mais celle-ci était tout de même un cadeau. Elle qui pensait faire plaisir à sa génitrice en l’exhibant sur les photos, c’était raté. Mais dans son malheur, Harley avait ramené sa valise aux vestiaires et n’avait donc pas à traverser toute la pièce en sous-vêtements pour enfiler une nouvelle tenue.

Finn avait une chance, vivre de sa passion. La photo était une chose qui était partie intégrante de sa vie, depuis aussi longtemps qu'il puisse s'en souvenir à vrai dire. Il n'avait pas une seule seconde envisager de devenir autre chose que photographe plus tard. Lui avait su très tôt quelle serait sa voie et ne rêvait pas de devenir super-héros, flic, médecin ou encore avocat. Non, lui ne voulait pas sauver des vies -trop de responsabilités- mais tout simplement en montrer sa beauté en un sens. L'une des plus belles photos qu'il ait pu prendre était un coucher de soleil dans la forêt, quand celle-ci avait pris toutes les teintes possibles d'un dégradé d'automne. La lumière semblait donné vie à ce décor féérique, comme si un âme l'habitait. C'était pour ça qu'il passait le plus clair de son temps à déambuler là-bas, des heures durant à la recherche de tels moments. Bien sûr, la plupart du temps on le payait pour des portraits -comme aujourd'hui- ou pour des événements particuliers mais oui, il aurait aimer exposer un jour mais il n'a pas cette prétention là, il ne cherche pas la gloire. S'il voulait exposer c'était pour partager ces moments là, qu'il avait eut la chance de pouvoir saisir sur papier glacé. Transmettre une émotion, réveiller des souvenirs dans l'esprit de chacun oui, c'était plus ça qui le motivait dans cette idée. Mais bon, il n'en était pas là et n'y serait sans doute jamais alors autant ne pas en parler.

Non, Finn ne se souvenait pas avoir travailler pour les parents d'Harley ni d'ailleurs avec le journaliste répondant au nom de Jamie Twigley, bien qu'il le connaisse de vue et de nom -car il lit bien sûr le journal-. Mais il remarque tout de même que la jeune femme semble scruter sa réaction lorsqu'il lui répondit mais bon, elle devait avoir ses raisons et lui ne perdit pas le nord pour autant, en lui disant que si jamais elle était contente de son travail, elle pourrait dire à ses parents qu'il était un professionnel -non pas du nettoyage- et qu'il pourrait donc s'occuper de leurs prochains événements au besoin. Après tout, il vivait de ça alors pourquoi aurait-il du avoir honte de placer sa petite pub alors qu'elle lui avait plus ou moins tendu la perche sur le sujet ? Mais sa réponse le fit sourire et rire légèrement. Beau sous-entendu mais il n'était pas à un rencard alors il ne dirait rien et se contenterait de sourire. « Je vais faire de mon mieux pour que ça soit le cas alors. » conclu-t-il avant de lui tendre la tasse de café qu'il avait rapporté pour elle, acquiesçant quand elle le remercia ensuite. Il enchaîna alors avec une question d'ordre pratique, pour lui aussi bien que pour elle, en demandant à la rouquine si elle savait déjà quel genre de clichés elle voulait faire. Autant lui demander d'entrée comme ça au moins ils ne perdraient pas de temps à regarder ses books pour trouver quelque chose. Puis il avait dans l'idée qu'elle savait déjà ce qu'elle voulait puisqu'elle était venue avec une valise, ce qui laissait supposer qu'elle avait prévu des vêtements pour poser dans différentes tenues. Cette séance risquait donc d'être peu banale, une intuition.

La réponse que lui fournit la jeune femme confirma son feeling à propos du fait qu'elle savait déjà sûrement quel genre de photos elle voudrait qu'il prenne. Cependant il sourit en coin quand il l'entendit dire que comme c'était papa et maman qui régalait, elle leur ferait plaisir en prenant quelques photos "formelles" histoire de leur faire plaisir, qu'ils puissent avoir une belle photo de leur fille chérie à exhiber ce qui laissait entendre que les autres seraient moins du genre à convenir à leur goût. Il ne la connaissait pas, mais il se doutait qu'elle avait un sacrée tempérament et ça lui plaisait. « Sans soucis, c'est vous le patron de toute façon. » Il se plierait à ses exigences puisque partout comme ailleurs, le client était roi, pourquoi ferait-il exception à la règle ? Mais alors qu'il allait lui poser une autre question, d'ordre plus artistique, il la vit renverser le contenu de la tasse sur elle, reculant par réflexe au contact du liquide c'est vrai, encore brûlant de cette dernière. Il la laissa aller se réfugier derrière le paravent tandis qu'il allait chercher de quoi éponger le sol et ramasser les morceaux de tasse éparpillés un peu partout. Il se retourna vers elle quand elle demanda si elle pouvait abuser en lui demandant de laisser sa robe tremper le temps de la séance, histoire que le café ne s’incruste pas dans sa robe en attendant. « Bien sûr, donnez-la moi. » répondit-il en avançant vers elle afin de prendre la robe pour aller la mettre dans l'évier de sa chambre noire pour qu'elle puisse donc tremper comme elle venait de lui demander. « Vous ne vous vous êtes pas trop brûler au moins ? J'veux dire, en dehors de la lèvre évidemment. » Il espérait qu'elle allait bien, s'en voulant un peu car lui aimait son café ainsi, brûlant et il avait tellement l'habitude que ça ne lui faisait plus rien. Seulement du coup, il ne pensait plus que pour d'autre, ça pouvait être un problème.

« Sans soucis, c'est vous le patron de toute façon. » Harley sourit en repensant à la remarque du photographe. Sur le moment, elle s’était contentée de sourire très simplement et de taire les idées saugrenues qui lui venaient à l’esprit. Mais alors qu’elle tendait sa robe ternie par le café, elle ne put s’empêcher de songer aux implications que l’affirmation de l’homme pouvait avoir. Elle le patron ? Mais avec plaisir. Elle n’était pas sûre de devenir la cliente régulière du photographe après une séance à mettre en application ces termes, mais il ne savait de toute évidence pas à qui il avait à faire. Harley se surprit à songer qu’elle devrait réellement préparer un petit guide de la conduite à tenir en sa présence, des mots à ne surtout pas prononcer pour qui voudrait conserver son intégrité physique et/ou mentale.

« Bien sûr, donnez-la moi. » Elle ne se fit pas prier, et tandis que le professionnel s’exécutait, elle ouvrit sa valise, comprenant à la manière dont les vêtements augmentèrent de volume une fois libéré de l’étau qu’elle avait sans doute été trop optimiste. Qu’importe, elle aurait déjà une tenue de moins à remettre dans la valise. Faisant délicatement glisser ses doigts parmi les tissus au prix exorbitant, une ridule soucieuse entre les sourcils, Harley tentait de trouver une tenue qui conviendrait aux photos de famille. Elle extirpa finalement de la valise une robe blanche en soie comprenant un nombre impressionnant de volants vaporeux. Cette robe cintrée lui donnait une ligne élégante et raffinée, idéal pour plaire à la mère Watson. Elle en défit l’accroche puis la fermeture qui s’étendait sur l’arrière de la création, et la faisait glisser le long de son corps quand le photographe revint.

« Vous ne vous vous êtes pas trop brûlée au moins ? J'veux dire, en dehors de la lèvre évidemment. » Harley esquissa un sourire gênée, que l’homme ne put apercevoir derrière le paravent où elle se trouvait. « Ça ira merci, je suis plus résistante que j’en ai l’air, monsieur le photographe. » Elle retira les accessoires qu’elle avait mis pour aller avec sa précédente tenue, et les laissa glisser dans une poche intérieure de la valise. Puis elle se baissa pour retirer ses chaussures qui auraient parfaitement jurées avec cette robe, même si les photos ne seraient pas nécessairement prises de plein pied. Elle extirpa d’une sacoche calée à l’intérieur de sa valise des escarpins blancs très simples. Elle les passa avant de se risquer au-delà de la zone soustraite à la vue du photographe. Un sourire délicieusement gêné aux lèvres, elle lui adressa son regard le plus pur. « Puis-je vous demander de m’aider à fermer ma robe. » Toujours souriante, elle se tourna pour présenter son dos en partie dénudé au photographe. Elle attrapa ses cheveux dans une queue de cheval virtuelle et les fit passer sur son épaule, pour qu’ils ne gênent pas la fermeture. Elle tourna alors son visage de côté, pour discipliner plus aisément sa crinière rousse, et avoir l’homme derrière elle à l’extrémité de son champ de vision. Elle lui présentait ainsi une nuque dégagée, portant à la connaissance de l’homme une parcelle de peau blanche et satinée. Alors, de sa voix la plus douce, elle entama l’exposé de ce qui l’amenait réellement ici.

« Cela fait des années que je rêve de faire une séance photo. Je n’ai jamais vraiment eu de quoi jouer la star alors ce sera mon petit plaisir. Après les photos pour ma famille, j’aimerais m’atteler à des photos plus costauds. J’aimerais que vous imaginiez les pauses les plus folles comme les plus sexy, je n’ai pas l’intention d’y aller à moitié. »

Une des choses à laquelle il avait du rapidement apprendre à se faire c'était à cette règle simple du monde du travail: le client a toujours -ou presque- le dernier mot parce que c'était de lui que dépendait son compte en banque. Ok, les portraits de ce genre ne constituait pas sa source principale de revenus mais ça n'en restait pas moins un bonus non négligeable alors il savait qu'il devait se faire le plus conciliant possible dans la mesure du tolérable. Mais il était bien loin de se douter oui que ces quelques mots aient pu éveiller ce genre de pensées là chez la demoiselle car après tout, il ne la connaissait pas plus que ça et ne savait pas que tout ceci sonnait étrangement comme une invitation pour la rouquine à le prendre au pied de la lettre. Drôle d'expression que celle-ci d'ailleurs non ? Comme beaucoup d'autres c'est sûr mais il n'avait pas prononcé ces mots là avec une quelconque arrière pensée. Pour une fois que ça n'était pas le cas, je pense qu'il est important de le souligner. Mais s'il avait su ça, oui, à n'en pas douter il aurait sûrement acheter un exemplaire de ce fameux guide de conduite à avoir en présence de la jeune Harley. Pour sa propre sécurité et son intégrité physique avant tout. Même si à vrai dire, en temps normal, ce n'était pas vraiment une chose dont il se souciait plus que ça lorsqu'il se trouvait en charmante compagnie.

Il alla récupéré la robe de la jeune femme comme elle venait de poliment lui demander de la mettre à tremper quelque part, le temps de la séance, histoire que la tâche de café ne s'incruste pas dans le tissu de sa jolie robe pendant ce temps. Après tout, ça ne le dérangeait pas de le faire alors pourquoi aurait-il refuser cette petite faveur ? Il alla donc la lui prendre puis alla dans sa chambre noire pour faire couler un peu d'eau dans le petit lavabo installé là, histoire de mettre à tremper la robe comme l'avait demandé Harley avant de retourner vers elle en s'assurant qu'elle ne s'était pas fait brûler ailleurs, excepté bien sûr la lèvre qu'elle avait trempé dans le café brûlant. Ça lui apprendrait tient à proposer du café... Lui le buvait toujours brûlant si bien qu'il ne réalisait plus toujours que pour les autres, ça pouvait être vraiment dangereux pour eux. Il sourit cependant, amusé, quand il l'entendit répondre en terminant sa phrase par ces mots. « Je crois que Finn passera mieux que monsieur le photographe par contre. Je n'ai pas soixante-dix ans après tout. » Oui, Monsieur ça lui donnait toujours l'étrange impression de vieillir prématurément, surtout quand ce mot était prononcer par une personne plus jeune que lui. « Et je ne voulais pas insinuer que vous n'étiez pas résistante, seulement m'assurer que tout allait bien. » Car après tout, il se sentait un peu responsable de tout ça même si tout ne lui était pas entièrement imputable. Personne n'avait après tout forcé la jeune femme à boire aussi vite son café.

Il attendait donc qu'elle termine de se changer, en inspectant son matériel, s'assurant que la carte mémoire était bien vide afin de pouvoir prendre un maximum de clichés sans avoir besoin de transférer de clichés sur son ordinateur trop vite. Oui, en général il préférait le numérique pour ce genre de photos car ça captait mieux l'éclairage artificiel. Bref, il regardait son obturateur quand il entendit des pas, signe sans doute qu'elle avait terminé de s’habiller. Oui, elle avait fini, enfin pas tout à fait à vrai dire. Elle arborait un sourire quelque peu gêné, n'arrivant pas à finir de fermer sa robe, elle lui demanda alors son aide. « Bien sûr. » répliqua-t-il, l'observant rassembler ses cheveux dans sa main en une queue de cheval improvisée afin qu'aucun cheveux ne se prenne dans la fermeture. Son sourire s'étira en coin, riant doucement pour lui-même alors qu'il approchait pour refermer doucement la fermeture afin qu'elle ne se coince pas sur le tissu délicat de la jolie robe blanche qu'elle avait à présent sur le dos. Dos dont il avait un petit aperçu d'ailleurs de son point de vue ainsi que sur sa nuque et il remarqua son teint pâle. Être photographe, c'est avoir l’œil pour ce genre de détails, ne l'oublions pas. Il l'écouta donc exposer ses souhaits pour la séance qui les attendaient.

Elle lui dit donc qu'elle avait eut envie de s'offrir une telle séance depuis des lustres parce qu'ainsi elle aurait l'impression de pouvoir jouer les stars comme elle en avait toujours eut envie. Compréhensible après tout. Mais il sourit, amusé à nouveau par la suite de sa phrase, secouant la tête de haut en bas. Mais s'il y avait des choses à ne pas dire devant Harley, il en allait de même pour Finn et les termes qu'elle venait d'utiliser en faisait partie. Imaginer les poses les plus folles et sexy. Tout un programme pour lui... « Ok... Ce que je propose alors, pour ces photos là... » dit-il en insistant lourdement sur le dernier mot, « c'est qu'on mette de la musique et qu'on improvise. C'est souvent comme ça qu'on obtient les meilleures poses avec la spontanéité du moment. Le côté sexy viendra de lui-même, vous verrez. » Il savait ce qu'il faisait après tout, alors elle pouvait lui faire confiance sur ce dernier point, enfin si elle voulait obtenir le résultat qu'elle espérait, mieux valait pour elle qu'elle le fasse.

« Je crois que Finn passera mieux que monsieur le photographe par contre. Je n'ai pas soixante-dix ans après tout. Et je ne voulais pas insinuer que vous n'étiez pas résistante, seulement m'assurer que tout allait bien. »

Aucun son ne sortit de la bouche d’Harley à ces évocations, mais elle les garda solidement accrochées dans un endroit de sa tête. Finn … ce prénom chantait étonnement bien à ses oreilles. Il évoquait à Harley la sympathie et la générosité, traits dont semblait pourvu le photographe. Harley n’était plus une enfant, elle ne s’était pas adressée à lui en ces termes très condescendants par pure révérence. Rien ne lui échappait rarement sans idée derrière le crâne, il fallait d’ailleurs être bien naïf pour penser la jeune Watson parfaitement dénuée arrière-pensée. Ou simplement assez confiant dans la nature humaine pour ne pas voir le mal derrière un visage d’ange, comme semblait l’être ledit Finn. D’ailleurs il semblait déjà s’en vouloir pour les mots qu’il avait choisis, se justifiant auprès d’elle pour qu’elle n’imagine pas qu’il la prenne pour une chose fragile. Elle sourit pour elle-même, avec un de ces sourires moqueurs mais extrêmement satisfaits dont elle avait le secret. Le photographe était soit déraisonnablement gentil, soit très commercial. Dans tous les cas, Harley se sentait soudain prise d’une envie irrépressible de jouer avec lui, pour voir jusqu’où elle pouvait aller avant qu’il ne lui oppose des limites.

C’est dans cet état d’esprit qu’elle lui demanda de fermer sa robe, alors qu’elle exhibait à sa vue sa peau pâle d’une incroyable fraicheur due à la jeunesse. Aucun homme ne pouvait ainsi remonter la fermeture d’une robe, se privant de de la vue d’une parcelle de peau traditionnellement cachée aux regards, sans une pensée digne de leur genre. Pourtant elle ne ressentit rien de sa part, mais sans doute le cachait-il. Ce n’était après tout qu’une première étape, tout au plus une entrée en matière, avant que la jeune Watson ne lance réellement les hostilités. Ses paroles concernant la séance photos et les attentes qui en découlaient furent une seconde pierre jetée à l’édifice, et elle attendit de connaître son impact en observant le photographe, les yeux grands ouverts, et le visage attentif.

« Ok... Ce que je propose alors, pour ces photos là… c'est qu'on mette de la musique et qu'on improvise. C'est souvent comme ça qu'on obtient les meilleures poses avec la spontanéité du moment. Le côté sexy viendra de lui-même, vous verrez. » Harley se piqua d’une moue comblée en entendant ces mots. Puis sans perdre une minute, elle s’installa sur un siège très commun prévu pour les photos les plus basiques sans doute, même si Harley imaginait déjà des positions aventureuses sur celui-ci pour sa prochaine série de clichés. « Eh bien, commençons par les photos traditionnelles déjà ! » Elle laissa le photographe s’installer, prendre ses marques habituelles, lui offrit quelques beaux sourires très surfaits, qu’il emprisonna dans la pellicule en un temps record pour son plus grand soulagement. Ceci fait, elle se leva pour s’isoler une fois de plus derrière le paravent et enfiler une tenue plus aérienne et respectueuse des mouvements du corps humain. Elle enfila ainsi une robe d’un bleu-vert profond qui allait très bien avec ses yeux, et passa à nouveau sa première paire de chaussures à haut talons. Elle sortit de sa cachette avec un sourire fin, elle avait déjà repéré le sofa qui se trouvait contre le mur opposé au paravent, et minauda face au photographe. « Serait-il possible de se servir du sofa pour faire une pause avec plus de charme pour commencer ma série personnelle ? » Elle hésita un instant, avant d’ajouter : « Et pour la musique, la voix de Pitbull me rend légèrement cinglée par moments … » Son sourire était d’une finesse touchante et son regard se perdait davantage sur les chaussures de Finn que sur son visage.

Notre photographe préférait être appelé par son prénom plutôt que monsieur le photographe par la miss parce que de une, il aurait l'impression de ne pas avoir un âge limite canonique et parce qu'il n'était pas du genre à aimer mettre trop de telles distances ou barrière -au choix- entre quelqu'un de plus jeune que lui parce qu'il trouvait ça un peu ridicule et pompeux. Mais oui, à bien des égards Finn était quelqu'un de généreux et sympathique, même si pour certaines personnes en ville il ne devait se résumer qu'à un archétype du dragueur de service. Mais certes il avait un côté de sa personnalité portée sur le flirt mais il n'en était pas pour autant un type malpoli et dénué de principes. Bien au contraire mais personne ne prenait véritablement la peine de lui laisser sa chance de le prouver. Les premiers impressions avaient la dent dure. Et a ce sens là oui, Finn avait encore fois en l'être humain sans pour autant être naïf. Disons plutôt qu'il se tenait à un principe simple, ne pas juger sans savoir. Il s'y tenait depuis pas mal d'années maintenant et ça lui avait évité pas mal de déconvenues parfois ou de passer à côté de belles rencontres juste parce que certains avaient collés une étiquette sur le front de quelqu'un sans même prendre la peine de vérifier s'ils la méritaient ou non. Mais c'était une chose à attendre dans une ville pareille après tout.

S'il tenait à se reprendre sur ses paroles c'était parce qu'il n'avait pas du tout voulu insinuer que la demoiselle était en sucre mais il s'en voulait juste un peu qu'elle se soit brûler par sa faute donc il voulait simplement savoir si elle allait et se sentait de poursuivre ce pour quoi elle était venue ici. Visiblement oui puisqu'elle lui exposa alors ce qu'elle aimerait faire comme photos, une première série formelle pour faire plaisir à ses parents et à la famille puis par la suite, elle voulait s'offrir un petit plaisir en faisant des photos qu'elle n'irait sans doute pas montrer à sa famille mais plutôt à de futurs petits amis. Elle avait de la suite dans les idées en tout cas. Il lui proposa donc de mettre de la musique pour cette seconde partie de la séance, car il savait d'expérience que la musique mettait à l'aise et que les photos devenaient tout de suite plus vivantes et le modèle en confiance au point d'en devenir sexy sans même s'en rendre compte. Mais si Finn se dit en la voyant lui demander de fermer sa robe, qu'elle n'aurait bizarrement pas besoin de ça pour l'être. Mais même s'il n'en donnait pas l'impression, bien sûr qu'il n'était pas insensible mais il restait avant tout professionnel. Les photos ne se feraient pas toutes seules après tout. Ils entamèrent donc la première partie de ce petit shooting avec les photos "traditionnelles" demandées par la jeune femme. Il en prit une bonne quinzaine puis laissa aller Harley se changer pour la suite tandis qu'il changeait d'objectif.

Il avait le dos tourné pour le moment lorsqu'elle demanda à se servir du sofa qu'il avait installé dans la pièce, ce qui le fit se retourner et il vit alors la tenue qu'elle avait enfiler. Effectivement, sexy était le mot. « Si le sofa vous inspire, je ne vois pas pourquoi je refuserais. » répondit-il alors avant de reculer pour atteindre son ordinateur posé un peu plus loin. « Et Pittbull ça sera alors.» finit-il par dire en se connectant sur son propre espace de musique, lançant un des morceaux du chanteur après avoir tapé son nom dans le moteur de recherche du site. « Prête pour la suite alors ? » demanda-t-il en réglant un dernier détail sur son appareil avant de lui sourire, attendant son aval pour commencer cette nouvelle série de clichés qui promettaient d'être bien plus agréable à prendre que les premiers... Il la laissa donc s'installer comme elle le désirait sur le sofa, il redirigea simplement l'un des projecteurs vers elle pour donner un peu plus de lumière puis commença à proprement dit à prendre ses photos. « Alors comme ça c'est papa et maman qui offre la séance ? C'est un cadeau pour une bonne note ou ? Je sais je suis curieux mais je m'interroges comme ils ne se doutent probablement pas qu'ils vont aussi devoir payé pour ces photos là... » Car oui, tout travail mérite salaire non, il devrait donc se faire payer pour ces photos là aussi, il espérait juste qu'il n'aurait pas à devoir se justifier devant eux vu le caractère un peu spécial des clichés.