Petit rappel : Le forum ne suit pas la série.
Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci Les fleurs du mal [Rosalyn] 2742709183
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 Les fleurs du mal [Rosalyn]

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MessageSujet: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyDim 10 Fév - 11:45


Le soleil restait timide en ce début de matinée, caché en partie derrière de lourds nuages qui n’annonçaient rien de bon. Mais malgré le froid et l’averse qui se préparait, je devais m’aventurer dehors. Après avoir pris un déjeuner rapide avec Lexie, puis l’avoir laissé filer au travail après les traditionnelles taquineries, ma mine était devenue plus sombre. Je quittai le havre chaud de la demeure familiale, dans l’idée de traverser une bonne partie de la ville. En ce lundi matin, beaucoup d’échoppes ouvraient tardivement, ce qui me permit d’obtenir un calme tout relatif pour poursuivre ma route. Je lâchais quelques politesses en croisant des habitants de ma connaissance, mais je restais très fermé, concentré sur la tâche qui m’appelait, m’extirpant de la sécurité et de la chaleur de ma demeure pour me faire affronter la bise hivernale.

Les grilles de métal noir qui s’élevèrent bientôt devant moi m’obligèrent à rassembler tout mon courage pour aller plus loin. D’aussi loin que je m’en souvienne, ce lieu m’avait toujours donné des frissons dans le dos. Plus jeune, j’y allais toujours en compagnie d’un de mes deux frères, mais cela faisait cinq bonnes années que je ressentais le besoin de m’y rendre en solitaire. Reese ne fréquentait guère plus ce lieu, ce chagrin n’était sans doute plus assez présent pour qu’il ait besoin d’un lieu particulier où honorer la mémoire de nos parents. Mais je ne le jugeais pas, je savais très bien qu’il continuait de penser à eux. Se rendre au cimetière pour leur parler n’était pas une nécessité absolue, d’ailleurs Lexie fuyait cet endroit comme la peste, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir toujours une pensée pour eux en toute occasion. Le cimetière était donc mon rituel à moi. Je venais régulièrement déposer des gerbes sur la tombe de mes parents et … Les fleurs ! Concentré que j’étais en franchissant le centre-ville, j’avais complètement oublié de me rendre chez le fleuriste. Sans perdre un instant, je fis volte-face et retournai d’un pas pressé jusqu’à la première boutique de fleur qui se dresserait sur ma route. Et ce fut Game of Thorns.

Une clochette tinta lorsque je poussai la porte de la boutique. En cette heure matinale, personne n’était posté de manière constante derrière la caisse. Je ne m’en inquiétais pour l’instant pas, laissant mes yeux vagabonder parmi le large choix de compositions qui ornaient la boutique. Je m’approchai d’un bouquet de rose, humant le parfait frais avec étonnement. Je ne savais pas possible d’obtenir de telle fleur par un temps pareil. Mais comme il fallait honorer les morts en été comme en hiver, c’était heureux. Je délaissais cependant les roses, fleurs de l’amour certes, mais dont je ne raffolais pas lorsqu’il s’agissait de fleurir la tombe de mes parents. Les roses étaient faites pour les jolies demoiselles bien vivantes. Finalement, j’entendis des pas venir de l’arrière-boutique, et je tournai la tête au moment où une agréable surprise se présenta. « Rosalyn! » J’eus un sourire d’abord ravi, puis un peu gêné, car c’était la première fois que je la voyais ici. Je n’étais néanmoins pas très friand de fleurs, n’en n’offrant même pas à mes conquêtes, même en des occasions comme la St valentin, qui approchait à grand pas, mais dont je n’avais jamais réellement saisi le concept. Quant aux fleurs que j’achetais pour mes parents, je demandais souvent à ma sœur de s’en charger si mes heures de service de le permettait pas, et il n’y avait pas qu’une seule boutique à Storybrooke, aussi était-ce normal que je n’aille pas moi-même constamment dans celle-ci. Et le peu de fois où j’étais venu, elle ne devait être en repos. « Là je dois constater que je ne te connais pas bien. Je me doutais un peu que tu avais un travail à côté des coups de main que tu filais à ton père, mais je ne pensais pas que c’était ici. » J’enveloppai du regard la charmante boutique, avant de reprendre sur un ton plus sobre. « J’aimerais un beau bouquet pour mettre sur la tombe de mes parents, mais je ne sais pas ce qui serait le mieux. D’habitude, c’est Lexie qui s’en charge. » Je n’avais pas précisé qu’il s’agissait de ma sœur, mais je n’en voyais pas réellement l’utilité, tant c’était naturel pour moi.
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyMar 12 Fév - 0:55




L’air était frais en ce début de matinée, si bien que j’enfouissais mon nez dans mon imposante écharpe espérant ainsi m’en protéger un minimum. Les mains bien au chaud dans les poches de mon manteau, on ne pouvait pas nier que l’hiver était bel et bien là mais fallait-il s’en plaindre pour autant ? J’aimais chaque saison pour ce qu’elle apportait de différent. Se plaindre du froid pour mieux se plaindre de la chaleur en été était assez ridicule en soit. La seule chose qui me peinait en hiver c’était le peu de fleurs survivant à cette période, mais elles mourraient pour mieux renaître au printemps, plus belles et plus délicates chaque année.
Matinale comme toujours – je n’aime pas paresser à ne rien faire – c’était à mon tour d’ouvrir la boutique et la Saint Valentin approchant à grand pas, je savais que j’allais avoir du travail de composition à faire. Beaucoup n’attendez pas le jour même pour offrir des fleurs à leur bien aimée, et d’autres venaient passer commande quelques jours auparavant afin d’être sûr d’avoir ce qu’ils désiraient et non de devoir se rabattre sur ce qu’il restait. J’aimais cette période. Non pas que je m’attendais à recevoir des fleurs, ni même pour une question de profit, mais simplement parce que j’aimais travailler les bouquets et que bien souvent soit on nous passaient des commandes bien précise, soit on nous laissait libre choix et je pouvais laisser libre cours à mon imagination.

J’étais déjà dans l’arrière boutique en train de tailler le bout de fleurs dont j’allais me servir pour un bouquet rond, tout en simplicité, lorsque la clochette tinta, m’alertant de la présence d’un client. Il était tôt, très tôt, les clients étaient rares à cette heure, mais pas inhabituels non plus. Ceux venant avant d’aller à leur travail par exemple… Je délaissais donc mon bouquet à peine entamé pour aller servir le client venant d’arriver et je fus toute aussi surprise que lui lorsqu’il se tourna vers moi.

« Rosalyn! »

Ce n’était pas tant le fait de le voir lui dans cette boutique qui me surpris, mais son large sourire. Micah n’était pas désagréable avec moi, mais il était assez… tout en retenu, du moins était-ce l’impression qu’il me donnait. Mon sourire fit alors écho au sien mais lorsque ce dernier changea, je n’en fis rien de mon côté.

« Là je dois constater que je ne te connais pas bien. Je me doutais un peu que tu avais un travail à côté des coups de main que tu filais à ton père, mais je ne pensais pas que c’était ici. » « Ca c’est parce que tu ne me prêtes pas suffisamment attention. » Je ne faisais que plaisanter et cela pouvait s’entendre. Je ne lui en voulais pas qu’il ignore mes activités, après tout, nous n’étions pas amis, juste des collègues de temps à autre, moi-même je devais ignorer bien des choses sur lui… comme le fait qu’il avait une petite amie par exemple. Ce n’est pas quelque chose que l’on crie forcément sur tous les toits, mais à Storybrooke, tout se sait et rapidement sans vraiment le vouloir, aussi le fait que le beau Micah ait une demoiselle dans sa vie n’aurait pas du m’échapper. C’était du moins la conclusion que je faisais, la seule que me vint à l’esprit sur la raison de sa présence dans la boutique. Heureusement que je ne m’avançais pas à voix haute sur le sujet car la réalité était bien différente.

« J’aimerais un beau bouquet pour mettre sur la tombe de mes parents, mais je ne sais pas ce qui serait le mieux. D’habitude, c’est Lexie qui s’en charge. »

Ma bouche forma un « o » sans que je n’y prenne garde. En effet, Lexie était celle qui s’occupait de ça d’ordinaire, je n’avais jamais vu Micah ici, alors je n’avais pas pensé une seule seconde qu’il soit venu ici pour cette raison peu joyeuse. Mes joues prirent une teinte rosée en pensant à la bourde que j’avais été à deux doigts de faire, puis je tentais de me reprendre afin de l’aiguiller au mieux.

« Lexie prend toujours ceci. » Dis-je en me dirigeant vers une étagère où des bouquets de circonstance étaient présentés et en lui désignant la composition. « C’est une couronne à plat, elle est réalisée avec germinis, roses, bonnis et santinis. C’est beau mais surtout très sobre, tout en blanc avec seulement feuilles pour rehausser le tout. » J’aurai pu le laisser là-dessus, étant ce que Lexie prenait en temps normal… mais j’eu envie de lui proposer autre chose, en amoureuse des fleurs que j’étais, c’était normal de vouloir lui présenter du choix mais aussi de lui faire trouver ce qu’il cherchait sans le savoir.

« Sinon… » Je le contournais, et je me rendais dans l’arrière boutique un instant, juste le temps de prendre un bouquet que j’avais terminé la veille au soir. Je revenais avec et le lui présentais en le faisant tourner dans mes mains. « Comme beaucoup de personne, Lexie s’arrête sur le blanc en pensant qu’une tombe doit absolument être fleurie sobrement, mais ce n’est pas toujours le cas. Le blanc est tellement neutre qu’il en est froid parfois et devant le bouquet, on a tendance à être plus triste qu’on ne le devrait. La couleur fait ressortir les belles émotions, les instants joyeux… » Je sentais que je commençais à mes perdre dans mes explications et j’eu peur que Micah ne me comprenne pas, aussi me repris-je rapidement. «C’est ce qu’on appelle un coussin rond. Il y a des oeillets, germinis, roses, skimmia, asclépia, et alstroméria. » Le tout était dans les tons rouge, orange et jaune, donnant un peu de soleil en cette période d’hiver. « Je l’ai fait en pensant aller le déposer sur la tombe de ma mère, mais si il te plait, j’en ferais un autre. » Avec un sourire rayonnant je lui tandis le bouquet. Ce que j’aimais dans ce travail c’était aussi faire plaisir et j’avais envie que Micah reparte satisfait d’ici.
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyMar 12 Fév - 19:19


« Ca c’est parce que tu ne me prêtes pas suffisamment attention. » Elle n’avait sans doute pas tout à fait tort. J’eus un sourire gêné, et passai une main dans mes cheveux pour tenter de sauver les apparences. Je ne répondis pas, laissant le doute planer dans son esprit. Rosalyn avait toujours été simple et délicieuse avec moi, comme avec tous les employés du bar de son paternel. Mais pour tout dire, nous nous connaissions peu. Nos échanges étaient toujours très professionnels, et même lorsqu’il m’arrivait de la taquiner, comme je pouvais le faire avec n’importe quel collègue, je pesais mes mots. J’aurais été particulièrement hypocrite si j’avais prétendu que son statut de « fille de » n’avait aucune importance à mes yeux. Bien sûr que cela comptait ! Comment aurais-je pu traiter Rosalyn comme le premier quidam venu alors que ma relation avec elle pourrait rejaillir sur mon travail ? Certains collègues ne s’arrêtaient pas à ce genre de considérations, mais sans doute ne tenaient-ils pas tant à ce job que moi. Travailler était une nécessité, sans quoi ma famille risquerait de retomber rapidement dans les affres de la détresse. Voilà pourquoi je gardais mes distances avec elle, et que je ne lui prêtais pas suffisamment attention à son goût.

Mieux valait de toute façon se concentrer sur la raison de ma présence dans la boutique où elle travaillait. Lorsque je lui expliquai ce que je recherchais, Rosalyn se montra efficace. « Lexie prend toujours ceci. » Elle s’approcha d’une étagère et désigna une composition qui ne m’était pas inconnue. Maintenant que je la voyais, c’était effectivement la couronne que m’apportait toujours Lexie. « C’est une couronne à plat, elle est réalisée avec germinis, roses, bonnis et santinis. C’est beau mais surtout très sobre, tout en blanc avec seulement des feuilles pour rehausser le tout. » J’opinai du chef de manière très solennelle, mais je ne comprenais pas un traitre mot de ce qu’elle me racontait. Je réussis néanmoins à retenir le terme essentiel : sobre. « Sinon… » Laissant sa pensée en suspens, elle retourna dans l’arrière-boutique, me laissant la liberté d'observer la couronne habituelle d’un air entendu, tout en portant mes doigts au menton dans un signe de réflexion. Elle revint avec une composition plus colorée, qu’elle présenta à mon regard dans les règles de l’art.

« Comme beaucoup de personne, Lexie s’arrête sur le blanc en pensant qu’une tombe doit absolument être fleurie sobrement, mais ce n’est pas toujours le cas. Le blanc est tellement neutre qu’il en est froid parfois et devant le bouquet, on a tendance à être plus triste qu’on ne le devrait. La couleur fait ressortir les belles émotions, les instants joyeux… » Si elle pensa me perdre, je n’aurais cependant pas pu être plus accroché à ses lèvres. Ses mots trouvaient un étrange écho dans mon esprit, et son regard me surprenait tout en me subjuguant. La passion des fleurs se lisait au fond de ses prunelles bleues, et j'esquissai un sourire sans y prendre gare. «C’est ce qu’on appelle un coussin rond. Il y a des œillets, germinis, roses, skimmia, asclépia, et alstroméria. » Là en revanche, elle me parlait à nouveau dans une langue hors de ma portée. Le nom de toutes ces fleurs était forcément d’une importance capitale pour un professionnel, mais ces informations ricochaient dans mon esprit sans parvenir à s’y accrocher. « Je l’ai fait en pensant aller le déposer sur la tombe de ma mère, mais si il te plait, j’en ferais un autre. » Son sourire me fit l’effet d’une claque, tandis qu’elle me tendait déjà le bouquet. Je fus alors catégorique. Posant une main très hésitante sur la composition, je fis « non » de la tête avec un sourire fin et un regard très déterminé.

Je ne pouvais pas décemment prendre la composition qu’elle avait faite accompagnée par la pensée de sa mère. J’étais peut-être quelqu’un de spécial aux dires de certains, ça n’était pas mon genre de nier ce type de sentiments. La perte et le manque talonnaient mon quotidien sans me laisser de répits. Je connaissais trop bien cette pensée pour les personnes disparues, que l’on essayait de rappeler par un geste, un mot, une composition. Rosalyn devait s’accrocher à ce rituel qui entourait la floraison de la tombe de sa mère tout comme je chérissais le moment où je me confessais à mi-voix face à celles de mes parents. Je savais qu’ils ne pouvaient pas m’entendre, qu’il ne restait plus rien d’eux en ce monde, hormis les souvenirs de ceux qui les connaissait. Mais même en sachant cela, je me raccrochais à tout ce qui pouvait me donner le sentiment de les retrouver.

« Je ne peux pas l’accepter. » Je comprenais son geste, c’était commercial et suffisamment aimable pour venir du fond de son cœur, mais c’était impossible à envisager. « Mais je peux te laisser le temps de faire une autre composition aussi colorée. Ce n’est pas grave si je ne vais pas fleurir leur tombe aujourd’hui, ce n’est pas comme s’ils pouvaient m’en vouloir. » Mon sourire se voulait détaché, mais je me fis tout de même l’impression de balancer une horreur. « Ce bouquet tu l’as fait en pensant à ta mère, alors tu n’as pas à me le proposer. Je voudrais même que tu me fasses le plaisir de ne plus le proposer à personne. » Dans un élan très protecteur, je saisis son menton pour capturer son regard. Nos prunelles se mêlèrent alors et un étrange sentiment me crispa les entrailles. Je réussis néanmoins à articuler : « D’accord ? » Puis je lâchai Rosalyn et mis de la distance entre nous en faisant quelques pas dans la boutique, laissant mon regard embrasser les différentes compositions. « Donc je peux compter sur toi pour me faire cette composition pour demain ? Tu n’es pas obligée de faire une reproduction exacte, laisse parler ton imagination. » Je lui souris avant de me tourner à nouveau vers elle. Haussant un sourcil surpris, j’ajoutai : « Tu as vraiment la main avec les plantes, pourquoi est-ce que tu continues à donner des coups de main à ton père ? »
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyMer 13 Fév - 17:14




Ma proposition n’avait rien de commerciale, je voulais vraiment que Micah trouve le bouquet qu’il lui plaisait le plus et si c’était celui-ci alors je me serais fait un plaisir de le lui céder. Cependant il ne sembla pas intéressé par ma proposition, faisant non de la tête pour me faire comprendre son refus, ce fut son regard déterminé qui me marqua le plus. Trouvait-il cette composition si peu à son goût ? Peut-être voulait-il simplement prendre comme Lexie et partir d’ici au plus vite pour s’occuper de la tombe de ses parents alors que je le retenais en lui parlant de fleurs.

« Je ne peux pas l’accepter. » ‘Pouvoir’ ? ce n’était donc pas une question d’envie ? « Mais je peux te laisser le temps de faire une autre composition aussi colorée. Ce n’est pas grave si je ne vais pas fleurir leur tombe aujourd’hui, ce n’est pas comme s’ils pouvaient m’en vouloir. » Mon sourire était triste, car je comprenais que trop bien ce qu’il voulait dire par là mais je savais aussi l’importance que ce geste avait pour lui, aussi n’avais-je pas envie de le laisser attendre jusqu’au lendemain. J’allais insister mais il me coupa dans mon élan. « Ce bouquet tu l’as fait en pensant à ta mère, alors tu n’as pas à me le proposer. Je voudrais même que tu me fasses le plaisir de ne plus le proposer à personne. » Dans un geste inédit, il attrapa mon menton, obligeant nos regard à se croiser. J’en fus troublée, plus que de raison. Micah était un bel homme, il aurait été idiot et mensonger de le nier, son côté ténébreux que son regard bleu glacé contrasté avait de quoi en faire tomber plus d’une sous son charme, et c’était d’ailleurs le cas. Bon nombre de jeunes filles et de femmes craquaient pour lui. « D’accord ? » J’arrivais à hocher la tête, pourtant j’aurai lui dire que je ne l’aurai pas proposé à n’importe qui, mais j’en fus incapable, troublée par cette proximité qu’il brisa pourtant presque aussitôt.

« Donc je peux compter sur toi pour me faire cette composition pour demain ? Tu n’es pas obligée de faire une reproduction exacte, laisse parler ton imagination. » Je réfléchissais déjà à ce que j’allais faire tandis qu’il faisait quelques pas dans la boutique. Plusieurs idées me vinrent à l’esprit mais elles furent mises au second plan lorsqu’il me questionna. « Tu as vraiment la main avec les plantes, pourquoi est-ce que tu continues à donner des coups de main à ton père ? » Je haussais les épaules, ne sachant pas vraiment si j’avais une réponse concrète à cela. « Je ne sais pas. J’aime bien donner un coup de main là-bas, je crois que c’est le contacte avec les gens qui me plait. Ou bien c’est juste pour être près de toi mine de rien, qui sait ! » Je lui offris un sourire amusé. « J’en fais des envieuses… comme toutes celles qui postulent seulement pour se rapprocher de toi, ou même les clientes qui viennent juste pour te voir et te parler deux minutes. » Tout cela m’amusait et mon père n’était pas non plus aveugle à ce petit manège. Il appréciait beaucoup Micah, pas seulement parce qu’il ramenait une certaine clientèle sans même le vouloir mais parce qu’il lui faisait confiance aussi. Mon père n’était pas du genre à donner facilement cette dernière et il n’arrivait à expliquer pourquoi c’était le cas avec Micah mais il savait qu’il pouvait compter sur lui.

Mais l’heure n’était pas juste à la plaisanterie, Micah n’était pas mon collègue ici mais un client, aussi devais-je m’occuper de lui plus convenablement même si ce que j’allais lui proposer n’avait rien de conventionnel. « Je vais m’occuper de ta commande en priorité, je sais que si tu es venu ici aujourd’hui c’est que tu voulais aller rendre visite à tes parents ensuite. » Je connaissais les périodes auxquelles il allait là bas, en faisant le rapprochement avec les venues de Lexie à la boutique, c’était toujours ponctuel et je ne voulais pas qu’il change quoi que se soit dans son rituel. « Tu ne vas pas au travail tout de suite… donc si tu n’as rien à faire dans l’immédiat, suis-moi. » J’allais dans l’arrière-boutique et l’invitais à me suivre. Les clients ne venaient pas ici en général mais j’avais envie de faire une exception. Me plaçant derrière une longue table entourée d’ici et de là de grands sauts remplies de fleurs diverses. « Certaines de ces fleurs ne sont pas encore en boutique, mais tu peux choisir celles que tu veux et je ferais selon ce que tu donnera. » Je pris quelques feuilles qui allaient me servir à garnir le bouquet. Sans lever le nez de ce que je faisais, je lâchais doucement : « Tu savais que la tombe de ma mère et celle de tes parents ne sont pas loin l’une de l’autre ? Je l’ai remarqué l’autre fois en y allant. Tu partais au moment où j’arrivais… » En fait j’étais arrivée un peu plus tôt et j’avais pu le voir face à cette tombe, les lèvres remuant doucement. J’avais alors compris qu’il n’était pas si différent de moi et qu’il se confiait lui aussi face à cette pierre, chose que beaucoup ne comprenaient pas. « Je me suis permise de déposer une fleur de mon bouquet, j’espère que ça ne te dérange pas trop ? » Il l’aurait probablement remarqué en y allant et se serait sûrement demandé qui avait mis cette fleur ici, autant le lui dire plutôt que de le laisser se questionner, surtout que je n’avais rien à cacher.
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyJeu 14 Fév - 12:07


Inconsciemment, je ne pouvais m’empêcher de songer que Rosalyn semblait bien plus heureuse au milieu de ces plantes qu’entre les tables et les clients trop peu sobres du bar de son père. Je pouvais comprendre que sa gentillesse la guide dans cette voie, mais je ne comprenais pas qu’elle ne prenne pas définitivement son envol. Il était évidemment, maintenant que je la voyais dans cet univers, qu’il était taillé sur mesure pour son visage d’ange et son sourire magique. Je n’aimais pas juger les gens, chacun faisait ses propres choix et se devait de les assumer, après tout, mais je ne comprenais pas pourquoi elle acceptait le fardeau que son père lui mettait sur les épaules. S’il avait été moins pingre, il aurait pu prendre un employé supplémentaire, ça n’aurait pas été du luxe dans cette petite ville où les opportunités de carrière étaient limitées s’il on ne faisait pas partie d’une certaine élite. Pour tout dire, je pouvais comprendre Rosalyn, c’était son père qui était responsable dans cette affaire. Sans doute était-ce parce que j’étais orphelin, mais j’avais toujours plus ou moins pensé que les parents « normaux » protégeaient leurs enfants et faisaient rempart entre eux et la souffrance. Rosalyn n’était sans doute pas malheureuse ainsi, mais sa vie aurait mérité d’être plus calme.

« Je ne sais pas. J’aime bien donner un coup de main là-bas, je crois que c’est le contact avec les gens qui me plait. Ou bien c’est juste pour être près de toi mine de rien, qui sait ! » Sa répartie et son sourire me firent hausser un sourcil. Je n’avais jamais été très doué en sous-entendus et en second degrés, mais j'étais à peu près sûr qu'elle me charriait là. « J’en fais des envieuses… comme toutes celles qui postulent seulement pour se rapprocher de toi, ou même les clientes qui viennent juste pour te voir et te parler deux minutes. » Elle me décrocha un sourire goguenard. Elle ignorait que la plupart de ces clientes qui venaient me parler deux minutes, telles qu’elle les présentait, le faisaient avec une idée derrière la tête et parce que mon activité secondaire marchait essentiellement par le bouche à oreilles de clientes satisfaites à futures clientes émerveillées. « Je vais m’occuper de ta commande en priorité, je sais que si tu es venu ici aujourd’hui c’est que tu voulais aller rendre visite à tes parents ensuite. Tu ne vas pas au travail tout de suite… donc si tu n’as rien à faire dans l’immédiat, suis-moi. » Elle partait déjà vers l’arrière-boutique et je la suivis sans grande hésitation, simplement curieux de ce qu’elle pouvait avoir à me montrer là-bas. C’était toujours enthousiasmant de se trouver dans un local comme celui-ci, d’ordinaire fermé à la clientèle. J’avais toujours été fasciné par les coulisses de toute chose. Raison pour laquelle, plus jeune, mes professeurs trouvaient que je posais trop de questions. Mais j’estimais ma curiosité bien placée, lorsque je la comparais à celle de Reese ou Lexie, qui n’hésitaient pas à mettre leurs nez dans tout ce qui ne les regardaient pas. Je levais presque les yeux au ciel à cette pensée, avant qu’un sourire vague et bienveillant ne s’immisce sur mes lèvres.

« Certaines de ces fleurs ne sont pas encore en boutique, mais tu peux choisir celles que tu veux et je ferais selon ce que tu donneras. » Elle s’était placée derrière une vaste table. Mon regard intrigué passait déjà d’une fleur à l’autre, mais hormis leurs formes, leurs couleurs, et dans une certaine mesure leurs parfums, je ne pouvais pas les apprécier comme Rosalyn le faisait. Elle prenait déjà des feuilles pour agrémenter la composition, je la regardai faire, peinant à me concentrer sur la raison de ma présence dans l’arrière-boutique. Elle me demandait à moi, Micah Stevens, de choisir quelles fleurs mettre dans un bouquet ? Qu’est-ce que je pouvais y connaitre à tout ça, c’était elle la professionnelle. « Tu savais que la tombe de ma mère et celle de tes parents ne sont pas loin l’une de l’autre ? Je l’ai remarqué l’autre fois en y allant. Tu partais au moment où j’arrivais… Je me suis permise de déposer une fleur de mon bouquet, j’espère que ça ne te dérange pas trop ? » Cette fois-ci, elle avait réussi à me détourner complètement des fleurs. « En quoi ça pourrait me déranger ? » Je la fixais avec étonnement. Cette jeune femme était décidément trop gentille. J’avais peine à imaginer que la douceur puisse être aussi parfaitement incarnée. Même Lexie, que je prenais pour l’être le plus pure et innocent en ce monde se révélait être un parfait petit monstre à l’occasion. Etait-ce seulement possible d’être aussi aimable ? Soit Rosalyn sortait très peu en société, soit elle avait une sacré carapace sous son extrême douceur pour ne pas se faire marcher dessus et que personne ne songe à profiter d’elle.

« C’est bien de m’en avoir parlé, mais, tu sais, il n’y a pas vraiment de barrière infranchissable autour de la tombe de mes parents. Si quelqu’un comme toi souhaite y déposer une fleur, je ne peux qu’en être ravi. » Je lui servis un sourire gêné, mais concentrée sur ce qu’elle faisait, elle ne le vit pas. Alors je décidai de revenir sur le sujet qui nous concernait plus directement. « J’aime bien cette fleur là… » dis-je en désignant une fleur bleu à l’allure sobre. « En fait j’aimais bien ce que tu avais choisis pour ton bouquet. » Un peu gêné, je haussai les épaules par automatisme en poursuivant : « Tu sais je ne suis pas vraiment fleurs. J’ai toujours été incapable d’offrir le moindre bouquet à quiconque, et pour contextualiser les choses, ce n’est pas parce que la St Valentin est pour moi une fête commerciale, je serais heureux de pouvoir faire plaisir à la personne que j’aurais choisis, mais je suis très mauvais pour offrir quoique ce soit. Me demander de choisir des fleurs pour un bouquet, c’est peut-être bête, mais j’en suis incapable. » J’étais ainsi, j’avais toujours eu beaucoup de mal à jeter mon dévolu sur quoique ce soit. Dites-moi précisément quoi faire, et j’agirais, mais laissez-moi la moindre part de responsabilité, et je me retrouverais irrémédiablement bloqué. La peur de mal faire sans doute. Toujours était-il que je ne voulais pas induire Rosalyn en erreur en lui laissant croire que je savais ce que je faisais. Je n’avais jamais eu une très forte estime de moi-même, mais par ailleurs je ne recherchais pas l’aval des gens, alors je vivais bien tout seul, à fuir les responsabilités. Ma famille était toute la responsabilité que mes épaules pouvaient endosser, et encore, je n’avais jamais guère eu à prendre soin que de ma petite sœur, la chance de n’être pas l’aîné de la fratrie sans doute. « Je suis désolé de t’avoir fait perdre ton temps, Rosalyn » J’enchainai dans un souffle : « Je vais prendre la composition que prend toujours Lexie, et ça ira très bien. » Je repartais déjà vers la boutique, laissant là Rosalyn sans plus d’explication.
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyVen 15 Fév - 16:28




« En quoi ça pourrait me déranger ? » Certaines personnes auraient pu le prendre. N’ayant pas connu les parents de Micah, il pouvait se demander de quel droit je déposais des fleurs sur leur tombe. Il y avait des gens ainsi, mais je gardais cette opinion pour moi. « C’est bien de m’en avoir parlé, mais, tu sais, il n’y a pas vraiment de barrière infranchissable autour de la tombe de mes parents. Si quelqu’un comme toi souhaite y déposer une fleur, je ne peux qu’en être ravi. » Je me sentie complimentée mais je ne me détachais pas pour autant de mon occupation première.

« J’aime bien cette fleur là… » Fini-t-il par déclarer, me faisant lever les yeux dans sa direction. C’était une jolie fleur, et j’imaginais déjà quel genre de composition je pourrais faire tout autour. « En fait j’aimais bien ce que tu avais choisis pour ton bouquet. Tu sais je ne suis pas vraiment fleurs. J’ai toujours été incapable d’offrir le moindre bouquet à quiconque, et pour contextualiser les choses, ce n’est pas parce que la St Valentin est pour moi une fête commerciale, je serais heureux de pouvoir faire plaisir à la personne que j’aurais choisis, mais je suis très mauvais pour offrir quoique ce soit. Me demander de choisir des fleurs pour un bouquet, c’est peut-être bête, mais j’en suis incapable. » Je me mordis aussitôt la lèvre inférieure. Bien entendu, je n’avais pas pensé à ça… tout le monde n’était pas à l’aise avec les fleurs et leur choix. Beaucoup me demandaient directement de choisir pour eux, ou de leur une sélection et ils prenaient celui qui leur déplaisait le moins.

« Je suis désolé de t’avoir fait perdre ton temps, Rosalyn. » Je hochais la tête de gauche à droite. Mais non, bien sûr que non, il ne m’avait pas induit en erreur ! C’était moi qui lui avait proposé – presque imposé – de venir choisir les fleurs pour ce bouquet et j’avais même pensé que nous pourrions le créer ensemble. Je ne savais pas ce qu’il m’avait traversé l’esprit. Sans doute l’habitude de travailler avec lui, ou le fait que sa présence m’était agréable tout simplement. « Je vais prendre la composition que prend toujours Lexie, et ça ira très bien. »

Il partait déjà vers la boutique et ma voix s’éleva d’un seul coup : « Non, attends ! » Sans même vraiment m’en rendre compte, je m’étais presque élancée vers lui et je lui avais attrapé la main pour le retenir. Me rendant compte de ce que je venais de faire, je le relâchais un peu brusquement, le rouge aux joues d’avoir osé me montrer si familière avec lui. J’étais pourtant très tactile, au point de franchir des limites pour certains là où cela me semblait naturel, mais là j’étais étrangement gênée. Je tentais de me redonner contenance mais cela me sembla bien difficile et j’eu l’impression d’être gauche. « Tu sais, pas mal de gens pensent comme toi, mais c’est se tromper. Peu importe ce que tu choisiras, que se soit une fleur ou n’importe quoi d’autre, la personne qui recevra un présent de ta part sera contente, car tu aura pensé à elle, tu l’aura choisi en pensant à elle, et c’est certainement ça le plus beau des cadeaux. Personnellement, si je serai heureuse si tu m’offrais ce que tu pense n’être qu’une simple rose avec un sourire. » Je me rendais compte qu’il pourrait comprendre de travers ce que je venais de dire et j’en rougissais de plus belle. « Enfin… tu vois ce que veux dire. On dit souvent que c’est l’attention qui compte, sans trop en peser les mots, mais c’est pourtant vrai. » Je me sentais tellement bête que je ne savais pas si ce que je disais l’étais aussi ou pas.
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptySam 16 Fév - 0:43


« Non, attends ! » Je sentis ses doigts frais dans ma paume, et me stoppai, surpris. Elle me relâcha aussi brusquement qu’elle m’avait retenu, et je constatai que ses joues viraient déjà aux roses alors que je me retournais. Je ne pus retenir un sourire amusé qui constrastait fortement avec la gêne qui inondait ses traits. « Tu sais, pas mal de gens pensent comme toi, mais c’est se tromper. Peu importe ce que tu choisiras, que ce soit une fleur ou n’importe quoi d’autre, la personne qui recevra un présent de ta part sera contente, car tu auras pensé à elle, tu l’auras choisi en pensant à elle, et c’est certainement ça le plus beau des cadeaux. Personnellement, je serai heureuse si tu m’offrais ce que tu penses n’être qu’une simple rose avec un sourire. » L’amusement ne disparut pas de mes traits, mais l’étonnement semblait vouloir lui disputer la vedette. Je me doutais que Rosalyn ne présentait là qu’une hypothèse, pour se montrer aimable et me rassurer. Comme toujours, elle faisait preuve d’une bonté étonnante, et semblait résolue à me faire réviser mon jugement sur le genre humain. J’étais tenté de lui faire une remarque, mais l’hésitation l’emporta et permit à la jeune femme de préciser sa pensée.

« Enfin… tu vois ce que je veux dire. On dit souvent que c’est l’attention qui compte, sans trop en peser les mots, mais c’est pourtant vrai. »

Je souris en penchant légèrement la tête sur le côté. Elle était tout bonnement adorable. Cette fille était d’une candeur absolue, et j’avais presque envie de la prendre dans mes bras. Presque, car une autre irrésistible envie me montait en travers de la gorge et me fit serrer les poings. Elle était si gentille que ça en devenait offensant. Etais-je la méchanceté et l’incompréhension incarnées pour que chacun de ses gestes, chacune de ses paroles ne me fasse ravaler mes certitudes et passer pour un imbécile ? N’importe qui à côté d’elle passait pour le dernier des malfaiteurs. J’avais l’impression d’être quelqu’un de vil et d’ingrat face à ces deux grands yeux bleus qui me dévisageaient de manière aussi touchante. « Comment fais-tu ? » finis-je par lâcher, manifestement excédé. « Comment réussis-tu à toujours présenter les choses sous leur meilleur angle ? » Je haussai un sourcil, tandis que toutes les questions que je m’étais toujours posé à son sujet semblait vouloir couler de mes lèvres dans le même temps. « Tu sembles trouver du bien dans toute chose, dans toute personne. J’avais déjà remarqué ça au bar, mais ça ne m’avait pas non plus empêché de dormir. Maintenant que je te vois là, j’ai l’impression d’avoir à faire à une sainte, c’est très … perturbant tu sais. »

C’était dit, oui, elle me perturbait, sa façon d’être s’inscrivait à des années lumières de mes habitudes et de ma vision du monde, et venait les bousculer avec une extrême vivacité. Je me sentais complètement perdu face à autant de générosité sans fondement. Qu’avais-je bien pu faire à Rosalyn pour mériter un tel traitement de choix ? Car je continuais à penser qu’il lui était matériellement impossible d’être aussi aimable avec tout Storybrooke. Alors une réalité brutale me fouetta en plein visage. Rosalyn me donnait le sentiment d’être une mauvaise personne et je lui signalais en étant le plus odieux possible. Le mal était-il déjà fait ? Définitivement perdu, je tentai de composer sur mon visage une expression plus douce. « Je ne voulais pas… » Pauvre imbécile. J’approchai d’elle sans chercher à la surprendre, simplement à lui expliquer le fond de ma pensée. « Je suis désolé de m’être emporté mais… » Comme s’il pouvait y avoir une explication plausible à un tel comportement. J’avais soudain accusé Rosalyn de me faire ressentir d’étranges impressions dont elle n’était pas réellement coupable, et dont elle ne pouvait même pas se douter. Il fallait vraiment être très stupide ou parfaitement ignorant des convenances et indifférent aux sentiments d’autrui comme je l’étais pour se comporter ainsi. Mais n’était-ce pas déjà un progrès en soi que je m’en aperçoive ? J’osais à peine toucher la jeune femme, pourtant tout mon être se tendait vers elle. Je finis par lui saisir une main, instaurant un contact indiciblement agréable. Plongeant mon regard azur dans le sien, plus pâle, je me résolus à avouer : « Tu es si adorable que c’en est déstabilisant pour le commun des mortels. »
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyDim 17 Fév - 17:20




« Comment fais-tu ? » Je plissais les yeux, ne sachant pas vraiment ce qu’il voulait dire par là, surtout vu le ton employé, mais il m’éclaira bien vite sans que j’ai à le demander. « Comment réussis-tu à toujours présenter les choses sous leur meilleur angle ? Tu sembles trouver du bien dans toute chose, dans toute personne. J’avais déjà remarqué ça au bar, mais ça ne m’avait pas non plus empêché de dormir. Maintenant que je te vois là, j’ai l’impression d’avoir à faire à une sainte, c’est très … perturbant tu sais. »

J’eu l’impression de me prendre une claque voulant me ramener à une réalité que j’évitais. Etais-je si insupportable que ça ? Dégoulinante de bons sentiments au point d’énerver autrui ? Ce n’était pas impossible, on me l’avait déjà fait remarqué. Certaines personnes pensaient même que je faisais semblant, que je cachais ma véritable nature sous mes sourires et mon amabilité. J’étais pourtant bien ainsi, mais peut-être aurais-je du me montrer plus dure, sauf qu’on ne change pas son comportement comme ça, d’un simple claquement de doigt ! Ca se saurait !

J’analysais mon comportement, cherchant à trouver comment l’améliorer ou ce qui clochait réellement en lui lorsque la voix de Micah s’éleva : « Je ne voulais pas… » Je le regardais s’approcher de moi doucement, comme s’il voulait s’excuser alors qu’au fond, il n’avait pas à le faire. « Je suis désolé de m’être emporté mais… » J’allais le rassurer, lui dire que cela n’était rien. Après tout je pouvais l’agacer, on ne pouvait pas plaire à tout le monde même si j’avais du mal à comprendre qu’on n’aime pas la gentillesse et que cela me peinait que Micah puisse ne pas m’apprécier. Cependant je fus coupée dans mon élan par sa main qui venait de se saisir de la mienne et son regard si profond se confrontant au mien. « Tu es si adorable que c’en est déstabilisant pour le commun des mortels. » Gênée et agréablement complimentée, je rougissais une nouvelle fois. Le rose me montait souvent aux joues mais Micah avait la faculté de le faire apparaître un nombre de fois impressionnant sur mon visage. Sans m’en rendre compte, je me penchais de plus en plus vers lui, presque imperceptiblement tandis que mes yeux ne quittaient pas les siens. Finalement, je me rendais compte de la mobilité de mon corps et tout en espérant qu’il n’aurait rien remarqué, je lâchais ; « Là, c’est toi qui me perturbe… »

Sans retirer ma main de la sienne, je tentais de me redonner un peu de contenance. Je remettais machinalement une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, cherchant à cacher mon trouble même si je venais de l’avouer. « Tu sais, ce n’est pas grave… pas mal de gens m’ont déjà dit qu’ils étaient excédés par mon comportement. » En gros, je ne lui en voulais pas, comment aurais-je pu ?

« Si tu veux, je vais me charger toute seule de ta commande, tu avais sûrement envie de faire autre chose. D’ici une heure il sera prêt. » Lui proposais-je tandis que, sans m’en rendre compte, mon pouce caressais le dessus de sa main que je n’avais pas lâché.
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyJeu 21 Fév - 11:34


Si Rosalyn bougea, je ne m’en aperçus pas. Mes prunelles azures rivées dans ses grands yeux clairs, j’étais trop absorbé par la vision idyllique qui m’était offerte pour remarquer quoique ce soit autour, et jusqu’au rapprochement subtil de son visage. Je n’étais pas homme à faire ainsi des arrêts sur image, mais après mes aveux, je me sentais imperceptiblement attiré vers la jeune femme, comme si un lien invisible nous unissait et nous tirait l’un vers l’autre. La sensation était particulière, mais pas désagréable, et j’aurais pu me faire à ce silence simple qui nous conservait dans une bulle hors du temps. « Là, c’est toi qui me perturbe… » Un frisson me lêcha l’échine, alors que je prenais conscience de la proximité extrême de nos visages. M’étais-je laissé submerger par mes sensations au point de ne plus avoir de poids sur mon corps ? Etait-ce Rosalyn qui était seule responsable de cette distance déraisonnable, ou nos subconscients s’étaient-ils concertés ?

Agitant la tête, je repris un écart moins indécent, mais ma main resta solidement attachée à celle de Rosalyn. La situation était gênante, pas parce que le contact et la proximité de la jeune femme me dérangeaient, mais parce que je ne savais absolument pas comment gérer ce type d’interactions sociales qui paraissaient naturelles au commun des mortels. Je me mordis la langue alors que Rosalyn remit délicatement une mèche de cheveux derrière son oreille. Il n’était pas question de flancher maintenant. Je devais au moins me faire violence pour rester jusqu’à obtenir une réponse pour mon bouquet, qu’importe la douleur de cette promiscuité nocive. « Tu sais, ce n’est pas grave… pas mal de gens m’ont déjà dit qu’ils étaient excédés par mon comportement. » Mes lèvres s’étrécirent et ma mâchoire se crispa. Je ne pensais pas à mal, mais parfois les mots allaient au-delà de ma pensée. Je n’avais jamais été fin bretteur en ce qui concernait le langage. Certaines conventions m’échappaient, et j’avais du mal avec le concept de « ménagement ». Pour autant, lorsqu’on grattait la surface et qu’on apprenait à me connaître, je pouvais être d’une compagnie très agréable. « Si tu veux, je vais me charger toute seule de ta commande, tu avais sûrement envie de faire autre chose. D’ici une heure il sera prêt. »

Ce devait être une façon polie de me mettre à la porte. Pourtant elle n’avait pas lâché ma main, et je sentais déjà son pouce commençait à en caresser le dos. J’arquai un sourcil. Voilà le type de subtilité qui m’échappait. Je n’avais pas l’habitude d’y aller par quatre chemins, même si, dans certains domaines, j’avais quelques difficultés à confesser mes pensées. Celui dans lequel notre conversation versait n’était pas l’un d’entre eux. Aussi, sans lâcher les doigts de Rosalyn, je répondis presque du tac-au-tac. « Je n’ai rien de plus intéressant à faire que de discuter avec toi. » Ma déclaration était sans doute abrupte, mais ce n’était pas un compliment, je ne faisais qu’énoncer une vérité, qui n’avait aucune raison de demeurer secrète. « Si ça ne t’embête pas, j’aimerais rester là pendant que tu t’en charges. » Mes lèvres s’étirèrent en un sourire fin et bienveillant. « Je t’ai blessé, et je n’ai pas l’intention de m’enfuir là-dessus. » Affermissant ma prise sur sa main, sans lui faire de mal, j’entrainais Rosalyn jusqu’à l’arrière-boutique. Je la fis prendre place à son poste de travail, et ne rompis le contact entre nos doigts que lorsqu’il devint manifeste qu’elle aurait besoin de sa main pour travailler. Laissant cette dernière à hauteur d’épaule, je posai mes deux mains sur les épaules de la jeune femme tout en précisant. « Je ne suis pas du genre bavard en temps normal alors, promis, je vais reprendre mes habitudes et ne pas te perturber. » S’il y avait une note d’ironie dans ma référence à son aveu ? J’avais beau ne pas être très doué avec les mots, taquiner les gens était l’une de mes activités favorites. C’était bon enfant et je m’arrêtais avant de causer trop de dégâts. Tirant une chaise en bois sommaire placée un peu plus loin, je la ramenais aux côtés de Rosalyn et m’installai sagement, décidé à ne plus émettre le moindre son à moins qu’elle ne m’en donne la permission.
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MessageSujet: Re: Les fleurs du mal [Rosalyn]   Les fleurs du mal [Rosalyn] EmptyMer 27 Fév - 15:06





« Je n’ai rien de plus intéressant à faire que de discuter avec toi. »

Compliment ? Je ne pensais pas. Un peu trop de franchise mal exprimée plutôt mais même si ce n’était pas très plaisant en soi, je ne pouvais pas lui en vouloir d’émettre les choses comme il les ressentait même si je me sentais un peu vexée.

« Si ça ne t’embête pas, j’aimerais rester là pendant que tu t’en charges. » Bien entendu que cela ne me gênait pas. J’aimais avoir de la compagnie et celle de Micah m’était agréable. « Je t’ai blessé, et je n’ai pas l’intention de m’enfuir là-dessus. »

Il serra un peu plus ma main dans la sienne et m’entraîna dans la pièce que nous venions de quitter. Je me laissais guider sans un mot, telle une poupée et m’installais comme il semblait le désirer derrière la large table, prête à reprendre mon activité. Nos doigts se démêlèrent alors et je sentis comme un vide, une chaleur qui me quittait alors qu’elle m’apportait un certain bien être. Cependant j’en récupérais un brin lorsqu’il posa ses mains sur mes épaules. Micah ne s’était jamais montré très tactile avec moi, peut-être parce que c’était dans son caractère, ou bien parce que j’étais la fille de son patron et qu’il avait peur que cela soit déplacé, tandis que de mon côté, j’étais très tactile. Je ne trouvais rien d’indécent là dedans, et le contact entre les personnes aidait aux rapprochements.

« Je ne suis pas du genre bavard en temps normal alors, promis, je vais reprendre mes habitudes et ne pas te perturber. »

Un sourire fin étira mes lèvres tandis que je me sentais légèrement gênée en même temps. Le fait qu’il me parle de ne pas me ‘perturber’ me rappelait mon attraction pour lui quelques instants plus tôt. En y réfléchissant, que m’avait-il pris ? jusqu’où serais-je allée ? J’avais eu envie de… l’embrasser ? Non, c’était absurde ! Micah avait beau être un homme attirant et d’une classe folle selon moi, je ne pensais pas avoir déjà ressenti ça pour lui auparavant. J’essayais de m’enlever cela de la tête alors qu’il ramenait une chaise non loin de moi et s’installait dessus, gardant le silence comme il l’avait promis. Je ne pensais pas qu’il était sérieux mais au bout d’un moment, je dû me faire à cette idée et l’inciter à changer d’avis.

« Tu peux parler tu sais. C’est assez triste de rester là sans dire un mot. »

Je ne cessais pas de travailler pour autant et très vite, ma composition fut terminée. J’avais dit une heure à Micah pour ne pas l’obliger à rester avec moi, et pour qu’il puisse avoir le temps de faire autre chose entre temps.

« Et voilà ! » Dis-je en faisant tourner doucement la composition sur la table pour que Micah puisse la voir en sa totalité. « J’espère que ça te plait.
Je peux changer des fleurs, en enlever ou en rajouter si tu veux. Si quelque chose te déplait, n’hésite surtout pas à me le dire.
»
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