Petit rappel : Le forum ne suit pas la série.
Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci In the name of weakness [Sven] - Page 2 2742709183
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 In the name of weakness [Sven]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage

InvitéAnonymous

Invité




In the name of weakness [Sven] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: In the name of weakness [Sven]   In the name of weakness [Sven] - Page 2 EmptyDim 10 Mar - 19:57


L’air était partout autour d’eux, et pourtant Harley avait l’impression de suffoquer. Elle chercha dans le regard de Sven un moyen de se calmer, un exutoire au trouble qui l’étreignait. Elle le distinguait fort et tendre, ce qui lui valut un nouveau sourire, moins amusé que reconnaissant. Sven savait lorsqu’il devait se taire et la laisser exposer son opinion, tout en la soutenant du regard, ne cessant jamais d’être suspendu à ses lèvres. Harley ne se souvenait pas que quelqu’un ait pu être si attentif à son égard, ni aussi patient. Elle ne le quitta pas des yeux lorsqu’il se leva, mais elle se laissa aller lorsqu’il se posta derrière elle. Fermant les yeux, elle inspira profondément, profitant du contact doux de son amant dans son dos. Si on lui avait dit, un mois plus tôt, qu’elle frissonnerait à cette caresse si chaste, leurs deux corps pressés l’un contre l’autre, le menton de Sven contre son épaule, elle ne l'aurait pas cru. Finalement, appuyés contre ce puits, ils avaient l’air d’un couple. Malgré les reproches, les injures à peine voilées, puis la crainte déjà suscitée en ce début de rendez-vous, Harley se faisait l’idée que Sven n’était pas n’importe qui. Quelque part, une conscience se révélait à elle, la poussant aux aveux de la plus douce des façons.

« J’ai pas envie d’une famille. » Harley se laissa coupée dans ses pensées, remettant à plus tard les confessions. « Je t’ai choisi, toi. Si je voulais autre chose, je ne serais pas ici. » Elle sourit, et posa ses mains sur les bras de Sven, annexant son étreinte à la sienne. Ils ne restèrent pas longtemps ainsi, mais Harley eut le temps de poser son regard sur l’horizon, bien au-delà du gouffre sans fond qui entendait l’aspirer. Emportée par le tumulte de cette relation sans fard, la lycéenne n’avait jamais pris le temps de se poser et de songer à un avenir entre eux. Elle se laissait simplement portée par le flot de ses émotions, par ses lubies, par l’irrépressible besoin d’être constamment avec son ébéniste. Car oui, il était à elle, entièrement, exclusivement, et Harley était prête à le crier sur tous les toits. Elle dut cependant ronger son frein, et laissa Sven manipuler son corps pour les placer face à face puis la hisser sur le rebord du puits. Elle attrapa immédiatement les épaules de son aîné, l’attirant à elle, en écartant les jambes pour lui laisser l’emplacement nécessaire. Si lui gardait les mains solidement arrimées à ses hanches, elle décida de laisser glisser ses bras pour enlacer la nuque de son amant, et river un œil sauvage dans ses prunelles sombres. « Et je suis très satisfait de mon choix tel qu’il est. » Il la fit sourire, tendrement, sensiblement, comme à son habitude. Les mots qu’ils choisissaient étaient propices à caresser l’âme de sa cadette. Les doigts de Sven replacèrent une mèche derrière son oreille, étirant davantage ses lèvres, puis ils se perdirent dans sa chevelure chatoyante. Harley frissonna sous le souffle chaud de Sven qui vint caresser ses lèvres, et elle le dévora du regard lorsqu’il ajouta : « N’oublies pas que je t’aime. » Elle faillit le dire, elle l’avait tellement pensé et répété pour elle-même en quelques minutes que cela aurait dû sortir naturellement. Mais la bouche de Sven vint tuer ses espoirs dans l’œuf, volant un baiser d’abord très doux à la lycéenne, qui ne tarda pas à évoluer en un échange plus langoureux. Harley resserra son étreinte, et se cambra tandis que la langue de Sven forçait sans peine la barrière de ses lèvres.

Goûtant au baiser, la rouquine sentit son chewing-gum lui échapper, et lorsqu’elle tenta de le retenir, il était déjà trop tard, et Sven rompait le contact entre leurs lèvres. Une moue offusquée marqua le visage d’Harley, étrécissant ses lèvres et piquant ses prunelles argentées. La main de Sven dans sa nuque et la pression qu’il instiguait de son autre main dans son dos ne firent que pousser davantage Harley dans sa comédie. L’outrage était si simple à jouer, et en même temps si cruel, lorsque tout son corps se tendait vers son amant. « Et si tu me disais comment tu t’es faite cette vilaine blessure ? » Elle mordit sa lèvre inférieure, et le sacrilège qui irradiait ses traits laissa place à l’espièglerie. « Comme toi, j’étais partie pour casser la gueule à ces tomates, mais le couteau était de leur côté ! » Elle se para d’un sourire amusé, parfaitement au fait de la stupidité des circonstances de sa blessure. « Je crois que c’est mal parti pour que je te fasse la cuisine aussi. » Harley faisait décidément une piètre femme à marier. Heureusement, la société actuelle n’exigeait plus de la femme qu’elle excelle dans l’art culinaire et qu’elle donne de beaux enfants à son mari, sans quoi Harley serait condamnée à vie à n’être qu’une vieille fille. Desserrant son étreinte, la rouquine laissa ses mains glisser jusqu’aux joues de Sven, qu’elle avait décidément adoptées. « Mais je crois que je peux t’offrir autre chose. » Un sourire malin courut sur son visage. L’évocation était à peine voilée, et Harley ne pouvait pas passer à côté. Pourtant ce n’était pas de sexe dont il était question. La jeune Watson en avait fini de croire qu’elle ne pouvait offrir que ça à son aîné. Il y avait autre chose qui lui ferait plaisir, elle n’en doutait plus. Et en se livrant, elle ne ferait pas qu’un seul heureux, elle pensait pouvoir y trouver également une forme de réconfort. Ces mots, elle n’avait pas uniquement besoin de les dire à Sven, ou qu'il les entendent, mais elle avait surtout besoin que ses oreilles les captent, pour qu’enfin son esprit cesse de lui jouer des tours et de s’opposer à son corps et à ses moindres désirs.

Ses lèvres glissèrent sur celles de Sven. Lentement, avec précaution, elle lui dispensa quelques baisers d'une candeur effarante. Puis elle maintint fermement le visage de son ainé alors qu’elle s’écartait de lui, inspirant longuement pour trouver le courage de franchir le pas. La première fois qu’ils avaient lié leurs deux corps ne lui avait pas demandé le quart des efforts qu’elle s’échinait à rassembler pour cette nouvelle première fois, encore et toujours avec Sven. Faisant glisser ses paumes sur les épaules de son aîné, elle le poussa, l'obligeant à reculer pour descendre de son perchoir de fortune. Elle fit quelques pas, tentant de reprendre de la distance, comme si elle avait besoin d'avoir un semblant d'espace vital pour avouer ce qui allait suivre. Mais elle ne s'en retourna pas moins, rivant ses prunelles pâles dans le regard confiant et tendre de l’ébéniste, ouvrant la bouche pour murmurer : « Je … »


Dernière édition par Harley Q. Watson le Dim 10 Mar - 20:39, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

InvitéAnonymous

Invité




In the name of weakness [Sven] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: In the name of weakness [Sven]   In the name of weakness [Sven] - Page 2 EmptyDim 10 Mar - 20:33





Intervention du destin



Le silence se brise. Le bruit d'un véhicule en approche se fait entendre. Le son se rapproche, de plus en plus.


La personne au volant a perdu connaissance.
Elle ne sait pas où elle va, vers qui elle va.


Le destin décide de voir les évènements d'une autre façon.


Alors, le véhicule la percute, de plein fouet, sur le coté.


Un arbre empêche le pick-up d'écraser la jeune fille.



Les fins heureuses n'existent pas dans ce monde.







© GIF TUMBLR


Revenir en haut Aller en bas

InvitéAnonymous

Invité




In the name of weakness [Sven] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: In the name of weakness [Sven]   In the name of weakness [Sven] - Page 2 EmptyDim 10 Mar - 22:25


C’était doux et agréable, l’effet que produisait Harley sur Sven. Ce n’était pas que deux centimètres sous son cœur. C’était partout dans son corps, cette sensation chaleureuse qui se déversait dans le moindre de ses pores, pour le combler d’un sentiment de bonheur. En même temps que cette envie qui montait, dès qu’il était proche d’elle. Il l’aurait embrassé, encore, mille fois, encore plus. Jusqu’à ne plus pouvoir s’arrêter. Jusqu’à ne plus pouvoir continuer, mais continuer tout de même. Un sourire, mince, s’épanouit sur ses lèvres, alors qu’il se reculait finalement des lèvres de sa belle, son trophée callé entre ses dents. Chewing-gum au cassis. Il rit de l’expression outrée qu’Harley se plut à jouer, continuant de mâchouiller la friandise qu’il venait de voler. Un élan de tendresse monta quand elle lui expliqua l’origine de cette vilaine blessure, ne relevant pas le jeu de comparaison sur le fait qu’il ait fait perdre un peu de charme à Finn – bien que, les gars castagneurs plaisaient aussi aux filles-. Il se saisit de la main blessée, qu’il embrassa délicatement, pour ne pas raviver la douleur. « J’apprends à faire à manger alors. Si c’est pour toi, je peux au moins faire ça. » Autant dire que Andrew aurait de quoi se faire des cheveux blancs, parce que Sven passerait par lui et qu’il serait un terriblement mauvais élève. Mais bon. L’idée d’être derrière les fourneaux à la place d’Harley amusait l’ébéniste. C’était mieux que de devoir courir à l’hôpital pour faire soigner sa compagne maladroite.

Mais je crois que je peux t’offrir autre chose. La curiosité brilla dans le regard de Sven, alors qu’il se demandait de quoi Harley parlait. Oh, il eut bien entendu la même idée que tout le monde aurait eu, surtout qu’eux deux étaient réputés pour ne pas s’accoutumer du lieu. Ainsi une lueur malsaine glissa dans les yeux de l’homme, s’attendant à plus de contacts et plus de fièvre de la part de la brunette. Mais ça ne fut pas la même dynamique que quand ils se sautaient l’un sur l’autre, à la recherche furieuse du corps de l’autre, pour ressentir sa présence, son amour. Elle déposa quelques baisers sur les lèvres de Sven, qui répondit à chacun d’un, un peu plus longtemps à chaque fois, un peu plus amoureusement, aussi. Sa main sur sa nuque commença à caresser les cheveux de Harley, alors qu’il se logeait un peu plus près d’elle, retrouvant la proximité qu’il aimait tant, bien qu’il y eut trop de vêtements. Il lui mordit la lèvre, joueur. Avant qu’elle ne le fasse reculer, gentiment. Sven se laissa faire, offrant une main de gentleman pour qu’elle descende sans problème du perchoir improvisé. Il la regarde faire, de la lumière dans son ambre. Je...

Sven n’entendit pas la suite, car à la lisière des quelques arbres, déboulant de nulle part, une voiture surgit. Elle dépassa la limite réservée au parking et fonça. C’était un film au ralenti. Un horrible ralenti, alors que chaque seconde durait par dix fois son temps imparti. Il tendit le bras vers elle, se décolla du bord du puits sur lequel il s’était appuyé. Il aurait voulu arriver jusqu’à elle et la protéger de cette carcasse de métal qui déboulait de nulle part. Sven était trop loin, trop lent, trop désespéré. Le véhicule la heurta, de plein fouet. « HARLEY ! » Son cri lui déchira la gorge, ça n’avait pas d’importance. Le prénom, hurlé, réinstaura le court normal de l’horreur qui venait de se produire devant ses yeux. La voiture heurta un arbre et sans un regard pour le conducteur – qu’il crève si c’était possible ! – il courut vers la fille Watson, étendu au sol. Une fois encore, il lui parut une éternité avant qu’il ne l’atteigne. Les ronronnements du moteur cassé brisaient le silence angoissant, alors que Sven atteignait enfin le corps allongé.

Il n’osait pas la toucher, de peur de la casser un peu plus. Il fit un effort pour ne pas se dire qu’elle ressemblait à une poupée désarticulée. Son esprit était blanc, alors que, dans le fond de sa pensée résonnait un mantra angoissant, priant n’importe quelle force supérieur pour qu’elle ne soit pas morte sur le coup. « Harley ? Harley, tu m’entends ? » Il n’y avait plus que cette angoisse folle qui lui tordait la voix, alors qu’il lui prenait la main, pour la toucher. Il avait besoin de la toucher, de sentir la chaleur de son corps, de ce sang qui s’échappait, qui lui tachait les mains. Il jura, alors que, d’une vitesse effarante – et c’était trop lent pour lui, trop lent- il se saisissait de son téléphone portable et composait le numéro à trois chiffres. Un premier bip. Son cœur était affolé, prêt à mourir sur place. Il jeta un coup d’œil sur la carcasse encastrée dans l’un des hauts arbres qui cerclaient le puits des souhaits. Un deuxième bip. Il se dit qu’il devrait peut-être jeter une pièce dans ce foutu point d’eau. Avec ça, peut-être décrocheraient-ils ? Ses yeux retournèrent sur Harley, l’affolement dilatant un peu plus ses pupilles, marquant dans sa mémoire l’état de la brunette.

Finalement – enfin ! qu’est-ce qu’ils foutaient à l’hôpital ?- une voix résonna au bout du fil et Sven bredouilla une seconde ses mots, avant de les enchainer à une vitesse folle, expliquant ce qu’il se passait, de manière succincte et brève. Des larmes lui montèrent aux yeux, alors qu’il fit le plus grand effort du monde pour les ravaler. Il eut quelques informations, sur les premiers soins à apporter. Il raccrocha, écrasant presque son téléphone dans son poing. Les notions de premier secours lui revinrent en tête. Il ne pensa pas au soulagement d’avoir suivi cette formation obligatoire. Il devait surélever la tête, c’est ça et pressé là où il y avait une hémorragie. Il enleva en un seul geste sa veste, qu’il plia approximativement avant de le glisser précautionneusement sous la nuque d’Harley, dans un coussin de fortune. Ce n’était pas de l’inquiétude qu’il ressentait. C’était une peur panique de la perdre, alors qu’il n’avait rien demandé au ciel. Ils n’en étaient même pas à leur fin heureuse, destin de merde. Même pas !

Sven enleva son pull, qu’il pressa sur le flanc d’Harley, là où lui semblait provenir le sang. Il tourna sa tête vers le visage de la fille Watson, essayant de lui sourire pour la rassurer, mais ne réussit qu’à grimacer. « Hey, Harley. L’ambulance ne va pas tarder à arriver. Tout va bien se passer. » Dis, c’est vrai que tout irait bien ? Après tout, Sven ne pouvait que lui dire la vérité. Le pire venait de se produire. Tout ne pourrait qu’aller pour le mieux. Hein ? Dis-moi que tout ira pour le mieux...
Revenir en haut Aller en bas

InvitéAnonymous

Invité




In the name of weakness [Sven] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: In the name of weakness [Sven]   In the name of weakness [Sven] - Page 2 EmptyLun 11 Mar - 18:52


Sven serait sa force, son inspiration, son rempart. Harley était prête à assumer enfin les sentiments que sa présence faisait naître en elle et qui lui rongeaient les entrailles en son absence. Elle ne pouvait pas promettre de ne plus jamais fuir, de ne plus crier, de ne plus mentir, mais elle s’évertuerait à lui rendre l’amour qu’il avait l’audace de lui porter. Dans l’adversité, dans les épreuves qui pourraient paver sa route, elle ne serait plus seule, puisque avec ces trois mots, elle attacherait Sven à son être. Et aussi longtemps que leur union improbable fonctionnerait, Harley n’aurait plus peur.

Un moteur capricieux troubla sa détermination. Restant sur le premier mot de sa déclaration, Harley tourna vivement la tête vers la voiture qui approchait dangereusement. Les secondes s’étirèrent, sans laisser pourtant à la lycéenne l’occasion de réagir, avant que le choc ne les compresse à nouveau. Elle se retrouva étendue sur le sol. Un cri lui avait vrillé les tempes, mais le choc sourd qui l’avait précédé lui faisait douter de sa réalité. Seule l’herbe sous sa paume semblait authentique, et Harley s’y accrocha comme à un radeau au milieu d’une tempête déchainée. Alors son cerveau lui fit mal. Elle sentit un froid profond lui enserrer la poitrine, et elle cligna des yeux. Entre deux pans d’obscurité, son esprit s’accrocha au visage de Sven. Quelque part, ses oreilles perçurent le son de sa voix, mais Harley ne réussissait pas à donner du sens aux propos qui s’échappaient des lèvres magnifiques de son aîné. Le regard de la lycéenne s’accrocha à ces lèvres, et ses doigts quittèrent l’herbe pour la main de Sven, qui manipulait Harley avec le plus grand soin. Elle serra la prise de l’homme, pas pour le rassurer, ni pour elle-même, mais parce que ça semblait la seule chose à faire. S’accrocher.

Du coin de l’œil, Harley distingua les mouvements de Sven, mais elle ne parvint pas à s’y intéresser. Un bruit sourd lui martelait les temps tandis qu’une douleur grandissante encombrait son ventre. Elle sentait que ça n’allait pas, que la situation était critique, mais en même temps, son cerveau tentait de l’endormir, de la détourner de la douleur qui la déchirait. Ses paupières devenaient trop lourdes pour qu’Harley garde les yeux ouverts. Elle papillonna, ses doigts atténuèrent leur pression sur la main de son amant, et sa conscience glissa sur ses paroles sans réussir à en capturer l’essence. S’adressait-il seulement à elle ? Elle ferma les yeux, un bref instant, et les rouvrit en sentant les bras de Sven contre son corps. Il avait placé quelque chose sous sa tête, et Harley réalisa seulement alors que son aîné avait lâché sa main. Elle tenta d’attraper le premier morceau de Sven venu, et ses doigts se refermèrent sur son biceps tendu. Elle le voyait s’afférer à quelque chose, et sentait qu’on pressait sur son flanc, mais elle ne put pas mener plus loin sa réflexion. Son crâne menaçait d’imploser, il fallait qu’elle ferme les yeux, juste un instant.

« Hey, Harley. L’ambulance ne va pas tarder à arriver. Tout va bien se passer. » Le timbre de Sven la rappela à la réalité, et elle réussissait enfin à comprendre ce qu’il racontait. Elle posa les yeux sur son sourire, et son cœur se gonfla, la poussant à imiter son aîné. Ses lèvres s’étirèrent. Loin de ses pensées et de toute logique valable, Harley était incapable de formuler la moindre ébauche de réponse. Tout ce qu’elle put balbutier n’était pas capable de rassurer Sven. « J’ai froid. » Le constat était acide, son corps entier lui donnait l’impression de geler. En comparaison, l’assoupissement paraissait chaleureux. La quiétude lui tendait les bras, elle n’avait qu’à l’accepter pour laisser le froid et la douleur derrière elle. Elle n’avait qu’à fermer les yeux et s’enfoncer, pour de bon, pour endiguer le mal. Une sirène retentit dans un coin de sa tête, déchirant ses tympans et troublant ses espoirs d’apaisement. Soudain, elle se résolut à s’accrocher. Harley ne savait pas d’où elle tenait cette certitude, mais elle savait qu’elle ne devait pas perdre connaissance. Elle devait rester éveillée, sinon alerte, au moins le temps pour les secours d’arriver. Harley perçut des bruits divers, sans réussir à les identifier. Sven ne fut bientôt plus le seul à ses côtés, même si elle ne voyait que lui. Dans le chaos qui se formait, seul son visage se découpait du reste. Elle avait lâché son bras, même si elle était incapable de savoir quand ni pourquoi. Elle tâtonna, cherchant à retrouver la poigne chaude et réconfortante de son amant. Les secondes lui paraissaient des heures, les minutes des mois, elle ne savait plus depuis combien de temps elle était allongée là, sans doute trop longtemps. Ses paupières s’affaissèrent à nouveau, et elle reprit conscience dans un local exigu. Elle agita la tête, la perspective de se trouver dans une ambulance lui effleura l’esprit, sans l’atteindre. Elle se brûla la gorge : « Sven. » Une main serra la sienne, et elle voulut reconnaître dans cette étreinte le cale des mains de son amant. Son visage se dessina dans son champ de vision. Elle sourit, soulagée, avant de s’enfoncer dans l’inconscience.
Revenir en haut Aller en bas

InvitéAnonymous

Invité




In the name of weakness [Sven] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: In the name of weakness [Sven]   In the name of weakness [Sven] - Page 2 EmptyLun 11 Mar - 20:49


Sven sentait qu’elle s’échappait entre ses doigts. Ce n’était plus du ressort des jeux innocents qu’ils se donnaient plaisir à partager, de poursuivre l’autre qui fuyait. Harley mourrait à petit feu entre ses doigts et il ne pouvait rien faire pour cela, seulement suivre quelques gestes qu’il avait appris dans un cours stupide, plusieurs années auparavant. Il faisait un effort, pour la garder près de lui, pour qu’elle ne glisse pas plus vers un futur sombre et fini. Il appuyait de toutes ses forces sur son pull se teintant du rouge de Harley, appuyait sur le flanc de sa belle, se moquant bien de la douleur qu’il pouvait bien lui soustraire. Il n’y pensait pas. Il essayait de ne pas y penser. Mais ça roulait dans sa tête, les craintes subites de perdre Harley, pour de bon. Non pas par l’avis de ses parents, mais pas le coup d’un destin capricieux. Elle lui toucha le bras. Il avait une boule dans sa gorge, où se logeait toutes ses peurs qu’il n’exprimait pas, recueillait les larmes qu’il ne laissait pas couler. Sven était en apnée, prêt à se noyer si elle abandonnait la vie.

Finalement, les paupières de Harley papillonnèrent et Sven recracha presque un soupir lourd, lourd de soulagement. J’ai froid. Il grimaça, se pencha vers sa tête, détournant du mieux qu’il le pouvait son regard des blessures qui marquaient le corps de la brunette. « Je vais te réchauffer, tu vas voir. » Un sourire contrit de nicha au coin de ses lèvres, tandis qu’il retrouvait presque son ton taquin, si on oubliait la tension qui tordait sa voix l’affolement de ses prunelles. « Harley, reste avec moi. » Il fallait qu’elle reste éveillée. C’était important. Il ne savait pas pourquoi ça l’était, mais une voix lui murmurait au creux de l’oreille qui si Harley s’endormait, ce serait sa dernière sieste. Son ultime sieste. L’ébéniste ne pouvait pas l’autoriser à partir comme ça. « Je sais que ça fait mal, mais pense à autre chose. » Sven cherchait quelque chose à dire. Il laissa le flux de sa parole se déverser de sa bouche, sans qu’il ne réfléchisse à un sens. « Tu te souviens quand je suis venu chez toi et qu’on s’est fait prendre par ta mère ? J’étais tellement heureux. Et si elle n’avait pas surgi du couloir, je serais resté avec toi pour toujours. Parce que, à ce moment-là, j’avais l’impression que rien ne pourrait me forcer à te quitter. » Vas-y Sven, continue de parler. Il n’était même pas sûr qu’elle l’entende encore. Mais il ne pouvait pas s’arrêter de parler, comme il ne pouvait pas s’arrêter de presser sur le garrot improvisé, alors que ses mains se couvraient d’un rouge. Rouge horrible par sa signification.

Il ne bougea pas, quand il entendit le bruit des sirènes au loin. Sven ne pouvait pas détourner son regard d’Harley. Parce que, s’il le faisait, elle s’envolerait. Il ne pouvait pas la laisser partir comme ça. « C’est comme ça, à chaque fois que je suis avec toi. Alors te barres pas. Je veux passer encore trop de temps avec toi, te barres pas maintenant. » Sven avait mal. Mal à la gorge, mal aux yeux, mal au cœur. Il s’essuya le début des larmes avec son épaule. Il entendit des bruits de pas et quelqu’un le recula d’Harley. Parce qu’il gênait, qu’il n’était d’aucune aide. Il se releva, resta non-loin des ambulanciers qui s’afféraient. Les pompiers arrivèrent également, surement pour s’occuper de la voiture encastrée dans les arbres. Ca n’avait aucune importance. Il ne voyait rien. Rien. A l’exception de ces yeux verts, fixés sur lui, qu’il ne lâchait pas. Chaque seconde passée à maintenir le contact visuel le rassurait, parce qu’il captait la lueur de vie – bien que chancelante - dans le regard d’Harley.

Sans demander l’autorisation, Sven monta dans l’ambulance qui amènerait Harley à l’hôpital, là où ils pourraient prendre soin des blessures de la fille Watson. L’agitation dans la cabine exiguë de l’ambulance ne l’inquiétait plus, parce que son effroi était à son paroxysme. Il entendit son prénom et tourna la tête vers Harley, cherchant sa main, qu’il serra, si fort, comme si, plus il la tenait, plus elle avait de chance de rester avec lui. « Je suis là Harley. Je suis là. » Il avait la voix brisé, mais faisait un effort pour rester encore présent. Il serait la force d’Harley. « Ils vont te soigner en un clin d’œil, tu verras. Tu n’auras plus froid. » Et sur les quelques minutes que consistèrent leur trajet, il continua de lui murmurer des paroles qui se voulaient apaisantes, bien qu’il ignorait si elles l’étaient vraiment. Lui, ça ne le rassurait pas plus. Ca lui évitait juste de tomber en morceaux, de s’éparpiller en pleins de pièces fissurées.

L’ambulance s’arrêta devant l’entrée des urgences. Le brancard ainsi que le personnel médicale furent emportés dans les couloirs de l’hôpital. Sven, à la même vitesse qu’eux, les suivit, son cœur battant ardemment et glacé d’effroi. Dans la précipitation, il avait lâché la main d’Harley et tentait de la rattraper. Il fut arrêté, bloqué devant cette porte où seuls étaient réservés les docteurs, infirmiers et blessés. Sven n’était rien de tout cela. Certes, il était blessé, intérieurement, anéantit même. Mais ce n’était pas le genre de chose qui se soignait avec un bistouri et quelques doses de morphines. Dès lors, restreint au couloir, à l’espace d’attente, l’ébéniste ne pouvait plus que tourner en rond, tel un lion en cage, loin d’Harley. Il avait oublié sa veste dans les bois, ne savait pas ce qu’il était advenu de son pull. Il avait un peu froid, mais retint tous les frissons que son corps pouvait provoquer. Il était incapable de tenir en place, la boule toujours épinglée à sa gorge, une autre naissant dans son ventre.

Pour lui, c’était fini. Il ne pouvait plus rien faire pour Harley, à l’exception de prier. Dommage qu’il ne croît pas en un dieu. Sven frappa le mur. Deux fois. Sans que rien n’arrange à l’attente. « crève pas H. »
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé





In the name of weakness [Sven] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: In the name of weakness [Sven]   In the name of weakness [Sven] - Page 2 Empty


Revenir en haut Aller en bas
 

In the name of weakness [Sven]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MAGIC IS COMING ™ :: HORS-JEU :: ARCHIVES :: ARCHIVES VERSION N°01 :: SUJETS RP-