Introduction Époque du sujet : Flash-Back Date du sujet : Quelque temps avant la malédiction Ordre de passage des participants : Illyia/Zéphyr - Declan

Je passais la porte d'entrée, " mon propriétaire " un sorcier raté qui ne faisait que des tours de passe-passe qui marchait la moitié du temps, se tenait à moi, il avait un peu trop bu et avait déclenché une bagarre comme à son habitude dans la taverne. M'obligeant à m'en mêler puisque mon devoir était de le protéger. Je l'aidais à s'asseoir sur une chaise avant de regarder la plaie qu'il avait sur la joue.

- Zéphyr bon sang! Il aurait pu me tuer!

- Vous n'aviez qu'a pas le provoqué, je vous l'ai répété des centaines de fois.

- Ne prend pas cet air supérieur avec moi!

Je n'avais aucun air supérieur, il ne savait même plus marcher droit, je n'attendais pas grand chose juste un merci, un seul merci pour l'avoir sorti de là... Seulement ça ne venait pas... Je ne savais pas pourquoi, il n'avait jamais prononcé ses mots, peut-être ne les connaissait-il pas ?

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Je fixais ses yeux d'une façon si étrange qu'il fut obliger de regarder ailleurs, j'étais épuisé de devoir le protéger pour rien, c'était terminé... Seulement il n'apprécia pas que je le dévisage, il se leva tant bien que mal et attrapa mes épaules, je le poussais avant de le gifler.

Je l'avais regardé droit dans les yeux et j'avais claqué la porte sans même prendre la peine de me retourner. Il avait beau avoir crié mon nom je continuais, arrêtant de marcher pour me mettre à courir, je voulais tout oublier, je n'y retournerais jamais !

La pluie ne tarda pas à tomber, et ma course me donnait une sensation de liberté que je n'avais plus ressentie depuis.... Combien de temps déjà ? Peu importe, je me fichais de tout ce qui pouvait m'arriver, bien trop heureuse d'avoir pu partir. La pluie se fit plus violente, je pris de l'élan et sauter sur un rocher avant de tourner sur moi-même, de plus en plus rapidement si bien que j'en glissais du rocher, je ne me faisais pas mal facilement alors mes chutes me faisaient plus rire qu'autre chose.

On pouvait bien me voir je m'en fichais pas mal, je voyais déjà mon nouvel objectif une branche qui me semblait plutôt résistante, je pris à nouveau mon élan avant de m'élancer, mon agilité me surprenait toujours autant.

- Les hommes tous les mêmes si j'étais tombé chez une sorcière je n'aurais pas été si mal traité! Ah quand il s'agit d'aller à la taverne ils sont doués !

Ne prêtant pas attention à ce qui se passait sur le sentier en dessous de ces branches sur lesquelles je me baladais et pourtant en y repensant j'aurais peut-être dû... Et c'est en tentant de passer d'une branche à une autre, qu'un bruit me déconcentra et que je perdis l'équilibre. Ma chute aurait pu être terrible si je n'avais pas atterri sur quelqu'un...

Ma victime était un jeune homme brun aux yeux bleus, plutôt charmant, qui n'avait absolument rien demander sa seule erreur se trouver sur ce sentier en même temps que moi. Et avec un aplomb que je ne me connaissais pas, je pris la parole.

- Vous pourriez regarder où vous mettez les pieds !

J'avais honte d'être tombé de la sorte sur quelqu'un... J'étais trempé, glacée et je ne laissais pas le temps à mes joues de rougir de honte, surtout pas pour une personne qui finirait par me détester, autant lui faciliter la tâche, les gens s'arrêtent à la première impression qu'ils ont sur les gens de toute façon, pourquoi serait-il différent des autres...

La forêt enchantée était calme, paisible. On entendait quelques cris d'animaux, au loin et le bruit du vent qui caressait doucement les branches d'arbres et autres verdures. Des lapins gambadaient dans la forêt, cherchant de quoi se nourrir. Les oiseaux gazouillaient dans les arbres, alors que les rayons du soleil perçaient les nuages. Ah non, revenons en arrière. La forêt enchantée n'était pas du tout calme et paisible. Aucun animal ne criait et le vent ne caressait pas du tout les branches d'arbres, au contraires, il les arrachait ! Les lapins, vous en avez vu ? Pareil pour les oiseaux, qui se faisaient discrets en ce temps pluvieux.

Declan observait le spectacle derrière sa fenêtre en mangeant une part de tarte aux pommes. Il devait sortir pour cueillir quelques champignons mais c'était raté. Aussi, il pouvait faire une croix sur le marché. Pourtant, il avait besoin de vivre et n'aimait pas se servir de la magie juste pour obtenir de la nourriture. Il préférait de loin aller promener pour voir des étalages et faire son choix en prenant son temps. Et comme par enchantement, la pluie cessa. Le soleil ne tarda pas à sortir, promettant la fin d'un temps misérable.

Le sorcier s'empressa donc de sortir pour faire son marché habituel. Il passait toujours par le même sentier et emprunta le chemin le plus court. Seulement voilà, les nuages ne disparaissaient pas. En fait, ils s'accumulaient un peu plus et paf, la pluie retomba de plus belle. Declan serrait les points. Il n'avait pas fait ce chemin pour rien, alors tant pis s'il devait encore marcher sous la pluie pour récupérer des provisions. C'était un comble pour un sorcier, pas vrai ? Mais parfois, Declan aimait bien faire comme tout le monde.

Il continua donc sa route lorsque tout à coup, ce ne fut pas un déluge qui tomba sur lui mais une jeune femme. Et quelle femme. Au début, il ne reconnut pas du tout la silhouette qui s'était abattue sur lui, pensant être attaqué par une créature hideuse ou un voleur maladroit. Ce n'est que lorsqu'il reprit ses esprits que Declan put détailler le physique de l'inconnue qui s'en prenait à lui. « Où je mets les pieds ? Je vous signale que c'est vous qui êtes tombée sur moi ! » Il eut un de ses sourires amusé et haussa les sourcils. « Mais ça ne m'étonne pas. Les femmes adorent me tomber dessus sans prévenir... » Et le voilà parti pour faire un petit jeu de séduction vieux comme la pluie - qui tombait toujours sur eux.

J'étais bel et bien tombé sur un curieux personnage, qui ne semblait pas vraiment énervé que je lui sois tombé dessus, et que nous soyons à présent à terre et trempée, chose qui me surprenait si j'étais tombé de cette façon sur mon "propriétaire" il me l'aurait fait payer... Mais là ce n'était pas lui et c'était différent, je l'avais même accusé de ne pas regarder où il mettait les pieds, alors que c'était purement ma faute, j'avais été déconcentrée...

- Où je mets les pieds ? Je vous signale que c'est vous qui êtes tombée sur moi !

Étrangement ça ne sonnait pas comme un reproche en voyant son sourire, je n'étais pas habitué à fréquenter les gens, à part les camarades de beuveries de cet idiot... Mais en général ils ne souriaient pas, ils ronflaient appuyer contre une table de la taverne... Et puis leurs conversations étaient limités, sauf pour ce qui était des ronflements, à pour ça ils étaient vraiment très sociables... Je tentais de récupérer ma chute grâce à un peu de mauvaise foi... Pas sûr que ça marche vraiment...

- Mais c'était délibéré voyons. Je ne pensais pas que vous seriez en dessous...

L'homme émit un sourire qu'on pourrait qualifier d'amusé je suppose avant d'hausser les sourcils. Une expression inconnue sur le visage d'un inconnu, ça ne me faisait pas peur, au contraire ça soulevait tout un tas de questions.

- Mais ça ne m'étonne pas. Les femmes adorent me tomber dessus sans prévenir...

J'inclinais la tête, cherchant à comprendre un éventuel sens à cette phrase, étais-je comme toutes les autres femmes ? Les autres femmes avaient elle l'habitude de lui tombé dessus ? Apparemment le jeune homme en question semblait avoir un sacré ego. Et je me demandais alors quels genres de femmes cet inconnu connaissait.

- Des femmes vous tombent souvent dessus ? Vous devez connaître de drôle de femmes... Ou alors vous êtes ce qu'on appelle un vantard, ce qui ne m'étonnerait pas...

Ma voix était claire et mon ton posé, ne sonnant pas comme un reproche mais plus comme une constatation, après tout je ne pouvais rien lui reprocher je ne le connaissais pas, enfin rien, si d'être sur mon chemin, mais en même temps à en juger par la hauteur de ma chute j'aurais pu me faire mal s'il n'avait pas " amorti " le choc...

- Et je peux savoir ce que vous faisiez sur mon chemin ?

Comme si je n'étais pas déjà insupportable il fallait que j'en rajoute une couche, quand apprendrais-je à dire pardon et à juste m’éclipser ce n'était pas si compliqué pourtant. Pourquoi avais-je ce besoin de rejeter la faute sur lui, alors qu'il n'avait absolument rien fait. Je n'étais pas d'humeur joyeuse mais depuis que je lui étais tombé dessus je ne râlais plus, du moins plus pour le moment...

Ne perdant pas le nord, Declan s'amusait à séduire l'inconnue qui était toujours allongée sur lui. Il ne pouvait pas dire que cette position le dérangeait, loin de là. Après tout, le sorcier n'allait pas se priver de quelques divertissements. Il repoussait l'amour, l'amitié, mais pas les relations brèves et sans lendemain. Qui disait qu'il aurait une aventure avec celle qui lui était tombée dessus ? Personne. Declan ne manquait jamais une occasion de tenter le coup, qu'importe la réaction de ses cibles envers lui. Là, celle qu'il essayait de séduire ne semblait pas répondre à ses avances et le qualifia de vantard. La situation eut don de faire rire le sorcier qui commençait déjà à mettre ses mains derrière la tête, comme pour s'installer. Ce n'était pas confortable et la pluie tombait sur son visage, mais il ne s'en souciait pas plus que ça. « Moi ? Vantard ? Non ! Les femmes m'adorent, c'est bien connu. Je suis leur distraction secrète et inavouable. Le grand méchant loup, elles aiment le trouver, croyez-moi. »

Ah, les femmes. Declan savait bien que beaucoup d'entre elles rêvaient de croiser un homme dangereux au moins une fois dans leur vie. C'était un fantasme que lui avait avoué une de ses conquêtes, après avoir passé la nuit dans ses bras. Elle lui avait dit n'avoir jamais cru un jour pouvoir se retrouver dans le même lit qu'un sorcier, voleur et manipulateur capable du pire. Elle avait également cru à toutes les rumeurs qui circulaient sur le compte de Declan et se dernier ne les avait pas démenti, au contraire, il en avait joué pour faire frissonner d'effroi sa partenaire du moment.

Ilyia se demandait bien ce que Declan faisait sur son chemin. Il fronça les sourcils, redressant un peu la tête. « Votre chemin ? Je passe par ici presque tous les jours pour me rendre au village le plus proche. À moins que vous ayez érigé tout ce sentier de vos mains nues, je ne vois pas en quoi il vous appartient. » Le sorcier restait calme et conservait toujours son sourire bienheureux. « Vous devez être très à l'aise pour rester sur moi ainsi. » Nouveaux haussements de sourcils rapides. Declan faisait le malin et pensait pouvoir remporter l'intérêt de la jeune femme.

L'homme sur qui j'étais tombé semblait assez amusé de la situation, alors que je m'attendais à ce qu'il m'envoie paître, il n'en fit rien bien au contraire, il semblait avoir envie de profiter de la situation, ou alors ce n'était qu'une simple provocation. Il semblait décidé à s'installer peu confortablement vu l'endroit, et passa ses mains derrière sa tête.

- Moi ? Vantard ? Non ! Les femmes m'adorent, c'est bien connu. Je suis leur distraction secrète et inavouable. Le grand méchant loup, elles aiment le trouver, croyez-moi.

- Ah parce que vous êtes le grand méchant loup ? Vous avez l'allure du méchant garçon alors elle tombe toute dans vos bras? En gros elle vous utilise pour le frisson et vous laisse tomber après pour retourner à leur petite vie... C'est... triste.

Je voulais essuyer une goutte d'eau qui venait de percuter sa joue d'un revers de la main, presque comme un réflexe, mais je me retins pensant ce geste hors de contexte. Quand je tentais de retourner la situation en cherchant à savoir ce qu'il faisait sur le chemin, l'homme fronça les sourcils avant de redresser légèrement sa tête et de prendre la parole.

- Votre chemin ? Je passe par ici presque tous les jours pour me rendre au village le plus proche. À moins que vous ayez érigé tout ce sentier de vos mains nues, je ne vois pas en quoi il vous appartient.

- Je passe ici tous les jours aussi, enfin je passais....

Jusqu'à ce qu'il préfère tuer le temps dans une taverne à boire, plutôt que de profiter de la beauté de la forêt, du coup, j'adorais me promener mais ça il s'en moquait bien. Du coup nos sorties se trouvaient vraiment réduites... Me condamnant à le suivre, puisque c'était lui et sa sécurité qui importait non moi... Mon regard se perdit quelques secondes dans le vague avant que je ne reporte toute mon attention sur le jeune homme.

J'étais plutôt amusé par les paroles de l'inconnu qu'autre chose, il avait de la repartie chose que j'appréciais, vu comme ça il ne semblait pas saoul ni violent, ça changeait des fréquentations que pouvait avoir mon ancien "propriétaire"... Puis il ne tarda pas à prendre la parole.

- Vous devez être très à l'aise pour rester sur moi ainsi.

- Vous n'avez pas l'air pressé de bouger non plus. Et puis j'ai connu pire...

Je souris, réalisant que j'arrivais à ne pas trop rougir, un véritable exploit, cependant le jeune homme semblait avoir l'idée de pouvoir me charmer, c'était agréable d'entendre quelqu'un s’intéresser à vous-même s'il avait avoué quelques secondes plus tôt être un véritable charmeur. Même en tant que familier humain les gens ne prêtait pas attention à vous bien au contraire, vous étiez un monstre à l'apparence humaine en charge de protéger un autre monstre. Et à force cette idée germe dans votre cerveau, et un jour vous finissez par les croire.

- Je suis tombé sur vous et vous n'êtes pas plus en colère que ça ?

Je ne comprenais pas vraiment sa réaction quand des tas de gens vous aurez incendié en vous traitant de tous les noms, et vous bousculant à votre tour, le jeune n'en fit rien, il n'était pas la plupart des gens, il avait l'air d'être à part. Et seul, je connaissais la solitude, je ne la supportais pas vraiment mais je préférais ça à devoir supporter et protéger quelqu'un qui est incapable de vous remercier...

Declan ne trouvait pas que sa situation était triste, bien au contraire. Il avait la chance de plaire à certaines femmes qui ne demandaient pas plus d'une nuit en sa compagnie. Être un grand méchant loup à leurs yeux était une excellente réputation. Les femmes osaient tenter le diable mais n'espéraient jamais vivre une grande relation avec. Ce n'était pas dans leurs attentes. Elles préféraient un homme doux, gentil, capable de s'occuper d'elle et de leurs futurs enfants. Un homme romantique et niais, en fait - pour Declan, c'était la bonne définition. « Triste ? Au contraire ! Ce qui est triste c'est de tomber amoureux et de vivre dans la naïveté jusqu'à ce que tout s'arrête. Alors, je me sens plutôt chanceux de mon sort. Les femmes m'utilisent, je les utilise, nous sommes quittes. »

Il venait d'avouer se servir des femmes, sans aucune gêne. Après tout, il n'allait pas tenter de charmer l'inconnue dans le but de vivre avec elle, alors il se fichait pas mal de passer pour un goujat à ses yeux. Et voilà que la rousse commençait à parler de son chemin. Declan avait envie de rire, franchement, et lui fit part de son avis en se moquant gentiment de l'inconnue. Elle se défendit en disant passer par ce chemin tous les jours. Declan eut un hoquet de rire. « Oh ! Alors, parce que vous passez ici tous les jours, ce chemin doit vous appartenir ? »

Leur position était des plus étranges. Deux inconnus, se retrouvant l'un au dessus de l'autre, sous la pluie, dans un sentier... Declan ne bougea pas, tout comme la jeune femme qui lui était tombé dessus. Le sorcier fit une petite remarque à ce sujet, décidé à profiter de la situation. Miss catastrophe lui retourna le message en disant avoir connu pire. Puis, elle fut surprise qu'il ne soit pas plus en colère qu'elle ne l'aurait pensé. Il haussa les épaules, malgré qu'il soit allongé, puis retroussa le menton. « Pourquoi le serais-je ? Après tout, vous avez peut-être fait exprès de tomber sur moi, parce que vous avez vu un charmant jeune homme passer par là et c'était le plan de séduction idéal. » Declan s'amusait, souriait comme un bienheureux et ne bougea toujours pas d'un pouce. « Allez-y, faites ce que vous aviez eu envie de faire en me tombant dessus. » S'entendait-il parler ?

- Triste ? Au contraire ! Ce qui est triste c'est de tomber amoureux et de vivre dans la naïveté jusqu'à ce que tout s'arrête. Alors, je me sens plutôt chanceux de mon sort. Les femmes m'utilisent, je les utilise, nous sommes quittes.

Alors d'après ce qu'il me disait être ce n'était pas triste ? Pourtant je trouvais ça bien triste... Il se condamnait donc à passer toute sa vie comme ça, sans jamais rien construire, sans personne qui pourrait compter sur lui ? Sans pouvoir compter sur quelqu'un et bénéficier de son soutien et de son réconfort. J'avais du mal à y croire, et je me demandais surtout ce qui avait pu lui arriver pour qu'il tienne un tel discours...

Si j'aurais pu articuler quelque chose ça aurait surement été " mais que vous est-il arrivé ? " seulement cette fois-ci ma voix se brisa avant même que je ne puisse produire un son. Puis nous reprenions notre légère dispute au sujet de ce sentier. Et ni l'un ni l'autre n'avion l'air de vouloir céder.

- Oh ! Alors, parce que vous passez ici tous les jours, ce chemin doit vous appartenir ?

- Pas plus que le vôtre... Passons...

Aucun de vous n'avez bougé, personnellement je n'osai pas. Ma chute m'avait comme pétrifié... J'attendais donc que cette drôle de sensation parte, je me fichais bien ce que pourrait penser quelqu'un qui nous croiseraient comme ça. Par contre je m'étonnais qu'il soit resté calme, comme si ce genre de chose était tout à fait normal pour lui.

- Pourquoi le serais-je ? Après tout, vous avez peut-être fait exprès de tomber sur moi, parce que vous avez vu un charmant jeune homme passer par là et c'était le plan de séduction idéal.

- Comme si j'allais risquer de me faire mal pour tenter de vous séduire, je ne suis pas le genre de demoiselle en détresse que vous utiliser pour vos plaisirs personnels. Maintenant si c'est ça votre plan de séduction tomber sur les gens ou attendre qu'on vous tombe dessus c'est purement ridicule. Et puis pourquoi je voudrais vous séduire ? Vous vous croyez irrésistible en plus ?

C'était la meilleure, faire exprès de lui tomber dessus pour pouvoir le séduire. Je n'avais pas grande expérience dans ce genre de domaine, mais une chose était sûre je ne m'y prendrais pas comme ça. Monter un plan aussi tordus que ça afin de pouvoir le séduire...

- Et puis croyez-moi vous et moi... vous seriez très vite déçu.

Oui et encore déçu était un mot plutôt faible, car d'après la seule personne que j'avais fréquentée, je n'étais pas de bonne compagnie, inutile et juste bonne à jouer les potiches ou les gardes du corps et encore...

- Allez-y, faites ce que vous aviez eu envie de faire en me tombant dessus.

C'est comme ça qu'il séduisait les femmes ? Je m'étonnais que cette technique puisse marcher. C'était de la pure provocation... Peut-être recherchait-il n'importe qu'elle forme d'affection... Et ça peu importe qui peut lui donner... Et la provocation c'était son moyen d' être sûr que tous le remarque, histoire de ne jamais passer inaperçus, il voulait qu'on sache qu'il existait peu importe le moyen...

- Puisque vous insistez...

Je me rapprochais avant de diriger ma main afin de retirer une feuille verte de ses cheveux noirs, prenant soin de remettre la mèche de cheveux en place, enfin là où elle me semblait être. Avant de la placer sur son torse, vu que ses mains derrière sa tête m'étaient inaccessibles.

- Et voilà. A moins que ce ne soit pas à ça que vous vous attendiez ?

Ce fut à mon tour d'afficher un sourire, le même genre de sourire que le jeune homme affichait, une chose était sûre je ne m'ennuyais pas, j'avais affaire à un homme étonnant, avec des propos quelque peu provocateurs. Seulement j'étais persuadée que ce n'était qu'un jeu, une apparence, faites pour maintenir les gens en dehors de sa vie...

Tomber sur des gens, se faire tomber dessus... non, ce plan de séduction n'était pas très pratique, mais puisque Declan s'amusait tellement à voir la réaction de l'inconnue, il ne se priva pas pour rendre la situation plus ridicule qu'elle ne l'était. Et il se vanter, de surcroît ! La jeune femme se défendit tant bien que mal, se demandant pourquoi sa victime pensait qu'elle voulait le séduire avec ce numéro grotesque. Elle enchaîna avec une nouvelle question, qui fit sourire Declan. « Je ne me trouve pas irrésistible. Les autres, en revanche, ont l'air de le penser. Ce qui explique pourquoi j'ai autant de conquêtes... » Fier de lui, il étira ses lèvres jusqu'à ses oreilles en continuant son jeu de sourcils, arrogant au possible. « Et puis, vous semblez apprécier le fait d'être sur moi. Comme quoi. » Et Declan enchaîna avec une histoire de tentative de séduction manigancée de toute pièces par la demoiselle. Il l'a poussa même à agir, au lieu de rester allongée sur lui sans rien faire.

L'inconnue eut une idée et le sorcier était persuadé qu'elle allait enfin en profiter pour l'embrasser. Dommage, ce n'était absolument pas dans ses intentions. La jeune femme retira une feuille dans les cheveux de Declan en lui demandant si c'est ce à quoi il s'attendait. Le sorcier eut un rire sarcastique bien appuyé avant de prendre soudainement les deux épaules de la jeune femme dans ses mains pour la dégager de dessus lui. Aussitôt fut-elle mise sur le coté qu'il se releva en se débarrassant de tout ce qui avait pu s'accroché à ses vêtements, y compris les traces de boues qui disparaissaient à peine avec l'eau de pluie. « Je n'ai pas de temps à perdre. » Il n'était ni vexé, ni agacé. Au contraire, Declan semblait étrangement calme et commençait à s'éloigner de l'inconnue, sans l'aider à se relever ni lui accorder un regard, une parole. En fait, elle était vouée à n'être plus qu'un souvenir pour le sorcier qui avait toujours dans l'idée de se rendre dans le village le plus proche.

- Je ne me trouve pas irrésistible. Les autres, en revanche, ont l'air de le penser. Ce qui explique pourquoi j'ai autant de conquêtes...

Il semblait aimer se vanter un peu trop d'ailleurs, me laissant me demander ce que ça pouvait cacher... En même temps il avait un physique plutôt plaisant . Nous étions toujours dans la même position, je n'avais pas osé bouger, étant impressionné par l’habitude du jeune homme que j'avais en face de moi. Ce dernier continua dans son élan de provocation.

- Et puis, vous semblez apprécier le fait d'être sur moi. Comme quoi.

- Vous êtes confortable voilà tout...

Cette fois-ci je sentis mes joues se mettre à rougir, mais quand contre toute attente je ne l'embrassai pas mais le débarrassa d'une feuille d'herbe dans ses cheveux, le jeune homme ne semblait pas apprécier mon geste m'attrapa par les épaules et me poussa sur le côté, une fois debout il tenta d'enlever toutes les feuilles et les débris dû à la chute.

- Je n'ai pas de temps à perdre.

Le jeune homme ne se donna pas la peine de m'aider, il tourna les talons et reprit sa route, je levais les yeux au ciel avant de soupirer et de me relever, mais je n'en avais pas fini pour autant avec cet inconnu qui c'était décidé à reprendre sa route comme si j'avais été un simple caillou sur le chemin, celui dans lequel on donne un gentil coup de pied pour le virer de là...

- Oh je vois, alors comme ça vous n'aimez pas que l'on vous résiste ? Ça ne vous est donc jamais arrivé ?

Une fois relever je ne mis pas beaucoup de temps avant de rattraper mon retard, enlevant poussière, débris, et feuilles morte en marchant, je me retrouvais rapidement à son niveau. Fixant le jeune homme de mes yeux bleus, je ne tardais pas non plus à trouver quelque chose à dire.

Il n'avait peut-être pas de temps à perdre mais moi j'en avais à revendre, j'eu soudainement la crainte de l'avoir froissé, ce n'était pas mon but, je n'avais juste pas joué son jeu, et ça n'avait pas l'air de lui plaire, pourtant j'étais persuadée qu'il méritait mieux que ça, mieux que les aventures d'un soir.

- Ne me dites pas que je vous ai vexé ?

Je continuais de marcher à ses côtés, frottant mes manches mouillés contre mes bras pour me réchauffer, je ne savais pas où il se dirigeait mais visiblement sa destination serait la mienne, ce n'est pas comme si j'étais attendue quelque part, je replaçais une mèche rousse dernière mon oreille avant de réaliser que je ne connaissais même pas son prénom.

- Je peux savoir à qui ai-je l'honneur au fait ?

Bien-sûr, beaucoup de femmes résistaient à Declan. Cette jeune femme n'était pas la seule à lui échapper, et ne serait pas la dernière. Seulement, lorsque le sorcier se voyait essuyer des refus, il ne perdait tout simplement pas de temps supplémentaires et s'en allait. Il avait ses raisons, ses droits, alors pourquoi devait-il se justifier, auprès d'une inconnue ? Celle-ci décida de le suivre, comme un gentil petit toutou. Declan roula des yeux, marchant à un rythme soutenu sans jeter un seul regard à son nouveau pot-de-colle. Ce n'était pas la première fois qu'on le suivait ainsi. Le sorcier commençait à croire qu'il avait une drôle d'odeur, qui attirait les gens. Il n'y avait pas d'autres explications. Et plus Declan se montrait détestable, plus on s'accrochait à lui. Devait-il adopter l'attitude d'un gros nounours pour avoir la paix ? À moins que cette femme n'ait finalement envie de passer du bon temps avec lui... « Oui, ça m'est arrivé. Et comme maintenant, je m'en vais... au lieu d'attendre que les minutes passent. »

La jeune femme continuait sa route, trottant aux cotés de Declan qui tentait de faire de plus grands pas, pour la semer ou la décourager de le suivre. Elle se demandait si elle l'avait vexé. Il eut un rire, un seul. Quelle bonne blague. Il n'était pas du genre à se vexer pour un rien. « Je ne suis absolument pas vexé. J'ai juste décidé d'abandonner la partie. » Et voilà qu'elle voulait savoir son nom. Peut-être que, lorsqu'il se présenterait, elle abandonnerait toutes tentatives. Après tout, le nom de Declan était bien connu. Les rumeurs circulaient dans le monde des contes et, les gens attentifs arrivaient à se souvenir de certains détails peu reluisants sur sa vie et celle de sa famille. Véridiques ou pures inventions ? Declan s'en fichait et adorait entretenir les ragots. Il ne se tourna pas, ne s'arrêta pas. La jeune femme n'était plus qu'une ombre derrière lui, un murmure insupportable à son oreille. Il avait bien vite changé d'humeur, depuis son petit numéro de séduction. « Declan Weathers. Voilà, vous me connaissez sûrement, alors... » Alors partez ? C'est ce qu'il aurait voulu dire. Il ne désirait même pas connaître le nom de l'inconnue, espérant trouver une autre cible à l'avenir.