Recroquevillée sur mon petit lit, j’entendais le bruit de la climatisation dans ma chambre. Le front sur mes genoux, j’attendais patiemment. Je n’avais pas faim, ni soif, je n’éprouvais aucun plaisir, ni aucun mal. Je n’éprouvais rien, et c’était ça le plus terrible. La seule chose que j’avais à faire, c’était attendre. Plus le temps passait, plus j’avais la terrible impression de devenir un zombi. Ma vie me lassait, mais ça ne me blessait pas. J’étais neutre, trop neutre pour ce que j’étais, ou plutôt ce que je voulais être. Concentrée sur le bruit incessant de la climatisation qui était presque devenue comme une berceuse, je n’entendis aucun pas approcher de la salle où j’étais retenue. Quand la porte s’ouvrit, ma tête lourde devint soudainement légère et se souleva rapidement, me faisant presque mal au cou. Les yeux grands, je regardai cet homme qui affirma ne me vouloir aucun mal. Il était là pour m’aider.

Je ne comprenais pas ce qu’il me racontait. Il voulait apparemment que je sorte d’ici. Mais pourquoi? Il portait un sarrau alors j’assumais qu’il devait bien croire que j’étais dangereuse, comme les autres, non? Malgré tout, je n’en dis rien. C’était ma chance. Soudainement, je ressentais quelque chose. Mon cœur battait, j’étais terrifiée et terriblement heureuse à la fois. Je n’avais jamais mit le pied dehors, ou pas de ce que je me souvienne en fait. Mais ce n’était pas tout. Mon sauveur me donna une mission qui consistait à ce que je trouve un certain Monsieur Gold et que je lui dise que Regina m’avait fait enfermer. Apparemment, il saurait m’aider et me protègerait. Quand il me demanda si j’avais bien comprit, je répétai ce que je devais faire, comme pour m’en assurer moi-même. Suite à cela, je sortais de l’hôpital accompagnée de Jefferson qui me donna les directions vers le magasin de l’homme que je devais trouver. Puis il me quitta, me laissant partir seule de mon côté.

J’étais perdue, mais vivante. Moi-même j’avais du mal à y croire et pourtant, je me tenais là, debout sur mes deux jambes, dehors. Dehors, c’était plus animé et pourtant, plus paisible. Le bruit de la climatisation ne bourdonnait plus dans mes oreilles, je sentais l’odeur du printemps, le soleil sur ma peau, l’humidité de la pluie de la veille. C’était merveilleux, tout simplement. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que j’avançais. Je le ressentais enfin, le bonheur, et c’était exquis, magnifique. Dans ma rêverie, je me perdis en cours de route, prenant la mauvaise rue. Je dus demander mon chemin à un étranger qui me pointa les directions à suivre pour me rendre à la boutique de Mr.Gold. En une vingtaine de minutes, je parvins enfin à trouver le magasin dans lequel j’entrai.

Quand la porte heurta la cloche, je levai les yeux puis refermai la porte derrière moi. J’avais l’impression de découvrir un nouveau son. Je me retournai ensuite pour regarder vers le comptoir pour n’y voir personne. Une porte menait à l’arrière boutique, alors j’en conclus que quelqu’un devait s’y trouver.

« Il y a quelqu’un? »

Quand l’homme se pointa dans la porte, j’eus un frisson que j’avais l’impression d’avoir déjà eu auparavant. C’était la première impression de déjà-vu que j’avais depuis longtemps, ce qui expliqua le fait que je balbutiai légèrement.

« Je… Hum… Êtes-vous Mr.Gold ? » Demandai-je en me traitant d’idiote intérieurement. J’étais soudainement nerveuse. Toutes ces émotions soudaines me rappelaient à quel point j’étais bel et bien vivante. Et bien que certaines n’étaient pas vraiment positives, je ne trouvais pas cela plus désagréable que de ne ressentir rien du tout.

Le printemps arrivait à grands pas. Les arbres commençaient à fleurir, les oiseaux chantaient et de nouveaux couples se formaient. Le temps était meilleur, aussi. Bien qu'il ait plu la veille, le soleil se montrait aujourd'hui. Mr.Gold avait d'ailleurs pris son petit déjeuner en observant le paysage qui s'étendaient devant son manoir, à travers les grandes baies vitrées de son salon. D'un point de vue extérieur, les gens seraient étonnés de voir le propriétaire de la ville appréciait la beauté de la nature et ses petits secrets. Il ne fallait pas croire que derrière son apparence de glace ne se cachait pas un homme sensible, au contraire. L'ancienne personnalité du ténébreux était encore là, quelque part, mais seule une personne pouvait la voir. Une seule. Et celle-ci n'était plus de ce monde, ni du précédent. Gold passa d'ailleurs, comme chaque matins, près de son vaisselier pour porter un regard à la tasse ébréchée. Ce petit objet de porcelaine, qu'il gardait précieusement, comme si c'était un trésor. Son trésor. Personne n'avait le droit de toucher, ne serait-ce que frôler cette tasse. Gold avait d'ailleurs été hors de lui lorsque cet objet lui avait été dérobé. Moe French, le père de Belle, avait osé le voler - après avoir été employé par Regina Mills. Cette sorcière s'était d'ailleurs délectée de son petit jeu, ravie de voir son ennemi de toujours effrayé à l'idée de perdre le seul objet auquel il tenait plus que tout au monde.

Direction la boutique, désormais, où un monstrueux travail l'attendait. Beaucoup d'objets lui avaient été livrés récemment et il devait tenir son inventaire et ses listes à jours. Le ténébreux savait exactement à quelles personnes appartenaient la majorités des objets de sa boutique. En ayant une main sur les souvenirs des habitants, il avait l'impression d'être encore le maître de la situation, comme dans le monde des contes. Ce statut, il le conservait également en étant le propriétaire de la ville, mais la boutique était un plus. Regina n'avait rien, comparé à lui. Bien-sûr, elle pouvait donner certains ordres aux habitants de la petite ville, gérer quelques évènements, mais encore ? Gold était le maître du jeu. Il avait toutes les cartes en main.

La petite clochette accrochée à la porte se mit à tinter, signe qu'un client était entré. Gold ne détacha pas pour autant son regard de la liste qu'il était en train de consulter. Si la personne qui venait d'arriver était pressée, elle devrait attendre. Enfin, une voix retentit et le propriétaire de la ville plissa légèrement le front. Il connaissait cette voix... Non, impossible. Il avait du rêver, comme d'habitude. Ce ne serait pas la première fois qu'il penserait l'entendre, dans la voix d'une autre. Gold poussa un soupir et déposa délicatement sa liste sur une table, avant de prendre sa canne pour s'aider hors de l'arrière-boutique.

Là, ce fut un choc. Belle. C'était... « Impossible. » Un fantôme ? Un rêve ? Qu'avait-il bu ce matin au petit-déjeuner ? Pas qu'un simple thé, apparemment. Gold était figé, la bouche entre-ouverte, les deux mains fermement appuyées sur sa canne. Il avait l'impression que s'il lâchait cet objet, il tomberait. Belle reprit la parole, hésitante. Le ténébreux approcha près d'elle, le regard abasourdi. Il n'y croyait pas. Non, ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas... elle était... morte ? Il devait juger par lui-même. Alors, il approcha et présenta une main tremblante vers elle. Si Belle avait été prise par la malédiction, sa mémoire avait sûrement été effacée. Gold ne voulait pas l'effrayer, pas alors qu'elle réapparaissait dans sa vie. « Bonjour, oui, c'est bien moi. » Il hésita à son tour, cherchant à ne pas paraître trop étrange aux yeux de la jeune femme. « Vous êtes, Belle ? » Que faisait-elle ici ? Pourquoi le cherchait-elle ? Gold espérait avoir toutes les réponses à ses questions, mais chaque choses en son temps.

Le sentiment d’être vivante était bien agréable, cependant ce n’était pas ça qui allait m’aider à remplir la ‘mission’ qu’on m’avait confié. Cet homme devant moi était imposant, non pas par sa taille ou sa corpulence, mais bien par ce qu’il dégageait. Bien vite, je remarquai le regard qu’il me jeta. Je pus voir qu’il semblait briser, non pas seulement par un quelconque accident qui l’aurait obligé de marcher avec une canne, mais bien par autre chose. Son cœur était brisé. Déjà, je compatissais avec lui, mais je n’en restais pas moins prudente. Je ne le connaissais pas après tout. Jefferson m’avait peut-être rendu ma liberté, mais ça ne voulait pas nécessairement dire que je devais lui faire aveuglément confiance.

L’homme s’approcha de moi. Sur mes gardes, je restai sur place, l’observant. Il ne semblait pas avoir de mauvaises intentions, bien au contraire. J’avais l’impression qu’il voyait en moi quelqu’un qu’il connaissait. Je me dis alors que je devais ressembler à l’une de ses proches, une fille ou une nièce, ou encore sa femme… Doucement, il me tendit sa main tremblante que je pris avec hésitation. Suite à cela, il me confirma qu’il était bel et bien celui que je cherchais. J’hochai donc la tête de soulagement.

Avant que je ne puisse parler, celui-ci reprit la parole, me demandant si j’étais bien Belle. Surprise sur le coup, je compris que celui-ci me connaissait réellement. Mais comment? Après toutes ces années pendant lesquelles j’étais restée enfermée, comment se pouvait-il qu’il me connaisse ? Qui était-ce Gold ? Sans trop réfléchir plus, je me dis que celui-ci devait connaître tout le monde en ville et du coup, peut-être m’avait-il connu lorsque j’étais enfant, époque dont je ne me souvenais même pas moi-même. J’hochai donc la tête positivement. « Oui, c’est moi. » Sur ces mots, je restai silencieuse pendant quelques secondes.

Cette situation était étrange. Mes pensées défilaient rapidement dans mon esprit. Jamais avait je n’avais vu Jefferson. Était-il possible qu’il soit venu me libérer, pour me sauver ? Si c’était le cas, cela voulait dire que certaines personnes étaient au courant de ma petite existence au fond de ma cellule. Cette petite possibilité me rassura un peu, me donnant soudainement un tout petit peu d’assurance en plus. Je me sentais moins seule dorénavant. Mes quelques secondes de réflexions terminées, je pris enfin parole, puisqu’il fallait bien que je lui explique la raison de ma venue. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’une femme vêtue d’une robe d’hôpital débarque dans une boutique comme celle-ci.

« On m’a dit de vous trouver et vous dire que Regina m’a enfermé… » Et j’ignorais pourquoi. Je savais qui elle était, mais j’ignorais en quoi le fait que ce soit elle qui m’ait enfermé soit important à dire. Si j’étais si dangereuse pour les habitants de Storybrooke, n’avait-elle pas eu raison de le faire ? N’était-ce pas le travail de la police et de la mairesse de protéger ses citoyens ? « Est-ce que… ça vous évoque quelque chose? » Si je ne comprenais pas, peut-être que lui comprendrait. Après tout, le message venait de Jefferson.

Doucement, je lâchai sa main, trouvant légèrement gênant de la tenir aussi longtemps puisque je ne le connaissais pas. Enfin, je ne le connaissais plus, apparemment. Silencieuse, j’attendis sa réaction, espérant qu’il pourrait bien m’aider une fois que cette conversation serait terminée. Après tout, je n’avais ni vêtement, ni toit sur ma tête. J’allais avoir besoin d’une personne pour m’orienter en ville…

Gold ne savait pas si Belle prendrait sa main pour le saluer. Il ne savait pas si, lorsqu'elle toucherait sa main, elle serait encore là, bien vivante, en chair et en os. Alors, il fixait la jeune femme, une lueur d'espoir dans le regard. Hésitante, celle-ci finit par tendre la main. Avec délicatesse, Gold laissa ses doigts frôler ceux de Belle. Il la sentait. Elle était bien vivante. Rapidement, il serra sa main, comme si de rien était. Il ne voulait pas paraître trop ahuri devant la jeune femme, surtout si elle n'avait aucun souvenir de lui. Gold devait parvenir à maîtriser ses émotions, jouer le jeu. Il n'était que le propriétaire de la ville après tout. Rumplestiltskin appartenait au passé, aux souvenirs disparus. Ce serait sûrement difficile pour lui, face à Belle, mais il n'avait pas d'autres choix. Oh, il pourrait très bien tenter de raviver sa mémoire, au fil du temps. Il restait également l'option Emma Swan, qu'il devrait malmener encore un peu pour qu'elle finisse par croire à toutes ces histoires. Mais cette dernière était tenace. Elle ne voulait pas ouvrir son esprit à la magie et sans cette croyance, le sort des habitants de la ville était encore suspendu aux ficelles que tirait Regina Mills.

Le maire de la ville fut d'ailleurs rapidement évoquée dans les présentations entre Belle et Mr.Gold. Le propriétaire de la ville manqua d'envoyer sa canne valdinguer dans un coin de la pièce en écoutant les révélations de sa chère et tendre. Il se contenta plutôt de serrer la mâchoire. Sa main libre, elle, s'appuyait avec force sur le manche en or de la canne, ce qui eut le don de calmer momentanément la rage qui grandissait en lui. Regina avait enfermé Belle. Durant tout ce temps ? Mr.Gold n'avait qu'une envie : serrer la jeune femme dans ses bras, lui dire combien il était désolé, combien elle lui avait manqué. Belle relâcha alors doucement sa main, attendant une réponse à sa question. Le ténébreux dut faire beaucoup d'efforts pour ne pas répondre à ses instincts et tenta d'adopter une attitude calme et rassurante, pour ne pas effrayer Belle. Il ne voulait pas la perdre à nouveau. « Oui. Je... » Sa voix tremblait. Des larmes étaient montées à ses yeux mais il ne voulait absolument pas pleurer. Pas devant elle. « Je pense que je vais devoir vous protéger désormais. » Il eut un moment d'hésitation, lisible dans son regard. Qu'est-ce qu'il voulait serrer Belle, tout contre lui. Il ne le pouvait pas, ce serait trop... étrange. « Notre chère maire a fait une très grave erreur en vous enfermant. Et je vais m'assurer qu'il ne vous arrive rien de semblable à l'avenir. Vous avez ma parole. »

Gold jaugea rapidement les vêtements que portait Belle. « J'ai... quelques vêtements, dans l'arrière boutique. Ils sont pratiquement neufs et ne sont jamais réclamés. » Le ténébreux, sans sa carapace. Il était bien charmant, bien sensible... humain. Belle avait ce pouvoir sur lui. Le pouvoir de ramener l'homme qu'il avait été autrefois. Celui qui était un mari aimant, un père aimant. Un homme juste, incapable de tuer. Seule Belle pouvait voir au delà des apparences et ce fut à cause de ce drôle de don que Rumplestiltskin avait chassé la jeune femme de son château. S'il aurait su, la vie qu'elle aurait mené ensuite, peut-être aurait-il préféré la garder dans son donjon, quitte à passer pour un tortionnaire à ses yeux. Au moins, elle n'aurait pas croisé le chemin de Regina. « Vous désirez autre chose ? Boire ? Manger ? » Là, Gold se figea à nouveau. Il n'avait pas posé LA question qui lui traversa soudainement l'esprit. « Qui vous a libéré ? »

J’ignorais dans quelle aventure je m’embarquais. Cette journée me semblait totalement sortir de l’ordinaire, autant pour Mr.Gold que pour moi. Un instant, j’étais emprisonnée et empoisonnée de médicaments, l’instant d’après on me libérait sans vraiment m’expliquer la situation, puis finalement je me retrouvais dans cette boutique d’antiquité à demander de l’aide à un homme qui me connait, mais que je ne connais pas. La prudence était au rendez-vous. J’ignorais à qui j’avais à faire, ni dans quelle situation j’étais maintenant que j’étais parvenue à me sauver de l’hôpital. J’ignorais le pouvoir que cette Regina pouvait avoir, et j’avoue que j’étais terrorisée. L’idée d’y retourner me terrifiait. Je ne comprenais rien à ma situation, mais l’homme en face de moi comprenait bien.

Mr.Gold semblait souffrir intérieurement. Appuyé sur sa canne, il essayait de paraître fort et de montrer qu’il avait le contrôle de la situation, mais ses yeux me disaient autre chose. Il était triste et terrorisé également. Quelque chose me disait qu’il me connaissait bien et qu’il se forgeait cette carapace pour ne pas m’effrayer. Je voyais là une certaine délicatesse qui me rassurait. Je savais qu’il menait une vie assez solitaire, ça se voyait bien vu l’environnement et vu sa façon d’agir, ce qui me donnait l’indice qu’il ne devait pas avoir beaucoup d’amis dans cette ville. Ça me surprenait un peu à vrai dire. Bref, celui-ci m’affirma qu’il allait devoir me protéger. J’ignorais comment il pouvait faire cela ni même s’il pouvait me l’assurer, mais je voulais le croire. J’ignorais si j’étais trop naïve, mais avais-je un autre choix ? Je ne pouvais pas non plus me sauver et risquer qu’on me retrouve et m’enferme à nouveau. Rien que d’y penser, j’entendais encore le bruit de la climatisation qui bourdonnait. D’ailleurs, je n’étais pas la seule à hésiter. Mr.Gold aussi. Je me souvins alors des mots de Jefferson. « On m’a dit ça aussi… »

Mr.Gold reprit alors la parole. Celui-ci affirma que Regina avait fait une erreur en m’enfermant, puis il me promit qu’il allait faire en sorte qu’on ne s’en prenne plus à moi. Doucement, j’hochai la tête, rassurée. J’affichai même un léger sourire et soupirai longuement mon soulagement. J’aurais également pu pleurer, mais je préférais retenir le tout pour le moment. J’aurais eu toutes les raisons du monde de m’effondrer, mais j’avais l’impression qu’il valait mieux que je reste forte. À voir la sensibilité de mon nouvel ami, je ne voulais pas lui affliger la vu d’une femme en crise de larme. Et puis de toute façon, j’avais des choses à faire, à découvrir à l’extérieur. Je n’avais pas le temps pour les larmes.

L’homme m’affirma qu’il avait des vêtements dans l’arrière-boutique. Par réflexe, je regardai mes vêtements. Je n’avais pas réalisé qu’effectivement, me promener ainsi attirerait un peu trop les regards. Qui sait si quelqu’un n’appellerait pas l’hôpital pour signaler mon absence. Je regardai donc Mr.Gold et hochai la tête à nouveau, pour le remercier. Je fis donc un pas vers lui, dans le but de le contourner pour m’y rendre, mais il reprit parole pour me demander si je désirais autre chose. Je réfléchis un peu à ma condition, pendant quelques secondes. « J’avoue avoir faim, un peu. Je n’ai pas beaucoup mangé aujourd’hui. » J’avais manqué d’appétit, avec raison. Mais maintenant que j’étais sortie, c’était comme si toutes mes émotions me ramenait l’appétit. Puis manger me donnerait l’occasion de gouter quelque chose de nouveau, pour une fois.

J’attendis une réponse à cela, sans vraiment en avoir une. Mr.Gold figea, comme s’il venait d’avoir une révélation. Une nouvelle question me parvint aux oreilles. De nouveau, j’affichai un sourire. La situation me semblait ironique. Il y avait tant de questions qui me traversaient l’esprit et pourtant, je n’en posais pas vraiment. C’était lui qui posait les questions. « Jefferson. » Dis-je, incertaine si les deux se connaissaient. Après tout, je ne connaissais pas Mr.Gold qui semblait me connaître alors le fait que mon sauveur m’ait référé à quelqu’un qu’il ne connaissait pas ne me paraissait pas plus étrange. « Il est entré dans ma... cellule, si je puis dire, et m’a dit que je devais vous trouver et vous dire tout ce que je vous ai dit. » La question me semblait évidente. Si Mr.Gold me connaissait, il allait probablement vouloir remercier la personne qui m’avait aidé. C’était logique selon moi.

Suite à cela, je regardai en direction de l’arrière boutique pour ensuite reposer mon regard sur l’homme. « Vous… voudriez me montrer les vêtements en question? Je ne voudrais pas avoir à fouiller… » Ses affaires ne me concernaient pas après tout. C’était sa boutique, et peut-être même que des brides de sa vie privée se trouvaient derrière ce rideau. Je ne voulais pas m’immiscer dans sa vie comme ça. Je n’avais pas vraiment le droit de m’imposer de cette façon, déjà qu’il en faisait beaucoup pour moi.

Rassuré qu'on ait dit à Belle qu'il allait le protéger, Mr.Gold devînt moins frigide. Ses yeux, ses expressions faciales, montraient qu'il se sentait un peu plus rassuré par ces paroles. Même s'il n'avait aucune idée de qui pouvait avoir parlé à Belle à son sujet, le propriétaire de la ville ressentait un soulagement. Au moins, la femme dont-il était amoureux était bien vivante, en sécurité. Elle n'était plus à la merci de Regina ni enfermée dans un quelconque endroit, la privant des joies du monde extérieur. La méchante reine avait d'ailleurs commis une grave erreur en jouant ainsi avec le ténébreux. Cette mésaventure dont avait été victime Belle ne resterait pas impunie. Rumplestiltksin était prêt à ruiner toutes les chances de Regina concernant son bonheur personnel. Aujourd'hui, plus que jamais, il irait affronter le destin. Emma Swan était un pion et il comptait bien le faire avancer le plus possible dans cette histoire, pour que la malédiction se brise, pour que la vengeance de la méchante reine ne soit plus qu'un souvenir.

Puisque les présentations étaient terminées, Gold se devait de faire preuve d'un peu de courtoisie en proposant à Belle quelque chose à boire ou à manger. Il ne savait pas d'où elle revenait, si elle avait été bien nourrie. Le ténébreux se sentait soudainement préoccupé par l'état de santé de la jeune femme, si bien qu'il commençait à avoir des tonnes d'idées qui fusaient dans sa tête. Il voulait proposer tout et n'importe quoi à Belle, pour qu'elle se sente bien, en sécurité. Gold s'armait d'une mission, celle de la protéger contre tous. Il ne ferait plus confiance à quiconque dans cette ville, sauf à lui-même. Belle ne méritait plus qu'on lui fasse subir d'horribles situations. Elle devait profiter des joies de la vie, de tout ce dont-on l'avait privé jusqu'à aujourd'hui.

Belle avait faim. S'il aurait encore sa magie, Gold aurait certainement fait apparaître tout un buffet bien garni. Seulement, réduit à l'état de simple homme, il devait se rendre dans l'arrière boutique, où se trouvait un réfrigérateur rempli de sandwich et autres plats rapides à réchauffer. Le propriétaire de la ville allait donc faire un pas en arrière lorsqu'une nouvelle question lui traversa l'esprit. Avant d'offrir à manger à Belle, avant de la laisser s'habiller avec des vêtements confortables, Gold avait besoin de connaître le nom de celui qui l'avait fait sortir de sa prison. Jefferson. Il aurait du s'en douter. Un sourire serein étira les lèvres du ténébreux qui fut plutôt ravi de la réponse. Le chapelier avait été un de ses alliés par le passé et, aujourd'hui, il avait agi en faveur de son vieil ami.

Belle raconta rapidement comment s'était déroulé son évasion. Jefferson avait réussi à la faire sortir de sa cellule. Cellule ? Gold fronça les sourcils. Si elle avait été enfermée chez le shérif, il l'aurait forcément vu. Après tout, il avait passé une partie de ses journées au poste, récemment. Il avait même été enfermé, une fois. Ironiquement, après s'en être violemment pris au père de Belle, qu'il pensait coupable d'une mort qui n'avait pas eu lieu. Non, Belle n'avait pas été enfermée comme une vulgaire délinquante. Les seules cellules restantes étaient celles du sous-sol de l’hôpital, dans le quartier psychiatrique. La colère reprit son pouvoir sur les émotions du ténébreux qui poussa un soupir de consternation. Belle ne méritait pas un tel traitement. La pauvre devait avoir gardé des séquelles de cet enfermement sournois.

Les pensées de Gold étaient habitées par divers plan pour faire payer le prix à Regina. Il fut extirpé de ses idées machiavéliques par Belle, qui voulait voir les vêtements qu'on lui proposait. « Oh, euh, par ici. » Le gérant de la boutique emmena la jeune femme dans une petite pièce où se trouvait de nombreux vêtements accrochés à des ceintes. Il y en avait pour tous les goûts, pour toutes les tailles. « Je vais vous laisser vous changer. Je vous prépare rapidement un petit repas. » Sur ces mots, il quitta la pièce, heureux comme un enfant. Il avait Belle à ses cotés et rien ne pourrait plus le séparer d'elle. Quiconque oserait lui faire du mal en payerait les conséquences. Regina la première.

Si Mr.Gold semblait un peu plus rassuré après avoir su qui l’avait libéré, moi je ne l’étais pas tout à fait. Certes, pour le moment, tout allait bien. Je ne pensais pas devoir craindre quoi que ce soit de la part de mon hôte et je voulais croire qu’il voulait me protéger. C’était l’extérieur qui m’effrayait. Je n’en laissais pas paraître grand-chose, si ce n’est qu’un petit soupçon de méfiance, mais ça, même Gold devait le comprendre. Après tout, j’étais presque au même niveau qu’un extra-terrestre dans cette ville. Les gens ne me connaissaient pas et je ne connaissais personne. Je ne connaissais plus les dangers de l’extérieur, ou presque. Ce que je savais en tout cas, c’est qu’il y avait deux personnes que je devais éviter à tout prix : Madame Regina Mills et son valet de poche, Hunting.

Mr.Gold avança en direction de l’arrière boutique dans lequel je le suivi. Puis nous nous rendîmes dans une pièce annexe qui semblait être une grande garde-robe. Surprise, mes yeux s’agrandirent, m’étant attendue à une pile de vêtement toute simple. Je posai mon regard sur mon hôte et lui sourit avant d’entrer dans la pièce. Par où commencer ? Quand Mr.Gold reprit parole, je le regardai à nouveau, hochant la tête. « Merci. »

Quand il sortit, je choisis un jean plutôt simple, avec un haut coloré, jaune. Je me tournai ensuite vers la porte. Sur le coup, j’eus peur, peur de fermer la porte et de me retrouver enfermée. Après m’être rassurée en me disant que Gold allait m’ouvrir si ça arrivait, je pris une grande respiration puis allai fermer la porte que j’ouvris tout de suite, délicatement, afin de m’assurer que je n’étais pas bloquée. Ensuite, je refermai la porte et changeai de vêtement, rapidement. Je me sentais déjà étouffer. J’avais peur de rester là, et plus les secondes passaient, plus j’avais de peurs différentes. Et si jamais j’ouvrais la porte et que je ne trouvais pas Mr.Gold mais bien Regina ? Je voyais déjà son sourire maléfique mélanger à son regard noir me fixer, de l’autre côté de la porte. Le teint soudainement plus pâle, je terminai de m’habiller et sorti rapidement avec mes souliers et la robe d’hôpital dans les mains.

Mon regard chercha immédiatement Mr.Gold. Je le trouvai presque instantanément et retint mon souffle quelques deux petites secondes avant de soupirer. Le pauvre n’allait probablement pas comprendre ces agissements de ma part, et il allait falloir que j’apprenne à affronter cette peur. Mais d’ici là, rien ne m’empêchait de lui expliquer. Je regardai en direction de la petite pièce d’où je sortais puis reposai mon regard sur mon hôte, embarrassée. « J’ai eu l’impression d’étouffer... Un … traumatisme, probablement. Désolée. » Sans l’avoir voulu, je l’avais peut-être inquiéter. Je forçai un sourire puis déposai mes chaussures au sol pour ensuite les mettre dans mes pieds. J’avais l’impression d’avoir donné une drôle d’impression de moi-même. Mes joues devinrent légèrement plus rosées qu’elles l’étaient normalement. Les chaussures chaussées et les lacets lassés, je me redressai tenant fermement la robe de l’hôpital que je ne tenais pas spécialement à garder. En fait, c’était surtout le contraire. J’étais si prise par mes pensées et ma honte que j’en oubliais mon appétit, ou presque, ainsi que le fait que je voulais me débarrasser de cette robe qui me liait à ma chambre d’hôpital. De nouveau, je regardai la pièce remplie de vêtement, me traitant d’idiote intérieurement. Après tout, si Regina était arrivée, j’aurais entendu le bruit de ses talons au sol, comme avant, quand j’étais enfermée, non ?

Mr.Gold avait un peu le sentiment de revenir en arrière, à l'époque où il s'était radouci envers Belle, alors qu'elle vivait dans son château. Il lui avait proposé une chambre beaucoup plus jolie, plus spacieuse, avec quelques vêtements - même si ceux-ci étaient tous semblables les uns aux autres, puisqu'ils s'agissaient de tenues de servantes. Là, c'était tout de même très différent. Elle n'était plus sous les ordres du ténébreux mais sous sa protection. Elle avait de nombreux vêtements à sa disposition, pour se fondre dans la masse, être comme tout le monde, sans soulever de questions. Gold aimait bien lui faire plaisir. Il avait même fini par sourire, ce qui était très rare chez lui. Belle le faisait sourire. Le simple fait de la voir découvrir qu'elle pouvait porter de nouvelles tenues illuminait le visage sombre du ténébreux.

Il s'empressa de laisser la jeune femme seule à ses nouvelles occupations pour lui préparer de quoi manger. Seulement, il ne savait pas ce qu'elle aimait ou non. Il sortit donc plusieurs plats à faire réchauffer dans un micro-ondes, hésitant. Au pire, il pouvait toujours lui demander lorsqu'elle le rejoindrait. Ce n'était pas comme s'il devait préparer un repas lui-même avec toutes sortes d'ingrédients. Parfois, Gold appréciait la technologie de ce monde. Sans magie, le micro-ondes était bien pratique pour manger rapidement. Tout comme les voitures, les machines à laver le linge, la vaisselle et autres du même genre.

Soudain, Belle arriva, essoufflée, pâle. Il fronça les sourcils immédiatement. Quelque chose n'allait pas. Il se dépêcha d'avancer vers elle, prêt à tout pour que la jeune femme se sente mieux et en sécurité. « Que se passe-t-il ? Tout va bien ? » Gold n'osait pas la toucher mais avait les mains en l'air, perplexe, désemparé. Il voyait bien que Belle s'était changée mais ne comprenait pas pourquoi celle-ci se trouvait dans un tel état de nervosité. Au final, personne ne s'en était pris à elle. Belle avait juste un peu de mal à se retrouver seule dans une petite pièce, apparemment. Gold poussa un soupir de soulagement et voulut serrer la jeune femme dans ses bras pour la rassurer. Seulement, il devait se forcer à se comporter comme un parfait inconnu. « Tu n'as rien à craindre ici. Tant que je suis à coté, tu es en sécurité. » Il la tutoyait, pensant que c'était moins ridicule ainsi. « Tu as toujours faim ? Si tu veux, on peut se rendre ailleurs pour manger. Chez Granny, par exemple. » Belle n'allait pas rester à l'abri des regards toute sa vie. Tant pis si Regina apprenait pour son évasion. « Et si tu veux, tu peux jeter ces vêtements. » Il désigna ce qu'elle tenait à la main, puis la poubelle.

Un frisson parcouru mon échine. Ce qui m’avait effrayé avait peut-être été l’absence d’une fenêtre. Je me remettais encore de mes émotions quand Mr.Gold s’adressa à moi, me poussant à le regarder dans les yeux, l’air inquiet. J’avais peur d’avoir réellement développé un certain traumatisme face à mon enfermement. J’ignorais combien de temps ça avait duré, j’avais perdu la notion du temps, mais j’ignorais surtout que ma situation avait pu me faire développer une aussi grande crainte dans mon cœur. Ça me perturbait. Cependant je devais reprendre le contrôle de ma personne. Après tout, j’ignorais ce dont j’étais capable en pleine crise de panique. Je n’avais pas non plus envie d’attaquer Mr.Gold, lui qui se montrait si gentil jusqu’ici…

Celui-ci m’assura que j’étais en sécurité tant qu’il était là, que je ne craignais rien. Il avait cessé de me vouvoyer, ce qui marqua une grande différence à mon avis, mais qui ne me dérangeait pas du tout. Qu’est-ce que ça pouvait bien changer après tout? J’hochai donc doucement la tête, tenant toujours aussi fermement ma robe d’hôpital, les épaules légèrement redressée. Il me demanda alors si je voulais sortir pour manger, ailleurs. Je déduis que s’il me l’offrait, ça ne le gênait pas de fermer la boutique un moment alors j’hochai la tête en guise de réponse positive. « Je veux bien. » Aller dehors pourrait probablement m’aider à calmer mes craintes. Quoique…

Quand il pointa ma robe, me disant que je pouvais la jeter, je détendis mes muscles soudainement, me rendant soudainement compte que je m’y accrochais comme si ma vie en dépendant alors qu’en fait, il était primordial que je m’en défasse si je voulais avancer. Je baissai les yeux et regardai la poubelle que mon hôte me pointa. Je m’y rendis donc, jetant la robe avec une petite hésitation qui n’avait pourtant pas lieu d’être. Puis je reposai mon regard sur Mr.Gold, prête à repartir. Seulement, je voulais m’assurer de quelque chose d’abord. « Avant que nous partions, dites-moi… » J’ignorais comment formuler ma phrase. L’extérieur me semblait terriblement attirant, mais j’ignorais complètement de quoi j’étais capable. Le fait que Jefferson soit venu me sortir de l’hôpital semblait contradictoire au fait que je sois dangereuse. Cependant, on m’avait toujours dit que je l’étais pour la société, que c’était pour cette raison qu’on me gardait enfermée, afin d’éviter que je ne blesse quelqu’un. Si je sortais, je voulais être certaine que je n’allais pas faire de mal à l’un des habitants de Storybrooke.

Je pris une grande respiration et regardai Mr.Gold en m’avançant vers lui, un soupçon de crainte dans les yeux mélangé à de la peur et de la gentillesse. « Vous semblez me connaître… Enfin, pourquoi vous voudriez me protéger sinon? Alors, je me demandais… » Je baissai les yeux, croisant les bras afin de tenter de cacher ma nervosité. « On m’a toujours dit que j’étais dangereuse, et que c’était pour ça qu’on me gardait enfermée… » Je regardai de nouveau mon protecteur, espérant qu’il me donne la réponse que j’attendais. « Croyez-vous qu’il y ait une chance que je fasse du mal à quelqu’un si nous sortons? » Jusqu’ici, tout s’était bien passé. Je n’avais attaqué personne, mais je préférais m’assurer que les gens ne craignait rien, car sinon, j’allais devoir trouver un moyen de m’isoler du monde. J’irais vivre dans la forêt, pourquoi pas? « Je pose la question parce qu’en fait, je ne comprends pas pourquoi on m’a libéré, ni pourquoi on m’aurait enfermé si je ne le suis pas. J’aimerais seulement comprendre… » J’étais consciente que Mr.Gold n’avaient peut-être pas les réponses à mes questions, mais ça ne me coutait rien de poser mes questions. Et puis il semblait en savoir beaucoup plus que moi sur la situation, sur ma personne même…

La réponse de Belle rassura Gold, qui eut un nouveau soupir de soulagement. Il reprenait peu à peu le sourire, comme pour dire à la jeune femme qu'il n'y avait plus de raisons de s'inquiéter, qu'ils iraient dehors, profiter du beau temps et des bons repas de Granny. La vieille dame ne portait pourtant pas le propriétaire de la ville dans son coeur, mais Gold ne se privait jamais de faire un tour dans son restaurant, comme tout autre habitant de la ville. Il ne manquerait plus qu'il n'ose pas se rendre dans un lieu qu'il possédait, ou pire, qu'il s'y sente chassé. Gold se rendait où il voulait, quand il voulait, sans se soucier de ce qu'on dirait de lui ou des rumeurs qui circuleraient sur son compte. Même si l'ambiance changeait lorsqu'il entrait dans un lieu, le ténébreux faisait comme si de rien était et profitait de sa journée.

Aujourd'hui, Gold irait donc se promener avec Belle et lui ferait découvrir les plaisirs culinaires qu'elle ne connaissait surement pas. Il serait étonnant qu'elle ait pu se délecter de bons petits plats dans une cellule psychiatrique. Et en parlant d'hôpital, Belle jetait enfin la robe qu'elle avait tant porté en ces lieux. Gold l'observait, un sourire aux lèvres. En mettant cette tenue à la poubelle, la jeune femme se débarrassait une bonne fois pour toute de son passé. Elle était prête à démarrer une nouvelle vie dans ce nouveau monde et le ténébreux se faisait déjà un plaisir de vouloir l'y accompagner.

Avant de partir, Belle posa une question, une seule, qui semblait la perturber. Elle avait été enfermée sans raison, on ne lui en avait apparemment jamais donné de concrètes. Être dangereuse n'était pas une raison valable, il fallait des faits, des exemples, des preuves. Belle, avait-elle le souvenir d'avoir fait quelque chose de mal une fois dans sa vie ? Apparemment pas. Elle semblait perdue, déboussolée. Elle craignait de faire du mal autour d'elle. Cette idée peina énormément Gold, qui pensait que Belle ne méritait pas un tel sort. Il ne cessait de se le répéter et se le répéterait encore. Alors, contre toute attente, il avança tout près de la jeune femme et posa une main sur son épaule. Une main chaleureuse et rassurante. Gold devait faire, dire quelque chose, pour que Belle puisse avancer dans la vie. Elle ne pouvait pas rester avec toutes ces questions dans son esprit, ce qui pourrait la rendre vraiment folle. Le ténébreux opta alors pour un fond de vérité, sans parler de la malédiction. « Tu n'es absolument pas dangereuse. Pour dire vrai... je te croyais morte. Nous nous sommes connus, autrefois. » Il hésitait pour la suite. Devait-il lui parler de la mémoire effacée ? Ce pourrait être une bonne réponse à donner à Belle. « Tu as dû perdre la mémoire, après un accident. Je ne vois pas d'autres explications. Mais je peux t'assurer que tu ne feras de mal à personne. Si Jefferson t'a libéré, c'est qu'il sait très bien qui tu es. » Maintenant, Gold attendait de voir la réaction de la jeune femme, incertain.