Andrew attendait patiemment que Jamie réagisse, espérant de façon totalement masochiste qu'il le sorte rapidement de son appartement. Pourtant, ce dernier ne fit rien de tel. Il attrapa le poignet du jeune homme et commença à le caresser avec son pouce, pour l'apaiser. Andrew avait déjà reçu ce traitement, plusieurs fois, et il fonctionnait à chaque fois. Pourquoi était-il si faible ? Il aurait dû repousser Jamie, une nouvelle fois, mais il n'en avait plus envie. Il laissait son ami le calmer en baissant les yeux, se maudissant intérieurement de se laisser avoir. Seulement, il avait besoin de Jamie. Il avait besoin de sa présence, de son contact, même si ce n'était qu'une main tenant son poignet. Le journaliste lâcha d'ailleurs sa prise pour passer sa main dans les cheveux d'Andrew qu'il attira contre lui, dans une douce étreinte. Les vêtements du cuisinier étaient pourtant encore trempés mais tant pis, il se laissa aller, ne voulant plus se battre pour tenir Jamie loin de lui. Il passa alors deux bras autour de la taille de l'autre, en essayant de ne plus pleurer et en profitant de la tension qui s'apaisait. Le journaliste refusait de détester Andrew, de le laisser tomber. Il s'était déjà éloigné de lui et ne voulait plus continuer.

Jamie serra un peu plus le jeune homme contre lui en disant vouloir le protéger, en disant qu'il était là et bien vivant. Le journaliste lui prouva même ses dires en collant doucement l'oreille d'Andrew contre sa poitrine, pour qu'il entende son cœur battre. Et cette mélodie... le cuisinier commençait déjà à l'apprécier. Il écoutait les battements qui l'apaisait et fermait les yeux, en serrant ses bras autour de Jamie, dont-il ne voulait plus se détacher. Désormais, il pouvait profiter du journaliste autant qu'il le voulait. Rien ne servait de se tenir éloigné de lui ou de tenter de le repousser. Le drame était passé, Andrew devait tourner la page. Dans le cas contraire, Jamie disait ne pas vouloir le lâcher, alors... avait-il le choix ? Comme si le cuisinier était dérangé de cette contrainte que son ami lui imposait.

Après une minute, voire deux, Andrew fut totalement calme. Il se recula doucement, levant les yeux vers Jamie pour le regarder et capter son attention. Il lui avait énormément manqué, après toutes ces histoires, après tous ces drames qui n'auraient jamais dû se dérouler. Il était avant tout son ami et son absence dans sa vie s'était faite ressentir. Et puis, ces sentiments qui se ravivaient de plus en plus n'arrangeaient pas les choses. Andrew n'allait plus le repousser maintenant, et il restait contre lui, en cherchant quoi dire ou quoi faire après ce coup d'éclat. « Je suis désolé. » Ses mains passèrent délicatement contre le dos de Jamie, qu'il voulait rassurer à son tour. « Tout est allé tellement vite, j'ai vraiment eu peur ce soir-là. J'ai vraiment cru que tu allais mourir... » Sa voix était un murmure. Il tentait de chasser ces images de son esprit, de se focaliser sur Jamie qui était là, devant lui, bien vivant. Puis, il passa ses mains derrière la nuque du journaliste, sans rompre un seul instant le contact visuel qu'il essayait de tenir. « Je suis désolé... » Délicatement, il attira le visage de Jamie contre le sien, frôlant doucement ses lèvres avec hésitation. Même s'il savait que le journaliste l'aimait, Andrew n'était pas sûr qu'il soit prêt à échanger un baiser avec lui. Pourtant, c'est ce qu'il se passa. Le jeune homme captura ses lèvres sans plus attendre. Ce moment, il l'avait tellement attendu, tellement rêvé, qu'il lui fut difficile de ne pas le rendre plus intense, en prolongeant le baiser, tirant un peu plus le corps de Jamie contre le sien - en veillant bien à ne pas lui faire mal à l'épaule. Tous les soucis que les deux hommes avaient surmontés jusqu'à ce soir s'envolèrent rapidement. Andrew avait enfin le loisir de pouvoir être avec l'homme qu'il aimait et ne laisserait plus passer cette chance.

Après une bonne minute - sûrement-, le jeune homme se détacha doucement des lèvres de Jamie en prenant le temps de rouvrir ses yeux, pour réaliser que non, ce n'était pas un rêve. « Je devrais me changer... » Oui, il était toujours trempé et ce fut la première phrase qu'il eut à l'esprit à la fin du baiser. Un baiser qui lui avait semblé magique. « Sinon, tu vas devoir te changer encore une fois. » Et il passa doucement la main sur le pull de Jamie qui était un peu humide, par sa faute.

Ce premier baiser donné à Jamie avait été si enivrant. Andrew aurait aimé en demander davantage, mais il s'était doucement détaché de ses lèvres pour pouvoir parler et surtout pour voir la réaction du journaliste. Il était curieux de savoir si Jamie avait aimé le baiser ou si au contraire, il en était dégoûté. Embrasser un autre homme n'était pas anodin et qui sait ce que pouvait penser le journaliste après ce premier échange avec Andrew. Beaucoup de personnes qui avaient leur premier rendez-vous repartez bredouille après leur premier baiser. Du coté du cuisinier, tout avait été si parfait. Le goût des lèvres de Jamie, son souffle mélangé au sien... il ne réalisait pas encore que tout ce qui s'était produit était bien réel et en redemandait encore, pour être certain qu'il n'avait pas rêvé. C'est alors que Jamie répondit à sa petite remarque, faite tout juste après le baiser. En effet, Andrew risquait d'attraper froid en restant ainsi, trempé. Il ressentait d'ailleurs de nombreux frissons et pas seulement à cause du journaliste. L'eau froide qui avait coulé sur sa peau quelques minutes auparavant lui donnait la chair de poule et ses tremblements avaient redoublé avec tous ces évènements survenus en l'espace de moins d'une heure.

Jamie décida de répondre à son baiser, assez vite, ce qui ne déplut pas à Andrew. Au contraire, il ne voulait plus que ces moments se terminent et pourtant, ils devaient parler. Le jeune homme devait se changer, se mettre à l'aise et surtout se réchauffer - ce que lui proposa le journaliste en lui passant enfin des vêtements secs. Andrew les récupéra, toujours tremblant, alors que Jamie lui demandait ce qu'il préférait boire : thé ou café ? Le cuisinier se mit à réfléchir, un court instant, puis serra doucement les vêtements dans ses mains pour ne pas les faire tomber. « Je pense que je vais prendre un thé... » Il avait déjà été assez nerveux à cause de l'alcool et sa colère, pas besoin d'en rajouter avec de la caféine. Jamie partit aussitôt vers la cuisine pour tout préparer, alors que le jeune homme regagnait la salle de bain pour se changer et laisser ses vêtements trempés dans un endroit plus approprié.

Une fois seul dans la petite pièce, il retira rapidement tous ses vêtements, tremblant de froid. Il avait gardé la serviette, par chance, et se sécha rapidement la peau avant de mettre le pantalon et le pull que lui avait prêté Jamie. Il faisait une taille de plus que lui mais ce n'était pas important. Au moins, il était au sec et ne tremblerait plus autant qu'avant. Enfin, pas sûr. Entre la fatigue et les effets que lui donnaient le journaliste lorsqu'ils étaient proches ne permettaient pas à Andrew de ne pas frissonner. Mais il était heureux. Il se surprit même à sourire comme un imbécile alors qu'il réunissait tous les vêtements humides pour les placer dans la douche.

Les mains à l'intérieur des manches qui étaient trop grandes pour lui, Andrew se déplaça doucement à travers l'appartement, à la recherche de Jamie. Une fois qu'il vit la silhouette du journaliste, il avança près de lui, lentement, presque comme un loup craintif. Ils avaient été amis, avaient échangés un baiser et pourtant, Andrew se montrait encore un peu hésitant. Il ne voulait pas paraître trop brusque ni trop câlins alors qu'ils ne étaient qu'au début de leur histoire - ça, c'est ce qu'il pensait. « Merci pour les vêtements et... pour tout. » Pour l'avoir emmené jusqu'ici, pour l'avoir libéré de sa tristesse, pour l'aimer. Andrew se sentit dans l'obligation, dans le besoin de s'approcher de Jamie pour poser sa main dans son dos et le caresser doucement, en l'observant, attendant sagement la suite des évènements.

Andrew avait toujours l'impression d'être dans un rêve et ce sentiment n'allait certainement pas le quitter de la soirée. Il se sentait flotter, transporter. Un poids s'était évanouie, comme si Jamie et lui n'avaient jamais vécu tous ces drames récents, comme s'ils avaient continué leurs petits rendez-vous et que ces derniers avaient évolués dans le bon sens. Comme si Vera et Julianne n'avaient jamais été là. Pourtant, Andrew ne pourrait jamais oublier ce qu'il s'était passé dans cette forêt. Le simple fait de voir le bras de Jamie en écharpe lui rappelait cet évènement. Alors, il avait posé sa main dans le dos du journaliste, pour le rassurer, pour se faire pardonner à sa façon de l'avoir mis dans cet état. Oui, tous deux étaient de grands bornés qui pensaient chacun de leur coté avoir tord dans cette histoire. Le coupable était pourtant l'amour, ce sentiment irrationnel qui poussait ses victimes à agir sans réfléchir aux conséquences. Deux femmes avaient été trahies au nom de cet amour. Était-ce mal ? Devaient-ils s'en vouloir toute leur vie ? Andrew préférait se dire que Julianne méritait un homme capable de l'aimer et qu'il avait bien fait de la quitter, pour son bonheur autant que pour le sien. Et puis, comment aurait-il pu oublier Jamie ? Il voyait bien ce que l'éloignement avait causé entre eux et ne voulait plus vivre de telles situations. Andrew pensait avoir assez souffert et s'accordait enfin un moment de répit, pour profiter de son propre bonheur. Le journaliste l'avait d'ailleurs involontairement poussé à se lancer. Sans toutes ces révélations, jamais Andrew n'aurait osé l'embrasser de sitôt. Pas après avoir traversé cette horrible dépression. Pas après s'être battu avec des inconnus ni après avoir essayé de forcer Jamie à le détester.

La joue du cuisinier était d'ailleurs bien bleue depuis le fameux coup de poing qu'il avait reçu. Mais il avait presque oublié ce détail. Andrew préférait se préoccuper du journaliste et du reste de la soirée. Il prit alors la tasse fumante que lui tendait Jamie, ignorant la petite phrase qu'avait lancé ce dernier. Ce n'était pas de sa faute s'il s'était mis dans cet état, du moins, pas volontairement. L'amour, encore l'amour. Andrew eut un sourire lorsque les lèvres du journaliste se posèrent sur son front et il fut presque triste lorsque celles-ci le quittèrent. Chaque contacts qu'ils avaient ne faisaient qu'accroître cette envie de plus, ce désir d'être dans ses bras et de ressentir toutes ces émotions qui avaient parcouru son corps au moment du baiser. D'ailleurs, le goût des lèvres de Jamie lui manquait déjà. Il ne tarda donc pas à le rejoindre tout en essayant de chasser une petite part de culpabilité qui était encore logé dans un coin de son esprit. Andrew ne pouvait pas totalement tirer un trait sur les derniers évènements, mais il pouvait faire en sorte de les oublier, pour ce soir.

Jamie était en train de s'installer sur le canapé de son salon lorsque le cuisinier arriva dans la pièce. C'était peut-être stupide mais sur le moment, Andrew n'osa pas prendre place à ses cotés. Il eut un léger moment d'hésitation avant de s'asseoir, au bord. Il prit ensuite une petite gorgée de thé, qui le réchauffa un peu plus, puis une autre, tout en écoutant Jamie qui lui disait se languir de ne plus avoir le bras en écharpe. Andrew attendit cependant que le journaliste ait fini de boire son thé pour poser sa propre tasse et se loger au creux de son bras valide. Il devait arrêter de se torturer de questions et agir. Ils s'étaient embrassés, ils pouvaient être ensemble. « J'espère que tu ne souffres plus trop. » Le cuisinier posa sa tête contre l'épaule de Jamie et observa son bras en écharpe. Il préférait se dire que cette blessure lui avait sauvé la vie et lui permettait d'être ici ce soir, dans les bras de l'homme qu'il aimait. « Je te dois la vie. » Ses yeux se posèrent alors sur le visage du journaliste qu'il contempla un moment, avant que ses lèvres ne viennent frôler son cou. Il y déposa alors quelques tendres baisers, remerciant Jamie de l'avoir sauvé, de l'avoir arraché des griffes de Vera. « Tu es sûr que tu ne vas pas regretter qu'on soit plus que des amis toi et moi ? » Machinalement, il passa sa main contre torse du journaliste, soudainement très câlin avec lui. Andrew l'avait toujours été de toute façon, comme lors de ce dîner légèrement arrosé, où il n'avait pas pu s’empêcher de flirter ouvertement avec Jamie, où il lui avait tenu la main. « Je me souviens encore de ce qui a été dis dans le carnet, mais... si jamais tu venais à réaliser que tu ne veux pas aller aussi loin... » Qu'est-ce que je vais devenir ? Andrew se posait cette question, même si Jamie lui ait avoué ses sentiments un peu plus tôt. Mais il voulait être certain que le journaliste soit prêt pour ce type de relation. Il voulait être sûr que Jamie soit prêt à vivre une histoire avec un autre homme. Avec lui.

Ne plus penser aux récents évènements... facile à dire, mais pas à faire. Andrew hocha tout de même la tête, pour rassurer le journaliste, puis déposa quelques doux baisers dans son cou avant de lui poser de nouvelles questions. Il voulait être sûr des sentiments de Jamie envers lui, sûr qu'il ne reculerait pas une fois que leur relation dépasserait un certain stade. En toute réponse, le journaliste captura ses lèvres en l'attirant contre lui dans un baiser passionné. Andrew se sentit aussitôt rassuré et oublia ses doutes. Tout ce qui comptait à présent était ce nouveau contact, ces lèvres contre les siennes et toutes les sensations que ce baiser pouvait lui procurer. Il aurait même aimé que celui-ci ne s'arrête pas, mais Jamie dut répondre à ses questions. Alors, le journaliste se détacha de ses lèvres et lui répondit aussitôt, disant qu'il regrettait d'avoir perdu du temps en sa compagnie et qu'il était prêt à le suivre, où qu'ils aillent. Andrew eut un fin sourire en sentant la main de Jamie dans ses cheveux et plongea son regard dans le sien, l'écoutant d'une oreille attentive alors que son cœur s'emballait. Les paroles du journalistes avaient un drôle d'effet sur le jeune homme, qui découvrait petit à petit une nouvelle facette de celui qui avait été son ami et qui devenait son compagnon. Jamie disait ne pas avoir réalisé qu'il aimait les hommes mais qu'il l'aimait lui. Un nouveau frisson parcourut le corps d'Andrew et il passa une main dans la nuque du journaliste, rapprochant son visage du sien, les yeux rivés sur ses lèvres.

« Je me demande sincèrement ce que j'ai fait pour te mériter... » C'était presque irréaliste. Jamie semblait être un homme trop bien pour lui. « Et ce qui t'attire chez moi, le cuisinier de chez Granny qui ne sait pas tenir sur ses jambes. » Andrew eut un petit rire en se remémorant les nombreuses fois où il avait perdu l'équilibre face au journaliste. « Mais je suis heureux que tu sois là pour me rattraper. » Il lui offrit un nouveau baiser qui dura encore une bonne minute. Difficile de mettre un terme à cet échange si captivant, si addictif. Andrew ne voulait plus lâcher Jamie maintenant qu'ils étaient dans les bras l'un de l'autre et que plus rien ne les empêcher d'être heureux. « Hm, j'ai une question, encore. » Le jeune homme marqua une pose et afficha un petit regard de chien battu. « Tu devais me garder ici jusqu'à ce que je sois calme et je le suis, dans un sens... » Oui, seule sa colère s'était apaisée. Comment rester calme avec Jamie contre lui ? Avec ses baisers ? « Mais, tu crois que je peux rester encore un peu ? » Andrew n'avait pas envie de rentrer chez lui. Et puis, ce ne serait pas la première fois qu'il dormirait en compagnie du journaliste. « Jusqu'à demain matin ? » Aussitôt sa phrase terminée, le jeune homme reposa ses lèvres contre celles du journaliste, décidé à ne pas lui laisser reprendre son souffle trop longtemps.

Andrew ne se souvenait plus très bien comment sa relation avec Julianne avait commencé, ni comment ils avaient fini par se fiancer. C'était comme un mauvais souvenir que le cuisinier avait réussi à effacer avec le temps. Il avait beau tenter de déceler quelques traces au fond de sa mémoire, tout restait floue. En revanche, il se souvenait clairement avoir mis du temps à se mettre en couple. Il n'était pas tombé dans les bras de Julianne en l'espace de quelques jours, et vice-versa. Avec Jamie, tout était si différent. Ils ne se connaissaient pas plus que ça et pourtant, Andrew avait le sentiment de l'avoir toujours connu. Il savait aussi qu'il pouvait lui faire aveuglément confiance. C'était sûrement naïf de sa part, mais il n'avait pas d'autres choix que d'y croire. De plus, il ne ressentait presque aucune gêne à se caler contre lui, à le câliner, à l'embrasser. C'était comme s'ils avaient toujours été ensemble et qu'ils se retrouvaient enfin, après avoir attendu chacun de leur coté que ce jour arrive. Un peu comme deux âmes sœurs. Cette petite pensée fit sourire Andrew sans raison alors qu'il venait tout juste de se détacher des lèvres de Jamie.

Sa nouvelle question tarda à venir, car il voulait se justifier avant de faire sa proposition. C'était un peu comme une tentative de retardement, pour faire durer un peu plus le moment où il oserait interroger Jamie. Mais en réalité, Andrew s'amusait. Il taquinait le journaliste, guettait ses réactions, un petit sourire espiègle aux coins des lèvres. Puis, lorsqu'il posa enfin sa question, il réitéra son activité favorite en capturant le visage de Jamie entre ses mains, décidé à faire durer le baiser autant que possible. Tant pis si la réponse tardait à venir, Andrew ne pouvait plus se passer des lèvres du journaliste. Quelques minutes plus tôt, il repoussait pourtant Jamie afin qu'il brise les liens entre eux, afin qu'il en vienne à le détester une bonne fois pour toute. Maintenant, Andrew semblait vouloir garder le journaliste contre lui, avec lui, le plus longtemps possible. C'était presque comme si William cherchait à réveiller leurs âmes et leurs mémoires qui étaient enfouies sous une multitude de souvenirs parasites.

Le baiser se termina car Jamie comptait répondre à sa question. Le souffle court, Andrew ne put détacher son regard des lèvres du journaliste, lisant sur celles-ci alors que le son de sa voix caressait ses oreilles. Cette voix... il aimait l'entendre. Il ne pouvait presque plus s'en passer, tout comme le reste d'ailleurs. Le cuisinier se laissait totalement entrainer dans le tourbillon de sentiments qui l'animait, décidé à ne pas lâcher prise de sitôt. Jamie voulait qu'il reste autant que possible car sa présence ne pouvait être que bénéfique quant à son bon rétablissement. Et Andrew comptait bien prendre son rôle de petit ami - petit ami ? ... compagnon ? Comment pouvait-il se qualifier pour ne pas paraître absurde ? - très au sérieux.

« Hm, d'accord, dans ce cas... » Andrew ne parvînt pas à continuer sa phrase. Le journaliste avait entreprit de déposer quelques baisers contre sa mâchoire et se dirigeait maintenant vers son cou. Très mauvaise idée Jamie, vraiment. « Je vais... rester. » De quoi parlait-il au juste ? Il avait oublié. Andrew n'arrivait même plus à penser. Il ne sentait plus que les lèvres du journaliste qui tentait sûrement de l'envoûter un peu plus à chaque secondes. Comment expliquer le fait que le jeune homme soit totalement paralysé sous ces nouveaux baisers ? Il n'arrivait même plus à respirer convenablement. « Jamie... » Ce n'était pas un appel mais une plainte, un soupir. Andrew n'avait même pas réalisé qu'il venait de dire le nom du journaliste à haute voix, répondant aux actes qui le faisaient entrer dans un drôle d'état second. Il aurait pu révéler plusieurs secrets sous cette torture tant elle ne le laissait pas indifférent. Mais bien vite, le cuisinier reprit ses esprits. Il perdit cependant une main derrière la nuque de Jamie et plongea ses doigts dans ses cheveux, participant comme il le pouvait à ce moment "câlin" des plus agréables. « Je ne sais pas si on te l'a déjà dit mais tu es très doué dans ce domaine. » Oui, et il pouvait même en être fier de lui. Andrew n'avait jamais était dans un état semblable et pourtant, il avait de l'expérience. Alors, en guise de vengeance, il glissa une main sous le pull du journaliste pour caresser son dos à même la peau. Et ce contact chaud contre sa paume glacée fut des plus plaisant. Ses doigts commencèrent alors à tracer un chemin imaginaire, cherchant tous signes qui pourraient lui indiquer si son compagnon possédait des grains de beautés, des cicatrices, n'importe quoi qui lui donnerait un aperçu de cette partie du corps qui lui était totalement inconnue et qu'il rêvait de voir. « Hm, tu devrais pas te reposer avec...tout ça ? » Il n'en retrouvait même plus son vocabulaire. Le jeune homme parlait bien évidemment de l'épaule de Jamie, de la blessure à laquelle il devait faire attention.