Mission n°01 ~ La guerre des ogres

M'sieur Declan, M'sieur Declan. Le sorcier aurait bien pesté contre son apprenti mais décida de ne rien dire car la situation ne s'y prêtait guère. Les ogres attaquaient encore, de toutes parts, et il fallait s'enfuir au plus vite pour trouver un refuge. Declan avait dans l'idée de rejoindre rapidement sa famille, pour voir s'ils allaient bien et surtout pour être en sécurité. Mais les arbres volaient et s'écrasaient absolument partout. Les ogres étaient énervés et seule la magie pouvait les arrêter. Seulement, pour contre-attaquer, fallait-il encore ne pas se faire ensevelir sous les projectiles des créatures. Declan avait dans l'idée de gagner rapidement le campement de sa famille mais réalisa bien vite qu'il était perdu. Les arbres morts représentaient un obstacle de taille et modifiait totalement la vision que le sorcier connaissait de la forêt. Tout n'était plus qu'un grand champ de bataille et la poussière empêchait d'avoir un bon visuel des alentours.

« Je crois que les ogres ne nous laisserons pas tranquille ce soir. » Declan s'était adressé à Keenan, mais lorsqu'il se tourna, il ne trouva personne. « Keenan ? ... c'est pas vrai. Il a réussi à se perdre. » Soupirant, le sorcier fit demi-tour. Mais il ne put avancer plus loin. D'autres arbres chutaient sous ses yeux et il dut s'éclipser à l'aide de la magie pour ne pas finir écrasé. Il réapparut alors à un autre endroit mais était incapable de retrouver Keenan. Qui sait où l'apprenti se trouvait à l'heure actuelle ? Peut-être avait-il fini par se faire dévorer par un ogre. Declan préféra ne rien penser et se décida à retrouver la trace du gamin. Malgré les apparences, le sorcier avait fini par se sentir responsable du jeune homme et se sentait dans l'obligation de le guider.

Les ogres ne se trouvaient pas très loin de Declan qui approchait à pas de loup, poignard à la main. Il avait sortit l'arme de sa botte au cas où un ogre décidait de le prendre par surprise. Malgré son statut de sorcier, Declan préférait être armée. Donner quelques coups de lames à ses ennemis lui permettait de gagner de l'avance pour attaquer à l'aide de la magie. « Quels crétins... » Le sorcier s'était avancé jusqu'à une petite clairière où un groupe d'ogre se disputaient des morceaux de viandes, provenant certainement d'un cheval. Et ils se tapaient, n'hésitant pas à se blesser entre eux pour arriver à leurs fins. Soudain, un craquement attira l'attention de Declan qui tourna vivement la tête.

C'était bien sa veine ! Ils se faisaient attaquer par des ogres, ce qui était la première "aventure" de Keenan depuis qu'il avait été libéré par Declan, et il se trouvait seul, au beau milieu de nulle part, alors que les ogres avaient décidé de faire la fête à leur façon. Pourquoi n'avait-il jamais de chance? Le sorcier soupira, ce n'était pas le moment de rester pétrifié sur place sans rien faire, il devait fuir et trouver un abri. Il s'enfonça un peu plus à l'ouest, sans savoir où il allait. Il ne devait pas avoir peur, il devait rester courageux et chercher Declan. Il n'allait pas abandonner cet homme qu'il aimait appeler ami dans ses pensées, à cause des stupides ogres de la contrée. Keenan poussa rageusement quelques branches et gémit de douleur lorsqu'une branche s'accrocha à ses bouclettes sur sa tête. Maintenant, les arbres s'y mettaient. Peut-être ripostaient-ils à leur façon après avoir vu leurs semblables se faire déraciner par les ogres. Keenan lança un regard noir à l'arbre avant d'arracher la branche, elle lui servirait d'arme. Oui, ce n'était ni convaincant ni menaçant mais se servir de la magie était encore trop dangereux. Il avait besoin de se poser dans un endroit calme et de réfléchir à un plan, ce qui n'allait pas être chose aisée sans Declan.

- M'sieur Declan ! Est-ce que vous êtes là?!, cria le jeune sorcier en marchant un peu plus rapidement, est-ce qu'il y a quelqu'un au moins? Si vous êtes un ogre, ne me répondez pas, je ne veux pas vous parler.

Il ignorait qu'il marchait vers l'ancien château de Blanche-Neige, dans lequel Cora allait se réfugier. Il avait entendu parler de la querelle de Blanche-Neige avec la Reine Regina, mais il n'avait jamais eu l'occasion de voir ce magnifique château qui était à présent en ruines depuis que Regina avait lancé cette malédiction sur le monde des contes. Les ogres ne semblaient pas l'entourer, ce qui était un point positif. Il songea à Declan et écarquilla les yeux. Avait-il été attrapé ou dévoré par des ogres un peu trop affamés? Avait-il été assommé par un arbre? Avait-il pu utiliser ses pouvoirs pour s'en sortir? Keenan ne voulait pas penser négativement, il se disait qu'il finirait bien par trouver Declan malgré tout ce chaos. Et par chance, Declan avait peut-être suivi le même chemin que lui. A l'instant présent, il devait se débrouiller par lui-même et se prouver qu'il pouvait s'en sortir seul. Il pourrait ensuite raconter ses folles aventures à Declan. Alors qu'il ne pouvait s'empêcher d'afficher un sourire en coin - oui oui, il trouvait un moyen de sourire alors qu'il ignorait où il se trouvait et que des ogres se déchaînaient non loin - il entendit des pas près de lui. Il leva la branche pour la brandir devant lui, en jetant frénétiquement des coups d'oeil autour de lui.

- Qui va là?! M'sieur Declan, est-ce vous?, demanda Keenan qui se préparait à n'importe quelle rencontre, tout en espérant dans le fond que Declan se pointerait devant lui en le tapant sur la tête car il s'était éloigné de lui, je... je vous préviens, je suis armé ! Il irait certainement très loin en bafouillant et en brandissant une branche d'arbre, sans aucun doute.

Les arbres déracinés pavaient désormais ma route. Je courrais depuis ce qui me semblait être une éternité, et plus les dégâts me sautaient aux yeux, plus mon sang se mettait à bouillir. Les ogres étaient de bien sales créatures pour se permettre un tel carnage dans la forêt enchantée. Ce n’était qu’une bande de créatures braillardes et sans cervelle et en cet instant précis, ils tombaient plus bas encore dans mon estime que les humains eux mêmes. Ils montraient actuellement les limites de leur esprit et faisaient toute la preuve de leur caractère belliqueux, ne s’appuyant sur aucune autre logique que la destruction et la mort. J’avais beau avoir un faible pour la destruction, je ne pouvais pas cautionner de tels actes sans fondement. Ravager ainsi la forêt enchantée ne reposait sur aucune logique valable et sensée, ce n’était qu’une bête entreprise de destruction. Il ne fallait pas prêter aux ogres le moindre instinct conquérant. Tout ce qu’ils cherchaient à faire, c’était détruire. Or je condamnais cette absence de logique. Car malmener la forêt enchantée c’était réduire à néant sa faune et sa flore, et me priver d’un prodigieux territoire de chasse. Parce que je me trouvais au sommet de la chaîne alimentaire, et que mon intelligence ne souffrait aucune comparaison avec ce que les ogres avaient dans le crâne, je ne pouvais pas les laisser faire sans réagir. Qu’ils tuent des humains au passage, c’était une chose, un dommage collatéral peu malheureux, mais ils ne pouvaient pas mettre ainsi à mal mon garde-manger.

Ma course devait bientôt me faire déboucher sur une clairière, mais je me stoppai nette avant d’y parvenir. Des ogres se disputaient au beau milieu de ce lieu découvert. Je fronçai les sourcils. Il me serait facile de les réduire au silence. Seulement, un homme se dissimulait à eux à quelques pas seulement de moi. Une brindille craqua sous ma botte, et l’inconnu se retourna. Je relevai légèrement le menton, et mon regard se planta dans le sien, tandis que je me laissais un instant pour le jauger. Il n’avait pas l’air bien dangereux. Je pouvais parfaitement le réduire au silence en même temps que les créatures difformes qui se disputaient un morceau de viande derrière lui. « Le courage fait des merveilles chez ceux de votre espèce. » Le regard mauvais, je me désintéressais de lui pour accrocher toute mon attention sur les ogres.

Je fis quelques pas, dépassant l’humain craintif, avant de finalement pénétrer la clairière. Les ogres ne firent pas cas de ma présence, trop occupés à leur affaire. Ils ne le resteraient cependant pas longtemps. A découvert, j’avais toute le loisir de me transformer. Au diable la prudence et la prévoyance, le sort de la forêt enchantée et de tous mes prochains repas était en jeu. Progressivement, je quittai ma forme humaine pour me changer en dragon. Le phénomène attira l’attention des trois créatures qui délaissèrent l’objet de leur dispute. Je mugis férocement avant de charger le premier ogre à ma portée, enfonçant mes crocs acérés dans la chair putride de son épaule. Les autres mirent un certain temps à réagir, et contre toute attente, ils trouvèrent suffisamment de courage, ou ce qui pouvait s’en approcher dans leur cervelle atrophiée, pour me foncer dessus. Je ne lâchai pas ma prise sur le premier ogre, qui tentait de se débattre en vain, et ma queue pourvue de pointes tranchantes fendit l’air pour s’abattre dans les jambes du deuxième ogre, le troisième reculant légèrement dans un éclair de conscience. Je ne relâchai finalement ma prise sur le premier spécimen que pour attaquer plus violemment les deux autres.

Elwyn avait réussi à s’éloigner de l’ogre sans attirer trop d’attention. Avec le capharnaüm général qui régnait, il n’eut pas à s’inquiéter de ses bruits de pas, passant inaperçu à l’attention des gros monstres destructeurs qui avaient décidé d’organiser une petite sauterie. L’ancien boulanger espérait ne pas faire partie des encas. Il avait une liste d’arguments intéressants, qui pouvaient dégouter n’importe qui de le manger. Cependant, il doutait que les ogres soient attentifs à sa plaidoirie. Elwyn s’éloigna donc du château, ne cessant jamais de s’inquiéter pour Annah. L’idée qu’Allistaire soit en danger ne l’effleura pas le moins du monde, comme quoi, l’instinct protecteur ne fonctionnait pas pour tout le monde. L’ainé Orpwood fila donc vers l’est un petit temps, toujours au pas de course, bien qu’il tenait une cadence basse, pour ne pas s’essouffler inutilement, ni faire trop de bruit.

Des rires le firent s’arrêter, se figeant sur place, alors que dans le coin de sa vision, surgit une poignée de trolls. Elwyn n’avait pas d’argent, cependant, il doutait que ces créatures se soient aventurées loin de leur territoire pour quelques richesses. Quoiqu’il en soit, aux dernières nouvelles, ils n’étaient pas compris comme des alliés et la lubie qui leur prenait, autour d’un petit tas de cadavre, fini par convaincre le brun qu’ils n’étaient pas là pour un pique-nique – ou, dans le cas contraire, un pique-nique macabre. Il chercha un chemin pour les contourner, certain qu’il n’arriverait pas à s’en sortir seul, face à une poignée de trolls largement armés. Par simple précaution, il s’arma d’une flèche.

Tout en reculant, son dos rencontra quelque chose. Il sut, directement, que ce n’était pas un arbre. Et il n’eut pas besoin de se retourner pour comprendre, à l’odeur, que c’était un autre troll. Elwyn serra la mâchoire, se décidant à foncer tout droit, juste à temps, pour qu’une lame s’abatte là où il se trouvait, deux secondes auparavant. La créature maléfique alerta ses compères, tandis que l’ancien boulanger était déjà à mi-chemin du groupe des trolls. Il pria très fort pour un miracle, alors qu’il décochait une flèche dans le ventre d’un de ses opposants, se créant ainsi une ouverture et ne pas débouler dans le tas de trolls. Il avait beau avoir de l’espoir, il n’était pas assez idiot pour espérer plaquer tous les trolls sur le sol. Elwyn en avait compté cinq, plus celui qu’il venait de visé, en espérant qu’une flèche soit suffisante pour le ralentir.

Mais l’effort ne fut pas assez et dans l’adrénaline il se retrouva acculé par les trolls, conscient qu’il ne pourrait pas courir assez longtemps, et quand bien même, l’aine Orpwood risquait potentiellement de tomber sur une autre menace. Des images, de sa tendre enfance, commencèrent à surgir dans sa mémoire et il jura, tandis qu’il décocha une autre flèche sur un autre troll, dans la gorge cette-fois. Ceci ne fit qu’énervé les trolls un peu plus, qui se lancèrent sur Elwyn. Jusqu’à ce qu’ils soient partiellement écrasés par un autre tronc d’arbre, surgit de très haut dans le ciel, broyant avec une certaine efficacité les monstres. Comme quoi, les dommages collatéraux pouvaient sauver la vie de certains.

Il ne restait plus qu’un troll en parfait état, un autre avec une flèche dans le ventre. Ca, Elwyn pourrait s’en charger.

Declan se redressa légèrement en voyant une jeune femme apparaître d'entre les arbres. Il n'avait aucune idée de qui elle pouvait être mais ne tarderait pas à en avoir un aperçu. En attendant, le sorcier se contentait de l'observer des pieds à la tête pour voir à qui il avait affaire. Parfois, la première impression reste la bonne. Declan avait la sensation que l'inconnue allait le surprendre, d'une façon ou d'une autre, et qu'il ferait mieux de garder un œil sur elle. Il fallait la voir, avec son sombre regard et son attitude nonchalante, alors qu'elle venait tout juste de lancer une petite réplique non sans effet au sorcier qui se demandait bien ce que ses paroles signifiaient. Ceux de votre espèce ? Soit elle parlait des sorciers, soit...

Declan n'eut même pas le temps de réfléchir. La jeune femme venait de traverser la limite entre les arbres et la clairière et s'approchait dangereusement des ogres. Bien qu'ils ne semblaient pas se préoccuper de sa présence, les créatures n'allaient pas tarder à attaquer. Declan aurait bien voulu dire ou faire quelque chose, mais il était trop occupé à voir l'apparence de l'inconnu changer. « Qu'est-ce que... » Ses yeux se plissèrent et, bien qu'il tentait d'approcher son visage un peu plus près, le sorcier ne rêvait pas. La demoiselle se métamorphosait, délaissant son apparence humaine contre celle d'un dragon. Declan n'en avait jamais vu d'aussi près, puisqu'il n'avait jamais eu envie de s'y frotter. Et il fallait admettre que ces créatures étaient d'une rare beauté. Sans voix, il observa la scène qui se déroulait sous ses yeux, n'osant pas interrompre le massacre de la dragonne.

Les ogres n'avaient aucune chance. Ils étaient voués à la mort et ne pouvaient s'échapper des griffes acérées de la créature. Ils ne pourraient pas non plus échapper à la magie et, puisqu'une partie du travail était fait, Declan put s'avancer pour lancer une attaque afin de paralyser l'ogre qui venait d'être libéré. Le sorcier devait montrer de quoi il était capable, autant aux créatures qu'à l'inconnue, dont-il ne savait pas grand chose, mis à part qu'elle était douée en métamorphose. Les deux ogres qui se trouvaient à la merci du dragon n'intéressaient pas Declan, qui se contenta de lancer son poignard entre les deux yeux de la créature sans cervelle. Et voilà, un de moins. En plus d'être stupides, les ogres mourraient facilement.

L'attaque continuait de toutes parts de la forêt et Declan ne savait pas s'il devait parler au dragon ou fuir de son coté. Sa famille devait l'attendre, avec ou sans Cora à leurs cotés. Contre toute attente, le sorcier récupéra son arme blanche et essuya le sang de la créature sur un pan de sa cape, sans se soucier de la tâche qui allait s'incruster dans le tissu. « Ceux de mon espèce ne peuvent pas tous se changer en dragon. » Declan lança un regard au reptile et décida de la laisser travailler seule pour partir de son coté. Qu'elle le suive ou non par la suite n'était pas important. Le sorcier n'était pas connu pour travailler en équipe, sauf s'il le fallait vraiment. Cora avait une quête à mener et les ogres ne devaient pas se mettre en travers de son chemin. S'il pouvait aider, il le ferait, c'était une évidence. Après tout, son but était de rejoindre les siens. Declan ne pensait pas à son prochain mais plutôt à sa petite famille et il était bien décidé à terrasser les ogres aux cotés des personnes les plus intéressantes. Il songea alors que la femme-dragon serait d'une très grande utilité, mais il ne se risqua pas à lui proposer quoi que ce soit et continua sa route.

Greedy continua sa course folle et bruyante en prenant soin d'éviter les arbres qui venaient se mettre en travers de son passage. Seul objectif : rester en vie. Sa direction était toute tracée, dans le sens opposé à l'emplacement de l'ogre qui l'avait attaqué à l'orée de la forêt. Ses petites jambes, bien qu'elles commencèrent très vite à souffrir du fait de la faible endurance des nains, semblaient le soutenir jusque-là, et s'efforçaient de le porter le plus loin possible de cette abomination. Il cessa cependant de crier après avoir repris ses esprits et s'être rendu compte qu'on pouvait bien vite le repérer s'il continuait ainsi.

*J'espère qu'il ne me pourchasse pas...*

Le nain ne voulait pas s'imaginer la bête en train de suivre son chemin. Il n'osait même pas tourner la tête pour regarder. Il faut dire qu'avec son rythme de course plus lent que celui d'un humain moyen, il risquait fort de perdre un temps précieux en évaluant celui qu'il avait gagné jusque-là. Après quelques minutes de plus dans la forêt, le paysage autour du nain changea d'un coup. Le ciel était dégagé et on voyait étinceler les étoiles dans le firmament. Une brise légère se faufilait dans cet espace pour venir briser sa tranquilité. Il n'était pas déjà sorti de la forêt, il lui aurait fallu courir des heures, voir des jours de plus pour y arriver. Non, il avait atterri dans une clairière. Réduisant le pas - sans toutefois l'arrêter - il continua de marcher dans cette vaste étendue, s’apprêtant à reprendre son activité d'esquive de troncs d'arbres. C'est alors que son regard fut attiré par un mouvement non loin parmi les feuillages. Il eut un léger sursaut, mais ne put se résoudre à se stopper. Qui était-ce ? Un ogre ? Non, impossible, il aurait été beaucoup plus grand. A vue d'oeil, la chose inconnue avait l'air d'un humain, mais il fallait s'en assurer avant d'en tirer des conclusions.

"Qui... Qui est là ?"

Greedy risqua de poser cette question. C'était pour lui un grand acte de courage, et il était terrorisé à l'idée que son interlocuteur soit en fait un monstre se tenant prêt à le dévorer. Il continua cependant d'avancer en gardant son rythme de course, mais en ouvrant d'avantage les yeux pour guetter le moindre signe de vie.

"Montrez-vous, je ne vous veux aucun m..."

Le nain fut interrompu net par une intense douleur au front. Il venait de heurter les jambes de quelqu'un et avait chuté au sol. Alors qu'il se relevait en se massant la tête, mais en voulant faire vite pour ne pas prendre le risque de se faire rattraper par l'ogre, il vit enfin la chose, ou plutôt la personne qu'il avait heurtée.

Spoiler:

Aurore dormait sur un matelas douillé posé à ras-le-sol en compagnie de Philippe qui dormait contre le plancher en bis. Et ceci malgré l'insistance de la princesse envers son prince charmant pour échanger leurs places. Elle ne supportait pas d'être favorisée, surtout en ces temps troubles où la forêt enchanté n'était plus un endroit aussi chaleureux qu'auparavant.

Sur le visage de sa princesse, on pouvait voir les traits de son visage affichait une grimace tandis que ses yeux restèrent fermés et que ses mains battaient l'air à quelques centimètres de son visage. Aurore était victime des effets secondaires du charme du sommeil sans en connaître leurs existences : elle était enfermée dans une salle n'ayant ni portes et ni fenêtres, seulement des rideaux rouges en flammes, tout comme les murs et le plafond qui étaient aussi de la même couleur. La princesse fuyait les flammes et se protégeait le visage des incessantes explosions provenant du sol tout en hurlant de douleur, des flammes atteignant la peau de ses bras et de ses chevilles.

Soudain, un son se fit entendre au milieu de ceux qui provenaient des flammes consumant les rideaux et des explosions incessantes. Un grognement sourde qui s'amplifiait au fil des secondes et couvrait une autre voix inquiétante. " Réveille toi... Aurore... Réveille toi ! ". La princesse fut tellement surprise qu'elle n'accordait plus d'importance aux flammes et observait les murs pour comprendre d'où provenait le grognement et la voix. Ce fut sa dernière action avant qu'une tornade ne s'élève du carrelage et l'entraîne dans les airs.

Dans la réalité, la princesse ouvrit les yeux et se redressa vivement. Son bras gauche cherchait un moyen de se rassurer ou plutôt quelqu'un, tapotant à plusieurs reprise le plancher en bois à l'endroit où devait se trouver le prince Philippe. Cependant, il n'était plus là. Et quand Aurore reporta son attention sur les bruits qu'elle entendait, elle paniqua. Grognement d'ogres, bruits sourds provenant des arbres qui tombèrent tout autour de l'habitation dans laquelle se trouvait la jeune femme et cris de peur d'hommes se firent entendre.

Un " Aurore ! " se fit entendre dans le brouhaha incessant. La princesse reconnu la voix de son bien aimé et rassurée, elle décida d'affronter la présence des ogres et la panique général pour le retrouver. En quelques secondes Aurore se releva et se saisit de sa longue cape, l'enveloppant autour de sa robe violette : seule trace de sa royauté avec sa couronne et seul vêtement qu'elle acceptait de porter en hommage à son royaume avant sa chute.

La princesse sortit de l'habitation pour se retrouver au centre du camp de rebelles installé au milieu de la forêt enchantée dont le but était d'explorer cette dernière pour retrouver des survivants ou mieux, un royaume tout entier qui avait échappé au sort noir et à l'attaque des ogres. D'ailleurs, l'un d'entre eux brisa la joie d'Aurore de voir son prince guidant les citoyens du camp qui s'étaient portés volontaire dans les bois, Philippe était aidé de quelque soldat et quand il entendit sa bien aimée criait son prénom, il se retourna et afficha un sourire de soulagement. Malheureusement, leur retrouvaille ne fut que de courte durée puisque l'une des créature jeta un arbre entre les deux amoureux tandis qu'une autre se ruait vers Aurore. La princesse compris qu'elle était en danger et couru dans la direction opposée à son prince en hurlant ces derniers mots : " Je vais m'en sortir, je te le promets ! "

Dans sa course, Aurore se réfugia dans la forêt qui entourait son camp tout en sentant le sol tremblait et les grognement de l'ogre qui la poursuivait. Elle profitait du quart de lune pour se repérer dans les bois, évitant les branches en bougeant vivement de sa tête en se retournant plusieurs fois pour voir où était son poursuivant. La princesse fit preuve d'intelligence en ne courant pas en ligne droite, zigzaguant entre les arbres tout en essayant de rester discrète, réussissant ainsi à semer la bête. Malheureusement, trop concentrée sur les arbres et la créature, elle ne fit pas attention où elle mettait les pieds, l'un d'entre eux trébucha sur une racine, entraînant le reste du corps de la jeune femme qui tomba au sol. Par chance elle ne s'était pas heurtée la tête contre un objet dur et resta donc consciente tout en reprenant son calme. Elle était saine et sauve.

La fille de la belle au bois dormant se releva lentement, essayant de faire le moindre bruit, se souvenant que les ogres se repéraient au son. Puis, elle décida de retrouver son amoureux, elle était certaine que Philippe avait fui tout en l'écoutant. Car l'amour qui les liait, selon elle, était accompagné d'une confiance aveugle envers l'autre et que donc, son prince croyait à ses paroles. Aurore devait seulement le retrouver dans les bois. Elle entama donc sa marche en restant confiante tout en marchant d'un pas assez rapide et peu discret.

Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'Aurore subit les conséquences de son imprudence, lorsque son pied droit marcha sur une branche qui se brisa et fit bouger une silhouette à quelques mètres d'elle : un ogre. Et le pire, c'est qu'il n'était pas seul. D'un geste rapide, elle se glissa derrière un arbre tout en portant sa main à sa bouche pour retenir des hurlements de terreur et calmer sa respiration qui avait fait un bond, tout comme son cœur. La princesse entendait les créatures se mouvoir mais, d'où elle était, elle ne pouvait pas les voir et n'osa donc pas bouger. La peur l'en empêchait.

« Capitaine ? Vous feriez mieux de venir voir. On dirait qu’il se passe quelque chose sur la côte. »

Tirée de ses pensées par son fidèle Zachary, Davy abandonna momentanément son étude des cartes marines qui jonchaient son bureau pour lever les yeux et dévisager son second d’un air inquisiteur. Si la voix du jeune homme et son attitude étaient parfaitement calmes, elle savait que quelque chose clochait. Il la connaissait assez pour savoir qu’il ne fallait en aucun cas la déranger quand elle travaillait sur ses cartes –à moins d’une urgence bien entendu. Et pour que Zachary ne décide pas de s’en occuper lui-même, ça devait être effectivement assez important. Laissant échapper un soupir pour la forme, elle se coiffa de son tricorne, attrapa sa longue-vue au passage, et sortit sur le pont. La vision de presque tous ses hommes amassés sur la rambarde pour voir le spectacle, ou même accrochés dans les cordages pour avoir une meilleure vue, lui confirma que quelque chose de très inhabituel était en train de se dérouler.

« Que se passe-t-il ici ? » demanda-t-elle en s’avançant jusqu’à la rambarde.
« Regardez, cap’taine. Y a un sacré grabuge sur la terre ferme, on dirait. » lui répondit un des préposés aux canons en pointant la côte du doigts, indiquant plusieurs colonnes de fumée qui s’élevaient dans la nuit alors que des lueurs rougeoyantes semblaient prouver la présence de feu. Sans s’émouvoir, Davy porta sa longue-vue à son œil et scruta la côte. Le temps que son iris s’habitue à l’obscurité, et elle put apercevoir de monumentales silhouettes se déplacer, renversant tout sur leur passage.
« Des ogres. » souffla-t-elle, une lueur étrange dans le regard.
« Morbleu, j’voudrais pas être à la place des gens là-bas. C’est des sales bêtes, ces ogres. »
« Nous allons sur la côte. »
« Quoi ? »
« Vous avez entendu mes ordres. Il est temps pour le Hollandais Volant d’aller voir un peu du pays ! » s’exclama le capitaine en sautant sur l’estrade où se trouvait la barre. Les hommes de Davy Jones s’entre-regardèrent d’un air stupéfait. Ils savaient leur capitaine friande d’émotions fortes et toujours curieuse, surtout quand c’était dangereux, mais tout de même… des ogres ! Finalement, Jones elle-même les rappela à l’ordre en menaçant de les jeter par-dessus bord, et le navire se mit en branle avec sa rapidité légendaire. Ca faisait plus d’un an maintenant que Jones n’avait pas posé le pied à terre. Elle pourrait passer trois jours sur la terre ferme sans difficulté, peut-être même un peu plus si elle avait assez d’énergie pour ça. Les heures à venir s’annonçaient palpitantes.
Rapidement, le Hollandais Volant atteignit la côte et la longea de près pour inspecter les environs. Lorsqu’il trouva un endroit adéquat où amarrer, le capitaine s’apprêtait à descendre quand un beuglement monstrueux retentit : faisant volte-face, l’équipage découvrit sur la petite plage un ogre occupé à dévorer ses victimes et visiblement peu content d’être dérangé.

« Armez les canons ! » s’écria Davy Jones sans bouger de sa place, fascinée par le spectacle qui s’offrait à elle. « Ce soir, il y a de l’ogre au menu pour célébrer notre arrivée ! » Un concert de hourras salua cette la réjouissante perspective de se défouler contre une de ces hideuses créatures, et bientôt un autre cri lui répondit : « Canons armés ! » « FEU ! »

La rangée de canons à bâbord détonna comme de multiples coups de tonnerre, et les boulets fusèrent à la vitesse de l’éclair pour s’écraser contre leur adversaire. Laissant échapper un hurlement digne des Enfers, l’ogre vacilla à cause de la force du choc, et n’eut pas le temps de se remettre d’aplomb qu’une deuxième salve venait l’achever. Son énorme carcasse s’écroula sur la plage sous un tonnerre d’applaudissements et de cris de joie féroces.

« Voilà une bonne chose de faite. Zachary, je vous confie la surveillance du bateau. N’hésitez pas à voguer le long de la côte si vous le désirez, je suis sûre qu’il y a d’autres ogres sont les hommes seraient ravis de faire un feu de joie. » dit-elle à son second en s’armant de son sabre et deux pistolets, ainsi qu’un bon nombre de munitions. « Comme d’habitude je saurai où trouver le bateau, inutile de laisser de message. Amusez-vous bien ! »

Et elle sauta à terre, un sourire réjoui suspendu aux lèvres alors que ses yeux bleus glaciers brillaient d’une joie dangereuse. Dégainant son sabre, elle remonta les rochers et s’enfonça dans la forêt. Il était temps d’aller voir ce qu’il se tramait par ici.

La guerre des Ogres

30 mars • Nuit • Quelque part à quai sur le Jolly Roger.

Plus Hook avançait vers le camp de Cora et plus il voyait d'arbres sur son passage. Des arbres déracinés et étalés au sol tel des cadavres. Visiblement, ces ogres étaient réellement bien décidés à faire des ravages. Connaissant un peu la sorcière, il réfléchit bien vite pour se demander ce qu'elle aurait bien pu faire dans un cas tel que celui-là. C'est quand il vit un bras, sans son propriétaire, que tout lui parut clair ; Cora ne devait plus être au campement depuis longtemps. Alarmée par les bruits causés par les ogres, elle avait sûrement migré ailleurs pour plus de sécurité et pour concocter un plan quelconque. Il se devait de vérifier s'il avait raison et il voulait aussi en savoir plus sur cet éventuel plan qu'il soupçonnait.
Il changea donc de cap et partit en direction de l'ouest, espérant trouver des réponses à ces questions. Connaissant un peu les lieux, il savait très bien ce qui se trouvait par là. Un château et pas n'importe lequel.
L'air de rien, Hook voulait sauver ce monde et surtout ne pas le laisser aux mains des ogres. Il s'agissait de créatures répugnantes et sans cervelle. Et pourtant ... ils avaient réussi à préparer une guerre dans le plus grand secret.

Mais pour l'heure, nul besoin de chercher pourquoi ou comment les ogres avaient fomenté ça, il fallait avancer pour protéger leur lieu de vie. Non que Killian l'aime particulièrement mais il n'avait que ce monde-ci tant qu'il n'avait pas, avec Cora, trouvé le moyen d'aller dans le monde créé par la fille de la sorcière. Donc ... autant le préserver un minimum pour éviter qu'il ne devienne bien pire à vivre qu'il ne l'était déjà.

A force de pas et de réflexion, Killian ne sentit pas les pas se multiplié et il ne se rendit même pas compte qu'il pouvait déjà voir les courbes du château se dessiner. Il n'était plus très loin de son but, il pourrait même le toucher du bout des doigts bientôt mais de la marche s'imposait encore à lui ... hélas ! Il était marin pas marcheur ou que savait-il d'autre ! Il préférait clairement naviguer que marcher à travers champ pendant des heures. Et, autant le dire, faire ce trajet à dos de cheval aurait tout de même grandement simplifié les choses mais ... il n'en avait pas sous la main. C'aurait été trop simple sinon !

Il continuait donc de marcher...
Inlassablement ...
.... ou presque hein ! Pour dire vrai, il se lassait même très vite.
Mais, alors qu'il ne s'y attendait pas le moins du monde, il entendit un bruit non loin de lui. Il se stoppa de suite, pensant bien sûr à un ogre qui se trouverait là et il entendit alors une voix dont les paroles paraissaient bien prononcées et, visiblement, pas par un inculte d'ogre. Il se retourna alors pour regarder tout autour de lui et il sentit quelque chose lui percuter les jambes. Par instinct, il baissa la tête et son regard pu alors se poser sur un nain qui ne regardait visiblement pas où il allait ! Le comble ! Être aussi petit et ne pas faire attention au monde qui l'entoure, c'était plus que risqué. Il arqua un sourcil en voyant que la créature ne s'excusait même pas.

« Surtout ... dis-le si j'te gêne ! » dit le capitaine pirate à l'égard du petit être.
Encore quelqu'un moins haut que la moyenne ... Il attirait tous les lutins de foire ou quoi ?!

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Je continuais de marcher interminablement vers ce château en ruines. Le domicile de Blanche Neige et de son cher et tendre prince. Je devais y entrer pour essayer de trouver quelque chose me permettant d'aller dans l'autre monde. N'importe quel objet pourrait m'être utile. Seulement, rien ne s'était passé que je le souhaitais. En effet, des bruits étranges venaient de retentir, et je ne mis pas longtemps à comprendre que les ogres arrivaient à grands pas. Mais que diable faisaient-ils ici à une heure pareille ? Je continuais de regarder tout autour de moi, restant vigilante à chaque bruit. Je n'avais, certes, pas peur des ogres, mais je préférais quand même faire très attention, pour ne pas être prise par surprise. Après tout, je pouvais utiliser mes pouvoirs seulement par ma seule volonté ; ils n'agissaient pas seuls, lorsque le danger arrivait. Ma longue robe rouge que j'avais obtenu dans ce pays lointain où je fus nommée reine était un peu trop longue, et parfois même agaçante pour marcher dans une forêt. Mais après tout, je l'avais bien cherché..

J'avançais donc de plus en plus à l'Ouest, cherchant sans relâche ce château. J'aurais pu directement user de mes pouvoirs pour me téléporter à l'intérieur, mais je préférais m'assurer que personne ne s'y trouvait, d'abord. Les pas se succédaient, un par un sans jamais s'interrompre. Quelques grognements d'ogres se faisaient entendre dans l'obscurité de la nuit, troublant ce silence funèbre. De nombreux arbres se trouvaient étalés sur le passage. Et malgré le fait que je voulais partir de ce pays, je voulais tout de même le protéger un minimum. Après tout, c'est ici que j'avais vécu pendant ma vie entière, et même si je ne m'attachais jamais à rien, je préférais le préserver pour pouvoir y vivre, au cas où mon voyage vers l'autre monde était impossible. Pur intérêt personnel, bien entendu. Mon regard s'attarda au loin, en direction du château. Et je le vis. J'aperçus une tour à moitié détruite, puis quelques fenêtres brisées. Il n'y avait aucune lumière à l'intérieur, mais quelques arbres se trouvaient de chaque côté. Les ogres avaient certainement dû semer la terreur dans le château, et faire fuir les derniers habitants.

L'attaque des ogres avait beau être problématique, mais sur ce coup, elle m'était bénéfique. Je pouvais alors entrer dans le château en tout sécurité. Qui va là?! M'sieur Declan, est-ce vous? je regardais alors autour de moi, avec frénésie. Cette vois venait de retentir sans que je ne m'y attende. je... je vous préviens, je suis armé ! Il n'en fallut pas plus pour déclencher en moi un rire sarcastique et froid. Apparemment, quelqu'un était perdu, et disait être.. « armé ». Je n'avais aucunement peur de cela, et j'étais même certaine que la personne en question ne savait pas qui j'étais. Alors, j'attendis quelques instants, mais plus rien ne se fit entendre. La voix avait bafouillé avant de lancer ses deux phrases, ce qui ne m'inquiéta pas quant aux pouvoirs, ou même, a l'arme que la personne en question possédait. Toutefois, je décidais de ne pas répondre, attendant patiemment la personne venant de parler..

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Sujet: Re: Mission n°01 ~ La guerre des ogres