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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci engraved on your heart - H.  2742709183
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engraved on your heart - H.  Vide
MessageSujet: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyVen 15 Fév - 13:00




Introduction



Époque du sujet : Actuelle
Date du sujet : jeudi 21 février
Ordre de passage des participants : sven - harley



Après avoir été mis à la porte – si l’on peut dire – de la demeure Watson, Sven s’était attendu à recevoir des réprimandes de la part des parents d’Harley. En fait, il n’y avait rien eu, que le silence total de l’exclusion la plus parfaite qu’un groupe humain pouvait vous réserver. D’un côté, ça arrangeait l’ébéniste. Les rumeurs ne couraient pas encore et personne ne lui courait après, torches et pics en mains. D’une certaine manière, donc, Sven se considérait chanceux de ne pas être au centre de l’attention de Storybrooke. Il se doutait bien que ce n’était pas le genre d’histoire sur lesquelles les Watson aimaient s’étendre en public. Et ça le tuait, de ne pas avoir de nouvelle d’Harley. L’empressement avec lequel ils s’étaient quittés, des jours auparavant, avait laissé Sven sur sa faim. Ce n’est pas qu’il demandait un deuxième round au lit – bien que l’idée ne lui déplaisait pas. Il était juste agacé, qu’une fois encore, l’amour charnel devenait la seule conclusion auquelle les deux amants avaient le droit. S’arracher au paroxysme du désir brulant qui les rongeait ne faisant que laisser Sven avec une envie acide deux centimètres sous le cœur. Il ne voulait pas que la serrer dans ses bras. Il ne voulait pas que l’embrasser et la faire tordre de plaisir. Sven s’était surpris à en vouloir plus, sans réellement savoir ce qu’il voulait d’elle. Il voulait la toucher, la sentir, la vivre. Ça oui. Et il voulait plus encore, l’esprit assombris par une soif plus profonde pour Harley. Et pour ça, l’ébéniste était prêt à devenir la cible sur le tableau des langues de vipères de leur petite ville. S’il devait soulever une tempête, il le ferait. Du moment qu’il se trouvait dans l’œil de la tornade avec Harley dans ses bras, il l’accepterait.

Sven avait garé son pick-up sur le parking du lycée. Il sourit, se rappelant lui-même ses dernières années scolaires, auxquelles il avait mis fin brutalement à ses seize ans. Ca relevait du passé, ainsi ne s’attarda-t-il pas sur cette vague de souvenirs. Il claqua sa portière, sans verrouiller les serrures du véhicule. Personne n’oserait s’emparer de son bien ici. Son plan ne relevait pas du génie diabolique. Son plan ne reflétait pas l’avertissement dont l’avait gratifié Sam. Ce que l'ébéniste s’apprêtait à faire n’était que le fruit d’une envie subite, un éclair de lucidité dans le bordel général qu’était le cerveau de Sven ces temps-ci. Bien vite, il rentra dans le nouveau lycée, cherchant les points de repères jusqu’au secrétariat. L’heure de midi n’avait pas encore sonné, ce qui lui permit de traverser les couloirs à son rythme, sans être l’étranger que tous les élèves observeraient. Il fut accueilli de manière charmante par la jeune femme derrière son bureau –Natasha – qu’il connaissait de loin. Si l’excuse que Sven lui servit fut bidon et parfaitement mal brodée, elle eut tout de moins le mérite de fonctionner et de n’attirer aucun soupçon chez Natasha. Elle l’invita à s’asseoir sur un des sièges libre en attendant qu’Harley arrive.

Installé sur le siège gris, il releva à peine la tête quand les haut-parleurs crachotèrent « Harley Watson, vous êtes attendue au secrétariat. » dans tout le lycée. Sven remonta distraitement les manches de sa chemise bleue nuit. La sonnerie annonçant l’heure du repas, et la pause tant attendue pour les adolescents agités, résonna dans le bâtiment et à travers les vitres séparant le secrétariat, l’ébéniste eut tout le loisir d’observer la faune des élèves qui se déchaina dans les couloirs. Cela ne l’occupa guère longtemps, car déjà dans la masse humaine il remarquait la silhouette d’Harley. Son estomac se serra de joie et s’il ne put retenir un mince sourire, empêcha que celui-ci ne prenne des proportions trop grandes. Il se releva dès qu’elle entra dans la pièce et, comblant la distance entre eux déposa sa main sur l’épaule de la brunette. Il aurait voulu l’embrasser, la serrer dans ses bras et la faire décoller du sol. Mais Sven, parfois, était malin –oui, ça lui arrivait – il savait pertinemment que sa couverture serait grillée. « Ah Harley. Ton rendez-vous chez le dentiste a été bougé à cet après-midi. Et comme tes parents ne peuvent pas t’accompagner, je vais te servir de chauffeur. » On remarquera le culot de se servir des parents Watson pour ravir la fille à ceux-ci. Mais avec une excuse aussi banale, il était sûr de passer inaperçu. On taira le fait que Sven n’était pas un ami de la famille pour se permettre d’être le chauffeur d’Harley. On taira aussi le fait que tout à Storybrooke était assez grand pour s’y rendre à pied. On taira le fait qu’il n’avait toujours pas enlevé sa main d’Harley. « On y va ? » Le kidnapping venait de commencer.
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MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyVen 15 Fév - 23:36


La matinée suivait paisiblement son cours. L’histoire était sans doute la matière que préférait la jeune fille, qui se passionnait pour les petites anecdotes et les détails croustillants que certains pans de l’histoire poussaient sous le feu des projecteurs. Néanmoins, son attention était quelques peu troublée depuis le début de la semaine. Les évènements de lundi avaient secoué la famille Watson, faisant s’écrouler des fondations érodées qui n’étaient plus guère cimentées que par l’ignorance et les non-dits. Harley ne s’estimait pas seule responsable du climat qui régnait depuis au sein de la respectable maison des Watson. Certes, elle avait porté le coup de grâce, mais elle n’arrivait pas à se sentir coupable. Ses parents vivaient bien dans les mensonges et les secrets, et si Harley semblait s’évertuer à suivre leur voie, elle avait toujours ressenti la plus grande douleur à voir ses parents jouer à ce jeu de dupe. Ils l’avaient mise au milieu, et l’avait trop longtemps laissée souffrir de cette situation qui ne convenait qu’à eux. Lundi, elle n’avait fait que leur renvoyer la balle, et cette dernière avait fracassé le miroir des faux semblants, brisant ainsi l’image qu’ils conservaient de leur fille chérie. Sur quoi pouvaient-ils bien fonder leur colère ? Harley n’avait fait que remettre les choses à plats, obliger les Watson à constater les dégâts. Mais elle semblait être la seule à vouloir changer d’univers. Le seul point positif qu’elle avait pu obtenir était qu’ils se retrouvaient désormais alliés face à leur fille indigne.

Mais ce climat d’oppression et de déni n’était pas ce qui perturbait la lycéenne et la portait ailleurs durant d’interminables minutes. Des rêveries innocentes durant lesquelles elle était à nouveau libre de ses mouvements. Elle jeta un coup d’œil à son bracelet. Mardi, ses géniteurs avaient trouvé l’idée du siècle. Il avait décidé d’offrir à leur fille un bracelet en argent d’une valeur inestimable. Mais Harley n’avait pas réussi à l’accepter sans sourciller. Elle se doutait que quelque chose se tramait, et ne souhaitait aucun cadeau de la part de parents incapables de la comprendre, ni même seulement d’essayer. Finalement, ils furent obligés de lui imposer le cadeau, sa mère saisissant sèchement le poignet d’Harley pour lui accrocher, tandis que son père exposait les raisons qui les mettaient dans l’obligation de pister leur propre enfant. Malgré la gardienne qu’ils payaient pour s’assurer que la jeune fille restait bien au domicile lorsqu’aucun d’eux n’était présent, ils savaient le monstre d’obstination qu’ils avaient engendré. Craignant qu’elle ne s’échappe de la vaste demeure au nez et à la barbe de sa nourrice, ils avaient optés pour une solution très avancée : la localisation 24h/24 de leur très chère tête rousse. Si elle retirait le bracelet, son père serait automatiquement averti que sa fille ne bougeait plus, et il pourrait appeler la gardienne pour prévenir toute fugue. De même, ça l’obligeait à rentrer sans faire de détour du lycée. Il n’y avait pas à dire, son père avait été malin, et avait pensé à tout, ou presque. Harley tournait et retournait le bijou contre son poignet lorsque le haut-parleur se mit en marche. Elle haussa un sourcil. Il était rare qu’elle soit appelée au secrétariat. La plupart du temps, c’était dans le bureau du proviseur. Elle regarda sa montre, constatant que l’heure du repas approchait. Peut-être était-ce simplement sa « nanny » qui venait lui tenir compagnie pour midi et s’assurer qu’il ne lui prendrait pas l’envie de confier son bracelet à quelqu’un d’autre pour aller rôder en ville. Ca ne l’aurait surprise qu’à moitié, il lui apparaissait peu probable que ses géniteurs n’aient pas songés à tout.

Harley se leva sans enthousiasme, laissant les pieds de sa chaise racler le sol dans un bruit distinctif. Après un sourire sans joie à son professeur, elle rassembla ses affaires, les jeta dans son sac, puis le mit sur son épaule avant de rejoindre la porte et de partir sans un mot. Dans les couloirs, elle soupira et avança sans le moindre empressement. La cloche sonna la fin des cours et la pause déjeuné. Très vite, les portes s’ouvrirent de part et d’autres sur son chemin. Elle se retrouva engloutie par un flot d’adolescents affamés, et aurait souhaité partagé leur engouement pour les choses simples de la vie.

La motivation réduite à néant, Harley finit par arriver en vue du secrétariat. Il ne lui prit pas l’envie de regarder à travers les bais vitrées, ce qui ne fit qu’accroitre sa surprise lorsqu’elle ouvrit la porte. Sven se leva au moment où son regard se posa sur lui, et abolit la distance qui les séparait sans lui laisser le temps de réagir. Tout ce qu’elle put faire, entre le moment où elle ouvrit la porte, et le moment où Sven posa une main sur son épaule, fut de manquer un battement de cœur et d’échapper un sourire radieux. « Ah Harley. Ton rendez-vous chez le dentiste a été bougé à cet après-midi. Et comme tes parents ne peuvent pas t’accompagner, je vais te servir de chauffeur. » Elle ne le lâchait plus des yeux. Il était juste devant elle, sa main sur son épaule, et cette simple constatation l’embrasa. « D’accord. » Ce n’était pas l’intervention du siècle, mais il y avait de quoi perdre ses moyens. Elle comprenait bien ce que Sven souhaitait faire sous couvert de ce mensonge éhonté, mais elle restait choquée par sa présence. Cela faisait plusieurs jours qu’elle réfléchissait au meilleur moyen de le retrouver au lieu de se concentrer sur ce que tentait de lui enseigner ses professeurs. Et voilà qu’il réglait le problème lui-même en venant la chercher tout droit au lycée. « On y va ? » Elle sourit, retrouvant ses esprits et par là même sa faculté à exulter. Elle tenta tout de même de conserver un air égal, des fois qu’il prenne l’envie à l’une ou l’autre des secrétaires de prêter attention à ce qui ne les regardait pas. Mais elle ne souhaitait pas non plus détacher son regard de son ravisseur pour s’occuper de ces potiches, car alors elle avait peur qu’il s’évapore comme le produit d’un simple rêve. « Puisqu’il le faut. » Sa moue contrariée fut sans doute la plus ravie qui puisse exister, mais elle était trop heureuse de la présence de Sven pour faire son auto critique théâtrale. Elle se retourna donc pour passer la porte qu’elle venait à peine de franchir, et se jeter à nouveau dans le flot des élèves, qui s’était néanmoins amoindri. Elle guidait Sven vers l’extérieur, se frayant aisément un chemin parmi ses condisciples. Ils allaient quitter le bâtiment lorsqu’elle songea à son bracelet. Elle le retira et le plaça discrètement dans le sac d’un élève qui passait par là, aidée en cela par la distraction que son téléphone portable constituait, l’absorbant au point qu’il ne puisse ni voir ni sentir la main d’Harley contre son sac. Un sourire confiant accroché aux lèvres, elle poussa la porte qui débouchait sur l’extérieur.

Harley repéra rapidement le véhicule de Sven, la plupart des lycéens n’optait pas pour un bon vieux pick-up, et elle avait déjà vu celui de l’ébéniste garé devant chez elle, ce qui lui facilitait la tâche. Elle fila directement côté passager, ouvrant la portière qui n’était par chance pas verrouillée, puis s’installa avec un naturel effarant. Lorsque Sven eut pris place au volant, elle vrilla sur lui un regard exalté. « Où me conduisez-vous réellement, monsieur le chauffeur ? » Ses yeux sourirent tandis que ses lèvres s’étirèrent finement. Puis faisant fi des personnes qui pouvaient trainer dehors, Harley laissa sa main attraper la nuque de Sven. Elle la caressa doucement, avant de se pencher vers lui et d’embrasser sa joue. Chaste, elle se recula et se tint bien droite, accrochant sa ceinture, parée au décollage.

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MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyLun 18 Fév - 12:07


La chaleur se diffusait dans sa main, remontant dans tout son avant-bras, tandis que Sven faisait des efforts pour ne pas trop sourire, simplement, stupidement. Il était content de retrouver Harley. Oui, ça n’avait fait que quatre jours. En quatre jours, Sven aurait-il vraiment l’occasion de sentir le manque dont Harley était l’origine ? Il y a un mois, l’ébéniste vous aurait dit que non, qu’elle n’était qu’une fille comme une autre, vouée à un passage dans ses draps pour repartir le lendemain, sans un dernier regard. Mais voilà, Harley était plus que l’histoire d’un soir. Et alors que la fille Watson suivait le jeu de rôles de Sven, une part de soulagement arriva, constatant qu’il ne lui avait pas fallu bien long avant de comprendre pourquoi Sven était là. Il opina de son chef. Puisqu’il le faut. Oui, il le fallait. Intérieurement, il jubilait, des petits confettis dans la tête. Il avait craint qu’elle ne le repousse, que les confessions que la fille Watson ne lui avait faites n’étaient qu’une tactique sournoise de plus pour le mettre dans un lit, ensuite pour le jeter si bien, comme elle l’avait déjà fait, lors de leur première nuit ensemble. Si ça avait été le cas, il se serait retrouvé bête, fiché en plein milieu du secrétariat. Mais comme une valse élégante, Harley suivait à merveille son cavalier, le guidant déjà dans le couloir bondé d’élèves.

Sven la suivait, deux pas derrière elle, détaillant à peine les lycéens qui parfois lui jetaient un coup d’œil curieux. Lui avait son regard posé sur une seule personne alors qu’il la suivait silencieusement, la simple envie de plaquer Harley contre un des casiers pour l’embrasser et faire jaser l’ensemble des adolescents. Au lieu de donner libre cours à cette pensée sauvage, il enfonça ses mains dans ses poches et eut un sourire prédateur. L’excitation réelle était bien là. Pas celle dans son pantalon, non. Sven était juste impatient de passer du temps avec Harley, de discuter, de la toucher, de l’embrasser. C’était puéril, une partie de sa conscience se le disait. Mais les faits étaient là. Elle lui avait manqué, et rien que la voir, juste devant lui, la satisfaisait à un point qui rivalisait avec toute cette envie dévorante qu’il pouvait ressentir. Sven eut une pensée pour les parents Watson et du tampon d’autorité qu’ils essaient d’imposer sur Harley. Ils avaient été stupides de croire que cela serait suffisant. Oui, si la brunette n’avait pas fait d’effort pour retrouver Sven, peut-être que leur plan aurait fonctionné. S’était sans compter sur cette fissure au cœur, dans lequel le regard espiègle de la jeune femme s’était planté. Sven était en manque d’Harley. Quoi de plus simple que de la ravir à sa cage dorée ?

Il grimpa dans son pick-up, amusé qu’Harley ait trouvé le chemin jusqu’à son véhicule sans aucune aide, faisant déjà de l’espace de Sven son territoire. Il pencha sa tête sur le côté, décrochant un sourire, ce genre d’éclat qu’il ne réservait qu’à Harley. Terriblement féroce, avec une pointe de douceur. « Loin de toute cette supercherie. » Il aurait voulu s’expliquer un peu plus longuement, bien qu’il n’eut pas grand-chose à raconter sur leur destination. Mais la main sur sa nuque l’électrisa, mettant un terme à tout ce qu’il voulait dire. Il sourit à nouveau, eut presque une moue dépitée quand il n’eut droit qu’à un baiser sur la joue. Il appréciait l’attention. Néanmoins. Ce fut à son tour. Il prit appuis sur le volant, se moquant bien de qui pouvaient les voir. & il embrassa Harley, prisonnière de sa ceinture de sécurité – bien qu’il doutait qu’elle ne tenta de fuir-. Ses lèvres se posèrent, chaudement, affectueusement sur celles d’Harley, à en perdre le souffle, alors que son cœur, lui ne faisait que courir, cent fois plus vite dans ses veines. Il se recula à peine, son visage toujours proche à l’excès de celui de la brunette. « Ça, c’était pour l’au-revoir en bonne et due forme que nous n’avons pas eu lundi. Et ça. » Sven embrassa à nouveau Harley, franchissant l’espace de ses lèvres, nouant sa langue à celle d’Harley. Le baiser était moins empressé, bien que moins retenu. Il se recula à nouveau, restant néanmoins proche de la fille Watson. « c’est pour te dire bonjour. » La voix grave, rendue presque suave par l’échange que Sven venait d’initier, les pulsions secouant son corps en une vibration qui commençait à devenir familière. Ses yeux d’ambres, assombris par ce petit jeu, éventuellement, finirent par se décoller de sa compagne.

Sven, à son tour, boucla sa ceinture, démarra. « D’abord, je t’invite à manger. » Sven aurait voulu s’adonner à une activité moins banale, moins nécessaire. Il avait passé la matinée à travailler, sans se tourner vers une seule assiette de nourriture et comme à son habitude, il avait aussi sauté le petit-déjeuner. Donc, force est de constater qu’il devait s’installer devant un bon plat. Et il supposait que c’était également le cas de la fille Watson. Après-tout, ne venait-il pas de l’extraire à la nourriture infâme de la cantine ? Cependant, nul besoin de s’inquiéter pour Harley, il ne l’amènerait pas chez Granny, mais dans un restaurant un peu plus respectueux et, surtout, plus discret. Le trajet fut de courte durée, comme il était coutume dans leur ville. Si Sven n’ouvrit pas la portière d’Harley, il prit tout de même la peine de lui tenir la porte du restaurant. L’ébéniste ne cherchait pas à se cacher de la vue de tous. Il n’aimait pas les relations cachées derrière le paravent des apparences, bien qu’il aime la discrétion. Aller déjeuner chez Granny revenait à dresser une table devant l’allée de la maison familiale des Watson. Et Sven voulait profiter un minimum de sa douce déchéance avant qu’elle ne lui soit arrachée.
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MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyLun 18 Fév - 15:46


Il aurait été inutile et bien ridicule pour Harley de nier l’évidence. La situation dans laquelle la jeune Watson se trouvait était effectivement une belle supercherie. Elle aimait le mot choisi par Sven, car il signifiait beaucoup dans son esprit. Pas seulement qu’elle était prisonnière d’un manège qui la fatiguait, mais que Sven le voyait, le comprenait, et avait décidé de l’en arracher. Un sourire flatta ses traits, mais elle ne répondit pas. Ce qu’elle pouvait penser des barreaux qu’avaient érigés ses parents n’avait pas à trouver le chemin des oreilles de Sven. Elle n’aurait pas eu le beau rôle à se plaindre, alors qu’elle avait toujours un moyen de régler le problème en prenant ses responsabilités comme l’ébéniste avait pu le faire avant elle. Mieux valait donc garder le silence, s’accommoder de cette situation tant qu’elle y trouvait suffisamment son compte pour l’endurer, et profiter de cette parenthèse que venait d’ouvrir Sven en la subtilisant à son quotidien sans saveur.

En lui livrant le plus simple des baisers, Harley n’imaginait pas satisfaire Sven, et elle n’entendait pas bouder son plaisir de le laisser ainsi inassouvi. Elle voulait qu’il vienne de lui-même réclamer son dû, se contenant pour donner réellement l’impression que la joue de Sven lui suffisait. Harley était ainsi, jouant la princesse à défaut d’en être une. Et elle ne tarda pas à obtenir ce sur quoi elle avait parié. S’appuyant sur le volant, Sven s’approcha sans délais et sans grâce, forçant Harley à accepter ses lèvres. Des lèvres sur lesquelles elle se serait sans doute jetée la première si elle n’avait pas craint de perdre le petit jeu auquel elle s’évertuait toujours à jouer avec son aîné. « Ça, c’était pour l’au-revoir en bonne et due forme que nous n’avons pas eu lundi. Et ça. » Il s’était à peine éloigné de son visage, et elle sentait son souffle chaud tandis qu’elle le dévorait d’un regard plein d'appétit. Lorsqu’il posa à nouveau ses lèvres contre les siennes, elle trépigna sur son siège, et attrapa les joues de Sven tandis qu’il approfondissait déjà le baiser. Leurs langues se joignirent et retrouvèrent leurs marques comme si elles ne s’étaient jamais séparées. Sven mit néanmoins fin à l’échange, bien trop vite au goût d’Harley, qui dut se mordre la langue pour ne pas défaire sa ceinture et se jeter sur lui alors qu’il ajoutait déjà : « c’est pour te dire bonjour. » Un sourire se fraya à nouveau un chemin tout tracé sur les lèvres d’Harley, dont la poitrine gonflait de plaisir. Avoir Sven à nouveau près d’elle était enivrant. Quel tour encore insoupçonné prendrait leur relation après cette entrevue ? Chacune des fois où ils s’étaient croisés, jusque-là, avait vu se développer davantage le lien qui s’était tissé entre eux depuis les premières minutes. Ce lien devenait de plus en plus imposant et dévorant à mesure que les jours passaient. L’absence de Sven mettait certes la jeune fille face à la réalité, en lui faisant prendre conscience qu’elle en était arrivée à avoir besoin de sa présence, mais ce n’était rien en comparaison de leurs échanges. Le petit doigt d’Harley lui soufflait qu’ils n’allaient pas se retrouver complètement nus à l’arrière du pick up de Sven aujourd’hui, et ce n’était pas qu’une question de température, mais elle ne pouvait pas non plus y mettre sa main à couper. L’homme à côté d’elle la mettait dans de tels états qu’elle n’était pas certaine d’avoir le moindre contrôle de ses gestes en sa compagnie.

« D’abord, je t’invite à manger. » La rappeler aux nécessités de l’instant présent, voilà qui était du meilleur genre. Mais Harley ne pouvait pas laisser tomber à côté d’elle la perche que lui tendait Sven, lui confier à peine un regard puis s’en désintéresser. Ça aurait été criminel. « Mais je n’ai faim que de toi, mon sucre d’orge. » Elle glissa une main sur sa cuisse, et lorsqu’elle captura son regard, même un instant, elle fit mine de mordre, lui signifiant autant son envie que son amusement. D’ailleurs, ce dernier fut clairement assumé lorsqu’elle partit d’un bref éclat de rire avant de se calmer d’elle-même, concentrée sur la route que choisit d’emprunter Sven. Harley comprit vite qu’il ne l’emmenait pas chez Granny, car il n’y avait pas un large choix de chemins possibles pour aller du lycée au petit restaurant. Elle fronça néanmoins les sourcils lorsqu’il se gara près d’un restaurant à la devanture plus classe et aux vitres légèrement fumées.

La rouquine quitta le véhicule de son aîné la curiosité au ventre, ce dernier commençant d'ailleurs à se rappeler à son bon souvenir alors qu'elle n’avait pas daigné avalé le moindre petit déjeuner ce matin. Sven arriva le premier à la porte du restaurant et l’ouvrit pour laisser galamment passer Harley. Elle lui fit un petit signe de tête très sobre, trahi par le sourire manifestement amusé qui l’affectait. A peine furent-ils entrés qu’un serveur se présenta à eux, leur demandant poliment de lui préciser si ce n'’était que pour deux. Harley acquiesça en remerciant le serveur avec courtoisie, se prêtant très bien à ce petit jeu de fausses politesses dans lequel elle avait toujours baigné. L’homme les dirigea alors vers une table au fond du restaurant, assez isolée pour assurer une certaine intimité à ses occupants. Harley s’installa, posant son manteau et son sac à ses côtés sur la banquette rouge sombre qu’elle occupait. Elle accepta avec une politesse toujours égale la carte que lui tendit le serveur avant de s’enquérir de leur désir de commander un apéritif. Harley hocha la tête, et commanda un kir très simple avant de laisser la parole à Sven. Elle ne songeait pas qu’en l’invitant, son vis-à-vis entendait régler. Elle n’avait jamais eu besoin que quiconque, en dehors de ses parents, ne lui paie quoique ce soit, et elle n’avait pas dans l'idée de modifier cet état de fait aujourd’hui.

Posant les coudes sur la table alors que le serveur s’éloignait, elle entremêla ses doigts et posa son menton sur ses phalanges. Un sourire fin suspendu aux lèvres, son regard s’intensifia en plongeant dans celui de l’ébéniste. « Si on enlève le fait que tu as été obligé de me faire sortir du lycée en douce, on dirait bien que c’est notre premier rendez-vous … » Elle hésita, ses pensées se bousculaient contre sa boite crânienne, elle voulait les retenir mais le mot s’échappa. « de couple. » Elle pinça les lèvres comme si elle pouvait encore empêcher une autre idée volage comme celle-ci de s’évader. Son cœur manqua un battement lorsqu’elle réalisa la taille du pavé qu’elle venait de jeter dans la marre. Vite, il fallait détourner l’attention, dire quoique ce soit à même de faire oublier à Sven cette audace insignifiante. « Très bel endroit en tous cas, très chaleureux. » Agrémenté par un sourire forcé, sa phrase sortait réellement de nulle part et ne présentait pas le moindre intérêt. Voilà qu’elle perdait tous ses moyens et se mettait à balancer des banalités à Sven. Tout sauf ça, il fallait qu’elle retrouve son calme afin de profiter le plus sereinement de la présence de son aîné. Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler était sans doute une pratique à laquelle Harley devrait se contraindre plus souvent.


Dernière édition par Harley Q. Watson le Mar 19 Fév - 10:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyLun 18 Fév - 22:24


Harley était une tentatrice. Sven aimait ça, dans toutes les formes, dans tous les jeux. C’était plus fort que lui, il devait répondre, se lancer dans la boutade, se laisser guider, la suivre. Dans tout ce qu’elle proposait, dans ces plans malsains, dans ces envies malséantes. Qu’importe la raison. Le sang de Sven, coulait passion brulantes et ardentes. Si c’était un miracle qu’il ne saute pas sur la fille Watson dès qu’ils étaient en face l’un de l’autre, c’était également un miracle qu’ils soient ensemble, à présent. L’un à côté de l’autre. La main d’Harley sur sa cuisse, alors qu’elle faisait une allusion plus qu’explicite à ce genre de relation qui s’était instauré entre eux. Sven échappa un rire au surnom. Sucre d’orge. Bien entendu, il ne prenait rien de tout ceci au sérieux. Mais voilà, c’était cette dynamique survoltée, électrons libres circulant sur l’échine de Sven, lui délivrant un frisson insidieux. Ce n’était que pour ça. Que pour s’approcher un peu plus d’Harley. Que ce soit de son corps. Ou de son cœur. Sven la voulait. Une, entière, dans sa splendeur aveuglante. Si l’amour rendait aveugle, lui, n’avait rien à craindre. Car en présence de la fille Watson, Sven se crevait les yeux pour elle.

Le trajet fut expéditif et de l’abri de sa voiture, ils quittèrent le siège passager pour s’installer sur la table de ce restaurant. Harley menait la marche. Mais cette fois-ci, il n’y avait plus d’yeux à éviter, ainsi, ce n’était plus à deux pas derrière que l’ébéniste se trouvait, mais juste à côté d’Harley, la frôlant de son bras, de cette manière si espiègle qu’il avait appris à développer en compagnie de la brunette. Si elle choisit la banquette, lui se formalisa de la chaise délicate mise à sa disposition, s’empêchant d’étudier le travail du siège en question. Sa curiosité devrait se contenter d’une autre sensibilité à son regard. Au lieu des courbes du bois, aujourd’hui, il pouvait enfin étudier les courbes de ce corps qu’il avait déjà tant serré contre lui, et si peu serré contre lui. Tout cela viendrait. Cette union charnelle, inévitable, vers laquelle les deux amants se dirigeaient, immanquablement. Si ça n’était pas écris sur les pages d’une quelconque destinée, ça s’était inscris sur une parcelle égarée de la chair de Sven, de ce corps qu’il sacrifiera à l’autel d’Harley.

Le serveur tournait autour d’eux, planté au bout de leur table. Sven demanda un Picon au regard inquisiteur du maitre d’hôtel et il n’en fallut pas plus pour que l’homme disparaisse du champ de vision de Sven. A défaut de saisir les mains d’Harley, qu’elle avait soigneusement planqué sous son menton, Sven croisa les jambes et de la manière la plus innocente et fortuite qu’il soit, son pied toucha la cheville d’Harley. Tout en faisant semblant de rien, il garda la position, se penchant lui-même sur la table, la carte ouverte sur son set de table, sans qu’il ne jette un œil au menu. Eventuellement, ses yeux s'assombrirent, gagnant en profondeur, à la révélation involontaire d’Harley. Cependant, il ne recula pas, ni ne s’offusqua. Comme un couple. Pourquoi pas ? Les pupilles de ses yeux d’ambre se dilatèrent un peu, alors qu’il se rapprochait dangereusement du visage d’Harley, sans franchir la limite infranchissable de la table. Non, il ne bougerait pas. Pas maintenant tout du moins. « Oh, mais encore un peu et tu rougirais. » Un sourire, mince, joueur, s’étira sur ses lèvres, ses prunelles d’or se posant sur celle d’Harley, la dévorant du regard. « Je me demande ce que ça prendrait, pour que tu rougisses réellement. » C’était comme si Sven n’avait pas dit ses mots, les élans de son murmure à peine audible, juste pour elle.

Et il se recula, posant son coude sur la table, fichant sa tête dans sa main, l’allure distraite, détaché, alors qu’il était loin de l’être. Son pied remonta, le long de la jambe de Harley. « C’est vrai que ça y ressemble. » Il fit une pause, presque cruel. « Si on omet que j’ai dû t’enlever de ton lycée. » Voilà, cruel à souhait. C’était comme tracer de son doigt cette limite que jamais ils ne pourraient enlever. Cette limite imposée par l’âge, par les conventions sociales. Par les parents Watson qui feraient tout pour enfermer l’oiseau moqueur qu’était leur fille. Et Sven n’en avait pas terminé pour autant. Il ne laisserait pas filer cette chance. « Qu’est-ce que tu en dirais, d’être un couple ? » Une chaleur effleura sa poitrine. Rien de cela n’était prévu. Mais ça semblait la meilleure chose à faire. Sven était maitre du jeu. Elle pourrait dire non, que ça resterait qu’une histoire discrète. Et quelque part, leur relation était vouée à se dérouler dans les recoins rassurant des ombres dissimulatrices. Ce que Sven proposait, ce n’était qu’une chaine, qu’ils se passeraient chacun au poignet de l’autre. Une chaine en fer chaud, marquant leurs peaux du désir, de cette union qui les caractérisait. Pour lui, l’idée n’était pas déplaisante. C’était effacé cette ligne idiote sur les âges, les conventions, les autorités parentales.

Sven aurait attendu la question, mais le serveur revenait déjà. Il déposa les apéritifs devant chacun d’eux et s’assura de la commande des clients. L’ébéniste choisit un morceau de viande, saignante, avec un accompagnement au choix et il retrouva cet air serein, délit, un brin malicieux. Il avait à peine bougé, à peine quitter Harley du regard. Et quand l’incongru fut parti, Sven repartit à l’assaut. « Qu’est-ce que tu en dis, Harley ? »
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engraved on your heart - H.  Vide
MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyMar 19 Fév - 12:46


Une bouffée de chaleur lui montait déjà aux joues, elle avait le sentiment de risquer de virer au rouge dans très peu de temps, aussi chercha-t-elle à détourner le sujet, bien maladroitement. Mais Sven ne semblait pas vouloir l’aider. « Oh, mais encore un peu et tu rougirais. » Il s’exprima avec un sourire fin, maudit, accroché aux lèvres. Harley fut secouée d’une pointe de haine en cet instant. Voyant qu’elle s’était mise mal-à-l’aise toute seule, il ne cherchait absolument pas à la sortir de ce mauvais pas, préférant opter pour ce jeu pervers. Son pied ne bougeait pas de la cheville d’Harley contre lequel il l’avait calé, faisant descendre un poids plus lourd encore dans les entrailles de la jeune fille qui ne désirait rien d’autre en cet instant que de connaître le fond de sa pensée. « Je me demande ce que ça prendrait, pour que tu rougisses réellement. » Là ce fut plus fort qu’elle, et son pied alla s’écraser contre le tibia de Sven, histoire de lui passer l’envie de fouiller. Son murmure de bellâtre ricochait sur elle, car elle avait pris soin d’ériger un mur immense entre eux, au cas où il prendrait l’envie à Sven de la déloger de son pied d’estale en répliquant aux mots qu’elle avait échappé. Elle n’avait même pas voulu prononcé ce terme à l’origine, et elle était secouée par sa propre audace. Etait-ce ce qu’elle désirait au fond d’elle-même, qu’ils forment un couple ?

Sven prenait déjà une position très détachée, comme si l’élan d’agressivité d’Harley était oublié. Pouvait-il tout lui passer ? Pouvait-il ignorer ses mots afin qu’ils commencent à avoir une vraie discussion ? Ou étaient-ils foncièrement incapables de discuter sérieusement plus de deux minutes ? Elle sentit le pied innocent de Sven remonter contre sa jambe, et un frisson lui parcourut la nuque. Sa proximité était étonnement apaisante et excitante à la fois. Harley ne savait plus sur quel pied danser en sa présence. A l’image de son aîné qui soufflait le chaud puis le froid sans jamais se lasser des montagnes russes sur lesquelles il embarquait Harley, elle-même se sentait fluctuer entre différents sentiments. Elle peinait à distinguer ce qui était de ce qui pourrait être. Et l’idée d’un potentiel avenir entre eux lui donnait des vertiges.

« C’est vrai que ça y ressemble. » Il marqua un temps d’arrêt, captant toute l’attention d’Harley, qui souhaitait en entendre plus alors que son cerveau lui criait de se boucher les oreilles et de fuir. « Si on omet que j’ai dû t’enlever de ton lycée. » Elle esquissa un sourire sans joie. Comprendre ce que sous-entendait Sven n’avait rien de compliqué. Lui, un homme d’âge mûr, en était réduit à attendre une gamine à la sortie du lycée, une gamine que ses parents souhaitaient encore garder sous contrôle parce qu’ils désapprouvaient sa rébellion d’adolescente. Harley souffla, légèrement, imperceptiblement, pour elle-même, afin de se calmer et de ne pas voir la réalité en face. Sven n’était peut-être que ça, une crise d’adolescente en manque d’attention…

« Qu’est-ce que tu en dirais, d’être un couple ? » Le souffle lui manqua pour apporter la moindre réponse, tandis que sa gorge se nouait et que son estomac se serrait. Pourquoi avait-elle échappé ce mot ? Des frissons la parcoururent de part en part, tandis qu’elle sentit le coin de ses yeux s’humidifier. Elle n’était pas en train de vivre ça, ça n’était pas possible, pas avec lui. Elle aurait voulu parler, le gratifier du moindre son, mais elle s’en sentit soudain incapable. Heureusement le serveur revenait vers eux, le plateau chargé de leurs apéritifs, qu’il déposa gracieusement devant eux. Harley se contenta d’un sourire fébrile pour le remercier, et laissa ensuite Sven commander le premier, le temps pour elle de rassembler ses esprits. Elle en profita pour jeter finalement un coup d’œil à sa carte. Les deux hommes s’attendaient sans doute à la voir commander une salade ou tout autre plat léger, mais Harley n’allait pas au restaurant pour repartir le ventre rempli d’herbe. Elle opta pour un plat de lasagnes maison, bien ignorante des « problèmes » qui secouaient l’Europe concernant Findus. Le serveur la remercia lorsqu’elle lui tendit sa carte, puis repartit avec un empressement travaillé. Harley l’observa un instant s’éloigner, puis lorsqu'elle commença à se tordre le coup, elle reporta son attention sur Sven. « Qu’est-ce que tu en dis, Harley ? » Il la fixait d’un air malicieux, qu’elle ne réussit pas à soutenir longtemps. « Je suis désolée, Sven. »

Elle saisit son sac à main, et fila de la banquette sans se soucier du pied de Sven qui ne la bloqua pas longtemps. Elle s’éloigna à grand pas, croisant le serveur qui lui adressa un regard soucieux qu’elle décida d’ignorer. Ayant laissé son manteau, Sven comprendrait bien assez vite qu’elle ne partait pas. Mais elle fuyait tout de même, une fois de plus, face à ce qui l’effrayait. Elle poussa la porte des commodités et s’y réfugia en se postant une fois de plus devant un large miroir. Harley sentait comme un léger sentiment de déjà-vu, elle avait déjà vécu cette situation avec Sven, sauf que ses inquiétudes n’étaient plus réellement du même ordre. Quelques semaines plus tôt, elle se demandait ce qu’un homme de l’âge de Sven pouvait bien lui trouver, et s’apitoyait sur son apparence. Aujourd’hui, elle avait toujours du mal à comprendre ce qui lui plaisait en elle, mais elle comprenait ce qu'il appréciait dans leur relation. Harley était elle même dingue de leurs entrevues, et bénissait la présence de Sven. Néanmoins, le fait d’être un couple lui semblait … déplacé. Elle n’aurait pourtant pas su dire concrètement ce qui la dérangeait dans cette possibilité. Ce qui lui faisait peur, sans doute, ne pouvait pas être confessé à travers des mots. Elle inspira puis expira bruyamment, puis sorti de son sac le nécessaire pour parfaire son maquillage. Quitte à s’être réfugiée ici, il fallait qu’elle ait une excuse valable à présenter à Sven. Les mensonges arrivaient déjà. Comment pourrait-elle jamais suivre un autre exemple que celui de ses parents ? C’était le seul couple qu’elle connaisse réellement. Elle apposa un peu de poudre sur sa peau, puis fit briller ses lèvres à l’aide d’un gloss sombre, avant de repasser un léger coup de mascara sur ses cils. Satisfaite du résultat, se remaquiller avait au moins eu pour effet de la détendre. Elle considéra un instant son reflet dans le miroir, la mine voilée. Il fallait qu’elle décide maintenant de la réponse construite à donner à Sven, car une fois face à lui et à son regard troublant, elle ne serait plus capable de raisonner, et la peur la contraindrait à nouveau à fuir. Elle tenta de rassembler un maximum de courage, souffla encore un instant, puis referma son sac et quitta son refuge.

Le serveur l’interpella alors qu’elle retournait jusqu’à sa table, elle le rassura en se demandant depuis quand les serveurs faisaient du social avec leurs clients. Puis elle rejoignit enfin Sven, s’installant à nouveau face à lui tout en reposant son sac. Elle tenta de rester la plus droite et immobile possible après avoir posé ses paumes à plat sur la table. Son regard pâle tomba alors dans celui de son aîné. Harley conservait un visage fermé, d’où il était impossible de distinguer la moindre émotion. Elle puisa un instant en elle la force de s’affirmer. Ne lâchant plus son vis-à-vis des yeux, elle s’exprima sans détour : « Pourquoi ? La situation ne te convient pas telle qu’elle est ? » Acide, elle plissa les yeux et laissa à peine quelques secondes séparer ses mots. « Que veux-tu de plus ? Le mensonge, les faux-semblants et la jalousie ? » Serrant les dents un instant, elle pinça des lèvres et redressa légèrement le menton, l’air entendu. « C’est tout ce que nous apportera le fait d’être en couple. » Sa main glissa jusqu’à celle de Sven, la recouvrant d’abord doucement. « J’aimerais t’avoir pour moi seule et le crier au monde. Mais… » Elle fit passer ses doigts entre ceux de Sven, dans une attitude digne d’un couple. « Tu ne me connais pas assez pour que je te laisse t’embarquer là-dedans. » Un sourire sans joie étira les lèvres d’Harley. Son regard n’était plus sombre, au contraire, sa tendresse pour son aîné se lisait dans ses prunelles vertes et dans leurs reflets argentés. « Je ne suis pas faite pour ça. » Pas faite pour toi. Elle se retint d’avouer cette dernière certitude, car au fond elle souhaitait pouvoir un jour lui correspondre. Et qu’importe si ce n’était pas le cas aujourd’hui, tout ce à quoi elle voulait penser, c’était la facilité qu’ils avaient à être ensemble, l’alchimie qui les entourait et les liait, le besoin qu’Harley ressentait de l’avoir chaque minute, chaque seconde auprès d’elle.
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MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyMar 19 Fév - 14:01


Déjà, tu la voyais fébrile devant toi, fragile. Sven avait l’impression qu’elle allait disparaitre, dans un dernier éclat de splendeur. C’était une partie de ces choses qu’il aimait chez elle. Cette jeunesse insouciante qui ne l’avait pas encore rodée à la spontanéité des émotions. Harley, souvent, se laissait submergée, et Sven, en marionnettiste cruel, aimait ces moments où la fille Watson se perdait dans ce qu’elle ressentait, submergeant le masque de la Reine des Glaces qu’elle s’appliquait avec tellement de soins et de parcimonie. Elle ne maitrisait pas encore tout. C’était comme cette idée de couple qui lui avait échappé. C’était dans ces trébuchements de sa perfection que Sven l’affectionnait le plus. Dans cette douce ignorance que, dans le moindre faux pas, se trouvait le fruit de sa chute. C’est quand tout échappait à Harley que Sven avait le plus envie de l’embrasser. Car, quand elle se perdait, Sven, à son tour, se perdait en elle, se damnerait pour elle. Alors, la voir chavirer ainsi, lui taper dans le tibia –ce qui eut le don d’arracher un petit cri surpris à Sven, ainsi qu’un rire bref – s’empourprer, presque. Plus tard, certes, elle lui dirait qu’il ne la connaissait pas assez. C’était vrai. Mais tout ce qu’il apprenait d’elle, il l’aimait déjà.

Après que le serveur soit passé prendre leur commande, elle s’excusa. Sven, immédiatement, fronça les sourcils et se leva quand elle prenait déjà la tangente. Il crut qu’elle allait sortir, fuir, encore. Fuir toujours. Mais elle bifurqua vers un lieu qui n’était pas l’extérieur. Ainsi il ne la suivit pas, même si l’envie était dévorante. Sven ne s’était pas attendu à un tel revirement de situation. Il se serait attendu à une réponse simple. Mon pauvre Sven, pour qui te prends-tu, oser me demander à moi, Harley Watson, de sortir avec toi. Je préfère me taper ce bon Drake que de me balader à la lumière du jour avec toi. Mais non, à la place de ce sadisme familier, c’était l’éclosion de la femme Harley qui prenait le dessus sur cette adolescente têtue. Qui, à présent, fuyait. Fuyait encore. Fuyait toujours. Dans les toilettes. La prochaine fois, il choisirait un restaurant qui n’en aurait pas, pour voir sa réaction, à la brunette. Le serveur lui adressa un regard noir, qui Sven rendit, en gardant ses sourcils froncés. Il passa une main dans ses cheveux et tira sa chaise pour se rasseoir. Il prit une gorgée de son Picon, laissant le cours de ses pensées défiler, supposant différentes hypothèses. Il espérait qu’elle n’était pas en train de pleurer devant le miroir. Sven ne voulait pas la faire pleurer. Sven voulait l’aimer. Et il se moquait bien de l’alarme qui résonna au coin de son cœur, quelque part. Il voulait aimer le moindre de ses gestes, le moindre de ses remarques, le moindre de ses écarts. De toute façon, il était déjà fichu. Une troisième entrevue avec la fille Watson était une mauvaise idée. Déjà accepté la première revenait d’un manque sérieux de coordination entre les neurones. Pire. Ici il était venu la chercher, la débusquer de son château collégial.

Il eut le temps de finir sa boisson, sans que l’alcool ne fasse le moindre effet sur cette colère, sourde, qu’il ressentait envers lui. Sven, si tu l’as fait pleurer, t’iras te faire enguirlander chez Sam. Promis. Il repassa une main dans ses cheveux. Puis, il entendit les bruits de pas familier et tourna son visage, vers Harley. Immédiatement, ses prunelles d’ambre se posèrent sur les yeux de son amante, vérifiant avec soulagement qu’ils n’étaient pas rouges. Il soupira discrètement pour lui-même, se trouva même à sourire – à croire que c’était une des rares choses qu’il savait faire en présence d’Harley-. Aux premiers mots, au ton de la brunette, il ne put s’empêcher de plisser les yeux. Sven était moins détendu, mais paraissait très à l’aise dans la situation, parce qu’il était très à l’aise avec ce qu’il ressentait. Harley, de nouveau, était acerbe, la langue sublimement aiguisée. Ca lui arracha un sourire. Quelqu’un d’autre, peut-être, se serait senti mal. Mais ce n’était pas Sven. Personne n’avait entendu ces mots doux qui s’étaient échappés de ses lèvres qu’il avait déjà embrassé, et qu’il embrasserait encore, de force s’il le fallait.

Sven écoutait. Sagement, même s’il ne le voulait pas. Il aurait voulu lui couper la parole, poser son doigt sur sa bouche, lui voler ses mots pour lui répondre, à chacun des phrases tranchantes qu’elle lui déversait. Mais c’était Harley et il s’en était presque accoutumé. J’aimerais t’avoir pour moi seule et le crier au monde. Ca, par contre, il y était moins habitué et un sourire tendre se dessina sur ses lèvres. Expression qui ne le quitterait plus. Au diable cette mimique sardonique qu’il lui réservait. Si Harley jouerait le rejet, lui n’aurait de cesse de l’approcher, de la toucher, de la faire vibrer. Il serra ses doigts à ceux de la brunette, caressant la main de celle-ci avec son pouce, distraitement. Si elle voulait l’expulser à grands coups de pieds de sa vie, elle était mal barrée. Sven ne partirait pas. Point.

Sven aurait voulu répondre à toutes les accusations que lui dédiait Harley. Mais ce n’était pas possible. A défaut d’avoir une mémoire infaillible, il lui restait son assurance propre. « C’est vrai que je ne te connais pas assez. » Il fallait mieux qu’il ne réfléchisse pas trop, et qu’il dise ce qui lui passait par la tête. « Je prendrai le temps de te connaitre. Ça prendra le nombre de restaurants qu’il faudra, de kidnappings. Je débarquerai le nombre de fois nécessaire chez tes parents, je te chopperai au coin de la rue s’il le faut. » Sven lui sourit, simplement. « Je vais te dire ce que je sais. » Du coin du regard, il vit le serveur approcher. Sven, malgré lui, se décrocha des yeux limpides d’Harley et fit un signe de la tête au serveur de rebrousser chemin. « Ce que je sais, c’est que malgré la peste que l’on m’a promis que tu étais, je suis ici. C’est que tu n’as pas fuis aujourd’hui, quand je suis venu te pendre au lycée. C’est que, malgré ce contre quoi tu as peur, je ne peux pas m’empêcher de te toucher et que je t’aurais déjà embrassé cent fois s’il n’y avait pas cette table entre nous. C’est que la prochaine fois que tu tenteras de fuir, je te retiendrai par le poignet. Ce que tu ne sais pas, c’est que tu m’as déjà pour toi seul. Et que je me moque éperdument à qui tu peux le crier, et à qui tu ne le crieras pas. » Ecoute toutes ces promesses passées et futurs. Sven n’avait plus parlé de couple, parce qu’il n’avait plus envie de la voir fuir. Ca viendrait. Il l’avait dit. Il prendrait le temps nécessaire. Il l’arracherait à ce dieu, Chronos, débile, s’il le fallait.

Sven expira silencieusement, cette lueur, brillante, dans le regard. « Maintenant, je vais me lever, et t’embrasser. Prête ? » Il n’attendit pas de réponse, le fit, sans lâcher sa main.
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MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyMar 19 Fév - 15:22


Est-ce qu’elle souhaitait lui faire peur ? Sans doute, mais surtout le tester. Si Harley ne comptait pas lui demander de but en blanc quel intérêt il trouvait à perdre son temps avec la gamine immature et mesquine qu'elle était, elle souhaitait au moins obtenir un début de réponse. Harley avait de plus une très mauvaise vision du couple et de ce mot dont ils se paraient comme d’un bijou, l’amour. Tomber dans cet écueil avec Sven était à ses yeux un pur gâchis. Pourtant, bien sûr qu’elle le voulait. Son corps, son âme, sa luxure, elle voulait tout de son aîné face auquel elle ne semblait être qu’un fétu de paille. Alors qu’elle lui servait des remarques sardoniques, il ne l’avait pas lâché du regard, et son attitude n’avait presque pas bougé, si ce n’était vers la fin, où elle l’avait senti se flatter de l’aveu ainsi accordé. Son pouce caressait le dos de sa main, et ce simple contact, peu appuyé, eut le mérite de rasséréner la jeune Watson. Sven était là, il l’écouta jusqu’au bout, ne la coupa pas un seul instant, respectant ce qu’elle avait à objecter. Mais cela ne prouvait pas qu’il partage son avis.

« C’est vrai que je ne te connais pas assez. » Les lèvres d’Harley s’étirèrent alors qu’il lui concédait au moins cela. Néanmoins, elle s’attendait à ce qu’il y ait un mais, et observa donc un silence presque religieux. « Je prendrai le temps de te connaitre. Ça prendra le nombre de restaurants qu’il faudra, de kidnappings. Je débarquerai le nombre de fois nécessaire chez tes parents, je te chopperai au coin de la rue s’il le faut. » Elle leva les yeux au ciel, mais ne put empêcher un sourire amusé de poindre au bord de ses lèvres lorsqu’elle reporta son regard sur Sven. « Je vais te dire ce que je sais. » Harley perçut son petit mouvement de tête, mais aussi curieuse soit-elle, elle garda les yeux rivés sur son aîné, attendant presque avec avidité ce qui allait suivre. « Ce que je sais, c’est que malgré la peste que l’on m’a promis que tu étais, je suis ici. » Ainsi il savait déjà à quoi s’attendre en se frottant à elle. Au moins il n’était pas dupe de ce côté-ci de sa personnalité, et obtint un sourire presque goguenard d’Harley à cette référence. « C’est que tu n’as pas fuis aujourd’hui, quand je suis venu te pendre au lycée. C’est que, malgré ce contre quoi tu as peur, je ne peux pas m’empêcher de te toucher et que je t’aurais déjà embrassé cent fois s’il n’y avait pas cette table entre nous. » Ses lèvres esquissèrent une moue flattée, tandis que le cœur d’Harley commença à battre la chamade contre sa poitrine. « C’est que la prochaine fois que tu tenteras de fuir, je te retiendrai par le poignet. Ce que tu ne sais pas, c’est que tu m’as déjà pour toi seul. Et que je me moque éperdument à qui tu peux le crier, et à qui tu ne le crieras pas. »

Elle tenta de garder les épaules droites, et de ne pas trop exulter, mais les paroles de Sven venaient de lui donner un nouveau souffle. La forte et intrépide Harley, que rien ne bousculait jamais et qui ne s’était jusque-là jamais laissée bercer par le moindre mot, la moindre promesse, était aujourd’hui prête à vouer son âme à cet homme qui obtenait tout pouvoir sur sa volonté. Quelques mots de lui, et ses doutes s’envolaient. La rouquine connaissait le pouvoir du langage, mais elle ne l’avait jamais utilisé sous ce jour-ci. Elle ne faisait que jouer avec les mots, un instant piquante, l’autre joueuse, puis parfaitement destructrice. Mais les paroles ne Sven n’étaient pas un jeu ni une attaque. Elles caressaient Harley de leur velours, et la plongeaient dans un drôle d’état.

Maintenant, je vais me lever, et t’embrasser. Prête ? » Il se leva alors qu’elle eut à peine le temps bouger la tête pour répondre. Harley accueillit ces lèvres délicieuses, pressant les siennes davantage contre la bouche de Sven, comme si elle attendait cet instant depuis des années. Elle avait craint de ne plus jamais avoir droit à cette douceur après ses paroles acides. Mais elle ne savait toujours pas ce qui lui valait autant de tendresse. Tout ce à quoi elle tentait de s’accrocher était cette main, si vigoureuse dans la sienne. Elle mit néanmoins fin au contact entre leurs bouches pleines d’envie en échappant un éclat de rire qui semblait venir de ses entrailles et s’écrasa contre les lèvres de Sven. Elle se recula lentement, sans le laisser s’assoir, attrapant sa nuque de ses doigts libres. Son regard se fit doux et séduisant, tandis qu’elle murmura : « Tu as vraiment un don pour contourner mes résistances. » Elle sourit, l’amusement et la curiosité teintant ses traits. « Je ne t’en veux pas, j’adore quand tu me manipules comme ça, mais il faudra vraiment que tu m’apprennes. » Harley l’embrassa à nouveau, chaleureusement mais assez brièvement, consciente de la position difficile dans laquelle Sven se trouvait. Mais il avait bien mérité de souffrir un peu, étant donné ce qu’il lui faisait endurer.

Elle lâcha finalement sa nuque, le laissant retrouver une position correcte sur sa chaise. Harley, elle, s’agita sur son siège, puis prit enfin la peine de lever son verre. Se souciant guère du verre vide de Sven, elle lança, un sourire aux lèvres et un sourcil haussé, mutine : « A notre longue et laborieuse relation ! » Elle avait chassé l’idée de couple de son esprit, décidant de proscrire le terme jusqu’à nouvel ordre. Elle préférait se concentrer sur les belles promesses offertes par Sven. Elle ne s’attendait pas réellement à ce qu’il les respecte, ni qu’il fasse preuve d’autant d’acharnement à la voir, mais son enthousiasme était contagieux, et elle s’y laissait prendre. Le verre arriva à ses lèvres, mais elle marqua un temps d’arrêt, rivant ses prunelles vives sur son aîné, avant de finalement avaler une gorgée. Elle reposa doucement le verre devant elle, à distance raisonnable pour qu’une assiette puisse être placée sans mal. Puis son regard revint sur Sven, et ô miracle, elle ne lui sourit pas, affichant une expression somme toute assez neutre. « On peut revenir sur le fait que je sois une peste. Qui t’a raconté un tel mensonge ? » Cette fois-ci ses lèvres s’étirèrent et un éclat d’orgueil passa dans son regard amusé. Mais elle ne put pas avoir sa réponse du tac-o-tac, car le serveur revenait déjà avec les plats très chauds qu’il déposa devant chacun des deux clients, en commençant par la dame, précisa-t-il d’un ton rieur. Harley retira sa main de celle de Sven lorsque son assiette fut devant elle, et décida de ne pas chercher de sous-entendu mauvais derrière la remarque du serveur, lui servant son sourire le plus reconnaissant avant de le laisser s’éloigner. Elle ne put néanmoins retenir une remarque dépitée à l’intention de Sven. « Les gens craignent. »


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MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyMar 19 Fév - 21:37


Sven avait pris appui sur la table, presque en équilibre sur lui-même, alors que, de ses lèvres, il touchait celles d’Harley, dans un contact doux et délicat. Il y était déjà habitué, et d’un côté, il ne pourrait jamais s’y faire, ne jamais être parfaitement comblé de ce manque de ce corps, de cette présence, de ce frisson lui zébrant l’échine, de cette pointe, deux centimètres sous le cœur. Il savoura le parfaum d’Harley, sa main sur sa propre nuque – rechignant la pensée qu’elle avait pris son geste, si c’était elle, il pourrait fermer les yeux sur ce détail - . Il y eut un rire contre sa bouche et il ouvrit les yeux, détaillant Harley, l’euphorie dans ses traits, dans sa voix. Sven eut lui-même un fin sourire, une simple question dans le regard, alors qu’Harley lui répondait déjà. Le sourire de Sven s’agrandit, amusé de la constatation de la brunette. Bien évidemment qu’il avait toujours l’avantage. Il était plus vieux qu’elle, et surtout, lui, la voulait, vraiment. Il n’allait pas se laisser repousser par quelques remarques acides, principalement quand il commençait à comprendre comment fonctionnait son amante. « Mais non voyons, ça m’enlèverait tout mon plaisir. » La petite boutade fut susurrée alors que, dans un geste commun, ils s’embrassèrent une dernière fois.

L’union se défit et Sven fut libre de retrouver sa place. Mais il resta là, juste à la limite des lèvres d’Harley, pour le plaisir d’être prêt d’elle avant que cette table ne vienne se placer entre eux. Leurs nez s’effleurèrent, il sourit. Finalement, il se recula, retrouvant sa chaise. Sa main était toujours prise dans celle de la brunette et son pied retrouva sans difficulté la jambe de sa compagne. Il sourit à la parole enthousiaste d’Harley, claquant son verre vide à celui d’Harley. Il ne nota pas le contraste, se prenant plus au jeu, à la joie, aussi, de savoir que la fille Watson le suivrait dans ce périple que serait leur relation ensemble. Aussi étrange que cela puisse paraitre, d’une frustration au coin d’un bar, Harley était devenu cette fille dont Sven ne pouvait détourner le regard, qu’il aurait dénudé en un geste, pour la sentir sur son corps, sa chaleur contre sa peau, son odeur sur ses sens, son désir sur le cœur.

Sven pencha la tête sur le côté, quand elle reprit le terme qu’il avait utilisé. Peste. Parce que, oui, Harley en était bien une. Il n’avait pas eu besoin de s’intéresser aux ragots de tout Storybrooke pour le savoir. Il lui avait suffi de constater le comportement permanent de la fille Watson. Même en sa présence. Il y avait ces réflexes qu’avait pris le caractère de la brunette, et qui malgré tous les efforts qu’elle pouvait faire, dans une discussion comme celle qu’ils avaient, ressortaient indéniablement. Elle n’avait pas pris le soin de cacher les pires facettes de son caractère à Sven. Il avait eu, au contraire, l’occasion d’en observer quelques pans. D’ailleurs, la satisfaction qui filtra dans le regard vert de la fille Watson était le parfait témoin de ce qu’il pensait. Sven lui offrit un sourire aiguisé, saisissant la supercherie. Mais revoilà que ce serveur était de nouveau là. Harley glissa de sa main et il se recula. La prochaine fois, il abandonnerait l’idée du restaurant. Ou alors, il se mettrait juste à côté d’elle. Un pied sur jambe, ce n’était définitivement pas assez.

Ses yeux se posèrent sur son plat et avant que le maitre d’hôtel ne disparaisse, Sven eut la bonne idée de commander un pichet de vin, histoire qu’ils ne finissent pas asséchés. Loin de lui était l’idée de saoulé Harley : il devait le rendre en bon état dans sa demeure. Et il la préférait quand elle avait tout son esprit, son répondant dans sa totalité. Les gens craignent. La constatation de la jeune Harley parvint à ses oreilles et immédiatement, il retournait son attention sur cette dernière, un sourire tendre sur le visage. Il passa une main dans ses cheveux. Ah, mon dieu, ça faisait longtemps qu’il n’avait plus eu ce genre de discussion. Oui, parfois il oubliait que la fille Watson n’avait que dix-huit ans. Sven plaça ses coudes sur la table, son poing dans sa main. « Ne dis pas ça, est-ce que je crains, moi ? » Il prit un air faussement blessé. « Oui, certains craignent, d’autre non. C’est important de savoir dans quel panier tu te places, parce que ce n’est pas aux autres de décider ça pour toi. Et pour répondre à ta question, je dirais bien les trois quarts de Storyrbooke. Alors, est-ce que c’est trois quartes craignent ? » Un brin de la philosophie de Sven, bonjour.

Il y avait déjà Sam, qui n’était pas en bons termes avec Harley. Il se souvenait encore parfaitement comment la femme à tout faire avait accueilli la nouvelle. Sven ne l’avait pas encore dit à Andrew. Mais depuis la manière dont le cuisinier avait quitté la table de l’adolescente, à la soirée du speed dating, une semaine auparavant, il doutait que son petit frère n’accueille la nouvelle avec le plus grand des sourires. En soi, ses deux meilleurs amis ne s'entendaient pas avec la fille Watson, ce qui ne l’empêchait pas de la côtoyer, et plus encore. Sven était comme ça, un parfait opposé d’Harley. Il se moquait éperdument de ce que pouvait penser les gens à son sujet, se riait des rumeurs. La brunette, c’était tout le contraire. Il ne doutait pas qu’elle devait être à l’origine de certaines et qu’elle leur apportait une importance toute particulière. Harley & Sven évoluaient dans un monde parfaitement différents, comme le prouvait simplement le verre vide et le verre plein de l’apéro. Mais cela n’empêchait rien. Au contraire, ça les encourageait à se heurter l’un contre l’autre, en une attraction incontrôlable.
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engraved on your heart - H.  Vide
MessageSujet: Re: engraved on your heart - H.    engraved on your heart - H.  EmptyMer 20 Fév - 0:07


« Mais non voyons, ça m’enlèverait tout mon plaisir. » Il avait soufflé ces mots du bout des lèvres avant qu’elles ne retrouvent celles d’Harley. Puis après qu’elle ait délaissé sa nuque, il était resté un instant debout et leurs peaux s’étaient sensiblement frôlées, l’instant laissant naître un frisson au creux des reins d’Harley. Elle sourit en repensant à l’instant alors que leurs assiettes bien garnies étaient désormais sur la table. Tandis que Sven commandait un pichet de vin, Harley interpella in extremis le serveur pour qu’il pense à leur amener également un peu d’eau. La jeune fille n’avait que 18 ans, et son palais commençait à peine à apprécier le vin, elle avait peur que trop de rouge ne lui dessèche la gorge, aussi eut-elle cette pensée par souci d’hydratation.

Une fois que le serveur fut assez loin pour ne pas l’entendre, Harley échappa une remarque qui lui valut un sourire tendre de la part de Sven. Elle tenta de s’accrocher à ses lèvres, d’y trouver du réconfort, mais son visage semblait gêné alors qu’il passa une main dans ses cheveux. Harley n’ajouta rien, prenant déjà sa fourchette en main, puis devinant la température de son plat, elle reposa sagement son couvert en attendant de pouvoir manger sans se brûler. La patience n’était pas son fort, mais par chance, lorsqu’elle reporta son attention sur Sven, il s’était composé une attitude passive et semblait vouloir discuter encore un peu avant d’attaquer.

« Ne dis pas ça, est-ce que je crains, moi ? » Son visage afficha la peine, mais Harley ne pouvait pas se laisser prendre, elle haussa simplement un sourcil, interdite. « Oui, certains craignent, d’autre non. C’est important de savoir dans quel panier tu te places, parce que ce n’est pas aux autres de décider ça pour toi. Et pour répondre à ta question, je dirais bien les trois quarts de Storybooke. Alors, est-ce que c’est trois quarts craignent ? » Le second sourcil d’Harley vint rejoindre le premier, laissant une expression étonnée et contrite s’installer sur la visage de la jeune fille. Rêvait-elle ou Sven la plaçait-il dans le mauvais « panier » justement ? Elle fronça le nez dans une moue revêche. « Tu veux dire que les trois quart de Storybrooke ont raison et que c’est moi qui craint dans l’histoire ? » Cette fois-ci, elle prit sa fourchette avec la ferme intention de mettre ces lasagnes dans sa bouche. Attaquant le plat, elle lança un « Bon appétit » très sobre, puis porta le contenu de sa fourchette à ses lèvres, soufflant dessus pour ne pas se brûler. La chaleur lui léchait déjà les lèvres, mais Harley avait décidément du mal à attendre en quelque circonstance que ce soit. Elle mit la totalité de la portion dans sa bouche, et desserra les dents lorsque la nourriture vint brûler son palais. Dans une danse magnifique, elle fit comprendre clairement à Sven son problème, mais finit par avaler tout rond les lasagnes, écarquillant les yeux comme à l’agonie. Le serveur revint à ce moment-là avec les deux pichets demandés par ses clients, les déposa avec un sourire puis se dirigea vers une table voisine.

Harley se jeta sur le pichet d’eau, retourna le verre prévu à cet effet et le rempli abondamment. Elle l’avala d’un trait, et riva son regard sur Sven en le reposant. « J’aurais dû attendre, je sais. » Elle eut un sourire sans joie, contrariée par son impatience et sa bêtise. Elle avait décidément décidée de présenter ce midi un beau panel de ses plus grandes qualités. Vaincue, Harley reposa finalement sa fourchette avant de prendre le pichet de vin, de retourner le verre le plus fin disposé devant Sven et de lui servir une quantité suffisante de nectar, puis elle répéta l’opération pour elle-même avant de reposer la cruche. Elle leva alors son verre pour trinquer, satisfaite de faire les choses convenablement cette fois-ci. Harley était encore contrariée par les réflexions de Sven, mais elle tentait de laisser ça derrière elle, d’agir avec maturité pour une fois, pour lui faire … plaisir ? C’était une idée inédite qui se dessinait dans son esprit. Avait-elle jamais pensé au bien-être de quelqu’un d’autre jusqu’ici ? D’aussi loin qu’elle arrivait à remonter le fil de sa mémoire, personne n’avait eu droit à autant d’altruisme de sa part.

Un sourire s’épanouit sur ses lèvres alors qu’elle avalait un soupçon de son vin. En le reposant, elle songeait que l’idée lui plaisait, de faire des efforts tout naturel pour celui dont la présence lui était devenue primordiale. Elle n’arrivait pas à décrocher ce sourire radieux de ses lèvres, tandis qu’elle observait toujours Sven, et se trouvait soudain très stupide. Afin d’éviter de s’enfoncer trop dans cette situation embarrassante, elle préféra relancer la conversation, sur un sujet sans doute moins houleux cette fois-ci. « Ca va en faire des mécontentes si tu te voues entièrement à moi. » Son sourire s’affina, plus taquin, et sa remarque fit naître dans sa poitrine une extrême satisfaction. Mais elle n’entendait pas s’arrêter en si bon chemin. Dédaignant le vin rouge, dont elle n’avait bu une gorgée que pour satisfaire au rituel, elle se concentra plutôt sur le kir qu’il lui fallait finir. Elle ne fit pas la fine bouche et le fit tomber goulument dans sa gorge. Un dernier mouvement de poignet décida du sort de la boisson, puis Harley posa le verre vide à côté des deux autres. Elle ne reprit sa fourchette que pour avoir un instrument en main, et la fit tinter légèrement contre le bord de son assiette, patientant pour ne pas revivre sa récente déconvenue avec les lasagnes brûlantes. Elle riva ses yeux clairs sur son aîné, avant de croiser à son tour les jambes, mettant à mal la tactique de Sven pour lui ravir un contact. S’il souhaitait la toucher, il lui faudrait désormais redoubler d’effort. « Mais moi, j’en suis heureuse. » Son sourire redevint doux, et son regard entreprit de se noyer dans les prunelles d’ambre de celui auquel elle fit un dernier aveu : « Tu es du genre addictif, et j’aurais du mal à te partager sans en souffrir. » Son visage devint plus sombre, inquiet, tandis qu’elle tendait la main pour récupérer les doigts de son amant. « Promet moi que tu n’es pas du genre à me faire du mal, à être infidèle. » Son regard virait presque à la supplique, mais elle était bien incapable de masquer sa crainte. L’infidélité et la souffrance était tout ce dans quoi elle avait toujours baigné, et elle avait nécessairement pris ses parents en exemple pour refuser toute implication émotionnelle jusque-là. Elle était encore jeune, certes, mais elle avait toujours assez bien fuit les sentiments. Sven venait briser sa carapace et si elle ne voulait plus entendre parler de « couple », elle devait avouer s’être attachée à lui, bien plus qu’elle ne l’aurait dû ou ne l’aurait voulu, bien plus qu’elle pouvait se le permettre pour avoir encore la possibilité de faire marche arrière. Harley se retrouvait coincée avec lui, pour le meilleur ou pour le pire.
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