fuck me, right? Époque du sujet : Actuelle Date du sujet : Samedi 16 février, nuit Ordre de passage des participants : shell - sky

Rachelle écarta un type sur le côté, avec force, sans aucune condescendance pour la gonzesse sur laquelle il allait s’éclater. Elle échappa un ricanement, pénétra dans le chapiteau, à la suite de deux de ses amis. Immédiatement, la chaleur se fit plus étouffante et elle fit un pas en arrière pour s’acclimater. Elle enleva sa veste en cuir, révélant un débardeur blanc, déchiré à plusieurs endroits. Certains étaient là pour le goût de la mode, d’autre, par inadvertance. Elle jurait, avec tous ces adolescents, dans leurs jupettes, dans leurs jeans trois fois trop larges. Ils sautaient, s’égosillaient sur la star se produisant sur la scénette. Si Rachelle n’avait pas eu trop de drogue médicinale dans son système, se serait-elle rendu compte que, à l’attention de tous, se produisaient Skylar. Dans ses chansons agaçantes, avec ses tenues affriolantes. Alors que la brune se dandinait de la tête, au rythme craché par les baffles. Oui, si elle avait eu la tête sur les épaules, elle l’aurait remarqué. Mais là, sa tête était plus à ses pieds, en train de shooter dedans, à chaque pas qu’elle faisait. Elle était d’une humeur remarquablement maussade, le bruit dans sa tête ricochant sur la moindre esquisse de pensée, lui donnant juste envie d’en retourner une au premier imbécile qui lui marcherait sur le pied. Plus de la moitié de la salle était alcoolisée, donc elle pourrait se le permettre. Mais bon, le tapage des notes, de la voix sensuelle sur l’estrade recouvrait tout. Les tremblements impulsifs de sa main gauche, la douleur dans son crâne. Elle s’aida d’une dose de son médicament et le monde commença à s’engourdir autour d’elle, à tourner, un peu. Elle perdit la notion de son corps, de ses ennuis.

Rachelle était droguée comme les autres. Si ce n’était pas la même molécule qui empoisonnait son sang, ça faisait le même effet. Elle ne se lançait pas dans les pogos, même si l’idée était là. Elle ne paya pas de verre à ses potes, parce qu’elle ne buvait pas. Elle s’était tapée sur une des barrières nadar, le cul coupé par le barre de métal, profitant de sa hauteur subite pour jeter un coup d’œil sur la foule et ne pas voir à plus de deux mètres, autre chose qu’un flou immense. Au défi de l’interdiction de fumer, elle avait une clope au bec qu’elle consumait sans grande conviction. C’était une gamine, même pas dans la vingtaine, qui lui fit la remarque. Saqarh posa ses yeux absents sur elle et sourit machiavéliquement. Elle vit à peine à quoi elle ressemblait. Sa mémoire enregistra des cheveux noirs, coupés courts avec un style de punk et du vert terriblement moche dedans, un œil bleu, un œil brun. La brune descendit de son perchoir et agrippa la fille par le poignet, pauvre oiseau tombé dans les griffes du prédateur qu’était Rachelle. Sans se débarrasser de sa sèche, elle guida la gamine dans un coin un peu plus agité.

Elle saisit la notion d’entrée interdite sur un morceau de toile – un miracle qu’elle sache encore lire- et s’y engouffra, se faufilant dans le dos d’un des vigiles. C’était un long couloir, des mètres et des mètres de câbles courant sur les côtés. Eventuellement, elle se prit le pied dans l’un d’entre eux, se rattrapa de justesse sur la première personne qui passait par là. « Bordel de merde. » Skylar. La sirène harcelante. C’est là qu’elle remarqua qu’elle s’était sacrément enfoncée dans le dédale des coulisses. Le prochain artiste criait dans son micro, paraissant étouffé de là où elle se trouvait, ou c’était seulement dû au voile sur son esprit. Ce qui n’empêcha pas le Capharnaüm dans sa tête.

Mes hanches furent les premières à entrer dans la danse, se balançant au rythme brut de la musique qui démarrait. Bientôt, mes lèvres se mirent à bouger, et les paroles s’écoulèrent en un flot obscène, tandis que mes mouvements se faisaient plus précis. Mon visage se faisait sauvage, et mes cheveux l’encadraient, indisciplinés, servant plus que nécessaire la danse satyrique dans laquelle je m’étais lancée. Le public rugissait au-delà des barrières de sécurité, et je voyais les plus virulents se presser contre elles. J’accordai un regard à certains, un sourire entendu aux lèvres, sentant toute leur énergie me balayer et m’enivrer, m’emmenant un peu plus loin dans le jeu obscur auquel je me vouais. Je pris tout ce qu’ils me donnèrent, et les dernières notes achevèrent l’hystérie collective, dans un tonnerre d’applaudissements. Je remerciai le public en joignant les mains, alors qu’un sourire pur s’immisçait sur mon visage fouetté par les acclamations. Tout mon être se repaissait de l’instant. C’était meilleur que toutes les drogues, mieux que le sexe, mieux que la vie, c’était un diamant pur, un soupçon de cette liberté qui me brûlait le corps en me laissant à jamais insatisfaite. Sous la clameur de la foule, les parcelles de mon être semblaient retrouver admirablement leur place, et je me sentais, l’espace d’un instant, comblée et repue.

Un artiste allait bientôt me remplacer sur scène alors, me délectant des dernières acclamations, je me reculai pour finalement quitter la scène après un dernier regard charmeur à l’intention du public. Je ne connaissais rien ou presque des autres artistes, il arrivait que nous nous croisions en de telles occasions, mais les chanteurs n’étaient pas si courant à Storybrooke, du moins peu pouvaient se vanter de mon succès. J'errais dans les coulisses, cherchant qui il fallait humilier pour obtenir une bouteille d’eau, lorsqu’une jeune femme désorientée entra dans mon champ de vision. Je ne lui accordai guère d’attention, jusqu’à ce qu’elle arrive à ma hauteur et se prenne les pieds dans les câbles qui courraient sur le sol. « Bordel de merde. » J’haussai un sourcil alors qu’elle semblait prendre un malin plaisir à peser de tout son poids sur moi, serrant mon bras de sa poigne acérée. Je l’attrapai sans grâce pour la remettre solidement sur ses pieds, puis dégageai sèchement sa main avant de perdre définitivement l’usage de mon bras. J’avais encore des passages à faire ensuite, il me fallait être en pleine possession de mon corps afin de l’exploiter pleinement sur scène.

« Ca va aller ?» Mon visage restait égal et impassible, mais la douceur qui perçait dans ma voix réussissait assez bien à satisfaire les fans en général. Ils me trouvaient inaccessible et faisaient de moi le modèle à suivre, sans chercher plus loin que l’image surfaite que je leur jetais toute crue entre les doigts. Il s'agissait encore certainement d'une gamine paumée qui cherchait en moi le soutien nécessaire, la colle pour lier entre eux les morceaux épars de sa frêle existence. Celle-ci était néanmoins plus âgée que la moyenne de mes fans. Tandis que je prenais vraiment le temps de détailler son visage, je remarquai sa beauté sauvage. Le coin de mes lèvres marqua l’intérêt bref et éphémère que je daignais lui porter. « Tu es perdue, ma douce ?» J’attrapai son menton entre fermeté et douceur, l’obligeant à soutenir mon regard azur. Ses pupilles dilatées m’informèrent rapidement sur l’état de son cerveau. J’aimais voir mes cibles consentantes, mais je n’étais pas contre un coup de main du destin de temps à autre. « Tu aimes jouer …» Je laissais ma phrase en suspens, pour reprendre avec détachement : « Quel est ton nom ?» Je n’avais guère toute la soirée à lui accorder, alors autant passer rapidement sur les présentations. Un membre du staff trouva alors le moyen d’arriver derrière la jeune femme. Il voulut savoir comment elle avait réussi à arriver jusque là, mais je ne la laissai pas répondre, de peur que son état l’amène à l’insolence voire même à la violence, traits de caractère que détestaient tous ces gorilles. « Elle est avec moi, je m’en charge. Tu peux me trouver de l’eau avant ma prochaine prestation ?» Il n’y avait ni autorité, ni douceur dans mes mots, mes échanges avec l’encadrement se bornaient au plus strict nécessaire. Ils n’avaient pas besoin d’être saoulés de politesses alors qu’ils faisaient simplement ce pour quoi on les payait, je n’avais pas l’intention de m’en faire des amis, et ils feraient de bien piètres alliés, le ton n’avait donc pas à être travaillé. L'homme jeta un regard abrupt à la brune, avant de me faire un signe positif, puis de s'éloigner sans en demander davantage.

Tout allait bien. Presque bien. Rachelle était juste paumée dans un dédale de couloirs en toile, un putain d'air en tête, des kilomètres de câbles à ses pieds qui se tordaient comme des serpents enfermés dans une cage trop étroite. Elle cligna des yeux, manqua de s’appuyer contre ce qui ressemblait à un mur, puis finalement tomba. Puis, finalement, ne tomba pas. L’esprit embrouillé, le corps avait tout de même le réflexe de s’accrocher à tout, à n’importe quoi, qui passait par là, pour éviter qu’elle ne s’éclate contre le sol dur, reflet de la réalité qu’elle échappait. La brune cligna à plusieurs reprises des yeux, un contact humain sur sa peau, qui la réveilla, la sortant de ce doux monde où les bruits étaient seuls maitres de sa réflexion. Elle devisa son –si on veut – sauveur, une expression parfaitement égarée, la bouche encore ouverte, prête à croire qu’elle se serait explosé la tronche, alors que non. La clope lui tombe du bec, mais elle a le bon réflexe de l’attraper avant qu’elle ne rejoigne les câbles. Le bout incandescent lui brula les doigts, mais c’est à peine si elle le sentit. « Ca va aller ?» Rachelle, en un geste nerveux, secoua la tête, dans l’idée de remettre de l’ordre dans sa tête, alors que ça ne fout que plus de bordel. Le son mélodieux de la voix lui tira un frisson d’alerte. Finalement, Saqarh réussi à faire le point sur la fille qui était en face d’elle, celle qui avait réussi à lui rendre son équilibre précaire. Elle la dévisage de haut en bas. Bien foutue. Peu habillée, ce qui le rendrait doublement attractive. D’un geste, l’ancienne criminelle refoutu sa cigarette à la commissure de ses lèvres. Elle voulut répondre, une politesse parfaitement nulle et se barrer mais « Tu es perdue, ma douce ?» Elle se gela sur place, des doigts fins l’attrapant par le menton la forçant à relever un peu plus la tête. Elle a un air complètement paumé, qui ne lui réussit pas. La brune fronça les sourcils, tournant une de ses bagues en argent avec ses doigts. Elle a la sensation d’être un moucheron, prit dans les cisailles de la mente religieuse. Cours ! S’insurgea un bruit dans son crâne, et elle plissa les yeux, sous la douleur de la révélation qui lui grille les neurones.

Cours ! Rachelle ne court pas. La seule chose qu’elle essayait de fuir, c’était ce bouquant infernal qui trottait dans sa tête. Quoi de mieux que les ignorer dans ce cas ? Même si, le souffle court, à cause de ses cachets, elle sait qu’elle ferait mieux de se barrer. Rachelle ne sait pas qui elle a en face d’elle, et elle n’a pas envie de le savoir. « Tu aimes jouer …» Ce qu’elle prit pour une question la désarçonna, si jamais elle fut parfaitement consciente de ce qui se passait. « Que ? No- » « Quel est ton nom ?» Y a moyen qu’elle en place une, bordel ? D’un pas brusque, elle se recula de la sirène aux cheveux châtains, se cogna finalement contre une masse humaine. Rachelle n’était pas bien grande en temps normal. Là, en levant ses yeux foncés toujours plus haut sur le type qui était franchement gigantesque pour elle, elle manqua de faire tomber à nouveau sa clope. Elle envisageait déjà la possibilité d’un coup de genou dans les couilles, d’un poing dans la glotte –la soirée finirait bien – « Je t’em- » « Elle est avec moi, je m’en charge. Tu peux me trouver de l’eau avant ma prochaine prestation ?» Bordel, y a moyen qu’elle en place une ? Saqah serra plus fort son poing encore, prête à en retourner une à la starlette du coin si elle l’empêchait de parler. Le géant partit, obéissant à cette bonasse, et Rachelle crispa encore plus sa main. De l’autre côté, ses doigts étaient déjà sur sa tempe, appliquant une pression ferme. « Pourquoi tu m’as pas balancé ? » Traduction de la langue vulgaire que pratiquait la psychotique, ça devait ressembler à un merci. C’était pas ‘merci beaucoup’ parce qu’elle avait pas craché à la gueule de la blonde, mais c’en était pas loin.

Rachelle passa une main dans ses cheveux, tirant une taffe sur sa cigarette. Les bruits murmuraient au creux de son oreille et elle faisait comme si elle ne les entendait pas. Tout est bon pour éviter ça, ces éclats confus. « Rachelle. » C’était dit presque gentiment. La prochaine fois, peut-être paraitrait-elle plus sociable. « Toi ? » Oui, parce que, elle en avait une idée. Bon, une voix avait beau gueuler dans le recoin de son crâne drogué qu’elle s’appelait Skylar, si elle se trompait, Rachelle aurait eu l’air conne. Elle avait assez donné pour cette soirée, merci. Et puis, tout d’un coup, plus rien ne comptait vraiment. Même si cette supposée Skylar par sa psychose déclarée était vachement attirante et qu’elle en aurait bien fait son quart d’heure, deux filles d’affilées lui aurait donné des crampes aux doigts, et elle en avait besoin, de ses doigts. Et les gémissements ne recouvraient rien ce soir. Ainsi reprit-elle sa marche, le pas plus assuré.

La gamine tenta de répondre, mais je ne lui en laissai pas l’occasion. Ni lorsque je suspendis ma question insidieuse pour connaître son nom, ni ensuite, lorsqu’elle tenta la pire maladresse avec le gorille contre lequel elle avait buté en souhaitant m’échapper. Espérait-elle vraiment que je la laisse fuir ? Désormais, seule la scène et l’ivresse que me procurait la foule pourrait me détourner de cette brebis égarée. Je n’avais rien de plus urgent à faire, l’homme étant parti me chercher à boire, et la brune représentait une distraction intéressante. Mes lèvres s’étirèrent ingénieusement alors que ma future proie ne semblait pas avoir l’esprit suffisamment clair pour m’échapper. Les doigts sur la tempe, elle semblait avoir besoin d’un calme que l’ambiance du concert ne pouvait lui apporter. Quelle petite idiote elle faisait. Mon regard la détailla tranquillement, elle avait au moins eu la clairvoyance d’être une idiote bien foutue. Ma langue claquait déjà contre mon palais, prête à attaquer cette tendre mise en bouche.

« Pourquoi tu m’as pas balancé ? » Mes lèvres restèrent égales, dans un rictus supérieur, alors que mon regard se détourna de la brune pour scruter un horizon perdu. « Pourquoi je l’aurais fait ?» Je reportais mon attention sur elle, embrassant à nouveau tout son corps du regard. « Il y a pire qu’une gamine perdue en back stage, et j’avais besoin d’eau.» Pour qui se prenait cette petite écervelée ? Je me gardais bien de lui préciser qu’elle avait attiré mon attention, ce n’était pas le genre d’aveu avec lesquels j’étais familière, et vu l’état de cette grue, je n’avais pas besoin de faire autant d’efforts pour obtenir mon dû. Je laissai mon regard azuréen caresser la main qu’elle passa dans ses cheveux d’ébène, et ne tiquai pas en voyant la cigarette qu’elle s’était permise d’emmener avec elle dans les coulisses. Je n’étais pas une rabat-joie dans l’âme, et la fumée arriverait sans doute à disjoindre encore un peu ses facultés. Il ne restait plus qu’à ce qu’elle s’allonge pour me mâcher totalement le travail. « Rachelle. » Sa voix s’était adoucie, et je pris ça pour un début d’abandon. « Toi ? » Si je ne laissai rien transparaître, cette gamine désemparée avait réussi à faire s'abattre un éclair d’agacement sur mon être. Il fallait vraiment planer pour ne pas savoir qui j’étais, mais je conservais admirablement mon calme, décidée à mettre ça sur le compte de la quantité de drogue qu’elle avait dû prendre avant de venir.

« Skylar.» La brune n’en avait surement rien à faire, mais je me devais de combler son ignorance. Son état serait sans doute apparu désespérant s’il n’avait pas été une aubaine pour mes bouffées d’envie. Elle me contourna et reprit son avancée plus avant dans les coulisses. Ça, je ne pouvais pas le lui permettre. Je pivotai alors qu’elle me dépassait, attrapant sa main entre mes doigts fins et acérés. Je n’avais aucune intention de laisser cet oiseau égaré m’échapper. « Par là-bas, c’est la scène.» D’une pression, je la ramenais à moi, profitant de l’effet de surprise pour nicher ma main libre dans le creux de ses reins. Je lâchai alors sa main pour poser un doigt sous son menton et le redresser subtilement. « Je me charge de toi, n’oublie pas.» J’eus le temps de laisser mes lèvres frôler son visage avant qu’elle ne réagisse. Son état jouait largement en ma faveur, mais je n’avais aucune idée des extrémités auxquelles elle pourrait en arriver. Elle pouvait bien mordre, griffer, frapper, s’époumoner. Elle était prise au piège, et je ne la laisserais pas me glisser entre les griffes si aisément. Tu aurais dû fuir pendant que tu en avais encore l’occasion, ma colombe.

C’était le genre de fille à arracher des frissons malsains à Rachelle, ce qui était rare, extrêmement rare. Des frissons d’angoisses qui se noyaient dans une excitation engourdie. Elle ressentait le besoin urgent de se barrer de là, quitte à faire un trou dans la toile avec son couteau. Tient, c’était une idée ça – comme quoi, son cerveau fonctionnait encore de manière éparse-. Même si ce n’était pas suffisant pour qu’elle s’en sorte cette fois-ci, foutu impression qui lui collait à la peau. « Pourquoi je l’aurais fait ?» Elle se mordit les lèvres en même temps que le bout de sa clope. C’était son genre de réplique ça, pas celles de cette starlette. Mais bon, face à ce genre de réponse énigmatique, Rachelle savait très bien avec quoi attaquer. « Parce que les gens font pas dans la charité ? » Et franchement, cette blonde aux jambes extrêmement attractives – détourne le regard bordel, genre, sur un point invisible. Nan, pas sur ses hanches non plus, c’est une mauvaise idée. « Il y a pire qu’une gamine perdue en back stage, et j’avais besoin d’eau.» Juste ce qu’il lui fallait pour qu’elle ait les yeux en face des trous à nouveau. Son regard de foudre remonta jusqu’à de cette pute fascinante à n’en pas finir. Saqarh serre la mâchoire, crispe les poings. Cette fille. Skylar. Ce n’était qu’un tas de problèmes qui s’accrocheraient à ses épaules. Maintenant, la brune avait une bonne raison de partir, malgré qu’elle ait délivrée son prénom à cette sirène. « Skylar.» Elle se mordit la lèvre, à sang cette fois-ci. Les bruits avaient raison. Toujours. C’était terriblement mauvais signe. Fallait qu’elle se tire de là, Shell. Sinon elle s’enflammerait, et ça serait pas beau à voir.

Rachelle doit fuir, fuir ce qui intéresse les bruits hurlants dans son crâne, parce qu’ils ne feront qu’augmenter. Elle doit fuir la starlette à problème. Et si elle arrivait à fuir son ombre en prime, ça serait super. C’était juste pas son jour de chance, et trop de médocs dans le cerveau n’était jamais bon. Des doigts de gelés se posèrent sur son poignet et Rachelle se fige. Si bien elle cherchait des contacts à certaines occasions, par ce que cette blonde suggestive extrayait de sa peau, tout lui donnait envie de courir. Ou juste de rester là, aussi, à laisser Skylar lui faire des avances bien notées. « Par là-bas, c’est la scène.» Ouais, bah elle aurait qu’à se jeter de la scène pour fuir dans la foule. Elle sèmerait la sirène entre les gens et elle serait tranquille pour la nuit. Elle retournerait à son appart et harcèlerait Finn jusqu’à ce qu’il lui ouvre la porte de son appart. Mais Rachelle est prisonnière, de cette poigne, de ce regard si clair qu’elle en deviendrait aveugle. Elle se sent bouger, sans comprendre comment, et se retrouve proche, trop, de Skylar. Elle donnait pitié, la malade mentale, tremblant presque de tout son corps, alors qu’elle capte à peine ce qu’il lui arrive. Elle sait que ce requin lui tourne autour, et qui lui boufferait bien une partie de son corps. La main, sur ses reins, est comme si elle était sur sa peau, et elle serait pas étonnée de savoir que ces doigts vicieux, tentateurs, se glissent sur son dos. Le sang dans sa bouche la rappelle à la réalité, sans grand effort et elle divague encore. Quelque chose lui frôle la mâchoire et elle sa tête se soulève, sans qu’elle n’empêche rien.

Rachelle se jette dans la gueule du loup, sous les crocs de la vipère. « Je me charge de toi, n’oublie pas.» Elle trouve l’idée par si déplaisante que ça. Skylar frôle ses lèvres sur les siennes. Ca la réveilla, brusquement, une décharge douloureuse lui rappant les os. L’air hagard dans son regard disparait, remplacé par un éclat de violence, brut. La brune échappa la fumée coincée dans ses poumons, donnant un goût de nicotine et de toutes ses saloperies à ces lèvres. Ses bras s’animèrent enfin, balançant la clope sur le sol, ayant un pantin tellement plus intéressant entre les doigts. « A quoi devrais-je te laisser tout ce plaisir ? » Sa voix encore rauque a du mal à s’exprimer, s’extirpant de ce nuage flou dans lequel elle baigne depuis plus d’une heure. Elle ne sait pas si la starlette devant elle est un autre délire de son imagination, mais ça ne sont que des bruits, généralement, pas une foutue sirène. Alors, quelque part, Skylar doit être bien réelle. Rachelle attrapa la blonde par la jupette, ses doigts pénétrant à la limite du tissu, sans pour autant aller trop loin, et elle l’attire jusqu’à elle, l’embrasse, fait pression de sa lèvres supérieur pour y inviter sa langue. Ca s’affolait dans sa tête, pour ne pas changer et le flirt, au goût de cigarette et de sang n’aidait pas Saqarh à garder son calme. La brune répondait à l’embrassade et elle restait néanmoins glacée d’effroi. Ses doigts glissèrent de la jupette ridicule, ne s’arrêtent pas sur la poitrine qu’elle effleura. Elle saisit la gorge de cette blonde. Ce qui ressemblait à un geste de douceur un premier temps, se tord dans sa complexité quand elle n’arrête pas de serrer. Ses doigts enroulés sur cette gorge. Elle sent le pouls de Skylar battre, comme le sien. « Arrête. » Ce n’est pas une supplique. C’est un ordre, alors que tu ne sais pas vraiment à qui tu parles.

L’odeur de sa clope me saturait les narines bien avant qu’elle ne se risque à souffler toute la fumée qu’elle avait ingurgitée sur mon visage clair. Je toussai bien malgré moi, détestant me faire ainsi enfumer par une gamine trop stupide pour avaler convenablement ses toxines. Si elle voulait se bousiller la santé libre à elle, de mon côté j’avais un timbre à entretenir, et aucune cigarette ne pouvait être tolérée avant une prestation. Je n’empêchais pas cet agneau fébrile de courir après le loup, j’aurais simplement apprécié qu’elle le fasse sans m’entrainer dans sa course funeste. Qu’elle m’ait entendu ou que la clarté lui soit soudain revenue à l’esprit, elle se débarrassa de sa clope, et je veillai à l’éteindre en l’écrasant du bout de mon escarpin. « A quoi devrais-je te laisser tout ce plaisir ? » J’haussai un sourcil amusé. Perdue dans les méandres de son esprit, elle avait du mal à s’exprimer clairement, mais je n’étais pas femme à laisser quiconque dans le noir. Ma main glissa de son menton jusqu’à sa nuque. Ce serait mon plaisir d’allumer la lumière dans son cerveau voué à l’obscurité.

D’une voix suave, je murmurais à l’oreille de la brune : « Tu es perdue, ma douce, laisse-moi être ton phare.» Elle ne sembla pas s’offusquer de l’hypothèse, et attrapa déjà ma jupe, qui se résumait davantage à un morceau de tissu qu’à une jupe digne de ce nom. Je me laissai attirer contre cette gamine vigoureuse, et ses lèvres ne tardèrent pas à s’écraser contre les miennes. Elle força très vite la barrière peu contraignante de mes lèvres, et sa langue fit pénétrer dans mon palais des traces de nicotine ainsi que l’odeur métallique du sang. Sa bouche portait l’empreinte de la débauche, et je l’accueillais avec avidité. Ses doigts coururent sur mon corps, sans daigner s’y attarder, tandis que mes mains enserraient sa taille et sa nuque, emprisonnant le corps insouciant de ma victime dans une étreinte torride. Bien vite, elle imprima également son étreinte, sur ma gorge, et ce fut avec moins de luxure que de torture. L’étau se resserra, et j’écarquillai les yeux face à la tentative surprenante de l’hystérique. « Arrête. » Sa voix fit écho à mes pensées, glaçant sensiblement mon sang de vipère. J’attrapai fermement ses poignets, tandis que je me tuai les cordes vocales à feuler : « Calme-toi.» J’aurais pu appeler directement la sécurité, mais je m’entêtais à faire lâcher la fille désemparée sans en venir à ces extrémités. Je doutai qu’elle puisse avoir de réelles envies de meurtre à mon intention, néanmoins si quiconque arrivait et la trouvait dans cette position, elle risquait fort de ne pas avoir voix au chapitre.

Dans une lucidité étonnante malgré les phalanges qui se pressaient contre ma glotte, j’envoyai mon genou s’écraser contre l’intimité de la jeune folle. Je doutais que les autres parcelles de son corps réagissent encore, mais j'estimais sans aucun doute possible son vagin encore en état de marche, et il devait même crier famine vu la façon dont elle avait accueilli mon étreinte. Elle avait nécessairement senti le coup, et je profitai au moins de sa surprise pour me libérer de ses griffes. Je fis un pas en arrière, et me massai longuement la gorge tout en reprenant mon souffle. Après un instant, je reportais mon attention sur la brune. Mes prunelles claires se firent tranchantes, tandis que je crachais dans un souffle : « Ça doit être un défi de te mettre dans un lit.» Un sourire vint finalement poindre sur le bout de mes lèvres. Je sentais encore l’ivresse de ma cible dans ma bouche, et ma langue se délectait du souvenir. Qu’elle ait essayé de m’étrangler par la suite ne m’inquiétait que modérément, bien que je conservais depuis une distance raisonnable. « Mais tu devras en faire plus pour m’effrayer.» L’arrogance fichée sur les traits, je retrouvais la proximité que nous partagions avant qu’elle ne tente une folie. Un bras dans son dos, l’autre sur sa joue, je l’attirai aussi étroitement que possible contre mon buste largement dénudé. Mes prunelles féroces glissèrent dans les siennes. Son accès de colère avait été loin de m’effrayer, il avait même réussi à renouveler mon intérêt pour cette brune scabreuse. « Surprends-moi encore.»

Rachelle serrait, sans prendre conscience de sa propre force. Une rage subite se mit à courir dans son sang, distillant un peu plus les effets de ses cachets, pour l’éveiller, un peu plus, au monde et à ce qui se passait devant elle. « Calme-toi.» C’est impossible. Saqarh est prise d’une euphorie qu’elle n’a plus connue depuis longtemps et sait que, si jamais elle lâche ce cou délicat, tout s’arrêtera. Elle veut marquer cette peau si pâle d’une trace rouge, honteuse, que Skylar devra porter en un collier indélébile. Elle ne s’intéressait pas de la détresse qu’elle captait dans le regard de la sirène, dans ce bleu trop clair pour être réel. Si elle ferme les yeux à jamais, Rachelle arrêtera de voir son reflet dans ces prunelles trop lumineuses. Arrête ! Et le disque rayé qu’est ton cerveau continue de le répéter, indéfiniment. Calme-toi. Elle claqua sa langue, agacée de ces seize voix. Elle ne vit pas le coup venir, mais sentit précisément le genou de la starlette s’écraser sur son sexe. « Salope » lacha-t-elle en un souffle, alors qu’elle se tordit en avant, ses mains pressant déjà la zone blessée. Mais elle ne tire pas la gueule. Nan. Rachelle sourit, une sensation familière zébrant son dos. Elle a envie de se battre, alors qu’elle secoua une de ses jambes pour retrouver une perception correcte dans le bas de son corps. Pourtant, coller un poing dans la gueule de Skylar serait franchement une mauvaise idée. Comprendre ça, la fait flipper, parce qu’elle devine qu’elle devient trop lucide. Et qu’elle doit trouver une échappatoire, vite. « Ça doit être un défi de te mettre dans un lit.» La brune tourna sa tête vers Skylar, elle ferait l’affaire.

Rachelle miroita le sourire de la starlette, s’approchant d’un pas de la pseudo-célébrité de Storybrooke. « Va savoir. J’mets les gens dans un lit et pas l’inverse. » Aussi présomptueux que Skylar. D’un doigt, elle tourna une de ses bragues, une part de son esprit vaquant très loin de la discussion qu’elles entretenaient. « Mais tu devras en faire plus pour m’effrayer.» Oui. Skylar était juste ce dont la brune avait besoin pour écraser l’élan de lucidité qui lui parcourt les neurones. Cette fois, elle capte parfaitement que c’est la blonde qui s’approche d’elle, bien qu’elle n’esquisse toujours pas un geste pour se défaire de cette nouvelle étreinte qui la prend. Elle gardait un sourire en coin constant, se pressant contre Skylar, une vibration sournoise vrillant sa peau là où la sirène la touchait, poison caustique sur son corps. « Surprends-moi encore.» Ne fais pas ça. Elle se remit à se mordre la lèvre, rouvrant sa légère coupure avec ses dents. Le métal se rependit à nouveau sur sa langue. Rachelle, d’un doigt, attrapa la femme attirante, par ce qui ressemblait à un top. Elle l’embrassa, brusquement, sauvagement, sa main se déplaçant jusqu’à l’arrière de Skylar, éraflant ce dos de ses ongles, le long des vertèbres, pour arriver à cette jupette déjà rencontrée. Saqarh fait pression de son corps, et pousse la blonde à se reculer, jusqu’au mur de toile. Elle força le passage des lèvres, invitant sa propose langue à jouer sournoisement avec celle de la starlette, son souffle devenant court pour le peu de filet d’air qu’elle arrivait à récupérer. Sa main continua sa balade, à la découverte de ce nouveau corps, contournant une hanche, et se posant sur le pubis recouvert de la sirène.

Rachelle mordit la lèvre de la blonde, à sang. Un déchirement sonore se fit entendre, qui se confondait avec un vêtement que l’on arrache. Elle avait encore assez de retenue pour ne pas faire subir pareille sort aux deux morceaux de tissus qui habillaient la sirène. Sur le côté, alors qu’elle avait saisi son couteau qui trainait dans une de ses poches, elle avait éventré la toile du chapiteau, créant ainsi une ouverture. La brune n’était pas une adepte des lieux clos et elle avait grand besoin d’air. Tout en rangeant son arme de fortune, elle se recula de Skylar, une expression indéchiffrable dans le regard. Elle se pencha pour ramasser sa veste en cuir qu’elle avait fait tomber et hésita quelques secondes. Pour finir par la tendre vers la sirène. « Jusqu’où veux-tu être surprise ? » Jusqu'où es-tu prête à me suivre ?

Cette brune sortait de l’ordinaire. Si j’étais jusque-là trop affamée et orgueilleuse pour m’en apercevoir, ses doigts contre ma gorge avaient réussi à me convaincre. Il aurait été sage de prendre ses jambes à son cou, et de mettre un maximum de distance entre cette gamine écervelée et mon corps de rêve. Mais la sagesse n’était pas au nombre de mes qualités. J’étais audacieuse, désinvolte, délétère à souhait, mais éviter les ennuis n’avait jamais été ma tasse de thé. Plutôt que de les fuir, j’allais volontiers au-devant d’eux, pour les confronter et les soumettre. Rien ni personne ne pouvait me dévier d’un coup tordu, et plus le sentier était escarpé et sombre, plus je m’y engouffrais avec ferveur. Rachelle était la personnification même des tumultes dans lesquels je me jetais avec ardeur, comment aurais-je pu résister à ces prunelles folles et à cet air de pure aliénation ? « Va savoir. J’mets les gens dans un lit et pas l’inverse. » Ajoutant cela, elle ne fit qu’accroitre ma curiosité. Pied de nez à la prédatrice que j’étais, Rachelle pensait ainsi me remettre à ma place. Elle ignorait à quel point je pouvais me montrer butée. Elle ignorait jusqu’où je pouvais aller pour la mettre à genoux.

Mais la turbulente créature ne me repoussait du bout des doigts que pour mieux me ramener à elle ensuite. Attrapant mon haut minimaliste, elle m’attira à elle et nos lèvres se joignirent. A nouveau le goût du sang enivra mon palais, et j’inspirai son odeur tout en malmenant ses lèvres. Je me tendis légèrement sous ses ongles, me cambrant pour mieux épouser son corps alors qu’elle me poussait déjà contre le mur de fortune que formait la toile du chapiteau. Sa langue s’invita entre mes lèvres, et je dus me retenir pour ne pas la mordre. J’exécrais les initiatives extérieures en temps normal, mais le bon sens voulait que je laisse cette brunette sortir des sentiers battus, afin de ne pas jouer ma vie pour une simple lubie sexuelle. Sa main se vit aventureuse, et mes lèvres s’étirèrent sous les siennes. Une main sagement nichée contre sa chute de reins pleine de compromission, je laissai l’autre remonter sous son vêtement, caressant sa peau pâle tout en faisant pression pour la maintenir contre moi. Elle me mordit la lèvre, sans tendresse, et ma main glissa de son dos pour attraper ses cheveux sombres. Sans ménagement, j’attirais son visage en arrière, comme pour retenir un animal dangereux. Le déchirement qui suivit me surprit, me faisant lâcher prise alors que Rachelle reprenait ses distances. Son regard ne me fut d’aucune aide, mais je doutais que le mien puisse être plus communicatif en pareille circonstance. Elle ramassa sa veste en cuir et me la tendit.

« Jusqu’où veux-tu être surprise ? »

Seule la commissure de mes lèvres trahit le rictus dérisoire qui se dessina sur mes traits. Je saisis la veste de la brune et l’enfilai sans plus de cérémonie. L’odeur reconnaissable du cuir se mêlait aux effluves d’ores-et-déjà reconnaissables de Rachelle, étonnant fatras de nicotine, de sang, de sexe et d’une pointe de citron. Si elle ne se souvenait plus de cette soirée, au moins mon parfum mêlé au sien serait propre à lui rafraichir la mémoire. Rivant mon regard d’eau sur ses prunelles grises, j’attrapai son poignet en décrochant : « Jusqu’à la déception, chérie.» Et je tirai sur son bras pour l’entraîner à ma suite au-delà du chapiteau. Il n’y avait guère à se baisser pour emprunter le passage qu’elle avait tracé, et je n’eus pas un regard derrière moi. Le spectacle se déroulait au mieux, mon prochain passage n’était pas exactement imminent, et au diable l’eau que j’attendais. Ma soif était désormais toute autre. Elle serait étanchée par cette ravissante brune, dont j’ignorais tout. Il n’était pas facile de me surprendre, je n’étais guère impressionnable. Mais en quelques gestes, cette gamine nocive m’avait fait entrevoir un océan de possibilités.

L’air frais fouettait le visage de Rachelle, à travers la fente qu’elle avait elle-même tracée. L’extérieur l’appelait, et si ce n’était pas pour la blonde à se damner qui était à côté, elle serait déjà sortie, prête à mettre le feu à quelques brins d’herbes, voir même au chapiteau –elle se demandait si ça brulait bien-. Au lieu de ça, elle tendait sa veste en cuir, sa putain de veste en cuir qui la suivait partout, vers Skylar. Parce qu’elle avait un semblant de galanterie. Un semblant, seulement. Elle sentait encore le poids des lèvres de la sirène sur les siennes, une excitation malsaine et sexuelle lui parcourant de douces décharges le bout de ses doigts, faisant réagir son sexe encore endoloris. Leurs doigts s’effleurèrent et c’est le regard absent que Rachelle vit la starlette enfiler l’un des biens les plus précieux de la psychotique. Ca n’avait pas beaucoup d’importance. Il tombe. Car son esprit vagabondait, soudainement perdu dans un relent de drogue et de ces voix qui prirent possession de sa tête. Une poigne chaude se posa sur son poignet. Elle se fit violence pour ne pas se détacher de la main de Skylar, serrant la mâchoire, se mordant la langue. « Jusqu’à la déception, chérie.» Et elle se remordit la langue, sourit, amusée et désillusionnée. La sirène était une dangereuse tentation, à l’encourager à se plonger toujours un peu plus dans cette folie qui était la sienne. Le genre commun fuyait Saqarh, de fait qu’elle s’était désintéressée depuis longtemps d’eux. « Tu vas prendre ton pied alors. » C’était peut-être l’explication à cette attraction subite et hasardeuse qu’elle ressentait pour la starlette, qui ne cherchait pas à la retenir, mais qui pointait du doigt la direction de sa déchéance.

Skylar ouvrit la marche, entrainant Rachelle à l’extérieur, qui déjà, ne voyait plus la douce tentation féminine devant elle, mais qui se perdait dans la contemplation du vide, s’ouvrant face à elle, se libérant de l’oppression qu’elle ressentait, prenant une profonde respiration, qui eut le don d’embrouiller l’esprit de la brune, les bruits réclamant leur dû, lui arrachant une grimace, sa main libre remontant jusqu’à sa tempe, qu’elle écrasa sans délicatesse. Le retour de la sirène dans son espace personnel ne l’alerta guère, et si la main de la starlette la fit frissonner, ce ne fut que par un mécanisme naturel. Au contraire, la sensation de chute rappela Saqarh à la réalité, lui rappelant une sensation dérangeante qu’elle ne vivait que dans ses rêves, ce qui eut le don de faire battre son cœur encore plus vite, et de réagir en réponse à sa rencontre brutale contre le sol, malgré tous les efforts de Skylar pour qu’elle ne se fasse pas mal. Elle eut le souffle coupé, une barre dans le dos. « Tu devrais arrêter de te mordre sans arrêt les lèvres. Mord moi à la place. » elle mordit le doigt que la blonde pressait sur ses lèvres. Ses mains se posèrent sur les hanches de Skylar, suivant le mouvement lancinant de son bassin contre le sien, retenant difficilement un gémissement quand les doigts de la sirène se posèrent sur son propre sein. « Évite simplement les endroits que je dénude, ou soumet-toi à la polémique.» Une dangereuse expression passa dans les yeux de la droguée, alors qu’elle appliquait les paroles de la sirène avec une célérité effarante. « Je prends la polémique dans ce cas. » La voilà prévenue. Rachelle n’avait pas besoin de plus pour se relâcher totalement. Un sourire carnassier embrassa ses lèvres. Elle prit appuis sur l’herbe humide et gelée, inversant leur position, plantant Skylar sans ménagement sur le sol.

L’herbe fraiche sous mes jambes ne provoquait pas le moindre frisson, pas plus que le vent mordant qui déferlait par saccade sur ma peau, mise à nue en bien des endroits. La veste en cuir de ma future victime, étendue sous moi, n’aurait pas dû suffire à me réchauffer. Mon corps n’était imperméable à la fraicheur de la soirée que parce qu’il bouillonnait pour une raison toute autre que climatique. La chaleur qui se déversait dans mon être était due à la misérable créature que j’enserrais sous mes cuisses. Mes mains frôlaient sa peau, tandis que mon œil la fixait avec avidité. Elle n’avait pas à parler, ni à bouger pour décupler la faim qui me dévorait les entrailles. Tu vas prendre ton pied alors. Ses mots raisonnaient dans mon crâne tandis que je commençais à perdre patience, une main en proie à la damnation. Le regard de la malheureuse dont je m’apprêtais à profiter se voila d’une lueur sombre mais étincelante qui réussit à connecter quelques neurones dans mon cerveau submergé par le vice. « Je prends la polémique dans ce cas. » Que de promesses caressantes. Je doutais farouchement de l’audace de cette presque parfaite inconnue, dont le sourire me subjugua pourtant.