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Tout ce qui se passe au-delà de la saison 1 est à jeter aux oubliettes, merci Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] 2742709183
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 Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]

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MessageSujet: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyDim 3 Fév - 16:30




Introduction



Époque du sujet : Actu
Date du sujet : Lundi, 18 février
Ordre de passage des participants : Sven - Harley



Sven avait eu un air perdu pendant plus d’une dizaine de minutes, alors qu’il lisait le mémo sur son frigo. Il avait gribouillé sur un post-it jaune un nom et une heure, pour s’assurer qu’il n’oublierait pas son client de la journée. Watson, 14.00. Il lisait le nom sans vraiment le lire. L’éponyme devait se référer à l’homme d’affaire, un des gros portemonnaies de Storybrooke. Mais Sven était obligé de constater que, peu importe à quel point il se forçait, il pensait à la fille Watson, et non au père. Il voyait ses yeux gris joueurs, sentait sa peau contre la sienne, son odeur, la manière dont elle riait, dont elle le regardait, se souvenait de cette robe bleue qu’elle avait porté, quelques jours auparavant. Sven fini par passer une main dans ses cheveux et acheva la fin de son sandwich. Il était bientôt l’heure de son rendez-vous et ce serait une honte s’il arrivait en retard parce qu’il n’arrivait pas à se sortir Harley de la tête.

Sven partit chercher ses outils dans son atelier, vérifiant deux fois qu’il n’avait rien oublié et se rendit à son pick-up. Il installa ses outils sur le siège passager et démarra. Tout en tapotant son volant, il chercha le meilleur moyen de se comporter si jamais il arrivait à croiser la brunette dans sa maison. Devait-il se comporter différemment ? Et si le père avait entendu parler de leur escapade, bien avant la st-valentin. Sven fronça les sourcils. Non, ce n’était pas possible, sinon il n’aurait pas été convoqué pour entretenir un buffet. Il soupira brièvement, se trouvant extrêmement stupide sur le moment. Harley n’était qu’une adolescente avec qui il avait couché. Elle s’était échappé pendant la nuit et avait bien précisé que ce n’était qu’un coup d’un soir. Mais quand Sven l’avait revu, au Speed Dating, après qu’il n’arrivait pas à se sortir de sa tête la fille Watson, il avait attrapé quelque chose dans le regard de cette dernière. & bien sûr, ça n’avait fait qu’enflammer la curiosité de Sven, déjà bien entamée par la manière dont leur première nuit s’était terminée.

Harley l’avait corrompu jusqu’à la moelle, lui enivrant les sens et le sang. L’ébéniste n’avait qu’une envie, s’était de lui tenir la main, d’avoir sa peau douce contre la sienne, rugueuse, d’écraser ses lèvres contre les siennes, de… Sven soupira à nouveau, s’engageant dans la rue des grands de Storybrooke. Il passa devant la maison de Regina Mills et tourna la tête pour vérifier si elle était là. Ce fut une simple curiosité qui eut le don de faire sortir la jeunette de son esprit quelques secondes. Moins d’une minute plus tard, le charpentier se garait devant la maison des Watson. Tranquillement, il sortit sa sacoche à outils qu’il porta sur son épaule et avança dans l’allée de son client. Il détailla un moment la façade avant d’écraser son doigt sur la sonnette, entendant une musique résonner de l’autre côté de la porte. Sven se recula un peu, attendant que le propriétaire de l’immense demeure ne vienne lui ouvrir.

Une fois qu’il reconnut la figure de Watson père, il sourit, serrant la main avec sérieux et politesse, alors qu’il se faisait guider dans la demeure, circulant à travers diverses pièces. Si son attention remarqua un moment ‘tiens, c’est ici que vit Harley’, il se concentra rapidement, préférant étudier les différents meubles en bois de la maison, observant le goût de la décoration. Il échappa un commentaire sur la beauté de la bâtisse, échangea une blague avec l’homme d’affaire et fut présenté à son patient, qui l’occuperait pour les prochaines heures. La vaisselle était déjà sortie, rangée sur une table un peu plus loin. Sven hocha distraitement la tête. Bien, c’était ça en moins à faire. Il déposa sa trousse à côté du vieux buffet en bois et reçu le feu vert de la part de Watson de commencer son travail.

Sven étendit facilement une bâche en plastique sur le sol, pour ne pas abimer le parquet sur lequel il travaillerait. Il étendit ses outils, et étudia le meuble sous différents angles, repéra facilement la craquelure dont il avait été fait mention au téléphone. Et sans plus attendre, il se mit au travail.


Dernière édition par Sven Raines le Lun 11 Fév - 12:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyDim 3 Fév - 20:19


« Dis Harley, je fais une fête vendredi, ça te dirait de ramener tes fesses d'allumeuse pour piquer les mecs des autres ? »

Elle partit d’un petit rire cristallin, qui fit se serrer automatiquement les mâchoires de la jeune Watson. Elle se retenait de ne pas lui coller son poing dans la figure, bien consciente que ça n’arrangerait en rien ses affaires. Cette garce de Winnipeg Powell avait l’art et la manière pour la ridiculiser et préparer son attaque au moment où son adversaire ne pouvait matériellement pas répliquer. Comme c’était le cas actuellement, où à peine la cloche ayant retenti, elle s’était levée et placée à la hauteur d’Harley, qui rangeait vaguement ses affaires, afin de parler d’une voix forte, audible à loisir. Le tout sous la surveillance du professeur, qui ne trouva rien à redire du langage de la fille du principal, mais serait nécessairement excédé par la répartie d’Harley.
La jeune fille s’était donc contentée d’un regard noir, avant de reporter son attention sur son sac, qu’elle avait ensuite placée sur son épaule, avant de s’en aller sans plus un regard vers celle qui se pensait bien maligne. Harley n’était guère populaire au lycée, et sa bande était relativement restreinte et peu présentable. Néanmoins la jeune fille préférait encore trainer avec les laissés pour compte que d’être seule. D’autant que son assurance lui permettait au moins d’être la chef de cette bande de bras cassés. Il la suivait docilement alors qu’elle prenait la route qui la mènerait chez elle.

« Pourquoi tu n’as pas remis Winnipeg à sa place, Harley ? » Ladite Harley ne riva pas le moindre regard vers la propriétaire de cette voix sordide, largement due à l’appareil dentaire qui dénaturait son sourire. Elle n’appréciait pas particulièrement cette petite fouine, mais elle était utile car sa présence passait souvent inaperçue et faisait ainsi profiter Harley d’un bon nombre d’informations, et qu’elle était si effroyablement laide qu’elle lui mettait du baume au cœur en un seul regard. « Parce que le prof m’aurait entendu et que j’aurais perdu 20 minutes à expliquer au Proviseur que sa fille était une sale traînée qui enviait les gens ouverts sur leur sexualité. » La fouine pouffa entre les broches de son appareil, et envoya des postillons s’écraser droit sur le sac de celui qui la devançait, et marchait fièrement à la gauche d’Harley. « Je vous laisse ici, je ne dois pas traîner selon le paternel, alors j’obéis pour qu’il puisse aller retrouver sereinement l’une de ses grues. » Le garçon à sa gauche lui offrit un sourire sincèrement désolé, mais Harley surprit dans le regard de la fouine un éclat de satisfaction. Cette groupie prenait plaisir aux malheurs des autres, mais encore plus à ceux d’Harley, car elle convoitait secrètement la place de leader, une fois que celle-ci quitterait le lycée. Harley lui souhaitait bien du courage, estimant être indispensable à ce groupe d’ignares, qui se dissoudrait de lui-même une fois son seul membre respectable envolé.

Une fois les traines misères délaissés, il ne fallut pas plus de 5 minutes à Harley pour arriver sur le perron de la grande et ancienne bâtisse, fièrement conservée, qui lui faisait office de demeure. Elle avait du mal à employer les mots « foyer » ou « maison », car ils signifiaient quelque chose qu’Harley ne comprenait pas et n’aurait jamais. Elle avait depuis bien des années abandonné tout espoir de voir un jour sa demeure prendre une dimension affective et devenir le berceau d’une famille unie et soudée. Le terme famille n’avait guère plus de valeur dans son cœur, ou ce qui battait dans sa poitrine et la maintenait en vie par un admirable jeu de pulsions et d’impulsions, envoyant le sang dans les artères, le drainant et le distribuant à l’ensemble du corps. Harley ouvrit la porte, l’amertume au visage, et fut assez étonnée de voir son père débouler comme un beau diable dans l’entrée. « Il t’en a fallu du temps ! Ne me dis pas que tu as encore eu des problèmes au lycée ? Ou ce sont ces parasites qui t’ont une fois de plus retardée ? » Malgré l’intonation agacée et pleine de jugement qu’il employait, il parlait étonnement bas, ce qui fit hausser un sourcil à sa fille, soudain soupçonneuse. « Mais non, papa, tout va bien, j’ai fait au plus vite, mais pourquoi tu chuchotes ? » Un accent amusé agrémenta la fin de sa phrase, et elle vit alors son père se composer l’attitude de rigueur qu’il arborait en présence d’étrangers. Il passa une main dans son dos, et la guida jusqu’au salon, tout en commençant déjà à entonner : « Nous avons engagé quelqu’un pour s’occuper du buffet du salon, ta mère va rentrer tard et … » Elle ne l’écoutait plus. Son regard venait de tomber, grave, sur l’homme installé dans son salon, outils en main, parfaitement concentré sur son travail. « Voici M. Raines, je te charge de rester dans les parages et de le renseigner s’il a le moindre besoin. » Harley déglutit. Elle avait déjà une idée assez précise des besoins de l’ébéniste et n’était pas certaine d’avoir à le renseigner là-dessus. Son père la délaissa un instant pour s’approcher dudit M. Raines. Son ton doucereux tranchait avec le caractère qu’elle lui connaissait, alors qu’il servait son numéro à l’employé : « Je vous laisse désormais entre les mains de ma fille, Harley. Elle mord un peu, mais elle sait se montrer agréable, alors n’hésitez pas à la solliciter si vous avez la moindre question sur le meuble, ou s’il vous faut d’autres outils ou précisions de toute sorte. » Le pire à ses yeux était qu’il se pense drôle et très spirituel. Bien sûr, il ne faisait que taquiner son « enfant chérie », dont il passait certes tous les caprices, mais pas le plus naturel de tous. Là-dessus, il se détourna de Sven et lui adressa un regard bonhomme en arrivant à sa hauteur. « Je te souhaite une bonne soirée ma chérie. » Il l’embrassa tendrement sur le front puis se réfugia dans l’entrée où il rassembla ses dernières affaires avant de claquer la porte derrière lui. Harley expira le plus silencieusement possible. Son cœur battait étrangement fort, mais elle n’avait guère d’effort à faire pour élucider ce mystère.

« Tu parles d’une excuse pour me revoir. » Un sourire espiègle naissait déjà à la commissure de ses lèvres. Elle sentait qu’elle allait rapidement retrouver ses marques avec l’ébéniste.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyDim 3 Fév - 21:53


Sven, à genoux devant la porte du buffet, observait l’état du meuble, pinçant les lèvres en observant à quel point le bois avait souffert. La craquelure suivait les lignes du bois et creusant la masse en une zébrure qui ne manquerait pas de s’élargir si elle n’était pas prise en main. Heureusement que l’ébéniste était là pour se charger de cette vilaine blessure. Avant même de prendre les outils et de choisir la marche à suivre qui s’annoncerait la plus prometteuse, il baladait ses mains sur la surface du mobilier, reconnaissant la texture du chêne sous ses doigts, sa chaleur, son essence. A cet instant, Sven n’entendait plus de l’expression du père Watson et c’est à peine s’il reconnaissait sa présence. Le trentenaire entrait dans sa sphère de travail, et rien ne pourrait le déranger.

Pas même le bruit des talons qui résonnèrent dans l’entrée et les éclats de voix. Sven était occupé à comprendre comment les pièces avaient été assemblées pour former un meuble unique, qui ne pouvait se permettre de perdre un morceau au risque de tomber comme un château de carte. Un lourd château de carte. Il se redressa, insensible à la nouvelle personne dans la demeure, insensible au regard de Harley qui se posait sur sa nuque – oui, il osait ne pas reconnaitre la présence de la brunette ! - . Sven appuya de tout son poids sur une extrémité du buffet, vérifiant qu’elle n’était pas branlante, fronça légèrement des sourcils quand il reconnut une dissonance que lui seul pouvait remarquer. Éventuellement, il entendit son nom être prononcé dans son dos, mais ne s’y intéressa pas outre mesure, alors qu’il se penchait vers sa boite à outil, saisissant un crayon et du papier ponce.

Ce furent les pas de monsieur Watson sur le plastique disposé au sol qui lui fit redresser la tête, le sortant de sa bulle de concentration. C’est là que, dans le coin de ses yeux, il remarqua une silhouette plus que familière, et qu’il détourna complètement son attention de Watson Senior pour ne plus lâcher du regard Harley. Elle n’avait pas changé. Elle avait toujours ce même petit air ennuyé qui dansait dans ses yeux, dirigés sur lui. Il eut un mince sourire, hochant la tête en signe de salutation. C’était étonnement simple, de rester ainsi, en train de se redresser, une main posée sur le meuble comme un point d’ancrage, alors que de l’autre, il tenait ses outils. Et pourtant, son cerveau lui criait de se rapprocher, mais son corps restait là, fixe, à simplement observer Harley avec son doux regard d’ambre.

Sven hocha imperceptiblement la tête en écoutant les paroles du père Watson, lâchant même un « Oh, mais je n’en doute pas. » à la promesse que sa fille savait se montrer adorable. Ca, Sven en avait été le parfait témoin, plusieurs nuits auparavant. Certes, cela avait été à grands renforts de téquila, mais il avait réussi à gratter une couche superficielle dont Harley se parait. Et il avait vu quelque chose, quelque chose de particulier, qu’il gardait, secret, pour lui. Finalement, il tourna la tête en direction du maitre de maison, serrant la main qui lui était offerte. Il resta encore droit en suivant l’autre homme du regard, ne put retenir un sourire en le voyant baiser le front de sa fille.

Et la porte claqua, laissant enfin seuls, les deux amants d’un soir. Pourtant, il ne se jeta pas dans les bras d’Harley, ni ne l’embrassa, malgré que l’envie fut particulièrement attirante. Non. L’ambiance légère qui s’installa entre les deux l’encouragea à continuer son travail – qui était la première raison de sa venue ici. Ainsi se retourna-t-il vers le buffet, se mettant à genou et commençant à poncer la porte abimée. Il tourna brièvement la tête vers Harley, un sourire sur les lèvres, sans s’arrêter de frotter le bois, des particules brunes tombant sur la bâche. « Oh, s’il-te-plait. » Sven lui offrit un regard espiègle. « Je sais que tu attendais ma venue avec impatience. » Taquiner Harley était étonnement facile et l’ébéniste retrouvait cette conduite comme s’il l’avait toujours pratiqué avec la fille Watson, ce qui était presque le cas.

Ses doigts coururent sur le plan du buffet, avant de venir tenir la porte sur laquelle son attention –ou tout du moins une partie – était centrée. Il laissa une faible pause au seul le bruit de son papier de verre frottant contre la surface du chêne se faisait entendre. Etrangement, il pourrait prendre goût au fait d’avoir Harley dans son dos, constamment. « Et puis, crois le ou non, c’est d’abord le buffet qui m’a fait venir ici. Même si savoir que tu habitais sous ce toit est un bonus non négligeable, tu es la plus charmante assistante que je n’ai jamais eue. » Oh, monsieur Raines venait-il de faire ouvertement un compliment à Harley ? Il semblerait que oui. Et il le dit de la manière la plus naturelle qu’il soit que cela manqua de le troubler. Manqua et ne réussit pas. Sven refusait de se prendre la tête en compagnie d’Harley, il ne pourrait pas profiter de la présence de la jeune femme à sa juste valeur autrement.

Sven se retourna vers son hôte, un sourire malin sur le visage. « Alors, comme ça, je peux te solliciter pour quoi que ce soit ? » Son sourire s’élargit, alors qu’il se penchait à nouveau vers sa boite à outils.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyLun 4 Fév - 0:03


Elle n’en revenait toujours pas. Sven était dans son salon, le plus simplement et calmement du monde. Elle avait manqué de s’étouffer quand il avait répondu à son paternel, affirmant de pas douter qu’Harley puisse se montrer agréable. Il avait un de ces toupets ! Elle préférait de pas imaginer la réaction du patriarche s’il comprenait que l’ébéniste et sa princesse se connaissaient déjà, et qu’ils avaient dépassé de loin le stade des politesses. Harley était prise de cours par l’irruption de Sven dans sa propre demeure, dans son havre de vie, presque dans son intimité. Qu’il lui ravisse sa virginité était une chose, mais qu’il se permette de la surprendre chez elle était clairement déplacé. Elle se sentait étonnement exposée sur ce terrain-là. Aussi fit-elle le choix de reconstituer sa carapace, et de reprendre le cours du jeu qu’ils avaient entamé ensemble.

« Oh, s’il-te-plait. Je sais que tu attendais ma venue avec impatience. »

Harley n’oserait jamais prétendre le contraire, pas par acquis de conscience, car elle doutait de la définition même de ce terme, mais parce qu’elle avait peur, en se risquant à nier son impatience, de mettre le doigt sur le nœud du problème, bien moins rutilant et avouable qu’un banal souci d’impatience. Harley se contenta donc de sourire, rendant son espièglerie à Sven dans les mêmes proportions. Elle ne répondit pas, il prendrait son silence comme il l’entendait, en acquiescement tacite ou au contraire en négation fuyante. Elle n’avait pas besoin de lancer directement toutes ses armes dans la bataille. Qu’elle le révèle ou non, Harley était ravie de voir Sven. Et bien qu’il détourne son attention d’elle pour reprendre son ouvrage, elle ne lui en tint pas rigueur. Elle l’observa patiemment, ne comprenant rien de son art et ne cherchant pas à savoir ce que ses doigts contre le bois pouvaient bien lui révéler sur ce bahut démodé. Tout ce qui comptait, c’était qu’elle puisse admirer l’homme à son insu, et son bas ventre se nouait alors qu’il avait ses mains sur la vieille pièce de mobilier. Le bruit du ponçage ne l’atteignit pas, car elle était repartie brusquement à cette nuit qu’ils avaient partagée. Ce n’était plus le buffet, mais son corps qui se nourrissait des caresses tendres de l’ébéniste. Elle retrouvait ses lèvres brûlantes contre sa peau et un instant au moins, elle retrouva le souvenir du contact le plus viril de l’homme en elle. « Et puis, crois le ou non, c’est d’abord le buffet qui m’a fait venir ici. Même si savoir que tu habitais sous ce toit est un bonus non négligeable, tu es la plus charmante assistante que je n’ai jamais eue. » Les paroles de Sven la rappelèrent brusquement à la réalité, à cet instant présent où ils n’étaient plus amants mais simples interlocuteurs, et au mieux salarié et … maître d’ouvrage ? Cette pensée lui valut un sourire, qui s’étira lentement mais avec avidité sur le visage blafard de la jeune fille. Mais ce manège échappa à Sven, qui ne la regarda que trop tardivement, alors que le sourire s’était amoindri, laissant la pensée tout aussi vivace.

« Alors, comme ça, je peux te solliciter pour quoi que ce soit ? » Elle croisa les bras et haussa le menton dans une moue revêche. Mieux valait ne pas le laisser se bercer d’espoirs trop longtemps, car sa chute serait alors bien plus cruelle, et ce fut par pure bonté d’âme qu’Harley se permit de répliquer. « Les mots de mon père dépassent bien souvent sa pensée. Aujourd’hui, tu es l’employé des Watson, et où sont mes parents ? » Harley tourna la tête de part et d’autres de la pièce, faisant mine de chercher la présence de ses géniteurs. Puis son regard se posa sur l’ébéniste auquel elle offrit un sourire carnassier. « Je crois bien être la seule Watson en ces lieux, c’est donc à moi que tu répondras de ton travail. » Elle lui tourna distraitement le dos pour rejoindre l’entrée. Elle retira alors son sac de l’épaule et défit enfin son manteau qu’elle accrocha sans cérémonie au portant de bois prévu à cet effet. Elle reprit alors son sac et monta quatre à quatre le grand escalier qui s’ouvrait après un étroit corridor sur lequel donnait directement l’entrée, et dont la séparation n’était marquée que par une arche de bois pâle. Elle délaissa son sac une fois dans sa chambre, et reprit un instant pour considérer l’état de son visage dans le miroir qui flanquait sa penderie. Ca n’était pas trop mal, elle passa une main dans ses cheveux pour les réordonner tout en les désordonnant, à l’image du bordel organisé qui personnalisait la pièce. Puis elle retourna au rez-de-chaussée sans perdre trop de temps. L’énergie dont elle faisait preuve l’étonnait elle-même, mais la présence de Sven semblait l’animer efficacement. Elle revint dans le salon et jeta sur l’homme un regard bref. Il restait très concentré sur ses réparations, et Harley n’avait pas pour projet immédiat de l’en détourner. Elle se laissa tomber sur le vaste canapé qui occupait une partie non négligeable de la pièce, elle-même relativement imposante néanmoins. Elle attrapa la télécommande placée sur la table basse en verre, et alluma sagement la télévision. Elle savait Sven à l’œuvre non loin, mais elle ne se soucia pas de baisser le son. Qu’il vienne lui dire en face s’il avait le moindre problème avec ses activités. Son portable vibra dans sa poche, Harley s’en inquiéta et découvrit le message d’un garçon auquel elle avait promis des cours de soutien d’un genre original. Elle pianota du pouce sur l’écran tactile de l’appareil, et sitôt le message envoyé, elle se reconcentra sur la télévision. Cela ne dura pas, puisque le mobile vibra à nouveau. Harley échappa un ricanement en découvrant la réponse du jeune homme. Tout en réfléchissant à sa réponse, elle glissa le long du canapé, s’étendant paresseusement, en enroulant une mèche de cheveux entre ses doigts. Elle envoya sa réponse et posa le téléphone sur la table basse, se concentrant désormais sur la télévision et le zappage intensif auquel elle la condamnait.

Après un instant, elle se risqua à demander : « Ça avance ? » Son ton impérieux n’avait rien de très engageant, mais elle espérait sincèrement que Sven achèverait son œuvre dans les meilleurs délais, après quoi elle pourrait bénéficier de ses talents sans que ses parents n’aient rien à redire sur le travail accompli. L'association de mots était douteuse, mais l'esprit d’Harley se délectait de ce pied de nez fait à l’absence, une fois de plus, de ses géniteurs.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyLun 4 Fév - 1:27


Pendant que Sven s’attelait à obtenir une réaction de la part d’Harley, même s’il faisait mine de s’intéresser de très près à son travail, une partie de son attention était toute dédiée à Harley & rien qu’à elle. Du coin de l’œil, il observait les changements sur le visage de l’adolescente, le changement de dynamique entre eux. Et l’ébéniste éprouvait toujours ce même petit plaisir espiègle de se jouer de la fille Watson et d’obtenir une réponse aux boutades qu’il envoyait. C’était une satisfaction brève, mais pas insipide pour autant. Pour le moment, c’était le seul moyen de communiquer qui fonctionnait vraiment. C’était la solution pour Sven, d’obtenir une réaction qu’il pouvait plus ou moins prévoir et plus ou moins rebondir dessus si cela tournait mal. Il aurait pu s’essayer à des mots doux, s’il ne doutait pas de faire fuir la brunette. Il aurait pu se montrer mordant, mais il n’avait pas le cœur à ce genre de rapport. Il aurait pu la plaquer sauvagement contre un mur et lui faire l’amour, là, tout de suite. Mais il avait du travail...

Sven eut un mince sourire quand Harley décida, une fois de plus, de prouver sa prétendue supériorité. Ah, ces enfants pourris par la richesse et le manque de délicatesse de leurs parents. Sven était heureux de ne pas avoir fini dans une famille pareille. C’est vrai que les Watson avaient de très beaux meubles et Sven ne manquerait pas de glisser un commentaire là-dessus, dans l’espoir d’avoir un peu plus de boulot. Mais les décors étaient vide, la maison presque trop grande pour un foyer de trois personnes. Enfin, il n’était pas là pour remédier à ce genre de problème. Actuellement, il y avait deux choses qui l’intéressaient. Harley et le buffet – en plus, ça rimait- . Sven haussa un sourcil à la remarque de la brunette et alors qu’elle partait déjà dans sa superbe, il leva un peu la voix, pour l’assurance de se faire entendre. « Et qui signera le chèque dans ce cas ? Je parie que ce n’est pas toi. » Les bruits de pas dans l’escalier lui firent comprendre que la discussion était terminée. Sven haussa les épaules, amusé et retourna sur son ouvrage.

A partir de ce moment, il ne tourna pas la tête quand Harley revint pour se poser dans le canapé, ni quand la télé s’alluma, ni quand un téléphone vibra – faudrait-il encore qu’il l’ait entendu. Sven se contenta d’enlever les dernières impuretés sur la porte, soufflant paisiblement sur les grains de poussière qui s’envolèrent, se prenant dans une partie de ses cheveux, sur ses cils également. Sven n’était pas venu ici pour faire un défilé de mode ou pour faire attention à ses vêtements. Il était venu avec un pantalon de travail et une chemise qui avait déjà vécu de nombreux chantiers. Si le t-shirt en dessous était presque neuf, sans trous dedans, la veste faisait presque peine à voir, avec les coups de peinture qui refusait de partir et les quelques morceaux effilés.

Sven se releva, étirant ses genoux endoloris pas la position peu confortable. Prenant un chiffon, il enleva les dernières traces de peinture et de résidus de bois. Il chipota dans sa boite à outils, faisant du bruit qu’il n’entendait plus après tant d’années. Il cherchait après divers composés de résine, farfouillant entre les divers ciseaux, marteau et autres pinceaux. Il crut entendre que Harley s’intéressait à son sort. Finalement, elle daignait s’inquiéter s’il survivait face au meuble. Il sourit pour lui-même. « Ça avance, lentement, surement, merci. » Sven avait retrouvé ce ton tranquille, presque doux, qui était le sien quand il venait à travailler avec le bois. Chaque morceau, qui avait été anciennement un arbre méritait une attention toute particulière. Rares étaient les personnes qui comprenaient cette partie de son travail. D’un côté, cela convenait parfaitement à l’ébéniste, qui obtenait une relation exclusive.

C’était la même chose avec Harley. Pas qu’il osait la comparer à un arbre, mais Harley faisait partie de cette espèce rare qui manquait aux regards des autres. Il lui, dans la foule des êtres, il avait capté une étincelle chez elle. Une braise qui attendait seulement qu’on lui souffle dessus pour qu’elle s’enflamme. Sven resta encore sur la petite porte du buffet une dizaine de minutes, à travailler avec de la résine qu’il appliqua à placer dans la fissure du bahut, pour combler l’espace en espérant que le bois ne craque dans le futur. Sven restait imperturbable, malgré la présente d’Harley dans son dos. D’une part, il appréciait qu’elle ne l’épie pas durant son travail. De l’autre, il le regrettait. Il regrettait de ne pas sentir son regard vert sur lui, de reconnaitre ce frisson familier quand il était trop proche d’Harley. Mais il n’irait pas s’en plaindre. Ce serait enfreindre certaines règles qui s’étaient inscrites d’elles-mêmes dans la construction de ce lien qui les unissait. Pas de ‘tu me manques’, ni de visite surprise, sur un coup de tête. Tout était bon pour prévoir au hasard et à ce que la coïncidence faisait bien les choses. Car, jusqu’à présent, ça n’avait été que ça. Des rencontres inopinées –mais tellement apprécier - . Bien évidemment, avoué ce genre de sentiments était aussi banni. Même si, définitivement, Sven ne pouvait s’enlever la constatation suivante : il était content de la revoir.

Passer ne serait-ce que dix secondes avec Harley serait une nouvelle matière à penser et ressasser jusqu’à leur prochaine rencontrer. A analyser les réactions de la fille Watson, comme les siennes. Et se rappeler à quel point il était idiot de s’attarder sur une fille comme Harley. Que ça ne le mènerait à rien et qu’il ferait mieux de faire attention à ce qu’il était en train de faire au lieu de rêvasser. Sven secoua la tête, se releva. Il s’approcha du fauteuil, là où se trouvait la brunette, mais pas trop prêt. A la limite de sa peau, Sven ne savait pas vraiment ce qu’il ferait d’elle. « Tu me montres où est la cuisine. » L’ébéniste devait nettoyer une partie de ses outils, avant que la résine ne s’attache au pot et à ses pinceaux : ils étaient couteux. Et puis, toute excuse était bonne pour passer un peu de temps avec son hôte. Il n’oublia pas de rajouter un « s’il-te-plait ? » Eh oui, Sven était poli. Pire, quand il prononça la demande, il était presque charmant. Il n’y avait aucun élan de taquinerie. Ce n’était qu’une simple question, oui. Pourtant…
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyLun 4 Fév - 16:02


« Ça avance, lentement, surement, merci. » S’il n’y avait pas eu ce timbre chaud significatif de l’homme, Harley aurait à peine reconnu le propriétaire de cette voix. Son ton était monocorde, et ses paroles expéditives. Une certaine douceur perçait peut-être dans sa déclaration, mais ce ne fut pas ce qu’en retira Harley. Elle avait la sensation d’avoir un inconnu dans son salon, parfaitement concentré sur le travail que lui avait donné son père. D’ailleurs, Sven n’avait laissé aucun doute bercer la jeune Watson, en soulignant que ce n’était pas elle qui signerait son chèque une fois le dur labeur accompli. Elle soupira en y songeant. Sans même s’en rendre compte, ses parents se montraient d’une cruauté affligeante envers elle. Ils faisaient venir un homme qu’Harley aurait mieux fait de ne plus jamais revoir – même s’il revenait régulièrement hanter ses pensées et que chacun des pores de sa peau lui criait de le retrouver. Et non content de la torturer en plaçant ce bellâtre sur sa route, ils lui donnaient la mission de réparer le buffet, autrement dit de s’atteler corps et âme à cette tâche sans prêter la moindre attention à leur fille. Mais il aurait été trop clément d’en rester là. Pendant que l’homme travaillait, Harley devait sagement restée à sa disposition, la maison étant vide, parfaitement vide, irrémédiablement vide … C’en était trop ! Harley ferma les yeux et agita la tête comme si cela pouvait faire cesser le manège infernal qui venait d’y installer ses quartiers.

« Tu me montres où est la cuisine. » Harley rouvrit subitement les yeux. Sven s’était posté à distance raisonnable du canapé, droit comme un i, et cette vision perturba encore davantage la jeune fille. « s’il-te-plait ? » Autant l’achever ! Harley se redressa sans réel empressement, pourtant elle se retrouva debout en un temps record. Elle contourna le canapé et passa dans le dos de Sven, le frôlant du bout des doigts pour l’inciter à la suivre. Elle aurait pu lui faire remarquer qu’il ne pouvait décidément se passer d’elle, mais elle n’était pas persuadée de pouvoir donner le change s’il lui renvoyer la politesse. Elle le laissa donc la suivre, emmurée dans un silence de plomb. Arrivée à destination, elle se posta près de la table au centre de la cuisine, s’y appuyant d’une main distraite. Elle laissa Sven faire ce qu’il avait à faire, ne le quittant pas des yeux. Elle le détailla avec un sourire amusé, qui s’était largement déployé au moment où elle osa : « Tu aurais quand même pu t’habiller convenablement, sachant que tu allais me voir. » Son sourire n’aurait pas pu être plus allègre que lorsqu’elle ajouta : « Même si tu sais que je suis suffisamment faible pour te sauter dessus malgré tes haillons. » Ses lèvres se raidirent, et elle délaissa la table pour s’approcher dans le dos de Sven, occupé à son nettoyage. Elle s’arrêta in extremis, avant de commettre une erreur. Non, elle ne pouvait - ne devait pas, se laisser aller et l’envelopper de ses bras. Sven était un homme et se trouvait être également bien plus âgé qu’elle, il trouverait son émoi proprement ridicule. Harley n’avait jamais été une personne tactile ou câline, ce genre de démonstration la mettait mal à l’aise. Pourtant elle devait se mordre la langue et serrer les poings pour résister à l’assaut du poison que Sven avait introduit dans ses veines. Il n’était pas question qu’elle cède. Mais la tentation était si douce…

« Le speed-dating t’a-t-il finalement permis de rencontrer quelqu'un avec qui tromper la solitude ? » La question lui brûlait les lèvres depuis qu’ils avaient quitté la salle des fêtes ce soir-là. Elle ne savait pas s’il était reparti accompagné, ou seul, elle n’avait pas voulu se résigner à l’épier, car elle avait trop peur de ce qu’elle pourrait découvrir et de son impact sur elle. Sven était assez séduisant et charmeur pour avoir repêché un joli petit lot là-bas à ramener chez lui. Harley avait beau s’être rendue aveugle sur le moment à cette possibilité, elle n’était pas pour autant idiote, elle savait ne pas être la première ni la dernière avec laquelle l’ébéniste s’était amusé pour un soir. Et aujourd’hui, la curiosité avait finalement pris le dessus. Elle voulait savoir, c’était une envie impérieuse, de loin supérieure à sa capacité à la refouler. Bien que la soirée soit basée sur le thème de la St valentin, Harley ne s’était pas aventurée à parler d’amour. Elle savait d’ores-et-déjà que Sven n’était pas homme à s’encombrer de sentiments. Elle ne pouvait pas l’en incriminer, elle ne pensait pas différemment. Certes, contrairement à lui, elle éprouvait nombre de sentiments bien inutiles comme la colère, la jalousie, l’envie, le rejet … mais les sentiments amoureux représentaient un beau mystère à ses yeux, qu’elle n’était pas impatiente de découvrir. Elle baissa la tête en esquissant un sourire cynique : « Tu as certainement réussi à séduire d’autres habitants que Mr Gold. »
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyLun 4 Fév - 22:21


Sven eut un frisson qui lui mordit l’échine, quand Harley le frôla. Il resta de marbre, cependant. Il ne pouvait se permettre de montrer à quel point la présence de la fille Watson l’affectait, à quel point, une fois une certaine limite physique franchie, il lui était impossible de faire marche arrière, au risque d’arracher des gémissements caractéristiques à la brunette. Alors il se contenta de secouer la tête quelque peu amusé –et échauffé- par la situation. Eh oui, Sven devait se surveiller, imposer un contrôle strict sur lui-même, sinon sa raison ne répondrait plus de rien. Il était ici pour le travail, rien de plus, même si l’idée d’un bonus Watson avait plané dans son esprit. Prendre Harley dans sa maison, au nez et à la barbe de ses parents était une hypothèse qui plaisait énormément à l’ébéniste. Recouvrir le corps de la brunette de baisers et de péchés était tabou… Les règles étaient faites pour être enfreintes, n’est-ce pas ?

Mais peut-être pas aujourd’hui. Sven se contenta de suivre Harley dans l’immense demeure qui était la sienne, traversant quelques pièces avant d’arriver à l’immense cuisine. Il se demanda si c’était possible de vraiment faire à manger dans un tel endroit, vu le luxe et la splendeur du lieu. Il y avait ce qu’il espérait être du faux-marbre comme plan de travail et trop de couteaux pour savoir s’ils avaient vraiment été utilisés un jour. Enfin, il ne se laissa pas intimider pour autant, continuant sa marche tranquille et se dirigea vers le double évier. Il y déposa ses divers récipients et ses outils, faisant couler de l’eau chaude. Il attendit un peu de reconnaitre la température idéale avec ses mains avant de passer son nécessaire d’ébéniste. Sven tourna sa tête sur le côté en entendant Harley lui parler, un mince sourire se déposant sur ses lèvres en entendant la remarque sur ses vêtements, haussa brièvement les sourcils à la confession de l’adolescente.

Comme ça, elle pensait, elle aussi, à lui sauter dessus. Eh bien, la réciprocité qu’ils partageaient sur ce sujet ne manqua pas de satisfaire pleinement le trentenaire, qui s’arrêta de frotter ses pinceaux un moment, se perdant dans l’observation de ce sourire qu’elle lui réservait. Il retourna à ses outils, tout du moins le voulu, mais ne put s’empêcher, une fois encore, de s’arrêter, en comprenant qu’Harley bougeait dans sa direction. Il reconnut sa présence dans son dos et n’osa plus bouger, dans l’attente du prochain mouvement de la fille Watson, qui ne vint pas. Le son de l’eau chaude, presque brulante, recouvrait tout et devait certainement caché les battements du cœur de Sven qui s’accélérèrent, impatient, à l’affut. A l’affut de rien. Il le comprit quand Harley s’étendit sur le speed dating. Sven hocha distraitement la tête, retourna au nettoyage de ses affaires.

Sven, contrairement à ce qu’il paraissait, se complaisait dans sa solitude – même s’il s’imaginait bien partager cette solitude avec Harley sur le moment. Il n’avait pas participé à cette soirée pour rencontrer l’âme sœur. Il connaissait une bonne partie de Storybrooke. S’il y avait quelqu’un qui devait faire battre son cœur, il l’aurait déjà rencontré depuis longtemps. Par contre, il est vrai que l’idée de flirter avec une demoiselle au cœur brisé avait été une des solutions envisagées. Mais après avoir vu Harley dans sa robe bleue, Sven n’avait plus vraiment eu envie de ramener une conquête. Le parfum d’Harley s’était échappé de son oreiller pour retrouver l’odeur du charpentier. Il n’avait pas eu envie de reconnaitre l’arôme d’une autre femme. Harley lui était suffisante.

Sven eut un petit rire à la mention de Gold, se souvenant de l’échange rafraichissant qu’il eut avec le propriétaire de la ville. L’antiquaire était un homme plein de mystères et converser avec lui avait été divertissant. Mais Sven ne faisait pas dans les cannes, ni dans les poils au menton. L’ébéniste n’avouerait rien de tout ceci. Il resterait muet sur ces quelques détails, laissant planer le doute chez Harley en une tactique cruelle de l’attirer vers lui.

Du poignet, il abaissa le robinet, coupant l’eau brulant. Sven secoua ses mains, faisant tomber quelques gouttes brulantes dans l’évier. Il y délaissa ses biens un moment, se retournant vers Harley. S’il y avait de la distance entre eux, il la combla rapidement, peut-être un peu trop rapidement même. Le voilà qu’il se trouvait proche d’Harley, trop proche, mais qu’importe. « Jalouse, Harley ? » Il eut un sourire, alors que sa main encore humide venait se poser sur la nuque de l’adolescente. Ce fut leur premier contacte depuis plusieurs jours et Sven dut se faire violence pour ne pas embrasser fiévreusement cette bouche qui lui était d’une exquise tentation. Sa mâchoire, éventuellement, se serra, pour qu’il ne plaque pas la brunette contre le plan de travail et la déshabiller de ses vêtements pour la couvrir d’une passion qui ne lui était pas étrangère.

Il cligna des yeux, remettant de l’ordre dans ses pensées, avant que cela ne paraisse être une éternité qu’ils étaient dans cette position. Son visage s’approcha dangereusement de celui d’Harley, une lueur mesquine brillant dans l’ambre de son regard. « Dois-je comprendre que tu m’as observé durant le speed dating ? » Son nez effleura celui de son ancienne compagne d’un soir, à présent sa cliente par affiliation. Il sourit, séducteur. Sa main glissa de la nuque d’Harley pour se poser sur la joue de cette dernière. Son pouce caressa distraitement la pommette de la jeune femme, alors qu’il en profitait pour approcher ses lèvres des siennes, sans pour autant les toucher. Juste les effleurer en une caresse aussi délicate qu’elle donnait l’impression de ne pas être. « Fais attention, à force de trop t’approcher de moi, tu risques de te bruler les ailes, amour. » Et lui se brulerait le corps, le cœur.

Sven fut tenté d’arrêter son raisonnement là et de l’embrasser. A la place, il se recula, délaissant la joue d’Harley de la chaleur de ses doigts. Il lui adressa un dernier sourire avant de se diriger vers le salon, puis vers le couloir, l’entrée, la porte. Il l’ouvrit sans une pensée et sortit. Sven avait juste besoin de prendre un peu de détergeant et quelques pots de peintures. Sven, quelque part, avait aussi besoin de voir si Harley le suivrait, ou si elle resterait plantée sur place, là où il l’avait laissée.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyLun 4 Fév - 23:59


Harley aurait aimé paraitre plus moqueuse, plus détachée. Mais ses propres mots résonnaient invariablement dans ses oreilles comme autant de lamentations juvéniles et possessives. Ayant acquis la certitude que Sven pouvait tout entendre sauf ses aveux de faiblesse, Harley se détestait déjà d’avoir laissé couler ces convictions et ces doutes au-delà de ses pensées. La curiosité était actuellement le défaut qu’elle regrettait le plus de posséder. Mais à la manière dont l’ébéniste se rapprocha d’elle sitôt l’évier fermé et sans prendre la peine de s’essuyer les mains, elle craignait que l’envie soit bientôt son pêché capital. « Jalouse, Harley ? » Elle eut un ricanement de dédain, très bref, qui ne fit qu’appuyer la moue renfrognée qui transforma son visage. Elle, jalouse ? Il aurait bien aimé, mais non, elle ne faisait que se renseigner. Cessant de fixer un point quelconque au-delà de Sven, elle reporta son attention sur lui, délaissant son air maussade lorsqu’un éclat qui lui était cher retrouva le chemin de ses prunelles. « Simplement curieuse. Et tu ne m’as pas répondu. » Elle doutait de pouvoir l’y contraindre, et la main humide qu’il ficha dans sa nuque la détourna au moins un instant de cette curiosité maladive qui la dévorait. Ce contact, elle l’avait souvent ressenti dans ses songes. Ce devait être la marque de Sven dans son esprit. Il avait si souvent attrapé sa nuque pour en faire sa marionnette, qu’elle ne pouvait plus dès lors associer ce contact à nul autre. Sven ne l’avait pas fait exprès et était sans doute loin de le vouloir, mais toutes les fois où un autre homme viendrait toucher sa nuque désormais, son esprit ricocherait sur le prétendant pour revenir docilement vers Sven. C’était la preuve de l’impact qu’il avait d’ores et déjà sur elle. En une soirée et une relation charnelle des plus simples, il avait réussi à étendre sur elle un voile imperméable, que lui seul pouvait décider de lever. C’était étrange, toutes ces pensées qui se bousculaient dans sa tête, ces sensations sous les doigts chauds et humides de Sven. Alors qu’un instant auparavant, elle prenait grand soin à ne pas le déranger et vaquait à ses occupations, sa soudaine proximité la grisait au point qu’il lui paraissait impossible de retrouver cet état antérieur de parfait détachement. Et l’alcool ne pouvait pas être blâmé cette fois-ci.

« Dois-je comprendre que tu m’as observé durant le speed dating ? » Son visage était subitement proche du sien, trop proche ? Il laissa son nez l’effleurer, et se fendit d’un sourire séducteur. Comment Harley était-elle sensée prendre cette manœuvre qu’elle trouvait cruelle et si douce à la fois. La main de Sven contre sa joue la fit presque malgré elle approcher davantage son visage du sien, plissant les yeux, tentant de garder en joug les deux prunelles d’ambres de l’homme, mais risquant à chaque instant de glisser sur les lèvres tentatrices qui laissèrent bientôt une caresse spectrale ravir ses propres lèvres. « Fais attention, à force de trop t’approcher de moi, tu risques de te bruler les ailes, amour. » Son cœur manqua un battement, preuve qu’il représentait bien le siège des émotions de la jeune fille, mais elle ne s’attarda pas sur cette considération. Le terme qu’il avait employé était forcément anodin à ses yeux, Harley ne parvenait pas à voir Sven autrement que comme un éternel amant d’un soir, inaccessible au quotidien. Mais ça n’aurait pas dû la troubler à ce point si, comme elle se l’était promis, il gardait le statut d'aventure passagère. Alors pourquoi ressentit-elle ce déchirement lorsque le visage de Sven la distança ? Son sourire ne parvint pas à la réanimer, elle était choquée par la récente proximité qu’il avait instauré entre eux, et par le froid soudain qu’il venait de jeter en se détournant. Harley ressentit le claquement de la porte comme un cynique coup de poignard dans son dos.

Ses certitudes s’effritèrent, tandis qu’elle peinait à redonner à sa respiration un court normal. Elle devait à tout prix se calmer, puis songer aux possibilités qui s’ouvraient à elle. Son regard détailla les outils que l’homme avait nettoyé et laissé sur le bord de l’évier. Il reviendrait, elle ne pouvait en douter. Si ce n’était pas pour jouer à nouveau avec elle, ce serait au moins pour prendre soin du bois de son cœur. A cette pensée, Harley tiqua. Le terme employé par Sven vibrait dans son crâne. Amour. Elle détestait l’ébéniste d’en arriver à de telles extrémités pour se jouer d’elle, mais elle nourrissait une haine encore plus farouche envers elle-même, sotte qu’elle faisait, à être déroutée par un simple mot de cinq lettres. Lorsqu’elle comprit qu’elle ne pourrait jamais retrouver son calme, et que rester plus longtemps à cogiter dans la cuisine ne ferait qu’exacerber sa frénésie, elle marcha droit dans les pas de Sven. Elle n’eut pas à le chercher des yeux en ouvrant la porte, car il revenait déjà le long de l’allée. Harley lui adressa son regard le plus sinistre, et fondit sur lui en quelques enjambées optimistes. Elle attrapa son visage en coupe entre ses mains, et l’attira à elle pour capturer ses lèvres. Peu lui important de se montrer à la vue et aux sus de tous. Sven n’avait que trop joué avec elle. Harley n’avait pas peur de se brûler les ailes, pas avec lui, mais pouvait-il en dire autant ? L’heure n’était plus aux pérégrinations des rouages rouillées de son cerveau, mais aux actions. Harley ne comptait pas laisser Sven s’en sortir si bien, pas après qu’il ait mis son corps aux abois et qu’il ait démantelé jusqu’à la moindre de ses certitudes concernant l’attachement et … le manque. Car oui, Sven lui avait manqué. Ces lèvres dont elle goûtait le miel s’étaient faites désirer. Et elle dû faire preuve d’une témérité inédite pour s’en décrocher, et laisser glisser ses doigts des joues merveilleuses de son ancien amant.

« C’est à toi de prendre garde, mon cœur, si tu ne veux pas déchainer des forces qui t’échappent. » Le regard fin et droit, elle se découvrait fière et victorieuse, aspect de sa personnalité dont elle ignorait jusqu’à l’existence. Était-ce son aîné qui lui inspirait cette hargne et cette audace ? Peut-être. Mais elle savait également qu’en entrant dans son jeu, en abandonnant toute stratégie et toute volonté de victoire, elle risquait de lui permettre d’atteindre un morceau d’elle qu’elle avait jusque là farouchement protégé.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyMar 5 Fév - 11:10


L’air frais de février n’aida pas Sven à remettre ses idées en place. Il se retourna une dernière fois en direction de la maison qu’il venait de quitter – pour mieux la retrouver par après – et avec un soupir qui l’aida à relâcher une tension accumulée dans son dos, il s’intéressa à ce qu’il y avait dans le coffre de son pick-up. Il n’eut pas besoin de chercher longtemps avant de trouver les quelques pots dont il avait besoin. Et avant d’avoir trouvé une bonne excuse pour ne plus s’approcher d’Harley, il traversait à nouveau l’allée, dans le sens inverse. Tout en lisant les notices sur les pots de peinture, le son d’une porte qui s’ouvre attira son regard, pour tomber sur une brunette furieuse. Un sourire cruel s’étira sur ses lèvres. Sven venait d’avoir ce qu’il demandait, sans pour autant l’avoir prononcé. Elle était là. Harley avait franchi la distance les séparant et elle était là. Droite, magnifique, devant lui. Finalement, elle lui avait couru après et cela valait largement tous les mots et maux qu’ils s’échangeaient.

Sven fut certes, un peu surpris, quand les mains de la fille Watson se posèrent sur son visage et qu’elle captura ses lèvres dans une audace qu’il lui reconnaissait si bien. Il n’eut pas de pensée pour le voisinage, ni pour les conventions. Sven logea sa main libre dans le dos d’Harley, l’approchant au plus près de lui, manquant son odeur et sa présence à un niveau qui frôlait l’insanité. Mais déjà, elle se détachait de lui, alors qu’il n’aurait fait que prolonger et approfondit le baiser qu’ils partageaient. Sven figea son ambre sur les yeux verts d’Harley, écoutant la mise en garde de cette dernière. Autant l’avouer tout de suite, les quelques mots de la brunette ne firent pas fuir l’ébéniste. Tout le contraire. Il rit, légèrement, avant de passer son bras sur les épaules de l’adolescente et de l’attirer vers lui. « Oh, mais je ne demande que ça, amour. » Autant continuer sur ce jeu des surnoms, qui si aux yeux de Sven ne représentaient rien, avait tout de moins eu le mérite d’activer une réaction chez la jeune femme. Cela représentait l’argument parfait pour qu’il continue sur sa lancée. Il sourit, osa même lui déposer un baiser sur la tempe avant de reprendre sa marche vers la demeure des Watson, Harley toujours callée sous son aile.

Le sang battait ses veines, l’envie d’Harley sa raison. Ce n’était pas que son corps contre ce corps. Sven avait juste besoin d’Harley. D’Harley et rien qu’Harley. De ses sourires, de ses remarques cyniques. De ses soupirs contre son cou, de sa main dans ses cheveux. De son attention, de sa haine. De sa violence, de sa délicatesse. Je suis contente que ça soit toi. C’était fixé dans son crâne, gravé dans sa peau, ça lui empoisonnait le cœur. Sven survivait seul. Mais depuis que la brunette lui avait délivré ces mots, quelque chose – il ne savait pas quoi, exactement – c’était fissuré en lui et la dépendance à Harley était née. Une éclosion fugace d’une émotion qui ne cessait de perturber Sven et qui le rendait malade, malade d’elle. Elle faisait partie de ces tentations dangereuses qu’il ne fallait certainement pas approcher. Cependant, elle attirait Sven aussi simplement qu’une lumière aveuglante attirait une luciole pour se griller sur le verre brulant d’une ampoule. Toute la déchéance qu’Harley faisait naitre en Sven le tirait vers le bas. Et si cette pensée devait l’inquiéter, il se dit que si au fond se trouvait Harley, alors l’ébéniste pouvait bien se permettre de couler, encore et encore.

Sven avait un problème, qui se nommait Harley. Aussi sûr que cette dernière était une autiste pour tout ce qui avait un rapport avec les sentiments, Sven s’en tirait aussi pitoyablement qu’elle. Il ne savait pas comment le montrer, ni l’exprimer. Il ne savait même pas s’il voulait vraiment faire la démonstration de ce qu’il ressentait. S’il osait, il ferait fuir l’adolescente. S’il osait, il se brulerait lui-même à petit feu. Il préférait laisser la combustion opérer à l’intérieur de son cœur – ou de ce qui y ressemblait - . Avec un peu de chance, il finirait en un somptueux phénix… C’était bien ça. Si la raison et les émotions l’avaient quitté sur le sujet sensible de la fille Watson, il ne lui restait plus que la chance pour le dépêtrer d’une telle situation.

Sven eut à peine fermé la porte qu’il plaquait Harley contre celle-ci. Les pots de peintures tombèrent au sol, heureusement sans s’ouvrir. Il scella ses lèvres sur celles de la brunette, se permettant de donner libre court à ses envies, une fois le seuil de la demeure passé. Les murs leur procuraient une cachette efficace à l’attention curieuse de ceux vivants dans le quartier. Sven perdit toute notion de jugement alors qu’il se plaquait contre Harley, un de ses mains trouvant déjà le chemin de la peau douce d’Harley sous son haut.
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MessageSujet: Re: Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16]   Devrais-je travailler sur toi aussi, Harley? [+16] EmptyMar 5 Fév - 14:42


Jamais elle ne s’était sentie aussi déterminée pour un projet autre que faire du mal ou s’accaparer quelques lauriers. Harley paraissait étonnement sûre d’elle malgré les doutes que la présence de Sven faisait planer au-dessus de sa tête. Alors qu’il avait calé une main dans son dos, rapprochant leurs deux corps, elle avait senti un frisson la parcourir et elle avait eu la sensation audacieuse que Sven partageait son agitation. Pourtant, il ne lui avait rien dis qui puisse lui faire penser un seul instant qu’ils partageaient le même trouble. Harley ne voulait pas prendre le mot qu’il avait jeté à son visage comme un quelconque indice. Et tandis qu’il partait d’un petit rire avant de l’attirer par l’épaule, la jeune Watson se persuada du parfait détachement de son aîné. « Oh, mais je ne demande que ça, amour. » Comment mieux renfrogner la rouquine ? Sven déployait des moyens impressionnants pour faire taire ses états d’âme. Plus l’après-midi avançait, plus elle avait le sentiment qu’il devenait maître de ses pensées. Il soufflait le chaud par des mots traditionnellement réservés aux amoureux, puis le froid en gardant invariablement cet air abrupt et désinvolte qu’Harley lui connaissait. Maintenant fermement la jeune fille d’un bras puissant sous lequel elle se sentait effroyablement frêle, il déposa un baiser sur sa tempe en l’entrainant vers la porte de sa demeure. Harley se surprit à songer que ce contact protecteur et doux lui rappelait son père. Un père absent dont les actes ponctuels de bonne volonté n’arrivaient pas à effacer le comportement négligeant du quotidien. A peine entré dans sa vie, Sven agissait déjà comme son père, ne lui prêtant réellement attention que si elle lui tombait sous les yeux et qu’il voulait obtenir quelque chose d'elle.

Ils passèrent la porte, et Harley se sentit plaquée contre cette dernière. Les lèvres de Sven firent naître un frisson le long de son échine, et elle entendit distraitement les pots de peinture tomber. Sa main passait déjà sous son haut, et courra contre sa peau. L’étreinte subite et fiévreuse plongea un instant Harley dans une torpeur insidieuse. Leurs langues se mêlèrent rapidement, et Harley se retrouva prise entre cette bouche volontaire et la porte implacable. Le corps de Sven contre le sien lui rappelait de doux tourments et ses mains sur elle crispèrent son bas ventre. Comment résister à cet homme ? Comment ne pas le laisser s’immiscer en elle, comment éviter de perdre plus que sa virginité entre ses bras ? Il était fort, et pas seulement physiquement. Alors qu’il emprisonnait son corps, l’esprit d’Harley tentait de lutter, en vain. Elle savait qu’elle avait attendu cet instant où la peau de Sven retrouverait le chemin de la sienne. Pourtant elle n’avait pas espéré qu’il se jette sur elle dès le lendemain. Au contraire, puisqu’elle s’était décidée à le reléguer au rang du passé, n’en faire qu’une histoire éphémère, lui donner le rôle unique et exclusif de tout autre: celui de procéder à son dépucelage. Ce devait être sans attache. Et pourtant, voilà qu’elle se sentait fébrile sous ses bras, et qu’elle lui reprochait de n’être qu’un homme, comme si elle attendait soudain plus de sa part.

Retrouvant leur mobilité, ses mains glissèrent du bas vers le haut du torse de Sven, respectant religieusement la barrière de son t-shirt. Elle aurait souhaité de pas hésiter, de pas sentir les contours des muscles de Sven à travers le tissu, ne pas faiblir en imaginant sa peau nue contre la sienne. Finalement, rassemblant toute la volonté qu’elle s’était connue une minute plus tôt, et songeant au mal que lui avait toujours fait l’indifférence profonde de son père, elle repoussa fortement Sven, rompant le contact de leurs lèvres, retirant sa main baladeuse de sous son haut. Avant qu’il ne puisse réagir, elle se détacha de la porte, et le contourna, se plaçant sous l’arche du salon. Elle le considéra de haut en bas, avec dédain, puis souffla : « Je me doutais que la première fois ne te suffirait pas. Finis ton travail, et je te récompenserais peut-être. » Elle tourna la tête vers le salon, sans toutefois poser son regard nulle part. Elle battit des cils. Sans doute une poussière. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Sven n’attendait pas grand-chose d’elle, et elle ne pouvait pas nier en vouloir autant de lui. Elle devait arrêter de se montrer aussi faible. Il était temps qu’elle grandisse, et qu’elle affirme ses positions. Laisser Sven balayer ses certitudes serait bien ridicule. Et elle ne voulait certainement pas paraître faible ou ridicule à ses yeux. Si seul son corps pouvait l’attacher à elle, pourquoi ne pas chercher à s’en satisfaire ? Elle se tourna à nouveau vers lui, cachant admirablement toute trace des troubles qui la saisissaient. « On avait dit un soir. Si tu ne veux pas qu’on se contredise, tu as intérêt à finir vite. » Un sourire mutin étira ses lèvres. Voilà, Harley telle qu’elle se connaissait revenait sur le devant de la scène, écrasant la Harley pitoyable qui avait surgit un instant plus tôt. Elle s’approcha de son aîné, sans détacher son regard clair de ses prunelles brunes. « D’autant que ce serait dommage d’être surpris par mes parents. » Cette fois-ci, son sourire devint sauvage, et son œil féroce. Ce serait dommage en effet, pour Sven, et pour ses parents. Mais pas pour elle. Elle attrapa la main de l’homme pour le ramener dans le salon. Se hissant sur la pointe des pieds, elle déposa un baiser très chaste sur ses lèvres. Puis s’écarta à reculons de lui, jusqu’à poser une main sur le canapé derrière elle. Aguicheuse, elle avança une épaule dans une attitude provocante. « Dépêche-toi, ce canapé n’attend plus que nous. » Ses yeux éclatèrent de promesses, tandis qu’un sourire fin laissa brûler ses lèvres de désir.
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